soufisme
L'Emir Abd el Kader: « prince parmi les saints, et saint parmi les princes »
Râmakrishna. In: Jean Herbert: "L'enseignement de Râmakrishna", Albin Michel, coll. Spiritualités vivantes, Paris, 1942.
Mon cœur est devenu capable de toutes les formes :
il est un pâturage pour les gazelles et un couvent pour les moines chrétiens,
et un temple pour les idoles et la Ka'bah des pèlerins
et les tables de la Torah et le livre du Coran.
Je suis la religion de l'Amour : quel que soit le chemin que prennent les chameaux de l'Amour,
c'est ma religion et ma foi
Ibn Arabi
De la docte ignorance
“Et ils n’ont pas mesuré Allah à sa juste mesure”
(Coran 6: 91)
Ce verset signifie: ils n’ont pas proclamé la Grandeur de Dieu comme il conviendrait, selon ce qu’exige Son essence et ce qui est dû à Sa majesté; et cela leur est d’ailleurs impossible: il n’est pas au pouvoir de l’être contingent d’y parvenir; sa prédisposition essentielle (isti’dad) ne le lui permet pas.
Le pronom de la troisième personne du pluriel dans “Et ils n’ont pas mesuré” englobe tous les anges, les Esprits éperdus d’amours et, en dessous d’eux, les djinns et les hommes, y compris les Envoyés, les prophètes et les saints. Plus encore: il englobe jusqu’à l’intellect premier, l’Esprit de sainteté, qui est le premier des êtres créés et le plus proche des Rapprochés.
En effet, celui qui proclame la grandeur le fait à la mesure de la connaissance qu’il a de celui dont il proclame la grandeur. Or aucun être créé – qu’il soit de ceux dont les connaissances sont le fruit de la raison ou de ceux dont les connaissances proviennent des théophanies- ne connaît véritablement Allah, c’est-à-dire ne Le connaît tel qu’Il Se connaît Lui-même. Comment l’être fini pourrait-il connaître Celui qui est exempt de toute relation ou limitation? La plus savante des créatures au sujet d’Allah (i.e. le Prophète), elle-même, ne dit-elle pas: “Gloire à Toi ! Nous ne Te connaissons pas comme il conviendrait de Te connaître. Aucune louange ne T’embrasse. Tu es tel que Tu T’es loué Toi-même et ce qui est en Toi est hors d’atteinte de moi.”
Toutes les espèces de l’univers Le glorifient, et chacune affirme Sa transcendance à l’égard de ce que les autres professent à Son sujet: ce que l’un affirme, c’est précisément ce que nie l’autre. Cela vient de ce que tous sont voilés, quel que soit le degré qu’ils aient atteint. Celui qui professe la pure transcendance est voilé, celui qui professe la pure immanence est voilé, et voilé aussi celui qui professe les deux à la fois. Celui qui professe qu’II est absolu est voilé, et de même celui qui Lui attribue des limitations, et de même encore celui qui nie et ceci et cela. Quiconque Lui assigne un statut est voilé, dans une mesure que déterminent son rang et sa place auprès de Dieu: car il y a autant de voiles différents que de voilés. Et qu’on n’objecte pas que ce que je viens de dire est aussi une manière de Lui assigner un statut, car je répondrai que ce que j’ai dit ne procède pas de moi. C’est Lui-même qui l’a affirmé en disant: “Et leur science ne L’embrasse pas” (Cor. 20: 110); “Et Allah vous met en garde contre Lui-même” (Cor. 3: 28), nous dispensant par là de chercher à atteindre ce qui est inaccessible. Ses Envoyés nous ont dit la même chose. Lorsqu’il s’agit de l’Essence d’Allah, l’univers entier est stupide. Il n’est pas jusqu’au Plérôme suprême (al-mala’ al-a’la) qui ne soit en quête de Lui. Or on ne cherche que ce qui est absent là où on le cherche!
Cette quête n’a pas de terme; la connaissance de Dieu n’a pas de terme. Il ne peut être connu: n’est connaissable que ce qui procède de Lui, en tant qu’effet de Ses noms, non Son ipseité. C’est pourquoi l’ordre suivant fut donné à celui-là même qui, pourtant, détient la science des Premiers et des Derniers (i.e. le Prophète): “Dis: Seigneur, augmente-moi en science!” (Cor. 20: 114). Et il ne cesse de le dire, en tout état, toute station, tout degré, en ce monde, dans le monde intermédiaire et dans l’au-delà.
Cela étant, ce qui s’impose à nous, c’est de nous attacher fermement à la voie de la foi, d’accomplir les oeuvres prescrites et de suivre l’exemple de celui qui nous a apporté la Loi. Ce qu il a dit, nous le disons aussi, pour nous conformer à son exemple et comme simple interprète de sa parole- car c’est lui qui le dit, et non nous. Et ce qu’il a tu, nous le taisons- tout en appliquant la législation sacrée et les peines légales, et en attendant la mort.
Mawqif 359
Lettre de l'Empereur moghol Akbar le Grand au roi Philippe II d'Espagne
https://es.wikipedia.org/wiki/Antonio_de_Montserrat
Acquaviva y Henríquez llegan a Fatehpur Sîkri el 27 de febrero de 1580. Montserrat, enfermo, tardaría una semana más en arribar al fastuoso Palacio Rojo. Los jesuítas ofrecieron al Gran Mogol como regalo el octavo volumen de la Biblia Políglota editada en Anvers entre 1568 y 1573, cuyas ilustraciones cautivaron al monarca y fueron recibidos por él con grandes muestras de afecto. Permanecerían un año en la ciudad y durante ese tiempo, aprovecharían para estudiar el persa, la lengua culta de la corte, y enzarzarse en interminables debates religiosos con sus oponentes islámicos e hinduistas, que desembocarían en una estrecha amistad entre los jesuitas, el rey Akbar, y su hombre de confianza, Abu-l-Fazl.
El aprecio del Gran Mogol hacia Montserrat se hace patente cuando este nombra al sacerdote tutor de su hijo Murad, y se confirma cuando pide al jesuita catalán que le acompañe en su expedición militar afgana, que interrumpe los plácidos debates de la Corte. Akbar se embarca en un largo viaje para sofocar el levantamiento de su hermanastro, Mîrza, quien se ha rebelado contra su autoridad en la zona de Bengala, apoyado por algunos cabecillas afganos. Antoni de Montserrat, espontáneo cronista de la expedición, aprovecha la ocasión para recogerla con todo lujo de detalles en su cuaderno de notas, lo que supondrá en el futuro una visión alternativa a las fuentes oficiales de la época, y, sobre todo, una experiencia de primera mano en situaciones jamás antes observadas por los viajeros occidentales: “El rey mantiene a un gran número de elefantes en su campamento, utilizándolos para el transporte y la batalla. (…) son entrenados para luchar (…). Tres meses al año los machos se ponen tan violentos que llegan a matar a sus domadores(…) Una vez que se calman, se les hace enfurecer añadiendo carne de tigre a su comida.”
El jesuita Montserrat siguió a lomos de su elefante al rey Akbar y su campaña militar durante cientos de kilómetros, cruzando los cinco ríos de la región del Punjab y atravesando el Indo, hacia el Asia Central más agreste, Afganistán. La expedición militar se prolongaría durante todo el año 1581, avanzando por el noroeste hacia los territorios de Paquistán, y recorriendo Delhi, el Punjab o las regiones de la falda sur del Himalaya, y entrando en contacto con las poblaciones del Tíbet o de Cachemira. Sus comentarios sobre los tibetanos serán los primeros que hallamos en Occidente desde los tiempos de Marco Polo en el siglo XIII y la majestuosa cordillera llamaría tanto la atención del jesuita, que éste dedicó importantes esfuerzos a detallar sus montañas y a descifrar los nombres de las mismas. Montserrat no utilizó fuentes anteriores, sino su propia capacidad de observación, probablemente a lo largo de sus diferentes recorridos, para elaborar el que sería considerado el primer mapa de que se tiene constancia de aquella parte del mundo.
En Jalalabad, el jesuíta abandonaría a las tropas de Akbar, que seguirían su marcha hasta la conquista de Kabul y, consciente ya de que el monarca mogol no tiene ninguna intención real de abrazar el cristianismo, decide regresar a Goa, a donde llegaría en septiembre del año 1582. Es en la bella ciudad india, donde Montserrat decide recopilar las notas tomadas durante su estancia junto al rey Akbar. Nacerá así un pequeño relato de viajes, “Relaçam do Equebar, rei dos mogores”, que enviaría al General de la Compañía en forma de carta.
Djalâl ad-Dîn Rûmî: L'eau, le bateau, la jarre et l'air de la pauvreté
"L'eau dans un bateau est la ruine du bateau, mais l'eau sous le bateau est un appui.
[...] La jarre fermée, bien que dans les eaux agitées, flotte sur l'eau à cause de son cœur rempli d'air. [De même], quand l'air de la pauvreté est à l'intérieur de quelqu'un, il se repose en paix sur les eaux du monde."
Djalâl ad-Dîn Rûmî, cité par Majid Rahnema: Quand la misère chasse la pauvreté (2003).
Djalâl-ad-Dîn Rûmî: L’air de la pauvreté
« L’eau dans un bateau est la ruine du bateau, mais l’eau sous le bateau est un appui.
[…]
La jarre fermée bien que dans les eaux agitées flotte sur l’eau à cause de son cœur rempli d’air. [De même], quand l’air de la pauvreté est à l’intérieur de quelqu’un , il se repose en paix sur les eaux du monde. »
Djalâl ad-Dîn Rûmi, cité par Majid Rahnema: « Quand la pauvreté chasse la misère », 2003.
Rûmi est un mystique soufi du XIIIe siècle:
Dharmachakra: symbole chisthi, moghol, hindouiste et bouddhiste
Emblème soufi Chisthi à 16 pétales. Inscription: Ô Omniprésent / Ô Victorieux / Ô Celui qui élève en dignité / Ô Celui qui favorise. La généalogie de l'Ordre Chishti y est gravée. Musée du Louvre MAO 905
La fleur ou roue à 16 pétales, emblème de l'Ordre Chishti et sceau impérial de la dynastie moghole pourrait être la dharmachakra hindouiste et bouddhiste.
L'Ordre Chishti a été un lien entre les musulmans et les hindouistes en Inde.
L'empereur moghol Akbar (mort en 1605) proclama que "la sagesse du Vedanta est la sagesse du soufisme."
Il a visité le sanctuaire de Chishtī Muʿīn al-Dīn Ḥasan Sijzī (1143–1236), fondateur de l'Ordre Chishti, à Ajmer (Rajasthan) pas moins de quatorze fois au cours de son règne.
Akbar organise une assemblée religieuse de différentes confessions dans l'Ibadat Khana à Fatehpur Sikri. Miniature moghole.
Akbar and the dargah of Ajmer, by Motiur Rahman Khan
Shared Sacred Spaces: The Future of Sufi Shrines in a Polarized India
by Nikhil Mandalaparthy
https://pulitzercenter.org/projects/shared-sacred-spaces-future-sufi-shrines-polarized-india
Fais attention au secret de la goutte de pluie
ASTROLOGUE: Écoute. Si tu voyais un monde entier brûlé jusqu'au coeur par le feu, tu n'aurais encore qu'un songe. Même si tout tombait dans le néant, depuis le poisson jusqu'à la lune, on trouverait encore au fond d'un puits la patte d'une fourmi boîteuse. Et tout pourrait recommencer. Quand même les deux mondes seraient tout-à-coup anéantis, il ne faudrait pas nier l'existence d'un seul grain de sable de la terre. S'il ne restait aucune trace, ni d'hommes, ni de génies, fais attention au secret de la goutte de pluie.
Farid ud-Dîn Attar ("Attar de Nishapur"), La Conférence des Oiseaux مقامات الطیور (1177)
Back to Qawali - Rahat Fateh Ali Khan - Virsa Heritage Revived
Qawwali, en Inde et au Pakistan, une interprétation musicale énergique de la poésie musulmane soufie qui vise à conduire les auditeurs à un état d'extase religieuse - une union spirituelle avec Allah (Dieu). Cette musique a été popularisée en dehors de l'Asie du Sud à la fin du XXe siècle, en grande partie grâce à sa promotion par l'industrie mondiale de la musique.
Tirant son nom du mot arabe qaul, qui signifie "parler", le qawwali est un véhicule musical par lequel un groupe de musiciens masculins - les qawwals - transmet des messages soufis inspirés à une assemblée de fidèles traditionnellement masculine. Un ensemble typique de qawwali se compose d'un ou deux chanteurs principaux, d'un chœur de qawwals tapant des mains qui chantent les refrains, d'un joueur d'harmonium (petit orgue portable actionné à la main) qui soutient la mélodie fixe ainsi que les improvisations mélodiques du soliste, et d'un percussionniste qui articule le cadre métrique à l'aide d'un dholak (tambour à deux têtes) ou d'un tabla (paire de tambours à une seule tête).
Le qawwali se déroule dans le contexte d'un mehfil-e samāʿ, un "rassemblement pour l'écoute [spirituelle]". Les plus importants de ces rassemblements ont lieu dans les sanctuaires soufis à l'occasion de l'anniversaire de la mort du saint qui y est associé. Des mehfil-e samāʿ moins importants sont organisés tout au long de l'année les jeudis, lorsque les musulmans se souviennent du défunt, ou les vendredis, le jour de la prière. Des représentations de qawwali peuvent également être organisées pour offrir une nourriture spirituelle à d'autres occasions spéciales.
Source et suite de l'article de l'Encyclopédie Britannica:
Tum Ek Goorakh Dhanda Ho - Ustad Nusrat Fateh Ali Khan - OSA Official HD Video
Trois célébrités réunies au même endroit, l'hôtel Intercontinental de Londres, le 3 décembre 1992, pour ce fabuleux qallawi de Naz Khialvi !
Le musicien pakistanais Nusrat Fateh Ali Khan, l'acteur indien Amaitab Bachchan (à gauche sur la capture d'écran ci-dessous) et l'homme politique et champion de cricket pakistanais Imran Khan (à droite, avec la chemise blanche et la cravate) !
Tum Ek Goorakh Dhanda Ho
Paroles de Naz Khialvi*
Kabhi Yahan Tumhein Dhoondha Kabhi Wahan Pohncha
Sometimes I searched for you here and sometimes I went there
Tumhari Deed Ki Khatir Kahan Kahan Puhancha
To get a glimpse of you, I traveled everywhere
Ghareeb Mit Gaye Pamaal Ho Gaye Lekin
Poor people were erased and vanished but
Kissi Talak Na Tera Aaj Tak Nishan Puhancha
No one got any lead, trace, or sign of you
Ho Bhi Nahin Aur Har Jaa Ho
You are not present yet you are everywherе
Tum Ek Gorakh Dhandha Ho
You are one tricky puzzle
Har Zarrе Mein Kis Shaan Se Tu Jalwa Numa Hai
In every atom speck with what splendor, you are present
Hairan Hai Magar Akal Ke Kaisa Hai Tu Kya Hai
Shocked at the intellect of what you look like and what you are
Tujhe Der-o-haram Mein Mainay Dhoonda Tu Nahin Milta
I searched for you in temples and mosques, but I could not find you
Lekin Tashreef Farman Tuj Ko Apne Dil Me Dekha Hai
But I found you residing in my heart
Tum Ek Gorakh Dhanda Ho
You are one tricky puzzle
Harm O Dehr Mein Hai Jalwa-e-purfan Tera
You are visible at places of worship
Do Gharon Ka Hai Charagh Purkh-e-raushan Tera
Your light is resplendent in these two places
Jab Bajuz Tere Koi Doosra Maujood Nahin
When there is no one present except you
Phir Samajh Mein Nahin Aata Tera Parda Karna
Then I cannot understand why you veil yourself?
Tum Ek Gorakh Dhanda Ho
Jo Ulfat Mein Tumhari Kho Gaya Hai
He who is lost in your love
Ussi Khoay Huay Ko Kuch Mila Hai
Only that lost person has found something
Na Buth khanay Na Kaabay Mein Mila Hai
Could not be found in a temple or the Kaaba
Magar Tootay Huay Dil Mein Mila Hai
But you are found in a broken heart
Adam Ban Kar Kahin Tu Chup Gaya Hai
After making man, you hid somewhere
Kahin Tu Hasst Ban Kar Aa Gaya Hai
Somewhere you appear as an existence
Nahi hay tu toh phir inkar kaisa?
If you are not, then why deny?
Nafi Bhi Tere Honay Ka Pata Hai
Not being is the distinguishing characteristic of your existence
Mein Jiss To Keh Raha Hoon Apni Hasti
The one I call my Existence
Agar Woh Tu Nahin To Aur Kya Hai
If that isn’t you, then what else is it?
Nahin Aaya Khayalon Mein Agar Tu
If you did not come into my thoughts
To Phir Mein Kaisay Samjha Tu Khuda Hai
Then how am I supposed to understand that you are God?
Tum Ek Gorakh Dhanda Ho
You are one tricky business
Hairan Hoon Iss Baat Pe Tum Kaun Ho Kya Ho
I am surprised astonished on point who you are, what you are
Haat Aao To Buut, Haath Naa Aao To Khuda Ho
If grasped then an Idol, but if you can't be grasped then you are God
Aqal Mein Jo Ghir Gaya, La-intaha Kyonkar Hua
How did the one who is surrounded by wisdom become everlasting?
Jo Samajh Mein Aa Gaya, Phir Khuda Kyun kar Hua
The one who is understood, how can that be God?
Falsafi Ko Behas Ke Andar Khuda Milta Nahin
In an argument, the Philosopher can't find God
Dor Ko Suljha Raha Hai Aur Sira Milta Nahin
He is trying to untangle the cord but cannot find the top
Chuptay Nahin Ho Saamne Aatay Nahin Ho Tum
You don’t hide, you don’t reveal show yourself
Jalwa Dikha Ke Jalwa Dikhatay Nahin Ho Tum
You show charisma, divine power but don't reveal yourself
Dehr-o-haram Ke Jhagray Mitatay Nahin Ho Tum
You don’t end/erase the fights of the manner of worship
Jo Asal Baat Hai Woh Batate Nahin Ho Tum
What the real truth is, you don't reveal it
Hairan Hoon Mere Dil Mein Samaaye Ho Kis Tarha
I am surprised how you managed to enter and accommodate in my heart
Halanke Do Jahan Mein Samaatay Nahin Ho Tum
When two worlds cannot accommodate you
Yeh Maabad-o-haram Ye Kaleesa-o-dehr Kyon
You are in the houses of worship religious places
Harjaai Ho Jabhi To Batatay Nahin Ho Tum
You are faithless for not showing your countenance
Tum Ek Gorakh Dhanda Ho
Dil Pe Hairat Ne Ajab Rang Jama Rakha Hai
On my heart puzzle has taken possession with strange color
Ek Uljhi Hui Tasweer Bana Rakha Hai
It has drawn a confusing picture
Kuch Samajh Mein Nahin Aata Ke Ye Chakr Kya Hai
I can't understand what this is all about
Rooh Ko Jism Ke Pinjray Ka Bana Kar Kaidi
You made the soul. the prisoner in the cage of the body
Uss Pe Phir Maut Ka Pehra Bhi Bitha Rakha Hai
On that, you also put the guard of death on it
De Ke Tadbeer Kay Panchi Ko Uraanein Tum Ne Tam-e-takdeer Mein Har Simt Bicha Rakha Hai
You allow the bird of contrivance to fly but you have spread the net of fate everywhere
Kar Ke Araaishein Konain Ki Barson Tum Ne Khatam Karne Ka Bhi Mansooba Bana Rakha Hai
For years, you adorned the world and yet you have made the plan of destruction of it
Lamaqani Ka Baharhal Hai Daawa Bhi Tumhein Nahme Aqrab Ka Bhi Paigham Suna Rakha Hai
Though it’s said that you are homeless, still preached about home, kith, and kin
Yeh Burai, Woh Bhalai, Yeh Jahanum, Woh Bahisht
This is bad, That is good, This is hell, That is Heaven
Iss Ulat Phel Mein Farmao To Kya Rakha Hai
Please tell the purpose: What is in all this complexity
Jurm Adam Ne Kiya, Aur Saza Beton Ko
Adam the first human committed crime and you punish his sons
Khel Kya Tum Ne Azal Se Ye Racha Rakha Hai
Since the beginning of time, what is this game you have created and playing
Adal-o-insaaf Ka Mayyar Bhi Kya Rakha Hai
Oh and the standard of your justice how beautiful is it
De Ke Insaan Ko Duniya Mein Khalafat Apni
Giving the power of authority to humans
Ek Tamasha Sa Zamanay Mein Bana Rakha Hai
You have made the age into a spectacle
Apni Pehchan Ki Khatir Hai Banaya Sab Ko
For your own recognition, you created all
Sab Ki Nazron Se Magar Khud Ko Chupa Rakha Hai
But you hid yourself from the sight of everyone
Tum Ek Gorakh Dhanda Ho
You are one tricky puzzle
Nit Naye Naqsh Banatay Ho Mita Dete Ho
Every day you draw a new picture and you erase it
Jaane Kis Jurm-e-tamana Ki Saza Dete Ho
I don’t know for which crime or desire you punish us
Kabhi Kankar Ko Bana Dete Ho Heeray Ki Kani
Sometimes you turn a pebble into a diamond
Kabhi Heeron Ko Bhi Mitti Mein Mila Dete Ho
Sometimes you mix diamonds into dust
Zindagi Kitnay Hi Murdon Ko Ata Ki Jiss Ne
The one who gave life to many of the dead
Woh Maseeha Bhi Saleebon Pe Saja Dete Ho
You put that Messiah on a crucifix
Khwahish-e-deed Jo Kar Baithe Sar-e-toor Koi
The one that longed to have your sight on the Mount Sinai
Toor Hi Bark-e-tajalli Se Jala Dete Ho
With the lighting of manifestation, you reduced the mount to ashes
Naar-e-namrood Mein Dalwatay Hu Khud Apna Khaleel
You throw your beautiful Abraham into Nimruds Fire
Khud Hi Phir Naar Ko Gulzaar Bana Dete Ho
Then you turned that fire into flowers yourself
Chahe Kina Mein Phainko Kabhi Mahe In Aan
Sometimes you throw a Canaanite into the well of Canaanites
Noor Yakuub Ki Aankhon Ka Bujha Dete Ho
You turned off the light in Jacob's eyes
Becho Yusuf Ko Kabhi Misr Ke Baazaaron Mein
Joseph was sold in the markets of Egypt
Akhir-e-kaar Shah-e-misr Bana Dete Ho
And then in the end you make him the king of Egypt
Jazb-o-masti Ki Jo Manzil Pe Puhanchta Hai Koi
When someone reaches the Destination of Higher Spirituality
Baith Kar Dil Mein An-al-haq Ki Sada Dete Ho
You make him voice, "I am the Truth"
Khud Hi Lagwatay Ho Phir Kufr Ke Fatway Uss Par
Then you make the verdicts of infidelity against him
Khud Hi Mansoor Ko Sooli Pe Charha Dete Ho
Then you yourself send Mansoor to the crucifix
Apni Hasti Bhi Woh Ik Roz Ganwa Baithta Hai
One day he too loses his life
Apne Darshan Ki Lagan Jis Ko Laga Dete Ho
The one whom you give the desire to see your sight
Koi Raanjha Jo Kabhi Khoj Mein Nilklay Tumkar
If a Romeo travels in your search
Tum Ussay Jhang Ke Bele Mein Rula Deta Ho
You tie him up in a creeper of conflict
Justajoo Le Ke Tumhari Jo Chale Kais Koi
By your desire taking an expectation of you if someone begins his journey
Uss Ko Majnoon Kissi Laila Ka Bana Dete Ho
You turn him into a Majnoo for Laila
Jot Sassi Ke Agar Mann Mein Tumhari Jaagay
If love for you awakens in the heart of Sassi
Tum Usse Tapte Huay Thal Mein Jala Dete Ho
You scorch her in a burning desert
Sohni Gar Tum Ko Mahiwal Tasawwur Kar Le
If Sohni imagined you as her Mahinval
Uss Ko Biphri Hui Lehron Mein Baha Dete Ho
You drowned her into the raging currents
Khud Jo Chaaho To Sar-e-arsh Bula Kar Mehboob
You do as you wish by summoning to the Heaven
Ek Hi Raat Mein Mi'raaj Kara Dete Ho
And in a single night, you make the Prophet Muhammad (peace be upon him) ascend to Heaven
Tum Ek Gorakh Dhanda Ho
You are one tricky business
Aap Hi Apna Parda Ho
You are your own veil
Tum Ek Gorakh Dhandha Ho
Jo Kehta Hoon Maana, Tumhein Lagta Hai Bura Sa
I accept that what I am going to say, you might not like a little bit
Phir Bhi Hai Mujhe Tum Se Baharhaal Gila Sa
But still, I have a complaint to make
Chup Chaap Rahe Dekthe Tum Arsh-e-bareen Par
You sat quietly on your throne while watching
Tapte Huay Karbal Mein Muhammad Ka Nawasa
While Muhammad’s grandson was in the scorching desert of Karbala
Khud Teen Dinon Se Wo Agarche Tha Piyasa
Though he was thirsty for three days
Kis Tarhe Pilata Tha Lahoo Apna Wafa Ko
How he was giving blood for his loyalists
Dushman To Bahar Taur Thay Dushman Magar, Afsos
His enemies were after all enemies but it is sad
Tum Ne Bhi Faraham Na Kiya Paani Zara Sa
You did not provide him with a little water
Har Zulm Ki Taufeeq Hai Zalim Ki Wirasat
Each favor of oppression is the oppressor’s inheritance
Mazloom Ke Hissay Mein Tassali Na Dilasa
But the oppressed is neither consoled nor comforted
Kal Taaj Saja Dekha Tha Jiss Shakhs Ke Sar Par
Yesterday he who had a crown on his head
Hai Aaj Ussi Shakhs Ke Hathon Mein Hikasa
Today I see him with a begging bowl
Yeh Kya Hai Agar Poochoon To Kehte Ho Jawaban
If I ask you what is this, your answer is
Iss Raaz Se Ho Sakta Nahin Koi Shanasa
That no one can get acquainted with this secret
Tum Ek Gorakh Dhanda Ho
Hairat Ki Ek Duniya Ho
You are a world of astonishment
Har Ek Jaa Pe Ho Lekin Pata Nahin Maaloom
You are omnipresent but I don't know where
Tumhara Naam Suna Hai Nishaan Nahin Maaloom
I have heard your name, but I do not know your exact location
Tum Ek Gorakh Dhanda Ho
You are one tricky business
Dil Se Arman Jo Nikal Jaaye To Jugnoon Ho Jaye
Once the hearts wish is fulfilled it glows
Aur Aankhon Mein Simat Aaye To Aansoo Ho Jaye
When the eyes are gratified, they are full of tears
Japeya Huu Ka Jo Be Huu Kare Huu Mein Kho Kar
When a person is lost in a spiritual love
Uss Ko Sultaniyan Mil Jayen Wo Ba Huu Jo Jaye
He becomes a Sultan/King or like Bahu (the poet)
Baal Beeka Na Kissi Ka Ho Churri Ke Neeche
Not even a hair is damaged when comes under a dagger
Halk-e-asghar Mein Kabhi Teer Tarazoo Ho Jaye
But the arrow in an infant’s throat becomes the scale of justice
Tum Ek Gorakh Dhanda Ho
Kiss Kadar Be-niyaz Ho Tum Bhi
How carefree you are
Daastaan-e-daraaz Ho Tum Bhi
You are one long story
Tum Ek Gorakh Dhanda Ho
Ni Re Sa Sa Re Ni Re Ma Sa Ni
Tum Ek Gorakh Dhanda Ho
Aah-e-tehkeek Mein Har Gam Pe Uljhan Dekhoon
Inquiring about you causes confusion at every place
Wohi Haalat-o-khayalat Mein An Ban Dekhoon
I see discord between the ideas, thinking and circumstances
Ban Ke Reh Jaata Hoon Tasweer Pareshani Ki
I am left a picture of distress, trouble
Ghaur Se Jab Bhi Kabhi Duniya Ka Darpan Dekhoon
Whenever I carefully examine the world
Ek Hi Khaak Pe Fitrat Ke Tazaadat Itnay
I see so many contradictions in a single glance
Kitnay Hisson Mein Bata Ek Hi Aangan Dekhoon
I see one place divided into so many parts
Kahin Zehmat Ki Sulagti Hui Patjhar Ka Sama
Somewhere I see the smoke of hardship
Kahin Rehmat Ke Baraste Huay Sawan Dekhoon
Somewhere I see the showers of blessing, raining of blessings
Kahin Phunkaarte Darya, Kahin Khamosh Pahaar
Somewhere I see hissing rivers and somewhere silent mountains
Kahin Jungle, Kahin Sehra, Kahin Gulshan Dekhoon
Somewhere I see a jungle, somewhere desert, somewhere garden
Khun Rulata Hai Yeh Takseem Ka Andaaz Mujhe
Why does the division of these things make me cry?
Koi Dhanwaan Yehan Par Koi Nirdhan Dekhoon
I see someone is rich here and someone is poor there
Din Ke Haathon Mein Faqat Ek Sulagta Sooraj
I see only one Sun Shining in a day’s share
Raat Ki Maang Sitaron Se Muzzayyan Dekhoon
While the night is bedecked with millions of stars
Kahin Murjhaaye Huay Phool Hain Sacchai Ke
Somewhere I see withered dying flowers of truth
Aur Kahin Jhoot Ke Kaanton Pe Bhi Joban Dekhoon
And somewhere I see the thorns of lies blooming
Shams Ki Kaal Kahin Khichti Nazar Aati Hai
Somewhere I see Shamas skinned alive
Kahin Sarmad Ki Uttarti Hui Gardan Dekhoon
Somewhere I see sarmads head severed
Raat Kya Shai Hai Saweera Kya Hai
What is night? What is morning?
Yeh Ujala Yeh Andhera Kya Hai
What is light? What is darkness?
Mein Bhi Nayib Hun Tumhara Akhir
After all, I am also your deputy
Kyon Yeh Kehte Ho Ke Tera Kya Hai
Then why you say what is yours
Tum Ek Gorakh Dhanda Ho
Dekhne Wala Tujhe Kya Dekhta
The one who sees you what he would see of you?
Tu Nai Har Har Rang Se Parda Kiya
You veiled yourself from every color
Tum Ek Gorakh Dhanda Ho
Masjid Mandir
Mosques, Temples
Masjid, Mandir, Yeh Maikhane
Mosques, temples, and taverns
Koi Yeh Maane, Koi Woh Maane
Some believe in this, some believe in that
Masjid, Mandir, Yeh Maikhane
Mosques temples and taverns
Koi Yeh Maane, Koi Woh Maane
Some believe in this, some believe in that
Sab Tere Hain Jaana Kasahanay
All are your abodes dear
Koi Yeh Maane, Koi Woh Maane
Some believe in this and some believe in that
Ek Honay Ka Tere Kaayil Hai
We are witness of your oneness
Inkaar Pe Koi Maayil Hai
Someone leans towards negation
Asleeyat Lekin Tu Jaane
But you know the truth
Koi Yeh Maanay Koi Woh Maane
Some believe in this and some believe in that
Ek Khalk Mein Shamil Karta Hai
One person includes a God infused with the creation
Ek Sab Se Akela Rehta Hai
One keeps the true God apart from the rest (Islamic Monotheism)
Hain Dono Teray Mastaanay
Both are your devotees
Koi Yeh Maanay Koi Woh Maane
Some believe in this and some believe in that
Sab Hain Jab Aashiq Tumhare Naam Ke
When everyone is lover of your name
Kyon Yeh Jhagre Hain Raheem-o-raam Ke
Then why are these fights on Rahim or Ram
Tum Ek Gorakh Dhanda Ho
Dehr Mein Tu, Haram Mein Tu
You are in the temple, you are in masjid-al-haram
Arsh Pe Tu, Zameen Pe Tu
On the throne, and you are in the sky
Jiss Ki Puhanch Jahan Talak
However far ones reach
Uss Ke Liye Wahin Pe Tu
You are there for him
Tum Ek Gorakh Dhanda Ho
Har Ek Rang Mein Yakta Ho
You are unique in every color
Tum Ek Gorakh Dhandha Ho
Markaz-e-justajoo, Alam-e-rang-o-boo
You are the center of our quest, the world of color and scent
Dam Badam Jalwagar Tu Hi Tu Chaar Soo
You manifest all the time you are omnipresent
Hoo Ke Mahol Mein, Kuch Nahin Fi-la-hoo
In Bahus surrounds there is only you
Tum Buhat Dil Ruba, Tum Buhat Khubaroo
You are the beloved, very beautiful handsome
Aarsh Ki Azmatein, Farsh Ki Abroo
Glory of the sky, beauty of earth
Tum Ho Konain Ka, Hasil-e-arzoo
You are the gain of longings of the two worlds
Aankh Ne Kar Liya Aansoo-on Se Wazoo
The eyes perform ablution with the tears
Ab To Kar Do Ata Deed Ka Ek Sudoo
Now give us a flask of your manifestation
Aao Parde Se Tum Aankh Ke Rubaroo
Come out of the veil before me
Chund Lamhe Milan, Do Ghari Guftagoo
For a short meeting and a conversation
Naaz Jabta Phiray, Jabaja Koo-ba-koo
Naaz will tell his beads place to place street to street
Wahda-hoo Wahda-hoo La-shareek-a-la-hoo
He has no partner he is one
Allah Hoo Allah Hoo
God is, God Is
Source: https://genius.com/Nusrat-fateh-ali-khan-tum-ek-gorakh-dhanda-ho-lyrics
* NDLR:
Muhammad Siddique ناز خیالوی (12 décembre 1947 - 12 décembre 2010), nom de plume Naz Khialvi, était un parolier et animateur radio pakistanais, principalement connu pour son poème soufi Tum Ek Gorakh Dhanda Ho (Tu es un casse-tête), chanté ensuite par Nusrat Fateh Ali Khan, un légendaire chanteur de Qawwali, qui les a tous deux rendus célèbres. Il a également animé une émission de radio, Sandhal Dharti, à la station de radio de Faisalabad pendant 27 ans.
Qawwali, en Inde et au Pakistan, une interprétation musicale énergique de la poésie musulmane soufie qui vise à conduire les auditeurs à un état d'extase religieuse - une union spirituelle avec Allah (Dieu). Cette musique a été popularisée en dehors de l'Asie du Sud à la fin du XXe siècle, en grande partie grâce à sa promotion par l'industrie mondiale de la musique.
Tirant son nom du mot arabe qaul, qui signifie "parler", le qawwali est un véhicule musical par lequel un groupe de musiciens masculins - les qawwals - transmet des messages soufis inspirés à une assemblée de fidèles traditionnellement masculine. Un ensemble typique de qawwali se compose d'un ou deux chanteurs principaux, d'un chœur de qawwals tapant des mains qui chantent les refrains, d'un joueur d'harmonium (petit orgue portable actionné à la main) qui soutient la mélodie fixe ainsi que les improvisations mélodiques du soliste, et d'un percussionniste qui articule le cadre métrique à l'aide d'un dholak (tambour à deux têtes) ou d'un tabla (paire de tambours à une seule tête).
Le qawwali se déroule dans le contexte d'un mehfil-e samāʿ, un "rassemblement pour l'écoute [spirituelle]". Les plus importants de ces rassemblements ont lieu dans les sanctuaires soufis à l'occasion de l'anniversaire de la mort du saint qui y est associé. Des mehfil-e samāʿ moins importants sont organisés tout au long de l'année les jeudis, lorsque les musulmans se souviennent du défunt, ou les vendredis, le jour de la prière. Des représentations de qawwali peuvent également être organisées pour offrir une nourriture spirituelle à d'autres occasions spéciales.
Source et suite de l'article de l'Encyclopédie Britannica (en anglais):
Jahangir, l'empereur moghol au globe
Nur-ud-Din Muhammad Salim (31 août 1569 - 28 octobre 1627), connu sous son nom impérial Jahangir (prononciation persane : [d͡ʒahɑːn'giːr] ; littéralement " Conquérant du monde "), est le quatrième empereur moghol, qui régna de 1605 à sa mort en 1627. Il est le troisième et seul fils survivant de l'empereur Akbar le Grand et de son impératrice en chef, Mariam-uz-Zamani, née en 1569. Il a été nommé d'après le saint soufi indien Salim Chishti.
Miniature moghole de Bichitr datant du début des années 1620 représentant l'empereur moghol Jahangir préférant une audience avec un saint soufi à ses contemporains, le sultan ottoman Ahmed Ier et le roi d'Angleterre Jacques Ier (d. 1625) ; l'inscription est en persan : "Bien que des shahs se tiennent devant lui, il fixe son regard sur les derviches".
Abu'l Hasan (1569-1627) était un artiste prolifique sous l'empereur moghol Jahangir qui fut honoré du titre de "Nadir uz-zaman" (merveille de l'âge). Tout au long de sa carrière, Abu'l Hasan a peint une myriade de thèmes commandés par l'empereur et influencés par son propre style.
Les Moghols sont entrés en contact avec les Européens sous le règne de Jahangir, et l'influence des styles et de l'esthétique européens est perceptible dans l'œuvre d'Abu'l Hasan.
Abu'l Hasan est devenu le portraitiste le plus prolifique de son époque. Il excellait non seulement dans les descriptions réalistes, mais il a également expérimenté les peintures allégoriques, qui sont devenues ses œuvres les plus inhabituelles et les plus extraordinaires. Étant donné la nécessité du symbolisme dans les peintures, en particulier les portraits d'empereurs à son époque, les peintures d'Abu'l Hasan avaient un objectif subtil : elles renforçaient la suprématie, la légitimité et le droit divin de régner de son empereur Jahangir.
La représentation symbolique moghole est apparue pour la première fois sous le règne de l'empereur Akbar et a gagné en importance sous celui de Jahangir. Avec Abu'l Hasan comme portraitiste en chef, Jahangir commanda une série de portraits allégoriques tout au long de son règne. Fidèles à son nom, "le maître du monde", les portraits le montrent en position de domination, dominant un globe, représentatif du monde.
Le premier d'entre eux le montre en train de contempler un portrait de son père Akbar qui lui offre le monde et légitime son ascension.
Il existe une autre peinture dans laquelle on le voit s'attaquer à la pauvreté. Une inscription de deux lignes en persan est gravée dans le ciel, juste au-dessus de Jahangir : "Le portrait propice de Son Exaltée Majesté, qui, avec la flèche de la générosité, a éradiqué la trace du daliddar* du monde et a posé à nouveau les fondations d'un monde marqué par la justice et la munificence".
Abu'l Hasan (1569-1627) était un artiste prolifique sous l'empereur moghol Jahangir qui fut honoré du titre de "Nadir uz-zaman" (merveille de l'âge). Tout au long de sa carrière, Abu'l Hasan a peint une myriade de thèmes commandés par l'empereur et influencés par son propre style.
Les Moghols sont entrés en contact avec les Européens sous le règne de Jahangir, et l'influence des styles et de l'esthétique européens est perceptible dans l'œuvre d'Abu'l Hasan.
* NDLR: Mot sanskrit (दलिद्दर) désignant la misère.
Traduit de l'anglais par Rouge et Blanc avec DeepL.
Source: https://daak.substack.com/p/jahangir-the-world-siezer-abul-hasans