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Rouge et Blanc, ou le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

catholicisme

“Nunca volveré a servir a señor que se me pueda morir” (San Francisco de Borja sj)

4 Octobre 2024 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Catholicisme, #Espagne, #Jésuites, #Saint François Borgia, #Pérou, #Isabelle de Portugal, #Charles-Quint

Retrato en 1548 por Tiziano de la emperatriz Isabel de Portugal (1503-1539), que fue hija del rey Manuel I de Portugal y de la reina María de Aragón y esposa del emperador Carlos I de España, siendo además la madre del rey Felipe II.

Retrato en 1548 por Tiziano de la emperatriz Isabel de Portugal (1503-1539), que fue hija del rey Manuel I de Portugal y de la reina María de Aragón y esposa del emperador Carlos I de España, siendo además la madre del rey Felipe II.

La emperatriz Isabel de Portugal murió en Toledo el 1 de mayo de 1539 con solo trenta y seís años de edad. Era considerada una de las mujeres más bellas de su tiempo, como lo atestigua un lienzo del Tiziano. Esta muerte causó una impresión muy profunda en Francisco de Borja, quien desde entonces la recordó todos los años en su Diario por considerarla la fecha de su conversión:

"Por la emperatriz que murió tal día como hoy. Por lo que el Señor obró en mí por su muerte. Por los años que hoy se cumplen de mi conversión."

Felipe, hijo de Isabel de Portugal, encabezó los funerales y Francisco de Borja organizó la comitiva que escoltó el cuerpo de la emperatriz hasta su tumba en la Capilla Real de Granada, donde sería sepultado junto a los restos de los Reyes Católicos. El día 18, se descubrió el féretro antes de introducirlo en el sepulcro a fin de corroborar una vez más su identidad. Al ver descompuesto el rostro de la emperatriz que el mundo había admirado por su belleza, dijo:

"He traído el cuerpo de nuestra Señora en rigurosa custodia desde Toledo a Granada, Jurar que es Su Majestad no puedo. Juro que su cadáver se puso ahí".

Tras las exequias recuerda la tradición que le comentó a un allegado: “Nunca volveré a servir a señor que se me pueda morir”.

En ese mismo año, Carlos V lo nombró virrey de Cataluña cargo que desempeñó con gran eficiencia.

https://es.wikipedia.org/wiki/Francisco_de_Borja

Francisco de Borja y Aragón, también conocido como San Francisco de Borja (Gandía, 28 de octubre de 1510 - Roma, 30 de septiembre de 1572) fue III General de la Compañía de Jesús, IV duque de Gandía, I marqués de Lombay, grande de España y virrey de Cataluña. Fue hijo de Juan de Borja y Enríquez de Luna, III duque de Gandía, y de Juana de Aragón y Gurrea, hija natural de Alonso de Aragón, virrey de Aragón, hijo ilegítimo del rey Fernando II de Aragón, y de Ana de Gurrea, vizcondesa de Evol. Por parte de su padre, era bisnieto del papa Alejandro VI (Rodrigo de Borja).

https://es.wikipedia.org/wiki/Francisco_de_Borja

Saint François de Borgia est fêté le 3 octobre.

Retable de Saint François de Borgia sj dans l'église jésuite San Pedro à Lima (Pérou). Saint François Borgia a fondé les Jésuites du Pérou. Photo: Pïerre-Olivier Combelles

Retable de Saint François de Borgia sj dans l'église jésuite San Pedro à Lima (Pérou). Saint François Borgia a fondé les Jésuites du Pérou. Photo: Pïerre-Olivier Combelles

Nous sommes tous en marche vers le Seigneur ; en prononçant nos vœux, nous avons revêtu l’équipement nécessaire à ce voyage ; notre profession religieuse est donc vaine si nous ne marchons pas allégrement sur cette route et si nous ne courons pas dans la voie de la perfection jusqu’à ce que nous arrivions à « la divine montagne de l’Horeb ».

Le premier avis que j’ai à vous donner, je le trouve formulé comme il suit au commencement de la dixième partie des Constitutions, où il est question des moyens de conserver et d’accroître la Compagnie : « Les moyens qui unissent un instrument à Dieu, qui le disposent à être manié régulièrement par sa main divine, sont bien plus efficaces que ceux qui le disposent à servir les hommes. Ces moyens sont la justice et la générosité, la charité surtout, la pureté d’intention dans le service divin, l’union familière avec Dieu dans les exercices spirituels, un zèle très pur pour le salut des âmes, sans autre recherche que la gloire de celui qui les a créées et rachetées ».

Paroles bien dignes d’être l’objet de notre plus sérieuse attention, puisque notre bienheureux Père les a écrites avec tant de soin et d’amour pour ses enfants. En effet, si nous voulons y réfléchir sérieusement, nous reconnaîtrons que la négligence à employer les moyens qui unissent l’instrument à Dieu suscite et aggrave les dissensions et les misères qui déchirent les sociétés religieuses. Car comme la sécheresse d’un terrain fait dépérir les fleurs et les fruits des arbres, ainsi l’aridité habituelle dans les méditations et autres exercices de piété dévore dans l’âme religieuse les fleurs et les fruits spirituels.

Donc le religieux qui ne s’exerce pas à la méditation et à l’imitation de Jésus crucifié, celui-là travaillera sans ardeur à la gloire de ce divin Maître ; bien plus, il n’y apportera que lâcheté, et, cependant, il ne laissera pas d’être satisfait de lui-même et de mépriser les autres.

Quel grand remède pour tous nos maux que de méditer la Croix du Christ !

Saint François de Borgia

https://www.jesuites.com/saint-francois-de-borgia-sj/

“Nunca volveré a servir a señor que se me pueda morir” (San Francisco de Borja sj)
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Saint Thomas d'Aquin: Gouvernement juste et gouvernement injuste (DU ROYAUME, Écrit au Roi de Chypre - De regno ad regem Cypri)

4 Octobre 2024 , Rédigé par Rouge et Blanc Publié dans #Catholicisme, #Philosophie, #Saint Thomas d'Aquin, #Théologie, #Politique

Triomphe de saint Thomas d'Aquin, Doctor Communis, entre Platon et Aristote, Benozzo Gozzoli, 1471. Louvre, Paris.

Triomphe de saint Thomas d'Aquin, Doctor Communis, entre Platon et Aristote, Benozzo Gozzoli, 1471. Louvre, Paris.

DU ROYAUME
Écrit au Roi de Chypre
De regno ad regem Cypri
PAR SAINT THOMAS d’AQUIN, Docteur de l'Eglise
(1265-1266)
Fin de l'opuscule par Ptolémée de Lucques
Traduction Père Marie Martin-Cottier op, 1946
Édition numérique,
http://docteurangelique.free.fr, 2008
Les œuvres complètes de saint Thomas d'Aquin

 

Gouvernement juste et gouvernement injuste
 
Mais il arrive qu’en certaines choses qui sont ordonnées à une fin, on procède avec rectitude ou sans rectitude. C’est pourquoi l’on trouve aussi dans le gouvernement de la multitude ce qui est droit et ce qui ne l’est pas. Un être, quel qu’il soit, est dirigé avec rectitude quand il est conduit vers la fin qui lui convient; il est dirigé sans rectitude quand il est conduit vers une fin qui ne lui convient pas.
Mais autre est la fin qui convient à une multitude d’hommes libres, autre à une multitude d’esclaves. En effet, l’homme libre est celui qui est maître de lui-même (sui causa), tandis que l’esclave est celui qui, en ce qu’il est, appartient à un autre. Si donc une multitude d’hommes libres est ordonnée, par celui qui la gouverne, au bien commun de la multitude, nous aurons un gouvernement droit et juste, tel qu’il convient à des hommes libres. Mais si un gouverne ment est ordonné, non au bien commun de la multitude, mais au bien privé de celui qui gouverne, ce gouvernement sera injuste et pervers; c’est pourquoi le Seigneur menace de tels chefs par la bouche d’Ezéchiel (XXXIV, 2), disant : "Malheur aux pasteurs qui se paissent eux-mêmes" — c’est-à-dire qui cherchent leur propre avantage. — "Est-ce que ce ne sont pas les troupeaux que les pasteurs doivent paître ?" Car les pasteurs doivent rechercher le bien du troupeau, et tout chef (rectores) le bien de la multitude qui lui est soumise.

Les gouvernements injustes

Si donc un gouvernement injuste est exercé par un seul homme, qui recherche, dans l’exercice du pouvoir, ses propres avantages et non le bien commun de la multitude qui lui est soumise, un tel chef est appelé tyran, nom dérivé de celui de force parce que le tyran opprime par la puissance, il ne gouverne pas par la justice. D’où, chez les anciens, tous ceux qui détenaient le pouvoir étaient appelés tyrans.
Mais si un gouvernement injuste est exercé, non par un seul homme, mais par plusieurs, si, du moins, ils sont en petit nombre, ce régime est appelé oligarchie, c’est-à-dire gouvernement (principatus) d’un petit nombre, comme quand un petit groupe d’hommes opprime le peuple, par la puissance de leurs richesses, différant du tyran par le seul fait qu’ils sont plusieurs.
Si un gouvernement inique est exercé par un grand nombre, il est appelé démocratie, c’est-à-dire domination du peuple, comme quand le peuple des plébéiens, s’appuyant sur la puissance de sa multitude, opprime les riches. Car ainsi le peuple entier sera comme un seul tyran.

Les gouvernements justes

Il faut établir des distinctions semblables entre les formes de gouvernements justes.
En effet si le gouvernement est exercé par quelque multitude, il est généralement appelé république (politia), comme quand la multitude des combattants exerce le pouvoir dans une cité ou une province.
S’il est exercé par un petit nombre d’hommes, mais qui soient vertueux, le gouvernement de ce genre s’appelle aristocratie, c’est-à-dire pouvoir le meilleur ou des meilleurs, qui pour cette raison se nomment optimates.
Mais si le gouvernement juste appartient à un seul homme, celui-ci est appelé roi; c’est pourquoi le Seigneur dit par Ezéchiel (XXXVII, 24) : "Mon serviteur David sera roi au-dessus de tous et il y aura un seul pasteur pour eux tous."

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4 octobre - Fête de Saint François d'Assise

4 Octobre 2024 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Catholicisme, #Christianisme, #Saint François d'Assise, #Religion, #Spiritualité

4 octobre - Fête de Saint François d'Assise

Cantique de frère Soleil ou des Créatures

 

Jusqu'à la fin – car c'est presque moribond qu'il composa son plus joyeux cantique – saint François voulut mettre le monde en état de louange.

Durant l'automne 1225, épuisé par la stigmatisation et par les maladies, il s'était retiré à Saint-Damien. Presque aveugle, seul dans une cabane de roseaux, abattu par la fièvre et tourmenté par les mulots, voilà pourtant le chant d'amour qu'il fit monter vers le Père de toute la Création.

L'avant-dernière strophe, hymne au pardon et à la paix, fut composée en juillet 1226, au palais épiscopal d'Assise, pour mettre fin à une lutte acharnée entre l'évêque et le podestat de la ville. Ces quelques vers de l'apôtre de la paix suffirent à empêcher la guerre civile.

Quant à la dernière strophe, c'est pour accueillir par un chant notre soeur la Mort qu'elle fut composée au début d'octobre 1226.

 

Très haut, Tout-puissant et bon Seigneur,

à toi louange, gloire, honneur,

et toute bénédiction;

à toi seul ils conviennent, ô Très-Haut,

et nul homme n'est digne de te nommer.

 

Loué sois-tu, mon Seigneur, avec toutes tes créatures,

spécialement messire frère Soleil,

par qui tu nous donnes le jour, la lumière:

il est beau, rayonnant d'une grande splendeur,

et de toi, le Très-Haut, il nous offre le symbole.

 

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour soeur Lune et les étoiles:

dans le ciel tu les as formées,

claires, précieuses et belles.

 

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour frère Vent,

et pour l'air et pour les nuages,

pour l'azur calme et tous les temps:

grâce à eux tu maintiens en vie toutes les créatures.

 

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour notre soeur Eau,

qui est très utile et très humble,

précieuse et chaste.

 

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour frère Feu,

par qui tu éclaires la nuit:

il est beau et joyeux,

indomptable et fort.

 

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour soeur notre mère la Terre,

qui nous porte et nous nourrit,

qui produit la diversité des fruits,

avec les fleurs diaprées et les herbes.

 

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour ceux

qui pardonnent par amour pour toi;

qui supportent épreuves et maladies:

heureux s'ils conservent la paix,

car par toi, le Très-Haut, ils seront couronnés.

 

Loué sois-tu, mon Seigneur,

pour notre soeur la Mort corporelle,

à qui nul homme vivant ne peut échapper.

 

Malheur à ceux qui meurent en état de péché mortel;

heureux ceux qu'elle surprendra faisant ta volonté,

car la seconde mort ne pourra leur nuire.

 

Louez et bénissez mon Seigneur,

rendez-lui grâce et servez-le

en toute humilité !

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Jean Herbert: Le rôle de la spiritualité dans le monde moderne

26 Septembre 2024 , Rédigé par Sudarshan Publié dans #Bouddhisme, #Catholicisme, #Christianisme, #Hindouisme, #Islam, #Jean Herbert, #Religion, #Sri Aurobindo, #Râmakrishna, #Spiritualité, #Sikhisme, #Taoïsme, #Shintoïsme

Jean Herbert ((1897-1980)

Jean Herbert ((1897-1980)

(Extrait de La Tolérance, colloque Swâmi Vivekananda. Edition Etre Libre 1963)

Texte intégral de la conférence donnée au Palais des Beaux-arts à l’occasion du Centenaire Vivekânanda.

Depuis bien des années déjà, et avec une insistance croissante, des personnes beaucoup plus qualifiées que moi, dans tous les milieux, nous mettent en garde contre le danger mortel auquel l’humanité est exposée du fait d’un déséquilibre toujours plus accentué entre le progrès matériel, scientifique, technique, d’une part, et la stagnation morale, pour ne pas dire le recul moral, d’autre part.

On en a longuement élucidé les causes et dépeint les effets. Bien des vérités ainsi dégagées sont devenues des lieux communs. Il n’est que d’en tenir compte, si nous voulons survivre honorablement. Mon propos n’est pas de les répéter ici.

Ce que je voudrais faire avec vous, c’est essayer de dégager quelques grandes lignes de l’évolution qui s’opère actuellement en fait dans l’attitude de l’humanité envers les problèmes religieux et spirituels, ou, en termes plus vastes, envers ce qui détourne l’homme du souci de ses intérêts exclusivement matériels et immédiats. Au moment où la plus haute autorité de la communauté chrétienne la plus importante envisage, avec tout le sérieux qu’exige la gravité des problèmes soulevés, d’éventuelles réformes dans divers domaines, il peut ne pas être inopportun d’élargir un peu le champ de l’étude pour voir les tendances qui se manifestent dans le reste du monde, leurs origines, leur nature, leurs buts, leurs effets.

Dans un monde qui a toujours été en évolution, il serait surprenant que l’attitude de l’homme envers les problèmes religieux et spirituels soit restée constante.

Les théologiens de toutes les grandes confessions envisagent cette évolution de façon assez simpliste. Pour à peu près toutes les religions, qu’il s’agisse de celles réputées nées avec le peuple qui les pratique, comme le Judaïsme, l’Hindouisme, le Shintô, ou de celles qui ont un fondateur, comme le Bouddhisme, le Christianisme, l’Islam, il existe en effet une Vérité, complète et définitive, qui a jadis été révélée à un peuple ou à un homme, et qui ne souffre aucune discussion, qui n’est susceptible d’aucune amélioration.

Sur le plan théorique, il n’y a qu’à la confesser; sur le plan pratique, il suffit de l’appliquer. Et tous ceux qui ne sont pas au sein de cette religion particulière sont ou bien en dehors du peuple élu, c’est-à-dire des hommes de seconde zone, s’il s’agit de religions nées avec le peuple, ou bien, s’il s’agit de religions révélées, des incroyants. Dans le premier cas, il n’y a pas évolution. Dans le second, il y a passage brutal de l’erreur à la Vérité, avec cette réserve toutefois que l’erreur peut comporter des degrés différents, et que l’on peut aussi retomber de la Vérité dans l’erreur.

Pour l’historien de la vie religieuse, le problème se présente différemment. Pour lui, il y a, dans chaque groupe humain, des périodes de religiosité intense et des périodes de désaffection à l’égard de la religion. De ce point de vue, il est courant de dire du monde moderne que Dieu y tient de moins en moins de place, que les valeurs spirituelles y sont en baisse, et que le matérialisme gagne. C’est un fait qu’avec les révolutions successives de 1793 et de 1917, avec les conceptions nouvelles de nos savants, avec notre souci croissant du confort matériel, le Christianisme, par exemple, a perdu depuis deux siècles un terrain considérable et ne l’a pas compensé par des acquisitions nouvelles. C’est un fait aussi que le Bouddhisme et le Taoïsme ont très probablement essuyé un échec tragique en Chine.

C’est un fait encore que, sous l’influence envahissante du matérialisme occidental, des éléments importants de l’élite, dans la plupart des autres pays, marquent une certaine désaffection à l’égard de leur propre religion. Vue sous cet aspect, l’évolution actuelle aurait donc un caractère nettement régressif.

II y a cependant d’autres manières d’envisager les choses. Celle en particulier que nous révèlent, dans l’Inde, la fois la tradition et l’observation directe.

Quant à la tradition, elle veut qu’à l’origine les textes sacrés fondamentaux, les Védas, aient comporté 100.000 versets, mais qu’au début de chacun des âges par lesquels passe l’humanité, ils aient dû être abrégés et simplifiés pour être mis à la portée de la faculté réduite qu’avaient les hommes d’appréhender les vérités spirituelles. Plus récemment, à un stade où la vérification par les textes nous est possible, nous voyons que l’on est passé successivement de la simple invocation ayant une valeur magique, les Védas, à des sortes de paraboles hermétiques, les Upanishad, à des techniques, les yogas, à des mythes longuement détaillés dans les Purânas et finalement à des exposés philosophiques discursifs. Il s’agirait donc d’un processus de mentalisation progressive de l’humanité, en particulier dans son attitude envers les problèmes religieux.

Lorsqu’on constate le rôle décisif que notre civilisation occidentale moderne attribue à la raison, maintenant seule habilitée à discriminer entre le vrai et le faux, le bien et le mal, l’utile et le nuisible, on est fort enclin à penser que nous sommes parvenus à un stade de mentalisation extrêmement poussée, qui explique en partie le rôle plus effacé que notre société accorde à la religion et à la spiritualité.

Deux autres facteurs essentiels ont sans nul doute joué: d’abord les possibilités d’élévation toujours plus rapide de notre niveau de vie sur le plan matériel, ce qui nous soumet à des tentations sans précédent dans l’histoire de l’humanité, et ensuite un sentiment croissant de solidarité sociale, dont ce n’est pas ici le lieu d’analyser les causes.

Voyons comment les différents milieux préoccupés de religion et de spiritualité ont réagi à ces changements, et ont tenté une relance.

Et d’abord les religions depuis longtemps établies.

D’une part, il s’est constitué ou consolidé des groupes farouchement conservateurs, qui nient toute nécessité d’évoluer et qui n’admettent aucun compromis. Nous en voyons un exemple frappant dans certains groupes juifs qui font actuellement beaucoup parler d’eux en Israël — dans certains groupes chrétiens, comme les Témoins de Jéhovah, les Adventistes du septième jour, qui, de ce fait, entrent parfois en conflit avec les gouvernements des divers pays — dans certaines sectes musulmanes qui, en Arabie Saoudite, en Mauritanie, au Pakistan, détiennent le pouvoir temporel, soumettent la société à des règles traditionnelles, et se refusent à séparer la religion de la politique, sans beaucoup se soucier des conséquences qui peuvent en résulter.

« Il n’est pas vrai de dire, » — écrivait récemment Sir Mohamed Iqbal, l’inspirateur du Pakistan moderne, — « … que l’Eglise et l’État sont deux aspects de la même chose; 1’Islam constitue une seule réalité… ». En 1896, les musulmans ont encore converti à la pointe de l’épée l’importante population des Kafirs d’Afghanistan quelque cent mille âmes !

D’autre part, il s’est constitué au sein de ces grandes familles religieuses des groupes numériquement plus importants qui, sans s’écarter de leurs dogmes fondamentaux et sans pouvoir être taxés d’hérésie ou d’hétérodoxie, admettent la nécessité d’une évolution pour que leur religion reste adaptée à la vie moderne et y conserve une place aussi prééminente que possible. C’est évidemment la position qu’a adopté le Concile du Vatican actuellement en cours. C’est ce que font aussi dans l’Inde les néo-védântistes, dans l’Asie du Sud-Est les néo-bouddhistes, au Japon les néo-shintoïstes.

En dehors même de leur travail intérieur, la plupart de ces groupes se livrent à une œuvre de prosélytisme intense et souvent agressif. Les bouddhistes engagent des actions missionnaires énergiques en Europe et en Amérique, les chrétiens et les musulmans en Afrique et en Asie. D’autres encore, dont nous parlerons plus tard.

Il en est résulté un certain nombre de conversions d’une religion à une autre. Quel que soit le profit qu’en aient retiré individuellement les intéressés, il faut reconnaître que sur le plan de la société dans son ensemble, les conséquences n’en ont pas été heureuses.

Dans les rares cas de conversion massive de toute une population, conversions que dans les temps modernes seul l’Islam a réussies, la religion nouvelle a dû s’adapter dans une mesure considérable et assimiler une large mesure des coutumes et croyances de celle à laquelle elle se substituait. Et le résultat a pu en être satisfaisant.

Mais dans tous les autres cas, où seule une petite minorité a été convertie, la situation de celle-ci est souvent tragique. Déracinée de ses traditions, isolée et suspecte dans son propre pays, conduite comme tous les récents convertis à une intransigeance sauvage et agressive, elle constitue dans son milieu un dangereux élément de discorde, et souvent même de lutte fratricide, qui n’est nullement créateur : l’estime pour la religion nouvelle.

Par ailleurs, des sortes de coalitions sont tentées entre les grandes religions pour faire front contre l’athéisme, ou même contre les religions moins puissantes. Le mouvement abramique, qui groupe juifs, chrétiens et musulmans, n’en est qu’un exemple.

Enfin, nous assistons actuellement, en Occident, en islam, en Orient, à un véritable pullulement de sectes nouvelles, dont certaines déjà extrêmement puissantes, qui ou bien prétendent rester dans le cadre de leur religion d’origine, quitte à y être anathémisées par les groupes plus traditionnels, ou bien prétendent opérer une synthèse de plusieurs religions déjà existantes, ou bien même prétendent innover complètement.

Voyons s’il est possible de dégager certains caractères communs à ces divers mouvements modernes.
Je crois d’abord que l’on peut noter une certaine désaffection à l’égard des problèmes purement théologiques. Si ceux-ci, chez les chrétiens, n’ont sans doute jamais intéressé qu’un petit nombre de spécialistes, ils ont pendant de nombreux siècles passionné l’Inde, le Tibet, l’Islam, au point d’y fournir des sujets de conversation courante, souvent fort animée. On peut dire qu’un peu partout les divergences d’ordre purement dogmatique entre les sectes passent à l’arrière-plan des préoccupations religieuses. Même dans les sectes nouvelles, comme le Tenri japonais, qui ont une théologie extrêmement détaillée et doctrinaire, les adeptes les plus fidèles s’en soucient en réalité fort peu.

Comme ces querelles étaient beaucoup plus créatrices de frictions et d’animosité que source d’inspiration, on ne peut que s’en féliciter, sur le plan pratique tout au moins.

Une autre transformation qui affecte sans doute beaucoup plus les masses est une désaffection à l’égard du mythe et un oubli du symbolisme.

Jusqu’à une époque toute récente, le mythe est resté un des principaux moyens d’enseignement religieux. Non seulement il retient l’attention et frappe l’imagination mieux que les meilleurs films de cinéma, mais la multiplicité de ses interprétations légitimes permet de l’appliquer à tous les domaines de la pensée, du sentiment et de l’action. Si dans le Christianisme, qui n’est doté que d’une mythologie très pauvre — d’ailleurs presque totalement empruntée au Judaïsme — il a occupé une place plus restreinte que dans les autres religions, l’abondante hagiographie catholique et orthodoxe y a largement suppléé. Or, notre souci croissant de rationalisme étroit nous interdit de concilier la croyance au mythe avec les théories actuelles de la science occidentale. Et comme c’est à ces dernières que l’Occident, et à sa remorque, bien qu’avec un certain retard, tout le reste de l’humanité, accorde une confiance de plus en plus aveugle, les hommes rejettent les mythes.

Cette tendance est encore accentuée par les exégèses dites historiques auxquelles on soumet maintenant les textes les plus sacrés, leur retirant ainsi toute valeur spirituelle. Chez nous, j’en citerai seulement pour preuves certaine traduction récente de la Bible, par ailleurs fort intéressante, dans laquelle on attribue à quelques-unes des plus belles paraboles du Livre de Daniel la valeur de récits historiques présentés frauduleusement sous forme de prophétie.

Plus frappante encore est l’interprétation historique que nos savants donnent actuellement, dans les Ecritures sacrées orientales, aux mythes présentant la lutte des Forces du Bien contre les Forces du Mal. Dans l’Inde les dieux sont devenus les Aryens et les démons les Dravidiens. Et de même en Perse, au Japon et ailleurs.

Les mêmes raisons n’expliquent sans doute pas pourquoi les hommes ont pratiquement oublié le symbolisme religieux. Parmi les gens qui assistent à une messe catholique, combien savent encore ce que représentent les divers éléments architecturaux d’une église, les vêtements sacerdotaux, les déplacements du prêtre officiant, etc.? L’exemple le plus frappant que j’aie rencontré de cette perte du sens symbolique se situe au Japon. Les prêtres shintoïstes, lorsqu’ils sont en costume sacerdotal, portent un sceptre shaku, dont la position est minutieusement fixée pour toutes les circonstances. Le symbolisme de ce sceptre est remarquablement riche : la courbe de sa partie supérieure, qui représente le ciel, doit reproduire la courbe du crâne du prêtre particulier qui l’utilise, la courbe de la partie inférieure, qui représente la terre, doit reproduire la courbe du talon du même prêtre, et le prêtre doit le fabriquer de ses propres mains. Le shaku symbolise donc à la fois l’union entre le ciel et la terre et l’identité entre le macrocosme et le microcosme. Or, aujourd’hui, il est extrêmement difficile de trouver des prêtres qui en aient connaissance. C’est dans un grand magasin qu’ils commandent leurs shaku, faits en série, et lorsque ceux-ci se cassent, on les jette et on en commande d’autres…

En compensation, pourrait-on dire, en contrepartie de cette perte du mythe et du symbole, on doit relever les efforts faits dans certaines religions pour prouver que les auteurs des textes les plus sacrés connaissaient déjà ce qui a fait l’objet des découvertes les plus récentes de notre science. Ce sont sans doute les néo-bouddhistes qui ont témoigné dans ce sens de la plus grande activité et aussi de la plus grande ingéniosité. Ils démontrent avec volubilité que les théories de nos physiciens d’avant-garde étaient déjà parfaitement familières aux disciples du Bouddha d’il y a 2.500 ans. Et il ne manque pas d’hindous pour nous expliquer que dans le Râmayâna, il est fait expressément mention de l’utilisation des avions.

Moins téméraires, mais sans doute plus instructifs peuvent être les rapprochements entre les Ecritures sacrées des divers peuples et le domaine dans lequel s’engage notre toute jeune science de la psychologie, car les anciens, et plus particulièrement les Hindous de l’antiquité en savaient probablement beaucoup plus long que nous sur la psychologie individuelle et collective, et plus encore sur ce que mon regretté collègue et ami, le Professeur Charles Baudouin, appelait la psychagogie. Le Professeur Jung s’est engagé dans cette voie, mais ce n’est, espérons-le, qu’une première ébauche d’une recherche sérieuse. Et il faut souhaiter que cette interprétation, à la fois légitime et fructueuse, des textes sacrés, ne nous fasse pas oublier qu’ils comportent aussi d’autres interprétations tout aussi légitimes et peut-être également fructueuses.

Quoi qu’il en soit, le rejet du mythe et l’oubli du symbole que nous constatons actuellement, à des degrés divers, un peu partout dans le monde constituent une lourde perte.
Parallèlement à cela, nous sommes aussi témoins d’un sérieux relâchement des disciplines. Je n’ai pas besoin de citer les tendances qui se font jour dans ce sens au sein du monde catholique, et dont certaines ont obtenu la sanction des plus hautes autorités, ou semblent en voie de l’obtenir dans un avenir prévisible.

Dans de nombreuses communautés de l’Islam, on boit ouvertement de l’alcool, en dépit des strictes règles coraniques. Dans l’Afrique noire, récemment convertie à l’Islam, la tendance s’accentue de renoncer aux sévères cérémonies initiatiques — cérémonies auxquelles, soit dit en passant, nombre de psychiatres européens accordent actuellement une grande valeur pour assurer l’équilibre intérieur de l’individu. Et ce qui les remplace n’est guère plus que la répétition plus ou moins automatique des cinq prières quotidiennes rituelles.

Dans l’Hindouisme, l’interdiction faite aux moines et aux brahmanes de quitter le sol sacré de l’Inde est tombée en complète désuétude, le végétarisme enjoint aux hautes castes est enfreint de plus en plus ouvertement. Sous l’influence du réformisme outrancier que pratique le Gouvernement Nehru, toute la structure morale qui avait pour fondement le système des castes (qui constitue un élément essentiel de l’hindouisme) s’effrite rapidement.

Dans toute l’Asie d’outre-Islam, les pèlerinages traditionnels, bien qu’ils soient de plus en plus fréquentés, en raison notamment de l’amélioration dans les moyens de transport, prennent une allure de plus en plus touristique et de moins en moins dévotionnelle.

Au Japon, les périodes de purification auxquelles doivent se soumettre prêtres et laïcs avant les cérémonies religieuses s’abrègent rapidement. Celles qui duraient un mois sont fréquemment ramenées à une semaine, celles d’une semaine à une journée, etc.

Mais, ce qui est encore plus caractéristique, c’est le peu d’exigences dont témoignent, à l’égard de leurs membres, les sectes nouvelles qui obtiennent le plus grand succès.

Pour prendre encore des exemples au Japon, dans le Byakkô-koseikai, fondé il y a peu d’années, et qui compte déjà plus d’un million de membres, dont une élite intellectuelle et religieuse considérable, le seul devoir des fidèles consiste à répéter, d’un cœur léger et sans effort, une prière spéciale pour la paix en battant des mains d’une certaine façon, de manière à créer une « lumière blanche » qui chasse tout le mal. Le Seïcho-no-ye, fondé il y a trente ans, et qui compte déjà trois millions de membres, n’impose en fait à ses fidèles aucune discipline particulière. Le Tenri-kyô, fondé vers la fin du siècle dernier, et qui a déjà acquis une très grande puissance économique et même politique, donne pour but suprême la joie dans la vie; les services divins y sont appelés services gais — et par conséquent rédempteurs. Le but de la cérémonie la plus typique, je cite « … est non seulement de reproduire la joie de la Création, joie à laquelle nous aspirons, mais aussi d’invoquer la protection de Dieu notre parent en chantant les louanges de Sa grâce illimitée… ».

Parallèlement à ce relâchement des disciplines, nous constatons dans certains secteurs — il est vrai assez limités — des recrudescences de la dévotion émotive. C’est sans doute dans ce cadre qu’il faut envisager, au sein du catholicisme, le développement rapide du culte marial, de celui adressé au Sacré-Cœur de Jésus, etc.

Cette dévotion revêt une forme particulière dans nombre de sectes nouvelles, un peu partout dans le monde. Les fondateurs de ces sectes sont le plus souvent réputés avoir eu des rapports directs et intimes avec la Divinité et aussi avoir reçu des révélations, et il est par conséquent normal qu’ils soient, à des degrés certes fort divers, l’objet d’une vénération qui fait parfois plus que frôler l’adoration, sinon la déification.

En Occident, dans des groupes tels que la Science Chrétienne, la Société Théosophique, les Anthroposophes, il est déjà extrêmement rare de trouver des études, si braves soient-elles, où ne soient citées les paroles inspirées du fondateur, tout comme il doit arriver bien rarement qu’un prédicateur chrétien ne cite pas quelques passages des Evangiles.

En Asie et en Afrique, les choses vont beaucoup plus loin.

En Afrique, les sectes musulmanes récentes voient dans le chef de la secte, presque toujours un descendant du fondateur, une sorte de prophète infaillible, à qui est due une obéissance absolue. J’ai assisté récemment au Sénégal à la fête annuelle de la grande confrérie — toute récente — des Mourides, et le chef du gouvernement, entouré des plus hautes personnalités du pays, se comportait envers lui au moins comme des catholiques envers le pape.

Dans l’Inde, des temples leur sont élevés et on leur attribue facilement une naissance miraculeuse; on les incorpore dans la liste des avatars de Vishnou. Parfois même, comme dans le cas de Râmakrishna, on estime que c’est encore insuffisant : ses disciples zélés expliquent que les trois plus grandes incarnations divines dans l’histoire du monde sont le Bouddha, le Christ et Râmakrishna lui-même et qu’ils éclipsent tous les autres.

Cette dévotion émotionnelle, qu’elle soit dirigée vers Dieu ou vers un homme considéré comme un messager de Dieu, constitue évidemment un facteur non négligeable de développement spirituel, et il est intéressant de voir que, selon Râmakrishna, je le cite : « … Pour cet âge de fer, ce qui convient le mieux, c’est la communion avec Dieu par l’amour, la dévotion et l’abandon de soi ».

Néanmoins, dans l’ensemble, ce qui semble le caractère le plus important de la tendance spirituelle à notre époque, c’est que nous nous intéressons moins à Dieu et davantage à notre prochain.

Cette évolution est en quelque sorte régulière et périodique dans l’Inde. On y voit à toutes les époques et de nos jours encore surgir de grands sages, là où on les attend le moins, et ils créent autour d’eux des foyers d’intense spiritualité, tournés exclusivement vers Dieu et dans lesquels on semble se désintéresser totalement des problèmes de ce monde. Mais dès la mort du maître, l’orientation change rapidement. Ses disciples, tout en conservant un souci très vif de la vie spirituelle, se préoccupent toujours davantage de son application pratique dans la société humaine. Moins de quarante ans après sa mort, les disciples de l’étonnant mystique que fut Râmakrishna se consacraient presqu’entièrement à la création d’écoles, de foyers d’étudiants, de dispensaires et d’hôpitaux, jouaient un rôle considérable dans les secours aux sinistrés après les grandes catastrophes, etc. A peine l’étonnant yogin et philosophe que fut Shrî Aurobindo était-il mort que son ashram devenait avant tout un centre universitaire. Si l’on veut trouver des foyers de pure spiritualité, il faut en trouver qui soient encore tout neufs.

Mais ce que nous voyons de nos jours dans le monde entier, ce n’est pas une transformation en quelque sorte cyclique et fragmentaire, c’est une évolution massive sans grand espoir de retour. L’amour du prochain, la philanthropie, la solidarité humaine au sein de groupes plus ou moins nombreux passent au premier plan. La moralité prend le pas sur la spiritualité.

Elle s’y est à peu près entièrement substituée dans le monde communiste. Dans l’Inde, le disciple le plus fidèle et le plus authentique de Gandhi, Vinoba, s’occupe de réformes agraires. Au Japon, les parcs qui entourent les temples shintoïstes sont utilisés comme terrains de jeux pour les enfants, et un groupe important et influent de jeunes grands-prêtres s’oriente vers une action sociale intense dans les domaines de l’éducation, de l’agriculture, de la vie familiale.

Ce qui d’ailleurs est parfaitement conforme à l’enseignement de Jésus et de Saint Paul.

C’est également en rapport avec ce souci de solidarité sociale que se situe l’injonction faite aux membres des divers groupes religieux de travailler activement dans l’intérêt du prochain. Une des principales injonctions des Mourides sénégalais est « Qui travaille prie ».

Ce souci du bonheur du prochain sur cette terre s’accompagne malheureusement, chez la plupart de nos contemporains, d’un souci encore plus vif de leur propre bonheur. Vivekânanda disait déjà qu’il ne pouvait guère apprécier un Dieu qui lui offrirait un fauteuil dans le Ciel mais ne pouvait pas lui fournir un strapontin sur cette terre. C’est maintenant l’attraction principale qu’offrent le plus souvent les sectes nouvelles, soit au sein des anciennes religions, soit en dehors d’elles, et c’est une des raisons principales de leur succès.

Par ailleurs, comme je le rappelais au début, l’accès plus facile et plus généralisé au confort matériel crée pour un nombre croissant d’hommes et de femmes une forte tentation d’en jouir intensément pendant qu’il dure et de ne plus guère penser à autre chose, aux rapports avec le Divin, à ce qui se passera après la mort et ainsi de suite. En sens diamétralement opposé opère cependant la terreur que nous inspirent les découvertes récentes de la science et les conséquences qu’elles peuvent entraîner pour nous dès un avenir fort proche. Il en résulte une perte de confiance, sinon en la valeur abstraite de l’intellect, du moins en l’utilisation de plus en plus exclusive qu’en fait le monde occidental moderne. C’est cette méfiance seule qui peut expliquer la vague actuelle de certaines sectes comme le Bouddhisme Zen sous sa forme japonaise, où l’on enseigne moins à dépasser le mental, comme le font tous les mystiques, qu’à le rejeter purement et simplement. En tous cas, cette terreur dont nous sommes saisis contribue puissamment à ramener les hommes à leur religion traditionnelle. Et en fin de compte cet attrait pour les jouissances qu’apporte le progrès matériel et les dangers dont nous menace ce même progrès s’équilibrent-ils peut-être en ce moment dans une certaine mesure.

Une des formes que prend fréquemment l’appât matériel tendu par les religions nouvelles est l’offre de guérison matérielle, soit dans le domaine de la santé physique, soit dans celui des rapports humains, soit même dans celui de la réussite professionnelle ou financière.

Certains groupes, comme la Science Chrétienne, vont jusqu’à voir dans cette harmonie de la vie matérielle une sorte de critérium d’authenticité de la vie spirituelle. La plupart des autres groupes, il faut le reconnaître, n’y voient qu’une conséquence.

Dans les groupes chrétiens qui vivent de façon si intense, si passionnée, chez les nègres d’Amérique, que ce soit au Sud des Etats-Unis ou au Brésil, la guérison des maladies par la prière et les incantations est presque une affaire de routine.

Disons en passant qu’en Afrique et en Asie, les guérisons physiques opérées dans le cadre du catholicisme, à Lourdes par exemple, ne se sont jamais heurtées au scepticisme qui les a accueillies dans beaucoup de milieux occidentaux, scientifiques ou autres. Ce dont on a été surpris, en ce qui concerne Lourdes tout au moins, c’est qu’elles ne portent que sur une proportion aussi infime des pèlerins.

En dehors de la chrétienté, ces guérisons ont toujours été admises comme normales, mais maintenant elles passent de plus en plus au premier plan.

Au Japon, le Kurozumi-kyô, qui date du XIXe siècle, en fait un article de foi; le Seicho-no-ie, dont nous avons déjà parlé, comporte dans sa brève profession de foi la phrase suivante : « Nous triomphons de toutes les souffrances et de toutes les peines de l’humanité, y compris la maladie ». On pourrait multiplier les exemples à l’infini.

Sur un plan plus doctrinal et d’application pratique moins immédiate, il est remarquable de constater que la plupart des sectes nouvelles, en dehors naturellement du Christianisme toujours exclusif, s’efforcent de réaliser une synthèse entre plusieurs conceptions religieuses antérieures et prétendent y être parvenues.

Dans certains pays, comme l’Inde, cette tendance était déjà fort marquée, mais restait essentiellement dans le sein de l’Hindouisme. En Extrême-Orient, on constatait un autre phénomène, c’est que chaque individu pratiquait volontiers plusieurs religions simultanément, sans que cela créât aucun problème : Bouddhisme et Shintô au Japon, Bouddhisme, Taôisme et Confucianisme en Chine et dans l’Asie du Sud-Est, avec un mélange de Chamanisme un peu partout. Mais il ne s’agissait que d’une juxtaposition, même en Chine, bien que certains éminents orientalistes aient pu grouper sous le nom unique d’Universisme chinois, les diverses religions qui florissaient dans ce pays. Chaque religion conservait malgré tout pour l’individu son caractère propre, ses propres temples, ses propres rites, son propre clergé. Les cas de véritable synthèse étaient rares et n’étaient l’apanage que de groupe; relativement peu nombreux. Comme cas typique, on peut probablement citer, en Islam, les Nusaïri du Liban, les Alaouites de Syrie, les Druses, dans l’Inde quelques petites tribus. Dans le passé, le seul exemple important que je connaisse de véritable synthèse et fusion entre deux religions différentes est celui des Sikhs.

Depuis un siècle environ, ces exemples se multiplient de façon étonnante. En Islam, le fondateur de la puissante et toujours plus nombreuse secte des Ahmadiyyas, Mirzâ Ghulâm Ahmad, mort en 1908, se donnait à la fois comme successeur de Mahomet, réincarnation du Christ et avatar de Vishnou. De son côté le Bahaïsme, né à la fin du XIXe siècle, se présente comme l’aboutissement et le complément nécessaire de toutes les anciennes croyances. Et je crois bien que certains disciples d’Inayat Khan ne seraient pas loin d’en dire autant de l’enseignement qu’ils suivent.

Dans l’Inde, la Société théosophique présente une synthèse de toutes les grandes religions, y compris celles qui sont mortes depuis de nombreux siècles.

Au Viêtnam, le Caodaïsme, autour duquel se rassemble une partie considérable de la population, groupe dans son enseignement les techniques de l’extase chamanique, le culte des esprits, le Confucianisme, le Taoïsme, le Bouddhisme et le Catholicisme.

En Chine, nous trouvons toute une série de sectes pour la plupart nées aux environs de 1915 ou 1920, le T’ungshan She, « Société de la Bonté », qui adore simultanément Confucius, Lao-Tse et le Bouddha; le Tao Yuan, « Société de la Voie » et l’Ikouan Tao, « Voie de l’Unité toute pénétrante », qui y ajoutent encore les symboles chrétiens et musulmans, le Wu-shan She, « Société pour l’intuition du bien », qui y surajoute encore le Judaïsme, etc.

En Corée, le Tong-hak, né il y a un siècle, et qui prit une importance telle que le gouvernement crut devoir se livrer contre lui à d’impitoyables persécutions, fait une synthèse du Confucianisme, du Bouddhisme et du Taoïsme.

Au Japon, depuis longtemps déjà, le Ryôbu-Shintô mêlait inextricablement Bouddhisme et Shintô, le Ritôshiuchi Shintô et le Mito-gaku faisaient une synthèse du Shintô et du Confucianisme, en rejetant le Bouddhisme. Plusieurs sectes importantes, comme le Yoshida Shintô, le Shin-gaku, le Suiga Shintô fondaient les trois religions en une seule. C’est cette dernière tendance que l’on retrouve chez les principales sectes récentes, qui y mêlent volontiers encore certains aspects du Christianisme, comme la Science Chrétienne, et aussi la psychanalyse, la biologie, etc.

On pourrait naturellement s’attendre à ce que cette puissante vague de syncrétisme aboutit dans la pratique à une tolérance toujours croissante, et à ce que les sectes nouvelles résultant de ces synthèses entretinssent non seulement entre elles, mais avec les religions plus anciennes qu’elles ont assimilées, des rapports de la plus cordiale fraternité. Malheureusement, il n’en est rien. Et à la réflexion cela se comprend. D’une part, chacune de ces sectes a conscience d’avoir réussi ce qui n’avait jamais été effectué dans l’histoire du monde, de s’être élevée au-dessus du sectarisme étroit qui avant elle séparait et opposait artificiellement les églises, et il ne peut en résulter qu’un complexe de supériorité à l’égard de tout ce qui les a précédées. Quant aux autres sectes engagées sur la même voie, elles constituent les concurrents les plus redoutables dans la clientèle à laquelle elles s’adressent.

Et chacune se livre volontiers à un prosélytisme effréné. « Quiconque sauve autrui est lui-même sauvé », proclame le Tenri-kyô japonais, et il est bien clair que pour lui sauver est synonyme de convertir.

On se trouve donc dans cette situation paradoxale où plus une secte récente prétend par son enseignement à une synthèse universelle, plus elle se montre intolérante envers les autres groupes religieux, anciens ou modernes.

Enfin, dans les religions qui jusqu’ici non seulement ne faisaient aucun prosélytisme, mais même refusaient d’admettre de nouveaux convertis, comme l’Hindouisme et le Shinto, on voit maintenant paraître des mouvements à prétention mondiale. Alors que naguère on ne pouvait être hindou que si l’on était né dans une des castes de l’Inde, le néo-védântisme, qu’apportent en Occident des moines de l’ordre de Râmakrishna et d’autres encore, prétend coiffer toutes les autres religions, et autour de ses missionnaires, les fidèles se groupent nombreux, qui récitent des prières hindoues, pratiquent des rites hindous, s’inspirent des Ecritures Sacrées de l’Inde. Au Japon, où les rapports de famille entre dieux et hommes de la terre japonaise forment l’essentiel du Shintô, et où l’on ne peut donc pas être shintôiste si l’on n’est pas japonais, il existe maintenant un néo-shintôisme, parfois appelé Kotonarisme, qui prétend à une universalité mondiale.

Comment pourrait-on résumer toutes ces constatations?

Dans l’ensemble, et sauf de notables exceptions, l’homme religieux semble maintenant moins préoccupé d’adorer Dieu et plus soucieux de secourir son prochain. D’autre part, la plus grande liberté de pensée assurée par la diffusion de l’enseignement et ce que l’on appelle les moyens de communication de masse, font qu’un nombre croissant d’hommes ne trouvent plus dans les religions traditionnelles sous leur forme orthodoxe et classique, la nourriture exacte dont ils ont besoin et qu’ils puissent assimiler; c’est la raison principale du pullulement actuel des nouvelles sectes. Enfin le rapprochement rapide des peuples qu’opère la facilité des communications permet des confrontations beaucoup plus fréquentes et massives qu’elles ne l’étaient naguère, et crée ainsi un besoin nouveau.

Les « Parlements des Religions » ou d’autres rencontres parées d’un titre moins pompeux mais visant au même but, toutes ces rencontres provoquées sous n’importe quel prétexte, et qui ne sont d’ailleurs pas inutiles, font apparaître le caractère accessoire des oppositions doctrinales et créent chez ceux qui les suivent un désir de synthèse. Mais chaque groupe fait son propre cocktail et se sent parfaitement certain de détenir la seule recette valable, ce qui finalement crée peut-être plus d’antagonisme que ces synthèses n’en estompent.

Faut-il donc dire qu’il y a progrès ou régression ? Là, je crois qu’il appartient à chacun de nous de donner la réponse. Dans l’évolution complexe, profonde, rapide à laquelle nous assistons actuellement, certains aspects sont heureux d’un certain point de vue, et d’autres regrettables. Mais les points de vue, heureusement, diffèrent selon les observateurs.

Lorsqu’autrefois je faisais des conférences aux Etats-Unis, on me faisait grief de ne pas les terminer en disant à mon auditoire ce qu’il devait penser et croire. En Europe, nous tenons heureusement au privilège de former, chacun pour soi, nos propres conclusions. J’espère donc que vous ne m’en voudrez pas si je termine sur un point d’interrogation.

Jean Herbert

Source: https://www.revue3emillenaire.com/blog/le-role-de-la-spiritualite-dans-le-monde-moderne-par-jean-herbert/

Jean Herbert naît à Paris le 27 juin 1897 d'un père protestant et d'une mère catholique.
Il se détourne cependant de cet héritage chrétien pour s'intéresser aux philosophies orientales.
Après un premier intérêt pour le Bouddhisme, c'est une rencontre avec Shrî Aurobindo, maître hindouiste, qui lui révèle une voie qui répond à ses attentes spirituelles et qui marque le début d'une nouvelle orientation dans sa vie et sa carrière.
Il développe dès lors une connaissance approfondie de l'Hindouisme et de la pensée orientale.
Jean Herbert mène ainsi de front diverses activités, toutes vouées cependant à une meilleure connaissance de l'homme et à faciliter la communication entre les être humains. Interprète à la Société des Nations, notamment, traducteur des œuvres de grands maîtres de la sagesse orientale, auteur de nombreux ouvrages sur l'Hindouisme ("Spiritualité hindoue"), mais aussi sur le Japon et sur l'Asie, Jean Herbert a apporté un éclairage nouveau sur la pensée orientale en Occident.
Il décède le 21 août 1980 à Genève.

[D'après: Josette Herbert, "Un auteur et son œuvre: Jean Herbert (1897-1980)", in Les carnets du yoga, no 5, mai 1979, pp. 2-15, url: http://lemondeduyoga.org/la-vie-du-yoga/un-auteur-et-son-oeuvre-jean-herbert-1897-1980/

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Barroco chiquitano (Música en Bolivia)

15 Septembre 2024 , Rédigé par Rojo y Blanco Publié dans #Bolivie, #Jésuites, #Musique, #Chiquitos, #Espagne, #Domenico Zipoli, #Martin Schmid, #Catholicisme

 

Ad Majorem Dei Gloriam

Carte de 1732 représentant le Paraguay et les Chiquitos avec les missions

Carte de 1732 représentant le Paraguay et les Chiquitos avec les missions

Intérieur de l'église St. Ignacio de Velasquez. Source: https://meacrosstheworld.com/as-aldeias-das-missoes-jesuitas/

Intérieur de l'église St. Ignacio de Velasquez. Source: https://meacrosstheworld.com/as-aldeias-das-missoes-jesuitas/

À Chiquitos, en Bolivie, le baroque est une musique toujours vivante. C'est une musique qui se vit comme telle. Et c'est cela qui est vraiment surprenant et magique.

Miguel Sánchez. Alia Mvsica, España.

 

FESTIVAL DES MISSIONS DE CHIQUITOS

https://festivalmisionesdechiquitos.com/

Le festival de musique baroque le plus important du monde

Barroco chiquitano (Música en Bolivia)
Cruz de Borgoña de San Andrés. Bandera de los ejércitos del rey de España y de toda la Monarquía Católica desde 1506. Introducido por Felipe «el Hermoso» como signo distintivo de su linaje materno. Aunque su uso, desde la época de Carlos III, ha ido restringiéndose, en nuestros días todavía es un elemento importante en el escudo de armas del rey de España. Esta enseña fue adoptada por los carlistas.

Cruz de Borgoña de San Andrés. Bandera de los ejércitos del rey de España y de toda la Monarquía Católica desde 1506. Introducido por Felipe «el Hermoso» como signo distintivo de su linaje materno. Aunque su uso, desde la época de Carlos III, ha ido restringiéndose, en nuestros días todavía es un elemento importante en el escudo de armas del rey de España. Esta enseña fue adoptada por los carlistas.

Barroco chiquitano (Música en Bolivia)
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15 août: Fête de l'Assomption, Fête de la France

15 Août 2024 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Catholicisme, #Christianisme, #France, #Pérou, #Jésuites

Le couronnement de la Vierge. Église des Jésuites San Pedro de Lima (Pérou)

Le couronnement de la Vierge. Église des Jésuites San Pedro de Lima (Pérou)

Kyrie eleison.   Seigneur, ayez pitié de nous.
Christe eleison.   Jésus-Christ, ayez pitié de nous.
Kyrie eleison.   Seigneur, ayez pitié de nous.
Christe, audi nos.   Jésus-Christ, écoutez-nous.
Christe, exaudi nos.   Jésus-Christ, exaucez-nous.
Pater de cœlis, Deus, miserere nobis.   Père céleste, Dieu, ayez pitié de nous.
Fili, Redemptor mundi, Deus, miserere nobis.   Fils, Rédempteur du monde, ayez pitié de nous.

 

Spiritus Sancte, Deus, miserere nobis.   Esprit-Saint, Dieu, ayez pitié de nous.
Sancta Trinitas, unus Deus, miserere nobis.   Trinité sainte, un seul Dieu, ayez pitié de nous.
Sancta Maria, ora pro nobis.   Sainte Marie, priez pour nous.
Sancta Dei Genitrix, ora pro nobis.   Sainte Mère de Dieu, priez pour nous.
Sancta Virgo virginum, ora pro nobis.   Sainte Vierge des vierges, priez pour nous.
Mater Christi, ora pro nobis.   Mère de Jésus-Christ, priez pour nous.
Mater divinæ gratiæ, ora pro nobis.   Mère de grâce divine, priez pour nous.
Mater purissima, ora pro nobis.   Mère très-pure, priez pour nous.
Mater castissima, ora pro nobis.   Mère très-chaste, priez pour nous.

 

Mater inviolata, ora pro nobis.   Mère toujours Vierge, priez pour nous.
Mater intemerata, ora pro nobis.   Mère sans tache, priez pour nous.
Mater amabilis, ora pro nobis.   Mère aimable, priez pour nous.
Mater admirabilis, ora pro nobis.   Mère admirable, priez pour nous.
Mater Creatoris, ora pro nobis.   Mère du Créateur, priez pour nous.
Mater Salvatoris, ora pro nobis.   Mère du Sauveur, priez pour nous.
Virgo prudentissima, ora pro nobis.   Vierge très-prudente, priez pour nous.
Virgo veneranda, ora pro nobis.   Vierge vénérable, priez pour nous.
Virgo prædicanda, ora pro nobis.   Vierge louable, priez pour nous.
Virgo potens, ora pro nobis.   Vierge puissante, priez pour nous.

 

Virgo clemens, ora pro nobis.   Vierge clémente, priez pour nous.
Virgo fidelis, ora pro nobis.   Vierge fidèle, priez pour nous.
Speculum justitiæ, ora pro nobis.   Miroir de justice, priez pour nous.
Sedes sapientiæ, ora pro nobis.   Siège de sagesse, priez pour nous.
Causa nostræ lætitiæ, ora pro nobis.   Cause de notre joie, priez pour nous.
Vas spirituale, ora pro nobis.   Vase spirituel, priez pour nous.
Vas honorabile, ora pro nobis.   Vase honorable, priez pour nous.
Vas insigne devotionis, ora pro nobis.   Vase insigne de dévotion, priez pour nous.
Rosa mystica, ora pro nobis.   Rose mystique, priez pour nous.
Turris Davidica, ora pro nobis.   Tour de David, priez pour nous.
Turris eburnea, ora pro nobis.   Tour d’ivoire, priez pour nous.

 

Domus aurea, ora pro nobis.   Maison d’or, priez pour nous.
Fœderis arca, ora pro nobis.   Arche d’alliance, priez pour nous.
Janua cœli, ora pro nobis.   Porte du ciel, priez pour nous.
Stella matutina, ora pro nobis.   Étoile du matin, priez pour nous.
Salus infirmorum, ora pro nobis.   Santé des malades, priez pour nous.
Refugium peccatorum, ora pro nobis.   Refuge des pécheurs, priez pour nous.
Consolatrix afflictorum, ora pro nobis.   Consolatrice des affligés, priez pour nous.
Auxilium Christianorum, ora pro nobis.   Secours des chrétiens, priez pour nous.
Regina Angelorum, ora pro nobis.   Reine des Anges, priez pour nous.

 

Regina Patriarcharum, ora pro nobis.   Reine des Patriarches, priez pour nous.
Regina Prophetarum, ora pro nobis.   Reine des Prophètes, priez pour nous.
Regina Apostolorum, ora pro nobis.   Reine des Apôtres, priez pour nous.
Regina Martyrum, ora pro nobis.   Reine des Martyrs, priez pour nous.
Regina Confessorum, ora pro nobis.   Reine des Confesseurs, priez pour nous.
Regina Virginum, ora pro nobis.   Reine des Vierges, priez pour nous.
Regina Sanctorum omnium, ora pro nobis.   Reine de tous les Saints, priez pour nous.
Agnus Dei, qui tollis peccata   Agneau de Dieu, qui effacez les

 

mundi, parce nobis, Domine.   péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.
Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, exaudi nos, Domine.   Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.
Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, miserere nobis, Domine.   Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous.
Amen.
 
Ainsi soit-il.
Maître anonyme du Haut Rhin, La Vierge au Paradis avec les saints, vers 1410.

Maître anonyme du Haut Rhin, La Vierge au Paradis avec les saints, vers 1410.

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DIEU EST LE SOLEIL DE L'ÂME

10 Août 2024 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Jésuites, #Catholicisme, #Religion, #Spiritualité

DIEU EST LE SOLEIL DE L'ÂME

DIEU EST LE SOLEIL DE L'ÂME.

 

Pierre-Olivier Combelles

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31 juillet: Fête de saint Ignace de Loyola

31 Juillet 2024 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Catholicisme, #Jésuites, #Saint Ignace de Loyola

31 juillet: Fête de saint Ignace de Loyola

"Saint Ignace de Loyola (1491-1556), fêté le 31 juillet, est l’auteur des Exercices spirituels, fruit de son désir d’aider les âmes pour « chercher et trouver Dieu en toute chose ». Il est le fondateur de la Compagnie de Jésus.

Ignace naît en 1491, au château de Loyola en Espagne. C’est un jeune noble initié très tôt au combat des armes et à la vie des chevaliers. Blessé au siège de Pampelune en 1521. Il s’ennuie durant sa convalescence et lit finalement des livres sur la vie des saints et sur la vie de Jésus. C’est pour lui une révélation et il se convertit. Décidé à suivre le Christ, il prend la route en ermite et se retire à Manrèse. Il y vit une expérience spirituelle dont il transpose l’essentiel dans les Exercices Spirituels.

Il étudie la théologie à Paris et partage la chambre de deux autres étudiants : Pierre Favre et François Xavier. Ils partagent ensemble le désir de mener une vie pauvre à la suite du Christ. C’est à Paris qu’Ignace pose les premières fondations de la Compagnie de Jésus.

Ordonné prêtre à Venise en 1537, Ignace se rend à Rome la même année. Trois ans plus tard, en 1540, il y fonde la Compagnie de Jésus et est élu le premier Préposé Général. Ignace de Loyola contribue alors de différentes manières à la restauration catholique du XVIe siècle et la Compagnie de Jésus est à l’origine d’une nouvelle activité missionnaire de l’Église. Il meurt à Rome en 1556 et est canonisé par Grégoire XV en 1622."

Source: https://www.jesuites.com/ignace-de-loyola/

31 juillet: Fête de saint Ignace de Loyola
Anima Christi, sanctifica me.
Corpus Christi, salva me.
Sanguis Christi, inebria me.
Aqua lateris Christi, lava me.
Passio Christi, conforta me.
O bone Jesu, exaudi me.
Intra tua vulnera absconde me.
Ne permittas me separari a te.
Ab hoste maligno defende me.
In hora mortis meae voca me.
Et jube me venire ad te,
Ut cum Sanctis tuis laudem te,
In saecula saeculorum.
Amen.
 
Saint Ignace de Loyola
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Mgr Carlo Maria Viganò: VADE RETRO SATANA - Déclaration suite aux sacrilèges et aux scandales des Jeux Olympiques de Paris

30 Juillet 2024 , Rédigé par Rouge et Blanc Publié dans #Catholicisme, #Christianisme, #Mgr Carlos Maria Viganò, #Mondialisme, #Jeux olympiques de Paris 2024

Mgr Carlo Maria Viganò: VADE RETRO SATANA - Déclaration  suite aux sacrilèges et aux scandales des Jeux Olympiques de Paris

VADE RETRO SATANA

 

Mgr Carlo Maria Viganò

 

Déclaration

suite aux sacrilèges et aux scandales des Jeux Olympiques de Paris

 

La cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris n'est que la dernière d'une longue série d'attaques ignobles contre Dieu, la religion catholique et la morale naturelle par l'élite antéchristique qui tient les pays occidentaux en otage. Nous avions vu des scènes non moins déconcertantes aux Jeux olympiques de Londres en 2012, à l'inauguration du tunnel du Saint-Gothard en 2016 et aux Jeux du Commonwealth en 2022, mettant en scène des figures infernales, des boucs et des animaux terrifiants. L'élite qui organise ces cérémonies exige non seulement le droit au blasphème et à l'exhibition obscène des vices les plus immondes, mais aussi leur acceptation muette par les catholiques et les honnêtes gens, qui sont contraints de subir l'outrage de voir profanés les symboles les plus sacrés de leur foi et les fondements mêmes de la loi naturelle.

Nous avons assisté à une danse macabre dystopique où les hologrammes des cavaliers de l'Apocalypse alternaient avec une Dionysos bleue dodue, servie sous une cloche aux plats variés ; à la parodie de la Cène LGBTQ+, à la performance truculente d'une Marie-Antoinette décapitée chantant Ça ira appelé pour célébrer les horreurs de la Révolution française ; aux ballets de travestis barbus et de danseurs efféminés accompagnés de pitoyables mimes-chanteurs. Dans ce spectacle provocateur, Satan ne sait rien faire d'autre que de ruiner la perfection créatrice de Dieu, se montrant l'auteur envieux de toute contrefaçon. Satan ne crée rien : il ne fait que tout gâcher. Il n'invente pas : il trafique. Et ses adeptes ne sont pas différents : ils humilient la féminité de la femme pour effacer la maternité qui rappelle la Vierge Mère ; ils castrent la virilité de l'homme pour lui arracher l'image de la paternité de Dieu ; ils corrompent les petits pour tuer en eux l'innocence et les rendre victimes du wokisme le plus abject.

La cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques a fait scandale, non seulement par l'exhibition arrogante de la laideur et de l'obscénité, mais par la subversion infernale du Bien et du Mal, la prétention folle de pouvoir tout blasphémer et profaner, même ce qui est le plus sacré, au nom d'une idéologie de la mort, de la laideur et du mensonge qui défie le Christ et scandalise ceux qui le reconnaissent comme Seigneur et Dieu. Ce n'est pas un hasard si le parrain de ce carnaval révoltant est un émissaire du Forum économique mondial, Emmanuel Macron, qui fait impunément passer un travesti pour sa propre épouse, tout comme Barack Obama est accompagné d'un homme musclé portant une perruque. C'est le règne de la mystification, du mensonge, de la fiction érigée en totem, où l'homme est défiguré précisément parce qu'il a été créé à l'image et à la ressemblance de Dieu.

La tolérance ne peut servir d'alibi à la destruction systématique de la société chrétienne, à laquelle s'identifient des milliards de personnes honnêtes et jusqu'à présent silencieuses. Il faut en finir avec ces faux-fuyants ! Et elle doit cesser non pas tant et pas seulement parce qu'elle heurte la sensibilité des croyants, mais parce qu'elle offense la Majesté de Dieu. Satan n'a pas les droits de Dieu, le mal ne peut être mis sur le même plan que le Bien, le mensonge ne peut être assimilé à la Vérité. C'est sur cela que repose notre civilisation, une civilisation que certains voudraient enterrer sous les décombres physiques et moraux d'un monde en ruine.

Il faut faire comprendre que la patience et l'indulgence des fidèles et des citoyens sont épuisées, qu'il n'est plus temps de « déplorer » mais d'agir, même et surtout lorsque les autorités civiles et religieuses sont complices de la trahison.

Il est donc nécessaire que les chrétiens s'organisent dans le monde entier par des actions concrètes, en premier lieu par le boycott des Jeux Olympiques et de tous leurs sponsors. Il est également nécessaire que les entreprises non inféodées au mondialisme révoquent leurs contrats de sponsoring, et que les délégations et les athlètes individuels se retirent des Jeux, qui ont été inaugurés sous les pires auspices. Nous devons attendre et exiger que les responsables de ces brimades intolérables répondent de leurs actes, ainsi que de la corruption qui accompagne également cet événement. Enfin, le scénographe homosexuel qui a donné naissance à ce spectacle blasphématoire et vulgaire doit rembourser les frais que les Macroniades ont fait payer aux contribuables français.

J'exhorte les catholiques à réparer par la prière, le jeûne et la pénitence les outrages perpétrés contre Notre Seigneur Jésus-Christ et contre notre sainte religion. Et que le recours confiant des bons devant le Trône du Très-Haut ne soit pas dissocié d'un réveil général des consciences, afin que le Roi des rois règne à nouveau sur les nations, les sociétés, les familles et l'Église.

+ Carlo Maria Viganò, Archevêque

28 juillet 2024 Dominique X post Pentecôte

https://exsurgedomine.it/240728-vade-retro-eng/

Traduit en français par Rouge et Blanc

Mgr Carlo Maria Viganò: VADE RETRO SATANA - Déclaration  suite aux sacrilèges et aux scandales des Jeux Olympiques de Paris
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Notre-Dame de la Route, Priez pour nous !

30 Juillet 2024 , Rédigé par Rouge et Blanc Publié dans #Catholicisme, #France, #Jésuites

Notre-Dame de la Route, Priez pour nous !

Notre-Dame de la Route (en italien : Madonna della Strada) est une représentation de la Vierge Marie avec l'Enfant Jésus (une Madone) se trouvant dans la chapelle latérale gauche de l’église du Saint-Nom-de-Jésus, à Rome. Datant du début du XIVe siècle, la fresque était vénérée dans l’église Santa Maria della Strada qui fut démolie pour faire place à la nouvelle et grande église de Jésus. Provenant de la toute première église confiée à la Compagnie de Jésus, elle est tenue en particulière vénération par les Jésuites.

Notre-Dame de la Route est liturgiquement fêtée le 24 mai en tant que patronne de la Compagnie de Jésus. La Vierge Marie en tant que Mère des Jésuites est fêtée le 22 avril.

Notre-Dame de la Route, Priez pour nous !
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