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Rouge et Blanc, ou le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

Paysans

24 Février 2011 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

Labourage et pâturage sont les deux mamelles de la France, et les véritables mines et trésors du Pérou.

Maximilien de Béthune, duc de Sully


 

Nous avons souvent évoqué l'agriculture sur ce blog, que ce soit à travers des réflexions personnelles ou à travers la pensée d'auteurs comme Bonald.

Nous rappellerons simplement que la politique de la ploutocratie mondialiste ne se contente pas de vouloir détruire l'agriculture vivrière au profit de l'agriculture industrielle et de l'agriculture d'exportation, et de chasser les paysans des campagnes qu'ils ont cultivées depuis des millénaires pour amasser les hommes dans de monstrueuses mégapoles. Elle veut aussi éradiquer la race même des paysans* (nous parlons ici des paysans traditionnels, des vrais paysans; pas des industriels ou des spéculateurs de l'agriculture), et ceci pour les raisons suivantes:

 

- Ils ont souvent beaucoup d'enfants. C'est normal, car ils sont des multiplicateurs de vie (l'agriculture, l'élevage sont des multiplications de la vie).

- Ils cultivent la terre pour se nourrir et pour nourrir les populations locales, selon des méthodes ancestrales. Ils ont donc, en principe, l'indépendance alimentaire.

- Ils ont des traditions.

- Ils se passent souvent d'argent dans leur économie.

- Ils lisent peu les journaux, regardent peu la télévision (quand ils l'ont) et sont peu influencés par les médias.

- Ils ont du bon sens.

- Ils vivent au contact de la nature et se soumettent à ses lois.

- Ils vivent à l'heure solaire et non à l'heure artificielle des villes

- ils se soignent de préférence par les simples, pas par les médicaments des pharmacies ou des hôpitaux.

- Leur vie est saine, leur environnement est beau.

- Leur métier est utile et honorable.

- Exerçant leur corps et sachant manier les outils et les armes, ils ont toujours été des soldats en puissance, comme les héroïques Vendéens l'ont montré.

- Ils occupent et connaissent le terrain, s'identifient avec lui et savent donc défendre leur pays.

 

Toutes choses inadmissibles pour la ploutocratie mondialiste. Mais ce qui éclate surtout dans la politique du "petit peuple", c'est son mépris, sa haine même des paysans et de tous ceux qui vivent directement de la terre (ou de la mer). Haine meurtrière que l'on a vue dans toutes les révolutions qu'ils ont suscitées, comme l'a parfaitement démontré Igor Chafarévitch dans son livre "La Russophobie" (1993).

Les ploutocrates et les révolutionaires sont les pires ennemis des paysans car ce sont les ennemis de la liberté.

C'est pour cette raison que la politique de presque tous ceux qui sont au pouvoir actuellement est une politique citadine. L'homme n'est plus conçu comme rural mais comme citadin, c'est-à-dire comme destiné à naître, vivre et mourir dans un environnement urbain, entièrement artificiel. Voir à ce sujet le journal d'information de la région d'Ile de France (dont M. Jean-Paul Huchon est le sinistre président), très caractéristique à ce sujet. La nature, l'agriculture traditionnelle, les parcs naturels sont utilisés comme des cosmétiques, des faire-valoir, des activités ou des espaces de loisir.

Le fait que, dans beaucoup de pays, la majorité des habitants vivent désormais dans les villes (si l'on peut encore appeler villes les mégapoles de 1 million ou de 10 millions d'habitants où personne ne se connaît) n'est pas la cause de cette politique, comme on voudrait le faire croire, mais elle en est la conséquence.

Le vendredi 4 mars 2011, sur France-Inter, en fin de matinée, des agronomes, parmi lesquels Pierre-Henri Gouyon (link) discutaient sur les OGM (link). Débat intéressant certes, mais ces gens-là parlaient en techniciens et ne pensaient pas à l'essentiel qui est: le socialisme essaie de construire un nouveau monde et un nouvel homme, entièrement artificiels. Cet homme, à la fois sujet et objet, est un golem. Un monstre. Tout est donc monstrueux, à son image: l'agriculture, la consommation, la vie, la politique, l'économie, les moeurs, les arts, la nature violée, meurtrie et appauvrie. 

Béthune de Pitunilla

 

*Nous entendons par "paysan", "paysan traditionnel" celui qui vit directement de la terre, en la cultivant ou en prélevant ses ressources par la pêche, la chasse et la cueillette, selon une tradition ancestrale. En Amérique du sud, le terme de "campesino" (campagnard) est synonyme d'indien. L'indien, l'homme aborigène d'Amérique, se définit donc par un homme attaché à sa terre et qui vit directement d'elle. L'indien et la terre ne font qu'un. C'est si vrai que lorsqu'on se nourrit directement d'une terre; de ses plantes, de ses animaux, de son eau et de son bois (chauffage, construction), on devient le produit de cette terre et on devient lié à elle par des liens physiques et spirituels. Le paysan-indien-campesino est un état économique commun à tous les pays du monde et à toutes les époques. Cet état était et est celui de l'homme primitif et de tous les animaux ou plantes sauvages. On pourrait lui donner un autre nom, un nom général qui manque à mon avis.

Il est évident que dans le "Meilleur des mondes" actuel, le "citoyen"-type (qu'on nomme et qui se nomme citoyen mais qui n'a pas conscience qu'il est exactement le contraire car un citoyen est libre par définition) est un urbain employé qui possède un numéro national d'identification et de Sécurité Sociale, qui est enregistré en tant que contribuable au Ministère du Budget et paye des taxes, qui n'a pas le droit de détenir des armes, qui possède nécéssairement un compte bancaire où sont virés ses salaires et qui lui sert à effectuer la totalité de ses transactions, des assurances obligatoires, des crédits usuriers pour payer sa maison et ses biens de consommation, qui ne peut vivre sans l'informatique et les logiciels de Microsoft, qui fait ses courses dans les supermarchés où il achète à prix d'or et au son de "musiques" imbéciles en anglais des produits venant des quatre coins de la planète, dont les enfants sont inscrits obligatoirement dans des écoles de conditionnement et de propagande, qui vote pour des soit-disant représentants qui vont bafouer ses intérêts (l'Assemblée nationale ratifiant le Traité de Lisbonne rejeté par référendum du peuple français), qui se maintient dans un état permanent de débilité physique par l'usage constant de médicaments, qui auto-contrôle sa reproduction minimale par la contraception et l'avortement pour permettre, par le déficit de la natalité, le remplacement de son peuple-nation aborigène par une immigration racialement différente, qui s'abrutit par la télévision, la presse, les médias et le cinéma et dont les moeurs ont été perverties. Ce "citoyen" modèle n'a pas plus de liberté ni d'avenir qu'un poulet dans un élevage industriel. C'est la pierre brute (ou plutôt abrutie) de la pyramide maçonnique, aux mains du "Petit peuple" éclairé, ces philosophes platoniciens et leur riche clientèle qui sont les maîtres de la démocratie totalitaire, cette oeuvre empoisonnée du socialisme. L'homme socialiste est un être vivant sans identité et sans racines, l'homme apatride d'Aristote. B.P.

 

Pete Seeger: "Little boxes"

 

 

 

 

" Ces considérations montrent donc que la cité est au nombre des réalités qui existent naturellement, et que l’homme est par nature un animal politique. Et celui qui est sans cité, naturellement et non par suite des circonstances, est ou un être dégradé, ou au-dessus de l’humanité. Il est  l’homme traité ignominieusement par Homère de

Sans famille, sans loi, sans foyer,

car, en même temps que naturellement apatride, il est aussi brandon de discorde, et on peut le comparer à une pièce isolée au jeu de tric-trac. "

Aristote, Politique, I, 2. Traduction J. Tricot, Vrin, Paris, 2005

 


       *********  

 

SUPERIORITE DE L’AGRICULTURE DANS LA SOCIETE

par le Vicomte Louis de Bonald

 

"L'or est devenu la divinité extérieure et sensible des sociétés commerçantes et républicaines, qui sont aussi plus riches en général que les sociétés catholiques. Mais le commerce n'est si fort en faveur dans les sociétés non constituées ou les républiques, que parce qu'il place l'homme à l'égard de son semblable, dans l'état sauvage, tel qu'il peut exister au sein des sociétés policées, et qu'il s'allie naturellement avec des gouvernements où les lois ne sont que les volontés particulières de l'homme dépravé. Cette assertion paraît un paradoxe ; venons à la preuve. Quel est le caractère de l'état sauvage ? C'est de placer les hommes, les uns à l'égard des autres, dans un état de guerre ou d'envahissement de la propriété : or le commerce, tel qu'il se pratique presque partout en Europe, est un envahissement réel de la propriété d'autrui ; et lorsqu'on voit le marchand n'avoir aucun prix réglé pour ses marchandises, le commerçant spéculer sans pudeur sur le papier empreint du sceau funeste de l'expropriation la plus odieuse, le négociant, quelquefois le plus accrédité, faire arriver en poste de la maison voisine des courriers haletants de sueur et de fatigue, pour répandre une nouvelle politique qui puisse hausser le prix des effets qu'il veut vendre, ou faire baisser le prix de ceux qu'il veut acheter, on a sous les yeux, réellement et sans métaphore, le spectacle hideux d'une bande de sauvages qui se glissent dans l'obscurité, pour aller enlever la chasse de leur ennemi, ou incendier son habitation. Je dis plus, et sans recourir à ces abus malheureusement trop communs, je soutiens que le commerce, même le plus honnête, place nécessairement les hommes, les uns à l'égard des autres, dans un continuel état de guerre et de ruse, dans lequel ils ne sont occupés qu'à se dérober mutuellement le secret de leurs spéculations, pour s'en enlever le profit, et élever leur commerce sur la ruine ou la diminution de celui des autres ; au lieu que l'agriculture, dans laquelle tous les procédés sont publics et toutes les spéculations sont communes, réunit les hommes extérieurs dans une communauté de travaux et de jouissances, sans diviser les hommes intérieurs par la crainte de la concurrence ou la jalousie du succès. Aussi l'agriculture doit-elle être le fondement de la prospérité publique dans une société constituée, comme elle y est la plus honorable et la plus utile des professions qui ne sont pas sociales ; et le commerce est, dans une société non constituée, le fondement de la fortune publique, comme il est, dans ces mêmes sociétés, la source de toute considération personnelle. "

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