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"Bill Gates continue le travail de Monsanto", dit Vandana Shiva à France 24
OGM: Semences de destruction: l'arme de la faim
Par Luc Reynaert
F. W. Engdahl examine ici un deuxième instrument (après le pétrole) extrêmement important de la tentative de contrôler le monde: l'alimentation. Il cadre cette tentative dans un plus grand projet concocté par une oligarchie mondiale: contrôler la démographie mondiale et même implémenter des politiques franchement eugéniques.
L'élite mondiale avait créé une industrie agroalimentaire transnationale afin d'ouvrir de nouveaux marchés pour les produits énergétiques (engrais pétrochimiques). A son tour, cette agro-industrie a mis au point une arme plus efficace pour contrôler l'alimentation dans le monde: des organismes génétiquement modifiés (OGM), créant ainsi avec leurs brevets un oligopole mondial constitué de 4 sociétés.
L'évaluation des risques
Les données sur le risque des OGM restent la plupart du temps cachées derrière le voile de «renseignements commerciaux confidentiels». Cependant, certaines expériences sur des rats ont montré que les OGM pourraient être responsables d'une taille inférieure du foie, du caeur, et aussi du cerveau. Un autre risque est la réduction de la diversité génétique végétale (monocultures). Un mensonge flagrant a été leur affirmation que l'utilisation d'OGM conduirait à une moindre utilisation d'herbicides ; alors qu'en fait, plus d'herbicides sont nécessaires pour combattre des mauvaises herbes plus résistantes aux herbicides utilisés.
Esclaves des semences
Certains agriculteurs sont devenus totalement dépendants de l'oligopole. Chaque année, ils doivent payer une redevance pour l'utilisation des OGM, car il est interdit de réutiliser les semences de l'année précédente. Comme il est devenu extrêmement difficile, même avec une armée importante d'inspecteurs, de contrôler cette `réutilisation', des technologies plus efficaces ont été développés: des plantes `Terminateur', qui `se suicident' après une saison de récolte ou du `maïs contraceptif' basé sur des gènes d'anticorps féminins.
Actuellement, des recherches ont ete entamées pour breveter des semences de porcs et de taureaux.
Objectif
Un des objectifs de l'élite mondiale est la réduction drastique de la population mondiale (l'auteur utilise le terme de `génocide') par le contrôle du processus reproductif humain. Les OGM font partie de cette stratégie. Comme un membre de l'armée a déclaré: à base d'OGM, les armes biologiques sont `des armes de destruction massive' pas chères et efficaces.
F. William Engdahl a écrit un livre qui donne froid dans le dos: une lecture incontournable pour tous ceux qui s'intéressent à l'avenir de l'humanité.
Editeur: Jean-Cyrille Godefroy (2008).
4e de couverture:
Ce livre montre comment une puissante élite américaine est en passe de contrôler les bases même de la survie de l'humanité : le pain quotidien." Contrôlez l'alimentation, et vous contrôlerez les peuples " déclarait Kissinger au milieu des années soixante-dix. C'est ce qui est en train d'être accompli. Au-delà des controverses scientifiques sur les bienfaits ou les dangers des OGM, William Engdahl retrace la saga du projet malthusien défendu par de puissants intérêts privés qui, dès les années trente, visaient au contrôle des populations, et qui se trouvent à l'origine de la diffusion et de la prolifération des OGM. A coups de pressions politiques, de fraudes et de mensonges, ces intérêts sont maintenant à une ou deux décennies d'atteindre une complète hégémonie sur les capacités nourricières de la planète. " Semences de destruction " mène le lecteur au cœur du pouvoir américain, dans les laboratoires où sont expérimentées les semences génétiquement modifiées et brevetées, derrière les portes soigneusement verrouillées des conseils d'administration de Monsanto et d'autres multinationales qui contrôlent le monde à l'égal des compagnies pétrolières. La crise alimentaire qui ravage le tiers-monde sera-t-elle pour ces géants aux ambitions sans limite l'occasion d'imposer partout les semences OGM brevetées? Si ce livre se lit comme un roman noir, c'est qu'il en est un.
https://www.payot.ch/Detail/ogm__semences_de_destruction-f_william_engdahl-9782865532049?cId=0
"This skillfully researched book focuses on how a small socio-political American elite seeks to establish its control over the very basis of human survival, the provision of our daily bread. Control the food and you control the people. This is no ordinary book about the perils of GMO. Engdahl takes the reader inside the corridors of power, into the backrooms of the science labs, behind closed doors in the corporate boardrooms. The author reveals a World of profit-driven political intrigue, government corruption and coercion, where genetic manipulation and the patenting of life forms are used to gain worldwide control over food production. The book is an eye-opener, a must-read for all those committed to the causes of social justice and World peace."
https://www.amazon.com/Seeds-Destruction-Hidden-Genetic-Manipulation/dp/0973714727
Nire aitaren etxea / La casa de mi padre (Gabriel Aresti, 1963)
NIRE AITAREN ETXEA
Gabriel Aresti , 1963
Nire aitaren etxea
defendituko dut.
Otsoen kontra,
sikatearen kontra,
lukurreriaren kontra,
justiziaren kontra,
defenditu
eginen dut
nire aitaren etxea.
Galduko ditut
aziendak,
soloak,
pinudiak;
galduko ditut
korrituak,
errentak,
interesak,
baina nire aitaren etxea defendituko dut.
Harmak kenduko dizkidate,
eta eskuarekin defendituko dut
nire aitaren etxea;
eskuak ebakiko dizkidate,
eta besoarekin defendituko dut
nire aitaren etxea;
besorik gabe,
sorbaldik gabe,
bularrik gabe
utziko naute,
eta arimarekin defendituko dut
nire aitaren etxea.
Ni hilen naiz,
nire arima galduko da,
nire askazia galduko da,
baina nire aitaren etxeak
iraunen du
zutik.
LA CASA DE MI PADRE
Gabriel Aresti , 1963
Defenderé
la casa de mi padre.
Contra los lobos,
contra la sequía,
contra la usura,
contra la justicia,
defenderé
la casa
de mi padre.
Perderé
los ganados,
los huertos,
los pinares;
perderé
los intereses,
las rentas,
los dividendos,
pero defenderé la casa de mi padre.
Me quitarán las armas
y con las manos defenderé
la casa de mi padre;
me cortarán las manos
y con los brazos defenderé
la casa de mi padre;
me dejarán
sin brazos,
sin hombros
y sin pechos,
y con el alma defenderé
la casa de mi padre.
Me moriré,
se perderá mi alma,
se perderá mi prole,
pero la casa de mi padre
seguirá
en pie.
Traducción: Gabriel Aresti
Versión original: NIRE AITAREN ETXEA
Gabriel Aresti (1933-1975)
Nació en el seno de una familia patriota no-vascoparlante, en Bilbao. A los catorce años comenzó a estudiar el euskara por su cuenta, leyendo a los clásicos en la biblioteca municipal y escuchando a los improvisadores. Su poesía evolucionó del simbolismo de su juventud a la crítica social de su madurez, ejerciendo una enorme influencia en la juventud de los años 60 y 70. Su Harri eta Herri (Piedra y Pueblo, 1964) es el libro fundacional de la moderna poesía civil vasca. Criticó, polemizó, rompió con el mito del vasco creyente, se declaró abiertamente de izquierdas, renovó también la canción y el teatro... Su muerte, coincidiendo con el fin del franquismo, cierra un ciclo de la literatura vasca.
Source: http://basquepoetry.eus/?i=poemak-es&b=1375
Merci à Kristina Peña Olano, du pays basque espagnol, qui m'a fait connaître ce poème.
POC.
Et pour en savoir plus sur Etxea, la maison basque, consultez l'article d'André Desmartis dans ce numéro (p 74 et suivantes) du Naturaliste canadien où j'avais également publié une étude sur les fruits sauvages de la Basse Côte-Nord du Québec: http://www.provancher.org/Naturaliste_Canadien_120-2_ETE_1996.pdf
Source: aticle de André Desmartis dans Le Naturaliste Canadien: http://www.provancher.org/Naturaliste_Canadien_120-2_ETE_1996.pdf
L'ethno-musicologue Raphaël Parejo-Coudert m'informe que le dernier berger basque biscayen du Mont Gorbea (Gorbeia en basque), est mort avant-hier, le 14 janvier 2018 :
http://m.deia.com/2018/01/15/sociedad/obituarios/agur-jose-larrinaga-zubiaur
C'est peut-être le signe que le temps est maintenant venu de replanter ou de laisser repousser les forêts dans les montagnes du pays basque, Euskal Herria, les vraies forêts, les forêts naturelles, pour que reviennent les animaux et les plantes sauvages, le Basajaun et les Laminak.
Il est temps en effet de reconstruire Etxea, la Maison du Père, la vraie, celle qui n'est pas un repaire de marchands et de brigands, la Grande Maison des Hommes et de la Nature, la Maison Cosmique dont nous faisons tous partie, corps et esprit, et dans laquelle nous devons vivre ensemble en harmonie.
Pierre-Olivier Combelles
Pyrénées : la forêt efface peu à peu les paysages formés par l'Homme: http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2011/10/06/pyrenees-le-recul-de-l-humain,214355.php
"La campagne française comble de joie l’économiste impénitent. Richesse de la terre, incomparable fécondité du sol, et surtout admirable et minutieuse culture du terrain, qui ne laisse pas se perdre le plus petit recoin.
Ce spectacle m’accable. Malgré la beauté et la diversité dont la nature a doté ces paysages, l’homme a su leur imposer une monotonie énervante.
Les rectangles implacables des différentes cultures se succèdent docilement et s’étendent jusqu’à l’horizon. Les arbres alignés se cachent les uns derrière les autres, à égale distance, et font défiler leurs rangs au passage de l’automobile, avec un geste précis et mécanique de gymnaste. Si, tout à coup, nous trouvons un petit bois, il n’est pas difficile de deviner quel rôle pratique remplit cet apparent morceau de liberté oublié sur un sol soumis. Et les vignobles, les vignobles aux mystiques sarments, qui ont fini par envahir le paysage de leur sévérité industrielle.
Bientôt nous éprouvons le désir d’une pièce de terre stérile et libre, d’une terre préservée du labeur humain.
Cette campagne française fait pitié. Terre soumise et servile.
Nature que l’homme a asservie. Sol dompté, incapable de se révolter, plus semblable à une usine alimentaire qu’à la campagne rustique et sacrée que l’homme habitait jadis.
La richesse de la Pomone mythique se transforme en un immense entrepôt de grains et de légumes. La campagne de France n’est pas un jardin, c’est un potager.
Devant ce gigantesque déploiement d’aliments, je ne rêve que de landes stériles, de pitons glacés, de la tiède forêt de mes rivières andines.
Je ne sais d’où me vient cette répulsion. Sobriété innée, goût d’une certaine austérité janséniste, ou modération inévitable d’un ressortissant de pays pauvre? Ah! vieux terrains marécageux de Port-Royal, friches de Castille, ah! mes âpres collines.
Ce que la campagne française met en évidence, c’est la victoire définitive du paysan.
La tâche entreprise le 4 août 1789 et qu’illuminent de leurs feux symboliques les archives féodales incendiées, est enfin accomplie.
Terre entièrement cultivée, dans ses vallées et sur ses coteaux, sur les rives de ses fleuves, dans les étroits jardins de ses maisons comme dans ses vastes plaines, terre sur laquelle veille un immense amour paysan pour le sol qui le nourrit et le fait vivre. Ces lourdes moissons, ces feuillages lustrés, ces pampres qui préparent les grossesses de l’automne, sont l’effort implacable de millions de vies avides et laborieuses. Des vies qui, du matin au soir, travaillent sans relâche le sol qui enfin leur appartient et que plus rien ne protège de leur convoitise séculaire.
Un immense peuple d’insectes s’est répandu sur le sol de la France. Sa sueur le féconde et l’enrichit.
Ces champs exhalent comme la vapeur de la sueur paysanne.
Sur ces terres lumineuses, sur ces horizons doux et purs, sur la lente et molle courbe de ses collines, sur ce paysage d’intelligence et de grâce, de discrétion et de lucidité, règne une démocratie paysanne."
Nicolás Gómez Dávila (Cajicá, Colombie, le 18 mai 1913 - Bogotá, le 17 mai 1994)
http://pocombelles.over-blog.com/page-5215767.html
Nicolás Gómez Dávila o la irreverencia de la inteligencia. Escrito por Damián Pachón Soto. Le Monde Diplomatique - Edition Colombie:
Entretien avec Iñaki Gil de San Vicente
(...)
-So, where will we find the light at the end of the tunnel regarding this subject?
-There are a couple of things which I believe are important at an antibodies level: one of them is the content of Euskera as non commercialized tongue and on the other hand, the content of the Basque paganism. There is Basque pagan culture subjacent to the figure of Mari (Note: Mari or Maddi is the main numen of the pre Christian Basque mythology), of the Basque traditions, of resistance to all the Christian submissive mentalities, that we must reclaim, and in part, the introduction of so many young men and women to the liberation struggle has to do with this paganism, with figures and icons that existed before private property. A debate of recuperation of the Basque culture which doesn’t consider the connections previous to the medieval and capitalist property, will lead to nowhere, it will be a waste of time. It is about reconstructing a community-based culture that guides through the overcoming of private property and patriarchy, starting with primary spaces, with the gaztexes (juvenile social centers), with the liberated polisexual spaces, with the recuperation of the communes. For the daily struggle.
(...)
Dr. Mary E. White, an australian paleo-botanist specialist of Gondwana
Une fougère fossile du Carbonifère inférieur, probablement "Nothorhacopteris cf. kellaybelensis, d'âge Mississipien supérieur (ou même Pennsylvanien inférieur, à mon avis), typique du Groupe Ambo" (communication personelle de M. Thierry Sempéré, géologue de l"IRD, 2017), que j'ai trouvée an 1997 dans la puna de la région du lac Junin, dans les Hautes Andes du Pérou vers 4200 m d'altitude.
ARTICLE EN CONSTRUCTION
https://brettdolsenphotography.wordpress.com/2013/11/03/dr-mary-e-white/
Mary White grew up in Southern Rhodesia (what is now Zimbabwe) and attended the University of Cape Town where the subject of her Masters Degree thesis in Botany was Palaeobotanical. It was supervised by Professor Alex du Toit, a 'father' of Continental Drift, and from this chance association a lifetime's interest in Gondwana and its environments and biota has evolved. After University, an interest in systematic botany in Africa, travelling and living in the wilds with their geologist husband and young children, provided more background to understanding southern floras.
The White family came to Australia in 1955 and from 1956 until the 1980s Mary White was a consultant to the Bureau of Mineral Resources in Canberra, reporting on field collections of plant fossils and producing 55 BMR Records. She also worked part-time as a consultant to mining companies, while raising five children. As a Research Associate of the Australian Museum in Sydney since 1975 she has curated at the plant fossil collections, establishing a fully documented research collection of 12,000 specimens and writing scientific papers on her discoveries in the collection. This work showed her that there was no book which presented the big, interdisciplinary, picture of the evolution of a continent and its flora through time, and inspired The Greening of Gondwana. (First published in 1986 by Reed Books; Third Edition, published by Kangaroo Press/Simon & Schuster, in June 1998)
Since 1984, Mary White has been a full-time writer and lecturer, presenting her interests in the prehistoric world and the evolution of the Australian continent and its biota to the enjoyment of everyone interested.
The Nature of Hidden Worlds and Time in Our Hands, on the fossil record and semi-precious gemstones, (and four children's books) followed The Greening of Gondwana. An account of how Australia became the driest vegetated continent, After the Greening, The Browning of Australia was published by Kangaroo press in 1994 and won the Eureka Prize. (The Nature of Hidden Worlds has been released as Reading the Rocks -- Kangaroo press 1999 and Time in Our Hands is to be re-released in 2001) Listen ... Our Land is Crying, on the Australian environment, its problems and solutions, followed in September 1997. Its companion volume Running Down - Water in a Changing Land -- was launched on the 23rd of October 2000 by Dr Graham Harris, Chief of CSIRO Land and Water. It covers palaeodrainages; ancient river systems; what our rivers were like at the time of European settlement, and how they are today, groundwater and all aspects of Australia's most precious resource. Listen and Running Down explain how the geological history of the continent pre-determined many of the problems that European-style land and water use have caused.
The Greening of Gondwana, After the Greening, Listen and Running Down form a four part saga, a background to understanding why much of our current land and water use is unsustainable. Another book -- on the Biosphere; bacterial origins for life; symbiosis; the microbiology of soils; and how Australian ecosystems function -- is in preparation.
Macquarie University granted Mary White a Doctor of Science degree in recognition of her contributions to science through her books in 1995. The Queensland University of Technology granted her the degree of Doctor of the University on the 20th September 1999. She received the Riversleigh medal 'for excellence in promoting understanding of Australian prehistory' in December 1999. Running Down was short-listed for the Eureka Prize in 2001.
Source: https://population.org.au/about/people/dr-mary-white
Souvenir du printemps dernier
Platanthera chlorantha (Orchidaceae), entre St Benoît et la D 906. Photo: Pierre-Olivier Combelles, mai 2016.
Comme Linné l'avait compris et démontré*, la botanique est une science amoureuse. A un certain degré, elle devient poésie.
Pierre-Olivier Combelles
* Carl von Linné: Voyage en Laponie https://www.ladifference.fr/media/feuilleteuse/extrait-978-2-7291-1412-1.pdf
Cet article est une republication. Source: http://pocombelles.over-blog.com/2016/06/les-belles-de-mai-la-platanthere-platanthera-chlorantha-orchidaceae.html
Le Peuple de l'Herbe
A présent laissez-moi, je vais seul.
Je sortirai, car j'ai affaire: un insecte
m'attend pour traiter. Je me fais joie
du gros oeil à facettes: anguleux,
imprévu, comme le fruit du cyprès.
Ou bien j'ai une alliance avec les pierres
veinées-bleu: et vous me laissez également,
assis, dans l'amitié de mes genoux.
Saint-John Perse, Éloges (1908)
Le Peuple de l'Herbe se soucie-t-il des hommes ? Les connaît-il seulement ? Rien n'est moins sûr. Tout nous porte à penser qu'ils n'existent pas pour eux dans l'espace de leur courte vie (courte pour nous, longue pour eux), pas plus que les milliards d'autres espèces animales et végétales qui peuplent la Terre n'existent pour les hommes, surtout pour cette majorité de nos congénères déracinés qui vivent aujourd'hui enfermés dans les mégapoles, les trains, les autos et les avions. Cette pensée nous libère du poids écrasant de notre responsabilité d'êtres prétentieux, insatiables et destructeurs.
Pierre-Olivier Combelles
Photos de l'auteur. Appareil: Fujifilm X100T. Certaines images sont recadrées. Clicquez dessus pour les agrandir.
Sur le même sujet, par le même auteur et sur le même blog:
Misumena vatia, une araignée en kimono dans une orchidée
Orchis bouc (Himantoglossum hircinum, Orchidaceae) sur un talus. Elle doit son nom inattendu, moins à la forme de ses fleurs qu'à son fort parfum rappelant celui de l'animal. Photo: Pierre-Olivier Combelles (Forêt de Rambouillet, juin 2016)
L'araignée-crabe Misumena vatia (Thomisidae) à l'affût sur un labelle d'orchis bouc. Photo: Pierre-Olivier Combelles (Forêt de Rambouillet, juin 2016)
Une petite araignée (Araniella cucurbitina ?) enveloppe sa proie sur un Orchis bouc (Himantoglossum hircinum). Photo: Pierre-Olivier Combelles (Forêt de Rambouillet, juin 2016)
Le Dermestidae Oedemera nobilis sur une marguerite. Photo: Pierre-Olivier Combelles (Forêt de Rambouillet, juin 2016)
Le longicorne Rutpela maculata sur une marguerite. Photo: Pierre-Olivier Combelles (Forêt de Rambouillet, juin 2016)
Libellule (Libellula quadrimaculata ?) sur une marguerite. Photo: Pierre-Olivier Combelles (Forêt de Rambouillet, juin 2016)
Vulcain (Vanessa atalanta) aux ailes usées, posé sur une appétissante (pour lui !) crotte de chien au milieu du chemin entre un champ et la forêt. Photo: Pierre-Olivier Combelles (Forêt de Rambouillet, juin 2016)
Un Flambé (Iphiclides podalirius) vient de naître sur une haie, encore tout engourdi. En Asie, le Papillon est le symbole de l'amour éternel, de la joie et aussi de la transformation, comme celle de l'âme qui quitte le corps après la mort. En grec, le même terme "psyché" désigne à la fois l'âme et le papillon. Photo: Pierre-Olivier Combelles (Forêt de Rambouillet, juin 2016)
XXXVI
Beau papillon près du sol
à l'attentive nature
montrant les enluminures
de son livre se vol.
Un autre se ferme au bord
de la fleur qu'on respire:-
ce n'est pas le moment de lire.
Et tant d'autres encor,
de menus bleus, s'éparpillent,
flottants et voletants,
comme de bleues brindilles
d'une lettre d'amour au vent,
d'une lettre déchirée
qu'on était en train de faire
pendant que la destinataire
hésitait à l'entrée.
Rainer Maria Rilke, Les Quatrains Valaisans
Gallimard, N.R.F., 1926.
Les Belles de Mai: la Platanthère (Platanthera chlorantha, Orchidaceae)
Comme Linné l'avait compris et démontré*, la botanique est une science amoureuse. A un certain degré, elle devient poésie.
Pierre-Olivier Combelles
* Carl von Linné: Voyage en Laponie https://www.ladifference.fr/media/feuilleteuse/extrait-978-2-7291-1412-1.pdf
La timidité des branches des arbres
Le botaniste tropicaliste Francis Hallé, spécialiste de l'architecture des arbres, parle de la "timidité" des arbres: une faculté mystérieuse qui leur permet de ne pas mélanger et heurter leurs canopées (Plaidoyer pour l'arbre, Actes sud, (2005) 2012, p. 40). Mais il ne parle pas de la "timidité" de l'arbre lui-même, dont les branches, rameaux et ramilles, évitent de se toucher, comme on peut le constater sur ces photos d'un chêne rouvre d'Ile-de-France au commencement du Printemps. Dans sa ramure pourtant extrêmement fournie, toutes les branches, depuis le tronc jusqu'à la plus fine extrémité des dernières ramilles, s'évitent délicatement en se contournant par le haut, par le bas, ou latéralement.
Charité bien ordonnée commence par soi-même.
On se prend à rêver de la politesse des arbres.
Pierre-Olivier Combelles
Planter des forêts de châtaigniers en France à la place des monocultures de blé, de colza ou de maïs ?
"Durant des siècles, la châtaigne, rôtie ou bouillie, a été la nourriture hivernale de base des pays pauvres, principalement en Limousin, où l'on appelait le Châtaignier l'"arbre à pain". Dans les Cévennes, la "biroulade", qui consistait à manger des châtaignes rôties en les accompagnant de bons coups de vin, 'etait l'occasion d'une soirée passée entre voisins."
Jacques Brosse, Les arbres de France (Plon, 1987): Le châtaignier (p.55).
Les Gaulois étaient un peuple forestier. La culture et la consommation des céréales se développa avec la romanisation, au détriment des aliments provenant de la chasse et de la cueillette. Bien que l'aire naturelle du châtaignier soit méridionale et qu'il se soit répandu en France avec la vigne, on peut donc penser que les châtaignes étaient un aliment important des Gaulois avant et après la Conquête, là où on les trouvait.
Par leurs grandes qualités nutritives et gustatives, les châtaignes pourraient remplacer en partie ou même en grande partie la farine issue des céréales cultivées aujourd'hui dans les immenses monocultures industrielles et chimiques qui détruisent l'environnement et nuisent à notre santé.
Transformer ces monocultures nuisibles en forêts naturelles* de châtaigniers bénéfiques pour l'homme, pour le climat, les sols et la "biodiversité" présenterait d'infinis avantages. Pour notre agrément aussi: il vaut mieux se promener dans une forêt que dans un champ de blé de la Beauce! Et quant au bois de châtaignier, c'est comme chacun sait un excellent matériau de construction et combustible.
P.O.C.
* C'est à dire des forêts où domine le châtaignier, mais avec les autres espèces végétales (et animales) qui lui sont naturellement associées.
La conservation des châtaignes
"Les châtaignes peuvent être consommées fraîches, dès qu’elles sont tombées de l'arbre. Il est possible de les conserver 3 à 4 fois plus longtemps en les faisant tremper dans l'eau pendant 5 à 9 jours immédiatement après le ramassage, de façon à détruire les éventuels parasites et leurs œufs. Les fruits restés plusieurs jours au contact de la terre sont particulièrement susceptibles d’être infestés et impropres à la consommation4,5.
Aussitôt après le ramassage, on immerge totalement les châtaignes dans une cuve remplie d’eau, et, après brassage des châtaignes, on élimine tout ce qui flotte. Ce sont des fruits véreux ou déjà pourris, car les fruits sains, plus denses, ne flottent pas.
Ce trempage tue par asphyxie les larves parasites, comme celles du carpocapse et du balanin. Il induit également une modification chimique de la chair de l’amande qui lui confère une forte résistance à la pourriture. Par ailleurs, les châtaignes traitées par trempage restent longtemps bien hydratées et résistantes à la dessiccation.
Le trempage doit durer au moins 5 jours (idéalement, 9 jours6), et l’eau doit être renouvelée quotidiennement. Les châtaignes doivent être remuées chaque jour, et les fruits noirs ou mous, qui remontent à la surface, doivent être éliminés. Ils étaient déjà pourris avant le trempage.
Après le trempage, les châtaignes sont étalées sur un plancher pour le ressuyage pendant 8 à 10 jours dans un endroit bien ventilé. Le séchage est terminé quand les châtaignes restent sèches au début du jour, sans traces de condensation nocturne. On peut alors les stocker dans un local frais et aéré (pas dans une cave) puis les remuer de temps en temps pour les aérer."
Source: Wikipedia https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2taigne
Pour en savoir plus sur l'histoire et les usages du châtaignier: http://www.chataignes-alpes-provence.fr/
Jeune châtaignier en fleur, comme un feu d'artifice ou un bouquet d'étoiles parfumées. Photo: Pierre-Olivier Combelles