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Rouge et Blanc, ou le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

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"C'est à nous d'arrêter la déforestation" : la Bolivie a perdu des millions d'hectares de forêt depuis 1985

23 Mai 2023 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Bolivie, #Déforestation, #Amazonie, #Environnement, #Nature, #Opération Réchauffement climatique

"C'est à nous d'arrêter la déforestation" : la Bolivie a perdu des millions d'hectares de forêt depuis 1985

L'analyse de milliers d'images satellites des 37 dernières années a révélé des pertes importantes de forêts tropicales et de glaciers dans le pays, qui ont un impact sur le climat actuel. L'ingénieur forestier Marlene Quintanilla a expliqué à Sputnik comment cette détérioration de l'environnement s'est produite et a évalué les conséquences pour la population.
Les recherches de la Fondation des Amis de la Nature (FAN), menées avec le soutien du Réseau amazonien d'information socio-environnementale (RAISG), ont montré que la Bolivie est passée de 63 millions d'hectares couverts d'arbres en 1985 à 55 millions d'hectares en 2022. Dans le même temps, 56 % des glaciers du pays se sont évaporés.
Avec l'étude Regarder le passé pour tracer l'avenir des forêts boliviennes la fondation vise à "découvrir quels sont les changements, où les zones les plus sensibles subissent ces changements, car notre objectif est la conservation de la biodiversité", a déclaré à Sputnik Marlene Quintanilla, directrice de la recherche et de la gestion des connaissances à la FAN.
Marlene Quintanilla a souligné que l'étude vise à détecter les causes de la disparition des forêts et des glaciers andins. Cela permettra de prendre des mesures plus efficaces pour la protection de l'environnement.
"C'est une étape importante de disposer de données qui nous permettent de visualiser une histoire de plus de 37 ans. Nous pouvons ainsi mieux comprendre ce qui s'est passé chaque année", a-t-il déclaré. Il est ainsi possible d'élucider l'effet immédiat des politiques publiques des dernières décennies sur le secteur agricole.
Le chercheur a expliqué qu'entre 1996 et 2000, la déforestation a atteint un pic de 190 000 hectares par an. Un nouveau bond s'est produit en 2015, lorsque pour la première fois 200 000 hectares ont été déboisés par an. À ce moment-là, "la Bolivie est devenue plus ouverte à l'expansion des zones agricoles par le biais de politiques publiques", a-t-il déclaré.
Entre 2016 et 2020, "la déforestation a dépassé les 200 000 hectares. Nous avons atteint 270 000 hectares, ce qui est très important", ce qui équivaut à la perte de 35 terrains de football par heure, a déclaré M. Quintanilla.
Le problème s'est aggravé ces dernières années. "En 2021 et 2022, la déforestation a augmenté pour atteindre plus de 370 000 hectares par an. L'année dernière, nous avons dépassé les 400 000 hectares de forêt déboisée", a-t-il déclaré.

Santa Cruz déboisée

Soixante-quinze pour cent des huit millions d'hectares déboisés se trouvent dans le département de Santa Cruz (est). "Là où ils déboisent, les sols n'ont pas la productivité idéale. Ce sont des sols pauvres", ce qui explique que les nouvelles terres ne produisent que pendant cinq ans au maximum, a expliqué M. Quintanilla.

Pour le représentant de la FAN, il est essentiel que la population prenne conscience de l'origine des produits qu'elle consomme : "Par exemple, il n'y a pas de différence de prix entre le bois géré légalement et le bois d'origine illégale. En tant que population, nous sommes responsables, car nous ne faisons pas la différence entre l'origine des produits.
Quintanilla a indiqué que des familles de migrants de la région andine ont commencé à arriver dans les basses terres en 2010. Le directeur a expliqué que pour accéder au droit de propriété, ils doivent donner de la productivité sur 20 hectares, ce qui entraîne une augmentation de la déforestation.
Le lancement de projets miniers dans les zones forestières de Santa Cruz contribue également à la détérioration de l'environnement.
Elle a également noté l'arrivée constante d'investisseurs des pays voisins, qui disposent des ressources nécessaires pour rendre les sols improductifs productifs.

Derniers glaciers

L'analyse des photos satellites des dernières décennies a permis d'identifier le recul des glaciers andins dans les départements de La Paz, Oruro et Potosí.
La fonte des montagnes enneigées fait partie d'un phénomène global qui affecte les glaciers tropicaux, y compris ceux d'Asie. Elle est principalement due à l'augmentation de la température moyenne de la planète, qui n'a cessé de croître au cours des dernières décennies.
Pour Quintanilla, il existe un effet remarquable en Bolivie, qui lie la fonte des glaciers à la déforestation dans l'est du pays. Cela fait partie du cycle de l'eau.
"Les forêts sont donc des régulateurs de température. Elles fournissent de l'humidité par l'intermédiaire des "rivières volantes", comme on appelle l'humidité qui voyage et se heurte aux Andes pour générer le cycle de l'eau et approvisionner les principales villes andines", a déclaré M. Quintanilla.
"Lorsque vous supprimez une forêt, vous supprimez toute cette humidité qui doit voyager dans l'atmosphère jusqu'à ce qu'elle atteigne les bassins versants et les réservoirs aquifères", ce qui a des répercussions sur la pénurie d'eau dans les départements andins.
Ainsi, "la déforestation, non seulement en Bolivie, mais aussi au Brésil, a un impact direct sur les hauts plateaux".

Quintanilla note que l'évaporation des glaciers n'a pas de solution en vue. "Il est difficile de récupérer la forêt, car lorsque nous parlons de forêt, nous pouvons la restaurer et ne pas toucher à certaines zones.
Mais dans le cas des glaciers, "il y a des processus plus longs, des centaines de milliers d'années, pour que les couches de glace se forment sur les montagnes. Il est donc presque impossible de régénérer les glaciers.
Par conséquent, "c'est à nous d'arrêter la déforestation ou de la limiter", a-t-il averti.

Source: https://sputniknews.lat/20230523/nos-toca-frenar-la-deforestacion-bolivia-ha-perdido-millones-de-hectareas-de-bosque-desde-1985-1139750337.html

Traduit de l'espagnol par Rouge et Blanc avec DeepL.

NDLR: Le lien entre la déforestation de l'Amazonie et le recul des glaciers andins est intéressant, en effet, l'évaporation produite pas la forêt se transforme en nuages qui sont conduits par les vents, d'est en ouest vers la Cordillère des Andes où ils se précipitent en pluie et en neige. C'est un phénomène que tous ceux qui voyagent dans la Cordillère orientale des Andes peuvent observer, et qui n'a rien à voir avec l'idéologie du "réchauffement-changement climatique anthropique". Par ailleurs, la politique menée en Bolivie par Evo Morales et ses suivants n'a manifesté aucun intérêt pour la science ni pour la conservation de la nature. Nous avons notamment publié sur ce blog le témoignage de Stephan Beck, ancien directeur de l'Herbier national de Bolivie à La Paz ainsi que les analyses de James Petras. Bien entendu, comme chacun sait, les organismes scientifiques (l'IRD par exemple) et les chercheurs qui travaillent en fonction de l'idéologie du Climat sont rémunérés, subventionnés et récompensés, tandis que les opposants ("complotistes") sont exclus, vilipendés et censurés. En Amérique latine comme ailleurs, la Gauche est de toutes les idéologies mondialistes (ce qui ne veut pas dire que la Droite soit vertueuse, loin de là, car elle ne manifeste aucun intérêt en général pour la conservation de la nature et la justice sociale).

Au sujet des glaciers, il est certainement difficile d'évaluer la part qui est due à la déforestation et celle de changements climatiques à grande échelle dus à des variations de l'activité solaire, car les habitants des Andes ont tous été témoins d'avancées et de reculs des glaciers dans leur vie.

https://pocombelles.over-blog.com/2013/11/lettre-du-botaniste-stephan-beck-au-pr%C3%A9sident-de-bolivie-evo-morales.html

Également:

Los Urus, el Estado Plurinacional de Bolivia y el gobierno orwelliano de Evo Morales

https://pocombelles.over-blog.com/2019/07/los-urus-parias-del-estado-plurinacional-de-bolivia-por-carlos-diego-mesa-gisbert.html

The Most Radical Conservative Regime: Bolivia under Evo Morales

https://petras.lahaine.org/?p=1968

"There is no doubt that Evo Morales is an exceptional leader, his multi-faceted politics reflect his genius as a political manipulator. He is not a social revolutionary or even a consequential social reformer. His regime is certainly not a government of workers and the poor. But Evo Morales is Bolivia’s most successful democratic capitalist ruler and he is still expanding his electoral base. The question is how long the “other 50%” will swallow his political chicanery?"

Pour mémoire, du côté du Pérou, avec l'ex-Président Alan Garcia:

Peru: Blood Flows In The Amazon

By James Petras

17 June, 2009

https://www.countercurrents.org/petras170609.htm

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Los Urus, el Estado Plurinacional de Bolivia y el gobierno orwelliano de Evo Morales

29 Juillet 2019 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Bolivie, #Environnement, #Nature, #Urus, #Jehan Albert Vellard, #Politique

Les Urus étaient le peuple préhistorique de pêcheurs-cueilleurs qui habitait le lac Titicaca dans des huttes de roseaux. Ils ont été chassés par les Aymaras agriculteurs, éleveurs et commerçants établis dans l'altiplano, ceux qui tiennent maintenant le haut du pavé en Bolivie depuis l'arrivée au pouvoir d'Evo Morales en 2006. Leur histoire a été racontée par Jehan-Albert Vellard* (1901-1996) dans son livre passionnant: Dieux et Parias des Andes**. Elle pose le problème des relations anciennes entre les grandes civilisations agraires de l'Amérique du sud et les petits peuples préhistoriques vivant de la chasse, de la pêche et de la cueillette. Représentant un passé immémorial lié à la nature sauvage, ils étaient traditionnellement considérés comme sacrés par les premiers. Lorsque les Urus ont été chassés du lac Titicaca et obligés de traverser l'altiplano pour s'établir dans la région désertique autour du lac salé Popoo, un sacrilège a été commis: la rupture avec cet ordre social et naturel immémorial.

C'est le même sacrilège qui a été commis par Evo Morales comme on le lit dans les commentaires de l'article de Carlos D. Mesa Gisbert et dans ceux du sociologue français Jean-Pierre Lavaud: le mensonge d'un métis indigéniste leader cocalero et anti-chrétien de Cochabamba qui se dit indigène et livre le pays qu'il gouverne au règne de l'argent, de la drogue*** et du Nouvel Ordre Mondial en donnant pouvoir et richesse à son clan, se retrouvant l'ennemi des vrais aborigènes, des petits paysans et de la Nature**** livrée à l'extractivisme et à la spéculation.

L'intelligence, l'habileté d'Evo Morales et le folklore aymara "New Age" dans lequel il a entouré son gouvernement (en se servant au début du mallku Felipe Quispe*****) ont fait illusion à l'étranger grâce à la complicité des grands médias. La nouvelle Guerre Froide a fait le reste, l'opportun rapprochement d'Evo Morales avec la Russie servant sa dialectique anti-yankee qui justifie tout.

Le pouvoir est une manipulation de l'histoire et du peuple.

Pierre-Olivier Combelles

 

* Biographie de Jehan-Albert Vellard sur Wikipedia:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jehan_Albert_Vellard

** Jehan Vellard, Dieux et Parias des Andes. Les Ourous, ceux qui ne veulent pas être des hommes. Paris, Emile-Paul, 1954.

http://pocombelles.over-blog.com/article-les-ourous-ceux-qui-ne-veulent-pas-etre-des-hommes-jehan-vellard-109238796.html

Un article de Jehan Vellard: "Peuples pêcheurs du lac Titicaca: les Urus et leurs voisins":

https://www.persee.fr/doc/caoum_0373-5834_1952_num_5_18_1785

*** Articles de Jean-Pierre Lavaud (professeur de sociologie à l'université de Lille I)

https://blogs.mediapart.fr/jean-pierre-lavaud/blog/110319/bolivie-linvasion-du-territoire-indigene-et-parc-protege-isiboro-secure

https://blogs.mediapart.fr/jean-pierre-lavaud/blog/140317/bolivie-vers-un-narco-etat

(...) "La contradiction devient donc flagrante entre d’un côté la sacralisation de la feuille et de l’autre sa transformation en un produit nocif.  Comme le dit le journaliste Andrés Gómez Vela : « Si la coca est sacrée, pourquoi les bases de Morales vendent-elles 94% de leur production aux narcos?   Sont-ils des hérétiques ayant converti la feuille sacrée en marchandise profane ? » « Ils disent que la coca est sacrée parce qu’elle a des propriétés médicinales ; la camomille a aussi des propriétés médicinales, mais il n’y a pas pour autant six fédérations de producteurs de camomille.[13] ». Autrement dit, le fait qu’Evo Morales est à la fois juge et partie, qui était masqué par le discours nationaliste anticapitaliste et anti impérialiste, et par l’image de l’indien bon sauvage et défenseur de la nature, saute maintenant aux yeux. Il était pourtant évident depuis le début de son mandat que la quasi-totalité de la coca du Chaparé cultivée par des producteurs dont  Evo Morales demeure le chef allait alimenter les circuits de la drogue[14]

Pour une grande partie des boliviens il devient de plus incontestable que la culture intensive de la coca entraîne des problèmes de santé publique et d’importants dégâts humains et environnementaux. Un article récent souligne l’usage intensif – surtout dans le Chaparé – d’insecticides et d’herbicides comme le glyphosate, souvent mélangés pour doper (dar más fuerza) l’aspersion[15]. L’extension des cocales induit la déforestation, la violation des aires protégées et le harcèlement des populations indigènes d’Amazonie.  Et la transformation de la coca en cocaïne produit une série de déchets toxiques (acides, hydrocarbures, diluants…)  qui viennent polluer les rivières et les fleuves et en altérer la faune et la flore." (...)

**** http://pocombelles.over-blog.com/2013/11/lettre-du-botaniste-stephan-beck-au-président-de-bolivie-evo-morales.html

https://fr.zenit.org/articles/bolivie-les-eveques-appellent-a-cesser-la-deforestation/

El Universo, Don de Dios para la vida. Carta pastoral sobre Medio Ambiente y Desarrollo Humano en Bolivia. Conferencia episcopal boliviana. Cuaresma 2012: https://www.comboni.org/app-data/files/allegati/756.pdf

Carta Pastoral "Tierra, Madre Fecunda para todos": https://cepaoruro.org/no937-a-15-anos-de-la-carta-pastoral-qtierra-madre-fecunda-para-toosq-su-mensaje-aun-tiene-vigencia-7-5-15/

https://www.aciprensa.com/noticias/faltar-a-la-democracia-es-abrir-un-futuro-incierto-para-los-bolivianos-expresan-obispos-91561

***** https://www.youtube.com/watch?v=Qdfsh4BsXvQ

Los Urus, el Estado Plurinacional de Bolivia y el gobierno orwelliano de Evo Morales
Jehan Albert Vellard (1901-1996). Ce portrait se trouve au Musée d'histoire naturelle de Lima, dont J. Vellard a été le directeur de 1947 à 1956. Photo et copyright: Pierre-Olivier Combelles

Jehan Albert Vellard (1901-1996). Ce portrait se trouve au Musée d'histoire naturelle de Lima, dont J. Vellard a été le directeur de 1947 à 1956. Photo et copyright: Pierre-Olivier Combelles

Jehan Vellard: "Peuples pêcheurs du lac Titicaca: les Urus et leurs voisins".

Jehan Vellard: "Peuples pêcheurs du lac Titicaca: les Urus et leurs voisins".

Los Urus, el Estado Plurinacional de Bolivia y el gobierno orwelliano de Evo Morales
Type bien caractéristique de vieil Ourou. Jean Vellard, Dieux et parias des Andes, illustration pp. 176-177.

Type bien caractéristique de vieil Ourou. Jean Vellard, Dieux et parias des Andes, illustration pp. 176-177.

http://pepitasnews.blogspot.com/2017/04/george-soros-y-su-relacion-con-evo-por.htmlPublicada el 17 de marzo de 2013 en Página Siete, Página Siete Expres, Los Tiempos, Correo del Sur y El Potosí

Hace pocos días ha llegado a la sede gobierno una marcha del pueblo Uru que quiere ser escuchado. Su demanda más importante está referida a la preservación de su territorio ancestral, pero complementa sus peticiones con cuestiones referidas a la educación, la salud y otros elementos de lo que el actual gobierno llama el “buen vivir”.

Los Urus fueron uno de los pueblos más antiguos asentados en lo que hoy es territorio boliviano. Sin duda alguna sus descendientes directos, protagonistas de esta protesta, son el pueblo con mayor antigüedad de todos los existentes en el país. No exageramos un ápice si afirmamos que su pasado se remonta a los 8.000 o 7.000 años AC., paralelo a la cultura Viscachani (Wachtel, Gisbert, Querejazu, Ibarra, Bouysse), es decir son el nexo directo con la raíz más profunda de los asentamientos humanos en esta parte del mundo.

“Los kot-suñs no somos hombres. Mucho antes que los incas, antes que el Padre del Cielo, tatitu, creara a los hombres, los aymaras, los quechuas, y los blancos, aún antes que el sol alumbrara al mundo…ya antes nuestros padres vivían aquí. Nosotros no somos hombres, nuestra sangre es negra…es por eso que no podemos ahogarnos…El rayo no nos puede golpear. Nosotros no hablamos la lengua de los hombres y ellos no comprenden lo que nosotros decimos”. Este sobrecogedor testimonio recogido de un anciano uru por el investigador Jean Vellard hace más de medio siglo, es parte de la tradición oral de su pueblo. Palabras que  coinciden casi exactamente con testimonios similares que leemos en más de un texto de los cronistas en el siglo XVI.

Los Urus y los Chipayas, parte de un tronco común, habitan en las orillas del lago Poopó y en la cercana frontera de Oruro con Chile. Registros demográficos de hace un lustro –a falta de datos del dormido censo de 2012 hasta hoy desconocidos- indican una población de cerca de 2.400 personas de ese origen.

Como retrata con gran belleza la obra maestra del cineasta jorge Ruiz “Vuelve Sebastiana” (1953), los Urus fueron siempre menospreciados y cercados por los Aymaras, a quienes consideraban sus enemigos. Desde el comienzo de la colonia hay coincidencia en que su lengua original era el puquina (Palomino), aunque hay investigadores que marcan diferencia entre esa lengua y la que ellos hablan, el uruquilla, la misteriosa lengua atribuida a los tiahuanacotas y al idioma secreto de los incas, tuvo su origen en el universo Uru-Chipaya

Por todo ello, si algún pueblo podría considerarse como el verdadero depositario de la legitimidad territorial en Bolivia ese es el Uru-Chipaya. Pues bien, es ese pueblo el que desesperado por el avasallamiento prepotente de sus vecinos Aymaras que han ido apropiándose de su espacio ancestral, llega a La Paz para hablar con su Presidente, el primer Presidente indígena de la historia, aquel que debió ir a darles encuentro en su caminata para garantizar a nombre del Estado Plurinacional que sus tierras ancestrales serán preservadas, que su hábitat, el moribundo Poopó, será protegido y que se hará un trabajo serio de recuperación de la vida en las agonizantes aguas de tan legendario lugar de la nación.

La marcha de los Urus, como en su momento lo demostró la que realizaron de los indígenas del TIPNIS, pone en evidencia una realidad dramática, el quiebre entre la retórica “descolonizadora” e indigenista de un régimen que está obsesionado con “transformaciones” en la reinvención de nuestra historia, en la educación, en las formas traducidas en una y mil leyes, en las que la Pachamama y sus derechos, la armonía hombre-naturaleza, la preservación del medio ambiente, la legalización mundial de la coca y un largo etcétera, van por un camino totalmente distinto al de la terrible realidad.

El grito de los Urus podría ser perfectamente el de los Pacahuaras, el de los Guarasugwes, el de los Tapietes, el de lo Morés, Aaronas, Machineris, Yaminahuas, Yuquis, Sirionós o Canichanas, pueblos amazónicos con poblaciones (todos ellos) con menos de 500 individuos por comunidad. Pueblos seriamente amenazados por los colonizadores andinos (mal definidos como comunidades interculturales), por grupos empresariales, por el avance de la “modernidad”, acosados en sus espacios naturales, en su lengua y en sus formas de vida.

No basta con una concesión legal de Territorios Indígena Originario Campesinos (TIOCs), no basta con apoyos circunstanciales de salud o comunicación, es imperativa una política de Estado para responder al gran desafío del vínculo traumático entre estos pueblos y un incremento irrefrenable de un mundo que los avasalla y contra el que poco o nada pueden hacer.

Los Uru-Chipayas y esa decena de pueblos pomposamente reconocidos por la Constitución, son los verdaderos parias de este Estado Plurinacional, atragantado de frases grandilocuentes.

Carlos D. Mesa Gisbert

Comentarios

  1. Porqué hay personas que defienden la política indigena del Evismo? Porque temen perder sus pegas, nada MAS. Es aberrante la idea de que Evo es indígena o de que piensa igual que un indígena, y mucho menos de que tiene el mismo corazón que un indígena, porque NO es indígena sino mestizo. Es cholo, como decimos en Bolivia. Y los cholos odian lo indígena porque no quieren verse en ese espejo. El cholaje boliviano en contra de lo más boliviano: lo indígena. Una pena. Un error histórico que debe ser reparado cuanto antes. Los indígenas son nuestros, son Buenos Bolivianos. Merecen dejar de ser simplemente fotos. Merecen ser humanizados por todos los Buenos Bolivianos, cholos o no.

    • Claro, pero una vez que los indigenas llegen al poder, entonces tambien seran acribillados por todas las redes sociales posibles, todo el poder empresarial que verá amenazados en su accionar dominante y de sometimiento. Habrase visto tanta hipocresia al decir “los indigenas son nuestros”, en realidad el unico indigena bueno, es aquel que conoce y acepta su lugar en el mundo, es decir el de peon, el de pongo, hay si se atreve siquiera a mirar la silla presidencial, no han nacido para esto. Luego vendra todo un sortilegio seudo intelectuales que pretendan dar sustento a lo que realmente es la verdadera maldición en nuestro pais, un xenofobia aberrante troglodita a todo lo que represente al indigena, cholo, gente de color moreno (oscuro) que se atreve a desafiar el “orden” establecido de los unos por sobre los otros.

  2. Mi familia viene de Oruro y por lo tanto siempre me auto identifiqué como Uru. De todos los pueblos del mundo, según ciertas fuentes, los mejores candidatos a ser descendientes de la Atlántida. 

    El discurso indigenista ahora se complica con la realidad. Mucho mas antes de la colonia, el país no era el de las maravillas como ciertos “intelectuales” masistas han estado planteando en los diferentes espacios de opinión que hay. El altiplano no era un Edén antes de la nefasta era de conquista y colonia. Los incas recién consolidaron un imperio que costo cientos de años de sanguinarias guerras. En nuestro país, contra los aymaras y demas naciones originarias. Durante este tiempo también hubo conflictos entre indígenas de tierras altas vs bajas, los cuales continúan hasta hoy y se puede observar en el trato discriminatorio hacia los de tierras bajas.

    Si bien el indigenismo le sirvió al MAS y le ayudo a pintar a la oposición como “colonialista,” ahora se van viendo las grietas del MAS en este frente. El TIPNIS le costó el apoyo de los indígenas de tierras bajas. Ahora este conflicto y el aeropuerto sin duda erosionaran su base en el altiplano. Evo no es originario, es un mestizo, y especialmente es un cocalero. Esto y la diversidad de pueblos (cada cual con sus propios intereses) forman la falla tectónica del discurso indigenista.

    El Cocalero como presidente de las 6 Federaciones nunca dejo de proteger los intereses de los cocaleros. Mas allá de la producción de coca y narcotráfico, elefantes blancos como la industrialización de coca, fabrica de cartón, la mismísima carretera TIPNIS, y demás, han sido para el beneficio del Chapare. Los Yungas no puede jactarse de este tipo de bonanza, pero igual que nada, si eres cocalero, Evo ha sido tu buen Gran Hermano. 

    Sin embargo, como lo demuestra la marcha de los Urus, para el sector del país que no es cocalero, masista, o no-libre-pensante, Evo, Linera, y Quintana están empecinados en instalar al Gran Hermano en Bolivia. El newspeak ya esta aquí: neoliberal, vendepatria, CIA, Imperio, infiltrados, etc.. Un día lo blanco (algun ministo) es negro (se vuelve libre-pensante) y el siguiente es nuevamente blanco (se retracta de libre-pensante). Paranoica constante en contra del enemigo, con acusaciones que insultan la inteligencia del país. Sim embargo, ya se observa un desgaste. El entusiasmo baja y el pueblo ya se cansa y se da cuenta que son las mismas mentiras de siempre. 

    Pero la muerte de Chávez y la marcha de los Urus les complica la cosa. Espermos que no masacren a ningun compañero Uru. Si la sangre Uru toca el altiplano, Evo termina como Villaroel y Linera como su querido Robespierre.

    • Y en la hipótesis de que eso fuera cierto (hoy tienen energía eléctrica, por ejemplo), eso exime al Presidente Morales?. ¿No es él, campeón de los indígenas? ¿No es el primer compromiso de este gobierno defenderlos, y promover su futuro? Si nadie hubiera hecho NADA por los urus, nadie tiene derecho a exigirle al primer gobierno de un Presidente Indígena que tiene una retórica impresionante sobre el tema, NADA para los urus? ¿Hasta cuando la coartada va a ser, “pero si nadie ha hecho nada”, “Pero si siempre se robaba”, “pero si la justicia nunca funciono”.
      ¿No era que este gobierno traía una nueva ética y una nueva actitud hacia sus compatriotas?

      • Concuerdo con usted señor Mesa, la retórica del gobierno se basa en un denominador repetitivo, cansador y trillado, llamado “proceso de cambio”. Un ejemplo de mestizaje es el comportamiento de los miembros que profesan dicho slogan (ya que eso es, nada más, nada menos”), se la pasan hechando la culpa a la república y los yanquis de todos nuestro males, con ellos empezamos de nuevo?, acaso hay algo distinto?, basta con decir, esque ahora somos menos corruptos, o menos ladrones???, bastará con eso???….

         
  3. Todas las historietas que intentan introducirnos COMO SEA, los actuales duenos de la verdad absoluta es una “tremenda mentira”, que ni ellos mismos se la creen.
    Los preceptos incaicos, incluido el ama llunku es una demostracion inequivoca que desde aquellos tiempos la corrupcion, la delincuencia y sus ramificaciones las venimos cargando como ekeko, es falso que todos nuestros males los heredamos de los Espanoles. Eso lo del buen vivir, son alusinaciones que causa el exceso de alcaloides en el cerebro. El buen vivir se lo adquiere creando fuentes de empleo para que cada trabajador disponga de su salario en lo que mejor le convenga.
    Comentando sobre el tema de los Urus, es bueno recordar los analisis criticos constructivos de Alcides Arguedas, cuando explica el poder destructivo de los indios alcoholizados y anesteciados con la hoja sagrada, que muy rara vez se juntan y la vez que lo hacen, son capaces hasta de haber extinguido la civilizacion Tiawanacota solo por envidia o por capricho del caudillo de la epoca.
    Toda la sabiduria Aimara acumulada a lo largo de 5.521 anos (fantasia surrealista) no nos sirve absolutamente para nada, es como si no hubiesen existido. De lo poco que sabemos de esta cultura, es muy posible que en sus momentos animalcanivalescos hubiesen exterminado otras culturas que no llegamos a conocer. con mi empirica, bizarra e inverosimil vision historica puedo diagnosticar tiempos malos a todas las culturas que no comulguen con los llamados a construir el NUEVO ORDEN MUNDIAL.

  4. Evo Morales no es un indigena sino un mestizo indigenista con apellido sefardita, estos judios que vienieron a America, la Tierra prometida, para colonizarla y explotarla. Evo Morales ha sido lanzado en la politica por George Soros, el megaespeculador, destructor de los pueblos y de las naciones.

 
 

 

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Lettre du botaniste Stephan Beck au Président de Bolivie Evo Morales

26 Novembre 2013 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Bolivie, #Environnement, #Nature, #Stephan Beck, #Botanique, #Evo Morales

D'origine allemande, le botaniste Stephan Beck a été pendant trente ans le directeur de l'Herbier national de Bolivie, à Cotacota, près de La Paz. C'est là que nous avons fait connaissance, car j'étais arrivé en Bolivie pour étudier une racine alimentaire et thérapeutique des Hautes Andes, la maca (Lepidium meyenii Walpers) et j'y étais resté, avec mon épouse et nos deux enfants, pour réaliser notre projet de jardin botanique andin à Sorata (province de Larecaja, département de La Paz), sur les hauteurs du versant amazonien de la cordillère orientale des Andes, malheureusement avorté dans les révoltes violentes qui précédèrent le départ du Président Gonzalo Sanchez de Lozada et l'arrivée au pouvoir d'Evo Morales. Travailleur infatigable, amoureux de la flore merveilleuse de la Bolivie et ami des peuples indigènes de ce beau pays, il avait lancé le grand projet de la Flore de Bolivie, aujourd'hui très ralenti (sinon stoppé?), faute d'intérêt de la part du gouvernement bolivien. C'est pourtant avec sympathie, comme beaucoup d'autres, qu'il avait accueilli la candidature et salué l'élection d'Evo Morales, qui devait signifier un changement véritable dans la politique du pays, dans le respect de sa diversité naturelle et humaine. A la suite des projets d'aménagement en Amazonie, qui ont suscité la colère des aborigènes que le gouvernement n'a pas consultés, voici la lettre que Stephan Beck a adressée à Evo Morales, Président de Bolivie, le 19 août 2010.

Pierre-Olivier Combelles

Stephan BECK

Stephan BECK

 

19 Agosto del 2010

Carta al Señor Presidente del Estado Plurinacional de Bolivia Evo Morales Ayma

 

Construir el vivir bien como paradigma de respeto a la vida

Quien escribe es un ciudadano bolivianizado que llegó a Bolivia para estudiar la flora diversa y maravillosa que existe en el país hace más de 30 años esperando que algo de sus sueños se haga realidad: un mundo en armonía con la naturaleza.

En el país existe tanta diversidad de ecosistemas, plantas y animales, conjunto con este potencial la gran diversidad cultural de Bolivia parece ser una base ideal para construir un mundo sano, evitando los errores del continente viejo! Los viajes desde el altiplano hasta el oriente en la exploración de la flora, las plantas y la gente me enseñaron mucho. Lo que he captado, plasmando con mis conocimientos y mis sueños el respeto a la Madre Tierra , he tratado de transmitir a los alumnos de la UMSA y mis colegas en el Instituto de Ecología durante las diferentes épocas políticas.

Con la elección de Evo Morales se abrió la visión y esperanza de entrar en un camino de desarrollo en armonía con nuestro planeta. Sus múltiples mensajes sobre la Pachamama y el cambio climático, la Conferencia Mundial sobre Cambio Climático y los Derechos de la Madre Tierra y las lindas palabras del Presidente en el prefacio de dos libros rojos de la fauna de vertebrados y de los parientes silvestres, recién editados por el Ministerio de Medio Ambiente y Agua, expresan el deseo del Presidente y de la gran mayoría del pueblo: Conservar este planeta para las futuras generaciones de seres y construir alternativas reales.

Evo Morales también logró un gran éxito en las Naciones Unidas, gracias a su iniciativa se promulgó el derecho básico al Agua.

Pero lo que salió de la reunión del Gabinete al borde del lago Titicaca parece un fracaso para su política alternativa, inversiones nuevas para una marcha hacia el consumo, gasto de energía, explotación de los recursos y destrucción de la Madre Tierra parecen las metas actuales …¡Qué decepción! ¡No quiero creer que estas propuestas serían el interés del Presidente! La filosofía aspirada del crecimiento ilimitado es irreal en cualquier parte de mundo.

Los gobiernos del hemisferio norte se callan en vez de decir la verdad, Evo ya se pronunció en los foros internacionales, pero parece que a nivel nacional quiere seguir la vieja tradición de explotación de los recursos sin pensar en el futuro. ¡Desarrollar sin destruir!

La explotación de los yacimientos de hidrocarburos, la construcción de megarrepresas, la apertura de caminos de interconexión, lastiman a la Madre Tierra gravemente -son heridas de muerte Sr. Presidente.

Cualquier acción debe ser equilibrada, bien pensada y controlada, considerando las consecuencias a corto y largo plazo. Los campos de acción e inversión no se encuentran en terrenos baldíos o lugares alterados hace cientos de años: Estamos en varios de estos lugares en los Hot spots, lugares de alta biodiversidad de nuestro planeta y Bolivia, pero también con presencia de grupos indígenas excluidos que apostaron por otra forma de desarrollo, y que ahora serán invadidos en sus territorios por el “Desarrollo”, el narcotráfico o codiciosos que aplaudirán la decisión.

Por eso se han establecido Áreas Protegidas en conjunto con territorios indígenas, donde Bolivia se ha comprometido con sus habitantes originarios a resguardar su diversidad.

Lo poco que conocemos de estos espacios de conservación y territorios indígenas (TIPNIS, Pilón Lajas, Madidi, etc.) nos confirma que contienen una riqueza en especies de plantas y animales numerosos y únicos en Bolivia y nuestro planeta.

¡Pero qué sabemos nosotros y los estudiosos en el exterior de sus propiedades, su valor para combatir enfermedades en los humanos, para adaptar nuestros cultivos y animales domesticados a los desafíos futuros!

¡Ni pensar en las consecuencias desastrosas de la pérdida de la cobertura vegetal en las faldas de los Andes para las tierras en zonas bajas! Ya hay suficientes experiencias negativas en la región del Río Grande!

¿Para qué necesitamos producir más azúcar, frutas, si los mercados internacionales están saturados y los precios que reciben los productores están por debajo de la rentabilidad? ¿Para qué? ¿Hay interés en el negocio de acceder a la tecnología, probar estas tecnologías en el país?… ¿Para qué? Hay suficientes experiencias en el exterior, ¡no debemos gastar nuestros recursos en tecnología de vida corta! Miramos hasta el futuro, ¿por qué no trabajamos en tecnologías alternativas nuevas? ¿Qué tenemos? Mucho sol con calentamiento temporal, gran amplitud térmica diurna. ¿Qué nos falta? Desarrollar una cultura del cuidado del agua.

¡Los problemas actuales se enfocan en el cambio climático! ¿Para qué confiar en la seguridad de los mercados externos? Recetas que vienen desde un mundo endógeno:

Escuchar a los ancianos sabios de los pueblos en las diferentes regiones del país que han sobrevivido extremas situaciones, como sequías, inundaciones, heladas perpetuas, con la consecuencia de falta de alimento para ellos y su ganado. Preguntarse: ¿Qué es la felicidad? Producir, trabajar, realizar algo constructivo. ¡VIVIR BIEN!

Mantener la diversidad de la madre naturaleza, el agua, el suelo, las plantitas y los animales con sus recursos genéticos, de la cultura, que garantizan la sobrevivencia -en vez de las cuentas en el banco o fábricas de producción cuestionable.

Motivar a cada ciudadano de este nuevo Estado Plurinacional refundado a que viva en armonía con la naturaleza y el cosmos, pues la Tierra es nuestra madre y un organismo vivo, ¿no es así Presidente?

Reflexiones finales para el Presidente:

Piense en el nuevo Estado que está construyendo…. ¡Pare unos minutos de decisiones equívocas que nos hacen ir por el derrotero del desarrollo que vienen exactamente desde el mundo occidental capitalista que usted está queriendo cambiar! Piense en los que aún creyeron en su palabra de cambio, en su origen indígena que recogió el poder de los ciudadanos más pobres y excluidos-los indígenas- ¡escúchelos!

No perdemos la esperanza de creer que fue algo especial y diferente en la historia de Bolivia, ocurrido con su llegada a dirigir el Estado Plurinacional incorporando a las naciones originarias y ¡sólo la historia juzgará si estos actos fueron sólo un engaño más para este país biocultural!

Señor Presidente, por favor, no se olvide de sus raíces indígenas, no se olvide mirar a las estrellas en el altiplano y su mensaje al mundo: La Tierra no nos pertenece, nosotros pertenecemos a la Tierra.

STEPHAN BECK

 

Fuente: Agencia Intercultural de Noticias Indígenas de Bolivia: http://www.aininoticias.org/2010/08/iirsa-stephen-beck-ecologo-aleman-pide-a-evo-no-destruir-el-parque-isiboro-secure/

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La folle avoine (Guy Georgy, 1918-2003)

2 Octobre 2012 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Bolivie, #Maca, #Guy Georgy, #France

Guy Georgy à l'inauguration de l'exposition "Maca, Ging-seng des Andes" de Pierre-Olivier Combelles et Katia Humala-Tasso à la Maison de l'Amérique latine (dont il était alors Président) en novembre 1997

Guy Georgy à l'inauguration de l'exposition "Maca, Ging-seng des Andes" de Pierre-Olivier Combelles et Katia Humala-Tasso à la Maison de l'Amérique latine (dont il était alors Président) en novembre 1997

De quel néant, de quelle semence perdue suis-je sorti peu à peu comme la folle avoine qui naît n'importe où, au gré du vent, sur une motte minuscule entre deux pierres ?

Ces lignes sont les premières de La folle avoine, le récit autobiographique de Guy Georgy, paru chez Flammarion en 1991.

Un jour, à la maison, à Versailles (j'avais une vingtaine d'années), une de mes tantes m’appela et me dit: "J'ai un livre ici, qui devrait t'intéresser." Elle me montra un petit livre de poche, orné d'une photo vieillotte d'un enfant de la campagne coiffé d'un béret, en sépia. Je ne me rappelle pas comment elle justifia pourquoi il devait m'intéresser. Sans doute dut-elle ajouter qu'il parlait de la nature, de la campagne et des voyages, que j'aimais beaucoup. J'acceptai le livre en la remerciant et en l'assurant que je le lui rendrais. Elle me répondit: "Non, tu peux le garder. Je n'en ai plus besoin, je l'ai lu." Je repartis avec le livre, que je lus peu de temps après. Il me charma par sa vivacité et sa sincérité, par la fraîcheur des souvenirs de cet enfant adopté par sa grand-mère, une paysanne un peu "sorcière" du Périgord, et qui devint ambassadeur de France en Bolivie, au Dahomey, en Libye, en Iran et en Algérie.

Ce petit livre m'a accompagné partout dans mes voyages, jusqu'au jour où j'ai fait la connaissance de Guy Georgy. Il était Président de la Maison de l'Amérique Latine, à Paris, et,  je venais lui proposer d'accueillir l'exposition que je préparais sur la maca, une plante cultivée des hauts-plateaux des Andes du Pérou. Il dit oui aussitôt. Nous étions fin 1997. Nous restâmes en relation épistolaire jusqu'à sa mort en 2003. Je vivais alors en Bolivie, où il avait été ambassadeur. Il était captivé par la géographie, la géologie et les sciences naturelles. Il avait son idée sur la mort mystérieuse des chercheurs français Louis Girault et Thierry Saignes et de certains de leurs proches, qui avaient étudié d'un peu trop près les secrets des Kallawayas, ces fameux médecins-guérisseurs itinérants du nord-est de la Bolivie. Son amitié, et le grand intérêt et la cordialité de nos échanges furent pour moi une oasis dans le désert de la diplomatie française en Amérique du sud, déjà nivelée par une politique contre-nature où seuls peuvent prospérer ceux qui ont perdu leur âme.

Aujourd'hui, 2 octobre 2012, à Lima, la hideuse mégapole péruvienne noyée dans la brume et le vacarme de la circulation, je viens de rouvrir La folle avoine laissée sur une étagère de ma bibliothèque. Le même parfum, intact, de la magie de l'enfance et de la campagne du Périgord m'enveloppe et m'envahit comme un charme tandis que se montre, délicate, modeste, indépendante et profondément humaine, l'âme de cet enfant ami des voyageurs et des marginaux, amoureux de la nature, respectueux des peuples indigènes, qui deviendra un jour le  haut diplomate et l'excellent écrivain qui honorent la France.

Pierre-Olivier Combelles

Je me rabattis donc sur les marginaux, ceux que les hasards de l'existence avaient transplantés loin de leur patrie et qui, après avoir roulé leur bosse, étaient revenus au pays.. C'étaient des loqueteux, des sortes de parias qu'on utilisait pour les travaux domestiques, mais que l'on ne fréquentait pas; ils mangeaient à part dans les granges leur écuelle de soupe ou de haricots. Le visage d'un enfant qui venait les trouver en confiance et écoutait avec attention le chapelet de leurs souvenirs les attendrissait.

Guy Georgy, La folle avoine, pp.145-146.

Consulter aussi:

A la mémoire de l'Ambassadeur Guy Georgy: http://pocombelles.over-blog.com/article-a-la-memoire-de-guy-georgy-68799005.html

La Lune (Guy Georgy) : http://pocombelles.over-blog.com/2015/08/la-lune-guy-georgy.html

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