religion
Ce que Râmakrishna disait du pardon
"The Master never condemned any man. He was ready to excuse everything. He used to tell us that the difference between man and God was this: 'If a man failed to serve God ninety-nine times, but the hundredth time served him with even a little love, God forgot the ninety-nine times he had failed and would say: "Oh! my devotee served me well today." But if a man served another man well and the hundredth time failed in his service, the man would forget the ninety-nine good services and say: that rascal failed to serve me one day." If, there was the last spark of God in anyone, Sri Ramakrishna saw only that and overlooked all the rest.
Ramakrishna As We Saw Him.
Traduction
Le Maître n'a jamais condamné aucun homme. Il était prêt à tout excuser. Il avait l'habitude de nous dire que la différence entre l'homme et Dieu était la suivante : Si un homme n'a pas réussi à servir Dieu quatre-vingt-dix-neuf fois, mais que la centième fois il l'a servi avec ne serait-ce qu'un peu d'amour, Dieu oublie les quatre-vingt-dix-neuf fois où il a échoué et dit : "Oh, mon dévot m'a bien servi aujourd'hui. Mais si un homme servait bien un autre homme et que, pour la centième fois, il échouait dans son service, l'homme oublierait les quatre-vingt-dix-neuf bons services et dirait : "Ce vaurien n'a pas réussi à me servir un jour". S'il y avait la dernière étincelle de Dieu en quelqu'un, Sri Ramakrishna ne voyait que cela et négligeait tout le reste.
Râmakrishna: Purusha, Prakriti
+ Purusha: c'est le principe mâle, tandis que Prakriti est le principe femelle. Ce dernier est la Nature toujours en activité, tandis que Purusha est immobile et en contemplation. Voir la statue de Kali dansant sur le corps de Shiva. +
Râmakrishna
In: Les Entretiens de Ramakrishna recueillis par son disciple M. (Mahendranath Gupta), traduits sur l'original bengali par Charles Maix, Les Éditions du Cerf, 1996, p. 177.
Sa vie [de Râmakrishna] nous permet de voir Dieu face à face.
Gandhi
La tendance de la civilisation indienne est d'élever l'être moral, celle de la civilisation occidentale est de propager l'immoralité. Cette dernière est sans Dieu, la première est fondée sur la croyance en Dieu. En comprenant et en croyant ainsi, il incombe à tout amoureux de l'Inde de s'accrocher à la vieille civilisation indienne, comme un enfant s'accroche au sein de sa mère.
Gandhi
Un excellent résumé de la mission et de la spiritualité de Râmakrishna:
https://www.universalis.fr/encyclopedie/ramakrishna/2-la-spiritualite-et-la-mission/
Dire la vérité
+ Dire la vérité est l'ascèse qui convient à notre Âge de Fer (Kali Yuga). Qui s'en tient à la stricte vérité finit par voir Dieu et qui s'en écarte va doucement à sa perte. +
Râmakrishna
In: Jean Herbert: L'enseignement de Râmakrishna, Albin Michel, coll. Spiritualités vivantes, Paris, 1942.
+ Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix. +
Évangile selon Saint Jean, 18, 37.
Les Pléiades, ou "Qui ne dit mot consent"
Broche précieuse dans le ciel nocturne, les Pléiades sont une constellation visible dans l'hémisphère boréal comme dans l'hémisphère austral. Situées à l'extrémité de la ligne imaginaire qui les relie à Aldébaran (Hyades), Orion et Sirius (alignement PAMS des marins), elles sont composées d'un amas lumineux d'où se détachent sept étoiles brillantes visibles à l’œil nu. Dans l'hémisphère boréal, elles sont situées en haut de cet alignement et dans l'hémisphère austral, en bas. Elles ont joué un rôle considérable dans les cultures et civilisations des peuples de la terre, depuis les âges les plus reculés, leur réapparition annonçant le début de l'année.
Les Pléiades sont aussi le titre d'un roman d'Arthur de Gobineau, diplomate orientaliste du XIXe siècle, dont les héros sont un cercle de jeunes hommes scintillants.
Les Pléiades qui m'ont accompagné tout au long de ma vie sont pour moi l'image et le symbole des vérités communes à tous les temps, qu'il ne faut pas taire et qu'il faut répéter si on les connaît, car "qui ne dit mot consent", comme ces sentences et ces pensées collationnées au fil de mes lectures depuis de longues années et que je mets à la disposition des lecteurs.
Pierre-Olivier Combelles
Sur les Pléiades, sur ce même blog:
https://pocombelles.over-blog.com/2017/12/la-fin-de-l-annee-et-le-retour-des-pleiades.html
https://pocombelles.over-blog.com/article-matariki-le-nouvel-an-maori-104902643.html
. Il faut donc suivre ce qui est commun, universel. Or, bien que le logos soit commun à tous, la plupart vivent comme si la pensée leur était possession particulière.
. Une seule sagesse: savoir que la pensée gouverne tout à travers tout.
. Où l'homme a son séjour ne sont pas enfermées les maximes de la sagesse, mais là où est le dieu.
. Les parleurs intelligents doivent trouver appui sur l'universel, comme la cité sur la loi, et avec plus de force encore. Car toutes les lois humaines se nourrissent d'une seule loi, la divine: puissance à son gré souveraine, suffisante partout et toujours victorieuse.
. Le combat est le père de tout, roi de tout. Les uns, il les produit comme des dieux, les autres comme des hommes. Il rend les uns esclaves, les autres libres.
. l faut savoir que la guerre est partout, que la lutte est justice, et que tout est en devenir par la lutte, selon l'ordre normal des choses.
. On ne peut pas entrer deux fois dans le même fleuve.
. Les âmes tuées par Arès sont plus pures que celles mortes de maladie.
. L’univers tout entier s'écoule comme un fleuve.
. La sagesse, c'est dire des choses vraies, et agir selon la nature ne écoutant sa voix.
. Les hommes qui aiment la sagesse doivent, en vérité, être au courant d'une foule de choses.
Héraclite d’Éphèse.
"Héraclite, fils de Blyson ou, selon d'autres, d'Héraconte, naquit à Ephèse. La LXIXe olympiade [504-501 av. N.S.J.C.] marqua son acmê" (Diogène Laërce)
Magna est veritas et praevalebit
(La vérité est grande et triomphera)
(Dicton des Anciens Romains)
Il n’y a d’homme complet que celui qui a beaucoup voyagé, qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie. Les habitudes étroites et uniformes que l’homme prend dans sa vie régulière et dans la monotonie de sa patrie sont des moules qui rapetissent tout. Pensée, philosophie, religion, caractère, tout est plus grand, tout est plus juste, tout est plus vrai chez celui qui a vu la nature et la société de plusieurs points de vue. Si mon esprit s’est agrandi, si mon coup d’œil s’est étendu, si j’ai appris à tout tolérer en comprenant tout, je le dois uniquement à ce que j’ai souvent changé de scène et de point de vue. Étudier les siècles dans l’Histoire, les hommes dans les voyages et Dieu dans la nature, c’est la grande école. Ouvrons le livre des livres ; vivons, voyons, voyageons. Le monde est un livre dont chaque pas nous tourne une page ; celui qui n’en a lu qu’une, que sait-il ?
Alphonse de Lamartine , Voyage en Orient
Dans une société en révolution, le défaut, ou, pour parler plus exactement, l'absence de pouvoir légitime, constitue tout homme qui en reconnaît l'autorité Ministre du pouvoir pour combattre l'erreur par ses écrits, et même la tyrannie par ses armes, dès qu'il peut le faire avec probabilité de succès. C'était à tous de conserver la société, c'est à chacun à la rétablir. D'ailleurs, l'homme qui combat pour la vérité est défendu par elle, et il a pour lui ce qu'il y a de plus fort au monde. les partisans des bonnes et vieilles maximes remplissent donc le plus saint des devoirs en restant en insurrection permanente, au moins de pensées et d'actions privées, contre ce que les tyrans et leurs esclaves appellent la loi, et qui n'est autre chose que des opinions absurdes, ou atroces, qu'un petit nombre d'hommes pervers a imposées à un grand nombre d'hommes faibles.
Louis-Gabriel-Ambroise, vicomte de Bonald (1754-1840), Du pouvoir et du devoir dans la société.
Peut-être même la plus grande supériorité de l'homme vertueux, c'est qu'il voit le vrai dans toutes les choses, parce qu'il en est comme la règle et la mesure.
Aristote, Éthique à Nicomaque (livre III, V, 5)
Les souverains ne doivent jamais oublier que, le peuple étant toujours enfant, le gouvernement doit toujours être père.
Antoine de Rivarol
Quand le responsable est bon, les usages (ta nomina) sont respectés intégralement; quand il est mauvais, ils le sont imparfaitement.
Xénophon, Cyropédie.
Créon: Et tu as l'audace de transgresser mes lois?
Antigone: C'est que Zeus ne les a point faites... La Justice qui siège parmi les dieux souterrains n'a pas établi de telles lois pour les mortels. Et je ne pensais pas que ton décret pût mettre la volonté d'un homme au-dessus de l'ordre des dieux, au-dessus de ces lois qui ne sont pas écrites et que rien ne peut ébranler. Car elles ne sont ni d'aujourd'hui ni d'hier. Nul ne sait leur commencement, elles régissent l'éternité...
(...)
Tirésias (à Créon) Soit. mais sache à ton tour que le soleil ne se lèvera pas deux fois sans qu'un corps issu de toi ait payé le prix des corps que tu tyrannises, toi qui enfermes dans l'intérieur de la terre un corps vivant et qui retiens hors de la terre le corps d'un mort... Tu troubles l'ordre des deux royaumes, tu empiètes sur le droit des dieux d'en bas. Ni toi ni le Ciel n'avez de pouvoir sur les morts. Ils ont leurs lois, ils ont leurs propres dieux. Hadès leur roi les défendra. En cet instant contre tes violences il déchaîne des Erinnyes. Elles dressent leurs pièges: le talion t'attend. Encore un peu et ton palais retentira de la clameur des hommes, des hurlements des femmes. Contre toi tu verras se dresser la colère des peuples, la haine des cités. Nul ne supportera que les morts n'aient d'autre sépulture que le ventre des bêtes. Nul, homme ou dieu, ne tolèrera près des autels la pestilence des charognes. Voilà ce que le prêtre vendu te prédit, voilà les flèches que l'archer Tirésias dirige contre toi. Je vise bien, et leur blessure déjà te brûle. Emmène-moi, petit garçon. L'heure est proche où cet homme n'insultera plus les vieillards et tiendra sa langue en paix.
Sophocle, Antigone.
La première loi de l'Histoire, c'est de ne pas dire ce qui est faux, et ensuite de ne pas craindre de dire ce qui est vrai.
Léon XIII
La beauté morale laisse un souvenir inoubliable à celui qui , même une fois, l'a contemplée. Elle nous touche plus que la beauté de la nature, ou celle de la science. Elle donne à celui qui la possède un pouvoir étrange, inexplicable. Elle augmente la force de l'intelligence. Elle établit la paix entre les hommes. Elles est, beaucoup plus que la science, l'art et la religion, la base de la civilisation.
Alexis Carrel, L'homme cet inconnu, p.189, Livre de Poche n° 445-6
Quiconque cherche sincèrement la vérité est, par le fait même, armé d'une terrible puissance. Dostoïevski
Quand l’individu perd tout intérêt pour le travail et les destinées de son pays, la vie devient un poids dénué de sens, la jeunesse cherche une issue à travers des flambées de violence irrationnelle, les hommes deviennent alcooliques ou drogués, les femmes cessent d’engendrer et le peuple se décime…
Telle est l’issue vers laquelle nous entraîne le " Petit Peuple ", qui travaille sans relâche à détruire tout ce qui sert à maintenir l’existence du " Grand Peuple ". C’est pourquoi la création d’une armure spirituelle protectrice est une question de survie nationale. Une telle tâche est à la mesure d’un peuple. Mais il y a une tâche bien plus modeste, et que nous ne pouvons mener à bien qu’individuellement : elle consiste à DIRE LA VÉRITÉ, proférer à haute et intelligible voix ce que d’autres ont voulu taire craintivement.
Igor Chafarévitch, La Russophobie, traduit du russe par Alexandre Volsky, Éditions Chapitre Douze SER, 1993.
S'il ne suffit pas d'enseigner la morale pour qu'on la pratique, il est impossible qu'elle se pratique si on ne l'enseigne pas.
Etienne Gilson
"Studium philosophiae non est ad hoc quod sciatur quid homines senserint, sed qualiter se habeat veritas reorum: l'étude de la philosophie consiste à savoir non ce que les hommes ont pensé, mais ce qui est réellement [ou la vérité des choses]."
St Thomas d'Aquin, Commentaire sur le traité du Ciel et du Monde (Aristote), Livre I, leçon 22n n°8.
La noblesse est service (Bonald)
Ce sont des hommes de la nation, gentis homines, d'où est venu le nom de gentilshommes, parce qu'ils sont spécialement dévoués à son service; des notables, enfin, notabiles, d'où est venu, par contraction, le nom de notables, c'est-à-dire, des hommes remarquables entre les autres parce que ceux qui exercent une fonction sont nécessairement distingués de ceux au profit de qui cette fonction s'exerce.
Ainsi, le nobles ou notables sont les serviteurs de l'État, et ils ne sont pas autre chose: ils n'exercent pas un droit, ils remplissent un devoir; ils ne jouissent pas d'une prérogative, ils s'acquittent d'un service. Le mot service, employé à désigner les fonctions publiques, a passé de l'Évangile dans toutes les langues des peuples chrétiens, où l'on dit le service, faire son service, servir, pour exprimer que l'on est occupé dans la magistrature ou dans l'armée. Quand Jésus-Christ dit à ses disciples: "Que le plus grand d'entre vous ne soit que le serviteur des autres; - quel est le plus grand de celui qui sert ou de celui qui est servi ?" Il ne fait que révéler le principe de toute société, ou plutôt de toute sociabilité, et nous apprendre que tout dans le gouvernement de l'État, pouvoir et ministère, se rapporte à l'utilité des sujets, comme tout dans la famille, se rapporte au soin des enfants: que les grands ne sont réellement que les serviteurs des petits, soit qu'ils les servent en jugeant leurs différends, en réprimant leurs passions, en défendant, les armes à la main, leurs propriétés, ou qu'ils les servent encore en instruisant leur ignorance, en redressant leurs erreurs, en aidant leur faiblesse: le pouvoir le plus éminent de la société chrétienne ne prend d'autre titre que serviteur des serviteurs; et si la vanité s'offense à ces distinctions, la raison ne saurait méconnaître les services.
Louis-Auguste, vicomte de Bonald: Considérations sur la noblesse.
Plus il y aura de sang français ensemble, mieux cela vaudra.
Jeanne d'Arc
Tant qu’une aristocratie pure, c’est-à-dire professant jusqu’à l’exaltation les dogmes nationaux, environne le trône, il est inébranlable, quand même la faiblesse ou l’erreur viendrait à s’y asseoir ; mais si le baronnage apostasie, il n’y a plus de salut pour le trône, quand même il porterait saint Louis ou Charlemagne ; ce qui est plus vrai en France qu’ailleurs. Par sa monstrueuse alliance avec le mauvais principe, pendant le dernier siècle, la noblesse française a tout perdu ; c’est à elle qu’il appartient de tout réparer. Sa destinée est sûre, pourvu qu’elle n’en doute pas, pourvu qu’elle soit bien persuadée de l’alliance naturelle, essentielle, nécessaire, française du sacerdoce et de la noblesse.
Comte Joseph de Maistre, Du pape (1817)
Notre intention n'est pas, plus généralement, de nous en prendre aux coulisses de politique et de la technique, ni à leurs groupements. Elles passent, tandis que la menace demeure, et même revient plus vite et plus violemment. Les adversaires finissent par se ressembler, au point qu'il n'est plus difficile de deviner en eux des déguisements d'une seule et même puissance.Il ne s'agit pas d'endiguer ici et là le phénomène, mais de dompter le temps. On ne peut le faire sans souveraineté. Or, elle se trouve moins, dans nos jours, dans les décisions générales qu'en l'homme qui abjure la crainte en son coeur. Les énormes préparatifs de la contrainte ne sont destinés qu'à lui, et pourtant, ils sont voués à faire éclater son triomphe ultime. C'est ce savoir qui le rend libre. Les dictatures tombent alors en poussière. Là reposent les réserves, presque vierges, de notre temps, et non pas seulement du nôtre; c'est le thème de toute l'histoire et sa délimitation, ce qui la sépare, et des empires et des démons, et du simple événement zoologique. Les mythes et les religions en donnent un modèle qui se reproduit sans cesse, et sans cesse les Géants et les Titans dressent leur puissance accablante. L'homme libre les abat; il le peut, même s'il n'est pas toujours prince et Héraclès. Le caillou lancé par une fronde de pâtre, l'oriflamme portée par une vierge, une arbalète ont déjà suffi à cette tâche.
Ernst Jünger, Traité du rebelle, ou le recours aux forêts. Traduit de l'allemand par Henri Plard, Points Seuil/Christian Bourgois, 1981.
Le principe non pas simplement monarchique, mais dynastique, qui met le plus haut poste de l'État à l'abri des caprices et des ambitions, me paraissait, et me parait toujours, préférable à l'élection généralisée dans laquelle nous vivons depuis Danton et Bonaparte. L'exemple des monarchies du Nord (de l'Europe) m'a confirmé dans ce sentiment.
Georges Dumézil, Entretiens avec Didier Eribon
"Isumata'. Celui qui pense. C'est ainsi que, dans la tribu des Esquimaux du cuivre, on appelle l'évêque... Celui qui pense pour les autres: le chef.
Roger Buliard, OMI: Inunuak - Mgr Pierre Fallaize, premier missionnaire et évêque des Esquimaux du cuivre. O.P.E.R.A., 17, passage Pouchet, Paris XVIIe, 1972.
La vie est une toile d'araignée qui va des insectes jusqu'aux aigles dans le ciel. Et ce que nous faisons à un fil, nous le faisons à toute la toile. Ce sont ces liens que le monde doit apprendre à connaître et à voir afin de vivre comme il faut.
Red Crow
L'un des bienfaits [ironique: méfaits] de la Révolution est d'avoir livré la France aux hommes d'argent qui, depuis cent ans, la dévorent.
Anatole France
Si l'on tait le passé, quand guérirons-nous la mémoire ?
Alexandre Soljenitsyne, Deux siècles ensemble.
Nous appelons homme libre celui qui est à lui-même sa fin et n'est pas la fin d'autrui.
Aristote, Métaphysique
L'étude de la philosophie consiste à savoir non ce que les hommes ont pensé, mais ce qui est réellement.
(Saint Thomas d'Aquin, Commentaire sur le traité du Ciel et du Monde (Aristote), livre I, leçon 22, n° 8)
C'est la religion, en effet, qui, selon l'expression d'Henri Hubert « fait du groupe des peuples celtiques un peuple cohérent ». D'un bout à l'autre du monde celtique, depuis l'Irlande jusqu'à la vallée du Danube, jusque chez les Galates d'Asie Mineure, ce sont les mêmes dieux, les mêmes croyances en l'immortalité de l'âme, les mêmes mythes de l'au-delà qui préoccupent les peuples celtes et créent en eux un lien obscur, mais profond; ils se traduisent par des rites semblables, exaltant la vie que symbolisent les sources, les arbres, le gui toujours vert sur les chênes sacrés. Rites et croyances qui se sont propagés par les druides, à la fois hommes de science et hommes de la divinité dont le rôle est multiforme: éducation de la jeunesse, offrande des sacrifices, arbitrages entre les peuples ou tribus; ils sont les devins, les poètes, les magiciens, les prêtres, car religion et poésie ne font qu'un pour eux.
Quel rôle jouent au juste chez eux ces prêtres-poètes que leur peuple honore autant que les Romains leurs rhéteurs, leurs avocats, leurs politiciens ? Impuissant à le définir, César a pu seulement pressentir que leur pouvoir était immense parmi les Gaulois, « les plus religieux des hommes ».
Régine Pernoud, Le conquérant des Gaules, préface aux Commentaires de César sur la guerre des Gaules, Livre de Poche, 1961.
Les hommes du XVIIIe siècle ne connaissaient guère cette espèce de passion du bien-être qui est comme la mère de la servitude, passion molle, et pourtant tenace et inaltérable, qui se mêle volontiers et pour ainsi dire s'entrelace à plusieurs vertus privées, à l'amour de la famille, à la régularité des mœurs, au respect des croyances religieuses, et même à la pratique tiède et assidue du culte établi, qui permet l'honnêteté et défend l'héroïsme, et excelle à faire des hommes rangés et de lâches citoyens. ils étaient meilleurs et pires.
Les Français d'alors aimaient la joie et adoraient le plaisir; ils étaient peut-être plus déréglés dans leurs habitudes et plus désordonnés dans leurs passions et dans leurs idées que ceux d'aujourd'hui; mais ils ignoraient ce sensualisme tempéré et décent que nous voyons. Dans les hautes classes, on s'occupait bien plus à orner sa vie qu'à la rendre commode, à s'illustrer qu'à s'enrichir. Dans les moyennes mêmes, on ne se laissait jamais absorber tout entier dans la recherche du bien-être; souvent on en abandonnait la poursuite pour courir après des jouissances plus délicates et plus hautes; partout on plaçait en dehors de l'argent, quelque autre bien. "Je connais ma nation, écrivait en un style bizarre, mais qui ne manque pas de fierté, un contemporain: habile à fondre et à dissiper les métaux, elle n'est point faite pour les honorer d'un culte habituel, et elle se trouverait toute prête à retourner vers ses antiques idoles, la valeur, la gloire, et j'ose dire la magnanimité.
Alexis de Tocqueville, L'Ancien Régime et la Révolution.
Non seulement chacun a le droit de combattre pour la défense de son pays, mais c'est même un devoir sacré de le faire.
Sir Walter Scott, Histoire d'Écosse, Chapitre V, Histoire de Sir William Wallace. Trad. Defauconpret.
Le prince n'est pas né pour lui-même, mais pour les peuples qu'il doit conduire.
Bossuet, sermon pour le jour de Pâques 1680, devant Louis XIV.
Il y a peu de temps, un Indien nomade s'en alla proposer des paniers chez un homme de loi bien connu dans le voisinage. "Voulez-vous acheter des paniers ?" demanda t-il ? "Non, nous n'en avons pas besoin", lui fit-il répondu. "Eh quoi!" s'exclama l'Indien en s'éloignant, "allez-vous nous faire mourir de faim ?" Ayant vu ses industrieux voisins blancs si à leur aise, - que l'homme de loi n'avait qu'à tresser des arguments, et que par l'effet par l'effet d'on ne sait quelle sorcellerie il s'ensuivait argent et situation - il s'était dit: je vais me mettre dans les affaires: je vais tresser des paniers; c'est chose à ma portée. Croyant que lorsqu'il aurait fait les paniers il aurait fait son devoir, et qu'alors ce serait celui de l'homme blanc de les acheter. Il n'avait pas découvert la nécessité pour lui de faire en sorte qu'il valût la peine pour l'autre de les acheter, ou tout au moins de l'amener à penser qu'il en fût ainsi, ou bien de fabriquer quelque chose autre que l'homme blanc crût bon d'acheter. Moi aussi j'avais tressé une espèce de paniers d'un travail délicat, mais je n'avais pas fait en sorte qu'il valût pour quiconque la peine de les acheter. Toutefois n'en pensais-je pas moins, dans mon cas, qu'il valait la peine pour moi de les tresser, et au lieu d'examiner la question de faire en sorte que les hommes crussent bon d'acheter mes paniers, j'examinai de préférence celui d'éviter la nécessité de les vendre. L'existence que les hommes louent et considèrent comme réussie n'est que d'une sorte. Pourquoi exagérer une sorte au dépens des autres ?
Thoreau, Walden.
Dharmachakra: symbole chisthi, moghol, hindouiste et bouddhiste
Emblème soufi Chisthi à 16 pétales. Inscription: Ô Omniprésent / Ô Victorieux / Ô Celui qui élève en dignité / Ô Celui qui favorise. La généalogie de l'Ordre Chishti y est gravée. Musée du Louvre MAO 905
La fleur ou roue à 16 pétales, emblème de l'Ordre Chishti et sceau impérial de la dynastie moghole pourrait être la dharmachakra hindouiste et bouddhiste.
L'Ordre Chishti a été un lien entre les musulmans et les hindouistes en Inde.
L'empereur moghol Akbar (mort en 1605) proclama que "la sagesse du Vedanta est la sagesse du soufisme."
Il a visité le sanctuaire de Chishtī Muʿīn al-Dīn Ḥasan Sijzī (1143–1236), fondateur de l'Ordre Chishti, à Ajmer (Rajasthan) pas moins de quatorze fois au cours de son règne.
Akbar organise une assemblée religieuse de différentes confessions dans l'Ibadat Khana à Fatehpur Sikri. Miniature moghole.
Akbar and the dargah of Ajmer, by Motiur Rahman Khan
Shared Sacred Spaces: The Future of Sufi Shrines in a Polarized India
by Nikhil Mandalaparthy
https://pulitzercenter.org/projects/shared-sacred-spaces-future-sufi-shrines-polarized-india
M. K. Gandhi: HIND SWARAJ OU L’AUTONOMIE DE L’INDE (1833)
La tendance de la civilisation indienne est d'élever l'être moral, celle de la civilisation occidentale est de propager l'immoralité. Cette dernière est sans Dieu, la première est fondée sur la croyance en Dieu. En comprenant et en croyant ainsi, il incombe à tout amoureux de l'Inde de s'accrocher à la vieille civilisation indienne, comme un enfant s'accroche au sein de sa mère.
Gandhi
HIND SWARAJ* OU L’AUTONOMIE DE L’INDE
Par : M. K. Gandhi
1833
(...)
13. QU'EST-CE QUE LA VRAIE CIVILISATION ?
Lecteur : Vous avez dénoncé les chemins de fer, les avocats et les médecins. Je vois que vous allez rejeter toutes les machines. Qu'est-ce donc que la civilisation ?
Le rédacteur : La réponse à cette question n'est pas difficile. Je crois que la civilisation que l'Inde a développée n’a pas son pareil dans le monde. Rien ne peut égaler les graines semées par nos ancêtres. Rome a disparu, la Grèce a partagé le même sort ; la puissance des pharaons a été brisée ; le Japon s'est occidentalisé ; on ne peut rien dire de la Chine ; mais l'Inde est toujours, d'une manière ou d'une autre, solide à la base. Les peuples d'Europe tirent leurs leçons des écrits des hommes de la Grèce ou de Rome, qui n'existent plus dans leur gloire passée. En essayant d'apprendre d'eux, les Européens s'imaginent qu'ils éviteront les erreurs de la Grèce et de Rome. Telle est leur condition pitoyable**. Au milieu de tout cela, l'Inde reste inébranlable et c'est sa gloire. C'est une accusation contre l'Inde que son peuple soit si peu civilisé, ignorant et impassible, qu'il n'est pas possible de l'inciter à adopter un quelconque changement. C'est une accusation qui va à l'encontre de nos mérites. Ce que nous avons testé et trouvé vrai sur l'enclume de l'expérience, nous n'osons pas le changer. Beaucoup de gens donnent leurs conseils à l'Inde, et elle reste stable. C'est sa beauté : c'est l'ancre de notre espoir.
La civilisation est ce mode de conduite qui indique à l'homme le chemin du devoir. L'accomplissement du devoir et l'observation de la moralité sont des termes convertibles. Observer la moralité, c'est atteindre la maîtrise de notre esprit et de nos passions. Ce faisant, nous nous connaissons nous-mêmes. L'équivalent gujarati de civilisation signifie "bonne conduite".
Si cette définition est correcte, alors l'Inde, comme l'ont montré tant d'écrivains, n'a rien à apprendre des autres, et c'est bien ainsi. Nous remarquons que l'esprit est un oiseau agité ; plus il obtient, plus il veut, et reste toujours insatisfait. Plus nous cédons à nos passions, plus elles deviennent débridées. Nos ancêtres ont donc fixé une limite à nos indulgences. Ils ont vu que le bonheur était en grande partie une condition mentale. Un homme n'est pas nécessairement heureux parce qu'il est riche, ou malheureux parce qu'il est pauvre. Les riches sont souvent perçus comme malheureux, les pauvres comme malheureux.
Des millions de personnes resteront toujours pauvres. Constatant tout cela, nos ancêtres nous ont dissuadés du luxe et des plaisirs. Nous nous sommes débrouillés avec le même type de charrue qu'il y a des milliers d'années. Nous avons conservé le même type de maisons qu'autrefois et notre éducation indigène reste la même qu'auparavant. Nous n'avons pas eu de système de compétition qui corrode la vie. Chacun suivait sa propre occupation ou son propre métier et demandait un salaire réglementaire. Ce n'est pas que nous ne savions pas comment inventer des machines, mais nos ancêtres savaient que si nous nous attachions à de telles choses, nous deviendrions des esclaves et perdrions notre fibre morale. Ils ont donc décidé, après mûre réflexion, que nous ne devions faire que ce que nous pouvions faire avec nos mains et nos pieds. Ils ont vu que notre bonheur et notre santé réels consistaient en un usage approprié de nos mains et de nos pieds. Ils ont en outre estimé que les grandes villes étaient un piège et un encombrement inutile et que les gens n'y seraient pas heureux, qu'il y aurait des bandes de voleurs et de brigands, que la prostitution et le vice y fleuriraient et que les hommes pauvres seraient volés par les hommes riches. Ils se sont donc contentés de petits villages. Ils voyaient que les rois et leurs épées étaient inférieurs à l'épée de l'éthique, et ils tenaient donc les souverains de la terre pour inférieurs aux Rishis et aux Fakirs. Une nation avec une telle constitution est plus apte à enseigner aux autres qu'à apprendre des autres. Cette nation avait des tribunaux, des avocats et des médecins, mais ils étaient tous dans les limites. Tout le monde savait que ces professions n'étaient pas particulièrement supérieures ; de plus, ces vakils et vaids ne volaient pas les gens ; ils étaient considérés comme les dépendants des gens, pas comme leurs maîtres. La justice était relativement équitable. La règle ordinaire était d'éviter les tribunaux. Il n'y avait pas de rabatteurs pour attirer les gens dans les tribunaux. Ce mal, lui aussi, n'était perceptible que dans et autour des capitales. Les gens du peuple vivaient indépendamment et suivaient leur occupation agricole. Ils jouissaient d'une véritable indépendance.
Et là où cette maudite civilisation moderne n'a pas atteint, l'Inde reste comme elle était avant. Les habitants de cette partie de l'Inde se moqueront très justement de vos notions nouvelles. Les Anglais ne règnent pas sur eux, et vous ne régnerez jamais sur eux. Ceux au nom desquels nous parlons, nous ne les connaissons pas, et ils ne nous connaissent pas non plus…
Je vous conseillerais certainement, ainsi qu'à ceux qui, comme vous, aiment la patrie, de vous rendre dans l'intérieur des terres qui n'a pas encore été pollué par les chemins de fer et d'y vivre pendant six mois ; vous pourriez alors être patriotes et parler d’indépendance.
Vous voyez maintenant ce que je considère comme la vraie civilisation. Ceux qui veulent changer les conditions telles que je les ai décrites sont des ennemis du pays et des pécheurs.
Lecteur : Ce serait bien si l'Inde était exactement comme vous l'avez décrite, mais c'est aussi l'Inde où il y a des centaines d'enfants orphelins, où des bébés de deux ans sont mariés, où des filles de douze ans sont mères et femmes au foyer, où les femmes pratiquent la polyandrie, où la pratique du Niyoga existe, où, au nom de la religion, les filles se consacrent à la prostitution, et au nom de la religion, on tue des moutons et des chèvres. Considérez-vous que ce sont également des symboles de la civilisation que vous avez décrite ?
Le rédacteur : Vous faites une erreur. Les défauts que vous avez montrés sont des défauts. Personne ne les confond avec une civilisation ancienne. Ils subsistent en dépit de celle-ci. Des tentatives ont toujours été faites et seront faites pour les éliminer. Nous pouvons utiliser le nouvel esprit qui est né en nous pour nous purger de ces maux. Mais ce que je vous ai décrit comme les emblèmes de la civilisation moderne est accepté comme tel par ses adeptes. La civilisation indienne, telle que je l'ai décrite, a été décrite ainsi par ses adeptes. Dans aucune partie du monde, et sous aucune civilisation, tous les hommes n'ont atteint la perfection. La tendance de la civilisation indienne est d'élever l'être moral, celle de la civilisation occidentale est de propager l'immoralité. Cette dernière est sans Dieu, la première est fondée sur la croyance en Dieu. En comprenant et en croyant ainsi, il incombe à tout amoureux de l'Inde de s'accrocher à la vieille civilisation indienne, comme un enfant s'accroche au sein de sa mère.
* NDLR: Hind Swaraj: L'indépendance de l'Inde.
** NDLR: Dans Yaksha Prashna (Māhabharata), il est dit:
Yaksha - Quand un homme est-il mort ? Quand un royaume est-il mort ? Quand une cérémonie funéraire est-elle morte ? Quand le sacrifice est-il mort ?
Yudhisthira - Un homme pauvre est mort. Un royaume sans roi est mort. Une cérémonie funéraire célébrée sans brahmane érudit est morte. Un sacrifice sans dakshina est mort.
https://pocombelles.over-blog.com/2024/01/yaksha-prashna.html
C'est pour cela que la sentence de Rivarol: "En coupant la tête au roi [Louis XVI], on a fait de la France un cadavre" est la première des vérités en France depuis 1793. Un cadavre qui n'en finit plus de pourrir et d'empester, la proie des mouches. Voyez l'avortement inscrit dans la Constitution le 4 mars dernier. Mais si le corps est mortel, l'âme est immortelle. La France (son âme), comme l'a dit très justement S.A.R. Mgr Sixte-Henri de Bourbon-Parme, est devenue souterraine, j'ajouterai: comme ces rivières d'eau pure qui circulent sous la terre, de grottes en siphons et rejaillissant en fontaines cristallines dans des lieux écartés et sauvages, dans les régions calcaires du sud de la France. L'eau, c'est la grâce.
La véritable musique nationale de la France.
Le Dieu infini prend une forme humaine finie
(...) "Une fois, une femme catholique m'a dit qu'elle assistait régulièrement à la messe depuis vingt-cinq ans mais qu'elle n'en éprouvait aucune joie. Elle a exprimé le désir d'apprendre la technique de la méditation védantique sans changer sa foi religieuse. Observant sa sincérité, je lui ai dit : "S'il vous plaît, pratiquez la méditation deux fois par jour. Il existe différentes sortes de méditation, comme la méditation sur la forme de Dieu, sur ses qualités divines, sur son message ou sur son jeu divin. Le Dieu infini prend une forme humaine finie et joue dans ce monde comme l'un d'entre nous afin que nous puissions sentir sa présence et avoir un aperçu de sa nature infinie. Ce n'est pas un mythe. C'est un fait. Les vies de Bouddha, du Christ et de Râmakrishna le prouvent. Les êtres humains voient ces hommes-dieux ou avatars avec leurs yeux, entendent leurs voix avec leurs oreilles, touchent leurs formes physiques avec leurs mains." (...)
Swami Chetanananda (Préface)
Traduit de l'anglais par Rouge et Blanc avec DeepL.com
Ramakrishna As We Saw Him, édité, traduit et avec une introduction biographique par Swami Chetanananda. Vedanta Society of St. Louis, 1990.
Le Christ et saint Pierre marchant sur les eaux, symbole de la foi. Une reproduction de cette peinture italienne ornait la chambre se Sri Ramakrishna Paramahamsa à Dakshineshwar.
"Le Dieu infini prend une forme humaine finie et joue dans ce monde comme l'un d'entre nous afin que nous puissions sentir sa présence et avoir un aperçu de sa nature infinie. Ce n'est pas un mythe. C'est un fait. Les vies de Bouddha, du Christ et de Râmakrishna le prouvent. Les êtres humains voient ces hommes-dieux ou avatars avec leurs yeux, entendent leurs voix avec leurs oreilles, touchent leurs formes physiques avec leurs mains."
Sri Râmakrishna Paramahamsa (1836-1886)
« Ce n’est pas avant cinq siècles au moins que le monde sera prêt à recevoir un autre Râmakrishna Paramahamsa*. Il faut nous hâter de transformer en expérience la masse de pensées qu’il nous a léguées et de convertir en réalisation l’énergie spirituelle qu’il a lancée. Tant que nous ne l’aurons pas fait, de quel droit demanderions-nous davantage ? »
Sri Aurobindo
« Sa vie nous permet de voir Dieu face à face. »
Mahatma Gandhi
NDLR: Paramahamsa (sanskrit : परमहंस), également orthographié paramahansa ou paramhansa, est un titre d'honneur religio-théologique sanskrit appliqué aux maîtres spirituels hindous qui sont devenus éclairés. Le titre signifie littéralement "cygne suprême". Le cygne est aussi à l'aise sur terre que sur l'eau ; de même, le vrai sage est aussi à l'aise dans les royaumes de la matière et de l'esprit. Le "cygne royal" de l'âme flotte dans l'océan cosmique, considérant son corps et l'océan comme des manifestations du même Esprit. Le mot "Paramahamsa" désigne celui qui est éveillé dans tous les domaines. Paramahamsa est le niveau le plus élevé de développement spirituel dans lequel un sannyasi a atteint l'union avec la réalité ultime.
Le hamsa (cygne) est le vahana, la monture ou le véhicule du dieu Brahma. Dans les Védas et les Purânas, il est le symbole de l'âme. On dit que le hamsa est la seule créature capable de séparer le lait de l'eau une fois qu'ils ont été mélangés ; symboliquement, c'est la démonstration d'un grand discernement spirituel. Il symbolise un être spirituellement avancé, capable de contrôler l'énergie respiratoire de manière à n'absorber que des vibrations pures de toutes les différentes énergies que contient le monde. Pour le Paramahamsa (le cygne céleste suprême), en revanche, toute la création est Dieu lui-même, il n'y a rien d'autre que Dieu seul. Cette personne est une âme pleinement réalisée, complètement libérée de tout lien avec le monde, qui ne connaît ni obligations, ni goûts, ni dégoûts. Elle n'a aucun besoin parce qu'elle est complètement immergée en Dieu.