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Le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

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Chevalier de Fréminville: pourquoi les Indiens Caraïbes aimaient les Français et pas les Anglais

13 Mars 2021 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Exploration, #Histoire, #Marine, #Voyage

Chevalier de Fréminville: pourquoi les Indiens Caraïbes aimaient les Français et pas les Anglais
Chevalier de Fréminville: pourquoi les Indiens Caraïbes aimaient les Français et pas les Anglais
Chevalier de Fréminville: pourquoi les Indiens Caraïbes aimaient les Français et pas les Anglais
Le chevalier de Fréminville rencontre la pirogue des Caraïbes. Dessin: Fréminville.

Le chevalier de Fréminville rencontre la pirogue des Caraïbes. Dessin: Fréminville.

Dessin: Carmen Nottrelet. Collection P.O. Combelles.

Dessin: Carmen Nottrelet. Collection P.O. Combelles.

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"Chez soi, c’est où on a laissé son cœur." (Euripide)

8 Décembre 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Exploration, #Voyage, #Lettres

Mon camp sur l'île du Petit-Mécatina, sur la Basse Côte-Nord du Québec. J'y étais retourné en 1990 après être venu une première fois en voilier en 1989, dans cette même anse où Audubon avait mouillé en 1833 avec sa goélette "Ripley". Photo: Pierre-Olivier Combelles (1990)

Mon camp sur l'île du Petit-Mécatina, sur la Basse Côte-Nord du Québec. J'y étais retourné en 1990 après être venu une première fois en voilier en 1989, dans cette même anse où Audubon avait mouillé en 1833 avec sa goélette "Ripley". Photo: Pierre-Olivier Combelles (1990)

(Pierre-Olivier Combelles, journal de bord, mardi 15 novembre 1994).

 

 

« Euripide dit que chez soi, c’est où on a laissé son cœur », même la Grèce, ce tas de rochers usés par les nuages, ouvre les bras à ses enfants prodigues. Les Crétois vous rappelleront que le style ne dépend pas de la richesse; en vérité, si vous saviez sur quel maigre revenu personnel survit le vieux monsieur genre Zeus que vous avez rencontré au café et qui insiste pour payer vos consommations, vous vous sentiriez humilié par ce qu’il affirme avec véhémence, à savoir que pour les Grecs, les étrangers sont plus proches que des frères, et qu’il faut prendre la vie aristocratiquement, par les cornes. »

 

Lawrence Durrell, Les îles grecques.

La caverne du Tigre. Un abri orné du Mésolithique dans une forêt d'Île-de-France. Photo: Pierre-Olivier Combelles

La caverne du Tigre. Un abri orné du Mésolithique dans une forêt d'Île-de-France. Photo: Pierre-Olivier Combelles

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Miguel Covarrubias (Island of Bali): “No feast is complete in Bali without music and elaborate dramatic and dance performances"

27 Novembre 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Art, #Asie, #Pacifique, #Exploration, #Histoire, #Musique, #Photographie, #Société, #Voyage

“It is plain that the refined and sensitive Balinese make the most of their daily routine, leading a harmonious and exciting, although simple existence, making an art of the elemental necessities of daily life – dress, food, and shelter.”

Miguel Covarribias

 

“No feast is complete in Bali without music and elaborate dramatic and dance performances,” he tells us. Every village and neighborhood has one or more gamelan ensembles, in which they take great pride. Unlike Colin McPhee’s fascinating but complex and detailed classic Music in Bali, Covarrubias’s descriptions are relatively non-technical: “In a general way, a Balinese composition is divided into four parts: a light solo to introduce the piece (geginaman); an introductory theme (pengunkab); a central motif (pengawak), the ‘body’ of the piece; and a rhapsodical finale in which the motives are developed (pengetjet).” He talks briefly about the many styles of gamelan, including the virtuosic kebyar, perhaps the most famous, as well as the pelelangan (which accompanies the legong, a dance specialized in by young girls), the portable angklung, and the gender wayang of the beloved shadow puppet theater called wayang kulit – “the medium of their classical poetry, for their ribald humour; and, most important of all … the greatest factor in the spiritual education of the masses.”

https://32minutes.wordpress.com/2011/10/04/miguel-covarrubias-island-of-bali/

Miguel Covarrubias (Island of Bali): “No feast is complete in Bali without music and elaborate dramatic and dance performances"
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Le général-colonel Leonid Ivashov a rencontré ses lecteurs le 1er octobre à la Maison du Livre "La Jeune Garde"

15 Octobre 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Exploration, #Général Leonid Ivashov, #Histoire, #Religion, #Russie, #Voyage

Général Leonid G. Ivashov

Général Leonid G. Ivashov

http://ufonews.su/news98/515.htm

 

 

Le 1er octobre, à Moscou, à la Maison du Livre "La Jeune Garde", le colonel-général Leonid Ivashov, expert en géopolitique, a rencontré les lecteurs. L'auteur a parlé de ses livres déjà publiés "Le monde bouleversé" et "Géopolitique de la civilisation russe" et a partagé ses projets pour un nouveau livre. Selon le général Ivashov, la base de "la paix renversée" est son travail au bureau central du ministère de la défense, où il a été retiré des troupes en 1976, où il est devenu plus tard chef du secrétariat du ministre de la défense. C'est là que Leonid Ivashov a commencé à recevoir beaucoup d'informations qu'il ne connaissait pas ou qu'il ne devinait pas auparavant :

 

"Le chef du Musée des Forces armées de l'URSS est venu me voir avec une demande - pourrais-je demander au ministre de la défense la permission d'exposer les crânes d'Hitler et d'Eva Brown d'ici le 9 mai - jour de la victoire pour qu'ils soient visibles au public ? A rapporté l'offre à Dmitry Fyodorovich Ustinov. Et le ministre avait l'habitude de dire, si vous venez avec un problème, donnez votre avis sur sa nature. Il me demande : est-il nécessaire d'exposer ? Je réponds à ce qui est nécessaire, les gens vont à nouveau connaître une marée de patriotisme. Il a réfléchi et a dit : "Non, ce n'est pas leur crâne, mais je ne devrais pas en parler".

 

De nombreuses informations inhabituelles sont parvenues au secrétariat. C'est son étude, comme la réaction d'Ustinov aux rapports sur les traces d'Hitler trouvées en Argentine, qui a conduit Leonid Ivashov à penser que l'histoire et la connaissance du monde qu'on nous enseigne, quelque chose de similaire à l'enseignement de Ptolémée sur la structure du monde, où la Terre est au centre. "En étudiant les résultats des fouilles militaires et des recherches sur les artefacts historiques, j'ai conclu que nous ne connaissons pas notre propre histoire de l'humanité. Quant à nous, il y a eu des morts de civilisations complètement différentes. Je suis monté dans l'Atlantide de Platon, et il y dit que les Atlantes sont morts parce que leur esprit a été transformé en luxe, en super-richesse et en débauche", - dit Leonid Grigorievich.

 

L'un des messages de « Le monde bouleversé" - la science nous donne des connaissances sur l'histoire humaine sous une forme déformée. Mais pour une compréhension objective de la relation de cause à effet des processus historiques, il est nécessaire de créer une base unique de connaissances scientifiques, religieuses et ésotériques. Individuellement, ils ne fonctionnent pas et ne permettent pas de comprendre pourquoi l'humanité existe et comment éviter le sort des anciennes civilisations.

 

Selon M. Ivashov, le livre "Géopolitique de la civilisation russe" - qu'il a écrit pendant 10 ans - est surtout des déductions personnelles, et non un travail avec des documents d'archives. Elle repose sur l'idée que tout dans la nature existe pour une raison et ne vit pas pour elle-même. Les plantes produisent de l'oxygène, les prédateurs se nourrissent des faibles, des malades, des surplus. Les fourmis ramassent ce que nous avons jeté. Même l'inclinaison de l'axe de la Terre est unique. En termes simples, tout est équilibré et agencé de telle sorte qu'il existe une possibilité d'existence humaine en général - même la présence de la Lune, qui équilibre la position de la planète. Et puisque tout a une fonction, quelle est la fonction de l'homme et des civilisations humaines ? Quelles sont les nations qui créent et celles qui détruisent ? Et quelles sont les fonctions de la civilisation russe et des autres civilisations ?

 

Après la rencontre, les lecteurs n'ont pas voulu laisser partir Ivashov pendant longtemps, en posant les questions qui les intéressaient. Naturellement, ils n'ont pas pu éviter le conflit du Haut-Karabakh, qui s'enflamme avec une force nouvelle. C'est ce que pense Leonid Grigorievich :

 

"Premièrement, elle est rentable au niveau des gouvernements. De quelle manière ? La réponse à cette question a été donnée par le leader géorgien Edouard Chevardnadze, qui a remarqué qu'ils n'ont pas besoin d'un rapprochement du Caucase, sinon les gens vont commencer à se demander pourquoi ils vivent si mal, d'où viennent tant de réfugiés. La "guerre" répond parfaitement à cette question. Deuxièmement, il s'agit d'une nouvelle manifestation du choc des civilisations. La Turquie est derrière l'Azerbaïdjan, la Russie est derrière l'Arménie. Personne ne comprend ce que veut la Russie, elle est fatiguée des problèmes dans le Caucase. Mais Erdogan, au contraire, le sait très bien. Il comprend que maintenant le monde n'est pas composé d'États - il est absorbé par le capital transnational, les géants des produits de base. C'est pourquoi il construit la civilisation turque sans leader, le monde sunnite et le monde islamique. Son rêve est de diriger tous ces mondes sous lui-même. Et bien sûr, un autre incendie aux frontières de la Russie profite au côté américain. Mais les soldats seront en guerre, et les missiles n'atteindront jamais les palais présidentiels et les banques qui ont ordonné cette guerre.

 

Un nouveau livre ? Bientôt !

 

Après la présentation et la traditionnelle signature d'autographes, NA n'a pas pu s'empêcher de parler à Leonid Ivashov de ses projets créatifs :

 

- Leonid Grigorievich, y aura-t-il une suite à « Le monde bouleversé" ?

 

- Dans « Le Monde bouleversé", j'ai posé un problème dont l'essence est que nous ne connaissons pas notre histoire. Nous ne comprenons pas l'unité du système de l'homme, de la terre et de l'univers. Et l'essentiel est de savoir pourquoi il est arrivé que nous vivions aujourd'hui sur une planète où la nature harmonieuse, où la composition de l'air est parfaitement équilibrée, et nous, "gens raisonnables", qui faisons partie de ce système, sommes destructeurs et avons un comportement imprudent. Aucun animal ne détruit la nature comme un être humain. Ayant compris tout cela, je suis arrivé à la conclusion que nos lointains ancêtres vivaient différemment, plus intelligemment. Ils ont compris ce qu'aucun gouvernement dans le monde ne comprend aujourd'hui. Que nous étions totalement dépendants de la nature. Nous devons regarder et comprendre que la nature s'organise autour de nous pour que nous puissions respirer et que nous détruisions tout.

 

- La planète a-t-elle même besoin de nous ?

 

- J'ai la section "Pourquoi l'homme veut-il la planète Terre ?" dans « Le Monde bouleversé". Le nouveau livre est une tentative de trouver la réponse à la question : pourquoi avons-nous besoin de nous ici ? Pourquoi une créature autrefois poilue et musclée a-t-elle été dirigée vers la Terre ? Je ne crois pas que nous venions de singes. Vous savez, les singes sont plus intelligents que beaucoup d'oligarques et de jeunes gens maintenant.

L'esprit était autrefois ancré dans le potentiel, il a été développé par le travail. Aujourd'hui, il y a des processus inversés à tous les niveaux, et c'est effrayant. Nous perdons l'intelligence en tant que dérivé de l'esprit céleste supérieur. Les meilleurs esprits de l'humanité sont maintenant occupés soit à créer de nouvelles armes de destruction massive, soit à développer des astuces de marketing pour mieux vendre. Si nous ne nous détournons pas de cette voie, si nous ne retournons pas à la tâche spatiale, nous allons tous mourir.

Traitons de cette question : l'humanité a-t-elle besoin d'une économie ? Si l'homme fait partie de la nature, la nature a-t-elle besoin d'économie dans sa forme actuelle ? Le monde offre aujourd'hui un tel modèle d'économie, une telle vitesse de développement, qui ont mis l'humanité au bord du gouffre.

 

- Le livre a-t-il déjà été écrit ?

 

- En tant qu'auteur, je travaille toujours jusqu'au bout. Plus vous approfondissez les processus sur lesquels vous écrivez et plus les événements se produisent, plus vous essayez de transmettre l'expérience dans ce livre - en fin de compte, il n'est pas facile de faire face à un tel flux de pensées. La poursuite de Peace Turned On était prête en septembre. Mais j'ai commencé à le relire et...

 

- A-t-il été brûlé ?

 

- Non, mais je n'étais pas d'accord avec ce que j'ai écrit. J'ai commencé le montage. J'ai nettoyé un chapitre et j'ai fini l'autre.

 

- Avez-vous des délais à respecter ?

 

- En octobre, j'ai promis de remettre le manuscrit. Le titre provisoire du nouveau livre est « La perte de l’intellect".

 

- Le fait que nous détruisions le monde qui nous entoure est-il un problème de civilisations spécifiques ?

 

- Oui, chacun a sa propre mission cosmoplanétaire, ses propres obligations. Pour remplir ces fonctions, une nation se voit attribuer une qualité unique, telle autre, une autre.

 

- N'est-il pas trop cruel que, selon le plan, les civilisations de construction côtoient les civilisations destructrices ?

 

- Il y a des avantages et des inconvénients en physique pour une raison : si vous prenez le mauvais fil, vous serez électrocuté. Pourquoi y a-t-il des plantes nobles dans la nature, mais elles sont opprimées par les mauvaises herbes ? Pourquoi y a-t-il une morsure, et il y a des animaux qui vous caressent ? Parce que le système de l'univers de la planète humaine présente déjà un équilibre entre le pour et le contre, le bien et le mal. Le bien ne se sentira pas bien et ne se développera pas s'il n'y a pas de mal à proximité.

Kissinger a beaucoup fait pour que l'URSS s'effondre. Mais tant qu'il y en avait deux sur la planche, comme sur une balançoire, il y avait un équilibre. Et quand l'un est tombé, l'autre est tombé aussi. Roosevelt et Staline - des génies de la géopolitique - l'ont compris. Ils ont essayé de construire un monde équilibré dans lequel tous les pays sont égaux, où la colonisation serait interdite.

Je pense qu'ils essayaient de construire un monde fondé par l'intellect supérieur. Mais le 12 avril 1945, Roosevelt meurt subitement. Puis Staline meurt, et ensuite sont sortis ceux qui n'ont pas accepté leur projet d'ordre mondial. Quelqu'un voulait dominer tout le monde et regarder en bas, en mâchant du chewing-gum.

 

Source: Nouvelles anormales du monde entier : http://ufonews.su/news98/515.htm.

 

Traduit du russe par Le Rouge et le Blanc.

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La folle vie d'un aventurier philosophe: portrait de Paul du Marchie van Voorthuysen (RTS/Passe moi les jumelles)

6 Octobre 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Philosophie, #Voyage

"On ne peut jamais posséder la beauté."

"L'infinie gratitude d'exister."

"La nature est toujours intéressante quand elle devient impitoyable."

"L'être humain progresse le mieux dans l'incertitude que dans la certitude."

"Toute la valeur est dans la transmission."

"On devient ce qu'on pense."

"Je pense que je suis capable, donc je le suis."

"Je n'ai pas peur de la mort, vu que je ne suis pas mort, je n'ai pas besoin d'y penser. Et si je suis mort, je n'ai pas l'occasion d'y penser non plus, donc cela ne sert à rien du tout d'y penser."

 

Paul du Marchie van Voorthuysen

La folle vie d'un aventurier philosophe: portrait de Paul du Marchie van Voorthuysen (RTS/Passe moi les jumelles)
La folle vie d'un aventurier philosophe: portrait de Paul du Marchie van Voorthuysen (RTS/Passe moi les jumelles)
La folle vie d'un aventurier philosophe: portrait de Paul du Marchie van Voorthuysen (RTS/Passe moi les jumelles)
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A propos de l'annexion peu glorieuse de l'archipel des Marquises en 1842 par la France (Herman Melville, "Taïpi").

3 Octobre 2019 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Hermann Melville, #Archipel des Marquises, #Exploration, #Histoire, #Marine, #Mer, #Pacifique, #Pier Paolo Pasolini, #Voyage, #Eric de Bisschop, #Colonialisme

Si le sentiment d'amour qui me lie à cet endroit, à ce peuple, à cet homme, à cette femme, etc., est sincère, j'ai pu faire aussi de la poésie. S'il n'est pas sincère, j'ai fait simplement de la littérature.

Pier Paolo Pasolini, à propos de Médée et des Mille et une Nuits (1969).

http://pocombelles.over-blog.com/2020/11/amour-sincerite-poesie-ou-litterature-pasolini.html

Source: http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers11-10/42889.pdf

Source: http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers11-10/42889.pdf

Source: http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers11-10/42889.pdf

Source: http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers11-10/42889.pdf

Source: http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers11-10/42889.pdf

Source: http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers11-10/42889.pdf

Source: http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers11-10/42889.pdf

Source: http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers11-10/42889.pdf

Source: http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers11-10/42889.pdf

Source: http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers11-10/42889.pdf

Les illustrations ci-dessus sont extraites du passionnant catalogue de l'exposition "Trésors des îles Marquises" réalisée en 1995 sous la direction de Michel Panoff par le Muséum national d'Histoire naturelle, l'ORSTOM (aujourd'hui IRD) et la Réunion des Musées nationaux au Musée de l'Homme du Trocadéro, à Paris.

Il est entièrement disponible en ligne ici:

http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers11-10/42889.pdf

Nuku Hiva sodalane Auteurs : Hermann Ludwig von Löwenstern ou Wilhelm Gottlieb Tilesius Date : 1803/1806. Cette aquarelle montre un guerrier tatoué de Nuku Hiva. Médiathèque historique de Polynésie. https://mediatheque-polynesie.org/nuku-hiva-sodalane-guerrier-de-nuku-hiva-18031806/

Nuku Hiva sodalane Auteurs : Hermann Ludwig von Löwenstern ou Wilhelm Gottlieb Tilesius Date : 1803/1806. Cette aquarelle montre un guerrier tatoué de Nuku Hiva. Médiathèque historique de Polynésie. https://mediatheque-polynesie.org/nuku-hiva-sodalane-guerrier-de-nuku-hiva-18031806/

"Les Polynésiens étaient essentiellement guerriers. Ils avaient comme armes des frondes, des lances, des casse-têtes, des massues d'un bois très dur, des poignards en os et des haches faites d'une pierre attachée par des cordes à un manche en bois. La fabrication de ces haches devait leur demander beaucoup d'efforts, car ils ne disposaient pour les tailler et les polir que de coquillages et de cailloux. Les indigènes connaissaient aussi l'arc et les flèches, mais sauf aux Gambier et à Pâques, ils ne s'en servaient que pour s'amuser. 

Les indigènes savaient élever des fortifications : celles-ci se composaient presque toujours de fossés et de palissades. 

Il y en avait d'importantes dans l'île Nuka-Hiva de l'archipel des Marquises, mais les plus formidables se trouvaient dans l'île Rapa-iti dont les sommets étaient couronnés par des forts en pierres sèches à terrasses superposées dominées elles-mêmes par des tours. On en peut voir encore les ruines aujourd'hui. 

Les peuplades se faisaient des guerres terribles mais ne se livraient de batailles rangées que pour s'emparer d'une baie : elles l'attaquaient alors par terre et par mer. Les combats d'embuscade, où la ruse jouait le principal rôle, étaient bien plus fréquents. Malheur aux prisonniers! Ils étaient impitoyablement immolés en l'honneur des dieux. Aux îles Marquises ainsi qu'aux Tuamotu, on les mangeait même. 

Dans les îles-du-Vent et les îles-sous-le- Vent, le cannibalisme avait disparu au moment de la venue des Européens ; toutefois les captifs étaient égorgés. Lorsque la lutte aboutissait à l'envahissement d'un village, les vainqueurs massacraient les femmes et les enfants, pillaient et brûlaient les cases, abattaient jusqu'aux arbres et ravageaient les campagnes. C'est ainsi que les populations des îles Eiao et Hatutu des Marquises furent exterminées vers 1838 par la tribu des Taï-Pii de la côte nord de Nuka-Hiva. Ces anthropophages dévastèrent tellement ces îles qu'ils n'y laissèrent que des cochons sauvages 1. Maintenant encore, elles sont inhabitées. 

Aux Marquises, d'ailleurs, la sauvagerie était devenue si implacable que plusieurs tribus ne pouvaient plus y vivre : ce n'était que guerres perpétuelles, suivies d'exécutions continuelles de prisonniers. Dans certaines vallées, par crainte d'une surprise des tribus ennemies, la moitié des indigènes passait les nuits à veiller pendant que l'autre dormait. On comprend facilement que, dans ces conditions, des tribus faibles aient accueilli avec bienveillance l'arrivée des Français."

Eugène Caillot: Histoire de la Polynésie orientale. Ernest Leroux, Paris, 1910

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6541401m/texteBrut

A propos de l'annexion peu glorieuse de l'archipel des Marquises en 1842 par la France (Herman Melville, "Taïpi").
Keatonui, un chef de Nuku Hiva. Hermann Ludwig von Löwenstern ou Wilhelm Gottlieb Tilesius. https://mediatheque-polynesie.org/langue/russe/

Keatonui, un chef de Nuku Hiva. Hermann Ludwig von Löwenstern ou Wilhelm Gottlieb Tilesius. https://mediatheque-polynesie.org/langue/russe/

Marquisien de Nuku Hiva se laissant tatouer (1814). Hermann Ludwig von Löwenstern ou Wilhelm Gottlieb Tilesius. Source: https://mediatheque-polynesie.org/langue/russe/

Marquisien de Nuku Hiva se laissant tatouer (1814). Hermann Ludwig von Löwenstern ou Wilhelm Gottlieb Tilesius. Source: https://mediatheque-polynesie.org/langue/russe/

"L'expédition des Marquises avait appareillé de Brest au printemps de 1842, et le secret de sa destination n'était connu que de son seul commandant (NDLR: le vice-amiral Abel Aubert du Petit-Thouars, dont une rue de Lima porte le nom). On ne saurait s'étonner que ceux qui complotaient une si insigne violation des droits de l'humanité aient tenté d'en voiler l'énormité aux yeux du monde. Et pourtant, en dépit de leur conduite inique en cette matière comme en de bien d'autres, les Français se sont toujours targués d'être la plus humaine et la plus civilisée de toutes les nations. D'où l'on peut déduire qu'un haut degré de raffinement ne suffit pas après tout à maîtriser nos mauvais penchants; si on jugeait de la civilisation sur certains de ses résultats, il semblerait peut-être meilleur pour ce qu'il est convenu d'appeler le monde barbare de rester inchangé."

Herman Melville, Taïpi.

Source: Herman Melville: "Taïpi". Traduit de l'anglais par Théo Varlet et Francis Ledoux, Gallimard, collection Folio (1952).

Titre original de l'édition anglaise (1846): Typee - A peep of Polynesian life during a four month's residence in a valley of the Marquesa's with notices of the french occupation of Tahiti and the provisional cession of the Sandwich Islands to Lord Paulet.

A propos de l'annexion peu glorieuse de l'archipel des Marquises en 1842 par la France (Herman Melville, "Taïpi").
A propos de l'annexion peu glorieuse de l'archipel des Marquises en 1842 par la France (Herman Melville, "Taïpi").
A propos de l'annexion peu glorieuse de l'archipel des Marquises en 1842 par la France (Herman Melville, "Taïpi").

Après avoir entendu parler de ce livre pendant de très longues années, j'ai enfin lu Taïpi de Melville. J'avoue qu'il m'a mis mal à l'aise. C'est le récit autobiographique d'un marin qui déserte avec un camarade lors d'une escale de leur baleinier dans l'île de Nuku Hiva aux Marquises et qui trouvent refuge, après maintes péripéties, auprès d'une tribu d'une vallée reculée. Cette tribu a la réputation d'être cannibale. Sauvés de la mort, ils sont séduits par l'hospitalité de ce peuple qui les soigne, les nourrit, les accueille et plus encore, leur propose de faire définitivement partie des leurs par le tatouage, ce que Melville refuse avec horreur. Son camarade s'enfuit et Melville fait de même quelque temps après, rejoignant un bâtiment sur la côte. 

Un séjour de trois de trois semaines seulement, mais qui semble beaucoup plus long dans le livre.

La description de cette des Marquises et des mœurs remarquables de ses habitants présente un certain intérêt. On a cependant du mal à faire la part entre la part personnelle et les lectures de l'auteur, qui a certainement du se documenter beaucoup. Melville critique avec perspicacité l'hypocrisie et le caractère nuisible de la civilisation européenne, mais quand il s'agit de rester vivre dans ce Paradis avec ceux qui lui ont sauvé la vie, il refuse au nom de la "liberté", non sans s'être moqué de la coutume du tatouage qu'il juge répugnante et barbare, alors qu'elle symbolise le courage de la personne et son appartenance définitive au groupe.

Melville, sans aucun regret ni aucune reconnaissance, va s'enfuir lâchement et en blessant même gravement un des guerriers qui voulait l'intercepter à la nage dans la pirogue qui le conduit vers le baleinier australien.

Bref, d'admirateur de la culture polynésienne, Melville lui tourne le dos pour retourner vivre dans ce monde occidental qu'il critiquait au départ si vivement. Et pourquoi faire ? Pour aller écrire et vendre aux États-Unis des livres écrits à partir de son expérience, plus ou moins romancée. Bref un négoce, avec la gloire littéraire (et l'argent) à la clé. Taïpi est d'ailleurs dédié "à Lemuel Shaw, président de la Cour Suprême de l'Etat du Massachussets, dont Melville épousera la fille en 1847". https://fr.wikipedia.org/wiki/Taïpi 

Personnellement, je trouve cette conduite égoïste et immorale. C'est un triste exemple qu'il donne aux lecteurs.

On trouve la clé de ce surprenant comportement dans l'essai de Roger Garaudy "Les mythes fondateurs de la politique américaine - Qu'est-ce que l'antiaméricanisme", au début duquel il cite cette phrase de Melville : "Nous les Américains, sommes un peuple particulier, un peuple élu, l'Israël de notre temps: nous portons l'arche des libertés." (America as a civilization, p. 893)*.

Melville ne pouvait pas aimer vraiment ni être fidèle à un peuple qu'il méprisait par principe, au fond de lui-même, tout en lui étant très inférieur, sur tous les plans (physiquement, moralement, culturellement).

Garaudy, lui, a vécu, pensé et écrit avec des principes totalement opposés.

 

Camille de Roquefeuil: Journal d'un Voyage autour du monde (1816-1819). Les Marquises

Camille de Roquefeuil: Journal d'un Voyage autour du monde (1816-1819). Les Marquises

Finalement, Taïpi de Melville est un livre de littérateur peu utile pour ceux qui s'intéressent vraiment aux mœurs anciennes des habitants du Pacifique, et qui laisse un goût amer quand on l'a refermé. Mieux vaut se documenter aux sources des vrais marins et explorateurs. Parmi eux, le Journal peu connu du voyage autour du monde de Camille de Roquefeuil à bord de La Bordelaise de 1816 à 1819, qui consacre de nombreuses pages de son livre aux Marquises (Tome I, chapitres VI et VII, décembre 1817). Il est presque certain pour moi que Melville l'a lu, sans le citer.  Dans son ouvrage, Roquefeuil consacre un paragraphe très péjoratif aux déserteurs des bateaux occidentaux (extrait ci-dessus). Cela concerne Melville qui avait déserté.

En tous cas, je comprends pourquoi j'ai attendu si longtemps pour le lire.

Melville est un romancier qui fait figure de savant "illuminé" (Moby Dick), mais j'avoue que maintenant, j'éprouve de l'aversion pour lui.

Par ailleurs, je n'idolâtre pas les œuvres artistiques au point de les mettre au-dessus  des personnes et des devoirs envers Dieu et la société, et d'une manière générale, au-dessus de la vérité et de la justice. Je n'ai aucun intérêt pour ce qu'on appelle "la littérature". J'aime la vraie beauté.

Pierre-Olivier Combelles

http://rogergaraudy.blogspot.com/2010/08/les-mythes-fondateurs-de-la-politique.html

A propos de l'annexion peu glorieuse de l'archipel des Marquises en 1842 par la France (Herman Melville, "Taïpi").

Je dédie cet article à mon arrière-grand-père maternel le chef d'escadron de Marine Théodore Louis Emile Steinmetz, fils de François, Louis Steinmetz et de Dame Claire Hunold (Nancy  12 septembre 1859 - Versailles 1940),

Chevalier (30 décembre 1898, à Saint Louis du Sénégal)) puis Officier de la Légion d'honneur (4 mai 1916)

qui servit la France dans les colonies françaises d'Afrique et de Nouvelle-Calédonie

https://www.lhistoire.fr/la-nouvelle-calédonie-«-une-colonisation-pas-comme-les-autres-»

(l'aigle pêcheur est le balbuzard pêcheur, Pandion haliaetus melvillensis, mwämarak en kanak: https://books.openedition.org/sdo/599?lang=fr )

https://www.letemps.ch/culture/laigle-pecheur-sanglote-liliade-peuple-kanak-rendue-aux-siens

https://www.youtube.com/watch?v=RYRTw52Jgm0

https://www.youtube.com/watch?v=q7skkXwuD-8

https://www.youtube.com/watch?v=4DJRcSEkftI

(bambous de voyage gravés kanak) https://journals.openedition.org/jso/6928

catholique pratiquant,

dont l'avancement fut bloqué dans l'Affaire des Fiches en 1905,

d'humeur taciturne semble t-il, et rentré malade des colonies,

excellent officier selon son ami et voisin à Versailles le général comte Colonna de Giovellina,

arrière-grand-père que je n'ai pas connu,

mort dans la demeure familiale du 46 rue Saint-Louis à Versailles où j'ai passé mon enfance et ma jeunesse, un vaste et haut "hôtel particulier" (comme on dit) du XVIIIe siècle, avec cour, jardin, potager, écuries ... totalement opposé aux cases kanak de Nouvelle Calédonie qu'il avait vues sans doute et que j'aime tant car elles ressemblent à la maison idéale que j'ai imaginée.

Case kanak. Source: La maison kanak, par Roger Boulay (ORSTOM/IRD).

Case kanak. Source: La maison kanak, par Roger Boulay (ORSTOM/IRD).

Projet de maison ronde en bois et toit de chaume, par Pierre-Olivier Combelles.

Projet de maison ronde en bois et toit de chaume, par Pierre-Olivier Combelles.

La maison familiale où je suis né, dans le Quartier Saint Louis à Versailles (en bas à droite de la photo).

La maison familiale où je suis né, dans le Quartier Saint Louis à Versailles (en bas à droite de la photo).

Arrière-grand-père dont je ne sais presque rien de la vie outremer en dehors de quelques états de service et strictement rien de ses relations sur place avec les indigènes,

qui n'était certes pas encore né lors de l'expédition de du Petit-Thouars dans le Pacifique,

qui n'avait sans doute jamais lu Herman Melville, Joseph Conrad, Eugène Caillot ou Victor Segalen (auteur des Immémoriaux), la Bhagavad Gita

ni peut-être aucun ouvrage sur l'histoire des peuples du Pacifique (je n'en ai jamais vu le moindre dans les bibliothèques de ma famille),

mais qui avait rapporté de ses voyages des flèches et des armes en bois indigènes, sûrement kanak, qui dormaient oubliées dans le grenier de la maison familiale de Versailles et auxquelles j'allais régulièrement rendre visite lorsque j'étais enfant,

et dont j'ai hérité de l'épée, soigneusement entretenue,

des cantines militaires, dont je me sers toujours,

de l'excellent Dictionnaire de Marine de l'Amiral Willaumez (1831), qui m'a toujours été d'une grande utilité,

et d'une conque marine (triton) dont je vais faire un vrai pūtātara (shanka en Inde) pour converser avec les dieux et les esprits de mes autres ancêtres de part la nature,

et qui voyagea par le monde et vécut sur des terres lointaines avant moi, mais certainement pas comme moi.

R.I.P.

Pierre-Olivier Combelles

Eléments biographiques de Théodore Louis Emile Steinmetz sur la Base Léonore:

http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/leonore_fr?ACTION=RETROUVER&FIELD_1=NOM&VALUE_1=STEINMETZ&NUMBER=10&GRP=0&REQ=%28%28STEINMETZ%29%20%3aNOM%20%29&USRNAME=nobody&USRPWD=4%24%2534P&SPEC=9&SYN=1&IMLY=&MAX1=1&MAX2=1&MAX3=100&DOM=All

Le chef d'escadron Théodore Louis Emile Steinmetz

Le chef d'escadron Théodore Louis Emile Steinmetz

L'épée de mon arrière-grand-père le chef d'escadron Théodore Louis Emile Steinmetz (1859-1940).

L'épée de mon arrière-grand-père le chef d'escadron Théodore Louis Emile Steinmetz (1859-1940).

La cantine de mon arrière-grand-père, qui continue à voyager avec moi autour du monde.

La cantine de mon arrière-grand-père, qui continue à voyager avec moi autour du monde.

Le triton (Charonia tritonis) rapporté du Pacifique par mon arrière-grand-père Emile Steinmetz. Coll. et photo: Pierre-Olivier Combelles.

Le triton (Charonia tritonis) rapporté du Pacifique par mon arrière-grand-père Emile Steinmetz. Coll. et photo: Pierre-Olivier Combelles.

Triton māori ("pūtātara")

Triton māori ("pūtātara")

Le 31 octobre 2019, fête de la Toussaint

 

Cher arrière-grand-père,

Parmi les objets qui me viennent de vous et que je conserve pieusement, il y a un grand coquillage; une conque, triton ou trompe marine, que vous aviez certainement rapporté de Nouvelle-Calédonie. Il est nu, tel que sorti de la mer et ramassé sur la plage d'une île. Je le garde précieusement avec moi. J'ai scié la pointe pour en faire cet instrument de musique sacré appelé pūtātara dans le Pacifique, pu aux Marquises et pututo dans les Andes du Pérou et de la Bolivie. En Inde, la conque, shankha, est un attribut des dieux. Le son qu'il produit: OM, est le son primordial, originel. Un même objet, un même nom ou presque pour un usage identique, et décoré de la même manière traditionnelle d'un bout à l'autre du Pacifique. Voyez-vous, il symbolise pour moi la parenté des peuples d'Austronésie-Amérique. Il me manque de fabriquer l'embouchure en bois sculpté et de le décorer de pendentifs pour le faire résonner dans les Andes et sur les eaux du Pacifique afin de lui redonner vie en communiquant avec les esprits des ancêtres d'ici et d'ailleurs, avec l'âme du monde.

Pierre-Olivier Combelles

Ecoutez ici le pūtātara: https://www.rnz.co.nz/audio/player?audio_id=2508838

Affiche de ma conférence sur les Peuples du Pacifique au Muséum d'histoire naturelle de Lima (Université nationale majeure de San Marc) en 2012

Affiche de ma conférence sur les Peuples du Pacifique au Muséum d'histoire naturelle de Lima (Université nationale majeure de San Marc) en 2012

"La mer, c'est l'espace immense, l'infini, la communion et la composition avec les Eléments: l'eau, le vent, le ciel, les astres et le cosmos la nuit, les phénomènes météorologiques, les innombrables créatures marines. C'est l'aventure et l'exploration, la rencontre avec d'autres navigateurs, d'autres navires, la découverte d'autres contrées, d'autres peuples, d'autres hommes, d'autres moeurs. C'est avant tout la curiosité, la hardiesse, l'amour de la liberté: "Homme libre, toujours tu chériras la mer ! (Baudelaire). Mais la mer, c'est aussi le parfum de la terre que l'on sent au large avant même de l'apercevoir; parfum chaud, épicé, envoûtant, parfum surtout des arbres et des forêts, comme je l'ai senti en Méditerranée au large de la Corse et une nuit de pleine lune orange, devant la côte obscure, sans une lumière de ville, de village ou de phare, du Labrador... La mer, d'une forêt à l'autre... "

PO Combelles.

http://pocombelles.over-blog.com/2017/01/un-parfum-de-foret.html

Je dédie aussi cet article à Dominique Kaiha, de l'île Ua Pou, dans les Marquises, que j'avais rencontré en 1994 au chantier archéologique préhistorique de Pincevent, près de la forêt de Fontainebleau, au bord de la Seine:

https://marquises.home.blog/2009/07/31/marquises-dominique-kaiha-expose-ses-oeuvres-au-marche-de-papeete/

http://oceanien.over-blog.fr/tag/sculpture%20aux%20marquises/3

https://blogs.mediapart.fr/edition/memoires-du-colonialisme/article/230516/la-garde-rapprochee-de-toti-porte-les-iles-marquises-au-patrimoine-mondial

Mais pas au sophiste francophone Alain Finkielkraut qui a déclaré récemment: "on change l'enseignement de l'histoire de la colonisation et l'histoire de l'esclavage dans les écoles. Maintenant, l'enseignement de l'histoire coloniale est exclusivement négatif. Nous n'apprenons plus que le projet colonial a aussi apporté l'éducation, a apporté la civilisation aux sauvages".

https://www.nouvelobs.com/societe/20051123.OBS6303/finkielkraut-les-noirs-et-les-arabes.html

"Sauvages" ? "La civilisation", ah la bonne blague ! comme si la culture française ou occidentale était la seule au monde ! Et d'ailleurs, de quelle civilisation française parle-t-il ? Celle du XIIIe siècle, chansons de geste et amour courtois ? Celle du XVIIe siècle ? Cela m'étonnerait. Celle des "Lumières" et de la Révolution française alors ! quelle ignorance, quel aveuglement et quelle arrogance! Comment ce monsieur a-t-il pu devenir académicien ? Il fait honte à la France, la vraie France, celle de toujours, celle des fleurs de lis et de la droite, vaillante et généreuse noblesse.

ANNEXE

Un correspondant, M. René Doudard, qui a voyagé aux Marquises, m'envoie aimablement ses notes à propos de Taïpi de Melville:

En 1842, le futur auteur de Moby Dick, alors jeune marin en quête d’expériences, débarque aux îles Marquises. Sa rencontre avec une tribu indigène lui inspire son premier succès littéraire, Taïpi.

_______________________________________

Note critique :

Tant que le mythe durera…

A la même période 1844, en Angleterre, Wilkie Collins âgé de 20 ans écrit le manuscrit de « Iolani ou les maléfices de Tahiti » sans avoir jamais mis les pieds en Océanie.
Tant de journaux de bord américains, tant de descriptions et de récits parus aux Etats-Unis bien avant 1840, et longtemps après, tous ces textes ou extraits très probablement publiés dans les journaux du pays car ces récits offraient aux lecteurs une vision quasi de l’au-delà et possiblement ou nécessairement tronquée sur les continents lointains dits exotiques. Il y avait ainsi une source documentaire suffisante pour ceux ou celles qui avaient la faculté ou le talent d’écrire des romans exotiques, ou d’aventure ou de voyage selon la demande des éditeurs.

Toutefois, une bloggeuse passionnée de littérature écrit à propos de « Oomo » un autre livre de Melville :
« Ne se contentant pas de relater les faits dont il se souvient (n’ayant pas pris de notes) et de commenter ses observations, l’auteur remanie et réimagine en effet son expérience dans un récit très documenté mêlant la réalité à la fiction. Il n’hésite pas ainsi à inventer – avec un talent manifeste – des détails, des événements ou des personnages pour corser son récit, et il ne se prive pas, surtout, d’emprunter aux auteurs contemporains de récits de voyages – et dans une moindre mesure aux auteurs de romans d’aventures – pour étoffer son récit et le nourrir de nombreuses digressions informatives lui conférant plus de véracité. Avec aplomb, il présente même souvent ces informations comme résultant de sa propre observation ou provenant de proches sources indigènes ! Mais Herman Melville s’approprie tous ces emprunts avec génie, les transformant de manière très personnelle en une littérature de qualité. La littérature n’est-elle pas en partie l’art du plagiat, un art auquel on reconnaît les grands ? »
Cf. http://l-or-des-livres-blog-de-critique-litteraire.over-b...

On peut penser que Melville a procédé de la même manière… pour écrire Typee.
Peut-être existe-t-il quelque part une analyse critique de Typee qui ferait l’inventaire de ses emprunts.

Car en effet, Typee n’est « en fait, ni une autobiographie littérale ni une pure fiction ». Melville « s’est inspiré de ses expériences, de son imagination et de nombreux livres de voyage pour faire valoir son savoir-faire lorsque le souvenir de ses expériences était insuffisant ». Il s’est écarté de ce qui s’est réellement passé de plusieurs manières, parfois en prolongeant des incidents factuels, parfois en les fabriquant, et parfois par ce qu’on peut appeler «des mensonges purs».

Le séjour réel d’un mois sur lequel Typee est basé est présenté comme étant quatre mois dans le récit ; Il n’y a pas de lac sur l’île sur laquelle Melville aurait pu faire du canoë avec la belle Fayaway, et la crête que Melville décrit grimper après avoir quitté le navire qu’il a peut-être vu sur une gravure. Il s’est largement inspiré des récits contemporains des explorateurs du Pacifique pour ajouter à ce qui aurait autrement été une simple histoire d’évasion, de capture et de ré-évasion. La plupart des critiques américains ont accepté l’histoire comme authentique, bien qu’elle ait provoqué l’incrédulité chez certains lecteurs britanniques.

En 1939, le professeur d’anglais de l’Université Columbia, Charles Robert Anderson, publia Melville dans les mers du Sud, dans lequel il expliqua que Melville n’avait passé qu’un mois (au lieu des quatre mois déclarés par Melville) et qu’il avait commis de nombreux emprunts à de nombreux récits de voyage.


Cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Typee

Si le sentiment d'amour qui me lie à cet endroit, à ce peuple, à cet homme, à cette femme, etc., est sincère, j'ai pu faire aussi de la poésie. S'il n'est pas sincère, j'ai fait simplement de la littérature.Pier Paolo Pasolini, à propos de Médée et des Mille et une Nuits (1969).

Menteur, affabulateur, littérateur immoral en quête de renommée imméritée et d'argent, voilà ce qu'est Hermann Melville.

P.O.C.

Et avant l'annexion peu glorieuse des Marquises par la France, voici l'origine de sa découverte par les Espagnols, plus précisément par un vice-roi du Pérou, dont elles portent le titre. Ceci est raconté par le grand marin français méconnu Eric de Bisschop, dont la valeur est trop grande pour être comprise par mes contemporains et célébrée par la France. C'est la fameuse parabole asiatique de la grenouille de puits et la grenouille de mer.
Parti de Tahiti le 8 novembre 1956 à bord de son radeau Tahiti Nui pour rejoindre les côtes d'Amérique du sud, Bisschop gagna le Chili, puis à bord de Tahiti Nui II, navigua jusqu'au Pérou et au port du Callao, d'où était parti Mendana cinq siècles plus tôt, il prit le cap le 13 avril 1958 vers la Polynésie où il arriva  sur les récifs de Rakahanga dans les îles Cook et mourut le 30 août 1958.

A propos de l'annexion peu glorieuse de l'archipel des Marquises en 1842 par la France (Herman Melville, "Taïpi").
A propos de l'annexion peu glorieuse de l'archipel des Marquises en 1842 par la France (Herman Melville, "Taïpi").
A propos de l'annexion peu glorieuse de l'archipel des Marquises en 1842 par la France (Herman Melville, "Taïpi").
A propos de l'annexion peu glorieuse de l'archipel des Marquises en 1842 par la France (Herman Melville, "Taïpi").
A propos de l'annexion peu glorieuse de l'archipel des Marquises en 1842 par la France (Herman Melville, "Taïpi").
A propos de l'annexion peu glorieuse de l'archipel des Marquises en 1842 par la France (Herman Melville, "Taïpi").
A propos de l'annexion peu glorieuse de l'archipel des Marquises en 1842 par la France (Herman Melville, "Taïpi").
A propos de l'annexion peu glorieuse de l'archipel des Marquises en 1842 par la France (Herman Melville, "Taïpi").
A propos de l'annexion peu glorieuse de l'archipel des Marquises en 1842 par la France (Herman Melville, "Taïpi").
Hessel Gerritsz - Mappemonde de 1612 de Pedro Fernandes de Queirós

Hessel Gerritsz - Mappemonde de 1612 de Pedro Fernandes de Queirós

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Le paradis perdu des îles Trobriand, par Jacques et Betty Villeminot

4 Août 2019 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Exploration, #Ethnologie, #Pacifique, #Voyage, #Îles Trobriand, #J. et B. Villeminot, #B. Malinovski

"Aux Trobriand, on retrouve comme partout en Océanie l'histoire de la Terre-mère en fait. La Terre-mère agit comme un humain et le premier shaman est sorti de terre. Il est sorti de terre avec la connaissance de la magie. Donc c'est l'homme du monde invisible, c'est l'intermédiaire entre les vivants et les morts. Les chefs sont plus tard dans la société trobriandaise qui a été formée par des migrations successives (....).  Mais en fait le magicien a toujours été l'homme fort." (NDLR: voir annexe infra).

"Tous les Trobriandais sont connus pour leur talent dans les poésies, qu'elles soient amoureuses ou au contraire des grandes histoires d'aventures maritimes et on les appelle "Les bardes des Mers du sud".

Betty Villeminot

* Infra à ce sujet l'extrait de la préface de Frazer au livre de B. Malinovski: Argonauts of the Western Pacific.

Le 60e anniversaire du Club des Explorateurs en 1995. Revue Grands Reportages. Photo par Alain Rastoin. Jacques et Betty Villeminot sont au premier rang en bas, dans un cercle noir.  Pour ma part, je suis au 6e rang en partant d'en bas, le 4e en partant de la gauche, en pull bleu, contre la mappemonde.

Le 60e anniversaire du Club des Explorateurs en 1995. Revue Grands Reportages. Photo par Alain Rastoin. Jacques et Betty Villeminot sont au premier rang en bas, dans un cercle noir. Pour ma part, je suis au 6e rang en partant d'en bas, le 4e en partant de la gauche, en pull bleu, contre la mappemonde.

On ne peut parler des îles Trobriand sans évoquer Bronislaw Malinowski (1884-1942), le fameux anthropologue, ethnologue et sociologue polonais (1884-1942) qui y séjourna entre 1915 et 1918 et étudia les moeurs de ses habitants, qu'il décrivit dans plusieurs ouvrages, comme Les Argonautes du Pacifique occidental (1922).

Invité par Pierre Sabbagh dans son émission Le Magazine des Explorateurs le 4 novembre 1967, Jacques Villeminot commence par situer les îles Trobriand et évoque la figure de Bronislaw Malinovski: https://www.ina.fr/video/CPF86610456

Couple de Trobriandais. Photo: B. Malinovski ?

Couple de Trobriandais. Photo: B. Malinovski ?

Bronislav Malinovski dans sa tente, dans les îles Trobriand.

Bronislav Malinovski dans sa tente, dans les îles Trobriand.

Le paradis perdu des îles Trobriand, par Jacques et Betty Villeminot
Le paradis perdu des îles Trobriand, par Jacques et Betty Villeminot

ANNEXE: Extrait de la préface de F.G. Frazer au livre de Bronislaw Malinovski: Argonauts of the Western Pacific (1922)

(...) Not the least interesting and instructive feature of the Kula, as it is described for us by Dr. Malinowski, is the extremely important part which magic is seen to play in the institution. From his description it appears that in the minds of the natives the performance of magical rites and the utterance of magical words are indispensable for the success of the enterprise in all its phases, from the felling of the trees out of which the canoes are to be hollowed, down to the moment when, the expedition successfully accomplished, the argosy with its precious cargo is about to start on its homeward voyage. And incidentally we learn that magical ceremonies and spells are deemed no less necessary for the cultivation of gardens and for success in fishing, the two forms of industrial enterprise which furnish the islanders with their principal means of support; hence the garden magician, whose business it is to promote the growth of the garden produce by his hocus-pocus, is one of the most important men in the village, ranking next after the chief and the sorcerer. In short, magic is believed to be an absolutely essential ad􏰀unct of every industrial undertaking, being just as requisite for its success as the mechanical operations involved in it, such as the caulking, painting and launching of a canoe, the planting of a garden, and the setting of a fish-trap. „A belief in magic”, says Dr. Malinowski, „is one of the main psychological forces which allow for organisation and systematisation of economic effort in the Trobriands”.

This valuable account of magic as a factor of fundamental economic importance for the welfare and indeed for the very existence of the community should suffice to dispel the erroneous view that magic, as opposed to religion, is in its nature essentially male- ficent and anti-social, being always used by an individual for the promotion of his own selfish ends and the injury of his enemies, quite regardless of its effect on the common weal. No doubt magic may be so employed, and has in fact probably been so employ- ed, in every part of the world; in the Trobriand Islands themselves it is believed to be similarly practised for nefarious purposes by sorcerers, who inspire the natives with the deepest dread and the most constant concern. But in itself magic is neither beneficent nor maleficent; it is simply an imaginary power of controlling the forces of nature, and this control may be exercised by the magician for good or evil, for the benefit or injury of individuals and of the community. In this respect, magic is exactly on the same footing with the sciences, of which it is the bastard sister. They, too, in themselves, are neither good nor evil, though they become the source of one or other according to their application. It would be absurd, for example, to stigmatise pharmacy as antisocial, because a knowledge of the properties of drugs is oen employed to destroy men as well as to heal them. It is equally absurd to neglect the beneficent application of magic and to single out its maleficent use as the characteristic property by which to define it. The processes of nature, over which science exercises a real and magic an imaginary control, are not affected by the moral disposition, the good or bad intention, of the individual who uses his knowledge to set them in motion. The action of drugs on the human body is precisely the same whether they are administered by a physician or by a poiso- ner. Nature and her handmaid Science are neither friendly nor hostile to morality; they are simply indifferent to it and equally ready to do the bidding of the saint and of the sinner, provided only that he gives them the proper word of command. If the guns are well loaded and well aimed, the fire of the battery will be equally destructive, whether the gunners are patriots fighting in defence of their country or invaders waging a war of unjust aggression. The fallacy of differentiating a science or an art according to its application and the moral intention of the agent is obvious enough with regard to pharmacy and artillery; it is equally real, though to many people apparently it is less obvious, with regard to magic.

The immense influence wielded by magic over the whole life and thought of the Trobriand Islanders is perhaps the feature of Dr. Malinowski’s book which makes the most abiding impression on the mind of the reader. He tells us that „magic, the attempt of man to govern the forces of nature directly by means of a special lore, is all-pervading and all-important in the Trobriands’’; it is „interwoven into all the many industrial and communal activities”; „all the data which have been so far mustered disclose the extreme importance of magic in the Kula. But if it were a questions of treating of any other aspect of the tribal life of these natives, it would also be found that, whenever they approach any concern of vital importance, they summon magic to their aid. It can be said without exaggeration that magic, according to their ideas, governs human destinies; that it supplies man with the power of mastering the forces of nature; and that it is his weapon and armour against the many dangers which crowd in upon him on every side”.

Thus in the view of the Trobriand Islanders, magic is a power of supreme importance either for good or evil; it can make or mar the life of man; it can sustain and protect the individual and the community, or it can injure and destroy them. Compared to this universal and deep-rooted conviction, the belief in the existence of the spirits of the dead would seem to exercise but little influence on the life of these people. Contrary to the general attitude of savages towards the souls of the departed, they are reported to be almost completely devoid of any fear of ghosts. They believe, indeed, that the ghosts return to their villages once a year to partake of the great annual feast; but „in general the spirits do not influence human beings very much, for better or worse”; „there is nothing of the mutual interaction, of the intimate collaboration between man and spirit which are the essence of religious cult. This conspicuous predominance of magic over religion, at least over the worship of the dead, is a very notable feature in the culture of a people so comparatively high in the scale of savagery as the Trobriand Islanders. It furnishes a fresh proof of the extraordinary strength and tenacity of the hold which this world-wide delusion has had, and still has, upon the human mind.

We shall doubtless learn much as to the relation of magic and religion among the Trobrianders from the full report of Dr. Malinowski’s researches in the islands. From the patient observation which he has devoted to a single institution, and from the wealth of details with which he has illustrated it, we may judge of the extent and value of the larger work which he has in preparation. It promises to be one of the completest and most scientific accounts ever given of a savage people. 

J.G. Frazer

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Tabou, par Alain Gerbault

10 Octobre 2018 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Alain Gerbault, #Pacifique, #Mer, #Marine, #Voyage

Capture d'écran de Tabou (16:01)

Capture d'écran de Tabou (16:01)

"Le port du pagne devrait être obligatoire pour les indigènes, car il est plus décent, plus esthétique et plus hygiénique que le pantalon. Je ne serai certes pas contredit par ceux qui ont vu comme moi l'extraordinaire beauté des indigènes dans la première partie du remarquable film Tabou (film trop vrai pour avoir le succès qu'il méritait), en contraste avec leur grotesque apparence sous des accoutrements européens."

Alain Gerbault, L'évangile du Soleil (Fasquelle, 1932), p. 172. Grasset/Aventures, 1980.

Tabou, par Alain Gerbault

"Je préfère parcourir les mers et voir ce qui est beau sur la terre, car c'est la vie elle-même que je préfère." (p. 141).

"Je suis épris de justice et de vérité et je voudrais voir mon pays à la tête de tous les mouvements d'idéal humanitaire." (p. 167).

Alain Gerbault, L'évangile du Soleil (Fasquelle, 1932). Grasset/Aventures, 1980.

Capture d'écran de "Tabou". Marquisien sonnant dans la conque, le "pututara".

Capture d'écran de "Tabou". Marquisien sonnant dans la conque, le "pututara".

Capture d'écran de "Tabou".

Capture d'écran de "Tabou".

Alain Gerbault à bord du Firecrest

Alain Gerbault à bord du Firecrest

Le Firecrest arrivant à Tahiti. Peinture de Gustave Alaux (Peintre de la Marine). Publiée par Pierre-Olivier Combelles dans COLS BLEUS N°1396 (10-01-1987)

Le Firecrest arrivant à Tahiti. Peinture de Gustave Alaux (Peintre de la Marine). Publiée par Pierre-Olivier Combelles dans COLS BLEUS N°1396 (10-01-1987)

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Et quelque part au monde où le silence éclaire un songe de mélèze ...

20 Octobre 2010 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Canada, #Forêt, #Labrador, #Lettres, #Marine, #Mer, #Nature, #Pierre-Olivier Combelles, #Voyage

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"Confortablement allongés au soleil sur la toundra parsemée de conifères prostrés, les Montagnais savourent la viande noire et parfumée, enveloppée de graisse fondante, des jeunes shikaunish*. Tout en mangeant, ils contemplent le spectacle magnifique des îles et de la côte, couleur vert-de-gris, qui s'étend autour d'eux entre le ciel bleu et la mer irisée par une brise légère. Le silence est seulement troublé par les cris des sternes et des goélands et par le bruit lointain du ressac sur des récifs, au large. L'un d'entre eux se lèvera peut-être pour aller ramasser quelques poignées de chicoutés (Rubus chamaemorus L.), juteuses et sucrées à souhait, qu'il partagera avec ses compagnons en guise de dessert. Leur repas terminé, les Montagnais vont allumer une bonne pipe et la fumer béatement tout en discutant et en plaisantant. Puis ils plieront bagage et remonteront dans leur chaloupe, pour continuer la chasse et établir leur campement pour la nuit dans une anse retirée de la côte."

* Guillemot à miroir (Cepphus grylle), un Alcidé.

 

Pierre-Olivier Combelles. Le voyage de John James Audubon au Labrador (1833) et sa contribution à l'histoire naturelle de la Côte-Nord du Québec. Mémoire de Diplôme d'Etudes Doctorales. Muséum national d'Histoire Naturelle, Laboratoire d'Ethnobiologie-Biogéographie, Paris, 1997.

Rédigé à partir du journal de bord de Pierre-Olivier Combelles (environs de La Romaine, en compagnie du Montagnais Etienne Mollen, sur la Basse Côte-Nord du Québec, le 4 août 1993).

 

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