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Rouge et Blanc, ou le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

Pour comprendre l'arbre et la forêt

31 Mars 2017 , Rédigé par POC

J'ai ce livre modeste, solide et bien relié, depuis très longtemps dans ma bibliothèque. Je reviens souvent vers lui pour relire ces pages consacrées au rôle bénéfique de la forêt sur le climat, l'eau, les sols et la vie en général. Je les ai scannées pour vous, parce nul homme ne devrait vivre en ignorant pourquoi il faut aimer et protéger la forêt, comme aussi la mer, les lacs, les rivières; tout ce que la nature nous a donné pour vivre.

Pierre-Olivier Combelles

31 mars 2017

Pour comprendre l'arbre et la forêt
Pour comprendre l'arbre et la forêt
Pour comprendre l'arbre et la forêt
Pour comprendre l'arbre et la forêt
Pour comprendre l'arbre et la forêt
Pour comprendre l'arbre et la forêt
Pour comprendre l'arbre et la forêt
Pour comprendre l'arbre et la forêt
Pour comprendre l'arbre et la forêt

Pour compléter ce texte, voici la vidéo sur Youtube du merveilleux dessin animé du Canadien Frédéric Back, "L'Homme qui plantait des arbres", réalisé d'après la nouvelle de Jean Giono. J'ai eu la chance de rencontrer Frédéric Back en 1989 dans l'Archipel des Mingan, en face du village du Havre Saint-Pierre, dans le Golfe du Saint-Laurent. Je m'apprêtais à partir en voilier sur les traces de John James Audubon sur la Basse Côte-Nord du Québec, et en en attendant le départ, Parcs Canada nous avait fait visiter ce beau parc national maritime. Une semaine avant de faire la connaissance de Frédéric Back, j'avais découvert son film au Musée su Séminaire de Québec, par "hasard", sans savoir qu'on le projetait dans une salle, où je suis resté pour le regarder, émerveillé. Je connaissais et j'aimais depuis longtemps la nouvelle de Giono. Après mon retour en France, nous avons correspondu pendant quelques années. Il a accueilli chez lui, sur ma demande, l'artiste animalier français Jean Chevallier qui m'avait accompagné sur la Basse Côte-Nord en 1990.

Frédéric Back est mort en 2013 à Montréal.

Frédéric Back dans l'Archipel des Mingan, dans le Golfe du Saint-Laurent, au Québec, début juillet 1989. Photo: Pierre-Oliier Combelles.

Frédéric Back dans l'Archipel des Mingan, dans le Golfe du Saint-Laurent, au Québec, début juillet 1989. Photo: Pierre-Oliier Combelles.

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Echouages massifs de dauphins sur la côte atlantique française: la pêche visée

26 Mars 2017 , Rédigé par POC

Sciences et Avenir, 23 mars 2017

Depuis le début de l'année 2017, l'Observatoire Pelagis a dénombré 800 cétacés échoués sur les côtes françaises : un triste record.
(...)
Si toute la façade Atlantique a été touchée, deux départements français l'ont été plus particulièrement : la Vendée et la Charente-Maritime.
(...)
Cependant, l'Observatoire est formel : "les tempêtes ne sont pas responsables de la mort des animaux, elles n'ont eu pour effet que de rendre visible cette mortalité en concentrant les échouages sur une période très courte". Les investigations menées par l'organisme ont permis de privilégier une autre thèse. Grâce à l'observation des carcasses, les chercheurs ont repéré des marques causées par les engins de pêches comme par exemple des traces de maillages. D'autres blessures ont été causées par la manipulation directe des animaux lors de leur montée à bord des navires (fractures, amputations). Des examens approfondis pratiqués sur 134 animaux ont confirmé la mort suite à une capture accidentelle pour 119 d'entre eux.
(...)

Source et article complet ici, : https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/animaux-marins/en-3-mois-800-dauphins-sont-venus-s-echouer-sur-la-cote-atlantique-francaise_111507

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Playa de Oléron

23 Mars 2017 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

Haïku original de l'artiste basque espagnole Kristina Peña, de Hondarribia/Fontarabie (http://ikusibatusi.blogspot.fr/) pour cette photographie de Pierre-Olivier Combelles, prise sur une plage de l'île d'Oléron, en France, et en écoutant "Au gré des ondes" de Henri Dutilleux

Haïku original de l'artiste basque espagnole Kristina Peña, de Hondarribia/Fontarabie (http://ikusibatusi.blogspot.fr/) pour cette photographie de Pierre-Olivier Combelles, prise sur une plage de l'île d'Oléron, en France, et en écoutant "Au gré des ondes" de Henri Dutilleux

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Annie Lacroix-Riz: Aux origines du carcan européen (1900-1960)

21 Mars 2017 , Rédigé par POC

Annie Lacroix-Riz

Annie Lacroix-Riz

"Annie Lacroix-Riz fait penser à Eric Hobsbawm le géant anglais de l’histoire, spécialiste des nations et du nationalisme. Un exemple : en 1994 ce savant écrit « L’Age des extrêmes », un livre qui vous cloue à la vérité, sans doute comme Archimède à l’instant de crier « Eureka ». Pour Hobsbawm, le XXe siècle n’a pas duré cent ans mais rien que soixante quinze, de 1914 à 1991. Avant la « Grande guerre », le XIX e achève son temps en piétinant son successeur, et après la « Guerre du Golfe », le XXIe est déjà à l’appel. L’historien anglais est fâché avec les calendriers même s’il a sa façon de les remettre à jour. Et qu’est-il arrivé à ce bouquin qu’on doit toujours tenir dans sa valise en cas d’exode ? En France rien. Il a fallu que Le Monde Diplomatique se mobilise pour qu’Hobsbawm soit traduit et édité par Complexe. A Paris, la camarilla qui tient la publication des livres d’histoire n’entendait pas livrer le point de vue de ce britannique. Pour eux disqualifié puisque marxiste, donc paléo et forcément complice du Goulag.

Annie Lacroix-Riz vit la même aventure au sein même d’une « communauté » réduite au caquet, celle de nos historiens officiels qui écrivent leurs œuvres en direct à la télévision, assis sur les genoux de BHL. En général ils ont un passé de durs militants du PCF et, comme tous les convertis, sont devenus des Savonarole. Tant pis, la chercheuse a une bonne réputation sur le reste de la planète et chez les anglo-saxons, même auprès de ses confrères les plus réacs. Ce que ces chercheurs apprécient c’est la capacité de travail de cette dame qui mange un sandwich dans les archives et finit par y dormir. Elle lit tout dans toutes les langues, avec Lacroix-Riz nous sommes dans la brutalité des faits, ses citations font des ses lecteurs les témoins de l’histoire.

Elle vient de publier un livre dont, soyez en certains, vous n’entendrez jamais parler : « Aux origines du carcan européen (1900-1960)* » aux éditions Le Temps des Cerises. En cette période où l’on nous demande de voter sur le sujet, ses mots ont un sens. Rappelons- nous le postulat, celui qui justifie l’Union comme une évidence : « L’Europe c’est le moyen d’éviter la guerre »… En quelques phrases Lacroix-Riz fait règle son sort au slogan en rappelant les guerres Yougoslaves, les divisions violentes et aujourd’hui l’Ukraine qui est un drame exemplaire. Son ressort est toujours le même, pour avancer leurs intérêts les États-Unis continuent d’utiliser l’Europe comme un outil. Cette fois pour combattre la Russie.

Le travail de l’historienne remonte à la source de ce schéma, de ce qu’on pourrait appeler « Euramérique ». Car, cette Europe d’aujourd’hui, sa larve, ou son œuf, est bien plus ancienne que les mano à mano de De Gaulle ou Mitterrand avec les chanceliers Allemands. Au terme de ce livre, bilan des recherches : l’Europe n’est rien d’autre qu’une succession d’ententes opportunes entre les grands groupes financiers Allemands et Français, avec les États-Unis qui veillent au respect du contrat de mariage. D’abord une idylle cachée, au plus rude de la guerre de 1914. Un conflit qui va faire tuer les hommes mais prospérer l’industrie. Ainsi nous rappelle Lacroix-Riz, en août 1914, après l’entrée des Allemands à Briey, fut pris un accord secret de « non bombardement » des établissements de Monsieur de Wendel. Des pancartes « à protéger » furent même apposées afin qu’un bidasse casqué à pointe ne vienne entamer le patrimoine sacré de cette famille. Autre exemple d’entente très cordiale, celui d’Henry Gall et de son trust chimique Ugine. Celui-ci, par l’intermédiaire de son usine suisse de La Lonza, fournira à l’Allemagne toute sa production électrique et les produits chimiques nécessaires à la fabrique d’armes terribles comme la cynamide. Entre firmes, pendant la guerre la paix continue.

Autre démonstration de cette stratégie transfrontière, la mise à mal du traité de Versailles. Ce dernier, qui mettait fin à la guerre de 1914 et contraignait l’Allemagne à des sanctions, est consciencieusement saboté par les États-Unis qui redoutent « l’impérialisme » d’une France trop forte et trop laïque. Le 13 novembre 1923 Raymond Poincaré est contraint de céder à la pression de Washington. Le deal est le suivant : vous vous retirez de la Ruhr, vous acceptez un Comité d’experts et de financiers Américains, et nous cessons de spéculer contre votre franc. C’est le Secrétaire d’État Hugues qui présente cet ultimatum au nom du banquier JP Morgan, cette même banque que nous trouvons aujourd’hui à la source de crise financière mondiale. Dans cet ukase d’outre Atlantique on retrouve la main de l’ombre qui, petit à petit, va modeler l’Europe telle quelle est.

Une anecdote, en août 1928, quand Raymond Poincaré propose à Gustav Stresemann, le ministre Allemand des affaires étrangères (qui fut brièvement chancelier 1923) de faire un « front commun » contre « la religion américaine de l’argent et les dangers du bolchevisme », c’est un refus. Pour Lacroix-Riz, Stresemann est un « père de l’Europe » trop méconnu, le pion des banques de Wall Street, et justement de JP Morgan ou Young. En 1925, lors de la signature du pacte de Locarno, qui redessine l’Europe d’après guerre, c’est le même Stresemann que Washington adoube comme grand architecte, tandis qu’Aristide Briand et la France sont assis à la pointe de fesses sur un strapontin. Stresemann signe ce qu’il qualifie secrètement de « morceau de papier orné de nombreux cachets ». Le gouvernement du Reich a déjà signé des accords secrets avec les nationalistes étrangers, amis. Stresemann sait que ce Pacte est obsolète de naissance. Pourtant « Locarno », alors qu’Hitler pousse les portes, restera dans les discours des partis de droite et ceux des Ligues, le mot sacré. Un synonyme de paix alors qu’il n’est qu’un masque du nazisme.

La France ayant desserré son emprise sur la Ruhr, il est alors temps de signer la vraie paix, celle des affaires. C’est la naissance de « L’entente internationale de l’acier », qui donnera le « Pool charbon-acier », c'est-à-dire notre Europe made in banques. L’Allemagne obtient 40,45% de l’Entente, la France 31,8% : la guerre est finie et une autre peut commencer. Et elle vient. En 1943 les États-Unis et l’Angleterre mettent au point le « statut monétaire » qui devra être mis en place dès le conflit terminé. Le vainqueur (les États-Unis) « imposera aux nations adhérentes l’abandon d’une part de leur souveraineté par fixation des parités monétaires ». Ce souhait a mis un peu de temps se réaliser mais, avec les rôles joués aujourd’hui par les agences de notation et l’obligation qu’ont les États d’Europe de n’emprunter que sur le marché privé, le plan est finalement respecté.

Le 12 juillet 1947 s’ouvre à Paris la « Conférence des seize ». Les canons nazis sont encore chauds quand l’Allemagne et les États-Unis pleurent à nouveau sur le sort de la Ruhr. Si bien qu’en marge de la Conférence, Anglo-américains et Allemands tiennent des réunions parallèles afin de faire la peau aux désirs de la France. Pour une fois Paris tient bon. Furieux, les Américains envoient un émissaire afin de « réécrire le rapport général de la Conférence ». Dans le bon sens. En particulier six points sont dictés par Clayton, le Secrétaire d’État au Commerce. Ils résument le programme commercial et financier mondial, et donc européen, de Washington. Les États-Unis exigent la mise en place d’une « organisation européenne permanente chargée d’examiner l’exécution du programme européen ». Ce machin sera l’OECE. Il préfigure « notre » Europe. Et Charles-Henri Spaak, premier président de l’Organisation Européenne de Coopération Économique, n’est qu’un greffier appliquant les consignes américaines.

Quant aux héros que nous célébrons, scrutin européen oblige, « les pères de l’Europe », à la lecture de Lacroix-Riz on n’a guère envie d’être leurs enfants. Jean Monnet ? D’abord réformé en 1914, marchand d’alcool pendant la Prohibition, fondateur de la Bancamerica à San Francisco, conseiller de Tchang Kaï-Chek pour le compte des Américains. Puis, à Londres en 1940, Monet refuse de s’associer à la France Libre pour, en 1943, devenir l’envoyé de Roosevelt auprès du général Giraud… Voilà un homme au profil idéal pour mettre sur pied une Europe libre. Dans ce jeu de famille vous voulez un autre « Père » ? Voilà Robert Schuman, autre icône. Un détail de la vie du héros suffit à le qualifier : à l’été 1940 il vote les pleins pouvoirs à Pétain et accepte en bonus d’être membre de son gouvernement. Après guerre, Schuman sera mis en pénitence, ce qui est une pratique ordinaire pour un si bon catholique. Puis, le passé oublié, il va pousser à la roue d’une Euro-Amérique : capitaliste, chrétienne se développant sous la serre de l’OTAN.

Avant le scrutin « européen » du 25 mai prochain, il reste assez de temps pour lire « Aux origines du carcan européen », un livre qui laisse le roi nu. Ceux qui, comme François Hollande, sont convaincus que « Quitter l’Europe c’est quitter l’histoire », pourront constater que le Président dit vrai. Quitter une histoire écrite par les banquiers américains.

Jacques-Marie Bourget

Source: http://www.afrique-asie.fr/menu/actualite/7647-les-pietres-fondateurs-de-l-europe-ces-heros-que-nous-celebrons-scrutin-europeen-oblige.html

* Aux origines du carcan européen (1900-1960) coédition Delga-Le temps des cerises, avril 2014, 15 euros

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Des baleines à bosse polynésiennes à l'écologie du Pacifique (RFI)

18 Mars 2017 , Rédigé par POC

Vie grouillante (ici ces cachalots). Peinture.

Vie grouillante (ici ces cachalots). Peinture.

Une émission passionnante de RFI* sur les baleines à bosse qui se reproduisent en Polynésie puis migrent chaque année vers le Pôle sud dans un périple de 6000 km aller - 6000 km retour et sur l'écologie générale des mers, du Pacifique et du corail en général. En direct de la Polynésie, avec le biologiste Gilles Boeuf http://www.college-de-france.fr/site/gilles-boeuf/ qui a été Président du Muséum, parmi ses innombrables fonctions et titres.

A écouter ou réécouter ici: http://www.rfi.fr/emission/20170318-1-polynesie-moorea-baleines-bosse-mammiferes

* "Jamais une espèce vivante n'a eu sur la Terre autant d'impact que l'Homme, pourtant nous n'avons qu’une planète. Aujourd’hui le monde prend conscience que nos modes de développement ne sont pas durables et que nous allons devoir profondément changer notre rapport à la nature pour préserver la vie sur terre. Anne-Cécile Bras vous propose de rendre compte de cette actualité sur tous les continents, pour décrypter les avancées ou les reculs de nos actions face à notre environnement en devenir. Une émission réalisée par François Porcheron." (RFI)

Jamais une espèce vivante n'a eu sur la Terre autant d'impact que l'Homme, pourtant nous n'avons 

La biographie de Gilles Boeuf nous fait découvrir que Total se sert du Collège de France pour son image; on appelle aussi cela du Green washing, soumission des scientifiques officiels aux intérêts de l'industrie, de la politique et du monde de la finance...

La biographie de Gilles Boeuf nous fait découvrir que Total se sert du Collège de France pour son image; on appelle aussi cela du Green washing, soumission des scientifiques officiels aux intérêts de l'industrie, de la politique et du monde de la finance...

« Total » : c’est ainsi qu’ils ont choisi de la nommer, comme dans un mauvais film tout en hyperboles. Active dans plus de 130 pays, cette société s’affaire à exploiter, traiter et distribuer des produits issus du pétrole, tout en oeuvrant dans le gaz, l’énergie solaire, la production électrique et l’industrie chimique. Le capital dont dispose cette firme traduit le fait d’une histoire chargée, couverte par l’état du droit ou par la complicité des États. Ce capital est le fruit d’actions tentaculaires sur un plan politique et économique, allant de la participation à des cartels internationaux capables de jouer sur les prix à l’accaparement de ressources dans le contexte néocolonial africain, en passant par la délocalisation d’actifs dans des États complaisants, par l’externalisation des coûts de production sous une forme massivement polluante et par la collaboration avec des partenaires pratiquant le travail forcé. Dans cet essai, Alain Deneault démontre que le cas Total ne témoigne pas seulement du pouvoir de cette entreprise en particulier, mais de celui d’une poignée de multinationales qui font aujourd’hui la loi.  Se pencher sur l’histoire de Total et de ses composantes, c’est montrer comment l’état du droit et la complicité des États ont permis à une firme, légalement, de comploter sur la fixation des cours du pétrole ou le partage des marchés, de coloniser l’Afrique à des fins d’exploitation, de collaborer avec des régimes politiques officiellement racistes, de corrompre des dictateurs et représentants politiques, de conquérir des territoires à la faveur d’interventions militaires, de délocaliser des actifs dans des paradis fiscaux ainsi que des infrastructures dans des zones franches, de pressurer des régimes oligarchiques surendettant leurs peuples, de polluer de vastes territoires au point de menacer la santé publique, de vassaliser des régimes politiques en théorie pourtant souverains, de nier des assertions de façon à épuiser des adversaires judiciaires, d’asservir des populations ou de régir  des processus de consultation. Chacun de ces verbes fait l’objet d’un chapitre dans cet ouvrage. Ils représentent une série d’actions sidérantes que l’ordre politique actuel ou récent a permis à une multinationale de mener en toute impunité, indépendamment des textes législatifs et des institutions judiciaires, ou grâce à eux.  En complément, un court essai intitulé Le Totalitarisme pervers met en perspective les cas décrits précédemment et interroge de façon conceptuelle le fonctionnement même des multinationales.

« Total » : c’est ainsi qu’ils ont choisi de la nommer, comme dans un mauvais film tout en hyperboles. Active dans plus de 130 pays, cette société s’affaire à exploiter, traiter et distribuer des produits issus du pétrole, tout en oeuvrant dans le gaz, l’énergie solaire, la production électrique et l’industrie chimique. Le capital dont dispose cette firme traduit le fait d’une histoire chargée, couverte par l’état du droit ou par la complicité des États. Ce capital est le fruit d’actions tentaculaires sur un plan politique et économique, allant de la participation à des cartels internationaux capables de jouer sur les prix à l’accaparement de ressources dans le contexte néocolonial africain, en passant par la délocalisation d’actifs dans des États complaisants, par l’externalisation des coûts de production sous une forme massivement polluante et par la collaboration avec des partenaires pratiquant le travail forcé. Dans cet essai, Alain Deneault démontre que le cas Total ne témoigne pas seulement du pouvoir de cette entreprise en particulier, mais de celui d’une poignée de multinationales qui font aujourd’hui la loi. Se pencher sur l’histoire de Total et de ses composantes, c’est montrer comment l’état du droit et la complicité des États ont permis à une firme, légalement, de comploter sur la fixation des cours du pétrole ou le partage des marchés, de coloniser l’Afrique à des fins d’exploitation, de collaborer avec des régimes politiques officiellement racistes, de corrompre des dictateurs et représentants politiques, de conquérir des territoires à la faveur d’interventions militaires, de délocaliser des actifs dans des paradis fiscaux ainsi que des infrastructures dans des zones franches, de pressurer des régimes oligarchiques surendettant leurs peuples, de polluer de vastes territoires au point de menacer la santé publique, de vassaliser des régimes politiques en théorie pourtant souverains, de nier des assertions de façon à épuiser des adversaires judiciaires, d’asservir des populations ou de régir des processus de consultation. Chacun de ces verbes fait l’objet d’un chapitre dans cet ouvrage. Ils représentent une série d’actions sidérantes que l’ordre politique actuel ou récent a permis à une multinationale de mener en toute impunité, indépendamment des textes législatifs et des institutions judiciaires, ou grâce à eux. En complément, un court essai intitulé Le Totalitarisme pervers met en perspective les cas décrits précédemment et interroge de façon conceptuelle le fonctionnement même des multinationales.

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Le Capitalisme, religion d'Etat. Entretien avec Bernard Friot sur BALLAST

17 Mars 2017 , Rédigé par Béthune


Entretien inédit pour le site de Ballast


Économiste et sociologue, Bernard Friot défend depuis de nombreuses années une alternative au capitalisme, qu’il a théorisée à partir de son sujet de prédilection : la sécurité sociale. Contrairement à la proposition du revenu de base qu’il qualifie de « roue de secours du capitalisme », la solution du salaire à vie s’inscrit autant dans une refonte complète de notre rapport à la propriété que dans une démarche de suppression de notre aliénation au marché de l’emploi, au profit de la valorisation du travail. Car, pour ce professeur émérite de l’université de Nanterre, c’est très clair : nous travaillons tous, même si nous n’avons pas d’emploi. Au sein de l’association d’éducation populaire Réseau salariat dont il est cofondateur, Bernard Friot déconstruit méthodiquement la rhétorique de ce qu’il appelle la « religion capitaliste », que nous avons intégrée jusqu’à en être prisonniers conceptuellement.

Entretien.

Dans l’une de vos conférences, vous affirmez que la France n’est pas un État laïc. Pouvez-vous nous expliquer en quoi le capitalisme est une religion, d’État qui plus est ?

La France est un État partiellement laïc et c’est heureux : la laïcité, en séparant l’État des religions, est une condition de l’émancipation populaire, car les religions sont de puissants systèmes d’adhésion à la classe dirigeante. Mais justement, il y a une religion qui, loin d’être séparée de l’État, y règne en maître : c’est la religion capitaliste. Entendons par là un ensemble très construit de dogmes, de croyances, de rituels, qui font passer pour divine la violence des institutions du capital. Les dogmes sont construits par la prétendue « science économique », qui s’est imposée à l’université en excluant les hétérodoxes des postes de professeur et qui formate tout le discours des gouvernants et des médias. Plus la réalité infirme le dogme, plus il est raffiné, avec l’affirmation classique de toute religion : c’est parce que nous ne sommes pas assez fidèles au dogme qu’il n’informe pas encore suffisamment le réel ! La prétendue « science économique » procède par injonction permanente. Les croyances permettent d’intérioriser les injonctions du capital : nous présenter sur le marché du travail comme « demandeurs d’emploi » (alors que nous sommes les seuls producteurs de la valeur !) parce que nous croyons que seuls ceux qui ont un emploi produisent de la valeur économique ; nous soumettre aux marchés financiers parce que nous croyons que l’on ne peut financer l’investissement (et créer de la monnaie) que par crédit ; accepter la rémunération du capital parce que nous croyons que l’outil de travail crée de la valeur ; apprendre à vivre avec la souffrance d’un travail mené sous la dictature du temps parce que nous croyons que la mesure naturelle de la valeur, c’est le temps de travail. Je m’en tiens à ces exemples, mais les croyances capitalistes nous enserrent dans un filet très fin.

Les rituels, eux, inscrivent notre quotidien dans la pratique ou l’acceptation des croyances et des dogmes. Là encore, je n’en retiens que quelques-uns dans un ensemble infini. Dès l’enfance, nous entendons à la radio et à la télé le prêche des éditorialistes, qui nous rabâchent ad nauseam le même sermon : si vous n’êtes pas sages, vous irez en enfer (voyez, les Grecs n’ont pas été sages, ils sont en enfer). À la radio toujours, l’appel plusieurs fois par jour du muezzin qui, depuis le temple de la Bourse, récite le moulin à prières de la cote des titres financiers. Dès le collège, nos enfants sont régulièrement conduits dans des salons d’orientation où ils vont apprendre à appauvrir leurs désirs professionnels pour les conformer aux « exigences du marché du travail », un dieu particulièrement cruel. Puis il faudra aller régulièrement à confesse : auprès de conseillers de Pôle emploi et autres institutions du marché du travail pour examiner avec eux comment sortir du péché en améliorant notre employabilité, auprès du N+1 pour entretenir soigneusement notre incertitude sur la légitimité de notre présence dans notre emploi. A l’opposé, dans une pratique laïque de l’État, la loi ne doit être porteuse d’aucune de ces croyances et de ces rituels, leur expression doit être interdite dans les instances d’État et les services publics (mais autorisée bien sûr sur France Culture le dimanche matin parmi les autres croyances) ; la loi doit interdire leur obligation et garantir l’impunité pour ceux qui les refusent. Nous en sommes loin, le combat laïc a encore fort à faire. Mener la bataille pour la séparation de l’État et de la religion capitaliste est d’autant plus décisif aujourd’hui que, chez les socialistes, les mânes de la séparation de l’État et des églises traditionnelles sont invoquées comme caution de gauche à une politique de soutien résolu à la religion capitaliste, tandis que la laïcité a été récupérée par le Front national et Les Républicains comme argument raciste au service d’une division populaire qui dédouane le capital de sa responsabilité dans la crise du travail.

(...)

Suite de cet entretien sur BALLAST: http://www.revue-ballast.fr/bernard-friot/

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Fukushima : une catastrophe sans fin (Cécile Asanuma-Brice)

16 Mars 2017 , Rédigé par POC

Les gashadokuro (がしゃどくろ?), littéralement « squelette affamés », aussi appelés Odokuro, sont des créatures mythiques du folklore japonais. The Gashadokuro are spirits that take the form of giant skeletons and are fifteen times taller than an average person, said to be created from the amassed bones of people who died of starvation. These Yōkai roam after midnight, grabbing lone travelers and biting off their heads to drink their spraying blood. There is a tell sign as the victim would hear the sound of loud ringing in the ear. The Gashadokuro are said to possess the powers of invisibility and indestructibility; though Shinto charms are said to ward them off. (Wikipedia)

Les gashadokuro (がしゃどくろ?), littéralement « squelette affamés », aussi appelés Odokuro, sont des créatures mythiques du folklore japonais. The Gashadokuro are spirits that take the form of giant skeletons and are fifteen times taller than an average person, said to be created from the amassed bones of people who died of starvation. These Yōkai roam after midnight, grabbing lone travelers and biting off their heads to drink their spraying blood. There is a tell sign as the victim would hear the sound of loud ringing in the ear. The Gashadokuro are said to possess the powers of invisibility and indestructibility; though Shinto charms are said to ward them off. (Wikipedia)

Fukushima : une catastrophe sans fin

 

Cécile Asanuma-Brice

 

Voici maintenant plus d’un siècle que nos pays modernisés se sont tournés vers la planification afin de penser un meilleur équilibre économique et démographique de leur territoire. Si tel fut le discours mis en avant pour en vanter les mérites, le résultat n’en reste pas moins décevant, si ce n’est nul. Le rééquilibrage régional n’a que relativement fonctionné, bien qu’artificiellement réactivé par quelques espoirs toujours déçus, et les campagnes ont continué à se vider de leurs activités humaines au profit des villes dont l’étalement s’épanche telle une tâche d’huile alimentée par les fuites du moteur de la société de consommation. Il en est de même au Japon, où les campagnes meurent lentement, où les villages abandonnés laissent leurs belles demeures de bois pourrir au gré des vents, au fil du temps. Fukushima n’avait pas échappé à ce rouleau compresseur d’un système économique sans indulgence, devenu l’ultime but de la production humaine alors qu’il aurait dû en être son serein soutien.

 

(...)

 

C’est ainsi que l’on a vu le seuil de protection internationalement fixé à 1 mSv (pour la population hors travailleurs des centrales), passé, sans bruit, à 20 mSv dans les directives de l’Union Européenne en 2014, 3 ans après Fukushima. Il est par ailleurs indiqué dans ce même texte qu’un taux annuel allant jusqu’à 100 mSv est envisageable dans des conditions d’urgence (5), justifiant un niveau de 20 mSv/an en temps normal, en pleine contradiction avec les études menées sur la question.

 

(...)

 

Iitate est l’une des communes destinée à être rouverte à l’habitat le mois prochain. Malgré un investissement colossal de plus d’1 milliard 700 millions euros pour la reconstruction des divers équipements publics, la commune n’accueillera pas le nombre de résidents escompté. Un habitant du village d’Iitate déclarait le 19 février 2017, lors d’une conférence organisée à Fukushima par des chercheurs et les anciens habitants du village : « On nous dit qu’il n’y a pas de problème. Qu’il suffit de ne pas aller sur les “hot spots”. On ne peut ni aller en montagne, ni s'approcher des rivières, ne pas aller à droite ni à gauche... Comment voulez- vous que l'on vive ici ?!”. Un ancien membre du conseil communal, témoigne : « Nous avons déménagé il y a six ans maintenant. Pourquoi devrions-nous rentrer dans un village désert où l’environnement ne nous permet pas de vivre librement et en sécurité ? » (6).

 

(...)

Suite de l'article: http://www.fukushima-blog.com/2017/03/fukushima-une-catastrophe-sans-fin.html

Ceci montre, une fois de plus, l'irresponsabilité totale des politiques et des scientifiques, et des hommes en général face aux méfaits de la technique dont il ne contrôle pas les conséquences. Ce qui fait dire à l'ethnologue et explorateur polaire Paul-Emile Victor dans son livre "Génie du loup" que, comparé au loup qui est un prédateur resté sagement prédateur, l'homme est un prédateur devenu destructeur. Cela n'est pas la peine de rêver, ni même d'espérer: les destructions de l'homme ne finiront qu'avec lui, une espèce parmi les milliards d'autres qui ont peuplé et peupleront encore la Terre, mais qui a l'orgueil démesuré de se croire un dieu, le centre du monde et "la mesure de toutes choses" comme disait le sophiste Protagoras ...

Pierre-Olivier Combelles

PS: Pendant ce temps-là, Hubert Reeves, l'astro(logue)-physicien gourou des médias et des gouvernements et chouchou des grands-mères

https://www.jp-petit.org/science/gal_port/reeves.htm

qui a été nommé Président d'honneur de la nouvelle Agence française de la Biodiversité (d'un Etat qui se fout de la vraie biodiversité en pratiquant le système des compensations) depuis le 1er janvier 2017, fait l'éloge de la Gouvernance mondiale sur France-Inter:   "La COP21 a été un moment historique : c'est la première fois que toute l'Humanité se met d'accord sur un point."

https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20/l-invite-de-8h20-23-decembre-2016

Au lieu de dénoncer les vraies causes des vrais problèmes, comme Fukushima par exemple, il met de l'eau au moulin du Réchauffement climatique (faussement anthropique), un vaste psy-ops business plan monté par Al Gore-le-bien-nommé, sur notre Terre où le climat n'a jamais cessé de changer et où la nature, y compris  l'homme, s'est toujours adaptée, car elle est la plasticité, l'invention, l'imagination et la variété par définition.

Guillaume Sainteny a parfaitement démontré ce qu'on avait compris: le climat, c'est l'arbre qui cache la forêt. 

Hubert Reeves, c'est l'astrologue qui, au lieu de montrer la forêt et Fukushima, montre l'arbre.

Il est bien payé pour cela; en honneurs et en argent.

Demandez-lui une conférence gratuite à Fukushima (et même ailleurs...) et vous verrez s'il accepte. Il ne se donne même pas la peine de répondre aux emails polis.

P.-O.C

La priorité accordée aujourd'hui au climat par les États, les ONG, les médias, est-elle justifiée ? Sa place dans les politiques environnementales n'est-elle pas excessive ? Soulever cette simple question apparaît, en soi, iconoclaste, dégage un parfum de scandale et s'apparente à une démarche politiquement incorrecte, tant il semble communément admis que « la lutte contre le réchauffement climatique » constitue la mère de toutes les batailles environnementales. Entendons-nous bien : des milliers d'études scientifiques ont mis en évidence un phénomène de changement climatique. Toutefois, cette question a pris, depuis les années 1990, une importance telle qu'elle en vient non seulement à dominer les politiques environnementales, mais aussi à les escamoter voire à leur nuire. Or, si le changement climatique constitue incontestablement un enjeu environnemental majeur, il n'apparaît pas plus important que la pollution de l'air, la pollution de l'eau, l'érosion de la biodiversité voire la dégradation des sols. Guillaume Sainteny le démontre en comparant, par exemple, le nombre de décès prématurés dus à ces phénomènes, leurs coûts économiques ou encore la hiérarchie des constats et recommandations des grandes organisations internationales. Source: http://www.ruedelechiquier.net/diagonales/65-le-climat-qui-cache-la-foret.html

La priorité accordée aujourd'hui au climat par les États, les ONG, les médias, est-elle justifiée ? Sa place dans les politiques environnementales n'est-elle pas excessive ? Soulever cette simple question apparaît, en soi, iconoclaste, dégage un parfum de scandale et s'apparente à une démarche politiquement incorrecte, tant il semble communément admis que « la lutte contre le réchauffement climatique » constitue la mère de toutes les batailles environnementales. Entendons-nous bien : des milliers d'études scientifiques ont mis en évidence un phénomène de changement climatique. Toutefois, cette question a pris, depuis les années 1990, une importance telle qu'elle en vient non seulement à dominer les politiques environnementales, mais aussi à les escamoter voire à leur nuire. Or, si le changement climatique constitue incontestablement un enjeu environnemental majeur, il n'apparaît pas plus important que la pollution de l'air, la pollution de l'eau, l'érosion de la biodiversité voire la dégradation des sols. Guillaume Sainteny le démontre en comparant, par exemple, le nombre de décès prématurés dus à ces phénomènes, leurs coûts économiques ou encore la hiérarchie des constats et recommandations des grandes organisations internationales. Source: http://www.ruedelechiquier.net/diagonales/65-le-climat-qui-cache-la-foret.html

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une Indienne contre Coca Cola

15 Mars 2017 , Rédigé par POC

Sur le même sujet et sur ce blog, au Pérou:

 

Del "feminicidio" al "Pachamamacidio"

http://pocombelles.over-blog.com/2016/08/del-feminicidio-al-pachamamacidio.html

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En Alsace, la plus grande nappe phréatique d’Europe est menacée par les « déchets ultimes » de Stocamine (REPORTERRE)

14 Mars 2017 , Rédigé par POC

13 mars 2017 / Émilie Massemin (Reporterre) 

Dans le Haut-Rhin, 500 mètres sous terre, les galeries s’effondrent lentement sur les 44.000 tonnes de déchets hautement toxiques du centre de stockage Stocamine. Les habitants se mobilisent pour que ces rebuts soient extraits avant qu’ils ne contaminent la plus grande nappe phréatique d’Europe. Mais la préfecture pourrait prochainement autoriser leur ensevelissement définitif.
Sous plusieurs centaines de mètres de marnes et de sel, plusieurs dizaines de mineurs s’activent. Silhouettes revêtues d’épaisses combinaisons blanches, visages dissimulés sous des masques filtrants, ils arpentent sans trêve les quelque cent kilomètres de galeries où dorment arsenic, amiante, cyanure et mercure. 44.000 tonnes de ces déchets industriels dits ultimes, impossibles à recycler et d’une extrême dangerosité, sont entreposées dans ce centre de stockage unique en France. Son nom : Stocamine.
Creusé dans les anciennes mines de potasse Joseph-Else, à Wittelsheim (Haut-Rhin), le centre est fermé depuis septembre 2003. Mais sa liquidation définitive se révèle un casse-tête environnemental : faut-il extraire tous les sacs - appelés « big bags » - et fûts de déchets avant de condamner le site, ou peut-on enfouir ces rebuts toxiques 500 mètres sous terre ?

(...)

Suite de l'article sur le site de REPORTERRE: https://reporterre.net/En-Alsace-la-plus-grande-nappe-phreatique-d-Europe-est-menacee-par-les-dechets

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La nourriture faite pour être partagée (Afghanistan)

14 Mars 2017 , Rédigé par POC

Les Afghans, la culture du partage et la pauvreté

Ce qui confirme l'étonnement de "Turbulance4" à propos de la nourriture des Afghans et leur hospitalité". Dans leur culture, si n'importe qui a de la nourriture, il la partage avec tous ceux autour de lui. Même s'ils avaient à peine assez pour un en-cas. C'était presque comme s'ils ne s'imaginaient même pas que la nourriture puisse appartenir à une seule personne. Certains des Afghans avec qui j'ai pu travailler auraient été offensés si j'avais mangé quelque chose sans leur offrir un bout." 

Source: http://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/afghanistan-des-soldats-bouleverses-racontent-la-guerre-sans-cliche_1724125.html

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