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Rouge et Blanc, ou le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

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Rivarol: Quand on vit dans un temps...

6 Avril 2024 , Rédigé par Rouge et Blanc, d'argent à la fasce de gueules Publié dans #France, #Lettres, #Révolution française, #Rivarol

Rivarol: Quand on vit dans un temps...
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Christophe-Paulin de la Poix de Fréminville (Chevalier de Fréminville): La révolution de Saint-Domingue , le système constitutionnel et le gouvernement représentatif

30 Mars 2024 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #France, #Saint-Domingue, #Haïti, #Fréminville, #Histoire, #Mer, #Politique, #Légitimisme, #Monarchie, #Révolution française

Christophe-Paulin de la Poix de Fréminville (Chevalier de Fréminville)- (24 janvier 1787, Ivry-sur-Seine - 12 janvier 1848, Brest)

Christophe-Paulin de la Poix de Fréminville (Chevalier de Fréminville)- (24 janvier 1787, Ivry-sur-Seine - 12 janvier 1848, Brest)

Christophe-Paulin de la Poix de Fréminville (Chevalier de Fréminville): La révolution de Saint-Domingue , le système constitutionnel et le gouvernement représentatif

"Les causes  de la révolution de Saint-Domingue, l'histoire de ses différens procédés et de ses calamités inouïes qui depuis tant d'années pèsent sur cette terre malheureuse sont  des choses peu connues de la plupart des Français et surtout des Français d'aujourd'huy. On croit généralement que la promulgation du décret qui proclamait la liberté des Noirs en 1790 fut la cause de leur révolte et des désastres qui s'ensuivirent; c'est une grande erreur. Ce sont les Blancs, ce sont les colons eux-mêmes, qui ont fait la révolution de Saint-Domingue, ou plutôt c'est l'établissement du système constitutionnel, du gouvernement représentatif dans cette isle, qui y a tout renversé, tout détruit. La métropole s'écroulait par l'effet de ce système fatal avec lequel aucun état ne pourra jamais subsister (1), comment avec ses éléments incohérens une colonie eût-elle pu se soutenir ?

(1): Nous disons qu'aucun état ne pourra avoir de durée ni de continuation avec un gouvernement représentatif parce que le pouvoir divisé en est  par cela même affaibli au point de n'avoir plus la force de faire respecter ni exécuter les lois; parce que ce mode de gouvernement met sans cesse en jeu mille intérêts différents et opposés, réveille l'esprit de parti, ranime toutes les haines, fomente toutes les espèces de dissensions, met en présence tous les partis et au milieu de leur lutte plus ou moins sanglante, l'État périt et s'écroule. (Note de l'auteur)."

In: Jean Merrien, Un certain Chevalier de Fréminville - 1787-1848 - Marin, naturaliste, "antiquaire", légitimiste et romantique... le tout à la folie. Éditions Maritimes et d'Outremer, 17, rue Jacob, Paris 6e, 1970. Chapitre III: À Saint-Domingue, l'expédition Leclerc. Paragraphe: La vraie révolution de Saint-Domingue, pp. 72-73.

Christophe-Paulin de la Poix de Fréminville (Chevalier de Fréminville): La révolution de Saint-Domingue , le système constitutionnel et le gouvernement représentatif
Christophe-Paulin de la Poix de Fréminville (Chevalier de Fréminville): La révolution de Saint-Domingue , le système constitutionnel et le gouvernement représentatif
Aquarelle du Chevalier de Fréminville (Guadeloupe)

Aquarelle du Chevalier de Fréminville (Guadeloupe)

Christophe-Paulin de la Poix de Fréminville (Chevalier de Fréminville): La révolution de Saint-Domingue , le système constitutionnel et le gouvernement représentatif
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Flavien Bertran de Balanda: Louis de Bonald et la question du divorce, de la rédaction du Code civil à la loi du 8 mai 1816

9 Mars 2024 , Rédigé par Rouge et Blanc Publié dans #France, #Bonald, #Philosophie, #Révolution française, #Société

Louis-Gabriel-Ambroise, vicomte de Bonald (1754-1840). Portrait par Julien Léopold Boilly.

Louis-Gabriel-Ambroise, vicomte de Bonald (1754-1840). Portrait par Julien Léopold Boilly.

Flavien Bertran de Balanda: Louis de Bonald et la question du divorce, de la rédaction du Code civil à la loi du 8 mai 1816
La décapitation de Louis XVI a été le symbole de la décapitation de la société traditionnelle française dominée par Dieu, par son représentant politique: le roi et par son représentant social: le père de famille. Or le père, l'homme ("vir", en latin, qui a donné l'adjectif "viril"), c'est le guerrier, le défenseur, le protecteur.

La décapitation de Louis XVI a été le symbole de la décapitation de la société traditionnelle française dominée par Dieu, par son représentant politique: le roi et par son représentant social: le père de famille. Or le père, l'homme ("vir", en latin, qui a donné l'adjectif "viril"), c'est le guerrier, le défenseur, le protecteur.

Source et texte de l'article (téléchargeable):

https://www.cairn.info/revue-histoire-economie-et-societe-2017-3-page-72.htm

Flavien Bertran de Balanda: Louis de Bonald et la question du divorce, de la rédaction du Code civil à la loi du 8 mai 1816
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Igor Chafarévitch: le Petit Peuple et le Grand Peuple

5 Mars 2024 , Rédigé par Rouge et Blanc Publié dans #Augustin Cochin, #Igor Schafarevich, #Politique, #Philosophie, #Société, #Révolution française

"Chaque période de crise dans la vie d'un peuple voit apparaître un "Petit Peuple" porteur d'une idéologie* diamétralement opposée à celle de la majorité. Tous les éléments organiques de la structure sociale, les racines spirituelles d'une nation, sa tradition politique, ses principes moraux, son mode de vie original, tout cela est rejeté en bloc et traité comme un ramassis d'âneries, de préjugés grotesques et malpropres destinés à être élagués sans compromis. N'ayant plus de liens spirituels avec son peuple d'origine, cette petite "élite" considère celui-ci comme un matériau: le travail sur ce matériau n'est plus qu'une question d'ordre TECHNIQUE sans rapport avec la moindre norme morale, dénuée de toute sympathie (le verbe grec sunpathéo signifie littéralement "souffrir avec" NdT**), de toute pitié. Cochin*** fait observer que cette vision du monde trouve son expression dans le symbole fondamental du mouvement maçonnique (qui a joué un rôle important dans la préparation de la Révolution Française): la constitution du Temple, où les individus ne sont que des pierres que l'on assemble mécaniquement en suivant le plan des "architectes"".

Igor Chafarévitch, La Russophobie, Éditions Chapitre Douze SER, 1993, pp. 142-143.

 

* NDLR: L'analyste politique Jean-Maxime Corneille donne cette définition de l'idéologie, constituée de ces trois éléments: 1) construction d’idées artificielle 2) qui a prétention à remplacer la réalité 3) mais qui aboutit à la destruction de ceux qui l’endossent.

https://www.youtube.com/watch?v=Zm-6kzDtlCI

** NDLR: σύν + πάσχω. En Latin : cumpatior (cum + patior), venant du grec : patior → pasko.

*** NDLR: Augustin Cochin (1876-1916): historien français, auteur de: "Les sociétés de pensée et la démocratie moderne" et "La Révolution et la libre pensée".

Igor Chafarévitch: le Petit Peuple et le Grand Peuple
Igor Chafarévitch: le Petit Peuple et le Grand Peuple
Igor Chafarévitch: le Petit Peuple et le Grand Peuple
Igor Chafarévitch: le Petit Peuple et le Grand Peuple

Ce qu'on appelle "Démocratie" n'est donc pas le gouvernement du Grand Peuple pour le Grand Peuple mais celui du Petit Peuple pour le Petit Peuple et contre le Grand Peuple.

Spectacle de clôture des J. O. de Londres (2012): un Phénix s'élève de la Terre en flammes.

Spectacle de clôture des J. O. de Londres (2012): un Phénix s'élève de la Terre en flammes.

Notre-Dame de Paris en flammes (15-16 avril 2019)

Notre-Dame de Paris en flammes (15-16 avril 2019)

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21 janvier (1793) 2024: Je me souviens

21 Janvier 2024 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #France, #Monarchie, #Louis XVI, #Histoire, #Mgr Gaume, #Révolution française

Pierre-Olivier Combelles devant le tableau de Gustave Alaux (Théâtre Montansier à Versailles) représentant Louis XVI et la famille royale en gondole sur le Grand Canal de Versailles, avec le château à l'arrière-plan, éclairé par les rayons rougeâtres du soleil COUCHANT et recouvert par de grands nuages d'ORAGE. Photo: Denis Gliksman (fils du navigateur Alain Gliksman, décédé récemment).

Pierre-Olivier Combelles devant le tableau de Gustave Alaux (Théâtre Montansier à Versailles) représentant Louis XVI et la famille royale en gondole sur le Grand Canal de Versailles, avec le château à l'arrière-plan, éclairé par les rayons rougeâtres du soleil COUCHANT et recouvert par de grands nuages d'ORAGE. Photo: Denis Gliksman (fils du navigateur Alain Gliksman, décédé récemment).

 

"En coupant la tête au Roi, on a fait de la France un cadavre."

Rivarol

 

"La France est devenue souterraine."

S.A.R. Mgr. Sixte-Henri de Bourbon-Parme

21 janvier (1793) 2024: Je me souviens
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In memorian Louise-Marie de France, vénérable Mère Thérèse de Saint-Augustin

29 Décembre 2023 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Mère Thérèse de saint-Augustin, #Louise-Marie de France, #France, #Monarchie, #Catholicisme, #Christianisme, #Révolution française

Louise-Marie de France (1737–1787), dite Madame Louise, fille de Louis XV, en robe de cour tenant une corbeille de fleurs

Louise-Marie de France (1737–1787), dite Madame Louise, fille de Louis XV, en robe de cour tenant une corbeille de fleurs

Louise-Marie de France, née le 15 juillet 1737 à Versailles et morte le 23 décembre 1787 à Saint-Denis,  était la plus jeune des enfants de Louis XV et de Marie Leszczyńska. Elle entra au Carmel en 1770 sous le nom de Thérèse de Saint-Augustin, et y prit la charge de maîtresse des novices puis d'économe. Elle fut élue prieure à trois reprises. Décédée en 1787, par empoisonnement, quelques mois avant la Révolution, elle fut déclarée vénérable en 1873.

Citations:

- « Tout ce qui ne vient pas de Dieu ne saurait être bon et les scrupules ne sont pas de lui. Faisons-nous non une conscience large, mais une conscience paisible. »(Mère Thérèse de Saint-Augustin, conseils à ses novices).

« Toutes mes sœurs ont plus sacrifié à Dieu que moi, car elles lui ont fait le sacrifice de leur liberté, au lieu que j’étais esclave à la Cour, et mes chaînes, pour être plus brillantes, n’en étaient pas moins des chaînes. »

« Ma fille, lorsque nous avons quelque chose de plus pénible à soutenir qu’à l’ordinaire, soit du genre de vie que nous avons embrassé, soit de l’influence des saisons, souvenons-nous de ce que Jésus-Christ a souffert pour nous ; représentons-nous ce poids immense de gloire auquel il veut nous faire participer, et dont la comparaison, avec le poids le plus lourd que nous ayons à supporter dans ce monde, est si propre à le faire disparaître.»

https://fr.wikipedia.org/wiki/Louise_de_France

Mère Thérèse de Saint-Augustin, huile sur toile, vers 1771.

Mère Thérèse de Saint-Augustin, huile sur toile, vers 1771.

Vénérable Mère de Saint-Augustin, priez pour la France !

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Le Solitaire : Jansénisme et révolution de Yves Amiot. Une critique par Eric Elliès.

17 Mai 2023 , Rédigé par Rouge et Blanc Publié dans #Yves Amiot, #Port-Royal des Champs, #Jansénisme, #Révolution française, #Lettres, #France

Le Solitaire : Jansénisme et révolution de Yves Amiot. Une critique par Eric Elliès.
Un roman historique, singulier et remarquable, sur la Révolution française et sur l'impossibilité de concilier les idéaux humanistes et les réalités de la nature humaine

par Eric Elliès (20 mai 2016)

Ce court roman est bien plus qu'un roman historique. D’une grande densité, ciselé dans une écriture impeccable à la fois sobre et minutieuse, il brosse un portrait saisissant de la Révolution française et ouvre une perspective originale, voire iconoclaste, sur les soubresauts de la Terreur. Yves Amiot immerge le lecteur dans les pensées du narrateur (un vieux sage janséniste, ancien officier des armées du Roi, qui assiste en témoin au déchaînement des passions humaines puis devient peu à peu acteur des évènements) et parvient, par son indéniable talent d’écriture, à pleinement faire ressentir la complexité, la violence et l’idéalisme d’une époque troublée, où les hommes sont dépassés par le flux des forces qu’ils ont mis en branle… Le récit, rigoureusement construit et découpé en une quinzaine de courts chapitres obéissant aux règles d’unité de lieu et d’action, se lit d’une traite.

Plusieurs de ces chapitres sont le prétexte de descriptions saisissantes (notamment celles des ruines de l'abbaye de Port-Royal, que le Roi s’est évertué à araser après la condamnation de l’ordre, et de l’émissaire de Robespierre, jeune homme pétri d’idéal qui sent que la réalité se dérobe sous lui) et de dialogues, à la fois érudits et vivants, sur les conflits théologiques et philosophiques qui ont déchiré l’Eglise et la société française. Pour le narrateur, et peut-être pour l’auteur tant son récit est chargé d’un souffle de conviction, l’Eglise, sous l’influence des jésuites, s’est compromise avec le temporel et, en voulant adapter les exigences de la religion aux faiblesses humaines, a trahi la pureté des enseignements du Christ et fait le jeu du diable en rendant tolérables, puis acceptables, les passions viciées profondément enfouies dans le cœur humain. Dès lors que la recherche du bonheur terrestre a été érigée en finalité (quête illusoire et sans fin puisque le bonheur absolu ne peut exister dans une vie mortelle) en supplantant la recherche de la Grâce divine, la société ne pouvait que se déliter en libérant, sous le masque d’idéaux humanistes qui ont dupé leurs prosélytes sincères (Rousseau, Voltaire, etc.), un égoïsme et une violence exacerbés puisqu’avait sauté le seul verrou qui pouvait les contenir. Le narrateur, qui conserve une rancune tenace envers les jésuites, affirme à de nombreuses reprises que les jansénistes ont été calomniés puis détruits pour avoir rappelés l’Eglise et les hommes à leurs vrais devoirs et avoir démontré, par l’exemple de leur vertu et de leur sagesse aimante, que la société s’était fourvoyée. Néanmoins, le narrateur, qui s’est installé en Vendée et est recherché par les deux camps qui veulent l’utiliser comme intermédiaire pour négocier avec le camp ennemi, n’est pas un être aigri ou désespéré : il accepte avec sérénité les épreuves de l’époque et œuvre de son mieux pour pacifier les hommes, à ses yeux tous fautifs à divers degrés.

Le cœur du récit est d’ailleurs constitué d’une intrigue visant à tenter de rapprocher républicains et vendéens pour mettre fin aux exactions qui ont fini par écoeurer tous les partis. Le dénouement de l’intrigue dresse en creux (avec un chapitre très habilement elliptique) un portrait singulier de Robespierre, homme d’exception à l’âme ardente mais d’une grande lassitude, qui cherche à retrouver Dieu dans l’Etre suprême et la paix de l’âme dans l’acceptation de sa mort…

Le style de l’auteur, comme il sied à son personnage principal, est d’une élégance austère et ressuscite l’esprit de Port-Royal, en portant sur la Révolution française un regard intransigeant (très clairement à contre-courant des tendances actuelles) dont l’acuité pourrait éclairer l’époque contemporaine, notamment en ces temps d’agitation où certains voudraient ressusciter la lutte de classe et hisser le clivage « patron/ouvrier » au niveau des anciens étendards révolutionnaires. Le narrateur (Puizeau) évoque ainsi auprès de son ami Duplessis, un ancien officier des armées de Vendée, son entretien avec Robespierre : Une révolution est en fleuve en crue et ce fleuve charrie bien du limon, bien des épaves et aussi bien des cadavres. Il arrive que celui qu’il entraîne dans son courant, alors qu’il s’est imaginé un temps le maîtriser, s’aperçoive qu’il en est devenu le jouet. Il prend alors horreur de lui-même. C'est l'heure que Dieu attend pour le ramener à lui. La grâce chemine souvent sans que nul n'en perçoive la trace. Saint-Augustin l'a dit et je le lui ai dit : "Autre chose est d'apercevoir du haut d'un roc sauvage la patrie de la paix sans trouver le chemin qui y mène, autre chose est d'entrer en possession de la véritable route"

Source: https://critiqueslibres.com/i.php/vcrit/48295

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In Memoriam Marie Anne Charlotte de Corday d'Armont, fleur de la noblesse française (27 juillet 1768 - 17 juillet 1793)

8 Mars 2023 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Marie Anne Charlotte de Corday d'Armont, #Catholicisme, #France, #Histoire, #Monarchie, #Noblesse, #Révolution française

 

Marie Anne Charlotte de Corday d'Armont,

Fleur de la noblesse française,

Bénie soit votre âme au Paradis.

 

Le souvenir de votre courage

Est à jamais gravé dans nos cœurs.

 

Le sang versé des martyrs

Fera refleurir les lis de France.

 

Pierre-Olivier Combelles

 

Marie Anne Charlotte de Corday d'Armont. Portrait par Jean-Jacques Hauer (1751-1829)

Marie Anne Charlotte de Corday d'Armont. Portrait par Jean-Jacques Hauer (1751-1829)

Blason de la famille de Corday d'Armont. Devise: Corde et Ore: Avec le coeur et la bouche.

Blason de la famille de Corday d'Armont. Devise: Corde et Ore: Avec le coeur et la bouche.

Marie Anne Charlotte de Corday d'Armont (née le 27 juillet 1768, baptisée le 28 juillet à Saint-Saturnin des Ligneries), dite Charlotte Corday, est morte guillotinée à Paris le 13 juillet 1793, à l'âge de vingt-quatre ans.

Troisième des cinq enfants de François de Corday d’Armont, gentilhomme normand, ancien lieutenant aux armées du roi, et de Charlotte Marie Jacqueline de Gautier des Authieux de Mesnival (13 mars 1737, morte à Caen le 9 avril 1782), Marie Anne Charlotte de Corday d'Armont était l'arrière-arrière-arrière-petite-fille du poète  Pierre Corneille par sa fille Marie.

N'ayant pu entrer dans la prestigieuse maison de Saint-Cyr, Marie Anne Charlotte de Corday d'Armont, alors âgée de treize ans, fut admise avec sa sœur cadette à l'Abbaye aux Dames à Caen, qui, en tant qu'abbaye royale, devait accueillir les jeunes filles pauvres issues de la noblesse de la province de Normandie.

Elle restera pensionnaire à l'abbaye aux Dames jusqu'en février 1791, puisque la congrégation fut dissoute un an après la nationalisation des biens du clergé et la suppression des ordres religieux. Avec la Révolution, le vote de la loi établissant la Constitution civile du clergé le 12 juillet 1790 entraîna  la fermeture des couvents qui  furent déclarés biens nationaux.

D'après: https://fr.wikipedia.org/wiki/Charlotte_Corday

"Marat pervertissait la France, j'ai tué un homme pour en sauver cent mille." Marie Anne Charlotte de Corday d'Armont. Dessin: Alban Guillemois (2022).

"Marat pervertissait la France, j'ai tué un homme pour en sauver cent mille." Marie Anne Charlotte de Corday d'Armont. Dessin: Alban Guillemois (2022).

Lettre trouvée sur Marie Anne Charlotte de Corday d'Armont après son arrestation

Jusqu’à quand, ô malheureux Français, vous plairez vous dans le trouble et les divisions, assez et trop longtemps des factieux et des scélérats ont mis l’intérêt de leur ambition à la place de l’intérêt générale, pourquoi, ô infortunés victime de leur fureur, pourquoi vous égorger, vous anéantir vous même pour établir l’édifice de leur tyrannie sur les ruines de la France désolée.
Les factions éclatent de toutes parts ; la Montagne triomphe par le crime et par l’oppression ; quelques monstres, abreuvés de notre sang conduisent ses détestables complots et nous mènent au précipice par mille chemins divers.
Nous travaillons à notre propre perte avec plus d’énergie que l’on n’en mit jamais à conquérir la Liberté ! Ô Français, encore un peu de temps, et il ne restera de vous que le souvenir de votre existence !
Déjà les départements indignés marchent sur Paris ; déjà le feu de la Discorde et de la guerre civile embrase la moitié de ce vaste Empire, il est encore un moyen de l’éteindre, mais ce moyen doit être prompt. Déjà le plus vil des scélérats, Marat, dont le nom seul présente l’image de tous les crimes, en tombant sous le fer vengeur, ébranle la Montagne et fait pâlir Danton et Robespierre, les autres brigands assis sur ce trône sanglant, environnés de la foudre, que les Dieux vengeurs de l’humanité ne suspendent sans doute que pour rendre leur chute plus éclatante, et pour effrayer tous ceux qui seraient tentés d’établir leur fortune sur les ruines des peuples abusés !
Français! vous connaissez vos ennemis, levez vous ! marchez ! que la Montagne anéantie ne laisse plus que des frères et des amis! J’ignore si le ciel nous réserve un Gouvernement républicain, mais il ne peut nous donner un Montagnard pour maître que dans l’excès de ses vengeances.
Ô France, ton repos dépend de l’exécution de la loi, je n’y porte point atteinte en tuant Marat, condamné par l’univers, il est hors la loi .... Quel tribunal me jugera ? Si je suis coupable, Alcide l’était donc lorsqu’il détruisait les monstres ; mais en rencontra-t-il de si odieux ? Ô amis de l’humanité, vous ne regretterez point une bête féroce engraissée de votre sang, et vous tristes Aristocrates que la Révolution n’a pas assez ménagés, vous ne le regretterez pas non plus, vous n’avez rien de commun avec lui.
Ô ma patrie ! tes infortunes déchirent mon cœur, je ne puis t’offrir que ma vie, et je rends grâce au ciel de la liberté que j’ai d’en disposer ; personne ne perdra par ma mort, je n’imiterai point Pâris en me tuant, je veux que mon dernier soupir soit utile à mes concitoyens, que ma tète, portée dans Paris, soit un signe de ralliement pour tous les amis des lois, que la Montagne chancelante voie sa perte écrite avec mon sang, que je sois leur dernière victime, et que l’univers vengé déclare que j’ai bien mérité de l’humanité, au reste, si l’on voyait ma conduite d’un autre œil, je m’en inquiète peu.


Qu’à l’univers surpris, cette grande action

Soit un objet d’horreur ou d’admiration,

Mon esprit, peu jaloux de vivre en la mémoire,

Ne considère point le reproche ou la gloire :

Toujours indépendant et toujours citoyen,

Mon devoir me suffit, tout le reste n’est rien.

Allez, ne songes plus qu’à sortir d’esclavage !

[Voltaire, Mort de César]


Mes parents et amis ne doivent point être inquiétés, personne ne savait mes projets. Je joins mon extrait de Baptême à cette Adresse pour montrer ce que peut la plus faible main conduite par un entier dévouement. Si je ne réussis pas dans mon entreprise, Français, je vous ai montré le chemin, vous connaissez vos ennemis, levez vous, marchez et frappez.

A  M. de Corday d’Armont, rue du Bègle, à Argentan.

Pardonnez-moi, mon cher papa, d'avoir disposé de mon existence sans votre permission. J'ai vengé bien d'innocentes victimes, j'ai prévenu bien d'autres désastres. Le peuple, un jour désabusé, se réjouira d'être délivré d'un tyran. Si j'ai cherché à vous persuader que je passais en Angleterre, c'est que j'espérais garder l'incognito; mais j'en ai reconnu l'impossibilité, j'espère que vous ne serez point tourmenté. En tout cas, je crois que vous aurez des défenseurs à Caen. J'ai pris pour défenseur Gustave Doulcet de Pontécoulant. Un tel attentat ne permet nulle défense. C'est pour la forme.

Adieu, mon cher papa, je vous prie de m'oublier, ou plutôt de vous réjouir de mon sort, la cause en est belle. J'embrasse ma sœur que j'aime de tout mon cœur ainsi que tous mes parents. N'oubliez pas ce vers de Corneille : « Le crime fait la honte et non pas l'échafaud. »

C'est demain que l'on me juge.

 Ce 16 juillet.

Source: http://souvenirchouandebretagne.over-blog.com/marie-anne-charlotte-de-corday-a-ete-executee

Extrait du documentaire de France 3 "Corday vs Marat" du 23 avril 2018.

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