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Rouge et Blanc, ou le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

politique

Irnerio Seminatore: "Quel sera le nouveau visage de l’Europe post-Covid ?"

22 Juin 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Politique

Irnerio Seminatore: "Quel sera le nouveau visage de l’Europe post-Covid ?"

(...)

L’esprit de Sodome, béni par un souverain pontife satanique régnera sur le vieux continent servile et l’univers orthodoxe et slave s’opposera à la décadence de l’Occident, en troisième Rome,  et représentera le salut de la chrétienté, à nouveau croisée et vengeresse.

Un seul grand abus persistera, idéologique et démographique, l’abus égalitariste et mondialiste de la gauche radicale, l’arme rationnelle et trompeuse du génocide européen et de la fin du continent, celle de la cage globale, où la démocratie et la loi ont été mises dans les mains ensanglantées des hordes révolutionnaires des tiers-États continentaux, puis coloniaux, depuis 1789.

L’Égalité, dont se sont servis hier les laïcards républicains pour détruire la France séculaire et aujourd’hui les élites globalistes pour confiner, soumettre, traiter et uniformiser le mal.

Ainsi, le statut d’égalité formelle accordé, sans conquêtes civiles et politiques, aux revendications  insatiables de vagues de migrations indiscriminées, pervertira « l’european way of live », et le transformera, par la stratégie du terrorisme djihadiste, en dhimmitude et en welfarisme revendicatif permanents.

Le  fait démocratique et la religion de la tolérance seront ainsi dénaturés, par l’instauration d’un autoritarisme factice et d’une police de la pensée, à la contrainte sournoise et à la haine farouche de la civilisation européenne et française.

L’Europe du bloc germanique du Nord ne sera point sauvé par l’esprit comptable d’une technostructure sans âme, mais gardera, dans l’incubateur stratégique des inégalités et du métissage, un potentiel de révolte populaire indigène, différé et endormi, réprimé par les élites globalistes et atlantistes et pour finir, repoussé vers l’Est, pour provoquer la Russie de Poutine et ressortir des mythes archaïques, les images horrifiantes de Gog et de Magog.

À cette perspective d’Apocalypse, saint Jean avait déjà rassuré les croyants, en ravivant l’espoir, par son verbe biblique : « Le temps est proche! »

Irnerio Seminatore

Bruxelles  5 avril 2020

Source et article complet: 

https://ripostelaique.com/quel-sera-le-nouveau-visage-de-leurope-post-covid.html

Irnerio Seminatore: "Quel sera le nouveau visage de l’Europe post-Covid ?"
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Enseignements de Saint Louis à son fils Philippe III

10 Juin 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Politique

Sacre de Louis IX

Sacre de Louis IX

Enseignements de Saint Louis à son fils Philippe III
Enseignements de Saint Louis à son fils Philippe III
Enseignements de Saint Louis à son fils Philippe III
Enseignements de Saint Louis à son fils Philippe III
Enseignements de Saint Louis à son fils Philippe III

Source: Les propos de Saint Louis, présentés pas David O'Connell. Editions Gallimard-Julliard 1974.

 

9) Cher fils, je t'enseigne que tu aies le coeur compatissant envers les pauvres et envers tous ceux que tu considéreras comme souffrants ou de coeur ou de corps; et selon ton pouvoir soulage-les volontiers ou de soutien moral ou d'aumônes.

14) Ne souffre d'aucune manière des paroles qui tournent contre Notre-Seigneur, Notre-Dame ou des saints que tu prennes vengeance, et si le coupable est un clerc ou une grande prersonne que tu n'as pas le droit de punir, rapporte la chose à celui qui peut le punir.

16) Cher fils, s'il t'advient que tu deviennes roi, prends soin d'avoir les qualités qui appartiennent aux rois, c'est-à-dire que tu sois si juste que, quoi qu'il arrive, tu ne t'écartes de la justice. Et s'il advient qu'il y ait querelle entre un pauvre et un riche, soutiens de préférence le pauvre contre le riche jusqu'à ce que tu saches la vérité, et quand tu la connaîtras, fais justice.

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Hegel, Carl Schmitt, Régine Pernoud: la bourgeoisie

1 Juin 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Politique

La bataille de Mansourah, Guillaume de Saint-Pathus, Vie et miracles de saint Louis, BNF, Fr. 5716.

La bataille de Mansourah, Guillaume de Saint-Pathus, Vie et miracles de saint Louis, BNF, Fr. 5716.

"C'est aussi chez Hegel que l'on trouve la première définition polémique et politique du bourgeois, cet homme qui refuse de quitter sa sphère privée non-politique, protégée du risque, et qui, établi dans la propriété et dans la justice qui régit la propriété privée, se comporte en individu face au tout, qui trouve une compensation à sa nullité politique dans les fruits de la paix et du négoce, qui la trouve surtout dans la sécurité totale de cette jouissance, qui prétend par conséquent demeurer dispensé de courage et exempt du danger de mort violente, Wissenschaftliche Behandlungsarten des Narurrechts (Les méthodes de la science du droit naturel), 1802, édit. Lasson, p. 383**, édit. Glockner I, p. 499)".

Carl Schmitt, La notion de politique. Champs/Flammarion, 1992.

 

 

Régine Pernoud, Histoire de la Bourgeoisie en France. Seuil, Collection Points/Histoire.

 

Tome I. Des origines aux Temps modernes

 

" C'est dans une charte de I007 qu'apparaît pour la première fois le mot bourgeois promis à une si étonnante fortune. " Fortune, en effet, et au sens propre du mot. Né du bourg et du commerce, le bourgeois entreprend au XIe siècle une irrésistible ascension qui le conduira du colportage à la grande banque.

Dans ce premier tome, Régine Pernoud retrace avec érudition mais vivacité les premières étapes de cette histoire de la bourgeoisie qui commence comme une grande aventure avec la prodigieuse émergence des villes, la conquête des routes lointaines, l'assaut donné au pouvoir politique, les défis lancés à l'Église.

 

Tome 2. Les Temps modernes

 

Après la grande aventure de ses débuts, la bougeoisie consolide son pouvoir. Elle connait son apogée au XVIIe siècle. Son influence s'étend désormais aussi bien au domaine intellectuel et culturel que commercial et financier. Une véritable classe sociale se constitue, qui impose sa prépondérance entre 1789 et 1830. Forte, mais pusillanime: la bourgeoisie fait chèrement payer les peurs qu'on lui inspire et verrouille jalousement ses richesses. Seuls l'organisation de la classe ouvrière et l'impôt sur le revenu l'atteindront dans ce qu'elle a de plus cher, la sécurité et le profit, cet idéal bourgeois qui balaya irrémédiablement la devise chevaleresque «Vaillance et largesse». Commencée en 1007, cette grande fresque entreprise par Régine Pernoud s'achève avec ce deuxième tome, sur la Belle Époque. Près de 900 ans d'une histoire foisonnante de détails. La seule synthèse réalisée à ce jour sur le sujet."

 

(Présentation de l'éditeur).

Dessin: Quino

Dessin: Quino

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Michel Raimbaud: « Hares al Qods », ou Le Gardien de la cause sacrée

29 Mai 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Politique

La Grande Mosquée des Omeyyades à Damas (Syrie). Photo: Bernard Gagnon. Source: Wikipedia.

La Grande Mosquée des Omeyyades à Damas (Syrie). Photo: Bernard Gagnon. Source: Wikipedia.

Vendredi 29 mai 2020

Entre la pandémie des sanctions, les incendies criminels ici et là (l’oasis de Palmyre est à nouveau en feu) et les menées tortueuses du mégalomane Mamamouchi, le Ramadan n’a amené aucun répit à la Syrie martyrisée. Gavée de blocus et d’embargos, harcelée par des agresseurs pourtant sinistrés, elle attend de pied ferme les lois « Caesar » bêtes et méchantes de l’oncle Donald. 

L’intox et l’infox ayant fait très bon ménage avec le Coronavirus, il est toujours dans le vent d’ostraciser la Syrie et de lui prêter tous les péchés du monde, y compris celui d’intolérance. Certes il serait vain d’attendre des « dévots » qu’à l’instar de Saint Paul il y a deux mille ans ils trouvent leur chemin de Damas, mais on pourrait rêver que le ciel éclaire leur lanterne en leur rappelant le lien indestructible entre le christianisme et son berceau syrien. Ils comprendraient alors pourquoi le « coeur battant du monde arabe », haut lieu d’un Islam prestigieux et oecuménique, respecte tant une diversité religieuse qui fait partie de son patrimoine. La vénérable Grande Mosquée des Omeyades n’héberge-t-elle pas le tombeau de Saint Jean le Baptiste tandis que son minaret de Jésus veille sur la « perle de l’Orient » ? Non, les chrétiens – au nombre de 2,5 millions (10% de la population) au début du conflit - n’ont pas été persécutés par le gouvernement, n’en déplaise aux imposteurs. Ceux-ci seraient-ils amnésiques ou aveugles au point d’absoudre les fanatiques travestis en démocrates qui à l’été 2011 promettaient le tombeau aux alaouites (le « tabout ») et sommaient les chrétiens de partir « à Beyrouth ». 

Il semble donc juste de saluer les hardiesses d’un Etat mal traité mais résilient, où l’on sait avoir du courage et de la tenue. En témoigne la décision de produire et présenter à la télévision nationale une série dont le héros est un prêtre syrien natif d’Alep, devenu évêque de l’Eglise melkite de Jérusalem. Il fallait en outre de la détermination et de la clairvoyance pour choisir un calendrier porteur d’une symbolique si lourde : il n’est pas anodin d’avoir choisi le Ramadan pour proposer un feuilleton tel que Hares al Qods (le Gardien de Jérusalem). Mais le personnage vedette n’a rien de banal. 

Ordonné prêtre en 1947, Hilarion Cabbougi (NDLR: ou Capucci) est nommé archevêque de Césarée en Palestine et Vicaire patriarcal melkite de Jérusalem en juillet 1965.

Sa « consécration » épiscopale par le Patriarche d’Antioche intervient en septembre. S’imposant vite comme une icône de la résistance palestinienne et une figure de proue de la cause arabe, il est arrêté en 1974, emprisonné et torturé par l’occupant israélien, il est libéré en 1977 après des tractations difficiles entre Tel-Aviv et la papauté qui lui imposent un exil à vie loin de la Palestine et de tout pays arabe. Il sera donc propulsé de poste en poste jusque dans la lointaine Amérique du Sud. Bien que son nom soit déjà célèbre, c’est grâce à l’impact de cette série à succès en trente épisodes qu’un certain grand public arabe ou arabophone verra désormais en Mgr Cabbougi, le Gardien d’un lieu saint pas comme les autres. 

Arabe depuis des siècles, Al Qods est en effet pour les croyants des trois religions abrahamiques l’objet d’une vénération commune qui résulte de leur parenté. Elle est au coeur de la « Terre Sainte », région centrée sur la Palestine et se confondant avec la Grande Syrie (incluant le Liban, la Jordanie, une partie de l’Irak et un morceau de Turquie) : c’était le cadre prévu pour le « grand royaume » promis aux Arabes pour l’après-califat mais qui n’avait pu voir le jour suite aux « bricolages » franco-anglais (Sykes-Picot, Balfour), la Syrie historique étant dépecée, l’immigration juive lancée et l’Etat d’Israël créé (peu après le départ des Français de Damas en 1946). Le feuilleton met bien en lumière la nostalgie d’une appartenance commune restée vivace, en Syrie, au Liban, en Palestine, ce qui est loin de déplaire aux autorités de Damas dans le contexte actuel. 

C’est cette aspiration « arabe » que Mgr Cabbougi assumera avec une ardeur particulière, se posant comme un évêque loyal mais engagé, témoin indigné de la nakba (catastrophe) de 1948 et du calvaire infligé aux Palestiniens, de la négation de leurs droits et libertés, des arrestations et détentions sans jugement, des expulsions. « Gardien » de Jérusalem, il conserve pieusement les reliques du monde d’avant, la clé d’une maison confisquée symbolisant l’exil, et le couteau la lutte contre l’usurpateur. Sayedna Hilarion le martèlera en toute occasion, la Palestine appartient aux Palestiniens, ses habitants autochtones, et elle restera à jamais leur propriété, quand bien même auraient-ils tous été chassés. On croirait entendre le discours tenu à Damas ces années passées, face à la sauvagerie, à l’arbitraire, aux crimes des occupants, au silence indigne de la « communauté internationale ». Mais c’est par conviction et non pour plaire que l’évêque Cabbougi évoque avec flamme l’unité de destin entre son pays natal et la Palestine, cause sacrée des Arabes. Le Père Elias Zahlaoui, conseiller du réalisateur, aura veillé à la fidélité du récit. 

Les responsables syriens ne brillent pas toujours par leur sens de la communication. Mais cette fois-ci, ils auront visé juste en choisissant un héros qui cultive avec soin ses racines. S’il est palestinien parmi les palestiniens, Mgr Hilarion Cabbougi est un militant, qui inscrit sa lutte, sans ambigüité, dans un cadre syrien et palestinien à la fois, au nom d’une identité arabe pleinement revendiquée : « L’arabité n’est pas une question de religion ou d’ethnie, elle est fondée sur les bases de la langue, de la culture, de la civilisation », clame-t-il. Les identités de circonstance dénichées par des intellectuels qu’inspire un air du temps délétère surgissent de partout et nulle part : « Nous ne sommes pas arabes, nous sommes phéniciens, cananéens, chaldéens, syriaques, assyriens, coptes, Berbères, kurdes etc… ». Cet évêque qui n’a pas la langue dans sa poche les récuse, et son franc-parler résolu vient à point nommé dans un Etat en guerre où les requêtes identitaires dégagent souvent un parfum d’ailleurs ou d’autrefois. Mais il est bien en phase avec le Président Assad qui répète volontiers : « La Syrie est arabe, les Syriens sont viscéralement arabes ». Dans l’un des derniers épisodes, en présence d’un nonce apostolique tétanisé, l’indomptable Mgr Cabbougi réitère sa profession de foi, en guise d’apothéose en quelque sorte : « Mon christianisme et mon arabisme ne font qu’un; chrétien ou musulman, tout palestinien est mon frère, tout arabe est mon frère, tout pays arabe est ma patrie ». Un encouragement pour la Syrie d’aujourd’hui, une bouffée d’espoir pour la Palestine devenue prison et objet de « transaction », un défi pour les « régimes arabes » et Israël toujours appliqué à assimiler Arabes et musulmans pour mieux isoler les chrétiens, banalisant la judéité de l’Etat d’Israël. 

Entre l’évêque militant et la Syrie résiliente, il y a à l’évidence tant de proximité que cela méritait bien un feuilleton de Ramadan… 

Michel Raimbaud – le 27 mai 2020

Source: https://www.palestine-solidarite.org/analyses.michel_raimbaud.290520.htm

La Grande Mosquée des Omeyyades sur Wikipedia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Grande_Mosquée_des_Omeyyades

Sur Mgr Hilarion Capucci (1922-2017): https://fr.wikipedia.org/wiki/Hilarion_Capucci

Tombeau de Saint-Jean Baptiste. Photo: James Gordon from Los Angeles, California, USA. Source: Wikipedia.

Tombeau de Saint-Jean Baptiste. Photo: James Gordon from Los Angeles, California, USA. Source: Wikipedia.

Détail de la photo de James Gordon du Tombeau de St Jean Baptiste.

Détail de la photo de James Gordon du Tombeau de St Jean Baptiste.

Source et texte complet de la conférence de Michel Raimbaud (2016) sur le site de l'institut Schiller: 

https://www.youtube.com/watch?v=ndD5sBpEWyY&feature=emb_logo

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Noblesse et service (Bonald)

28 Mars 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #France, #Philosophie, #Politique

"Ce sont des hommes de la nation, gentis homines, d'où est venu le nom de gentilshommes, parce qu'ils sont spécialement dévoués à son service; des notables, enfin, notabiles, d'où est venu, par contraction, le nom de notables, c'est-à-dire, des hommes remarquables enttre les autres parce que ceux qui exercent une fonction sont nécessairement distingués de ceux au profit de qui cette fonction s'exerce.

Ainsi, le nobles ou notables sont les serviteurs de l'Etat, et ils ne sont pas autre chose: ils n'exercent pas un droit, ils remplissent un devoir; ils ne jouissent pas d'une prérogative, ils s'acquittent d'un service. Le mot service, employé à désigner les fonctions publiques, a passé de l'Evangile dans toutes les langues des peuples chrétiens, où l'on dit le servicefaire son serviceservir, pour exprimer que l'on est occupé dans la magistrature ou dans l'armée. Quand Jésus-Christ dit à ses disciples: "Que le plus grand d'entre vous ne soit que le serviteur des autres; - quel est le plus grand de celui qui sert ou de celui qui est servi ?" Il ne fait que révéler le principe de toute société, ou plutôt de toute sociabilité, et nous apprendre que tout dans le gouvernement de l'Etat, pouvoir et ministère, se rapporte à l'utilité des sujets, comme tout dans la famille, se rapporte au soin des enfants: que les grands ne sont réellement que les serviteurs des petits, soit qu'ils les servent en jugeant leurs différends, en réprimant leurs passions, en défendant, les armes à la main, leurs propriétés, ou qu'ils les servent encore en instruisant leur ignorance, en redressant leurs erreurs, en aidant leur faiblesse: le pouvoir le plus éminent de la société chrétienne ne prend d'autre titre que serviteur des serviteurs; et si la vanité s'offense à ces distinctions, la raison ne saurait méconnaître les services."

Louis-Auguste, vicomte de Bonald: Considérations sur la noblesse.

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Pierre Dortiguier: le modèle iranien

27 Mars 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Politique

"Ce pays est plein de Dieu."

 

Comte Arthur de Gobineau, à propos de la Perse (Iran) où il fut premier secrétaire de la Légation de France.

Pierre Dortiguier est professeur de Philosophie et politologue.

 

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Pierre Dortiguier: le Roi et l'Ancien Régime

27 Mars 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #France, #Histoire, #Philosophie, #Politique

Pierre Dortiguier est professeur de Philosophie et politologue.

 

"Tant qu’une aristocratie pure, c’est-à-dire professant jusqu’à l’exaltation les dogmes nationaux, environne le trône, il est inébranlable, quand même la faiblesse ou l’erreur viendrait à s’y asseoir ; mais si le baronnage apostasie, il n’y a plus de salut pour le trône, quand même il porterait saint Louis ou Charlemagne ; ce qui est plus vrai en France qu’ailleurs. Par sa monstrueuse alliance avec le mauvais principe, pendant le dernier siècle, la noblesse française a tout perdu ; c’est à elle qu’il appartient de tout réparer. Sa destinée est sûre, pourvu qu’elle n’en doute pas, pourvu qu’elle soit bien persuadée de l’alliance naturelle, essentielle, nécessaire, française du sacerdoce et de la noblesse."

Cte Joseph de Maistre, Du pape (1817)

 

"Quand il vit que le gouvernement de Louis XVIII voulait encore balancer les partis, et se tenir comme indécis entre les catholiques et leurs adversaires, il n'augura pas bien de cette politique; il disait qu'un roi doit suivre la justice, et compter sur la protection du Ciel, sans craindre les conséquences."

Pierre de Clorivière. 

 

"Dans une société en révolution, le défaut, ou, pour parler plus exactement, l'absence de pouvoir légitime, constitue tout homme qui en reconnaît l'autorité Ministre du pouvoir pour combattre l'erreur par ses écrits, et même la tyrannie par ses armes, dès qu'il peut le faire avec probabilité de succès. C'était à tous de conserver la société, c'est à chacun à la rétablir. D'ailleurs, l'homme qui combat pour la vérité est défendu par elle, et il a pour lui ce qu'il y a de plus fort au monde. les partisans des bonnes et vieilles maximes remplissent donc le plus saint des devoirs en restant en insurrection permanente, au moins de pensées et d'actions privées, contre ce que les tyrans et leurs esclaves appellent la loi, et qui n'est autre chose que des opinions absurdes, ou atroces, qu'un petit nombre d'hommes pervers a imposées à un grand nombre d'hommes faibles."

Louis-Gabriel-Ambroise, vicomte de Bonald (1754-1840), Du pouvoir et du devoir dans la société.

 

"Le principe non pas simplement monarchique, mais dynastique, qui met le plus haut poste de l'État à l'abri des caprices et des ambitions, me paraissait, et me parait toujours, préférable à l'élection généralisée dans laquelle nous vivons depuis Danton et Bonaparte. L'exemple des monarchies du Nord (de l'Europe) m'a confirmé dans ce sentiment. "

Georges Dumézil, Entretiens avec Didier Eribon

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Alexandre Prokhanov : la mobilisation ou la mort (Club d'Izborsk, 26 mars 2020)

26 Mars 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Club d'Izborsk (Russie), #Politique, #Russie

Alexandre Prokhanov : la mobilisation ou la mort

26 mars 2020, 10h11

 

https://izborsk-club.ru/19009

 

 

Au cours des cinq premières années, en installant des usines géantes de défense en Ukraine, en Biélorussie, en Russie centrale, Staline avait un plan pour évacuer ces usines à l'est, au-delà de l'Oural, en cas d'attaque immédiate de l'ennemi. D'énormes terrains vagues ont été choisis pour ces usines, les premiers pieux ont été enfoncés, du matériel a été acheté à l'Ouest, les futurs travailleurs ont été formés dans des écoles professionnelles, et il y avait déjà un plan d'évacuation stratégique. Les voies ferrées sont posées, le nombre nécessaire de plates-formes et de wagons est préparé, des brigades sont sélectionnées pour démonter le matériel, le charger et l'envoyer vers l'est. Et là, à l'est, il y avait déjà des lieux équipés pour recevoir ces usines, qui n'avaient même pas encore été construites, réunir des équipes d'ouvriers, déterminer les sources de matières premières. L'évacuation de l'industrie la plus puissante vers l'est dans les premiers jours de la guerre a assuré la Victoire.

 

En 1941-1942, l'Armée rouge a perdu la moitié de ses effectifs, mais l'industrie de la défense a survécu et a fourni à l'armée des chars, des canons et des avions de combat. Le plan de mobilisation mis en œuvre dans l'industrie a fonctionné dans d'autres branches de la société soviétique. Des branches scientifiques ont également été prévues et des universités, des laboratoires ont été construits, des étudiants ont été recrutés pour de futures études. Les terres arables de Sibérie ont également été préparées en cas de perte des terres fertiles d'Ukraine, du Kouban, de Biélorussie. En outre, dans un pays pacifique, des groupes de combattants clandestins se sont formés dans les territoires menacés de saisie. Le compositeur Isaac Dunayevsky s'est également vu proposer d'écrire des chansons telles que "The wide country is my native". L'Union soviétique était un projet de mobilisation, était une organisation unique et énorme créée par un grand concepteur, une organisation qui était plus efficace et plus précise que celle d'Hitler.

 

Aujourd'hui, dans les conditions de la guerre bactériologique déclarée à toute l'humanité, la Chine fait preuve de merveilles de résilience. La population d'un milliard et demi d'habitants, toutes ses divisions - science, armée, médecine, organisations publiques - mènent de manière coordonnée et synchrone une tâche stratégique grandiose et mortelle qui sauve la Chine de la perdition. Pendant toutes ces décennies, la Chine a vécu dans les conditions d'un projet de mobilisation : un État puissant, un parti inébranlable qui est l'intellect de la nation, un régulateur de toutes les contradictions du pays. La planification stratégique, la capacité de mobilisation de l'immense population, la subordination des intérêts personnels, les caprices et les lubies d'un but et d'un objectif communs, et la confiance dans l'État permettent à la Chine de faire face à une terrible épidémie parmi d'autres nations non préparées à ce fléau, dominées par l'hédonisme, la consommation aveugle, la soif de plaisir, l'idée d'une liberté individuelle débridée et l'abandon de l'État.

 

La Russie a connu une épidémie de personnes démobilisées. La démobilisation est le mot qui peut décrire l'existence de la Russie post-soviétique. L'égoïsme individuel et collectif, les intérêts des citoyens individuels ou des groupes privilégiés qui sont placés au-dessus des intérêts de l'État et de la société dans son ensemble, la philosophie de la consommation, du plaisir, la recherche inlassable de nouveaux divertissements toujours plus nombreux, le rejet d'une culture mobilisatrice qui éveille chez l'homme la ténacité, le sacrifice pour la famille, pour la Patrie.

 

Pendant des décennies, la population russe a été délibérément malmenée par les principales chaînes de télévision, offrant au téléspectateur des images de délabrement, de chute et de destruction suprême. Brillants, incomparables, inimitables prêcheurs du nihilisme, de l'ironie, du ridicule et du renversement de tout ce qui était autrefois considéré comme précieux et inébranlable. Ksenia Sobchak ou Andrei Malakhov, qui ont créé une puissante industrie multicolore de décomposition et de désintégration, ont fait apparaître plusieurs générations de bourgeois démantelés, sales, nihilistes, pour qui l'État est, au mieux, une abstraction, mais plus souvent - l'ennemi, avec lequel il faut se battre et se battre constamment. La Russie a fait face à cette attaque universelle sans préparation, sans organisation. Nous pouvons voir comment cette organisation se construit sous nos yeux - en parties contradictoires, hâtives, séparées, et une partie nie l'autre, créant un mouvement absurde et turbulent de contradictions. Créer une organisation est un art supérieur, un type supérieur d'ingénierie sociale. Il est plus facile de construire des vaisseaux spatiaux pour aller sur Mars que de concevoir, concevoir une organisation capable de créer et de lancer de telles super-machines.

 

Poutine se réserve le droit de gouverner à vie, de ne pas remplir les comptes bancaires étrangers avec des pétrodollars. Ne pas poursuivre un jeu fascinant et sans égal sur la scène internationale, en équipant des joueurs habiles dans l'Ancien et le Nouveau Monde. Il consacrera son énergie à la création d'une organisation étatique dans laquelle il y aura un nouveau type de gestionnaire, différent des gouverneurs et ministres inutiles et inefficaces. La création de ces gestionnaires s'inscrit dans un nouveau projet de mobilisation.

 

Le projet de mobilisation n'est pas les fossés de tir de Butovo, ni les tibias qui nous ont été jetés par les opposants à la mobilisation, les partisans de l'hédonisme. La mobilisation est la création d'une telle organisation capable de répondre instantanément aux défis dans toutes ses parties : au centre et à la périphérie la plus éloignée. Synchroniser ces réactions, concentrer les ressources disponibles, toujours pauvres, sur les principales orientations du développement, planifier et opérer non seulement avec le pétrole, les systèmes bancaires ou le taux de change du rouble, mais aussi avec la culture, l'idéologie, où l'idée de l'État prend la première place. L'intelligence artificielle, pour la création de laquelle tant d'argent est permis, est impuissante s'il n'y a pas d'organisation. Seule une organisation équipée d'intelligence artificielle est capable d'obtenir de grands résultats en matière de développement. Cette même intelligence artificielle, lancée dans une société lâche remplie de chaos et de mauvaise énergie, conduira à une destruction catastrophique.

 

En entrant dans une bataille contre le coronavirus, des gens effrayés, non préparés, socialement disparates, nous sortirons de cette lutte, bien qu'avec de grandes pertes, mais un peuple qui a trouvé une organisation, créé un projet de mobilisation, sans lequel la Russie ne survivra pas parmi les défis historiques croissants, l'un plus sérieux que l'autre. Au cœur de l'organisation de la mobilisation de la Russie peut et doit se trouver l'idéologie du rêve russe.

 

La mobilisation ou la mort.

 

Alexander Prokhanov

 

Traduit du russe par Le Rouge et le Blanc

 

 

Alexander Prokhanov

http://zavtra.ru

Alexander Andreevich Prokhanov (né en 1938) - éminent écrivain, publiciste, homme politique et personnalité publique soviétique russe. Il est membre du secrétariat de l'Union des écrivains russes, rédacteur en chef du journal Zavtra. Président et l'un des fondateurs du Club d'Izborsk.

Alexandre Prokhanov : la mobilisation ou la mort (Club d'Izborsk, 26 mars 2020)
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Alexandre Douguine: l'ordre post-mondial (Club d'Izborsk, 23 mars 2020)

23 Mars 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Alexandre Douguine, #Club d'Izborsk (Russie), #Politique, #Opération Coronavirus, #Russie

Alexander Dugin : l'ordre post-mondial

23 mars 2020, 9h03

 

https://izborsk-club.ru/18994

 

La crise que traverse l'humanité avec la pandémie de Coronavirus a déjà pris une telle ampleur mondiale qu'un retour à la situation qui existait à la veille de l'épidémie est tout simplement impossible.

 

Si, en raison de certaines circonstances, la propagation du virus n'est pas radicalement arrêtée dans un délai d'un mois et demi ou de deux mois, tous les processus deviendront irréversibles et, du jour au lendemain, l'ordre mondial tout entier s'effondrera. L'histoire connaît des périodes similaires, qui ont été associées à des catastrophes mondiales, des guerres et des circonstances extraordinaires.

 

Si nous essayons d'envisager l'avenir à partir de la situation actuelle, avec toute l'incertitude et l'ouverture, nous pouvons encore identifier certains des scénarios ou des moments les plus probables.

 

1. La mondialisation s'est effondrée définitivement, rapidement et irrévocablement. Elle a longtemps montré des signes de crise, mais l'épidémie a simplement fait exploser tous ses grands axiomes : l'ouverture des frontières, la solidarité des sociétés, l'efficacité des institutions économiques existantes, et la compétence des élites dirigeantes face au problème des coronavirus. La mondialisation est tombée en tant qu'idéologie (libéralisme), économie (réseaux mondiaux), politique (direction des élites occidentales).

 

2. Une nouvelle architecture du monde post-globaliste (postlibéral) sera créée sur les décombres de la mondialisation.

 

Plus vite nous reconnaîtrons ce tournant particulier, plus nous serons prêts à faire face aux nouveaux défis. Cette situation est comparable aux derniers jours de l'URSS : la grande majorité de la classe dirigeante soviétique refusait même de penser à la possibilité d'une transition vers un nouveau modèle d'État, de gouvernance et d'idéologie, et seule une très petite minorité réalisait la nature fatale de la crise et se préparait à adopter un modèle alternatif. Mais dans un monde bipolaire, l'effondrement d'un des pôles a laissé l'autre. Et la décision a été de reconnaître sa victoire, de copier ses institutions et d'essayer de s'impliquer dans ses structures. C'est ce qui a donné la mondialisation des années 90 et le monde unipolaire qui s'est alors formé.

 

Aujourd'hui, c'est ce monde unipolaire qui s'effondre, qui a été reconnu (en termes d'idéologie, d'économie et d'ordre politique) par tous les grands acteurs mondiaux - dont la Chine, la Russie et tous les autres - pour toutes leurs tentatives de défendre l'indépendance et de gagner les meilleures conditions. Par conséquent, les élites dirigeantes sont confrontées à un problème plus complexe : le choix entre un modèle s'effondrant dans l'abîme et l'inconnu total, dans lequel rien ne peut servir de modèle ou de recette fiable pour construire l'avenir. On peut imaginer à quel point les élites dirigeantes s'accrocheront désespérément - plus encore qu'à la fin de l'ère soviétique - au mondialisme et à ses structures, même si tous ses mécanismes et instruments, ses institutions et ses structures semblent s'effondrer.

 

Par conséquent, le nombre de ceux qui peuvent plus ou moins librement naviguer dans le chaos croissant sera assez faible, même parmi les élites. Il est difficile d'imaginer comment la relation entre les mondialistes et les post-mondialistes va évoluer, mais il est déjà possible d'anticiper les principaux points de la réalité post-mondialiste en termes généraux.

 

1. Ce n'est pas une société ouverte qui est mise en avant, mais une société fermée. La souveraineté devient la valeur la plus élevée et la plus absolue. La bonté est déclarée comme étant le salut et le soutien de la vie d'un peuple concret dans un état concret. Le pouvoir ne sera légitime que s'il est capable de faire face à cette tâche : d'abord, sauver la vie des gens dans les conditions d'une pandémie et des processus catastrophiques qui l'accompagnent, et ensuite organiser une structure politique, économique et idéologique qui permette de défendre les intérêts de cette société fermée face aux autres. Cela n'implique pas nécessairement une guerre de tous avec tous, mais détermine en même temps, dans un premier temps, la priorité principale et absolue de ce pays et de ce peuple - tout d'abord. Et aucune autre considération idéologique ne peut l'emporter sur ce principe.

 

2. 2. une société fermée doit être autarcique. Cela signifie qu'elle doit être autosuffisante et indépendante des fournisseurs extérieurs en matière d'alimentation, de production industrielle, de système monétaire et financier et de pouvoir militaire avant tout. Tout cela deviendra bientôt les principales priorités dans la lutte contre l'épidémie, lorsque les États seront contraints de fermer (déjà fermés), mais dans le monde post-mondialiste, cet État deviendra permanent. Si les mondialistes y voient une mesure temporaire, les post-mondialistes devraient au contraire se préparer à ce qu'elle devienne une priorité stratégique.

 

3. L'autosuffisance en matière de survie, de ressources, d'économie et de politique doit être combinée avec une politique étrangère efficace où la stratégie d'alliance est au premier plan. Le plus important est d'avoir un nombre suffisant d'alliés stratégiquement et géopolitiquement importants qui, ensemble, forment un bloc potentiel capable de fournir à tous les participants une résistance efficace et une défense suffisamment fiable contre une probable agression étrangère. Il en va de même pour les liens économiques et financiers qui augmentent le volume des marchés disponibles, mais pas à l'échelle mondiale mais régionale.

 

4. Pour assurer la souveraineté et l'autonomie, il est important d'établir un contrôle sur les domaines dont dépend la souveraineté et la sécurité de chaque entité souveraine. Cela fait de certains processus d'intégration un impératif géopolitique. L'existence d'enclaves hostiles dans la proximité menaçante du territoire national (potentielle ou réelle) portera atteinte à la défense et à la sécurité. C'est pourquoi, dès les conditions de lutte contre l'épidémie, un certain modèle d'intégration doit être envisagé et défini.

 

Le monde post-mondialiste peut être imaginé sous la forme de plusieurs grands centres et d'un certain nombre de centres secondaires. Chaque grand pôle doit répondre aux exigences de l'autarcie. Ce serait l'analogue des empires traditionnels. Cela voudrait dire.. :

 

- un système vertical unique de gestion rigide (en situation de crise avec les pouvoirs dictatoriaux de la plus haute puissance) ;

 

- la pleine responsabilité de l'État et de ses institutions pour la vie et la santé des citoyens ;

 

- la prise en charge par l'État de la responsabilité de la fourniture de nourriture à sa population dans le cadre de frontières fermées, ce qui nécessite une agriculture développée ;

 

- l'introduction de la souveraineté monétaire, la monnaie nationale étant rattachée à la couverture en or ou en matières premières (c'est-à-dire à l'économie réelle) plutôt qu'au système de réserves mondiales ;

 

- assurer un taux de développement élevé de l'industrie nationale, suffisant pour concurrencer efficacement les autres États fermés (ce qui n'exclut pas la coopération, mais seulement lorsque le principe d'indépendance et d'autarcie industrielle n'en souffre pas) ;

 

- la création d'une industrie militaire efficace et des infrastructures scientifiques et de production nécessaires ;

 

- le contrôle et l'entretien du système de transport et de communication qui assure la communication entre les différents territoires de l'État.

 

Il est évident que pour réaliser des tâches aussi extraordinaires, il est nécessaire de

 

- une élite très particulière (classe politique post-mondialiste) et:

 

- Par conséquent, une idéologie étatique totalement nouvelle (le libéralisme et le mondialisme ne sont pas très adaptés à cela).

 

La classe politique devrait être recrutée parmi les cadres et les employés des institutions militaires.

 

L'idéologie doit refléter les caractéristiques historiques, culturelles et religieuses d'une société particulière et avoir une orientation futurologique - projection de l'identité civilisationnelle dans l'avenir.

 

Il est important de noter qu'une telle chose devra passer par presque tous les pays et blocs de pays modernes - et ceux qui sont complètement immergés dans la mondialisation et ceux qui ont essayé de s'en tenir à l'écart.

 

À cet égard, il faut partir du principe que de tels processus feront des États-Unis l'un des acteurs les plus importants du monde, ce qui modifiera en même temps son contenu - de la citadelle de la mondialisation à une puissance et à la défense de ses seuls intérêts de puissance mondiale autocratique. Les conditions préalables à une telle transformation sont déjà contenues en partie dans le programme de Donald Trump, et la lutte contre les pandémies et les états d'urgence acquerra des caractéristiques encore plus distinctes.

 

Certaines puissances européennes sont également prêtes à suivre la même voie - jusqu'à présent, dans le cadre de mesures d'urgence - aujourd'hui la France et l'Allemagne. À mesure que la crise s'aggrave et s'allonge, ces processus se rapprocheront de plus en plus des contours que nous avons tracés.

 

La Chine est relativement prête pour un tel revirement, idéologiquement et politiquement, en tant qu'État centralisé dur avec une verticale de pouvoir prononcée. La Chine perd beaucoup avec l'effondrement de la mondialisation, qu'elle a réussi à mettre au service de ses intérêts nationaux, mais en général, elle a toujours mis l'accent sur l'autarcie, qu'elle n'a pas négligée même en période d'ouverture maximale.

 

Il existe des conditions préalables à une telle évolution post-mondialiste en Iran, au Pakistan et en partie en Turquie, qui pourraient devenir les pôles du monde islamique.

 

L'Inde, qui renoue rapidement avec son identité nationale, a commencé à rétablir activement les liens avec les pays amis de la région dans le contexte de la pandémie, en se préparant à de nouveaux processus.

 

La Russie présente également un certain nombre d'aspects positifs dans ces conditions de départ :

- La politique de renforcement de la souveraineté menée par Poutine au cours des deux dernières décennies ;

 

- l'existence de capacités militaires sérieuses ;

 

- des précédents historiques d'autarcie totale ou relative ;

 

- traditions d'indépendance idéologique et politique ;

 

- des identités nationales et religieuses fortes ;

 

- la reconnaissance par la majorité de la légitimité du modèle de gouvernance centraliste et paternaliste.

 

Cependant, l'élite dirigeante existante, qui s'est formée à la fin de l'ère soviétique et dans la période post-soviétique, ne relève pas du tout le défi du temps, étant l'héritière de l'ordre mondial bipolaire et unipolaire (mondialiste) et de la pensée qui s'y rattache. Sur le plan économique, financier, idéologique et technologique, la Russie est trop étroitement liée à la structure mondialiste, ce qui la rend, à bien des égards, non préparée à affronter efficacement l'épidémie - si elle passe d'une urgence à court terme à la création d'un nouvel ordre mondial - et irréversiblement post-globaliste. Ces élites partagent une idéologie libérale et fondent leurs activités dans une certaine mesure sur des structures transnationales - vente de ressources, délocalisation de l'industrie, dépendance à l'égard des biens et produits étrangers, inclusion dans le système financier mondial avec la reconnaissance du dollar comme monnaie de réserve, etc. Ni par leurs compétences, ni par leur vision du monde, ni par leur culture politique et administrative, cette élite est capable d'assurer la transition vers le nouvel État. Cependant, cet état de fait est commun à l'écrasante majorité des pays, où la mondialisation et le libéralisme ont été considérés jusqu'à récemment comme des dogmes indestructibles et irréfutables. Et dans ce cas, la Russie a une chance de changer cet état de fait, en préparant l'État et la société à entrer dans le nouvel ordre post-mondialiste.

 

Alexander Dugin

http://dugin.ru

Alexander Gelievich Dugin (né en 1962) - éminent philosophe, écrivain, éditeur, personnalité publique et politique russe. Docteur en sciences politiques. Professeur de l'Université d'État de Moscou. Leader du Mouvement international eurasien. Membre permanent du Club d'Izborsk.

 

Traduit du russe par Le Rouge et le Blanc

Alexandre Douguine: l'ordre post-mondial (Club d'Izborsk, 23 mars 2020)
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Valery Korovin: Le coronavirus a mis une croix sur le projet mondialiste (Club d'Izborsk, 22 mars 2020)

22 Mars 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Club d'Izborsk (Russie), #Opération Coronavirus, #Politique, #Russie

Valery Korovin: Le coronavirus a mis une croix sur le projet mondialiste.

 

22 mars 2020, 10:37.

 

https://izborsk-club.ru/18992

 

 

Le monde ne sera plus le même après l'épidémie de coronavirus. Le projet mondialiste s'effondre déjà, et les contours du monde multipolaire vont commencer à se dessiner. Valery Korovin, membre du Club d'Izborsk et directeur du Centre d'Expertise Géopolitique, s'en est entretenu avec l'Agence de presse fédérale.

 

 

"Les conséquences de la pandémie sont devenues irréversibles pour le projet mondialiste", a-t-il déclaré. - Le virus a divisé les pays par des frontières réelles et physiques et a révélé l'existence de graves problèmes fondamentaux du projet globliste, dont le principal était qu'aucune "unité de l'humanité", aucune solidarité de pays et de peuples ne sont observés. Au contraire, les pays sont séparés les uns des autres et cessent toute communication et interaction physique, y compris économique et industrielle".

 

Selon l'expert, l'exemple le plus frappant est la fermeture des frontières entre la France et l'Allemagne.

 

"Ces deux pays sont les locomotives du projet "Europe unie"", a rappelé M. Korovin. - Il découle clairement de ce qui se passe qu'il n'y a pas d'"Europe unique", car il n'y a pas de consolidation même entre les principaux piliers de l'UE. Que dire de tous les autres pays après cela... Les pays d'Europe occidentale sont maintenant isolés de l'Europe de l'Est avec une certaine arrogance !

 

En fait, l'isolement est total, ce qui met fin une fois pour toutes au projet mondialiste.

 

"Après une telle aliénation entre les pays et les peuples, il n'y a pas de "monde unique" dont on puisse parler. En fait, chacun est pour soi. Chaque pays est laissé à lui-même pour faire face à ses propres défis. Il n'y a pas d'institution supranationale qui puisse prendre en charge le développement de stratégies mondiales, d'approches consolidées et de prise de décision au profit de tous les pays et de tous les peuples", a expliqué M. Korovin.

 

Ainsi, selon l'interlocuteur du FAS, le coronavirus est devenu un "moment de vérité" pour l'humanité, éliminant complètement le projet mondialiste, séparant les Etats à l'intérieur de leurs frontières. Les principaux problèmes auxquels les pays sont confrontés aujourd'hui sont la nécessité d'assurer la sécurité économique, la sécurité alimentaire, les fonctions de défense en cas d'attaques de l'extérieur, si la situation s'aggrave, ainsi que l'approvisionnement des citoyens en médicaments.

 

"L'autarcie, la capacité de subvenir à ses besoins, est un indicateur de la subjectivité et de la souveraineté d'un État", a-t-il souligné. - Les pays qui n'en seraient pas capables devraient rejoindre les plus grands, ce qui entraînerait la formation de nouveaux blocs civilisationnels. Ainsi, il y aura les contours du futur monde multipolaire, où non pas des pays individuels, mais des blocs d'États auront les caractéristiques souveraines et autarciques nécessaires pour survivre dans le nouveau monde après le coronavirus.

 

Quant à la Russie et à sa capacité à assurer sa subjectivité et sa souveraineté, la sécurité alimentaire et des médicaments, selon l'interlocuteur du FAS, notre pays est le plus prêt pour cela.

 

"En outre, la Russie est plus résistante au stress que, disons, les États-Unis, où les gens achètent tout ce qu'ils peuvent, y compris des armes avec lesquelles ils vont apparemment défendre leurs réserves de papier toilette", affirme ironiquement le directeur de la CEE.

 

Korovin est convaincu que dans la situation actuelle, la Russie devrait se mobiliser et prendre des mesures pour renforcer réellement son statut d'État, sa subjectivité, principalement géopolitique, ainsi que sa souveraineté et son autoritarisme.

 

"Il est nécessaire d'entamer la construction mobilisatrice du bloc eurasiatique, en réunissant autour de lui les pays qui sont évidemment incapables de survivre seuls dans l'agiotage coronarien", a noté le membre du Club d'Izborsk. - Et peu importe si cette "menace" est réelle. En conséquence, la Russie devrait sortir de cette situation comme un gagnant, rétablissant l'influence mondiale et devenant l'un des principaux, sinon le principal acteur mondial, qui déterminera le destin de l'humanité à égalité avec les autres blocs de civilisation".

 

Korovin a également attiré l'attention sur le fait que c'est en Russie que l'on trouve le moins de cas d'infection par des coronavirus, dont la perniciosité est très contestée.

 

"Un peu plus de 10 000 morts de décembre à aujourd'hui - un penny, le babil d'un enfant comparé à de nombreuses autres épidémies", a-t-il déclaré.

 

De ce qui se passe, il conclut qu'en fait, nous ne sommes pas confrontés à une menace réelle associée à un grand nombre d'infectés et de morts, mais à une hystérie médiatique, qui est alimentée par un groupe encore indéfini de conspirateurs, résolvant ainsi certains problèmes complexes.

 

"Nous parlons d'une opération psychologique d'information, dont les conséquences n'ont pas été entièrement calculées par un groupe d'élite qui en est à l'origine", estime-t-il.

 

En conclusion de la conversation, l'interlocuteur du FAS a rappelé qu'en 2015, un des magazines américains avait publié un article mentionnant un virus porté par des chauves-souris. Ce virus, ont noté les auteurs, est capable de muter et devient dangereux pour l’homme.

 

Valery Korovin a précisé que tout cela était présenté comme une réalisation de la science militaire américaine. Selon lui, c'est une confirmation indirecte que l'apparition du coronavirus est due à l'homme et a été prédéterminée par les programmes militaires américains.

 

"Qui parmi les élites américaines a inspiré l'émergence de COVID-19 - sur cette question peut être argumenté et polarisé, étant donné la présence d'une sérieuse confrontation au sein de l'élite des États-Unis", a-t-il conclu.

 

Traduit du russe par Le Rouge et le Blanc.

 

 

Valery Korovin


http://korovin.org


Valery M. Korovin (né en 1977) - politologue russe, journaliste, personnalité publique. Directeur du Centre d'expertise géopolitique, chef adjoint du Centre d'études conservatrices de la Faculté de sociologie de l'Université d'État de Moscou, membre du Comité eurasien, chef adjoint du Mouvement eurasien international, rédacteur en chef du portail d'information et d'analyse "Eurasia" (http://evrazia.org). Membre permanent du Club d'Izborsk. 

Valery Korovin: Le coronavirus a mis une croix sur le projet mondialiste (Club d'Izborsk, 22 mars 2020)
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