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Rouge et Blanc, ou le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

George Orwell: « Quelques réflexions sur le crapaud ordinaire »

11 Novembre 2016 , Rédigé par POC

George Orwell: « Quelques réflexions sur le crapaud ordinaire »

« Je pense que c’est en conservant notre amour enfantin pour les arbres, les poissons, les papillons, les crapauds etc., écrivait-il par exemple dans ses "Réflexions sur le crapaud ordinaire" (imaginez la stupeur des lecteurs de gauche découvrant cet article en 1945 !), que l’on rend un peu plus probable la possibilité d’un avenir paisible et décent.» Sentiment philosophique et poétique dont il ne se départira jamais (les dernières années de sa vie, sur l’île de Jura, en témoignent particulièrement) et que Simon Leys résumait admirablement en rappelant que pour Orwell, «dans l’ordre normal des priorités, il faudrait quand même que le frivole et l’éternel passent avant le politique.»

Jean-Claude Michéa

http://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20140830.OBS7682/simon-leys-le-fleau-des-ideologues.htm

 

George Orwell

Quelques réflexions
sur le crapaud ordinaire

(Article paru le 12 avril 1946 dans Tribune, Londres,
traduit à Bordeaux, l’hiver 2016, par un ami de Bartleby.)

(...)

"Quoi qu’il en soit, le printemps est là, même au centre de Londres, et ils ne peuvent vous empêcher d’en jouir. Voilà bien une réflexion satisfaisante. Combien de fois suis-je resté à regarder l’accouplement des crapauds, ou deux lièvres se livrant à un combat de boxe dans les pousses de maïs, en pensant à tous ces personnages haut placés qui m’empêcheraient d’en profiter s’ils le pouvaient. Mais heureusement, ils en sont incapables. Tant que vous n’êtes pas vraiment malades, affamés, terrorisés, emmurés dans une prison ou dans un camp de vacances, le printemps demeure le printemps. Les bombes atomiques s’amassent dans les usines, les policiers rôdent à travers les villes, les haut-parleurs déversent des flots de mensonges, mais la Terre tourne encore autour du Soleil. Et ni les dictateurs ni les bureaucrates, bien qu’ils désapprouvent profondément cela, n’ont aucun pouvoir d’y mettre un terme."

GeorgeOrwell

Lisez la suite sur le blog Les Amis de Bartleby: https://lesamisdebartleby.wordpress.com/2016/01/21/george-orwell-quelques-reflexions-sur-le-crapaud-ordinaire/

Ce putois avait sans doute voulu manger ce crapaud écrasé par une auto sur une route de la forêt de Rambouillet, dans les Yvelines. Il aura subi le même sort. Stupides, arrogantes, égoïstes, aveugles, puantes, bruyantes, meurtrières, les autos sont le symbole de ce qu'il y a de plus mauvais dans l'homme. C'est la nature qui en fait les frais. Photo: Pierre-Olivier Combelles

Ce putois avait sans doute voulu manger ce crapaud écrasé par une auto sur une route de la forêt de Rambouillet, dans les Yvelines. Il aura subi le même sort. Stupides, arrogantes, égoïstes, aveugles, puantes, bruyantes, meurtrières, les autos sont le symbole de ce qu'il y a de plus mauvais dans l'homme. C'est la nature qui en fait les frais. Photo: Pierre-Olivier Combelles

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Jean-Claude Michéa nous parle de Simon Leys...

11 Novembre 2016 , Rédigé par POC

Le philosophe Jean-Claude Michéa, auteur d’«Impasse Adam Smith», s’exprime pour la première fois après la mort de Simon Leys, survenue le 11 août dernier. A ses yeux, celui-ci restera comme «le plus grand essayiste de langue française des cinquante dernières années», d’une importance intellectuelle et politique égale à celle d’Orwell et Pasolini. Entretien exclusif pour «le Nouvel Observateur».

Le Nouvel Observateur L’œuvre de Simon Leys fut l’une de vos grandes sources d’inspiration. En quelle année et avec quel livre l’avez-vous découvert?

Jean-Claude Michéa J'ai lu «Les Habits neufs du président Mao» en 1975, autrement dit au moment précis où je commençais à m’immerger dans les écrits de Guy Debord et de l’Internationale  situationniste. On oublie trop souvent, en effet, que cet ouvrage iconoclaste a d’abord été publié en 1971 dans le cadre de la Bibliothèque asiatique de René Viénet (ce dernier - l’une des figures les plus fascinantes de l’IS - ayant lui-même été expulsé de Chine maoïste quelques années auparavant). Il se présentait donc surtout, à l’origine, comme une confirmation empirique des remarquables intuitions  formulées par Guy Debord, dès 1967, dans «Le Point d’explosion de l’idéologie en Chine».

Simon Leys a, du reste, toujours tenu à reconnaître le rôle décisif que René Viénet avait ainsi joué dans son propre parcours intellectuel. «Sans lui, écrivait-il par exemple dans une lettre de 2003 à Pierre Boncenne, je n’aurais probablement jamais rien publié ; on pourrait dire assez littéralement que c’est Viénet qui m’a inventé.» Notons, au passage, que cette  décision de démystifier la «Grande Révolution Culturelle Prolétarienne» - alors même que le culte de Mao battait son plein dans la presse française officielle de l’époque - ne devait absolument rien, chez Simon Leys, aux contraintes universitaires du Publish or Perish. Elle s’était en réalité imposée à lui, un jour de 1967, lorsqu’il avait découvert avec effroi un journaliste chinois en train d’agoniser devant sa porte (lui-même résidait alors à Hong-Kong) après avoir été atrocement torturé par les nervis de Mao.

Depuis lors, je n’ai évidemment jamais cessé de lire avec passion, ouvrage après ouvrage, celui que je considère toujours comme le plus grand essayiste de langue française de ces cinquante dernières années. Par son indépendance d’esprit et son intransigeance morale absolue (sans même parler de sa connaissance inégalée de l’histoire et de la culture chinoises), l’œuvre de Simon Leys se situe clairement, en effet, au même niveau d’importance philosophique et politique que celle d’un Pasolini, d’un Orwell ou d’un Liu Xiaobo.

(...)

Lisez la suite de l'entretien de Jean-Claude Michéa avec Aude Lancelin:

http://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20140830.OBS7682/simon-leys-le-fleau-des-ideologues.html

Mort de Simon Leys, le sinologue qui a vu la Chine sombrer dans la barbarie, par David Caviglioli:

http://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20140811.OBS6054/mort-de-simon-leys-le-sinologue-qui-a-vu-la-chine-sombrer.html

La dernière demeure de George Orwell:

http://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20130123.OBS6321/la-derniere-demeure-de-george-orwell.html

Au bout d'un long sentier de plusieurs miles, on l’aperçoit enfin. Elle surplombe la baie. On ne regrette pas sa peine. Le ciel est une récompense. L’océan se présente juste comme il faut, découpé, par des collines qui le surplombent. Un peintre, Edward Hopper peut-être, semble avoir arrangé à sa convenance ce rapport entre le vert de la lande, le bleu de la mer, le gris et le mauve des nuages. Une maison en prise directe avec le spectacle de la nature est un théâtre sans commune mesure.
Sur un fond de silence et de solitude, on perçoit le bruissement de la mer. La ferme est seule en contrebas, plus seule encore que je ne l’imaginais d’après les lettres et les descriptions. Enfin Barnhill est sous mes yeux.

George Orwell

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Ce qui m’intéresse, mon domaine de prédilection, c’est la littérature et la peinture chinoises. Quand j’écrivais sur la politique chinoise contemporaine, je ne faisais qu’énoncer l’évidence, ce que tout le monde sait. Mais ça a pu, à cette époque, déranger quelques idiots ici et là – ce qui, de toute manière, n’a eu aucune importance.

Simon Leys.

Vous devez faire partie de l’intelligentsia pour écrire des choses pareilles; nul homme ordinaire ne saurait être aussi stupide.

George Orwell

Dans l’ordre normal des priorités, il faudrait quand même que le frivole et l’éternel passent avant le politique.

George Orwell

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The Most Radical Conservative Regime: Bolivia under Evo Morales (James Petras, 2013)

8 Novembre 2016 , Rédigé par POC

Introduction: Significant changes in Latin America have mystified writers, journalists, academics and policy-makers who purport to comment on developments in Latin America. The case of Bolivia and two term President Evo Morales (2006 – 2014) is illustrative of the utter confusion in political labelling.

(...)

The Morales regime has successfully imposed a political economic model which has generated an unprecedented decade of political and social stability and a growth rate between 4% and 6%. He has secured joint ventures and investments from over fifty of the biggest multi-national corporations and is in good standing with the international financial organizations. Morales has received financial aid from both leftist (Venezuela) and rightist regimes (European Union). The Morales regime has sec ured an ever increasing percentage of votes, over the past decade, ensuring the continuity of policies, personnel, institutions and the class structure. Morales has successfully co-opted formerly militant trade unionists and peasant leaders, through radical rhetoric, stipends and subsidies. He has successfully converted them into “guardians of the status quo”. He has converted Santa Cruz oligarchs into political allies. Morales has isolated and stigmatized dissident peasant organizations and environmental groups protesting infrastructure and agro-mining projects devastating the environment as “tools of imperialism”. Even as he invites imperial MNC to take over natural resources.

Morales has been a master, without peer in Latin America, at justifying orthodox, reactionary policies with radical rhetoric. In defense of extractive capitalist depredation he cites Pachamama the Indian goddess of the Mother Earth;in defence of the exploitation of child labor he claims work inculcates social consciousness and contributes to family income. He provides a ‘bonus’ for school children while more than a third are out of school slaving at below minimum wage jobs (and achieving a “social conscience”). He provides a minimum pension that does not even cover basic survival living while he boasts of budget surpluses, a stable currency and the addition of billions annually to foreign reserves. He speaks to anti-imperialism yet embraces their neo-liberal economic orthodoxy. He describes his regime as a “government of workers and the poor” while his economic and social policies favor the top10%.

Evo Morales has secured a political-economic formula which has succeeded in gaining the support of the left and right, Fidel Castro and the IMF, the Santa Cruz agro-oligarchy and the Indian peasant coca farmers. He has defeated US destabilization and intervention by expelling AID and the DEA and strengthened the capitalist state and increased capitalist profits.

The Morales model of ‘radical conservatism’ is probably not for export to other ruling classes in Latin America. After all how many Indian presidents with a mass following and orthodox economic policies are there in the world? How many leaders can proclaim a “plurinational decentralized state” and centralize political power and economic decision-making in the hands of a small mestizo technocratic elite?

There is no doubt that Evo Morales is an exceptional leader, his multi-faceted politics reflect his genius as a political manipulator. He is not a social revolutionary or even a consequential social reformer. His regime is certainly not a government of workers and the poor. But Evo Morales is Bolivia’s most successful democratic capitalist ruler and he is still expanding his electoral base. The question is how long the “other 50%” will swallow his political chicanery.?

James Petras

Article complet: http://petras.lahaine.org/?p=1968

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Pluralities of Governance in the Russian Arctic by Florian Stammler and Aytalina Ivanova

8 Novembre 2016 , Rédigé par POC

Under what pretext can oil, natural gas, coal, gold, and diamonds be extracted from under the permafrost on indigenous reindeer pastures or hunting and fishing grounds? Like most nation-states, Russia passed federal legislation that authorizes extractivism, a pattern of domination that has been brought to bear on the indigenous people who live off of these lands. Despite the existence of an ostensibly unified legal system, indigenous people and extractive industry engage with the land’s resources very differently. Comparing plural regulatory regimes can help us to understand the process of domination that Stephen Reyna and Andrea Behrends (2011) identify as a key determinant of conflict around resource extraction. The social life of the law within each region is entangled with local legal traditions, worldviews, and practices of deference to local authorities. Through anthropological analysis, we demonstrate how indigenous regulatory systems, hierarchies, and governmentalities shape the social life of extractive industries in the Russian Arctic, even though federal law in principle applies identically to Russia’s remotest corners.

(...)

Lisez ici la suite de l'article: https://culanth.org/fieldsights/937-pluralities-of-governance-in-the-russian-arctic

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"Souvent par amour, mais toujours par gentillesse..."

2 Novembre 2016 , Rédigé par POC

A Carodie, trop popaa malgré elle

P.O.C.

"Souvent par amour, mais toujours par gentillesse..."
"Souvent par amour, mais toujours par gentillesse..."
"Souvent par amour, mais toujours par gentillesse..."
"Souvent par amour, mais toujours par gentillesse..."
"Souvent par amour, mais toujours par gentillesse..."
"Souvent par amour, mais toujours par gentillesse..."
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Erri De Luca: La Parole contraire

1 Novembre 2016 , Rédigé par POC

"Pour avoir déclaré que la ligne Turin-Lyon est une entreprise « inutile et nuisible », que le sabotage est la seule alternative, puisque toutes les négociations ont échouées, Erri De Luca est poursuivi par la justice italienne pour incitation au sabotage.

Dans La Parole contraire, l’auteur italien revient sur ses engagements, depuis la lecture d’« Hommage à la Catalogne », de Georges Orwell, qui éveilla sa conscience politique dans une Italie où les journaux de gauche lançaient une souscription pour fournir des armes à la résistance chilienne après le coup d’État du 11 septembre 1973. Autre époque !

Erri De Luca revendique la liberté de parole, le droit de mauvais augure, le droit de parole contraire.

La société privée Lyon Turin Ferroviaire [1], qui a porté plainte co ntre l’écrivain, bénéfice d’une aide exceptionnelle de l’État italien. Un département judiciaire composé de 4 magistrats a été spécialement créé pour inculper les militants les plus actifs.

Contre ce qu’il considère comme un abus de pouvoir, un acte de censure, Erri De Luca ne décolère pas. Face à une procédure injuste, il rappelle que Rouget de Lisle attend toujours sa convocation pour avoir écrit les paroles de La Marseillaise. Dans une langue remarquable, il affirme sa détermination à rester lui-même, dans ses engagements, prêt à en assumer les conséquences.

Bref, efficace et fort."

Compte-rendu de lecture initialement publié sur le blog Bibliothèque Farhenheit 451 et proposé à Reporterre par son auteur.

Lisez sur REPORTERRE l'entretien d'Erri De Luca avec Olivier Bonnel:

https://reporterre.net/Erri-De-Luca-Le-capitalisme-s-est-affranchi-du-souci-de-l-utilite

Extrait:

L’Italie, un pays féodal ?

Aujourd’hui, les décisions sont prises par une oligarchie, mais qui n’est pas éclairée ni intéressée par le bien commun. Elle s’intéresse seulement à gaspiller l’argent public au service d’intérêts privés. C’est encore pire qu’au Moyen-Âge, parce qu’à l’époque, on construisait des châteaux pour se défendre, maintenant, on les construit pour les laisser à l’abandon. En Italie, des centaines de chantiers sont inachevés et des centaines d’autres achevés, mais inutilisés. Le capitalisme s’est aujourd’hui affranchi du souci de l’utilité !


Quand avez-vous senti ce basculement en Italie ?

Dans les années 1990, le pays a connu une dérive « économiciste », un délire de l’enrichissement et c’est pour cela que les Italiens ont élu pour vingt ans l’homme le plus riche du pays, Silvio Berlusconi, à la tête du gouvernement. Dans le même temps, le principal opposant, Romano Prodi, était professeur d’économie, tandis que le président de la République, Ciampi, était ancien gouverneur de la Banque d’Italie. Les premières mesures de Berlusconi ont été de déréguler l’économie. C’est à ce moment-là que l’État est devenu une agence qui, au lieu d’appliquer le droit, dispense des services. La santé n’est plus un droit, c’est un service, et si vous ne pouvez pas payer, tant pis pour vous. De plus en plus d’Italiens ne vont pas voir de médecin, car ils n’ont pas les moyens.

 

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