versailles
Un rêve et un souvenir
Créée au Carré des Arts du Parc floral de Paris à Vincennes en 1990, l'exposition a ensuite itinéré en France.
La politique est l'art de faire de quelqu'un qui n'est rien quelqu'un qui se croit quelque chose.
Pierre-Olivier Combelles
La société libre n'est pas celle qui a le droit d'élire ceux qui la gouvernent, mais celle qui élit ceux qui ont le droit de la gouverner.
Nicolás Gómez Dávila
J'ai rêvé cette nuit que j'étais en France, invité à un dîner par une femme politique que j'avais rencontrée. C'est le soir, les invités ne sont pas encore là et dans le grand bâtiment public luxueux, la table est déjà dressée pour les convives, une longue table pour une douzaine de convives: porcelaine, argenterie, fleurs. Les invités arrivent, échangent de propos entre eux et avec la femme politique puis se mettent à table et je me rends compte qu'il n'y a pas de place pour moi et que l'invitation était une simple parole en l'air d'une politicienne habituée à payer les gens avec des fausses promesses.
En me réveillant, ce rêve m'a rappelé un souvenir: celui d'une de mes expositions sur le Labrador "Dans le sillage d'Audubon"* à Lisieux, en Normandie, dans les années 1990. Je ne me rappelle pas si c'était au Musée des Beaux-Arts ou dans un autre endroit de la ville, le montage ayant était fait je crois par une agence culturelle avec laquelle j'avais passé un accord. J'étais venu à Lisieux pour l'inauguration, en présence d'Yvette Roudy**, mairesse socialiste de la ville. C'était en fin d'après-midi.
Après la visite de mon exposition, il est convenu d'aller dîner ensuite dans un château à la campagne, propriété du département. Nous partons en voiture et arrivons, au bout d'une bonne demi-heure à travers la campagne verte, devant un beau château blanc, XVIIIe je crois, remis à neuf. Nous entrons. La table est dressée dans la grande salle à manger, magnifique table avec nappe blanche, porcelaine, argenterie et fleurs. Nous nous mettons à table, je suis assis à la droite d'Yvette Roudy. Le service est fait par des employés de la ville, en tenue de domestiques.
Nous sommes une dizaine de convives, tous, sauf moi évidemment, des proches d'Yvette Roudy. Personne ne m'adressera la parole au cours de ce dîner où les propos seront uniquement politiques, de politique politicienne, internes.
J'ai été frappé par le luxe "Ancien Régime " de ce château, propriété du Conseil Général si mes souvenirs sont bons, et du train de vie fastueux des élus (socialistes), tranchant avec le côté plébéien de leurs manières et leur politique humanitaire démagogique et leur égalitarisme hypocrite. "Le jour et la nuit" par rapport avec la politesse, la culture, le charme, la simplicité de la vieille noblesse française, généralement désargentée, que je connaissais depuis mon enfance dans mon quartier Saint-Louis natal à Versailles***.
Cela n'est pas pour rien que le film qui, paraît-il, pour les étrangers, illustre le mieux la décadence de la société française depuis la Révolution, est "Les visiteurs".
Pierre-Olivier Combelles
** Consulter sur Wikipedia la biographie de cette arriviste féministe: https://fr.wikipedia.org/wiki/Yvette_Roudy
*** Le chemin de la forêt https://www.youtube.com/watch?v=mS_qO0HZyfg
Le chemin de la forêt: une exposition virtuelle de Pierre-Olivier Combelles
L’itinéraire d’un naturaliste, navigateur, écrivain et poète depuis la forêt de Rambouillet de son enfance versaillaise, vestige de la forêt des Carnutes et avant, des hommes préhistoriques du Mésolithique et du Paléolithique, jusqu’à la taïga du Labrador, partie de l’immense forêt de conifères du Subarctique qui ceinture tout le globe et abrite les descendants des chasseurs du Paléolithique, puis jusqu’au versant oriental des Andes, au-dessus de l’Amazonie. Un voyage dans l’espace et dans le temps, dans la nature sauvage comme parmi les hommes qui l’habitent ou qui l’habitaient. La découverte de la forêt, ce milieu primordial avec la mer, où les plantes, les animaux et les hommes vivent dans une interdépendance totale, en symbiose et en équilibre. Un cheminement initiatique d’évocations en évocations, pour comprendre que la forêt, comme la nature tout entière, est un secret qu’il faut beaucoup de temps et de patience pour connaître. Le chemin de la forêt est une Voie, au sens spirituel et asiatique.
Inspirée par ma grande exposition « Dans le sillage d’Audubon – A la découverte de la Basse Côte-Nord du Québec » itinérante en France dans les années 1990, une nouvelle création après presque trois décennies consacrées à l’exploration et à l’étude du Labrador puis à celles des Andes du Pérou et de la Bolivie.
Une exposition qui présente dans un décor naturel et en quatre dimensions mes photographies et mes textes ainsi que des dessins et des aquarelles des peintres naturalistes qui m’ont accompagné dans mes expéditions, des souvenirs, des documents (livres, cartes), des objets et des reconstitutions ethnographiques, dans un cheminement dans l’espace et dans le temps.
Pour en savoir plus:
(...)
«Les agents naturels de destruction ne suffisent plus à digérer les résidus de la civilisation technique. Inexorablement, les déchets distillent leurs poisons, stérilisent les terres, les airs, les mers et les fleuves. Déforestation, érosion, désertification, pollution et logiquement désertion.»
«… Les Etats-Unis nous en livrent un exemple. Après les exterminations massives et en grande partie irréversibles qui ont saccagé ce pays au XIXe siècle – l’anéantissement des Indiens et de leurs civilisations, celui de nombreuses espèces animales, des bisons entre autres, la ruine des terres – après et avant le chancre de l’érosion et la pollution grandissante….»
« Vous avez été saisi par la mystique de la forêt comme d’autres le sont de l’océan ou de la montagne ou même du désert. Chaque homme découvre le biotope de ses préférences, son asile en quelque sorte. Et la forêt, c’est l’arbre. Pour les Arabes, il est l’ennemi; et pour le Nordique, le décor… Ces forêts anciennes, notamment Africaines, vous aurez été en effet l’un des derniers sans doute à les avoir connues dans le détail. Nous savons qu’un jour viendra, peut-être peu éloigné, où il ne restera rien de tout cela. J’entends que dans peu, très peu de décennies, il n’y aura plus de grandes forêts en Afrique. Les Noirs et les puissantes compagnies européennes et américaines s’affairent actuellement à dévaster selon des coupes à blanc ce qu’il en reste. L’Afrique est mal partie, et vous le savez bien, pour cette raison avant toute autre. Ce qui demeure aussi inquiétant à nos yeux, ici même, c’est que le devenir des sciences de la Nature va de pair avec l’avenir de la Nature elle-même. Les pouvoirs publics en porteront la responsabilité essentielle; ils suivent le flot au lieu de le remonter. Une bonne partie des hommes s’habitue aux déserts et s’entend d’ailleurs fort bien pour les édifier.»
«En ce temps qui viendra, où tout sera calculé selon les normes des ordinateurs, ces rescapés de votre domaine et de vos enseignements écrits sauront donner aux archivistes de l’ère martienne les indications qui permettront de refaire aussi exactement que possible, selon des procédés rapides et à échelle réduite, les forêts de l’antique Amazone, de l’ancien Oubangui, du lointain Cambodge telles que André Aubreville les avait parcourues et décrites. Mais, cette fois, ce sera en matière plastique, bien entendu.»
(...)
Roger Heim: L'Angoisse de l'an 2000 (1973)
https://xochipelli.fr/2015/11/hommage-a-roger-heim-lecologiste-le-mycologue-le-psychonaute/
Le côté obscur de l'art: Dirty Corner de Sir Anish Kapoor à Versailles
Source de l'image: Art News http://www.artnews.com/2015/06/18/vandals-spray-paint-anish-kapoor-sculpture-at-versailles/
Source de l'image: The Wall street Journal
http://www.wsj.com/articles/anish-kapoor-redecorates-versailles-gardens-1433445499
Transgression, outrage, inversion accusatoire, spéculation, politique: il y a tout cela dans la provocante exposition des "œuvres" de l'"artiste" Anish Kapoor à Versailles en 2015, jusque dans l'inversion du Parquet de Versailles ne condamnant pas leur scandaleuse et coûteuse présence, mais celle des tags assimilés à du "vandalisme"
http://www.europe1.fr/culture/anish-kapoor-laisse-son-oeuvre-en-letat-un-elu-porte-plainte-2512437
https://news.artnet.com/art-world/anish-kapoor-dirty-corner-antisemitic-vandalism-versailles-334043
La pièce maîtresse est un gigantesque tube de tôle posé sur le Tapis vert au milieu de blocs de pierre, intitulé "Dark Corner", mais aussi "Le Vagin de la Reine" par son créateur. De quelle reine s'agit-il ? de Marie-Antoinette, monstrueusement humiliée et assassinée ?
"Arnaud-Aaron Upinsky" et La Coordination Défense de Versailles s'étranglent de rage et adressent une longue et savante harangue à S.M. la reine Elizabeth II d'Angleterre:
http://coordination-defense-de-versailles.info/
en oubliant visiblement que c'est elle qui l'a anobli...
"Sir" Anish Kapoor ne représente pas le monde, mais d'abord lui-même, et son dark side de dark insider .
http://www.jewish-museum.ru/en/exhibitions/anish-kapoor-my-red-homeland/
Si ses œuvres sont exposées au château de Versailles, devenu depuis longtemps un support publicitaire payant pour le public
ce n'est pas à lui ni à la reine d'Angleterre qu'il faut s'en prendre, ni même aux ennemis extérieurs de la France, mais d'abord à ceux qui la gouvernent et à ceux qui les laissent la gouverner.
Car il est évident que leur présence est politique et même géostratégique, tout comme les références d'Anish Kapoor aux subversives Pussy Riot ou aux "performances agit-prop" de son ami Ai Weiwei, l'artiste chinois dont la résistance au pouvoir est devenu l'emblème, héros politique de l'art qui triomphe actuellement à la Royal Academy of Arts de Londres."
Finalement, l'enjeu de ce "business plan" (payé et combien par les contribuables français dont on n'a pas demandé l'avis, bien sûr) n'est-il pas la déconstruction de la France, sa dissolution complète dans l'État Homogène Universel et dans le règne absolu de l'Argent ?
Pierre-Olivier Combelles
(né à Versailles en 1955, médaille d'honneur de la Ville de Versailles en 1994 pour ses travaux scientifiques et littéraires)
L'âge de la chevalerie est passé. Celui des sophistes, des économistes et des calculateurs lui a succédé; et la gloire de l'Europe est éteinte à jamais.
R.H. Edmund Burke, Réflexions sur la Révolution de France. Hachette Littératures, 1989, pp. 95-96.
La famille royale en promenade en gondole sur le Grand Canal de Versailles. Tableau par Georges Roux, au Théâtre Montansier à Versailles. Devant le tableau: Pierre-Olivier Combelles. Photographie prise pour un article de P.O. Combelles sur la Flottille de Versailles dans la revue L'Année Bateaux-Magazine (1987). A l'arrière-plan, le Tapis vert et le château.