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Le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

Ombres et lumières de la coopération franco-andine

11 Décembre 2007 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Pérou

Ombres et lumières de la coopération franco-andine

par Pierre-Olivier Combelles

 
Naturaliste, chercheur indépendant, Pierre-Olivier Combelles fait part de sa déception devant la médiocrité de la politique scientifique française dans les pays andins. Rappelant les beaux exemples d'Alcide d'Orbigny et, moins connu, du médecin Jehan-Albert Vellard, il dénonce également les abus des "scientifiques-businessmen" qui ont fait de la coopération leur "fromage".
 
La France est l’une des rares puissances occidentales qui ait observé une attitude "débonnaire" dans les pays andins (l’ancien Tahuantinsuyu ) depuis leur entrée dans la " globalité " en 1532 ; sa présence n’ayant été imposée ni par l’épée, ni par le dollar, sinon illustrée par la science (...)
L’origine de la relation "débonnaire" franco-andine remonte au début du XIX° siècle avec le grand naturaliste français Alcide Dessalines d’Orbigny, père de la micropaléontologie, spécialiste des Palmiers, qui parcourut l’Amérique du Sud de 1826 à 1834 et obtint en 1853 la chaire de Paléontologie du "Jardin des Plantes" de Paris. Pour la célébration nationale du bicentenaire de sa naissance, plusieurs manifestations ont été organisées en 2002 en France et en Bolivie, ainsi que la réédition de ses journaux de voyage. 
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Alcide d'Orbigny
 
 
Une lettre de d’Orbigny au Maréchal Andrés de Santa Cruz et sa réponse ont défini la relation éthique idéale entre un Etat et l’homme de science étranger sur son sol (c’est à dire invité). D’un côté, estime personnelle et confiance dans l’utilité de la science pour l’Etat; de l’autre côté, sérieux, civilité, respect des institutions et désir de mettre la connaissance et la technologie au service de la Nation qui l’accueille. Et des deux côtés; désir de servir l’alliance entre ses patries respectives. 


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Le Maréchal Andrés de Santa Cruz
L’attitude exemplaire de d’Orbigny fut également celle de Jehan-Albert Vellard, médecin, naturaliste et anthropologue français, qui fonda en 1948 l’Institut Français d’Etudes Andines (IFEA) puis l’Institut Bolivien de Biologie d’Altitude (IBBA) en 1963. Jehan-Albert Vellard mourut en 1996 à Buenos-Aires, où il avait été Directeur du Musée Ethnographique.  
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Portrait de Jehan Vellard. Museo de Historia natural, Lima (Pérou) 
Savant modèle, chercheur par vocation, architecte infatigable de la coopération entre la France et l’Amérique du Sud, Jehan Vellard est sans doute "une épine" pour les scientifiques bureaucrates si l’on considère la richesse de sa vie et de son œuvre ainsi que leur portée. C’est sans doute pour cette raison qu’il fut pratiquement oublié lors des manifestations organisées à Lima en 1998 pour le cinquantième anniversaire de la fondation de l’IFEA. 
Aussi, la commémoration du bicentenaire d’Alcide d’Orbigny risque d’être une arme à double tranchant pour la France, en mettant au grand jour la décadence de sa politique étrangère et l’évolution mercenaire de sa coopération dans les pays andins (…)
 
*Naturaliste, Correspondant en France du journal péruvien OLLANTA (http://www.ollanta-prensa.com). 

 (Cet article a été publié sur le site internet http://www.arborescience.com (Directeur : M. Olivier Postel-Limay) le vendredi 4 avril 2003. Il avait paru auparavant, en espagnol, dans le journal péruvien Ollanta (N°8, janvier 2002) sous le titre: "Cooperación y Ética: el ejemplo francés.")

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