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Rouge et Blanc, ou le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

Enfant, je savais donner...

30 Avril 2013 , Rédigé par Béthune

"Enfant je savais donner ; j'ai perdu cette grâce en devenant civilisé. Je menais une existence naturelle, alors qu'aujourd'hui je vis de l'artificiel. Le moindre joli caillou avait de la valeur à mes yeux ; chaque arbre était un objet de respect. J'admire aujourd'hui, avec l'homme blanc, un paysage peint dont la valeur est estimée en dollars ! C'est ainsi que l'indien est reconstitué, comme des pierres naturelles qui, réduites en poudre sont reformées en blocs artificiels pour aller construire les murs de la société moderne."

Chiyesa, écrivain indien.

 

A smoky day at the Sugar Bowl - Hupa, 1923.

Photographie de Edward S. Curtis (+1952)

Library of Congress

 


 

 

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Insecticide firms in secret bid to stop ban that could save bees Last-ditch lobbying to sway vote in Brussels to halt use of killer nerve agents (The Observer)

29 Avril 2013 , Rédigé par Béthune

Last-ditch lobbying to sway vote in Brussels to halt use of killer nerve agents

Damian Carrington

The Observer, Sunday 28 April 2013

 link

Europe is on the brink of a landmark ban on the world's most widely used insecticides, which have increasingly been linked to serious declines in bee numbers. Despite intense secret lobbying by British ministers and chemical companies against the ban, revealed in documents obtained by the Observer, a vote in Brussels on Monday is expected to lead to the suspension of the nerve agents.

 

Bees and other insects are vital for global food production as they pollinate three-quarters of all crops. The plummeting numbers of pollinators in recent years has been blamed on disease, loss of habitat and, increasingly, the near ubiquitous use of neonicotinoid pesticides.

 

The prospect of a ban has prompted a fierce behind-the-scenes campaign. In a letter released to the Observer under freedom of information rules, the environment secretary, Owen Paterson, told the chemicals company Syngenta last week that he was "extremely disappointed" by the European commission's proposed ban. He said that "the UK has been very active" in opposing it and "our efforts will continue and intensify in the coming days".

(...)

 

Suite de l'article: link

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La stratégie des nouvelles routes de la soie – un modèle de paix pour l’Eurasie

20 Avril 2013 , Rédigé par Béthune

HORIZONS ET DEBATS(Suisse)

N°14, 15 avril 2013
Sortir de la crise par la force des deux monnaies
L’économiste Wilhelm Hankel explique pourquoi le seul retour au D-Mark ne suffira pas | Interview du professeur Wilhelm Hankel accordé à Manfred Schermer de la «Fuldaer Zeitung»
Rajout au compte rendu sur la manifestation «Compact» à l’hôtel Marriott de Leipzig du 15 mars 2013, avec la participation du professeur d’université Wilhelm Hankel
 
«Ce que fut l’incendie du Reichstag de 1933 pour le développement de l’Allemagne et de l’histoire mondiale jusqu’en 1945, le 24 mars 1999 le fut pour la perte du respect du droit dans les relations internationales.»
 
Du printemps arabe à l’hiver arabe
par Albert Stahel, Institut für Strategische Studien, Wädenswil
De la crise financière à travers une crise réelle et une crise de société vers une crise morale
par Eberhard Hamer, juriste et professeur d’économie, Allemagne
Redémarrage de l’initiative pour le retrait de l’Autriche de l’UE
La démocratie directe n’est possible qu’en dehors de l’UE
Des emprunts douteux pour des infrastructures scolaires endettent la génération montante
Une bombe à retardement menace la Californie | par George Szpiro
Puissance maritime russe dans la Méditerranée orientale?
par Albert A. Stahel, Institut für Strategische Studien, Wädenswil
1er au 5 mai 2013 rencontre au Salon international du livre et de la presse à Genève/Palexpo
 
La stratégie des nouvelles routes de la soie – un modèle de paix pour l’Eurasie
Pour que les Européens ne restent pas à la traîne du courant de l’histoire – au sujet de l’analyse brillante de la situation géopolitique par Franz Betschon | par Tobias Salander, historien
«Coucou, coucou» – retentit-il (encore) de la forêt
Il arrivera le 18 avril, le 19 il doit arriver! | par Heini Hofmann
Actuelle tentative d’arnaque à l’annuaire
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La stratégie des nouvelles routes de la soie – un modèle de paix pour l’Eurasie


Pour que les Européens ne restent pas à la traîne du courant de l’histoire – au sujet de l’analyse brillante de la situation géopolitique par Franz Betschon


par Tobias Salander, historien



Pendant que les Etats-Unis titubent d’une crise à l’autre, et que l’Europe n’arrive pas à détourner son regard de son ancienne puissance protectrice dans l’espoir de ne pas être entraîné dans l’abîme, il règne en Asie et en Amérique latine une atmosphère de renouveau. Des auteurs comme Kishore Mahbubani essaient depuis un certain temps de démontrer aux contemporains de l’hémisphère occidental qu’on se trouve de toute évidence devant un tournant historique. Mais que faire, surtout en Europe? Avec qui coopérer si ce n’est pas avec la puissance guerrière en déclin?


Ne serait-il pas tout naturel de tourner le regard vers l’Est? Puisque l’Europe se trouve bien au bord de la grande île mondiale de l’Eurasie. Un regard, cependant pas dans le sens impérialiste de Bismarck qui a localisé «son Afrique» en Europe de l’Est, et pas non plus dans le sens du cliché de la guerre froide, qui appartient heureusement au passé depuis plus de 20 ans. Mais pourquoi pas un rapprochement en partenariat, en amitié et avec considération des mérites des peuples des pays respectifs?


Si nous ne voyons pas comment l’Asie se développe, l’Asie se développera aussi sans nous en un nouveau centre de gravitation de l’économie mondiale: c’est ce qu’un analyste ayant beaucoup voyagé, ouvert au monde, formé et ancré dans la meilleure tradition suisse, nous soumet à réflexion: «Das eurasische Schachturnier» [Le tournoi d’échec eurasien], c’est le titre que Franz Betschon donne à son livre, qui sera présenté ci-dessous. Avec ce titre il fait allusion à un livre de Zbigniew Brzezinski qui porte un titre semblable. Mais son ton, le fondement de son analyse et sa perspective sont heureusement en totale contradiction avec l’ouvrage de référence négatif de la géostratégie impériale et de l’outrecuidance de la puissance mondiale.


«The Empire is over.» L’empire américain, la suprématie de la seule puissance mondiale serait du passé, un ordre mondial centré sur l’Eurasie serait en train de s’installer, uniquement centré sur l’Asie, si l’Europe ne s’avance pas vers l’Asie. C’est la quintessence de ce livre éclairant qui mérite d’être lu: «Das eurasische Schachturnier. Krisen Hintergründe und Prognosen» de Franz Betschon1. Ce citoyen suisse est docteur en sciences techniques et ingénieur mécanique diplômé de l’EPFZ, en plus diplômé de la Harvard Business School à Boston, colonel d’état-major de l’aviation à l’armée. Un scientifique formé dans la meilleure tradition suisse, ouvert au monde et économiste disposant d’une intelligence analytique aigüe. En tant que personne ayant vu du pays et qui, entre autre, a été conseiller d’administration d’une entreprise high-tech israélienne, qui, construite avec de l’aide suisse, appartient actuellement aux entreprises de pointe de son genre dans le monde, l’auteur essaie de comparer et d’approfondir ses expériences et ses observations au moyen de l’étude de sources publiquement accessibles pour comprendre l’actualité et pour ne pas rester en arrière du développement. Betschon a recours à des sources de beaucoup de pays, car dans son activité, il s’est aperçu que le regard européen sur le monde s’est pas mal rétréci pendant les décennies de la guerre froide, et que dans d’autres parties du monde, les mêmes problèmes sont considérés sous un autre jour. Reconnaître les signes du temps veut dire également s’adapter à temps aux nouveaux développements pour mieux contrer des dangers éventuels.


Comme grand modèle, qui manque dans le monde moderne, surtout en Suisse, et cela douloureusement, Betschon évoque Jean Rodolphe von Salis. Ce que ce citoyen du monde suisse a réussi lors de la Seconde Guerre mondiale depuis la Suisse, et ce qui lui a procuré ainsi qu’à la Suisse l’estime mondiale, c’est-à-dire un jugement cohérent de la situation de guerre, von Salis n’avait pu le faire que sur la base d’un large réseau. Avec des conversations téléphoniques avec ses connaissances dans différents pays, il s’est procuré un grand savoir et cela malgré l’écoute des services secrets.


Pour nous, c’est plus facile aujourd’hui. Aux temps du World Wide Web, un clic de souris nous amène des journaux de l’espace asiatique, africain, et de l’Amérique latine.


A partir de quel moment les Etats-Unis sont-ils devenus tellement violents? Mot-clé: «QDR»


L’analyse de Betschon sur 200 pages, culminant dans la citation ci-dessus, est passionnante et met de l’ordre dans les idées qui, dans les flots du «tittytainment du mainstream», ont tendance à être incohérents.


Lorsque l’auteur arrive à la conclusion que les jours de la dominance américaine sont définitivement passés, ce n’est pas sur un fond de ressentiments antiaméricains comme on pourrait le penser. Tout au contraire, l’auteur rend hommage à l’engagement désintéressé des Etats-Unis en Europe pendant les heures les plus noires de la Seconde Guerre mondiale – mais pas sans se poser la question de savoir à partir de quel moment l’Amérique est soudain devenue si violente: qu’elle ait rendu la torture de nouveau acceptable, qu’elle ait mené des guerres préventives sans penser aux principes de Nuremberg, dans lesquels une guerre d’agression est déclarée comme le pire des crimes et à l’occasion desquels le procureur principal Robert ­Jackson avait exigé publiquement qu’à l’avenir les USA veuillent aussi être jugés à la même aune.


Il est devenu évident que les choses vont mal aux Etats-Unis lors de la publication du plan de 5 ans du Pentagone, le «Quadrennial Defence Review Report (QDR)» des années 2001 à 2006. A l’encontre du droit international, ce rapport exige le droit à la guerre préventive. Afin que le lecteur puisse comprendre cette monstruosité, l’auteur transpose cette mentalité dans la cohabitation de voisins qui s’exprimeraient de la façon suivante: tu peux fusiller ton voisin sans autre s’il te dérange. Tu ne dois remplir que deux conditions: tu dois prétendre que tu t’es senti menacé et viser de telle sorte qu’il ne puisse ensuite plus témoigner.» (Betschon, p. 52) L’auteur donne à réfléchir que, si ce mépris sans pudeur de toutes les valeurs pour lesquelles l’Occident s’est battu pendant des décennies, porte préjudice aux êtres humains au Moyen-Orient en premier lieu, mais à moyen et long terme aussi à la société civile des agresseurs.


Le principe des Etats souverains versus le principe du «Diviser pour régner!»


L’auteur classe cette politique étrangère de l’Empire, agressive et méprisante pour le genre humain, sur la base de deux principes: le principe d’Etats souverains et le principe du «diviser pour régner». Ce que la génération ayant vécu la guerre froide ne pouvait jamais tenir pour possible, et ce qui rend si difficile un regard clair sur notre présent, c’est le fait que le premier des deux principes, le principe des Etats nations souverains, établi après la guerre de Trente Ans lors de la Paix de Westphalie, ne soit plus représenté aujourd’hui par la démocratie des USA autrefois louée, mais par la Russie autrefois proscrite, pendant que le principe machiavélique du «diviser pour régner», est brandi par George W. Bush et aujourd’hui par le Prix Nobel de la paix Obama. Même si l’auteur ne peut pas vraiment ce réjouir de ce résultat surprenant, il faut reconnaître qu’il présente les faits comme ils sont sans œillères et sans égard pour ses préférences personnelles.


Ce qui avait déjà été visible en 2007, lors de la Conférence de Sécurité de Munich, à savoir que la Russie sous Poutine n’était plus ce pays postsoviétique faible et à exploiter, mais de nouveau une grande puissance, capable et décidée à se défendre, et cela aussi bien économiquement que militairement, est devenu saisissable pour tout le monde lors de la même conférence en 2008: le Premier ministre russe, Sergueï Ivanov, a présenté un pays sûr de lui tout en soulignant que cela ne signifiait pas de nouveaux blocs et confrontations, mais une cohabitation pacifique d’Etats souverains. Alors qu’au camp opposé, le ministre de la Défense des USA, Robert Gates, a présenté le point de vue d’une hégémonie agressive. Avec cela Gates s’est positionné selon le modèle de l’Empire britannique à la Churchill et pas selon celui de Franklin Delano Roosevelt. Ces deux conceptions opposées de la politique, Betschon les fait très bien ressortir: alors que l’Empire britannique présente une politique de conflits et de manipulation, donc le «diviser pour régner», le président des USA d’avant et pendant la guerre a répondu de l’autre modèle de la coopération, celui des nations souveraines. En raison du décès prématuré de Roosevelt, le pur et dur Truman a rejoint la ligne britannique, et ainsi il a déployé, sans aucun égard, la bombe nucléaire.


L’Europe et l’Asie se soudent économiquement


Même si la politique étrangère avant Truman n’a pas toujours été exemplaire comme présenté ci-dessus, il est tout de même bienfaisant que l’auteur se soustraie au dénigrement antirusse de l’Occident et ouvre de nouvelles manières de voir. Car c’est seulement en remettant en question le spectre russe que la voie se libère pour une coopération des pays européens avec les grandes nations du Proche et de l’Extrême-Orient nécessaire depuis longtemps.


Dans le chapitre «megatrends» [tendances mégas], l’auteur ose émettre quelques pronostics extrêmement passionnants et au fait très convaincants du développement futur: sans se fixer sur une date et un ordre, on pourrait s’attendre aux développements suivants:


1. L’Europe et l’Asie se souderont économiquement sans retour.


2. L’Eurasie développera une politique fédéraliste de commerce, d’extérieur et de sécurité.


3. La notion d’«Occident» deviendra superflue: L’Europe de l’Ouest, l’Amérique du Nord et Israël ne formeront plus une unité.


4. L’Europe continentale s’orientera vers l’Est. L’Amérique du Nord ne sera intéressante plus que pour le commerce.


5. L’UE et l’OTAN devront être reconsidérés et remplacés par quelque chose de nouveau.


Et qu’est-ce qui se passerait si les institutions de Bretton Woods et l’ONU étaient transférées vers le nouveau centre de gravité du monde économique, par exemple à Shanghai? Ou bien si les pays asiatiques arrivaient à la conclusion de ne plus avoir besoin de ces institutions dominées par les Etats-Unis et de pouvoir très bien vivre sans elles et même mieux? Et avec l’Europe, on a déjà cohabité depuis 2000 ans – longtemps avant que le double continent américain ait été défiguré par les Anglo-Saxons? Il a fallu beaucoup de temps dans le soi-disant nouveau monde avant que les blancs se soient arraché une excuse concernant le génocide de la population locale.


Betschon n’est pas sûr que les Européens aient vraiment déjà reconnu les signes du temps et se dirigeront vers l’Asie – néanmoins les Asiatiques viendraient déjà à notre rencontre. Il ne parle pas seulement du tourisme et des boutiques de montres en plein essor à Lucerne et Interlaken, volontiers fréquentées par la classe moyenne chinoise en hausse, mais aussi des investisseurs de Chine et d’Inde qui sauvent de la ruine en Europe de plus en plus d’anciennes marques, comme par exemple le groupe de sociétés indien Tata, qui a repris en 2007 le groupe d’acier britannique Corus, mais aussi les usines d’automobiles Jaguar et Landrover.


Le monde de demain: L’Amérique latine, l’Asie, l’Europe et à part les Etats-Unis, sur la touche


Que nous sommes au beau milieu d’un tournant d’époque est évident notamment en Afrique, où de plus en plus d’entreprises chinoises font ce qui a été réservé aux Européens: établir des relations commerciales, effectuer des investissements, exploiter des matières premières – à la différence près que les Chinois sont capables de lier leurs profits à de vrais bienfaits pour les populations locales. Un fait qu’on n’a jamais rencontré dans le colonialisme européen, dans l’impérialisme et dans le néocolonialisme actuel.


Alors que l’Occident fixe plein de méfiance le dragon chinois et se demande s’il fonctionne comme l’aigle américain – sur la base d’un militarisme agressif –, nous ne voyons pas que ce monde s’est mué en un monde rectangulaire: aujourd’hui, il est composé de l’Amérique latine, l’Asie, l’Europe et à part encore les Etats-Unis, sur la touche. A part? Nos médias occidentaux omettent volontiers de nous le dire: de plus en plus de décisions importantes sont prises sans l’unique ancienne superpuissance. Horizons et débats a parlé récemment de cette humiliation à Phnom Pen2. Comme cet événement s’est avéré tout simplement inexistant dans les médias du mainstream occidental, on a dû avoir recours à un article de l’«Asia Times» qui a montré clairement que l’Occident à une longueur de retard sur le développement actuel réel. Il y a eu Obama, qui a été décommandé d’une rencontre des Etats Asean. Les USA qui voulaient créer une fissure entre les Etats asiatiques, avant tout entre les petits et la Chine, se sont retrouvés mis à l’écart. Le monde est devenu autre, tout comme Kishore Mahbubani tente de nous l’expliquer depuis longtemps – aimablement, mais avec fermeté. Et si l’Occident ne veut pas en prendre connaissance, la rupture sera irréversible. Cependant, il serait meilleur pour tous d’avancer ensemble vers le futur. Mais pour cela, l’Occident devrait vivre réellement ses valeurs, en haute estime dans le reste du monde, au lieu de faire une politique d’intérêts impitoyable sous couvert de valeurs affichées.


Le FMI et l’hégémonie du dollar proches de leur fin


Betschon cite plusieurs événements qui illustrent ce tournant:


Les dix Etats de l’Asie du Sud-Est de l’ASEAN – comme on ne les connaît que très peu en Occident, ils seront cités ici: le Brunei, le Cambodge, l’Indonésie, le Laos, la Malaisie, le Myanmar, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam –, ces dix Etats ont créé avec la Chine, le Japon et la Corée du Sud l’Asian Monetary Fund avec les RMB/Yen comme monnaie centrale – un processus qui rendra superflu le FMI dominé par les Etats-Unis.


La même chose se passe en Amérique du Sud: la fondation du Latin American Monetary Fund a pour résultat que le FMI doit fermer ses bureaux dans les Etats l’un après l’autre. Le Venezuela donne aux membres les crédits nécessaires pour pouvoir désintéresser le FMI.


En Europe, l’euro, prévu comme alternative au dollar, vit une attaque massive et cela pas depuis la Chine! Mais il y a aussi la Russie, qui ne danse plus aux sons de Washington: là-bas, peu à peu se font les adieux au FMI et à l’hégémonie du dollar en se fiant davantage aux propres ressources et à l’or.


Ce sont ces processus qui, à long terme, empêcheront les Etats-Unis, à l’aide de leur planche à billets, de mettre leurs propres dettes sur le dos des autres pays du monde. Avant tout parce que les dépenses pour l’armée doivent être réduites, et que par la suite leur bonne vieille diplomatie de canonnière à la mode des bandes de brigands ne fonctionnera plus.


Une année centrale pour la diminution de l’influence des USA a été l’année 2008: C’est en même temps que l’effondrement de Lehman Brothers qu’ont eu lieu les événements suivants, sans la contribution des Etats-Unis, trop occupés par leurs propres problèmes:


A Lima, environ 60 nations se sont rencontrées pour un sommet mondial sur l’alimentation, avec la présence d’Angela Merkel, la Chine, mais sans les USA.


En même temps se sont réunis les ministres des Affaires étrangères des Etats BRICS à Iekaterinbourg en Russie. Etaient invités le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. Mais pas les USA.


Fin mai, le nouveau président russe a effectué son premier voyage à l’étranger. Jadis on allait d’abord aux USA, mais cette fois, la Chine a été la première destination.


En même temps un sommet important a eu lieu entre le Japon et la Chine – et cela sans les USA, ce qui aurait été impensable auparavant.


Europe: sortir de l’étau des Etats-Unis, retour aux propres valeurs


Dans cette situation d’un monde s’organisant sans problèmes sans l’Empire, l’Europe se retrouve devant la question de savoir si elle ne devrait pas renouer avec ses valeurs éprouvées, lesquelles avaient été désignées avec mépris par les néoconservateurs américains comme celles d’une «vieille Europe»: cela signifierait, d’un côté, abandonner les idées colonialistes tardives, ensuite respecter la souveraineté des autres Etats et la non-ingérence dans leurs affaires internes – donc faire preuve d’un refus de la stratégie douteuse du R2P, ce concept de «Responsability to protect», en effet, cette responsabilité de protéger, comme Hans-Christof von Sponeck3 l’a démontré, a toujours été utilisée comme prétexte pour intervenir dans d’autres pays pour s’assurer les matières premières et pour garder la Chine à l’écart, comme par exemple au Soudan, en Libye, et presque aussi en Syrie, si la Russie et la Chine n’avaient pas déposé leur «niet» courageux. Ou bien, comme l’a expliqué très clairement le politologue russe Fursov:4 en Syrie, les Croisés occidentaux se sont heurtés au Mur chinois!


Finalement, Betschon conseille à l’Europe de ne pas utiliser de doubles critères de qualité au niveau des valeurs. Il y en aurait déjà assez d’exemples, énumérés dans le livre de Kishore Mahbubani,5 mais aussi dans les exposés du spécialiste en droit international, Hans Köchler,6 qui a entre autre sévèrement critiqué la pratique d’accusation dominée par l’Occident de l’International Criminal Court (ICC).


Des corridors de développement avec des centres de développement en chaîne perlée


L’Europe, sur cet ancien et nouveau sol des meilleures traditions occidentales, aurait un allié à l’Est qui comprend déjà aujourd’hui environ un quart de la population mondiale: la Shanghai Cooperation Organisation (SCO). Ses membres que sont la Chine, le Kazakhstan, le Kirghizstan, la Russie, le Tadjikistan, l’Ouzbékistan se rencontrent régulièrement dans ce cadre avec des Etats au statut d’observateur, comme la Mongolie, l’Inde, le Pakistan et l’Iran. Celui en Europe qui croit que rien ne peut là se souder ni ne s’accorder devrait reconsidérer sa façon de voir le monde, remontant à l’antiquité euro-centrée. Une frontière intérieure de l’Eurasie n’existe pas réellement du point de vue géographique et géologique, elle n’est qu’historique et culturelle. Mais là aussi, les frontières s’estompent déjà très tôt, rappelons-nous les interdépendances russes avec l’Europe occidentale en ce qui concerne les échanges d’art artisanal, de scientifiques et de gens au sang bleu. Et derrière la Russie, il y a la Chine qui œuvre déjà depuis le milieu des années 1990 à la création de cinq corridors d’infrastructure qui devront relier l’Asie à l’Europe: les chemins de fer en constitueront seulement l’épine dorsale. Betschon souligne que ces corridors de développement, semblables aux anciennes routes de la soie, créent des centres de développement en chaîne perlée avec un fort rayonnement.


Pékin – Hambourg: les trains plus rapides que les bateaux


Mais qui, dans cette Europe au regard toujours fixé sur les Etats-Unis, s’en est aperçu? Le 9 janvier 2008 par exemple, un train pionnier a été mis en route pour la première fois avec des biens pour l’Europe, et cela depuis Pékin. Destination Hambourg! Un trajet de 9800 km à travers six pays. Le résultat? Arrivée à Hambourg au bout de 18 jours – pour la même destination par voie maritime avec des porte-conteneurs on aurait mis presque 40 jours! Un événement qui ouvre de toutes nouvelles dimensions – et un regard sur la carte de l’Eurasie le montre: qu’est-ce qu’il y a de plus naturel que le renforcement des voies terrestres depuis la Chine vers l’Europe? L’Eurasie est un continent en soi, une masse territoriale naturellement faite pour constituer une seule et même superficie – ce que l’on ne peut vraiment pas dire de la relation entre l’Europe et les Etats-Unis, séparés par deux océans.


Naturellement, pour l’historien, il y a aussi des souvenirs sombres en ce qui concerne un corridor transeurasien: les pays de l’Europe continentale ont déjà une fois essayé d’établir un lien par voie terrestre avec l’Orient. Qu’on se rappelle le projet du «chemin de fer Berlin-Bagdad». Comme le démontre l’historien Daniele Ganser dans son livre «Europa im Erdölrausch» [L’Europe dans la fièvre pétrolière], on aurait pu transporter de façon peu coûteuse du pétrole depuis l’Irak jusque dans les centres économiques de l’Europe centrale. Et cela sans dépendre de la flotte britannique, donc de l’Empire mondial britannique. Nous savons tous, ce qui est arrivé alors: un petit bout de pays n’était pas intégré dans le pont terrestre germano-habsbourgeois-ottoman: la Serbie. Qu’il y ait eu par la suite ce coup de fusil dans le Sarajevo occupé par l’Autriche – qui devait assurer à la puissance maritime de la Grande-Bretagne le monopole pétrolier au Proche-Orient, et l’on parle là aussi de la Première Guerre mondiale – cela est connu, certes mais peut-être moins connu avec ladite toile de fond sus-mentionnée.


Les pays européens, la Russie et la Chine doivent se tenir sur leurs gardes et empêcher puissance maritime encore numéro 1, les Etats-Unis, mettent en scène là quelque chose de semblable à ce que firent les Britanniques en 1914. Des essais de déstabilisation par le passé en Ukraine, en Azerbaïdjan, dans les républiques centrasiatiques pourraient être classifiés en prolongement de cet arrière-fond.


L’empire marche à reculons – à lire quotidiennement dans les journaux


Franz Betschon a publié son analyse en 2009. Tout comme von Salis, qu’il vénère, il n’a pas besoin de corriger quoi que ce soit. Au contraire, beaucoup de points problématiques qu’il a cités sont devenus encore plus évidents après trois ans. Que le président Obama ait pu faire admettre Hagl comme ministre de la Défense en dit long: qu’un ministre de la Défense des Etats-Unis mette en garde contre le lobby pro-Israël et aspire à des négociations avec l’Iran, qu’un ministre des Affaires étrangères, John Kerry, visite le Caire, Riad et Doha, mais laisse de côté Tel Aviv, c’est quelque chose. Que maintenant des négociations avec l’Iran soient possibles avec la présence des Etats-Unis, et en même temps aussi la Chine et la Russie, c’est encore autre chose. Que le Premier ministre turc mette sur le même plan le sionisme, le fascisme, l’antisémitisme et l’antiislamisme et les condamne, et se fasse vivement critiquer dans les médias israéliens,7 mais qu’il reste quand-même un allié étroit des Etats-Unis et qu’il veuille, malgré ou bien justement à cause de ces déclarations, adhérer à l’UE, est encore un troisième élément. Qu’un Kenneth Waltz veuille accorder, dans Foreign Affairs de juillet/août 2012,8 la bombe à l’Iran, parce que le monde deviendrait ainsi plus sûr, surtout le Proche-Orient, parce que la puissance nucléaire d’Israël aurait ainsi un adversaire – Israël qui, d’après ce «Grand old man» des sciences politiques américaines, représenterait le danger principal pour la paix dans la région –, voilà qui nous fait dresser l’oreille! Cela sonne un peu comme une stratégie d’échiquier d’un Brzezinski, auquel Betschon se réfère plusieurs fois, mais alors une stratégie de retrait des joueurs d’échec de l’Empire.


Renouer avec le concept de Roosevelt du respect de la souveraineté des Etats-nations


Il serait souhaitable pour les habitants de l’Eurasie, mais aussi du Proche-Orient, et cela de quelque nationalité et de quelque appartenance religieuse fussent-ils, que la stratégie chinoise des nouvelles routes de la soie puisse se réaliser et ainsi la cohabitation pacifique économique et politique, et cela sans manœuvres déstabilisatrices transatlantiques. Quels paysages florissants pourraient en résulter, si ce grand continent pouvait se ressouder, comme Kishore Mahbubani ne cesse de répéter. Si les anciens ennemis mortels, Japon et Chine, après les affres de la Seconde Guerre mondiale et après les plus de 30 millions de Chinois tués par les Japonais, peuvent aujourd’hui coopérer paisiblement, pourquoi cela ne devrait-il pas être possible au Proche-Orient? Et pourquoi les Etats-Unis ne devraient-ils pas s’orienter selon le modèle de Roosevelt du respect de la souveraineté des Etats-nations? Vu l’endettement exorbitant, c’est une nécessité de l’heure – et aussi celle du bon sens. Une tâche qui siérait bien au Prix Nobel Obama. Mais l’UE également pourrait se rendre digne de son prix Nobel et enterrer son hostilité en direction de l’Est. La population suisse pourrait alors, dans cette situation confuse et complexe, s’investir comme nation des bons services et vivre son fédéralisme comme exemple d’une cohabitation édifiante et pacifique, et cela sans lorgner du côté des grandes puissances.


Si le livre de Franz Betschon peut diriger pensée, réflexion et action dans cette direction, il s’avérera riche en effets bénéfiques. On lui souhaite un large lectorat, et bien sûr pas seulement en Suisse. •


1 Franz Betschon: Das eurasische Schachturnier. Krisen, Hintergründe und Prognosen. Frankfurt/Main, 2009. ISBN 978-3-8301-1234-1.


2 David P. Goldman: Un monde sans dominance des USA, né à Phnom-Penh. In: Horizons et débats no 53 du 28/12/12


3 Hans-Christof von Sponeck: La tentative d’appliquer la responsabilité de protéger a lamentablement échoué en Libye. In: Horizons et débats no 18/19


du 7/5/12


4 Frappe contre la Syrie – cible: la Russie. Interview d’Andrej Iljitsch Fursov. In: Horizons et débats no 37 du 10/9/12


5 Kishore Mahbubani: Die Rückkehr Asiens. Berlin 2008. ISBN 978-3549073513


6 Hans Köchler: Weltgericht ohne Weltstaat. Strafjustiz unter dem Diktat der Realpolitik? Kommentar zu Idee und Wirklichkeit des Internationalen Strafgerichtshofes zehn Jahre nach dem Inkrafttreten des Römer Statutes. Vienne, 1/7/12.


http://i-p-o.org/Koechler-ICC-Weltgericht-ohne-Weltstaat-IPO-OP-1July2012.htm


7 At UN conference, Erdogan calls Zionism «crime against humanity». In: Haaretz du 28/2/13.[article du Monde sur le sujet: link]


www.haaretz.com/news/diplomacy-defense/at-un-conference-erdogan-calls-zionism-crime-against-humanity.premium-1.506392 link


8 Kenneth N. Waltz: Why Iran should get the bomb. Nuclear balancing would mean stability.


In: Foreign Affairs July/August 2012. Ed.: Council on Foreign Relations. Traduction française in:


Horizons et débats no 43/44 du 22/10/12


Dans le chapitre «megatrends» [tendances mégas], l’auteur ose émettre quelques pronostics extrêmement passionnants et au fait très convaincants du développement futur: sans se fixer sur une date et un ordre, on pourrait s’attendre aux développements suivants:


1. L’Europe et l’Asie se souderont économiquement sans retour.


2. L’Eurasie développera une politique fédéraliste de commerce, d’extérieur et de sécurité.


3. La notion d’«Occident» deviendra superflue: L’Europe de l’Ouest, l’Amérique du Nord et Israël ne formeront plus une unité.


4. L’Europe continentale s’orientera vers l’Est. L’Amérique du Nord ne sera intéressante plus que pour le commerce.


5. L’UE et l’OTAN devront être reconsidérés et remplacés par quelque chose de nouveau.


Une année centrale pour la diminution de l’influence des USA a été l’année 2008: C’est en même temps que l’effondrement de Lehman Brothers qu’ont eu lieu les événements suivants, sans la contribution des Etats-Unis, trop occupés par leurs propres problèmes:


A Lima, environ 60 nations se sont rencontrées pour un sommet mondial sur l’alimentation, avec la présence d’Angela Merkel, la Chine, mais sans les USA.


En même temps se sont réunis les ministres des Affaires étrangères des Etats BRICS à Iekaterinbourg en Russie. Etaient invités le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. Mais pas les USA.


Fin mai, le nouveau président russe a effectué son premier voyage à l’étranger. Jadis on allait d’abord aux USA, mais cette fois, la Chine a été la première destination.


En même temps un sommet important a eu lieu entre le Japon et la Chine – et cela sans les USA, ce qui aurait été impensable auparavant.

 

 

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L'inoubliable hymne de Princesse Mononoke (Joe Hisaishi)

9 Avril 2013 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

 

Minute 5:10: l'inoubliable aria chantée par Masako Hayashi

 

 

 

Haritsumeta yumi no

Furueru tsuru yo

Tsuki no hikarini zawameku

Omae no kokoro

 

Togisumasareta

Yaiba no utsukushii

Sono kissaki ni yoku nita

Sonata no yokogao

 

Kanashimi to iraki ni

Hisomu makoto no kokoro

Wo shiru wa mori no sei

Mononoke-tachi dake

Mononoke-tachi dake...

 

Le son si tremblant d'un bel arc

Relâchant sa flèche en l'air

Et perçant la lumière de tous les astres

C'est ce dont ton cœur est fait

 

La magnificence d'une lame

Travaillée au plus haut point

Son allure est semblable au bout d'une arme

A la rage qui vit dans tes mains

 

Tu contemples souvent la colère

Et la tristesse, elles te sont comme des soeurs

Mais ceux qui savent de quoi vit ton cœur

Sont les esprits de la forêt

Sont les esprits de la forêt

 

Remerciements à Alain Sennepin qui m'a fait connaître ce film et Hayao Miyazaki

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Otan économique et/ou G-2 géopolique ? par Alfredo Jalife-Rahme

8 Avril 2013 , Rédigé par Béthune

Le projet de Barack Obama de créer une Zone de libre-échange transatlantique ne doit pas être envisagé du seul point de vue économique. Il s’agit de donner une identité capitaliste et de souder les Etats membres de l’OTAN. De ce point de vue, ce projet est un moyen de prolonger la prééminence des États-Unis en leur arrimant l’UE. A contrario, c’est une déclaration de guerre au reste du monde en général et aux BRICS en particulier.

La suite de l'article sur le site Réseau Voltaire: link


 

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L'esprit de la terre hait l'homme blanc (Wintus de Californie)

6 Avril 2013 , Rédigé par Béthune

Portrait de vieille femme Wintu par Edward S. Curtis

 

 

Les Blancs se moquent de la terre, du daim ou de l'ours. Lorsque nous, Indiens, chassons le gibier, nous mangeons toute la viande. Lorsque nous cherchons les racines, nous faisons de petits trous. Lorsque nous construisons nos maisons, nous faisons de petits trous. Lorsque nous brûlons l'herbe à cause des sauterelles, nous ne ruinons pas tout. Nous secouons les glands et les pommes de pin des arbres. Nous n'utilisons que le bois mort. L'homme blanc, lui, retourne le sol, abat les arbres, détruit tout. L'arbre lui dit: "Arrête, je suis blessé, ne me fais pas mal." Mais il l'abat et le débite. L'esprit de la terre le hait, il arrache les arbres et les ébranle jusqu'à leurs racines. Il scie les arbres. Cela leur fait mal. Les Indiens ne font jamais de mal, alors que l'homme blanc démolit tout. Il fait exploser les rochers et les laisse épars sur le sol. La roche dit: "Arrête, tu me fais mal." Mais l'homme blanc n'y fait pas attention. Quand les Indiens utilisent les pierres, ils les prennent petites et rondes pour y faire leur feu... Comment l'esprit de la terre pourrait-il aimer l'homme blanc ?... Partout où il la touche, il laisse une plaie.


Paroles d'une vieille femme Wintu (Indiens de Californie) tirées du livre de Dorothy Lee "Freedom and Culture"; Prentice Hall, Englewood Cliffs, New Jersey, 1959. In: "Pieds nus sur la terre sacrée". Textes rassemblés par T.C. MacLuhan. Photos de Edward S. Curtis. Traduit de l'américain par Michel Barthélémy, Denoël, 1974.

 

Koskimo faisant du feu. Edward Curtis (1914)

Source: link

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Les peuples qui n’ont pas d’histoire n’ont pas d’avenir (Cdt Pierre-Henri Bunel, France))

4 Avril 2013 , Rédigé par Béthune

Source: Horizons et Débats N°13, !er avril 2013 link

 

 Il y a dix ans, commençait une opération d’agression de l’OTAN contre un peuple fier et libre, le peuple serbe. Ce drame intervenait avec la complicité d’une partie des opinions publiques abusées par la propagande de l’OTAN et de ses satellites!

Pour avoir pris part à une action qui visait à empêcher une telle forfaiture, c’est de l’intérieur d’une prison française que j’ai suivi tous les épisodes de cet événement qui frappera d’opprobre ses coupables pour une longue période de l’histoire. J’ai ressenti devant ce crime annoncé un double sentiment de honte et de fierté.

D’abord la honte: celle de voir mon pays s’engager volontairement dans cette trahison. Une trahison envers lui-même d’abord, parce que les raisons invoquées ne reposaient sur rien, parce que participer à cette infamie ne pouvait pas servir le peuple français et enfin, et c’est peut-être le plus grave de l’affaire, parce que nos dirigeants trahissaient ainsi une amitié traditionnelle fondée sur l’héritage de l’histoire.

En bombardant Belgrade, comme l’avaient fait les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, les «alliés» ne pouvaient que ternir fortement leur image pour les temps à venir.

Mais j’ai aussi ressenti un sentiment de fierté. J’avais appris à connaître le peuple serbe pendant mon déploiement en Bosnie-Herzégovine. Certes, la situation des Serbes de Bosnie-Herzégovine était difficile, mais ils ont toujours fait montre de loyauté à leur parole dans tout ce que les forces d’occupation leur demandaient. Il ne s’agissait pas de basse «collaboration» mais de respect de la parole donnée, entérinée par la signature du diktat de Dayton. Ils sont les seuls à avoir fait preuve de tant de courage et de loyauté en cette période qui était déjà fort peu glorieuse pour les complices de l’OTAN.

Et dans ma prison parisienne, je ne pouvais que ressentir un sentiment d’amitié envers les Serbes injustement frappés pour avoir voulu défendre leur existence, leur culture et leur liberté. Pour avoir défendu leurs droits les plus élémentaires, en somme. J’ai été fier de voir ces patriotes se masser sur les ponts sous les bombardements pour servir de boucliers humains à leur patrie bien aimée.

Au cours de ma détention, j’ai reçu de nombreux témoignages de sympathie venant des Serbes de France, mais aussi de Serbie. J’ai dans mon bureau une carte postale représentant des militaires serbes et français lors de la campagne des Balkans en 1918. Sur cette carte postale, il est écrit, en serbe: Srpski i francuski oficiri u I svetla skom ratu et, en français dans une cartouche «Merci, mon commandant Pierre-Henri Bunel! La Serbie prie le Dieu pour toi en ce mars 1999. Il s’agit de la carte n° 188 des Editions Francophiles 1999 et porte la signature du professeur Branko Vasiljevic.

Lorsqu’en 2003, mes amis Yves Bataille et Mila Aleckovic m’ont invité à venir à Belgrade, et que le directeur des Editions Gutenberg Galaksija, M. Mile Bavrlic, a bien voulu éditer en serbe mon livre «Nato Crimes» [Crimes de guerre à l’OTAN], j’ai enfin pu venir rendre visite à ce pays que j’aime tant et rencontrer les héros qui ont résisté aux bombes tueuses.

J’ai aussi pu franchir la rivière Ibar qui coule en direction de Kosovska Mitrovica, sous les regards haineux d’Albanais, mais sous la protection des Serbes restés sur la rive nord. J’ai alors mieux compris combien mon pays d’Ariège, dans les montagnes du Sud de la France, est proche de cette province du Sud de la Serbie. Proche par ses montagnes, proche par ses habitants qui sont eux aussi habitués au dur travail de l’agriculture de montagne, aux hivers rudes. Les gens de mon pays ont eu, eux aussi, à lutter contre des envahisseurs venus du Nord et le haut lieu de Montségur est pour nous autres Pyrénéens comme Kosovo Poljé pour la nation serbe.

Mais la forfaiture a continué avec l’acceptation par des satellites de Washington de l’indépendance de la province serbe du Kosovo et de la Métochie. Mais la France aussi a connu des périodes sombres de son histoire. Elle aussi s’est trouvée amputée de l’Alsace et de la Moselle par les hordes germaniques. De 1940 à 1945, elle aussi a été envahie. Et nous en sommes sortis.

Certes, on peut penser que la France est à nouveau sur une pente dangereuse. Mais, à elle comme à la Serbie, il reste un espoir. Les mêmes forces qui ont conduit à la mutilation de la Serbie et qui conduisent à la mutilation de la France, vont provoquer des insurrections et des révoltes dans nos deux pays. Mais il faut pour cela que la jeunesse serbe et la jeunesse française ne se laissent pas aveugler par les mirages de la société de consommation.

Les peuples qui n’ont pas d’histoire n’ont pas d’avenir. En revanche, ceux qui savent conserver leurs traditions, tout en prenant dans le modernisme des éléments positifs, ceux qui savent garder la conscience de ce qu’ils sont, de ce que les ont faits leurs pères, ceux-là ont de l’avenir.

L’évolution du monde prouve que les modèles que prônent nos ennemis sont éminemment fragiles, parce qu’ils reposent sur la mollesse et la paresse. Dans le monde qui se dessine, l’avenir sera à ceux qui sont durs à la tâche, modestes et pas compliqués. C’est notre devoir, à nous adultes de montrer le droit chemin à nos enfants. Guidés par nos dirigeants spirituels, mais à la force de notre énergie, il nous appartient de reprendre les rênes de nos destins.

Vous, les Serbes, êtes courageux, vous l’avez montré au cours de votre histoire et au moins depuis la Bataille du Champ des Merles – Kosovo poljé. Aujourd’hui, vous n’êtes pas seuls, même si vos frères des combats futurs sont encore opprimés et contraints au silence.

La foi en Dieu, en la patrie et la tradition est la source de l’avenir glorieux et de notre honneur.

Aujourd’hui, en ce dixième anniversaire de ces horreur qui auront bientôt une fin, je voudrais vous dire à tous mon amitié et l’amour que je vous porte.

Gloire et longue vie au peuple serbe!

 

Votre ami, votre frère,

 

Pierre-Henri Bunel

 

(Traduction Horizons et débats)


*    Pierre-Henri Bunel, commandant des Forces armées françaises, à l’époque de l’opération d’agression de l’OTAN, il était représentant français auprès du comité militaire de l’OTAN à Bruxelles.

 

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Dix ans déjà!

Extrait des actes du Congrès intitulé «Nato Aggression. The Twilight of the West»

(Horizons et Débats N°13, 1er avril 2013)


La deuxième partie intitulée «Messages et discours de bienvenue» contient tous les messages de différents contacts, sous forme de discours de bienvenue ou de meilleurs vœux pour un travail couronné de succès lors de cette conférence vouée à la condamnation du crime d’agression, qui ne devrait jamais et nulle part se répéter, et qui ne devrait jamais tomber dans l’oubli. Nous avons obtenu 15 tels messages et discours de bienvenue. Ils nous sont parvenus du monde entier, de l’Inde, du Brésil, de la Palestine, de la Biélorussie ainsi que de la France et de la Grèce. Ils ont une signification et un poids durables. Ceux parmi nous auxquels la préparation et la mise en œuvre de la conférence et l’établissement de ces actes de Congrès ont été confiés, ressentent la plus profonde gratitude envers les auteurs de ces contributions. Ils ont exprimé leur soutien et leur compassion envers notre pays et notre Nation pour la souffrance à laquelle nous étions exposés et pour sa révolte héroïque contre l’adversaire incomparablement plus fort. Chacun de ces messages et discours de bienvenue est extrêmement important et précieux. Nous ne les comparons pas et ne les évaluons pas.

Après cette remarque, j’en choisirai un comme exemple, non pas parce qu’il est meilleur ou plus précieux que les autres, mais parce qu’il contient – pour nous et le monde entier qui pense de manière libérale – un symbolisme particulier. Il s’agit du message de Pierre-Henri Bunel, major de l’armée française, qui, à la veille de l’agression de l’OTAN en Serbie, a communiqué à un diplomate serbe ses connaissances sur certains aspects secrets des intentions criminelles de l’OTAN. Ainsi il a apporté là une contribution inestimable qui a permis de réduire le nombre des victimes serbes. Pour cette action héroïque, le brave major Bunel a passé quelque temps en prison. Nous pouvons mieux comprendre le sens de son message et l’éthique de son auteur en considérant le titre qu’il a donné à sa contribution: «Message au pays des héros qui ont résisté aux bombes tueuses». Ce message se passe de commentaires. C’est pourquoi il ne nous reste qu’à dire: nous vous remercions, courageux major. Votre action servira de modèle aux générations futures parce qu’elle montre comment l’honneur, la dignité et la lutte pour la justice peuvent surmonter toute peur et toute perte.    •

(Traduction Horizons et débats)

 

Annexes

Conférence du Cdt Pierre-Henri Bunel sur l'américanisation et la globalisation: link

Le 8 avril 2009, le Club de la Cité recevait le Commandant Pierre-Henri Bunel à l'occasion d'une conférence portant sur l'américanisation et la globalisation. Ancien officier de renseignement, artilleur de formation, américaniste et arabisant, observateur de l'ONU en Israël-Palestine, ayant participé à la Guerre du Golfe (1990-1991) et à la Guerre de Bosnie (1995), il fut médiatisé un temps après été condamné à la prison ferme pour avoir transmis à un officier serbe les plans de frappe de l'OTAN sur la Serbie en 1998.

 


 


 

Le Cdt Pierre-Henri Bunel explique la naissance d'Al Qaida: link

Le Commandant Pierre-Henri Bunel, Officier retraité de l'Armée de Terre et des Services de renseignement (spécialiste de l'aire atlanto-arabe) nous explique ce que lui et ses collègues des Services savent du canularAl-Qaïda : l'histoire du prétendu groupe terroriste, la chronologie, l'étymologie, les aires géographiques, etc...
Est abordé le problème des réseaux financiers occultes et offshores, bras armés du terrorisme d'Etat.
L'entretien se termine avec les points de vue de Bunel sur le scénario du Pentagone.

Date: Mercredi 9 Octobre 2002.
Invité: Pierre-Henry Bunel.
Emission: Le Libre Journal de Serge de Beketch.
Source: Radio Courtoisie (www.radiocourtoisie.net)

 

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L'agression de la Yougoslavie par l'OTAN en 1999 a inauguré une nouvelle ère de guerres de conquête (Horizons et Débats)

4 Avril 2013 , Rédigé par Béthune

Horizons et Débats (Suisse) N°13, 1 avril 2013 link
«L’agression de l’OTAN contre la Yougoslavie en 1999 était un modèle des nouvelles guerres de conquête»
«Interventions humanitaires» – prétexte pour le stationnement de troupes américaines | Interview de Živadin Jovanovic, ancien ministre des Affaires étrangères de la République fédérale de Yougoslavie
L’agression de l’OTAN contre la République fédérale de Yougoslavie de 1999
par Milica Radojkovic-Hänsel
Dix ans déjà!
Extrait des actes du Congrès intitulé «Nato Aggression. The Twilight of the West»
Les peuples qui n’ont pas d’histoire n’ont pas d’avenir
par Pierre-Henri Bunel, commandant, France
Ne jamais oublier
Document final de la Conférence internationale de Belgrade | organisée les 23 et 24 mars 2009 à Belgrade
L’UE veut équiper et former des terroristes en Syrie
 
Les «Conseils de l’UE» se saisissent du pouvoir direct
 
Le déclin économique de la France
 
«Nous voulons maintenir l’armée de milice»
Plaidoyer du Conseil national pour une armée forte | Interview du conseiller national Jakob Büchler, membre de la Commission de la politique de sécurité
Il faut comprendre l’Iran!
par Gotthard Frick, Bottmingen
La mauvaise humeur à l’égard de l’UE augmente
 
Medvedev au sujet de la crise à Chypre: l’UE fait penser à un «éléphant dans un magasin de porcelaine»
La confiance en les institutions financières est minée

 

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«L’agression de l’OTAN contre la Yougoslavie en 1999 était un modèle des nouvelles guerres de conquête»

«Interventions humanitaires» – prétexte pour le stationnement de troupes américaines

Interview de Živadin Jovanovic, ancien ministre des Affaires étrangères de la République fédérale de Yougoslavie, aujourd’hui président du Belgrade Forum for a World of Equals.


Extraits :


Vous avez mentionné l’encouragement à la paix comme l’une de vos affaires principales. Mais les peuples de votre région ont été les victimes de guerres au cours de la dernière décennie du XXe siècle.

C’est vrai. Les peuples de l’ex-Yougoslavie ont énormément souffert, d’abord lors des guerres civiles en Bosnie et en Croatie (de 1992 à 1995), puis suite à l’agression de l’OTAN (1999), suite aux sanctions et à l’isolation etc. Une grande partie de ces populations souffrent encore aujourd’hui. Pensez par exemple à la vie de presque un demi-million de réfugiés et d’expatriés qui vivent uniquement en Serbie, auxquels on ne permet pas de retourner dans leurs maisons en Croatie ou au Kosovo et Métochie. Les conséquences sont toujours douloureuses et le seront encore loin dans l’avenir. Que dire des conséquences des bombes à sous-munitions et des projectiles à l’uranium appauvri que l’OTAN a utilisés en 1999 et qui font encore de nombreuses victimes et le feront encore pendant des siècles. L’histoire apportera la preuve que les peuples d’ex-Yougoslavie ont été les victimes de la conception du Nouvel ordre mondial qui repose en réalité sur le pouvoir et l’exploitation.

(…)

Au lieu d’un Etat, il y en a maintenant six qui ne sont pas solides économiquement, des Etats marionnettes, et un septième qui sera créé prochainement. 18 gouvernements1, six armées, six services diplomatiques etc. La dette extérieure, en 1990 pour toute la RFSY de 13,5 milliards, a augmenté pour les six républiques ex-yougoslaves jusqu’en 2012 à environ 200 milliards d’euros! Quelques-uns parmi eux sont devenus totalement dépendants du point de vue financier. A qui a profité tout cela? Jusqu’en 1990, il n’y avait dans la région pas une seule base militaire étrangère. Aujourd’hui, il existe une série de bases militaires étrangères, avant tout des Etats-Unis, dont Camp Bondsteel est la plus grande d’Europe.2 Pour quoi faire? Pour servir qui? Presque 18 ans après les Accords de Dayton, la Bosnie n’est toujours pas en état de fonctionner; l’ancienne République yougoslave de Macédoine (FYROM, Former Yugoslav Republic of Macedonia) n’est pas en état de fonctionner, dix ans après les Accords cadre d’Ohrid et continue à être confrontée à des divisions et des tensions ethniques profondes. 14 ans après la Résolution 1244 du Conseil de sécurité de l’ONU, le statut du Kosovo et Métochie est toujours sans solution. Sali Berisha de Tirana et Hashim Thaci de Pristina plaident publiquement pour la création d’une soi-disant Grande Albanie. D’autres problèmes brûlants tel le chômage entre 30% et 70%, la pauvreté, des centaines de milliers de réfugiés et d’expatriés, la criminalité organisée internationale, dont le fond de commerce sont les organes humains, les drogues, les armes et les immigrants, donnent une image sombre et d’insécurité de la Yougoslavie.

Qui a donc réellement profité de la fragmentation de la Yougoslavie?


(…)

 

Vous avez mentionné l’intervention de l’OTAN. Comment la voyez-vous après 14 ans?

Mon opinion n’a pas changé. C’était illégal, criminel et une attaque immorale contre un Etat européen souverain. Illégal car elle a violé tous les principes fondamentaux du droit international, également de la Charte de l’ONU, de l’Accord d’Helsinki et de beaucoup d’autres conventions internationales. Elle a été exécutée sans mandat du Conseil de sécurité. Criminel aussi parce qu’elle s’est dirigée avant tout contre les populations et l’infrastructure civiles et que des armes interdites, par exemple des armes chimiques, des bombes à sous-munitions et des projectiles à l’uranium appauvri ont été utilisées. Immoral parce qu’elle a été basée sur de faux prétextes et des mensonges. Les dirigeants de l’OTAN sont responsables avant tout du meurtre d’environ 4000 personnes et d’environ 10 000 blessés, dont deux tiers des civils. Les dommages matériels directs s’élèvent à 100 milliards de dollars. L’agression de l’OTAN n’a pas apporté de solutions mais créé beaucoup de nouveaux problèmes. Elle a été une guerre de conquête et non pas une «intervention humanitaire».

Pourriez-vous préciser?

J’ai déjà mentionné quelques-unes des conséquences directes. Au sens plus large, il faut considérer que l’agression de l’OTAN a marqué un changement stratégique dans l’essence de l’Alliance: Elle a abandonné sa politique de défense et a introduit une politique offensive (agressive), tout en s’autorisant elle-même à intervenir à tout moment sur chaque point du globe. L’ONU, notamment le Conseil de sécurité, ont été court-circuités et le droit international et la justice violés.3

C’était la première guerre longuement préparée sur sol européen depuis la Seconde Guerre mondiale. C’était une démonstration du pouvoir des Etats-Unis en Europe, l’expansion vers l’Est, une justification pour les dépenses de l’OTAN, même après la dissolution du Pacte de Varsovie, et un précurseur pour des interventions futures (Afghanistan, Irak, Libye).

C’était une guerre octroyée et dirigée par une puissance extra-européenne avec la conséquence qu’elle restera pour longtemps sur le sol européen.

L’agression a aussi marqué un changement stratégique de la politique allemande depuis la Seconde Guerre mondiale. En participant activement à l’agression de l’OTAN contre la Serbie, l’Allemagne s’est écartée de sa propre Constitution et a ouvert tout grand la porte pour faciliter la militarisation et pour pouvoir jouer un rôle dans les combats bien loin de son propre territoire.

Aujourd’hui nous avons sur le sol européen plus de bases militaires qu’à l’apogée de la guerre froide. Après l’agression de l’OTAN contre la Serbie les bases militaires ont commencé à pousser partout. Comment s’expliquer la propagation de la démocratie et en même temps la propagation de bases militaires? Je n’ai jusqu’à présent pas trouvé d’explication convaincante. Il me semble que là quelque chose n’est pas en ordre.

(…)

Quelles sont les leçons qu’on peut tirer de l’agression de l’OTAN pour vous et pour le monde?

L’agression de l’OTAN contre la République fédérale de la Yougoslavie de 1999 a été un modèle des nouvelles guerres de conquête sous le slogan de l’«intervention humanitaire». C’était une guerre de conquête pour prendre à la Serbie ses provinces du Kosovo et Métochie et pour y stationner, pour des raisons stratégiques, des troupes des Etats-Unis. C’était un précédent et d’autres ont suivi. A mon avis, il est actuellement tout aussi inacceptable de vouloir exporter le système de société capitaliste qui repose uniquement sur la doctrine de Washington, comme cela a été le cas au cours des années 1960 concernant l’exportation du système socialiste, reposant sur la doctrine de Moscou. La liberté de choix devrait être le droit souverain de chaque pays. Il n’est pas juste de diviser les peuples comme si Dieu avait donné le droit à quelqu’un de décider de ce qui est bon pour toutes les autres nations du monde. L’histoire nous a appris, au moins en Europe, qu’une telle idéologie est la source d’un grand danger.

(…)

 

 

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