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Rouge et Blanc, ou le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste
Articles récents

En Chine, "ermite" signifie "homme-montagne"

4 Janvier 2008 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Lettres

"L'écriture chinoise du mot "Immortel", sien, accouple les caractères de l'homme et de la montagne; ainsi l'ermite, littéralement homme montagne, est-il la figure parfaite de l'être-paysage (...)


La montagne vide - Anthologie de la poésie chinoise IIIe-XIe siècle, traduite et présentée par P. Carré et Z. Bianu. Coll. Spiritualités vivantes, Albin Michel, 1987.
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Paul Aram Bazirguïan et Général Georges Zarapoff : deux membres distingués de ma famille d'origine étrangère au service de la France

2 Janvier 2008 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Génaral Georges Zarapoff, #France, #Résistance, #Paul Aram Bazirguïan, #Arménie, #Caucase, #Guerre, #Histoire, #Perse

"Je n'ai pas honte d'honorer le sang des miens."

(Antigone à Créon)
Sophocle: Antigone

Général Georges Zarapoff (capture d'écran de la vidéo de la Mairie de Paris sur les militaires de Libération-Nord)

Général Georges Zarapoff (capture d'écran de la vidéo de la Mairie de Paris sur les militaires de Libération-Nord)

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Général d'aviation Constantin Etienne Georges Zarapoff
Né le 1er janvier 1878 (Paris 17e), décédé le 7 mars 1945 à Buchenwald (Allemagne).


Né d'une très ancienne famille princière arménienne, mari de mon arrière grand-tante Marie-Paule née Merle (sa mère était la soeur de mon arrière grand-mère Lefebvre).
Chef de l'armée secrète "Libération"
Mort au camp de concentration  Buchenwald (Allemagne) en mars 1945

Plaque commémorative apposée sur sa maison, au 74 rue Raynouard, Paris XVIe.

https://www.aerosteles.net/stelefr-paris-zarapoff

Vidéo: les militaires de Libération-Nord: http://www.dailymotion.com/video/xtvsd1_les-militaires_webcam

Page qui lui est consacrée (avec un portrait) sur le site du Musée de la Résistance: http://www.museedelaresistanceenligne.org/media.php?media=2387

Voir aussi: http://museedelaresistanceenligne.org/media2387-Colonel-Georges-Zarapoff


Libération-Nord: http://www.liberation-nord.org/resistance/liberation-nord_et_armee_secrete.php
 

Paul Aram Bazirguïan et Général Georges Zarapoff : deux membres distingués de ma famille d'origine étrangère au service de la France

Source: https://ta-patrie.monsite-orange.fr/file/c3cbefd8aa250273ba72d621edb171fa.pdf

Notice sur le général Georges Zarapoff:

Georges Zarapoff est issu d'une très ancienne famille de princes arméniens, installée en France au XIXe siècle.

Il est né à Paris le 1er janvier 1878.

Il devient officier d'artillerie et participe à la Grande Guerre dans l'aviation. Bien qu'à la retraite, il reprit du service en 1939.Ses pseudos furent "Aymon", "Allard", et, en 1940, "Arnault".

Il prend la direction de l'organisation militaire. C'est avec Christian Pineau qu'il élabore le premier plan d'organisation des groupes paramilitaires de Libération-Nord. En mars-avril 1943, Zarapoff entre en rapport avec les missions envoyées en France par de Gaulle pour mettre au point la coordination des mouvements de Résistance, tant au point de vue civil que militaire.

Dans le cadre de la mesure "Arquebuse-Brumaire", il est présenté le 12 mars 1943 par Jean Gosset, l'adjoint de Cavaillès, sous le pseudo d'"Aymon" à Passy et Brossolette. Il est alors invité à participer de manière active à l'organisation de l'Armée Secrète, à l'instar des autres chefs militaires de zone Nord.

D'après François Marcot, La Résistance et les Français : Lutte armée et maquis, colloque international de Besançon, 15-17 juin 1995.

Source: https://museedelaresistanceenligne.org/media2387-Colonel-Georges-Zarapoff

Remerciements à Madame Christine Moitié pour m'avoir communiqué ces informations.

Pierre-Olivier Combelles en compagnie de sa grand-tante Marie-Paule Zarapoff sur le parvis de l'Hôtel de Ville de Versailles, au début des années 1980, lors d'un rassemblement de la famille Lefebvre.

Pierre-Olivier Combelles en compagnie de sa grand-tante Marie-Paule Zarapoff sur le parvis de l'Hôtel de Ville de Versailles, au début des années 1980, lors d'un rassemblement de la famille Lefebvre.

Paul Aram Bazirguïan
31 décembre 1887 (Nancy) - 1971 (Meudon)

Epoux de ma grand-tante Yvonne Renauld (1900-1985), fille de mon arrière grand-tante Marie Lucie Renauld, née Steinmetz. 
Son père, le général-ministre Charles Bazirguïan, né à Téhéran de mère française  et de père arménien d'origine caucasienne, était conseiller intime du Shah de Perse au temps de la dynastie des Khadjars. Il installa le télégraphe en Perse.
Sa mère, "Tante Palmire" était champenoise. Orpheline, elle avait été envoyée à 15 ans chez un parent français résidant à Téhéran, où elle arriva au terme d'un voyage rocambolesque: en train jusqu'à Constantinople, puis à cheval jusqu'à Téhéran, une escorte militaire perse étant venue l'attendre à la frontière.
Paul Aram Bazirguïan était très connu et respecté dans la communauté arménienne française. Croix de guerre 1914-18 avec étoile de bronze (pour actes de bravoure). Très cultivé, patriote, royaliste, mélomane, il possédait une belle bibliothèque. La devise qui figure sur son ex-libris est : Mihi dedit Armenia patrem matremque Gallia. Dubium montanus lucemque Socrates. Il avait commencé à apprendre le persan ancien.

https://gw.geneanet.org/bridget06?lang=fr&n=bazirguian&oc=0&p=paul+francois+aram

Lien généalogique:

 https://gw.geneanet.org/bridget06?lang=en&p=marie+jeanne+eugenie&n=bazirguian

Voir aussi, sur ce blog: Les Portugais, par Paul Bazirguian

http://pocombelles.over-blog.com/article-33696820.html

Général Charles Bazirguïan (Constantinople 1844- Nice 1929), père de Paul Aram Bazirguïan. Collection et photo: Famille Bazirguian.

Général Charles Bazirguïan (Constantinople 1844- Nice 1929), père de Paul Aram Bazirguïan. Collection et photo: Famille Bazirguian.

Ex-libris de Paul Aram Bazirguïan. Collection et photo: Pierre-Olivier Combelles

Ex-libris de Paul Aram Bazirguïan. Collection et photo: Pierre-Olivier Combelles

Un libraire français,

Jonathan Devaux

Librairie À LA DEMI-LUNE

30660 Gallargues le Montueux

 

est en possession d'un ouvrage de la bibliothèque de mon arrière-grand-oncle Paul Bazirguian, sur lequel figure un texte magnifique écrit de sa main à Nancy, en 1944. Il a eu la gentillesse de prendre contact avec moi via mon blog et de m'envoyer ces photos, que voici:

Paul Aram Bazirguïan et Général Georges Zarapoff : deux membres distingués de ma famille d'origine étrangère au service de la France
Paul Aram Bazirguïan et Général Georges Zarapoff : deux membres distingués de ma famille d'origine étrangère au service de la France
Paul Aram Bazirguïan et Général Georges Zarapoff : deux membres distingués de ma famille d'origine étrangère au service de la France
Paul Aram Bazirguïan et Général Georges Zarapoff : deux membres distingués de ma famille d'origine étrangère au service de la France
Paul Aram Bazirguïan et Général Georges Zarapoff : deux membres distingués de ma famille d'origine étrangère au service de la France
Paul Aram Bazirguïan et Général Georges Zarapoff : deux membres distingués de ma famille d'origine étrangère au service de la France

En feuilletant dans ma bibliothèque un volume des Fables de La Fontaine provenant de mon arrière-grand-oncle Paul, j'ai retrouvé cette citation manuscrite au bas de la fable du Berger et la mer: un vers de Saadi en persan et sa traduction française...

Paul Aram Bazirguïan et Général Georges Zarapoff : deux membres distingués de ma famille d'origine étrangère au service de la France
Paul Aram Bazirguïan et Général Georges Zarapoff : deux membres distingués de ma famille d'origine étrangère au service de la France

 

 

HONNEUR À l'ARMÉNIE 

HONNEUR À LA PERSE

HONNEUR À LA RUSSIE

HONNEUR À LA FRANCE

HONNEUR À LA RÉSISTANCE

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Ce qui n'est pas clair n'est pas français

28 Décembre 2007 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Lettres, #France

Si tout le monde parlait français, les choses seraient évidemment beaucoup plus simples, et beaucoup plus claires aussi. En lisant ces auteurs américains qui semblent incapables de construire un plan et de mettre leurs idées en perspective, on ne peut effectivement que constater que la langue française et l'esprit français demeurent indispensables au monde des lettres et de la culture.

Hervé Ryssen
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La voie des fleurs: un art de samouraï

16 Décembre 2007 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

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"La voie des fleurs"

 

Autrefois, au Japon, l'art du bouquet était réservé aux samouraï.

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Japon

16 Décembre 2007 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Exploration

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"En raison de sa situation dans une zone de mousson entourée par la mer et s’étendant tel un grand arc du nord au sud, les données naturelles et climatiques du Japon présentent quatre saisons distinctes. Je ne connais pas d’autre pays dont l’expression des formes ou de l’esprit de la nature soit aussi riche.
D’Okinawa à Hokkaido, le Japon s’étend du degré 26 de latitude nord au degré 45 et, bien qu’il se compose d’îlots, il a une longueur sensiblement égale à celle du continent chinois ou des Etats-Unis. De là la grande variété du paysage et une multitude d’arbres, de fleurs, d’insectes, d’oiseaux et de poissons.
Dans ce pays qui, en plus de son extension du nord au sud, compte des montagnes abruptes s’élevant jusqu’à 2100 mètres, la flore et la faune de la haute-montagne se distinguent de celles de la plaine. En effet, au Japon, les quatre saisons présentent un foisonnement d’impressions et de sensations qui demeurent inconnues aux pays qui ne connaissent que des périodes de sécheresse et des saisons des pluies.
Comme ils sont nés et ont grandi au milieu de ces richesses naturelles, les Japonais devraient montrer plus d’intérêt et d’amour pour leur nature, les arbres et les herbes. Retenons bien que la nature peut vivre sans l’homme et non pas l’homme sans la nature. Nous devons donc porter un regard plus compréhensif sur les montagnes, les rivières, les arbres et les herbes, les oiseaux et les animaux, les insectes et les poissons. Poète Haiku, je retrouve là les souhaits qui ont toujours été les miens et ma conception de ma vie." (Kenkichi Kusumoto, poète Haiku. Préface du livre  Arbres et brindilles , photographies de Shinzo Maeda. Benedikt Taschen Verlag, Cologne, 1987)

  
"L’archipel japonais comprend 1042 îles, orientées du S.-O. au N.-E., s’étendant sur une distance de 4000 km. Elles jalonnent des arcs tectoniques actifs, qui semblent se raccorder aux guirlandes insulaires des Philippines et d’Indonésie, et voisinent avec des fosses sous-marines très profondes de l'océan Pacifique (plus de 8000 m) : la montagne semble jaillir de la mer." (Grand Larousse encyclopédique. Paris, 1962 )
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Bashô Matsuo (1644-1694): Journaux de voyage

13 Décembre 2007 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Lettres


Partant pour un voyage de mille lieues, sans m'embarrasser de provisions de route, "sous la lune de la troisième veille dans l'inquestionable suis entré", pouvait dire cet Ancien: sur sa canne m'appuyant, en l'ère Jôkyô, l'an de l'Aîné de l'Arbre et du Rat [1864], à la huitième lune d'automne, lorsque je quittai mon logis délabré près de la rivière, il soufflait un vent frisquet.


Dussent blanchir mes os
jusques en mon coeur le vent
pénètre mon corps

Après dix automnes
le nom de patrie désigne
Edo désormais


Le jour que je franchis la barrière, la pluis tombait et les montagnes disparaissaient toutes dans les nuages.


Brouillard et bruine
dissimulent le Fuji
charme de ce jour

(...)


Bashô - Journaux de voyage. Présentés et traduits du japonais par René Sieffert. Publications orientalistes de France, Paris, 1988.
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Jeanne d'Arc, choisie par Dieu comme Marie

13 Décembre 2007 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #France

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"Quand j'avais treize ans, j'eus une voix venant de Dieu pour m'aider à me gouverner. La première fois, j'eus très peur. La voix vint à l'heure de midi, dans le jardin de mon père. La première fois, il y eut de la lumière. La voix m'a toujours bien gardée et moi je l'ai toujours bien comprise.
Saint Michel, quand il est venu à moi, m'a dit que sainte Catherine et sainte Marguerite viendraient à moi et que j'agisse par leur conseil."

Extrait du procès de Jeanne d'Arc

 

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Correspondance entre Alcide d'Orbigny et le Maréchal Andrés de Santa Cruz

11 Décembre 2007 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Exploration

  
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Lettre du Président Santa Cruz à d’Orbigny



Señor: Alcides d’Orbigny 
 
Cochabamba, junio, 10 de 1830  
Muy señor mio, 
 
He tenido el gusto de recibir la apreciable carta de Ud. De 30 de mayo y las recomendaciones que Ud. me incluye de personas a quienes deseo complacer. Ya había sabido yo por mis amigos, que Ud. se dirigía a Bolivia, y lo deseaba ciertamente, porque teniendo una positiva estimación por los hombres de genio, me era agradable poder concurrir a que los viajes de que Ud. está encargado tengan un buen resultado, y hagan conocer las producciones de este país, que hasta ahora ha sido ignorado en el mundo.
La más grande recomendación con que Ud. se presenta cerca de mí, es la de estar encargado de objetos tan útiles al comercio y a las artes, por lo que yo estoy demasiado dispuesto a emplear todo el influjo del gobierno a favor de sus trabajos, y en este mismo correo hago mis prevenciones al Prefecto de ese Departamento, pero sería bien que se dirigiese Ud. formalmente al ministerio solicitando la concurrencia del gobierno. Entonces se podrán tomar algunas medidas en obsequio de su comodidad y se le hará acompañar con un oficial del ejército, y un par de jóvenes del país para que le hagan sociedad en las soledades adonde se dirige. Si a más de esto necesita Ud. algunos auxilios pecuniarios o de otro género para concluir su empresa, puede Ud. indicármelo seguro de que el gobierno de Bolivia tiene la mejor disposición para prestarse a tan útiles objetos.
Este país posee grandes riquezas, principalmente en los reinos mineral y vegetal, y los descubrimientos que se hagan pueden dar un impulso rápido a la industria. Por el viaje que Ud. acabo de hacer, y por los demás informes que he recibido, los puntos más a propósito son las provincias de Caupolicán y Yungas, y las de los Moxos en Santa Cruz, y en fín toda la montaña colocada al pie de los Andes. Allí encontrará Ud. la naturaleza salvaje en toda su fecundidad y un excelente teatro.
Por lo demás yo doy a Ud. las gracias por los cumplimientos que me dirige y quiero aprovechar esta ocasión para ofrecerle las particularidades consideraciones con que soy su afectísimo y atento servidor.  
Andrés de Santa Cruz
Presidente de Bolivia
  


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Lettre de d’Orbigny au Président Santa Cruz
 


Excmo. Señor Presidente de la República de Bolivia en Chuquisaca 
 
La Paz, junio 19 de 1830 
 
Excelentísimo Señor Presidente 
 
Acabo de tener el honor de recibir la carta de vuestra Excelencia, con fecha del 10 del corriente, y me apresuro de contestar a su contenido.
Mis intenciones son de andar por toda la República de Bolivia, siguiendo mis observaciones y sobre todo lo que pertenece a las ciencias naturales y a sus aplicaciones: también a la geografía, quedándome en el país el número de años necesarios, para llevar a cabo esta gran empresa. El interés no ha sido nunca mi guía y el amor solo de los descubrimientos y de las ciencias han sido el motivo que me ha determinado a dejar mi país y a mis amigos por ir a ultramar a ser útil a mi patria, ahora considero a la República Boliviana mi patria adoptiva y estoy dispuesto a hacer lo posible para ser útil a este país; al mismo tiempo por darle una mejor prueba de desinterés, no quiero ser gravoso, por eso, Señor Presidente. De mi parte no quiero ningún sueldo, quedando contento si por recompensa puedo merecer su aprecio y el de los bolivianos.
Como le he dicho al Cónsul general de Francia estoy dispuesto, apoyado por mi gobierno, a reunir una colección completa de Bolivia, clasificando todo según los sistemas más modernos, dando las notas necesarias de modo que los que quiesesen instruirse en las Ciencias Naturales tendrán todo lo posible para eso. Siguiendo mi viaje, tomo el empeño de hacer conocer al Gobierno todo lo que pueda servir al país sobre los diversos ramos.
La oferta que Vuestra Excelencia me hace de darme dos jóvenes para acompañarme, es muy necesaria para el país, porque tendré mucho gusto de instruirlos en todo, de modo que cuando tenga que irme de Bolivia, ellos puedan reemplazarme y acabar de completar las colecciones del país, y hacer observaciones. Además, los pondría más tarde en correspondencia con los sabios de la Europa y entonces la República de Bolivia se encontraría de toda la América del Sur, la más unida con Francia y así podría adelantar lo más pronto en los nuevos descubrimientos científicos.
Por el oficial que Vuestra Excelencia me propone, creo que sería demás el distraer un hombre útil a la República, no tengo necesidad de escolta, tengo conmigo dos franceses, un preparador y un dibujante, que con los jóvenes que el gobierno me diera, compondrán una escolta y una compañía agradable.
Por no despreciar a las ofertas amables de Vuestra Excelencia y para tener más facilidad de hacer mi viaje de un modo seguro, quisiera solamente que el gobierno tomase el cargo de franquearme los animales de montar y de carga para mis ayudantes y mi equipaje, como también los indios necesarios para conducir las cargas y que también el gobierno se haga cargo de pagar a mis empleados que van a ocuparse de formar la colección que debe quedarse en Bolivia; para mí lo repito, Señor Presidente, no quiero nada de sueldo, teniendo bastante con el pago a mis empleados (30 $ por mes).
Hágame el favor, Señor Presidente, de mirar esta carta como oficial, de presentarla a los señores Ministros y de considerar su contenido comp. Compromiso formal que tomo con la República de serle útil en todo lo que pudiera hacer y que desde este momento recibo sus órdenes como uno de sus ciudadanos.
El viaje que trato de hacer después de recibir repuesta a esta carta, es de los Yungas, a Cochabamba, y después seguir mis investigaciones en las provincias de Moxos y Chiquitos hasta la frontera de los brasileros y después dirigirme al lado de Apolobamba. Si Vuestra Excelencia quiere hacer el favor de dar su aprobación a este itinerario, saldré después de recibir sus órdenes, en caso contrario, me haga la gracia de indicarme lo que parezca más a propósito.
Si Vuestra Excelencia no ha escogido todavía los jóvenes que deben acompañarme, creo que he encontrado en uno de los recomendados de la Paz, Sr. Juan Sánchez, disposiciones extraordinarias para todo y un deseo grande de instruirse; eso lo hace muy proprio a una misión como esta, además que este joven habla perfectamente el aimara y el quechua y por este motivo puede serme muy útil.
Si Vuestra Excelencia encuentra bien las propuestas que hago en esta carta y si el viaje que trato de hacer le parece provechoso, Ud. me hará el favor de mandar una recomendación general para las autoridades o un título para no ser considerado, en el interior, como un aventurero. 
Tengo el honor de ser, con el mayor respeto,
 
Su más respetuoso servidor
 
Q.S.M.B.
 
 
Alcides d’Orbigny 
 
Source: Voyages de d’Orbigny, Ambassade de France en Bolivie, ed.
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Ombres et lumières de la coopération franco-andine

11 Décembre 2007 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Pérou

Ombres et lumières de la coopération franco-andine

par Pierre-Olivier Combelles

 
Naturaliste, chercheur indépendant, Pierre-Olivier Combelles fait part de sa déception devant la médiocrité de la politique scientifique française dans les pays andins. Rappelant les beaux exemples d'Alcide d'Orbigny et, moins connu, du médecin Jehan-Albert Vellard, il dénonce également les abus des "scientifiques-businessmen" qui ont fait de la coopération leur "fromage".
 
La France est l’une des rares puissances occidentales qui ait observé une attitude "débonnaire" dans les pays andins (l’ancien Tahuantinsuyu ) depuis leur entrée dans la " globalité " en 1532 ; sa présence n’ayant été imposée ni par l’épée, ni par le dollar, sinon illustrée par la science (...)
L’origine de la relation "débonnaire" franco-andine remonte au début du XIX° siècle avec le grand naturaliste français Alcide Dessalines d’Orbigny, père de la micropaléontologie, spécialiste des Palmiers, qui parcourut l’Amérique du Sud de 1826 à 1834 et obtint en 1853 la chaire de Paléontologie du "Jardin des Plantes" de Paris. Pour la célébration nationale du bicentenaire de sa naissance, plusieurs manifestations ont été organisées en 2002 en France et en Bolivie, ainsi que la réédition de ses journaux de voyage. 
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Alcide d'Orbigny
 
 
Une lettre de d’Orbigny au Maréchal Andrés de Santa Cruz et sa réponse ont défini la relation éthique idéale entre un Etat et l’homme de science étranger sur son sol (c’est à dire invité). D’un côté, estime personnelle et confiance dans l’utilité de la science pour l’Etat; de l’autre côté, sérieux, civilité, respect des institutions et désir de mettre la connaissance et la technologie au service de la Nation qui l’accueille. Et des deux côtés; désir de servir l’alliance entre ses patries respectives. 


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Le Maréchal Andrés de Santa Cruz
L’attitude exemplaire de d’Orbigny fut également celle de Jehan-Albert Vellard, médecin, naturaliste et anthropologue français, qui fonda en 1948 l’Institut Français d’Etudes Andines (IFEA) puis l’Institut Bolivien de Biologie d’Altitude (IBBA) en 1963. Jehan-Albert Vellard mourut en 1996 à Buenos-Aires, où il avait été Directeur du Musée Ethnographique.  
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Portrait de Jehan Vellard. Museo de Historia natural, Lima (Pérou) 
Savant modèle, chercheur par vocation, architecte infatigable de la coopération entre la France et l’Amérique du Sud, Jehan Vellard est sans doute "une épine" pour les scientifiques bureaucrates si l’on considère la richesse de sa vie et de son œuvre ainsi que leur portée. C’est sans doute pour cette raison qu’il fut pratiquement oublié lors des manifestations organisées à Lima en 1998 pour le cinquantième anniversaire de la fondation de l’IFEA. 
Aussi, la commémoration du bicentenaire d’Alcide d’Orbigny risque d’être une arme à double tranchant pour la France, en mettant au grand jour la décadence de sa politique étrangère et l’évolution mercenaire de sa coopération dans les pays andins (…)
 
*Naturaliste, Correspondant en France du journal péruvien OLLANTA (http://www.ollanta-prensa.com). 

 (Cet article a été publié sur le site internet http://www.arborescience.com (Directeur : M. Olivier Postel-Limay) le vendredi 4 avril 2003. Il avait paru auparavant, en espagnol, dans le journal péruvien Ollanta (N°8, janvier 2002) sous le titre: "Cooperación y Ética: el ejemplo francés.")

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Jacques Rousseau, botaniste, ethnobotaniste et biogéographe québécois (1905-1970)

5 Décembre 2007 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Exploration

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Jacques ROUSSEAU (1905-1970)


Né à Saint-Lambert, aux portes de Montréal, Jacques Rousseau fait ses études secondaires à divers endroits, dont au collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, pour finalement obtenir un baccalauréat à Montréal en 1926. Entre-temps, il suit des cours du frère Marie-Victorin à partir de 1923, partcipe à ses explorations botaniques, devient son assistant et obtient une licence ès sciences en 1928. C'est alors que commence sa carrière de professeur de botanique à l'Université de Montréal.
Les années suivantes seront très actives. Jacques Rousseau prend des cours d'été dans plusieurs universités américaines et entreprend des explorations en Gaspésie, aux îles de la Madeleine, en Nouvelle-Écosse, puis en Arizona et en Floride. En 1934, il obtient son doctorat à l'Université de Montréal.
Sa carrière scientifique s'avère des plus fertiles. Outre l'enseignement, il poursuit des explorations botaniques dans le Nord jusqu'en Ungava au cours desquelles il prend quantité de notes géographiques et ethnologiques. Sa plume ne s'arrête pas et il publie beaucoup. Il est en outre secrétaire de l'ACFAS (1930-1946) et s'intéresse activement à la fondation du Jardin botanique de Montréal avec le frère Marie-Victorin: il en deviendra le sous-directeur en 1938 et le directeur de 1944 à 1957.
Infatigable, Jacques Rousseau, qui avait organisé les congrès annuels de l'ACFAS à partir de 1933 - événement remarquable dans le temps - prépare un congrès mondial de botanistes à Montréal en 1958. Il est à cette époque directeur du musée de l'Homme à Ottawa (1956-1959), puis enseigne à la Sorbonne (1959-1962) et terminera sa carrière au Centre d'études nordiques de l'Université Laval.
Systématicien des plantes du Québec, ethnobotaniste, biogéographe, Jacques Rousseau est demeuré toute sa vie un viel ami des géographes. Membre fondateur de la Société de géographie de Montréal (1939), où il a prononcé plusieurs conférences, professeur invité à l'Institut de géographie en 1958 et 1959, ses mérites ont souvent été reconnus par le monde scientifique. Notons que la Commission de géographie du Québec a donné son nom à un mont des Torngat (1 261 mètres) qu'il avait exploré en 1950. Sa contribution à la connaissance des populations amérindiennes restera sans aucun doute un précieux apport à la géographie humaine du Québec. 

(Faculté des Arts et des Sciences - Département de Géographie- Université de Montréal)

Le magnifique dossier consacré à Jacques Rousseau sur le site du Jardin botanique de Montréal: link


A TRAVERS L'UNGAVA

Film de l'expédition de Jacques Rousseau et d'une équipe de savants en 1949 à travers l'Ungava, au nord du Québec.
Visionnez-le sur le site de l'Office national du Film du Canada: link
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