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Rouge et Blanc, ou le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

Chant de pirogue du peuple 'Are 'Are (île de Malaita, Archipel des Salomon)- Enregistrement d'Hugo Zemp (CNRS)

31 Octobre 2019 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

Tahuniwapu, le barreur, appelle les ancêtres-requins à « pousser » la pirogue et à protéger le voyage. Ce chant donne ainsi un surcroit de vigueur aux pagayeurs qui résistent à l'ardeur du soleil. La seconde voix est chantée par Rapeiasi. En pagayant, les hommes heurtent trois fois le manche de leur pagaie sur le bord de la pirogue, puis un quatrième coup est frappé avec la pale de la pagaie sortie de l'eau.•

On peut consulter et surtout écouter ici l'extraordinaire collection de musiques polynésiennes enregistrées dans les îles Salomon par Hugo Zemp (CNRS) dans les années 60-70:

https://archives.crem-cnrs.fr/archives/corpus/CNRSMH_Zemp_003/

Pour en savoir plus:

https://lejournal.cnrs.fr/articles/les-merveilles-des-iles-salomon

https://www.youtube.com/watch?v=HD9vjEuLQdc

Helffer Mireille. Écoute le bambou qui pleure. récit de quatre musiciens mélanésiens ('are' aré, île salomon). Textes de 'Irisipau, Warousu, Namohani'ai, Tahuniwapu, recueillis et pré­entés par H. Zemp. In: L'Homme, 1997, tome 37 n°143. Histoire d'homme Jean Pouillon. pp. 235-238.

https://www.persee.fr/doc/hom_0439-4216_1997_num_37_143_370333

Voir également:

http://pocombelles.over-blog.com/2019/08/le-paradis-perdu-des-iles-trobriand-par-jacques-et-betty-villeminot.html

 

Chant de pirogue du peuple 'Are 'Are (île de Malaita, Archipel des Salomon)- Enregistrement d'Hugo Zemp (CNRS)
Chant de pirogue du peuple 'Are 'Are (île de Malaita, Archipel des Salomon)- Enregistrement d'Hugo Zemp (CNRS)

"La conception mélanésienne du cycle de la vie peut surprendre mais George Gusdorf rappelle que « la majeure partie des hommes sur la plus grande surface de la terre ont toujours ignoré le système idéologique de l'Occident moderne ». En effet, les Mélanésiens n'opposent pas la vie et la mort, ils ne conçoivent pas l'existence suivant le dualisme cher aux Occidentaux.

Le cycle de la vie et les rites mortuaires

C'est ainsi que pour le Kanak de Nouvelle-Calédonie, la vie est continue : si le kamo est le vivant et bao le défunt, ce dernier continue une vie invisible. Il n'y a pas de discontinuité entre le vivant et le mort. La mort se manifeste par un changement de support, l'être étant toujours vivant. Le support est indifférencié et peut être lézard, poisson ou plante. Le kamo habite ces éléments reconnus et respectés par les hommes. Le corps n'étant qu'un soutien, la mort est perçue comme une mue qui laisse une enveloppe désaffectée. Le Kanak se compare souvent à l'arbre dont la souche creuse peut donner de jeunes pousses. C'est là la base du cosmomorphisme établi par Maurice Leenhardt."

Odon Abbal: Les religions anciennes de Mélanésie

https://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/pdf/pdf_les_religions_anciennes_de_melanesie.pdf

Pour en savoir plus sur la nature des ancêtres et les relations spirituelles et sociales entre les hommes et les animaux chez les peuples du Pacifique:

Florian Prévost, « Les tuputupua : ancêtres protecteurs et animaux tutélaires aux Tuamotu », Journal de la Société des Océanistes [En ligne], 144-145 | 2017, mis en ligne le 15 décembre 2019, consulté le 01 novembre 2019. URL : http://journals.openedition.org/jso/7894 ; DOI : 10.4000/jso.7894

https://journals.openedition.org/jso/7894

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Manifeste de Tronçais : pour la forêt française, notre bien commun (25 octobre 2019)

28 Octobre 2019 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

Manifeste de Tronçais : pour la forêt française, notre bien commun (25 octobre 2019)

« La planète Terre n’a pas besoin d’émissions de CO2 supplémentaires. Elle a besoin de résilience et de forêts qui la refroidissent. » C’est en ces termes que le 25 septembre 2017, 190 scientifiques de la communauté internationale ont interpellé les responsables de l’Union européenne, posant ainsi en termes clairs l’enjeu vital pour la biosphère d’une gestion forestière réellement durable.

La forêt n’est pas un objet de spéculation financière de court terme.

C’est le rempart de nos enfants face à une crise écologique et climatique qui s’emballe. C’est l’eau potable, la biodiversité et la résilience, l’épuration de l’air, le stockage d’une partie du carbone en excès dans l’atmosphère et la possibilité d’en stocker dans le bois matériau. C’est aussi notre lieu de connexion avec la Nature. Renoncer à tous ces bienfaits serait pure folie. C’est pourtant ce qui se profile en Europe et en France, métropolitaine comme dans les départements ultramarins, avec les incitations croissantes à transformer les forêts pour satisfaire des appétits industriels de court terme non soutenables. Comble du cynisme, ces orientations sont présentées depuis le Grenelle de l’environnement sous couvert d’écologie.

Les forêts publiques françaises incarnent particulièrement ces enjeux. Bien qu’elles ne représentent que 25 % des surfaces forestières de France métropolitaine, elles correspondent aux cœurs historiques des massifs forestiers. Ce sont des surfaces boisées depuis de nombreux siècles, qui concentrent les écosystèmes les plus matures, et ainsi les stocks de biodiversité et de carbone les plus importants de tous les écosystèmes.

Le droit forestier français, vanté dans le monde entier comme une préfiguration historique du concept de gestion durable, consacre la forêt comme bien commun. Il prévoit des outils de protection des forêts privées et publiques par les pouvoirs publics.

Pourtant, le principal instrument de cette politique, l’Office national des forêts, subit un véritable détournement de ses missions d’intérêt général. La privatisation en cours de ses activités régaliennes préfigure la disparition de ce service public et une politique forestière au rabais. Ces évolutions actuelles à l’ONF et celles à l’œuvre dans le privé menacent de tirer vers le bas toutes les « garanties de gestion durable », en forêt publique comme en forêt privée.

La démarche de privatisation de l’Office national des forêts, et l’industrialisation croissante qui l’accompagne doivent être reconsidérées au regard des multiples enjeux des forêts pour la société d’aujourd’hui (climat, biodiversité, emploi et économie). La notion de bien commun impose par ailleurs que la société civile prenne part aux décisions forestières, et dispose d’un droit de regard sur la gestion des forêts publiques qu’elle reçoit en héritage et doit transmettre à ses enfants.

Nous soussignés, citoyens et représentants d’organisations concernés par le sort de la biosphère, réunis ce 25 octobre 2018 au pied des chênes pluricentenaires de la forêt domaniale de Tronçais, demandons solennellement la convocation d’un grand débat public, que la forêt française mérite aujourd’hui plus que jamais depuis plus d’un siècle.

Mobilisés, vigilants et unis, nous entendons nous rencontrer régulièrement pour débattre des orientations cruciales de la politique forestière, élargir et amplifier la dynamique enclenchée ce jour.

25 octobre 2019.

  • SIGNATAIRES :
    Les syndicats de l’ONF, les Amis de la Terre, Global Forest Coalition, France Nature Environnement, Action Nature Rewilding France, la Ligue pour la Protection des Oiseaux, Humanité et Biodiversité, Greenpeace, Agir pour l’Environnement, Forêt citoyenne, le Réseau pour les Alternatives Forestières, les syndicats forestiers membres de l’intersyndicale de l’ONF, SOS Forêt France.

 

Source: https://marche-pour-la-foret.webnode.fr

Consulter aussi: https://www.bastamag.net/Les-salaries-de-l-ONF-veulent-lancer-un-mouvement-contre-la-marchandisation-des

Mon commentaire

Je partage la quasi-totalité des affirmations de ce manifeste, à l'exception notable de celles sur les émissions de CO2 (le gaz carbonique est indispensable aux plantes et donc à l'ensemble de la vie sur terre et dans les mers) et le "climat"*. Ceci montre à quel point le virus du "politiquement correct" a pénétré les revendications les plus légitimes.

POC

* "Le personnage clé et organisateur précoce de cet agenda « zéro croissance [zero growth] » des Rockefeller au début des années 1970, fut l’ami de longue date de David Rockefeller : un pétrolier canadien nommé Maurice Strong. Strong fut en effet l’un des premiers propagateurs de cette théorie infondée scientifiquement selon laquelle les émissions d’origine humaine provenant des véhicules de transport, des centrales à charbon et autres structures agricoles étaient la cause d’une accélération dramatique de l’augmentation de la température mondiale, susceptible de menacer la civilisation : le soi-disant « réchauffement climatique ».

En tant que président de la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement de Stockholm de 1972, Strong promut un agenda de réduction de la population et d’abaissement des niveaux de vie partout dans le monde, afin de « sauver l’environnement ». Quelques années plus tard, le même Strong réitéré sa prise de position écologiste radicale : « n’est-ce pas le seul espoir pour la planète, que les civilisations industrialisées s’effondrent ? N’est-ce pas notre responsabilité de faire en sorte que ceci se concrétise ? »Le cofondateur du Club de Rome, le Dr. Alexander King, a admis la fraude dans son livre : « La première révolution mondiale [The First Global Revolution] » (1991). Il a déclaré : « en recherchant un nouvel ennemi afin de nous unir, nous sommes arrivés à l’idée que la pollution, la menace d’un réchauffement mondial, les pénuries d’eau, les famines et autres correspondraient tout à fait à ce but […] tous ces dangers sont causés par intervention humaine […] le vrai ennemi devient alors l’humanité elle-mêmeRelisez ce passage, et imprégnez-vous-en : l’humanité, et pas uniquement les 147 banques et multinationale mondiale qui détermine notre environnement aujourd’hui, porte cette responsabilité et devient donc l’ennemie."

Source et suite de cet article extrêmement intéressant:

https://reseauinternational.net/la-sombre-histoire-derriere-le-rechauffement-climatique-du-giec/

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Ella Maillart et l'"unité du monde".

27 Octobre 2019 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

Ella Maillart et l'"unité du monde".

"On n'arrive pas à exprimer les choses les plus importantes et qui demeurent insaisissables."

"1940-1945. Ella Maillart passe les années de guerre en Inde, vivant chichement de ses droits d'auteur. En 1942, elle publie à Londres deux livres écrits en anglais: Gypsy Afloat (La vagabonde des mers) et Cruises and Caravans (Croisières et caravanes). Elle s'installe dans le sud de l'Inde et suit à Tiruvannamalai l'enseignement de Râmana Maharshi, un sage "libéré du vivant" qui lui fera comprendre l'"unité du monde". Elle résume bien cette expérience en disant qu'elle voyageait pour se réjouir des différences et, désormais, pour se féliciter des ressemblances.

"Faute de parler, elle se retire au Liban pour écrire Oasis interdites. Je tiens pour un chef-d'oeuvre ce livre dont les protagonistes sont l'espace, le silence et une forme de bonheur dont on ne guérit jamais."

Ella Maillart - La vie immédiate. Photographies. Textes de Nicolas Bouvier. Voyageurs Payot, 1991.

Ella Maillart et l'"unité du monde".
Ella Maillart et l'"unité du monde".
Ella Maillart et l'"unité du monde".
Ella Maillart et l'"unité du monde".

Photographies de passages du livre:

Ella Maillart - La vie immédiate. Photographies. Textes de Nicolas Bouvier. Voyageurs Payot, 1991.

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Saint François d'Assise: Cantique du Soleil ou des Créatures

6 Octobre 2019 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

Saint François d'Assise

 

Cantique de frère Soleil ou des Créatures

 

 

Jusqu'à la fin – car c'est presque moribond qu'il composa son plus joyeux cantique – saint François voulut mettre le monde en état de louange.

Durant l'automne 1225, épuisé par la stigmatisation et par les maladies, il s'était retiré à Saint-Damien. Presque aveugle, seul dans une cabane de roseaux, abattu par la fièvre et tourmenté par les mulots, voilà pourtant le chant d'amour qu'il fit monter vers le Père de toute la Création.

L'avant-dernière strophe, hymne au pardon et à la paix, fut composée en juillet 1226, au palais épiscopal d'Assise, pour mettre fin à une lutte acharnée entre l'évêque et le podestat de la ville. Ces quelques vers de l'apôtre de la paix suffirent à empêcher la guerre civile.

Quant à la dernière strophe, c'est pour accueillir par un chant notre soeur la Mort qu'elle fut composée au début d'octobre 1226.

 

pleiades

 

Très haut, tout puissant et bon Seigneur,

à toi louange, gloire, honneur,

et toute bénédiction;

à toi seul ils conviennent, ô Très-Haut,

et nul homme n'est digne de te nommer.

 

Loué sois-tu, mon Seigneur, avec toutes tes créatures,

spécialement messire frère Soleil,

par qui tu nous donnes le jour, la lumière:

il est beau, rayonnant d'une grande splendeur,

et de toi, le Très-Haut, il nous offre le symbole.

 

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour soeur Lune et les étoiles:

dans le ciel tu les as formées,

claires, précieuses et belles.

 

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour frère Vent,

et pour l'air et pour les nuages,

pour l'azur calme et tous les temps:

grâce à eux tu maintiens en vie toutes les créatures.

 

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour notre soeur Eau,

qui est très utile et très humble,

précieuse et chaste.

 

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour frère Feu,

par qui tu éclaires la nuit:

il est beau et joyeux,

indomptable et fort.

 

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour soeur notre mère la Terre,

qui nous porte et nous nourrit,

qui produit la diversité des fruits,

avec les fleurs diaprées et les herbes.

 

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour ceux

qui pardonnent par amour pour toi;

qui supportent épreuves et maladies:

heureux s'ils conservent la paix,

car par toi, le Très-Haut, ils seront couronnés.

 

Loué sois-tu, mon Seigneur,

pour notre soeur la Mort corporelle,

à qui nul homme vivant ne peut échapper.

 

Malheur à ceux qui meurent en état de péché mortel;

heureux ceux qu'elle surprendra faisant ta volonté,

car la seconde mort ne pourra leur nuire.

 

Louez et bénissez mon Seigneur,

rendez-lui grâce et servez-le

en toute humilité !

 

St-Fran-ois-d-Assise.jpg

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La trouble anthropologie de Jacques Lizot chez les Yanomami

4 Octobre 2019 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Ethnologie, #Jacques Lizot, #Amazonie, #Amérindiens, #Amérique du sud, #Yanomami

L'anthropologie officielle est presque toujours le moyen de  faire une carrière rémunératrice et d'acquérir une réputation flatteuse dans sa patrie et dans le monde, loin de son mystérieux terrain de recherche. Cela peut être aussi une couverture pratique pour servir certains intérêts de son pays, faire de l'espionnage dans des contrées et des peuples lointains, servir d'intermédiaire entre les indigènes et les étrangers qui ont des intérêts dans leurs territoires: hydrocarbures, or ou cocaïne comme en Amazonie par exemple, faire de l'expérimentation médicale, etc. Mais certains "anthropologues" ou "ethnologues" sont aussi parfois des individus pervers qui ont trouvé des lieux exotiques pour assouvir discrètement et en toute impunité leurs déviances. Cela semble être le cas du Français Jacques Lizot, un ancien élève de Claude Levi-Strauss, connu pour avoir séjourné 25 ans parmi les Yanomami d'Amazonie. 

http://www.lemondecommeilva.com/spip.php?article607

Je ne sais pas ce qu'en pense Alain Rastoin, qui tutoyait familièrement Lizot, qu'il avait visité en Amazonie, au cours d'une rencontre filmée au 3e Festival Etonnants voyageurs à Saint-Malo en 1992.

Outre les manières un peu inquiétantes de Lizot, on remarquera sa réponse surprenante et peu convaincante à la question du présentateur lorsque celui-ci demande pourquoi il est revenu vivre en France après 25 ans passés chez les Yanomami alors qu'il se plaisait tant parmi eux. Les Yanomami avaient sûrement la réponse.

J'avais entendu parler de Lizot, mais je ne l'ai jamais lu (contrairement à Pierre Clastres) et je n'étais pas au courant de cette histoire; c'est en visionnant cette vidéo que j'ai remarqué le commentaire de Martin Riedler y faisant allusion et que j'ai découvert le documentaire "Storyville Secrets of the Tribe" ci-dessous, qu'il mettait en lien.

Une des personnes interviewées dit que Jacques Lizot est celui qui a introduit la prostitution chez les Yanomami.

P.O.C.

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A propos de l'annexion peu glorieuse de l'archipel des Marquises en 1842 par la France (Herman Melville, "Taïpi").

3 Octobre 2019 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Hermann Melville, #Archipel des Marquises, #Exploration, #Histoire, #Marine, #Mer, #Pacifique, #Pier Paolo Pasolini, #Voyage, #Eric de Bisschop

Si le sentiment d'amour qui me lie à cet endroit, à ce peuple, à cet homme, à cette femme, etc., est sincère, j'ai pu faire aussi de la poésie. S'il n'est pas sincère, j'ai fait simplement de la littérature.

Pier Paolo Pasolini, à propos de Médée et des Mille et une Nuits (1969).

http://pocombelles.over-blog.com/2020/11/amour-sincerite-poesie-ou-litterature-pasolini.html

Source: http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers11-10/42889.pdf

Source: http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers11-10/42889.pdf

Source: http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers11-10/42889.pdf

Source: http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers11-10/42889.pdf

Source: http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers11-10/42889.pdf

Source: http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers11-10/42889.pdf

Source: http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers11-10/42889.pdf

Source: http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers11-10/42889.pdf

Source: http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers11-10/42889.pdf

Source: http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers11-10/42889.pdf

Les illustrations ci-dessus sont extraites du passionnant catalogue de l'exposition "Trésors des îles Marquises" réalisée en 1995 sous la direction de Michel Panoff par le Muséum national d'Histoire naturelle, l'ORSTOM (aujourd'hui IRD) et la Réunion des Musées nationaux au Musée de l'Homme du Trocadéro, à Paris.

Il est entièrement disponible en ligne ici:

http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers11-10/42889.pdf

Nuku Hiva sodalane Auteurs : Hermann Ludwig von Löwenstern ou Wilhelm Gottlieb Tilesius Date : 1803/1806. Cette aquarelle montre un guerrier tatoué de Nuku Hiva. Médiathèque historique de Polynésie. https://mediatheque-polynesie.org/nuku-hiva-sodalane-guerrier-de-nuku-hiva-18031806/

Nuku Hiva sodalane Auteurs : Hermann Ludwig von Löwenstern ou Wilhelm Gottlieb Tilesius Date : 1803/1806. Cette aquarelle montre un guerrier tatoué de Nuku Hiva. Médiathèque historique de Polynésie. https://mediatheque-polynesie.org/nuku-hiva-sodalane-guerrier-de-nuku-hiva-18031806/

"Les Polynésiens étaient essentiellement guerriers. Ils avaient comme armes des frondes, des lances, des casse-têtes, des massues d'un bois très dur, des poignards en os et des haches faites d'une pierre attachée par des cordes à un manche en bois. La fabrication de ces haches devait leur demander beaucoup d'efforts, car ils ne disposaient pour les tailler et les polir que de coquillages et de cailloux. Les indigènes connaissaient aussi l'arc et les flèches, mais sauf aux Gambier et à Pâques, ils ne s'en servaient que pour s'amuser. 

Les indigènes savaient élever des fortifications : celles-ci se composaient presque toujours de fossés et de palissades. 

Il y en avait d'importantes dans l'île Nuka-Hiva de l'archipel des Marquises, mais les plus formidables se trouvaient dans l'île Rapa-iti dont les sommets étaient couronnés par des forts en pierres sèches à terrasses superposées dominées elles-mêmes par des tours. On en peut voir encore les ruines aujourd'hui. 

Les peuplades se faisaient des guerres terribles mais ne se livraient de batailles rangées que pour s'emparer d'une baie : elles l'attaquaient alors par terre et par mer. Les combats d'embuscade, où la ruse jouait le principal rôle, étaient bien plus fréquents. Malheur aux prisonniers! Ils étaient impitoyablement immolés en l'honneur des dieux. Aux îles Marquises ainsi qu'aux Tuamotu, on les mangeait même. 

Dans les îles-du-Vent et les îles-sous-le- Vent, le cannibalisme avait disparu au moment de la venue des Européens ; toutefois les captifs étaient égorgés. Lorsque la lutte aboutissait à l'envahissement d'un village, les vainqueurs massacraient les femmes et les enfants, pillaient et brûlaient les cases, abattaient jusqu'aux arbres et ravageaient les campagnes. C'est ainsi que les populations des îles Eiao et Hatutu des Marquises furent exterminées vers 1838 par la tribu des Taï-Pii de la côte nord de Nuka-Hiva. Ces anthropophages dévastèrent tellement ces îles qu'ils n'y laissèrent que des cochons sauvages 1. Maintenant encore, elles sont inhabitées. 

Aux Marquises, d'ailleurs, la sauvagerie était devenue si implacable que plusieurs tribus ne pouvaient plus y vivre : ce n'était que guerres perpétuelles, suivies d'exécutions continuelles de prisonniers. Dans certaines vallées, par crainte d'une surprise des tribus ennemies, la moitié des indigènes passait les nuits à veiller pendant que l'autre dormait. On comprend facilement que, dans ces conditions, des tribus faibles aient accueilli avec bienveillance l'arrivée des Français."

Eugène Caillot: Histoire de la Polynésie orientale. Ernest Leroux, Paris, 1910

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6541401m/texteBrut

A propos de l'annexion peu glorieuse de l'archipel des Marquises en 1842 par la France (Herman Melville, "Taïpi").
Keatonui, un chef de Nuku Hiva. Hermann Ludwig von Löwenstern ou Wilhelm Gottlieb Tilesius. https://mediatheque-polynesie.org/langue/russe/

Keatonui, un chef de Nuku Hiva. Hermann Ludwig von Löwenstern ou Wilhelm Gottlieb Tilesius. https://mediatheque-polynesie.org/langue/russe/

Marquisien de Nuku Hiva se laissant tatouer (1814). Hermann Ludwig von Löwenstern ou Wilhelm Gottlieb Tilesius. Source: https://mediatheque-polynesie.org/langue/russe/

Marquisien de Nuku Hiva se laissant tatouer (1814). Hermann Ludwig von Löwenstern ou Wilhelm Gottlieb Tilesius. Source: https://mediatheque-polynesie.org/langue/russe/

"L'expédition des Marquises avait appareillé de Brest au printemps de 1842, et le secret de sa destination n'était connu que de son seul commandant (NDLR: le vice-amiral Abel Aubert du Petit-Thouars, dont une rue de Lima porte le nom). On ne saurait s'étonner que ceux qui complotaient une si insigne violation des droits de l'humanité aient tenté d'en voiler l'énormité aux yeux du monde. Et pourtant, en dépit de leur conduite inique en cette matière comme en de bien d'autres, les Français se sont toujours targués d'être la plus humaine et la plus civilisée de toutes les nations. D'où l'on peut déduire qu'un haut degré de raffinement ne suffit pas après tout à maîtriser nos mauvais penchants; si on jugeait de la civilisation sur certains de ses résultats, il semblerait peut-être meilleur pour ce qu'il est convenu d'appeler le monde barbare de rester inchangé."

Herman Melville, Taïpi.

Source: Herman Melville: "Taïpi". Traduit de l'anglais par Théo Varlet et Francis Ledoux, Gallimard, collection Folio (1952).

Titre original de l'édition anglaise (1846): Typee - A peep of Polynesian life during a four month's residence in a valley of the Marquesa's with notices of the french occupation of Tahiti and the provisional cession of the Sandwich Islands to Lord Paulet.

A propos de l'annexion peu glorieuse de l'archipel des Marquises en 1842 par la France (Herman Melville, "Taïpi").
A propos de l'annexion peu glorieuse de l'archipel des Marquises en 1842 par la France (Herman Melville, "Taïpi").
A propos de l'annexion peu glorieuse de l'archipel des Marquises en 1842 par la France (Herman Melville, "Taïpi").

Après avoir entendu parler de ce livre pendant de très longues années, j'ai enfin lu Taïpi de Melville. J'avoue qu'il m'a mis mal à l'aise. C'est le récit autobiographique d'un marin qui déserte avec un camarade lors d'une escale de leur baleinier dans l'île de Nuku Hiva aux Marquises et qui trouvent refuge, après maintes péripéties, auprès d'une tribu d'une vallée reculée. Cette tribu a la réputation d'être cannibale. Sauvés de la mort, ils sont séduits par l'hospitalité de ce peuple qui les soigne, les nourrit, les accueille et plus encore, leur propose de faire définitivement partie des leurs par le tatouage, ce que Melville refuse avec horreur. Son camarade s'enfuit et Melville fait de même quelque temps après, rejoignant un bâtiment sur la côte. 

Un séjour de trois de trois semaines seulement, mais qui semble beaucoup plus long dans le livre.

La description de cette des Marquises et des mœurs remarquables de ses habitants présente un certain intérêt. On a cependant du mal à faire la part entre la part personnelle et les lectures de l'auteur, qui a certainement du se documenter beaucoup. Melville critique avec perspicacité l'hypocrisie et le caractère nuisible de la civilisation européenne, mais quand il s'agit de rester vivre dans ce Paradis avec ceux qui lui ont sauvé la vie, il refuse au nom de la "liberté", non sans s'être moqué de la coutume du tatouage qu'il juge répugnante et barbare, alors qu'elle symbolise le courage de la personne et son appartenance définitive au groupe.

Melville, sans aucun regret ni aucune reconnaissance, va s'enfuir lâchement et en blessant même gravement un des guerriers qui voulait l'intercepter à la nage dans la pirogue qui le conduit vers le baleinier australien.

Bref, d'admirateur de la culture polynésienne, Melville lui tourne le dos pour retourner vivre dans ce monde occidental qu'il critiquait au départ si vivement. Et pourquoi faire ? Pour aller écrire et vendre aux États-Unis des livres écrits à partir de son expérience, plus ou moins romancée. Bref un négoce, avec la gloire littéraire (et l'argent) à la clé. Taïpi est d'ailleurs dédié "à Lemuel Shaw, président de la Cour Suprême de l'Etat du Massachussets, dont Melville épousera la fille en 1847". https://fr.wikipedia.org/wiki/Taïpi 

Personnellement, je trouve cette conduite égoïste et immorale. C'est un triste exemple qu'il donne aux lecteurs.

On trouve la clé de ce surprenant comportement dans l'essai de Roger Garaudy "Les mythes fondateurs de la politique américaine - Qu'est-ce que l'antiaméricanisme", au début duquel il cite cette phrase de Melville : "Nous les Américains, sommes un peuple particulier, un peuple élu, l'Israël de notre temps: nous portons l'arche des libertés." (America as a civilization, p. 893)*.

Melville ne pouvait pas aimer vraiment ni être fidèle à un peuple qu'il méprisait par principe, au fond de lui-même, tout en lui étant très inférieur, sur tous les plans (physiquement, moralement, culturellement).

Garaudy, lui, a vécu, pensé et écrit avec des principes totalement opposés.

 

Camille de Roquefeuil: Journal d'un Voyage autour du monde (1816-1819). Les Marquises

Camille de Roquefeuil: Journal d'un Voyage autour du monde (1816-1819). Les Marquises

Finalement, Taïpi de Melville est un livre de littérateur peu utile pour ceux qui s'intéressent vraiment aux mœurs anciennes des habitants du Pacifique, et qui laisse un goût amer quand on l'a refermé. Mieux vaut se documenter aux sources des vrais marins et explorateurs. Parmi eux, le Journal peu connu du voyage autour du monde de Camille de Roquefeuil à bord de La Bordelaise de 1816 à 1819, qui consacre de nombreuses pages de son livre aux Marquises (Tome I, chapitres VI et VII, décembre 1817). Il est presque certain pour moi que Melville l'a lu, sans le citer.  Dans son ouvrage, Roquefeuil consacre un paragraphe très péjoratif aux déserteurs des bateaux occidentaux (extrait ci-dessus). Cela concerne Melville qui avait déserté.

En tous cas, je comprends pourquoi j'ai attendu si longtemps pour le lire.

Melville est un romancier qui fait figure de savant "illuminé" (Moby Dick), mais j'avoue que maintenant, j'éprouve de l'aversion pour lui.

Par ailleurs, je n'idolâtre pas les œuvres artistiques au point de les mettre au-dessus  des personnes et des devoirs envers le groupe et la société, et d'une manière générale, au-dessus de la vérité. Je n'ai aucun intérêt pour ce qu'on appelle "la littérature". J'aime la vérité et la vraie beauté.

Pierre-Olivier Combelles

http://rogergaraudy.blogspot.com/2010/08/les-mythes-fondateurs-de-la-politique.html

A propos de l'annexion peu glorieuse de l'archipel des Marquises en 1842 par la France (Herman Melville, "Taïpi").

Je dédie cet article à mon arrière-grand-père maternel le chef d'escadron de Marine Théodore Louis Emile Steinmetz, fils de François, Louis Steinmetz et de Dame Claire Hunold (Nancy  12 septembre 1859 - Versailles 1940),

Chevalier (30 décembre 1898, à Saint Louis du Sénégal)) puis Officier de la Légion d'honneur (4 mai 1916)

qui servit la France dans les colonies françaises d'Afrique et de Nouvelle-Calédonie

https://www.lhistoire.fr/la-nouvelle-calédonie-«-une-colonisation-pas-comme-les-autres-»

(l'aigle pêcheur est le balbuzard pêcheur, Pandion haliaetus melvillensis, mwämarak en kanak: https://books.openedition.org/sdo/599?lang=fr )

https://www.letemps.ch/culture/laigle-pecheur-sanglote-liliade-peuple-kanak-rendue-aux-siens

https://www.youtube.com/watch?v=RYRTw52Jgm0

https://www.youtube.com/watch?v=q7skkXwuD-8

https://www.youtube.com/watch?v=4DJRcSEkftI

(bambous de voyage gravés kanak) https://journals.openedition.org/jso/6928

catholique pratiquant,

dont l'avancement fut bloqué dans l'Affaire des Fiches en 1905,

d'humeur taciturne semble t-il, et rentré malade des colonies,

excellent officier selon son ami et voisin à Versailles le général comte Colonna de Giovellina,

arrière-grand-père que je n'ai pas connu,

mort dans la demeure familiale du 46 rue Saint-Louis à Versailles où j'ai passé mon enfance et ma jeunesse, un vaste et haut "hôtel particulier" (comme on dit) du XVIIIe siècle, avec cour, jardin, potager, écuries ... totalement opposé aux cases kanak de Nouvelle Calédonie qu'il avait vues sans doute et que j'aime tant car elles ressemblent à la maison idéale que j'ai imaginée.

Case kanak. Source: La maison kanak, par Roger Boulay (ORSTOM/IRD).

Case kanak. Source: La maison kanak, par Roger Boulay (ORSTOM/IRD).

Projet de maison ronde en bois et toit de chaume, par Pierre-Olivier Combelles.

Projet de maison ronde en bois et toit de chaume, par Pierre-Olivier Combelles.

La maison familiale où je suis né, dans le Quartier Saint Louis à Versailles (en bas à droite de la photo).

La maison familiale où je suis né, dans le Quartier Saint Louis à Versailles (en bas à droite de la photo).

Arrière-grand-père dont je ne sais presque rien de la vie outremer en dehors de quelques états de service et strictement rien de ses relations sur place avec les indigènes,

qui n'était certes pas encore né lors de l'expédition de du Petit-Thouars dans le Pacifique,

qui n'avait sans doute jamais lu Herman Melville, Joseph Conrad, Eugène Caillot ou Victor Segalen (auteur des Immémoriaux), la Bhagavad Gita

ni peut-être aucun ouvrage sur l'histoire des peuples du Pacifique (je n'en ai jamais vu le moindre dans les bibliothèques de ma famille),

mais qui avait rapporté de ses voyages des flèches et des armes en bois indigènes, sûrement kanak, qui dormaient oubliées dans le grenier de la maison familiale de Versailles et auxquelles j'allais régulièrement rendre visite lorsque j'étais enfant,

et dont j'ai hérité de l'épée, soigneusement entretenue,

des cantines militaires, dont je me sers toujours,

de l'excellent Dictionnaire de Marine de l'Amiral Willaumez (1831), qui m'a toujours été d'une grande utilité,

et d'une conque marine (triton) dont je vais faire un vrai pūtātara (shanka en Inde) pour converser avec les dieux et les esprits de mes autres ancêtres de part la nature,

et qui voyagea par le monde et vécut sur des terres lointaines avant moi, mais certainement pas comme moi.

R.I.P.

Pierre-Olivier Combelles

Eléments biographiques de Théodore Louis Emile Steinmetz sur la Base Léonore:

http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/leonore_fr?ACTION=RETROUVER&FIELD_1=NOM&VALUE_1=STEINMETZ&NUMBER=10&GRP=0&REQ=%28%28STEINMETZ%29%20%3aNOM%20%29&USRNAME=nobody&USRPWD=4%24%2534P&SPEC=9&SYN=1&IMLY=&MAX1=1&MAX2=1&MAX3=100&DOM=All

Le chef d'escadron Théodore Louis Emile Steinmetz

Le chef d'escadron Théodore Louis Emile Steinmetz

L'épée de mon arrière-grand-père le chef d'escadron Théodore Louis Emile Steinmetz (1859-1940).

L'épée de mon arrière-grand-père le chef d'escadron Théodore Louis Emile Steinmetz (1859-1940).

La cantine de mon arrière-grand-père, qui continue à voyager avec moi autour du monde.

La cantine de mon arrière-grand-père, qui continue à voyager avec moi autour du monde.

Le triton (Charonia tritonis) rapporté du Pacifique par mon arrière-grand-père Emile Steinmetz. Coll. et photo: Pierre-Olivier Combelles.

Le triton (Charonia tritonis) rapporté du Pacifique par mon arrière-grand-père Emile Steinmetz. Coll. et photo: Pierre-Olivier Combelles.

Triton māori ("pūtātara")

Triton māori ("pūtātara")

Le 31 octobre 2019, fête de la Toussaint

 

Cher arrière-grand-père,

Parmi les objets qui me viennent de vous et que je conserve pieusement, il y a un grand coquillage; une conque, triton ou trompe marine, que vous aviez certainement rapporté de Nouvelle-Calédonie. Il est nu, tel que sorti de la mer et ramassé sur la plage d'une île. Je le garde précieusement avec moi. J'ai scié la pointe pour en faire cet instrument de musique sacré appelé pūtātara dans le Pacifique, pu aux Marquises et pututo dans les Andes du Pérou et de la Bolivie. En Inde, la conque, shankha, est un attribut des dieux. Le son qu'il produit: OM, est le son primordial, originel. Un même objet, un même nom ou presque pour un usage identique, et décoré de la même manière traditionnelle d'un bout à l'autre du Pacifique. Voyez-vous, il symbolise pour moi la parenté des peuples d'Austronésie-Amérique. Il me manque de fabriquer l'embouchure en bois sculpté et de le décorer de pendentifs pour le faire résonner dans les Andes et sur les eaux du Pacifique afin de lui redonner vie en communiquant avec les esprits des ancêtres d'ici et d'ailleurs, avec l'âme du monde.

Pierre-Olivier Combelles

Ecoutez ici le pūtātara: https://www.rnz.co.nz/audio/player?audio_id=2508838

Affiche de ma conférence sur les Peuples du Pacifique au Muséum d'histoire naturelle de Lima (Université nationale majeure de San Marc) en 2012

Affiche de ma conférence sur les Peuples du Pacifique au Muséum d'histoire naturelle de Lima (Université nationale majeure de San Marc) en 2012

"La mer, c'est l'espace immense, l'infini, la communion et la composition avec les Eléments: l'eau, le vent, le ciel, les astres et le cosmos la nuit, les phénomènes météorologiques, les innombrables créatures marines. C'est l'aventure et l'exploration, la rencontre avec d'autres navigateurs, d'autres navires, la découverte d'autres contrées, d'autres peuples, d'autres hommes, d'autres moeurs. C'est avant tout la curiosité, la hardiesse, l'amour de la liberté: "Homme libre, toujours tu chériras la mer ! (Baudelaire). Mais la mer, c'est aussi le parfum de la terre que l'on sent au large avant même de l'apercevoir; parfum chaud, épicé, envoûtant, parfum surtout des arbres et des forêts, comme je l'ai senti en Méditerranée au large de la Corse et une nuit de pleine lune orange, devant la côte obscure, sans une lumière de ville, de village ou de phare, du Labrador... La mer, d'une forêt à l'autre... "

PO Combelles.

http://pocombelles.over-blog.com/2017/01/un-parfum-de-foret.html

Je dédie aussi cet article à Dominique Kaiha, de l'île Ua Pou, dans les Marquises, que j'avais rencontré en 1994 au chantier archéologique préhistorique de Pincevent, près de la forêt de Fontainebleau, au bord de la Seine:

https://marquises.home.blog/2009/07/31/marquises-dominique-kaiha-expose-ses-oeuvres-au-marche-de-papeete/

http://oceanien.over-blog.fr/tag/sculpture%20aux%20marquises/3

https://blogs.mediapart.fr/edition/memoires-du-colonialisme/article/230516/la-garde-rapprochee-de-toti-porte-les-iles-marquises-au-patrimoine-mondial

Mais pas au sophiste francophone Alain Finkielkraut qui a déclaré récemment: "on change l'enseignement de l'histoire de la colonisation et l'histoire de l'esclavage dans les écoles. Maintenant, l'enseignement de l'histoire coloniale est exclusivement négatif. Nous n'apprenons plus que le projet colonial a aussi apporté l'éducation, a apporté la civilisation aux sauvages".

https://www.nouvelobs.com/societe/20051123.OBS6303/finkielkraut-les-noirs-et-les-arabes.html

"Sauvages" ? "La civilisation", ah la bonne blague ! comme si la culture française ou occidentale était la seule au monde ! Et d'ailleurs, de quelle civilisation française parle-t-il ? Celle du XIIIe siècle, chansons de geste et amour courtois ? Celle du XVIIe siècle ? Cela m'étonnerait. Celle des "Lumières" et de la Révolution française alors ! quelle ignorance, quel aveuglement et quelle arrogance! Comment ce monsieur a-t-il pu devenir académicien ? Il fait honte à la France, la vraie France, celle de toujours, celle des fleurs de lis et de la droite, vaillante et généreuse noblesse.

ANNEXE

Un correspondant, M. René Doudard, qui a voyagé aux Marquises, m'envoie aimablement ses notes à propos de Taïpi de Melville:

En 1842, le futur auteur de Moby Dick, alors jeune marin en quête d’expériences, débarque aux îles Marquises. Sa rencontre avec une tribu indigène lui inspire son premier succès littéraire, Taïpi.

_______________________________________

Note critique :

Tant que le mythe durera…

A la même période 1844, en Angleterre, Wilkie Collins âgé de 20 ans écrit le manuscrit de « Iolani ou les maléfices de Tahiti » sans avoir jamais mis les pieds en Océanie.
Tant de journaux de bord américains, tant de descriptions et de récits parus aux Etats-Unis bien avant 1840, et longtemps après, tous ces textes ou extraits très probablement publiés dans les journaux du pays car ces récits offraient aux lecteurs une vision quasi de l’au-delà et possiblement ou nécessairement tronquée sur les continents lointains dits exotiques. Il y avait ainsi une source documentaire suffisante pour ceux ou celles qui avaient la faculté ou le talent d’écrire des romans exotiques, ou d’aventure ou de voyage selon la demande des éditeurs.

Toutefois, une bloggeuse passionnée de littérature écrit à propos de « Oomo » un autre livre de Melville :
« Ne se contentant pas de relater les faits dont il se souvient (n’ayant pas pris de notes) et de commenter ses observations, l’auteur remanie et réimagine en effet son expérience dans un récit très documenté mêlant la réalité à la fiction. Il n’hésite pas ainsi à inventer – avec un talent manifeste – des détails, des événements ou des personnages pour corser son récit, et il ne se prive pas, surtout, d’emprunter aux auteurs contemporains de récits de voyages – et dans une moindre mesure aux auteurs de romans d’aventures – pour étoffer son récit et le nourrir de nombreuses digressions informatives lui conférant plus de véracité. Avec aplomb, il présente même souvent ces informations comme résultant de sa propre observation ou provenant de proches sources indigènes ! Mais Herman Melville s’approprie tous ces emprunts avec génie, les transformant de manière très personnelle en une littérature de qualité. La littérature n’est-elle pas en partie l’art du plagiat, un art auquel on reconnaît les grands ? »
Cf. http://l-or-des-livres-blog-de-critique-litteraire.over-b...

On peut penser que Melville a procédé de la même manière… pour écrire Typee.
Peut-être existe-t-il quelque part une analyse critique de Typee qui ferait l’inventaire de ses emprunts.

Car en effet, Typee n’est « en fait, ni une autobiographie littérale ni une pure fiction ». Melville « s’est inspiré de ses expériences, de son imagination et de nombreux livres de voyage pour faire valoir son savoir-faire lorsque le souvenir de ses expériences était insuffisant ». Il s’est écarté de ce qui s’est réellement passé de plusieurs manières, parfois en prolongeant des incidents factuels, parfois en les fabriquant, et parfois par ce qu’on peut appeler «des mensonges purs».

Le séjour réel d’un mois sur lequel Typee est basé est présenté comme étant quatre mois dans le récit ; Il n’y a pas de lac sur l’île sur laquelle Melville aurait pu faire du canoë avec la belle Fayaway, et la crête que Melville décrit grimper après avoir quitté le navire qu’il a peut-être vu sur une gravure. Il s’est largement inspiré des récits contemporains des explorateurs du Pacifique pour ajouter à ce qui aurait autrement été une simple histoire d’évasion, de capture et de ré-évasion. La plupart des critiques américains ont accepté l’histoire comme authentique, bien qu’elle ait provoqué l’incrédulité chez certains lecteurs britanniques.

En 1939, le professeur d’anglais de l’Université Columbia, Charles Robert Anderson, publia Melville dans les mers du Sud, dans lequel il expliqua que Melville n’avait passé qu’un mois (au lieu des quatre mois déclarés par Melville) et qu’il avait commis de nombreux emprunts à de nombreux récits de voyage.


Cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Typee

Si le sentiment d'amour qui me lie à cet endroit, à ce peuple, à cet homme, à cette femme, etc., est sincère, j'ai pu faire aussi de la poésie. S'il n'est pas sincère, j'ai fait simplement de la littérature.Pier Paolo Pasolini, à propos de Médée et des Mille et une Nuits (1969).

Menteur, affabulateur, littérateur immoral en quête de renommée imméritée et d'argent, voilà ce qu'est Hermann Melville.

P.O.C.

Et avant l'annexion peu glorieuse des Marquises par la France, voici l'origine de sa découverte par les Espagnols, plus précisément par un vice-roi du Pérou, dont elles portent le titre. Ceci est raconté par le grand marin français méconnu Eric de Bisschop, dont la valeur est trop grande pour être comprise par mes contemporains et célébrée par la France. C'est la fameuse parabole asiatique de la grenouille de puits et la grenouille de mer.
Parti de Tahiti le 8 novembre 1956 à bord de son radeau Tahiti Nui pour rejoindre les côtes d'Amérique du sud, Bisschop gagna le Chili, puis à bord de Tahiti Nui II, navigua jusqu'au Pérou et au port du Callao, d'où était parti Mendana cinq siècles plus tôt, il prit le cap le 13 avril 1958 vers la Polynésie où il arriva  sur les récifs de Rakahanga dans les îles Cook et mourut le 30 août 1958.

A propos de l'annexion peu glorieuse de l'archipel des Marquises en 1842 par la France (Herman Melville, "Taïpi").
A propos de l'annexion peu glorieuse de l'archipel des Marquises en 1842 par la France (Herman Melville, "Taïpi").
A propos de l'annexion peu glorieuse de l'archipel des Marquises en 1842 par la France (Herman Melville, "Taïpi").
A propos de l'annexion peu glorieuse de l'archipel des Marquises en 1842 par la France (Herman Melville, "Taïpi").
A propos de l'annexion peu glorieuse de l'archipel des Marquises en 1842 par la France (Herman Melville, "Taïpi").
A propos de l'annexion peu glorieuse de l'archipel des Marquises en 1842 par la France (Herman Melville, "Taïpi").
A propos de l'annexion peu glorieuse de l'archipel des Marquises en 1842 par la France (Herman Melville, "Taïpi").
A propos de l'annexion peu glorieuse de l'archipel des Marquises en 1842 par la France (Herman Melville, "Taïpi").
A propos de l'annexion peu glorieuse de l'archipel des Marquises en 1842 par la France (Herman Melville, "Taïpi").
Hessel Gerritsz - Mappemonde de 1612 de Pedro Fernandes de Queirós

Hessel Gerritsz - Mappemonde de 1612 de Pedro Fernandes de Queirós

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Iurie Roşca ou la quête de la liberté pour l'Homme et pour la Moldavie

3 Octobre 2019 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

Le capitalisme, c'est l'exploitation de l'homme par l'homme et le communisme, c'est le contraire.

Proverbe russe.

"Iurie Roşca est l’ancien vice-premier ministre et vice-président du parlement de la Moldavie, pays charnière et stratégique de 3,5 millions d’habitants situé entre l’Ukraine et la Roumanie.

Journaliste de profession et star de la télévision moldave, Iurie Roşca est, selon les propres termes d’Alexandre Douguine, “un promoteur actif de l’identité moldave”.

Lors de son récent séjour à Paris, cet auteur politique majeur du pays, ami du président moldave, porte un regard acéré sur les 25 années d’indépendance de la Moldavie. Il développe une pensée qui prend acte de l’échec du communisme mais aussi du libéralisme. Comme Soljénitsyne, il affirme que le communisme et le capitalisme représentent deux visions mortifères du monde. Il exprime les nouvelles aspirations de son peuple et sa propre conception du monde basée sur le conservatisme."

Iurie Roşca ou la quête de la liberté pour l'Homme et pour la Moldavie

Source de l'illustration: Wikipedia ("Moldavie")

https://fr.wikipedia.org/wiki/Moldavie

100 ans après le coup d'Etat bolchevique: entretien de Iurie Roşca avec Emmanuel Leroy:

http://www.revuemethode.org/sf071704.html

FLUX, le site de Iurie Roşca

https://flux.md/fr/

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