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Le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

Pour Henry de Lesquen, Président de Radio-Courtoisie, les Amérindiens n'existent pas

26 Novembre 2013 , Rédigé par Béthune

Moins le Blanc est intelligent, plus le Noir lui paraît bête.

André Gide, cité par Francis Hallé (La Condition tropicale, Actes Sud, 2010, p. 354)

 

Le mardi 26 novembre 2013, entre 8H et 9H du matin, dans son Libre Journal consacré au cosmopolitisme, Henry de Lesquen, Président de Radio-Courtoisie, évoque les Etats-Unis d'Amérique et leur actuel président métis, Barack Obama. Il déplore que l'image des Etats-Unis soit devenue celle d'un pays de Noirs (ou d'immigrés du Sud) et de gens colorés aux dépens de la véritable Amérique blanche. Il se réfère en passant à Samuel Huntington, qu'il qualifie de "vrai patriote"...

A ma stupéfaction, Henry de Lesquen ne dit pas un mot des Amérindiens, ces centaines de peuples aborigènes, aux admirables cultures, qui étaient là bien avant l'arrivée des Blancs et dont la démographie, depuis le génocide de la Conquête, est redevenue bien supérieure à celle des Blancs (voir notamment Jean Raspail: Les Peaux Rouges d'aujourd'hui, 1975) !

Est-ce par mépris ou par ignorance, ou les deux ?

Lui qui accuse la politique d'immigration massive en France, songe-t-il un instant que les Français de souche d'aujourd'hui sont les Aborigènes d'Amérique d'autrefois, à la notable différence que les immigrés africains, asiatiques ou autres qui sont les hôtes du territoire français ne sont pas venus les armes à la main, dans le but de spolier et d'exterminer les Français comme ont fait les Blancs en Amérique du nord ou en Tasmanie, mais qu'ils ont été chassés de leurs patries par le colonialisme moderne pour être exploités par les mêmes, sur le sol de nos patries, comme main d'oeuvre à bon marché?

Déjà, dans une émission précédente, le 29 juin, "Faut-il avoir peur de la Chine", Henry de Lesquen, qui aime bien humilier les autres, et qui devrait plutôt s'appeler Henry de Mesquin, déclarait que Marco Polo avait largement surestimé la Chine, et tournait en dérision la Cité Interdite "qui, avec son architecture en bois, ne soutient pas la comparaison avec une ville italienne de troisième ordre." http://pocombelles.over-blog.com/henry-de-mesquen-et-la-chine

Quel aveuglement, quelle suffisance! Ce sont celles de la pire France qui soit: la France chauvine, colonialiste et, ajoutons-le, sioniste.

http://www.egaliteetreconciliation.fr/L-ananas-ou-le-fruit-defendu-d-Henry-de-Lesquen-21534.html

Henry de Lesquen ferait mieux de méditer ces réflexions de Jacques Rousseau, le grand botaniste et anthropologue québécois (1905-1970), directeur du Jardin botanique de Montréal, directeur du Musée de l'Homme à Ottawa et directeur du Centre d'Etudes Nordiques à l'Université Laval, explorateur et spécialiste du Labrador et de l'Ungava:

"Dans des régions inconnues, personne ne peut remplacer le guide indien, même si ce dernier n'a jamais parcouru le territoire, même si au point de départ se posent des problèmes linguistiques." (...) "Advienne une difficulté d'importance, alors que le Blanc se sent vaincu, l'Indien ne se rend pas et lutte contre le destin." (A travers l'Ungava, Mémoires du Jardin botanique de Montréal, 1949).

http://www.provancher.qc.ca/upload/file/ROUSSEAU.pdf

Pour se laver l'esprit de cette lesquinerie, rien de mieux que de lire ou relire le récit du séjour de Darwin à Tahiti (Voyages d'un naturaliste autour du monde*) en 1835, où il fait l'éloge du charme, de l'intelligence, de l'humour et de  la peau brune des Tahitiens et de la beauté de l'île, et où il écrit (chapitre XVIII, 20 octobre 1835) : "Je me sentais de plus en plus convaincu que l'homme, ou tout du moins l'homme sauvage, dont la raison n'était encore qu'en partie développée, doit être l'enfant des tropiques."*

Ou bien le délicieux "Supplément au Voyage de Cook" de Jean Giraudoux qui se moque du puritanisme et du chauvinisme des Anglais (pas de Darwin, bien sûr) débarquant à Tahiti.

Ou encore "La condition tropicale", le magistral ouvrage de Francis Hallé (Actes Sud, 2010) dont on trouvera une longue analyse détaillée sur le site "En suivant l'Equateur": http://pascalemathex.com/articles/la-condition-tropicale-de-francis-halle/.

Ou encore "Avant que nature meure" de Jean Dorst (nouvelle édition par Robert Barbault, Delachaux et Niestlé/Muséum national d'histoire naturelle, 2012) pour comprendre que c'est l'homme blanc qui est, de loin, le principal destructeur de la nature comme des peuples aborigènes.

Ou encore le célèbre "Des Cannibales" de Montaigne (Essais, Livre premier, chap. XXXI).

Ou encore le chanteur Daniel Balavoine interrogé sur le racisme: http://www.youtube.com/watch?v=Dd4qNh4STgU

 

Pierre-Olivier Combelles

Naturaliste, écrivain

Président de l'institut Andin d'Etudes Ethnobiologiques

Ancien membre du Service Etudes du Musée de la Marine et du Laboratoire d'Ethnobiologie-Biogéographie du Muséum national d'Histoire naturelle (Paris)

Ancien Professeur de Lettres classiques au Collège  Youri Gararine de Trappes (78)

Prix Guy de Beauchêne 1992 de la Société des Explorateurs Français.

Médaille de la Ville de Versailles (1994)

 

* Première édition française, Paris, Reinwald, 1875). Edition anglaise: (NARRATIVE OF THE SURVEYING VOYAGES OF HIS MAJESTY'S SHIPS ADVENTURE AND BEAGLE, BETWEEN THE YEARS 1826 AND 1836, DESCRIBING THEIR EXAMINATION OF THE SOUTHERN SHORES OF SOUTH AMERICA, AND THE BEAGLE'S CIRCUMNAVIGATION OF THE GLOBE.) sur le magnifique site consacré à Darwin: http://darwin-online.org.uk/content/frameset?itemID=F1925&viewtype=text&pageseq=1 :

A propos de Darwin, signalons que Radio-Courtoisie a consacré de nombreuses émissions favorables au créationnisme (anti-darwinien), en particulier le créationnisme catholique représenté par le C.E.P. (Centre d'Etudes et de Prospective sur la Science) et dont le Grand Prêtre est M. Dominique Tassot. Le créationnisme est un fondamentalisme (analogue au fondamentalisme protestant-évangélique et au fondamentalisme islamique) qui truque la science, comme l'avait fait Lyssenko, pour servir d'obscurs buts politiques: http://www.france-courtoise.info/theme/creation.php

 

Paul Gauguin, Fatata Te Miti, (1892). National Gallery of Art

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Lettre du botaniste Stephan Beck au Président de Bolivie Evo Morales

26 Novembre 2013 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Bolivie, #Environnement, #Nature, #Stephan Beck, #Botanique, #Evo Morales

D'origine allemande, le botaniste Stephan Beck a été pendant trente ans le directeur de l'Herbier national de Bolivie, à Cotacota, près de La Paz. C'est là que nous avons fait connaissance, car j'étais arrivé en Bolivie pour étudier une racine alimentaire et thérapeutique des Hautes Andes, la maca (Lepidium meyenii Walpers) et j'y étais resté, avec mon épouse et nos deux enfants, pour réaliser notre projet de jardin botanique andin à Sorata (province de Larecaja, département de La Paz), sur les hauteurs du versant amazonien de la cordillère orientale des Andes, malheureusement avorté dans les révoltes violentes qui précédèrent le départ du Président Gonzalo Sanchez de Lozada et l'arrivée au pouvoir d'Evo Morales. Travailleur infatigable, amoureux de la flore merveilleuse de la Bolivie et ami des peuples indigènes de ce beau pays, il avait lancé le grand projet de la Flore de Bolivie, aujourd'hui très ralenti (sinon stoppé?), faute d'intérêt de la part du gouvernement bolivien. C'est pourtant avec sympathie, comme beaucoup d'autres, qu'il avait accueilli la candidature et salué l'élection d'Evo Morales, qui devait signifier un changement véritable dans la politique du pays, dans le respect de sa diversité naturelle et humaine. A la suite des projets d'aménagement en Amazonie, qui ont suscité la colère des aborigènes que le gouvernement n'a pas consultés, voici la lettre que Stephan Beck a adressée à Evo Morales, Président de Bolivie, le 19 août 2010.

Pierre-Olivier Combelles

Stephan BECK

Stephan BECK

 

19 Agosto del 2010

Carta al Señor Presidente del Estado Plurinacional de Bolivia Evo Morales Ayma

 

Construir el vivir bien como paradigma de respeto a la vida

Quien escribe es un ciudadano bolivianizado que llegó a Bolivia para estudiar la flora diversa y maravillosa que existe en el país hace más de 30 años esperando que algo de sus sueños se haga realidad: un mundo en armonía con la naturaleza.

En el país existe tanta diversidad de ecosistemas, plantas y animales, conjunto con este potencial la gran diversidad cultural de Bolivia parece ser una base ideal para construir un mundo sano, evitando los errores del continente viejo! Los viajes desde el altiplano hasta el oriente en la exploración de la flora, las plantas y la gente me enseñaron mucho. Lo que he captado, plasmando con mis conocimientos y mis sueños el respeto a la Madre Tierra , he tratado de transmitir a los alumnos de la UMSA y mis colegas en el Instituto de Ecología durante las diferentes épocas políticas.

Con la elección de Evo Morales se abrió la visión y esperanza de entrar en un camino de desarrollo en armonía con nuestro planeta. Sus múltiples mensajes sobre la Pachamama y el cambio climático, la Conferencia Mundial sobre Cambio Climático y los Derechos de la Madre Tierra y las lindas palabras del Presidente en el prefacio de dos libros rojos de la fauna de vertebrados y de los parientes silvestres, recién editados por el Ministerio de Medio Ambiente y Agua, expresan el deseo del Presidente y de la gran mayoría del pueblo: Conservar este planeta para las futuras generaciones de seres y construir alternativas reales.

Evo Morales también logró un gran éxito en las Naciones Unidas, gracias a su iniciativa se promulgó el derecho básico al Agua.

Pero lo que salió de la reunión del Gabinete al borde del lago Titicaca parece un fracaso para su política alternativa, inversiones nuevas para una marcha hacia el consumo, gasto de energía, explotación de los recursos y destrucción de la Madre Tierra parecen las metas actuales …¡Qué decepción! ¡No quiero creer que estas propuestas serían el interés del Presidente! La filosofía aspirada del crecimiento ilimitado es irreal en cualquier parte de mundo.

Los gobiernos del hemisferio norte se callan en vez de decir la verdad, Evo ya se pronunció en los foros internacionales, pero parece que a nivel nacional quiere seguir la vieja tradición de explotación de los recursos sin pensar en el futuro. ¡Desarrollar sin destruir!

La explotación de los yacimientos de hidrocarburos, la construcción de megarrepresas, la apertura de caminos de interconexión, lastiman a la Madre Tierra gravemente -son heridas de muerte Sr. Presidente.

Cualquier acción debe ser equilibrada, bien pensada y controlada, considerando las consecuencias a corto y largo plazo. Los campos de acción e inversión no se encuentran en terrenos baldíos o lugares alterados hace cientos de años: Estamos en varios de estos lugares en los Hot spots, lugares de alta biodiversidad de nuestro planeta y Bolivia, pero también con presencia de grupos indígenas excluidos que apostaron por otra forma de desarrollo, y que ahora serán invadidos en sus territorios por el “Desarrollo”, el narcotráfico o codiciosos que aplaudirán la decisión.

Por eso se han establecido Áreas Protegidas en conjunto con territorios indígenas, donde Bolivia se ha comprometido con sus habitantes originarios a resguardar su diversidad.

Lo poco que conocemos de estos espacios de conservación y territorios indígenas (TIPNIS, Pilón Lajas, Madidi, etc.) nos confirma que contienen una riqueza en especies de plantas y animales numerosos y únicos en Bolivia y nuestro planeta.

¡Pero qué sabemos nosotros y los estudiosos en el exterior de sus propiedades, su valor para combatir enfermedades en los humanos, para adaptar nuestros cultivos y animales domesticados a los desafíos futuros!

¡Ni pensar en las consecuencias desastrosas de la pérdida de la cobertura vegetal en las faldas de los Andes para las tierras en zonas bajas! Ya hay suficientes experiencias negativas en la región del Río Grande!

¿Para qué necesitamos producir más azúcar, frutas, si los mercados internacionales están saturados y los precios que reciben los productores están por debajo de la rentabilidad? ¿Para qué? ¿Hay interés en el negocio de acceder a la tecnología, probar estas tecnologías en el país?… ¿Para qué? Hay suficientes experiencias en el exterior, ¡no debemos gastar nuestros recursos en tecnología de vida corta! Miramos hasta el futuro, ¿por qué no trabajamos en tecnologías alternativas nuevas? ¿Qué tenemos? Mucho sol con calentamiento temporal, gran amplitud térmica diurna. ¿Qué nos falta? Desarrollar una cultura del cuidado del agua.

¡Los problemas actuales se enfocan en el cambio climático! ¿Para qué confiar en la seguridad de los mercados externos? Recetas que vienen desde un mundo endógeno:

Escuchar a los ancianos sabios de los pueblos en las diferentes regiones del país que han sobrevivido extremas situaciones, como sequías, inundaciones, heladas perpetuas, con la consecuencia de falta de alimento para ellos y su ganado. Preguntarse: ¿Qué es la felicidad? Producir, trabajar, realizar algo constructivo. ¡VIVIR BIEN!

Mantener la diversidad de la madre naturaleza, el agua, el suelo, las plantitas y los animales con sus recursos genéticos, de la cultura, que garantizan la sobrevivencia -en vez de las cuentas en el banco o fábricas de producción cuestionable.

Motivar a cada ciudadano de este nuevo Estado Plurinacional refundado a que viva en armonía con la naturaleza y el cosmos, pues la Tierra es nuestra madre y un organismo vivo, ¿no es así Presidente?

Reflexiones finales para el Presidente:

Piense en el nuevo Estado que está construyendo…. ¡Pare unos minutos de decisiones equívocas que nos hacen ir por el derrotero del desarrollo que vienen exactamente desde el mundo occidental capitalista que usted está queriendo cambiar! Piense en los que aún creyeron en su palabra de cambio, en su origen indígena que recogió el poder de los ciudadanos más pobres y excluidos-los indígenas- ¡escúchelos!

No perdemos la esperanza de creer que fue algo especial y diferente en la historia de Bolivia, ocurrido con su llegada a dirigir el Estado Plurinacional incorporando a las naciones originarias y ¡sólo la historia juzgará si estos actos fueron sólo un engaño más para este país biocultural!

Señor Presidente, por favor, no se olvide de sus raíces indígenas, no se olvide mirar a las estrellas en el altiplano y su mensaje al mundo: La Tierra no nos pertenece, nosotros pertenecemos a la Tierra.

STEPHAN BECK

 

Fuente: Agencia Intercultural de Noticias Indígenas de Bolivia: http://www.aininoticias.org/2010/08/iirsa-stephen-beck-ecologo-aleman-pide-a-evo-no-destruir-el-parque-isiboro-secure/

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Le rôle de l'UE vis-à-vis des forêts tropicales d'Afrique centrale (Forests Monitor)

22 Novembre 2013 , Rédigé par Béthune

BEAUCOUP AFFIRMENT que l’Afrique Centrale est encore soumise à un système néocolonialiste, perpétué par les anciens pouvoirs coloniaux, les capitaux étrangers et quelques élites puissantes au niveau national.11 La France, la Belgique, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Espagne ont joué un rôle significatif dans l’histoire coloniale de cette région, et tous continuent à être de puissants partenaires en terme de commerce, d’orientation des politiques macro-économiques et d’initiatives de conservation. Leurs partenaires de l’UE, l’Amérique du Nord et les banques de développement multilatérales, notamment la Banque mondiale et le FMI, appuient leurs initiatives. De nombreux exemples mettent en évidence quels pays — des pouvoirs coloniaux ou des anciennes colonies — tiennent le levier du pouvoir, en particulier au travers des politiques d’ajustement structurel et des conditionnalités de paiement imposées par les créanciers. Le président du Gabon, Omar Bongo, l’un des dirigeants africains les plus étroitement liés à l’administration française, aurait comparé la France sans l’Afrique à une voiture sans essence, et il aurait ajouté que l’Afrique sans la France serait comme une voiture sans chauffeur.12 La plupart du temps, les anciens pays coloniaux, avec les institutions multilatérales dont ils font partie et les sociétés transnationales qui ont leur siège social dans ces pays, restent fermement installés à la place du chauffeur, dictant les termes du développement et de la conservation dans la région.

Depuis leurs déclarations d’indépendance, qui remontent à plusieurs dizaines d’années, la plupart des six pays figurant dans ce rapport — le Cameroun, la République Centrafricaine, le Congo (Brazzaville), la République Démocratique du Congo (ancien Zaïre), la Guinée Équatoriale et le Gabon — ont connu des périodes de grand désarroi politique. Aucun n’a réussi à établir une démocratie solide, fondée sur une forte implication de la société civile. Tous ces pays sont incapables d’assurer des prestations, même de base, dans les secteurs de l’éducation et de la santé pour bon nombre de leurs citoyens. Tous ont d’énormes dettes qui sont de véritables fardeaux ; chaque année, ils doivent payer des sommes astronomiques aux créanciers multilatéraux et bilatéraux pour rembourser ces dettes. Ces remboursements écrasants, ajoutés à un manque d’espace démocratique permettant un véritable engagement de la société civile et à la corruption, entravent l’apparition et la mise en place de politiques qui faciliteraient un développement durable et juste sur le plan écologique et social.

Les politiques de gestion forestière

Dans ce contexte, les gouvernements nationaux continuent à appliquer des politiques de gestion forestière qui datent du siècle dernier ou même antérieures et qui ont été instaurées par les pouvoirs coloniaux. Ils sont encouragés en ce sens par les institutions multilatérales et bilatérales, vis-à-vis desquelles ils sont lourdement endettés, ceci faisant partie des politiques d’ajustement structurel et des programmes de libéralisation imposés par ces institutions comme des conditionnalités à la poursuite des prêts. Ainsi, le principal but des politiques forestières dans la région est la production de bois industriel pour l’exportation, en allouant la majorité de l’espace forestier à titre de concession d’exploitation. Le cadre politique ainsi mis en place a peu d’égards envers les besoins et les droits des populations locales, et ne se soucie guère de la capacité des gouvernements à mettre en place et faire respecter ces lois. Les législations forestières ne sont souvent pas claires ou sont contradictoires.

(Suite de l'article: http://www.forestsmonitor.org/fr/reports/549968/551876)

 

Parmi les entreprises qui exploitent les forêts tropicales en Afrique (et notamment au Gabon, où a été tourné le film de Luc Jacquet/Bernard Hallé: "Il était une forêt"), il y a la BECOB, une société de la famille de l'homme d'affaires et journaliste bien connu Bernard-Henri Lévy, aujourd'hui propriété du groupe Pinault: http://surmonchemin.wordpress.com/2011/06/14/bernard-henri-levy-le-fric-et-lafrique/

Selon l'ONG Forests Monitor "au sein de l’UE, la France est le plus gros importateur de bois africain, suivie par l’Espagne, l’Italie et le Portugal." (...) "D’autres groupes basés en Europe participent également de manière importante au commerce du bois de cette région. Par exemple la société multinationale française Pinault–Printemps–la Redoute et sa filiale Becob avaient encore récemment des activités d’exploitation dans la région, et le groupe continue d’être en France le plus important importateur et transformateur de bois en provenance d’Afrique, d’Asie et d’Europe du Nord".

http://www.forestsmonitor.org/uploads/2e90368e95c9fb4f82d3d562fea6ed8d/la_foret_prise_en_otage.pdf

 

 

 

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Bolivie: les évêques appellent à cesser la déforestation (Zénith)

21 Novembre 2013 , Rédigé par Béthune

Source de l'illustration: La Razon (Bolivie)

Océane Le Gall

ROME, mercredi 9 mai 2012 (ZENIT.org) – « Les plantations et la déforestation doivent cesser immédiatement », appelle la conférence épiscopale bolivienne en réaction à la présence accrue de vastes plantations de coca, et à l’intention du gouvernement de déboiser encore plus de superficies forestières.

C'est ce que rapporte une délégation internationale de l'Aide à l’Église en Détresse (AED) en visite dans le pays, qui a rencontré l’archevêque coadjuteur de Santa Cruz de la Sierra, Mgr Sergio Alfredo Gualberti.

Mgr Gualberti a fait savoir à l’AED qu'Evo Morales s’apprête à approuver de nouvelles déforestations pour construire une autoroute dans le cœur d’une réserve naturelle : «  L’autoroute arriverait jusqu’au Brésil, détruisant une grande partie du parc national « Isiboro Secure », une région qui avait été officiellement déclarée territoire indigène », a-t-il expliqué.

L’archevêque dit craindre une augmentation du déboisement illégal ainsi que d’autres destructions de l’environnement naturel par de nouvelles implantations, le long du tracé de la route.

« Voilà pourquoi, nous évêques boliviens, avons voulu écrire une lettre pastorale en faveur de l’environnement, de la justice et du développement », a-t-il ajouté.

(...)

 

Source et article complet: http://www.zenit.org/fr/articles/bolivie-les-eveques-appellent-a-cesser-la-deforestation

 

Autres articles sur le même sujet:

Bolivie : Les indigènes ne reconnaissent plus « leur » gouvernement

http://www.primitivi.org/spip.php?article443

 

(Cochabamba)//.  La Conferencia Episcopal Boliviana ha presentado la carta pastoral sobre el medio ambiente y el desarrollo humano en Bolivia. “Universo, Don de Dios para la Vida”.

http://www.iglesiaviva.net/index.php/1107-episcopado-presento-carta-pastoral-sobre-medio-ambiente-y-desarrollo-humano-en-bolivia/

 

Bolivia, uno de los países con mayor deforestación

Bolivia es uno de los seis países del mundo que mayor deforestación experimentó entre 2000 y 2012, según un estudio que publica la revista Science y que se hizo con base en un nuevo mapa en alta resolución, creado con ayuda de Google Earth.

http://www.la-razon.com/sociedad/Bolivia-paises-mayor-deforestacion_0_1945605441.html

 

Bolivia: Socialismo e indigenismo en Bolivia: Aculturacion, Estado y Modernidad... frnte a la propuesta del Buen Vivir, por Sergio de Castro Sanchez

http://servindi.org/actualidad/28540

 

 

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Francis Hallé ou la Voie des arbres

19 Novembre 2013 , Rédigé par Béthune

"La forêt tropicale est un énorme réseau de liaisons entre des êtres vivants. Si vous tirez un bout de cet écheveau, tout s’écroule." Francis Hallé http://www.reporterre.net/spip.php?article4981

 

 

Oui, Olivier Le Naire a parfaitement deviné. Essayer de comprendre les plantes dans leur "altérité fondamentale" (F. Hallé) nécessite une révolution intellectuelle. Mais spirituelle aussi. C'est très difficile pour un Occidental, à moins d'être poète, sage ou fou, ou d'avoir largué les amarres avec notre civilisation en allant étudier les forêts tropicales humides, et surtout en les aimant, comme l'a fait Francis Hallé. Oui, c'est très difficile pour un Occidental car, presque tous, nous avons oublié nos origines. Pas seulement les plus lointaines bien sûr, lorsque la canopée était notre habitat, mais bien plus récente, lorsque nos ancêtres du Mésolithique vivaient de la chasse, de la pêche et de la cueillette dans un environnement qui n'avait pas été encore modifié par l'agriculture et l'élevage. Les Gaulois vivaient encore largement de la forêt. Ils adoraient les forces de la nature: la foudre, les sources, les arbres. La romanisation et la christianisation, puis l'apparition de la "pensée marchande" (J.-F. Billeter: Chine trois fois muette) à la Renaissance puis celle de la civilisation industrielle et de la surpopulation bouleversèrent profondément notre relation avec la nature. Cette relation filiale et fraternelle existe encore en Asie, où elle subit l'énorme pression du "progrès" et de cette "pensée marchande" venus d'Occident, sans parler de la persécution du communisme. Il suffit de voir l'immense succès d'un livre comme "Kokka no hinkaku" (La dignité d'une nation) du mathématicien japonais Masahiko Fujiwara http://pocombelles.over-blog.com/article-kokka-no-hinkaku-masahiko-fujiwara-112183648.html, il y a quelques années (2,6 millions d'exemplaires vendus) pour comprendre la nostagie des valeurs morales traditionnelles (aimaï, sokuin: compassion, entraide) qui s'étendaient à la nature toute entière. Lisez "La Voie des Fleurs" de Gusty L. Herrigel pour vous en convaincre: on ne coupe pas une fleur sauvage au Japon et l'art floral est un art (et une Voie vers la sagesse: dô) de samouraï.

C'est pour cela que Francis Hallé est un sage, un sage qui a inventé un art, une science et une sagesse: la Voie des arbres. On pourrait aussi écrire: la Voix des arbres.

Pierre-Olivier Combelles

 

Francis Hallé: "Les arbres sont nos meilleurs alliés"

Par Olivier Le Naire (L'Express), publié le 13/11/2013 à  09:00

Source: http://www.lexpress.fr/culture/cinema/francis-halle-les-arbres-sont-nos-meilleurs-allies_1298839.html

À l'occasion de la sortie d'Il était une forêt, le nouveau documentaire de Luc Jacquet, le botaniste Francis Hallé, qui a inspiré le film, explique à L'Express les secrets comme les beautés de ce monde méconnu, et pourquoi, en détruisant les forêts, l'homme se détruit lui-même.

 

Botaniste et biologiste mondialement reconnu pour ses travaux sur les forêts tropicales, Francis Hallé est, à 75 ans, à la fois un chercheur engagé contre la déforestation, l'auteur de nombreux livres de référence et l'un des inventeurs du Radeau des cimes, objet volant permettant d'explorer les canopées. Mais aussi l'inspirateur et la vedette du dernier film de Luc Jacquet -Il était une forêt-, qui sera diffusé dans 500 salles à partir du 13 novembre.

Vous rêviez depuis vingt-cinq ans de tourner, un film sur les forêts primaires équatoriales. Pourquoi?

Francis Hallé: Parce qu'elles sont en train de disparaître, alors qu'il n'existe rien de comparable sur cette planète! Je ne voudrais pas que nos descendants disent: non seulement vous avez été incapables de les préserver, mais vous n'avez même pas pris la peine de nous transmettre leur souvenir. C'est aussi une façon d'alerter les citoyens sur les ravages commis dans ces espaces peu connus qui abritent la plus grande biodiversité du monde. Et sans biodiversité, que resterait-il pour nous nourrir? De l'eau et du sel.

Qu'est-ce qu'une forêt primaire?

Un lieu qui n'a jamais été abîmé par l'homme ou qui, s'il l'a été, s'est restauré dans son intégrité depuis au moins sept siècles. Cette forêt primaire est à la forêt secondaire ce qu'un grand champagne millésimé servi frappé dans une coupe en cristal est à un Coca tiède dans un gobelet en carton. La forêt secondaire, la seule qui nous reste, étant mitée, la lumière atteint le sous-bois, d'où une végétation qui empêche d'y progresser. On y trouve beaucoup moins d'espèces et des nuages de moustiques l'envahissent. Sur le plan économique, elles présentent infiniment moins de richesses et d'essences. Cela explique pourquoi les forêts primaires ont quasiment disparu : les hommes les ont pillées.

Disparu, vraiment?

Au début de ma carrière, en 1960, on en trouvait partout sur la bande équatoriale. Et si quelqu'un avait annoncé qu'elles allaient disparaître en l'espace d'une vie d'homme, ça aurait fait rigoler du monde. Et pourtant, ça y est, nous y sommes! La rapidité avec laquelle ces merveilles sont parties est monstrueuse. La fin de mon existence coïncide avec la fin des grandes forêts, et ça me convient bien; je n'ai pas envie de leur survivre. Certes, il en subsiste en Sibérie ou au Canada, mais elles ne comportent que trois ou quatre espèces d'arbres, ce qui limite beaucoup leur intérêt.

L'homme peut-il se passer de ces forêts primaires?

Il continuera de vivre, bien sûr, mais il vivra mal, car elles sont l'exact antidote dont il a besoin pour répondre aux maux de notre époque. Enfant, j'ai réalisé ce que peut apporter la forêt lorsque, durant la guerre, nous avons vécu grâce à celle, toute proche, qui nous a permis de nous chauffer et de nous nourrir. Puis je me suis orienté vers la biologie, et où trouve-t-on le plus de vie, d'espèces d'animaux et de plantes? Dans les forêts tropicales humides. Et dans ces forêts, où trouve-t-on le plus d'espèces vivantes? Dans les canopées, c'est-à-dire au sommet de ces arbres immenses exposés à la lumière, alors que le sous-bois, parce qu'il est moins lumineux, comporte forcément moins de plantes, donc moins d'animaux. Les énergies, la vie sont là-haut.

Pour explorer ces canopées, vous avez lancé le Radeau des cimes...

Oui, car je souhaitais démocratiser l'accès des scientifiques à la canopée. J'ai donc rencontré un pilote, Dany, qui utilisait un ballon à air chaud, puis un architecte, Gilles, qui avait créé un premier radeau. Grâce à notre engin de 600 kilos capable de se poser au sommet des arbres, nous avons découvert des centaines d'espèces nouvelles de plantes, d'animaux, de bactéries, de champignons... Là-haut, le problème est non pas de trouver une espèce nouvelle, mais d'en croiser une qui soit déjà connue! En comparaison, un récif de corail est pauvre.

Depuis trente ans, nous avons emmené des centaines de scientifiques de toutes les nationalités. Des botanistes et des zoologues, bien sûr, mais aussi des spécialistes de l'aérologie, des savants de Harvard ou de l'Institut Pasteur à la recherche d'animaux vecteurs du virus Ebola. Le laboratoire Glaxo, en recherchant de nouvelles molécules utilisables en pharmacie, a même découvert que l'on trouve cinq fois plus de molécules actives au sommet d'un arbre qu'à sa base, et que la récolte doit donc s'opérer sur la canopée et non au sol. En perdant les forêts primaires, nous sommes aussi en train de perdre ces richesses. L'immense majorité des essences présentes sur cette planète se trouve -se trouvait- dans la forêt primaire équatoriale. Même le moabi, le plus grand arbre d'Afrique, a failli passer à la casserole. Et quand un géant de ce genre est abattu, les centaines de plantes et d'animaux qui vivent à son sommet disparaissent avec lui.

Personne ne sait cela. Pourquoi?

Parce que les humains ont perdu le contact avec la forêt. A aucun moment ils n'imaginent, par exemple, que les océans, sur lesquels sont tournés des milliers de documentaires, n'abritent que 15 % de la biodiversité mondiale. Mais la mer appartient à tout le monde, et chacun est libre d'y aller, d'y faire ses recherches. Les forêts équatoriales, elles, appartiennent à des Etats, ce qui complique tout. C'est un problème politique, mais aussi financier. Quand un bateau de recherche océanographique coûte 30 millions d'euros, personne ne discute, et c'est très bien. Seulement, moi, on m'explique que le Radeau des cimes, unique au monde, et qui a coûté en trente ans l'équivalent de 1 kilomètre d'autoroute, est trop cher! Le gouvernement du Laos, l'un des pays les plus pauvres du monde, nous a invités à mener des missions d'études sur ses canopées et je cherche en vain l'argent pour financer cela. On passe plus de temps à récolter des fonds qu'à travailler. Or ces missions sont capitales pour la recherche, et pour l'humanité.

D'où vient le blocage?

Depuis l'époque coloniale, les forêts tropicales ont mauvaise réputation, et l'idée d'"enfer vert", qui est un cliché absolu, reste ancrée dans nos esprits, véhiculée par ces films où l'on ne voit que des serpents et des mygales. Mais les quartiers Nord de Marseille sont bien plus dangereux. Du coup, on se dit: pourquoi s'intéresser à un endroit si déplaisant? Le film que nous venons de tourner montre que les forêts sont au contraire des endroits calmes d'une incroyable beauté et bourrés de ressources. Mais ceux qui exploitent ces richesses ont intérêt à présenter comme un enfer le paradis qu'ils détruisent. A masquer le génocide qu'ils provoquent.

Génocide, vraiment?

Toutes les grandes forêts équatoriales avaient leurs tribus, qui vivaient très bien, travaillaient assez peu et consacraient beaucoup de temps à l'art. Or, au-delà des éliminations directes de tribus indigènes, nous assistons aussi au génocide indirect de populations dont on a détruit l'environnement qui les nourrissait. Ces gens sont parqués dans les villes et perdent leur identité. Ce ne sont pas des bons sauvages -encore un mythe colonial-, mais des personnes qui savaient vivre de la forêt et dans la forêt, l'utiliser sans la détruire. L'Amazonie a perdu une grande partie de sa forêt primaire, remplacée par des palmiers à huile, de l'eucalyptus et du soja.

Peut-on faire autrement si l'on veut nourrir 10 milliards d'humains?

Si c'était le cas, on pourrait admettre que la déforestation soit utile. Mais voyez Java, avec un nombre important d'habitants et une très forte densité humaine. Cette île est couverte de forêts, car cultiver en trois dimensions, c'est-à-dire en hauteur, est la seule manière de nourrir tout le monde. C'est cela, la solution d'avenir. L'agroforesterie, qui mêle agriculture, forêt et élevage, les plantes se nourrissant les unes les autres, offre en outre des rendements bien meilleurs que l'agriculture telle que nous la pratiquons, c'est prouvé. Il n'y a pas d'investissement plus rentable au monde que de planter un arbre. La recherche française est d'ailleurs en pointe dans ce domaine.

Alors pourquoi continue-t-on de cultiver en deux dimensions?

Parce que les lobbys vendraient moins de machines, moins d'engrais. Et parce que nous sommes habitués, depuis l'époque romaine, à séparer l'agriculture et la forêt. Par ailleurs, les humains s'intéressent moins aux plantes qu'aux animaux car elles ne leur ressemblent pas. Allez au Muséum, à Paris, voir la grande galerie de l'Evolution, personne n'y parle du végétal. Et pourtant l'homme, c'est 2 mètres carrés de peau et un corps qui rejette du CO2. Un arbre moyen représente, lui, 200 hectares de feuillages qui se nourrissent de l'énergie solaire, absorbent le CO2 et restituent de l'oxygène. Certains arbres sont même immortels s'il ne leur arrive pas d'accident ou de maladie, car, au-delà d'un certain âge, ils se clonent eux-mêmes. Il y a en Tasmanie un houx royal vieux de 43 000 ans, l'époque de Neandertal... que n'importe quel imbécile peut exterminer en un jour avec sa tronçonneuse. Certaines familles d'arbres, celle des baobabs, par exemple, ont aussi un génome dix fois plus important que celui de l'homme, mais nous préférons ignorer que, sur bien des plans, les arbres sont plus évolués que nous.

Comprendre les plantes réclamerait une révolution intellectuelle?

Oui, car il n'y a pas plus différent de nous, et c'est justement cette altérité que j'essaie de faire apprécier à mes contemporains, car les sociétés qui rejettent l'altérité me font peur. Les arbres sont pourtant nos meilleurs alliés face au réchauffement climatique. Les hommes émettent du CO2, les arbres l'absorbent. On est faits pour s'entendre. Imaginez une table avec des mets délicieux, et, au moment où les convives s'apprêtent à manger, un idiot regarde les pieds de cette table, et, parce qu'il a besoin de bois, il les coupe à la tronçonneuse et tout s'écroule. C'est ce que nous sommes en train de faire, car on a choisi la manière la moins rentable, la plus destructrice de traiter les forêts. Et les entreprises françaises sont parmi les premières responsables dans le monde de ce massacre subventionné. Nous avons besoin des forêts pour réapprendre le temps long, la patience, la beauté. Sur la canopée, le soir, après la pluie, on tend un drap entre deux bambous, on l'éclaire avec une lampe à ultraviolet et des millions d'insectes, la plupart inconnus, se ruent sur cette lumière; c'est un spectacle indescriptible. On voit des écureuils volants, des grenouilles bizarres, des crabes: oui, des crabes vivent dans la canopée!

En France, les ormes, les châtaigniers, les platanes sont en train de mourir. Que faire?

Rien. Comme dans une épidémie de peste, il restera toujours des individus résistants et ceux-là, en se croisant, seront à l'origine d'une population qui résiste à la maladie. Ces maladies sont épouvantables pour notre époque, mais, à terme, tout cela est très positif. Il faut bien comprendre que le temps de l'arbre n'est pas le nôtre. Nous sommes horrifiés par ce que nous voyons dans l'instant, mais l'arbre, lui, cela l'indiffère. Dans cent ans, le problème sera réglé. Et qu'est-ce qu'un siècle pour un arbre?

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Entretien avec Francis Hallé sur le site tela-botanica:http://www.tela-botanica.org/actu/article5874.html

 

Ceux qui vont plus loin, plus haut, ceux qui vivent en plus grand, sont ceux qui sont restés fidèles à leur enfance.

Francis Hallé

 

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Le rôle de l'arbre dans l'agroforesterie. Source: http://associationhoflandt.hautetfort.com/archive/2013/11/10/francis-halle-et-le-radeau-des-cimes-5217759.html

 

 

Rencontre avec Francis Hallé

Lorsque vous avez débuté en tant que botaniste, qu’est-ce qui vous a attiré vers les forêts ?
Tout est parti d’une passion d’enfant. Mes parents possédaient un demi-hectare de forêt en Seine-et-Marne où nous nous sommes réfugiés pendant la guerre. J’ai passé beaucoup de temps dans ce petit terrain boisé et je grimpais aux arbres. Je crois que les gens s’épanouissent lorsqu’ils respectent et valorisent leurs passions d’enfance. Ceux qui vont plus loin, plus haut, ceux qui vivent en plus grand, sont ceux qui sont restés fidèles à leur enfance. Je dois ma propre passion à mon père et à mes frères aînés, qui m’ont fait découvrir la forêt de Fontainebleau. Tout a commencé comme ça.
Lorsque j’ai débuté mes études, je me suis d’emblée orienté vers les plantes. Et où trouve-t-on le plus de plantes ? Dans les tropiques... Et dans les tropiques, où y a-t-il le plus de plantes ? Dans la forêt... Et dans la forêt, où y a-t-il le plus de plantes ? Au niveau de la canopée. De sorte que c’est devenu ma spécialité.

À quel âge avez-vous découvert une forêt primaire pour la première fois ? Qu’avez-vous ressenti ?
J’avais 22 ans, l’âge de Darwin lorsque lui-même est arrivé pour la première fois dans une fois dans une forêt primaire du Brésil. Comme lui, j’ai été ébloui. Pour moi, c’était en Côte-d’Ivoire, non loin d’Abidjan. Lorsque j’ai commencé, il y avait de la forêt primaire partout. Dans toute l’Afrique, dans toute l’Amérique latine, dans toute l’Asie du Sud-Est... C’était inépuisable ! Je passais tous mes week-ends à photographier - car à l’époque je photographiais - et j’en garde de magnifiques souvenirs. Ensuite, au fil de ma vie, j’ai vu tout disparaître. C’est terrible. Ces forêts ont été transformées en parkings, en supermarchés, en friches abandonnées...
J’ai été témoin de cela.

Comment avez-vous rencontré Luc Jacquet ?
Nous nous sommes connus par hasard lors de l’inauguration de Terra Botanica, un parc d’attractions consacré à l’univers des plantes près d’Angers. Nous étions invités lui et moi, et nous avons déjeuné ensemble. J’étais heureux de le rencontrer parce que cela faisait vingt ans que je cherchais un cinéaste. J’en ai croisé des quantités, mais ça n’a jamais marché.
Depuis longtemps, je me rends compte que les forêts primaires disparaissent et que très bientôt, il n’en restera rien. Je voulais faire un film qui puisse montrer à mes semblables et aux générations futures ce que sont ces lieux exceptionnels et quelle est leur importance. Pour y parvenir, j’ai approché de nombreux cinéastes et tous trouvaient mon projet magnifique, mais ils n’avaient pas le temps, ou ne trouvaient pas les budgets nécessaires.

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Entretien de Francis Hallé avec frédéric Joignot (Le Monde Magazine): http://fredericjoignot.blog.lemonde.fr/?s=Hall%C3%A9

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Un portrait de Francis Hallé dans la forêt tropicale: http://vimeo.com/63157644

 

Le végétal, c'est l'altérité fondamentale Francis Hallé)

 

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Les biocarburants provoquent des famines par Klaus Faissner (Horizons et Débats)

13 Novembre 2013 , Rédigé par Béthune

Les biocarburants provoquent des famines
par Klaus Faissner *

L’essence rapportant plus que les vivres, de plus en plus de firmes se mettent aux plantes «énergétiques» produisant des «biocarburants». Ce qui accroît la pauvreté et le nombre des champs de plantes transgéniques. Dont le pollen va polluer les semences non transgéniques. Les firmes concluent de puissantes alliances et achètent des instituts universitaires entiers. Et pourtant ce qui à l’avenir peut assurer nos déplacements, ce n’est pas l’agriculture, mais une voiture électrique efficace.
«Tout cela n’a rien à voir avec les énergies renouvelables, mais sert à prolonger l’économie pétrolière» déclare l’Américain Eric Holt-Gimenez du «Food First Institute». «Des investissements mondiaux massifs dans le biodiesel et le bioéthanol résolvent certains problèmes – mais ceux de l’industrie agroalimentaire et des transgènes, des banques et des politiciens» selon l’ex-collaborateur de la Banque mondiale. Par exemple, les petites raffineries d’éthanol créées par des agriculteurs ont été achetées par Archer Daniel Midland, l’une des plus grosses firmes agro-
alimentaires mondiales. D’énormes raffineries d’éthanol jaillissent du sol, pour le plus grand bonheur des instituts financiers. Quant aux politiciens, plus besoin de préparer les électeurs à réduire leur consommation: on parle désormais d’un «OPEP de l’éthanol» sud-américain.
C’est surtout l’industrie du génie génétique qui se frotte les mains à la vue du débat sur le climat: elle escompte que les plantes énergétiques rencontreront beaucoup moins de résistance que l’autorisation d’alimentation humaine ou animale génétiquement modifiées. Ce que Monsanto et Cie oublient toutefois de préciser, c’est que les plantes énergétiques transgéniques se dispersent tout autant que les plantes transgéniques vi­vrières. On pourrait ainsi faire entrer la pollution transgé­nique des plantes vivrières par la petite porte, et permettre une percée définitive des manipulations génétiques. Sans compter que les carburants sont produits à partir des trois plantes les plus manipulées génétiquement, et de loin: le colza, le maïs et le soja.
Un recours illimité aux manipulations transgéniques et aux traitements chimiques ouvre des perspectives de profit presque sans précédent. Et il y a longtemps que la poli­tique peut compter sur l’industrie: l’UE veut couvrir d’ici à 2020 10% de ses besoins en carburants avec des «biocarburants», le Brésil espère que l’éthanol issu de ses plantations de betteraves sucrières concurrencera l’OPEP, et dans des pays tels que la Malaisie la forêt pluviale recule au profit des plantations de palmiers à huile dont les fruits doivent remplacer le diesel.
Même dans la très anti-transgénique Au­triche des politiciens défendent ouvertement les manipulations génétiques sur les plantes énergétiques: «Et si nous voulons vraiment tirer quelque chose de la biomasse, là – et là seulement – il faut envisager les plantes transgéniques», a par exemple déclaré Wilhelm Molterer,1 un «vieux de vieille de l’ÖVP». L’ex-commissaire européen à l’agriculture, Franz Fischler, qui, non content de présider le Forum écosocial (!) européen, est aussi membre de l’IPC (cf. chapitre 9) en amont de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), en a encore rajouté: «Sans vouloir jouer les prophètes, je dois me déclarer convaincu que nous serons contraints de recourir aux biotechnologies vertes», écrit-il dans le contexte du changement climatique.2 Parlant des manipulations génétiques en agriculture, il ac­cuse les Autrichiens de «traîner une mentalité de jardins ouvriers» et d’être «complètement schizophrènes». Mais la véritable schizophrénie, c’est de vouloir combattre le changement climatique au moyen des manipulations génétiques. Jusqu’ici aucune plante transgénique à usage commercial n’a fourni de meilleurs rendements que les plantes classiques, bien au contraire: les plantes transgéniques sont souvent plus sujettes aux maladies que les autres et constituent donc la première cause de mauvaises récoltes. L’extension des manipulations génétiques nous menace donc plutôt du «plus grand désastre écologique de tous les temps» selon les mots du Prince Charles d’Angle­terre à l’été 2008.3

Les firmes collaborent entre elles

Il y a des profits colossaux à la clé. Les brevets sur les plantes vont remplacer «l’or noir». Rien d’étonnant à ce que de grandes firmes pétrolières, automobiles, agroalimentaires et spécialisées dans les manipulations génétiques pratiquent un rapprochement: VW avec Archer Daniels Midland Company (ADM), l’une des plus grosses firmes transforma­trices de produits agricoles; ADM avec le géant du génie génétique, Monsanto; Monsanto avec BASF; DuPont et BP; BP et Toyota; Daimler Chrysler et Renault, Royal Dutch Shell, Sasol, Chevron, Neste Oil et Volkswagen. Syngenta projette de cultiver un maïs transgénique exclusivement destiné à la production d’énergie. Les organisations environnementales et de consommateurs exigent surtout que l’on recherche si les maïs dit génétiquement modifiés à l’amylase peut provoquer des allergies, puisque ce dernier peut aussi passer dans l’alimentation.
Pour prévenir les résistances, l’industrie essaie de plus en plus de mettre la main sur la science. L’exemple le plus flagrant est fourni par le géant pétrolier BP qui a conclu en novembre 2009 – entre autres – un accord avec l’Université de Berkeley en Californie pour «la recherche d’énergies durables» – un contrat pour lequel BP a versé la somme incroyable de 500 millions de dollars. C’est de loin la plus grosse contribution jamais fournie à la recherche publique de toute l’his­toire des USA. Les plantes destinées à pro­duire des biocarburants doivent – dans le jargon des spécialistes en relation publique – être «optimisées» par des modifications génétiques, et on emploiera pour la transformation en carburants des enzymes provenant de microorganismes transgéniques. «Je suis convaincu que toutes les plantes utilisées par les hommes seront un jour des plantes transgéniques» – une citation de Chris Somerville, futur directeur de l’institut pour l’énergie et les sciences biologiques qui va être créé dans le cadre du contrat avec BP.

«De la prostitution»

Bien qu’ils n’aient pas réussi à empêcher la fondation de l’«Institut BP», la résistance des professeurs, des autres membres du personnel et des étudiants à cette convention a été et reste très forte. Le professeur Ignacio H. Chapela a traité l’affaire de «prostitution». «Ces organismes (génétiquement modifiés) ne sont pas l’image de la science. S’ils représentent quelque chose, c’est notre incapacité en tant que scientifiques à avouer que notre compréhension des organismes vivants et de l’écologie de notre planète reste largement insuffisante.» Poursuivant son discours incendiaire il exposa que «bien que nous ayons investi le tiers d’un siècle de recherches et plus de 350 milliards de dollars dans ces fatras, nous sommes toujours mieux à même de prévoir une tornade et nous savons mieux contrôler un incendie de grande ampleur que des organismes génétiquement modifiés. Et nous avons eu depuis la preuve qu’ils représentaient une catastrophe scientifique, sans parler de leurs conséquences environnementales et sociales.»
Les plantes énergétiques, surtout transgéniques, ne sont pas utiles à l’homme, mais aux firmes exclusivement. L’Europe ne dis­pose en outre pas de surfaces arables en quantité suffisante pour couvrir ses besoins en carburants. Restent les pays pauvres, qui perdent ainsi des terres dont ils ont un besoin urgent pour se nourrir. Les plantations de palmiers à huile peuvent en outre induire des catastrophes: «Nous avons pu prouver que ces plantations et le brûlage des forêts pluviales et des tourbières dégagent du CO2 en quantité plusieurs milliers de fois supérieure à ce que permettra d’économiser l’huile de palme produite. Et donc le bilan climatique est désastreux» déclare Florian Siegert, de l’Université de Munich.4
Ce qu’il nous faut, ce sont des gens «simples», qui ont du bon sens, et non des gourous. Il s’avère de plus en plus que ce sont précisément les politiciens, ces «sauveurs de l’humanité» autoproclamés, qui font office en réalité de sauveurs de l’industrie du transgénique: en 1996, lorsque les premières plantes génétiquement manipulées ont été commercialisées aux USA, Al Gore était vice-président depuis plusieurs années déjà. Avant les élections présidentielles de 2000, il a déclaré sur son site que les produits génétiquement modifiés «accroissent les rendements, permettent d’éviter certaines maladies et diminuent le recours à des pesticides, engrais et autres intrants.» Le temps lui a donné tort. S’il était élu président, «il continuerait à soutenir financièrement la recherche agricole et à combattre les restrictions commerciales imposées par l’étranger, basées sur la peur et le protectionnisme» – des menaces proférées en direction de l’UE.5 Gore peut dormir sur ses deux oreilles: devenu Président, George W. Bush a repris ce combat. Gore encaisse 170 000 dollars pour chacune de ses conférences qui consistent le plus souvent en un plaidoyer en faveur des biocarburants et servent donc indirectement le génie  génétique.6

Déportation et mort

Tandis que les agrocarburants rendent plus riches encore les quelques-uns qui le sont déjà, ils plongent massivement dans la misère les pays pauvres: par centaines de milliers de petits propriétaires brésiliens ou colombiens ont déjà été chassés pour faire place à de gigantesques plantations de canne à sucre ou de soja. En 2006, rien qu’au Brésil, environ 40 000 familles ont été chassées ou déplacées par force hors de leurs terres, selon la Pastorale chrétienne œcuménique (CPT).7 Le boom de l’éthanol y aurait contribué. Le quotidien britannique «The Guardian» fait état de 200 000 travailleurs immigrés, véritables «esclaves de l’éthanol» qui à travers le pays travaillent dans les plantations de canne à sucre pour 100 dollars par mois8. Ceux qui se refusent à vendre leur terre peuvent être en danger de mort. En juin 2007, le journal britannique «Sunday Times» rapportait l’assassinat du Colombien Innocence Dias, victime des paramilitaires.
Aujourd’hui poussent sur ses terres les palmiers à huile de la firme Urapalma, produc­trice de biocarburants. «Dias est mort parce que le monde devient écologique», commentait le journal britannique9. Devant cette évolution, la résistance s’accentue: par dizaines, des organisations allemandes de protection de l’environnement et d’aide au développement ont exigé de leurs représentants, dans une lettre à la Commission à l’environnement du Bundestag, «de ne favoriser en aucun cas l’industrie agroénergétique, mais de se battre pour de véritables économies d’énergie.»10 Dans un article paru dans le «Correio Braziliense», Frei Betto, le théologien de la libération brésilien bien connu, s’est montré choqué de l’euphorie nationale et internationale déchaînée par les biocarburants, car il les considère comme des «carburants de la mort».11 C’est ainsi que le chef de l’Etat, Lula da Silva, a investi plusieurs milliards d’euros dans le détournement partiel du Rio São Francisco pour irriguer des monocultures de biocarburants au Nord-Ouest du pays – aux dépens des populations indigènes traditionnelles vivant du et au bord du São Francisco.
Selon Frei Betto, la récente frénésie de l’éthanol a déjà contraint les Brésiliens à dépenser, pour se nourrir, trois fois plus d’argent au cours du premier semestre 2007 que l’année précédente. Mais aucun des gouvernements ardents partisans de l’éthanol ne met en question les transports individuels. Selon Betto «Comme si les profits de l’industrie automobile étaient tabou, inattaquables.»

Pleins gaz vers la voiture électrique

Faudra-t-il renoncer à l’automobile, si nous n’avons plus le choix qu’entre le couple essence/diesel et les biocarburants? Un simple calcul le prouve: il faut au moins changer de technologie. Une voie semble possible: «abandonner le moteur à combustion inefficace, pleins gaz sur la voiture électrique.» Et alors on peut passer entièrement à des énergies renouvelables: un hectare de panneaux photovoltaïques suffit à alimenter 300 voitures pendant un an, alors qu’un hectare de colza ne couvre même pas les besoins de deux voitures. La raison qui empêche de recourir à cette alternative logique, c’est que les voitures électriques ne nécessitent plus de stations-service, mais seulement des prises de courant. Les firmes perdraient tout leur pouvoir, les gens devenant d’un seul coup indépendants: il leur suffirait d’une installation photovoltaïque sur le toit, d’une batterie et d’une voiture électrique. La technique est au point depuis longtemps, et pratiquement toutes les firmes automobiles ont annoncé qu’elles peuvent mettre sur le marché des voitures électriques confortables. Maintenant, il s’agit d’exercer une pression politique pour abandonner complètement les moteurs à combustion.
Autres avantages de la voiture électrique:
–     pas de gaz d’échappement
–     presque silencieuse
–     moins de 2 euros aux 100 km de consommation électrique
–     indépendance
–     assure la paix: pas de guerre pétrolière
–     contribue à créer un monde plus juste: plus d’exploitation des pays pauvres.
–     Tous les pays utilisent leurs propres sources d’énergie (renouvelables).
Pour que le monde vive en paix, chaque pays doit être autosuffisant sur le plan alimentaire (alimentation animale incluse) et en énergie. «Neutralité alimentaire et énergétique» pourrait être la formule magique de demain. De même qu’un pays neutre au plan militaire n’a pas le droit d’en attaquer un autre, un pays neutre sur le plan alimentaire et énergétique ne peut en exploiter un autre.    •
Informations supplémentaires: info@gentechnikverbot.at
(Traduction Horizons et débats)

1     «Kurier» du 19 août 2007
2     «Der Standard» des 8 et 9 septembre 2007, page 20
3     «Daily Telegraph» du 12 août 2008 www.telegraph.co.uk/earth/main/jhtml?xml-/earth/2008/08/12
4     ARD-Politmagazin [magazine politique d’ARD, 2e chaîne publique allemande, ndlt] «Report München» de mars 2007 www.br-online.de/daserste/report/archiv/2007/00372
5     www.algore2ààà.com/agriculkture/agr_agenda2.htmlaur; www.organicconsumers.org/ge/presonbiotech.cfm
6     Raggam, Feissner: «Zukunft ohne Öl» (Un avenir sans pétrole, ndlt), Stocker-Verlag 2008
7     www.regenwald.org/regenwaldreport.php7artids223
8     «The Guardian» du 9 mars 2007: www.guardian.co.uk/international/story/0«2029908,00.html
9     www.focus.de/wissen/wissenschaft/klima/tid-6666/biokraftstoffe_aid_64512.html
10     www.regenwald.org/news.php?id=766
11     www.regenwald.org/news.php?id=760

* Extrait de l’ouvrage de Klaus Faissner: Wirbel
sturm und Flächenbrand. Das Ende der Gentechnik [Cyclones et incendies ravgeurs. Mort du génie génétique]. ISBN: 978-3-200-01749-8. Cf. analyse de livre à la page 4 de cette édition

«La faim est un problème de redistribution»
Questions au Professeur Jean Ziegler

Horizons et débats: Le génie génétique dans le domaine des cultures vivrières est censées aider à combattre la faim dans le monde. Qu’en pensez-vous?
Jean Ziegler: C’est faux. La faim est un problème de redistribution. Selon la FAO la terre pourrait aujourd’hui nourrir correctement 12 milliards d’êtres humains, avec une agriculture sans OGM.*
Le biodiesel doit réduire les émissions polluantes. Donc, il faut produire davantage de biocarburants et cultiver des plantes dont il dérive. Etes-vous d’accord?
Non. La production de biodiesel émet elle-même énormément de CO2.
Quelles conséquences cela entraîne-t-il pour la lutte contre la faim?
Les USA ont brûlé en 2009 plus de 150 millions de tonnes de maïs et des millions de tonnes d’autres céréales pour fabriquer des agrocarburants. Il s’en est suivi une explosion des prix des denrées alimentaires de base sur le marché mondial.
Le «Rapport sur l’agriculture mondiale» préconise un retour à la petite production agricole locale si l’on veut maîtriser le problème de la faim. Comment y arriver?
Par des réformes agraires et des investissements prioritaires dans les exploitations familiales (semences, engrais, irrigation, traction notamment)
Quel rôle jouent dans cette affaire l’OMC et des multinationales telles que Monsanto & Cie?
Un rôle entièrement négatif: Monsanto veut vendre ses brevets. L’OMC veut contraindre à une protection universelle des brevets et à une libéralisation totale.


*    OGM: organismes génétiquement modifiés

 

Source de cet article: Horizons et Débats (Suisse) N°9, 8 mars 2010:http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=2077

 

Sur le même sujet et dans la même revue Horizons et Débats:

Bioéthanol: réservoirs pleins et assiettes vides, par Reinhard Koradi, Dietlikon

http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=224

 

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Réflexions concernant la sécurité alimentaire par Ueli Maurer, Président de la Confédération helvétique (10 octobre 2013)

10 Novembre 2013 , Rédigé par Béthune

Réflexions concernant la sécurité alimentaire
par Ueli Maurer, Président de la Confédération, à l’occasion de l’ouverture de l’Olma, le 10 octobre 2013 à St-Gall


http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=4108

 

 

 

 

 

 

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Pour une réorganisation de l’architecture de la finance mondiale (Heinrich Wohlmeyer/Horizons et Débats)

8 Novembre 2013 , Rédigé par Béthune

Source: Horizons et Débats (Suisse) N°33, 4 novembre 2013: http://www.horizons-et-debats.ch/
«Le sénateur américain, Ron Paul, a fait le calcul devant ses concitoyens, que l’Etat serait sans dettes et qu’aucun citoyen n’aurait dû payer d’impôts sur le revenu si, depuis 1913 (établissement de la FED comme cartel des grandes banques avec les privilèges d’une banque centrale), l’élargissement de la masse monétaire correspondant à la croissance économique avait profité à la collectivité et non pas aux banques.»
Un effacement mondial de la dette est possible
– sans perte de richesse sociale
Pour une réorganisation de l’architecture de la finance mondiale
par Heinrich Wohlmeyer, docteur en droit et ingénieur agronome, Autriche

 

Les négociations sur un accord de libre-échange entre L’UE et les Etats-Unis ont été lancées par la Commission européenne et le Conseil de l’Union européenne. Apparemment l’Autriche les soutient, car les décisions ont été prises à l’unanimité, il n’y a pas eu de réserves émises ou de conditions posées par ses représentants. Pour justifier le lancement des négociations sans conditions préalables, on invoque des analyses financées par la fondation Bertelsmann promettant quelques centaines de milliers de postes dont la logique et l’importance sont difficiles à comprendre.
Cette situation doit mener à des réflexions approfondies. Avant de conclure un accord, il faut soigneusement analyser à qui l’on a à faire – notamment en ce qui concerne sa situation et ses intérêts. Puis, on fait le deux­ième pas en évaluant les avantages et inconvénients d’une interdépendance institutionnalisée plus étroite.

La crise de la dette américaine

La situation actuelle des Etats-Unis: les Etats-Unis sont simultanément au sommet de leur puissance militaire et d’une crise de la dette qu’il est quasiment impossible de financer. La dette fédérale s’élève à 17 billions de dollars américains (des trillions américains, c’est-à- dire 17 millions de millions!). Pour chaque dollar que l’Etat dépense, il doit emprunter 49 cents. La dette totale s’élève à 60 billions. Etant donné que le monde entier a pu prendre conscience de la situation, suite aux débats concernant le plafond de la dette, il réagit massivement. Un grand nombre de banques et de fonds se sont débarrassés des fonds du Trésor à court terme et les Etats asiatiques et sud-américains sont en train de fonder des banques fédératives et des fonds monétaires régionaux.

Effritement du rôle du dollar en tant que monnaie de référence mondiale

Cela veut dire que la garantie du dollar en tant que monnaie de référence mondiale, assurée jusqu’à présent par le Fond monétaire international (FMI) et le groupe de la Banque mondiale (BM), où les Etats-Unis disposent d’une minorité de blocage, est en train de s’effriter. En outre, il y a d’importantes économies nationales, notamment la Chine et le Japon, qui ont convenu de ne plus commercer en dollars, mais dans leurs monnaies nationales respectives. Lors de la réunion d’automne du FMI et de la Banque mondiale, le secrétaire du Trésor américain Jack Lew a mis en garde: «Nous ne pouvons pas partir de l’idée que notre réputation de refuge pour le monde de la finance est assurée.» Le conseiller en placement, Wealth Daily s’exprime de façon plus radicale: «Par la perte de la position de monnaie de référence mondiale, les Etats-Unis perdent la possibilité de créer de l’argent à leur gré afin de financer leurs déficits aux dépens du reste du monde.» En d’autres termes: à l’avenir, la prédominance des Etats-Unis n’est financièrement plus réalisable. C’est pourquoi il faut s’attendre à des réactions de panique et à des perceptions financières indirectes.

Exclure la concurrence – tentative de sauver la vie à crédit

Cela signifie l’assèchement des centres financiers par le chantage encouragé par les médias – comme le montre l’exemple de la Suisse; le démantèlement de la concurrence offshore en Chypre qui, pour tout initié, n’aurait pas pu se faire sans les données collectées par la CIA dont nous connaissons à présent les activités; la stigmatisation de tous les autres refuges offshore, à l’exception des américains (par exemple Delaware) et de ceux des «Juniorpartners» (colonies de la Couronne anglaise); les contraintes importantes, établies par le comité de Bâle pour la surveillance bancaire de la Banque des règlements internationaux, qui ne sont pas respectées par les Etats-Unis et qui créent des frais avant tout pour les petites banques européennes, ce qui rend leurs affaires non rentables (destruction à grande échelle des banques régionales au profit des grandes banques mieux maîtrisables); la publication des données financières en Europe sans réciprocité etc. Tout cela cible le reflux d’actifs financiers (rapatriement) par lequel on veut redonner une vie financière au dollar. Cependant cela n’aura du succès qu’à court terme. Car la balance commerciale est structurellement déficitaire depuis 1980 et le déficit de la balance des paiements courants depuis les années 90. Toutefois, la position de monnaie de référence permet à la plus grande économie nationale toujours et encore de vivre à crédit. C’est pourtant «une partie périlleuse». Le commentaire de l’agence de presse chinoise Xinhua: «C’est peut-être le bon moment de réfléchir à la construction d’un monde dé-américanisé.»

Guerre, fraude mondiale ou effacement mondial de la dette?

Dans le domaine social, les tensions aug­mentent. L’écart entre les riches et les pauvres s’agrandit. Actuellement, un dixième de la population a besoin de bons de nourriture (food stamps) pour survivre.
La haute finance américaine qui, depuis 1913 est pourvue des privilèges d’une banque centrale et qui, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, a créé selon ses besoins une architecture financière internationale, domine toujours et encore les activités politiques et économiques en laissant derrière elle la trace d’un redéploiement intenable des revenus nationaux vers les revenus du capital au dépens du bien commun.
Une évaluation réaliste de la situation des Etats-Unis ne montre que trois voies de sortie de cette situation difficile: une (troisième) guerre mondiale, qui – comme dans le passé – légitimerait de continuer l’exploitation du monde; une «fraude mondiale» à l’aide d’une dévaluation massive du dollar («frauder» par un facteur 10?); ou un nouvel accord sur le statut de devise mondiale, ce qui impliquerait avant tout que la haute finance américaine renonce de manière coordonnée à recouvrer les dettes. Dans mon livre intitulé «Empörung in Europa – Wege aus der Krise» [Indignation en Europe – comment sortir de la crise] (cf. conclusion II), j’ai montré comment et pourquoi cela est faisable.

L’accord de libre-échange entre les Etats-Unis et l’UE – une étreinte mortelle?

Conclusion I: L’offre des Etats-Unis de créer un accord de libre-échange avec l’UE est comparable à l’étreinte d’un homme qui se noie. Cela est très souvent mortel pour les deux parties, si celui qui est menacé par l’étreinte (le sauveur) ne dispose pas de stratégie de sauvetage et si celui qui doit être sauvé n’accepte pas de coopérer à cette stratégie. Je reviendrai à ces conditions préalables à la fin.
D’abord une brève présentation des intérêts:
Etant donné que le reste du monde se dérobe de plus en plus à la domination financière américaine (cf. ci-dessus), l’Europe, toujours aisée et soumise, reste la seule région que les insatiables peuvent encore exploiter. L’introduction de satrapes de la haute finance dans les gouvernements et dans l’économie ainsi que l’établissement progressif d’une dictature financière de fait par ces intrus (cf. management de la BCE, MES et projet d’union bancaire) mettent en œuvre ces intérêts. Si tout cela continue, c’est la fin du modèle social européen (contrat social). La dernière analyse de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) montre où nous nous trouvons sur cette voie. Dans 52 des pays européens examinés, 43 millions de personnes ne peuvent plus se payer leur nourriture et 120 millions sont menacés de pauvreté.
Les Etats-Unis (ou plutôt la haute finance américaine) ont, depuis la Grande Guerre, massivement investi dans le complexe militaire. Précédant les Russes, les Etats-Unis sont le premier exportateur d’armes du monde et ils ont besoin de clients. C’est pourquoi l’encouragement à participer aux «règlements de conflits» par les armes et l’obligation des Européens de participer à la course à l’armement et à l’aide militaire sous leur commando (OTAN) font partie de la politique étrangère des Etats-Unis. Pourtant, un partenaire ayant besoin de guerres pour des raisons structurelles, représente plutôt un fardeau et un risque qu’un profit.
Un autre secteur important est l’agriculture. L’avant-dernier secrétaire d’Etat américain à l’agriculture l’a résumé de la façon suivante: «L’agriculture est le plus grand fournisseur de devises. L’Europe est notre marché d’avenir. Nous pouvons tout produire meilleur marché qu’eux. Si les riches Européens veulent absolument continuer à se payer leur agriculture non-rentable, qu’ils engagent des jardiniers-paysagistes bien payés. Mais nous, nous leur fournissons les produits alimentaires.» Dans une zone de libre-échange, cette stratégie sera gagnante. Nous devrions sacrifier la souveraineté ­alimentaire européenne, l’approvisionnement en cas de difficultés d’importation et notre agriculture développée à longue échéance.
En outre, dans une zone de libre-échange, il faudrait pour des raisons de compétitivité adapter les différentes normes sociales, écologiques et juridiques (p. ex. règles de la comptabilité, manière d’exposer les preuves, principe de précaution lors de l’application d’organismes génétiquement modifiés) à celles des Etats-Unis.
Les inconvénients d’un accord sans conditions préalables sont donc plus importants que les avantages.

Se libérer des griffes du monde de la finance présenterait des perspectives sensées

Que faudrait-il donc entreprendre pour que l’Europe puisse commencer à négocier avec bonne conscience et de bonnes perspectives d’avenir pour les deux parties?
La première mesure, et la plus importante, est que les Etats-Unis se libèrent «des griffes du monde de la finance»1 et acceptent un renouvellement de l’architecture de la finance mondiale. Cela est possible par la transformation de la FED en une banque nationale orientée vers le bien commun, l’abandon des créances, au moins partiellement, par les grands investisseurs, le retour à l’Etat du privilège de la création de monnaie ainsi qu’un accord monétaire mondial selon le modèle de la proposition d’une Union monétaire internationale (ICU) de l’année 1944, refusée à l’époque par les Etats-Unis.
Etant donné que les créances des gros investisseurs (oligarques financiers) ont été créées ex nihilo («fiat money»), on peut – dans le cadre d’un effacement de la dette mondiale – les réduire sans perte du niveau de vie de la société (implosion de la bulle). Le sénateur américain, Ron Paul, a fait le calcul devant ses concitoyens, que l’Etat serait sans dettes et qu’aucun citoyen n’aurait dû payer d’impôts sur le revenu si, depuis 1913 (établissement de la FED comme cartel des grandes banques avec les privilèges d’une banque centrale), l’élargissement de la masse monétaire correspondant à la croissance économique avait profité à la collectivité et non pas aux banques.
En outre, il faut exiger le consentement à un impôt international sur le chiffre d’affaires des capitaux pour financer les dépenses dans l’intérêt du bien commun et pour harmoniser l’imposition des gros capitaux.
Les Etats-Unis pourraient ainsi se réorganiser et redevenir un partenaire respecté de la politique et de l’économie mondiales sans devoir piller le monde et favoriser les guerres. Les propositions ci-dessus sont donc dans l’intérêt des deux parties.
Dans le commerce international, il faudrait avant tout appliquer les règles de la parité économique et du principe du pays de destination. Le libre accès au marché ne doit être accepté que si les standards écologiques et sociaux du pays destinataire sont respectés et si les taux de change reflètent la parité économique. Ce n’est qu’à ces conditions-là qu’un échange de marchandises et de services apportera une augmentation du niveau de vie.
Conclusion II: Si les Etats-Unis veulent changer de façon ordonnée leur rôle de policier et financier mondial autoproclamé – qu’ils ne peuvent plus maintenir – pour devenir un modèle de puissance mondiale internationalement respecté, fort et démocratique, ils auront besoin du soutien de l’Europe. Entre amis, il faudrait traiter et parler de tout cela ouvertement. Le temps est mûr et la situation est favorable. Ce nouvel ordre, qui pourrait à ce moment-là mener à une zone de libre-échange euro-américaine, doit se faire sous forme de partenariat coopératif et non pas selon la déclaration cynique chinoise précitée qui signifierait la démission pur et simple des Etats-Unis. Le futur gouvernement fédéral autrichien est appelé à faire sien ce modèle, à chercher des partenaires européens et à présenter ces propositions à la table de négociation, le cas échéant à l’aide de la menace d’un veto.    •
(Traduction Horizons et débats)

1    J’utilise ici les termes de J. G. Speth tirés de son livre «Der Wandel ist machbar. Manifest für ein neues Amerika», Editions Oekom, Munich 2013

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La forêt en héritage: déclaration de Francis Hallé et Hubert Reeves (Humanité & Biodiversité)

6 Novembre 2013 , Rédigé par Béthune

La forêt en héritage

Que la loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt la préserve !
 

À l’échelle mondiale, les causes identifiées de la dégradation et de la destruction des  forêts sont la surexploitation du bois et l’extension de cultures, y compris de cultures d’arbres (eucalyptus, palmiers à huile…).

Le problème ne se pose pas en ces termes dans notre pays où nul ne restreint la  forêt à une addition d’arbres à abattre.

Les forêts le la France hexagonale ou des Outre-mer, millénaires ou centenaires, les forêts, publiques ou privées, les forêts ont toutes dans leur cœur des trésors. Et les plus récentes sont la promesse de joyaux futurs car elles s’enrichissent en prenant de l’âge.

Elles sont toutes de talentueux orchestres de la nature. Le bruissement des feuillages est une musique de fond pour les cris et chants d’animaux…
Les forêts française, denses ou linéaires, productrices de bois, de main d’œuvre et de revenus financiers, doivent l’être aussi de biodiversité, alors elles seront durables et de haute qualité ajoutant de vertes pépites aux trésors initiaux. Le productivisme et les pépites d’or jaune ne peuvent, pour l’humanité, rivaliser avec l’or vert et la biodiversité des forêts primaires, celle de Guyane par exemple, qui protège les ressources en eau, abrite une flore et une faune faisant vivre des populations autochtones. Le pire des dommages causés au sol y est l’orpaillage.

Le film de Luc Jacquet, bientôt à l’écran, est un hymne à la forêt tropicale. Sa sortie est, sans le vouloir, tout-à-fait opportune à la veille d’une loi d'avenir pour l'agriculture,l'alimentation et la forêt. Toutes les parties prenantes sont invitées à aller au cinéma pour cette plongée dans un univers forestier à nul autre pareil.

L’association Humanité & Biodiversité propose ensuite de donner une base législative aux Réserves biologiques, ces réservoirs de biodiversité dont l’existence est une valeur sûre, de créer enfin le premier parc national en forêt de plaine, d’associer la future Agence française de la biodiversité à la mise en place et au contrôle des programmes stratégiques forestiers, de veiller à la préservation de la biodiversité dans les chartes forestières déjà prévues dans une loi antérieure, la loi d’avenir ne peut pas faire de la production de bois son unique préoccupation. 

Humanité & Biodiversité ne peut fermer les yeux sur les forêts du reste du monde et surtout celles des pays dont nous importons du bois… Si une exploitation durable des bois d’oeuvre d’une forêt tropicale est théoriquement possible - c’est d’ailleurs ce que font les ethnies forestières comme les Amérindiens en Amazonie - l’exploitation industrielle actuelle est loin d’imiter la régénération naturelle.

Le dossier qui sera présenté contient bien d’autres propositions. Le seul intérêt défendu est celui de la biodiversité.

Par Hubert Reeves, Président de Humanité & Biodiversité, et Francis Hallé, Botaniste, défenseur des forêts primaires

 

Source: http://file:///C:/Documents%20and%20Settings/KATIA/Mes%20documents/T%C3%A9l%C3%A9chargements/TRIBUNE.%20Hubert%20Reeves%20et%20Francis%20Hall%C3%A9%20appellent%20%C3%A0%20d%C3%A9fendre%20la%20for%C3%AAt%20-%20Sciences%20et%20Avenir.htm

 

Site de Humanité é Biodiversité: http://www.humanite-biodiversite.fr/

Site de Hubert Reeves: http://www.hubertreeves.info/

 

Bande-annonce officielle du film "Il était une forêt": http://www.youtube.com/watch?v=9F35_biuX1o

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Le film de Francis Hallé "Il était une forêt" sort le 13 novembre !

3 Novembre 2013 , Rédigé par Béthune

 

"Il était une forêt", le film du botaniste Francis Hallé et de Luc Jacquet (La marche de l'empereur) sur les forêts tropicales humides sort sur les écrans le 13 novembre. Il a été tourné au Gabon et au Pérou (Parc national du Manu).

J'ai eu la chance de voir le film en avant-première hier soir  5 novembre au cinéma Gaumont-Marignan, avenue des Champs-Elysées. C'est une merveille d'amour, de beauté et d'intelligence à la louange des arbres et des forêts primaires, berceau de l'espèce humaine et qui abritent l'essentiel de la biodiversité terrestre: 70% des espèces végétales et 80% des espèces vertébrées.

C'est extraordinaire de voir à Paris, une ville où il y a trois cents ans, les meilleurs esprits et les meilleurs coeurs de la société française se réunissaient pour converser sur l'homme et écrire ces chefs-d'oeuvre d'intelligence et de courtoisie humanistes que sont La Princesse de Clèves et les Maximes de La Rochefoucauld, une oeuvre d'art et de science consacrée aux forêts primitives, l'univers matriciel le plus étranger à l'homme moderne depuis le Néolithique et surtout depuis la romanisation et la christianisation de la Gaule il y a deux mille ans, et le plus combattu par lui.

C'est pourquoi le film "Il était une forêt", fruit de toute une vie de recherches et d'amour de Francis Hallé est une révolution, au plein sens du terme: un retour aux origines.

Pierre-Olivier Combelles

 

Présentation et bande-annonce du film:

http://www.wild-touch.org/projet/la-foret-des-pluies/

 

Entretien du Monde avec Francis Hallé et Luc Jacquet (12 novembre 2011): http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/11/12/pour-la-folle-beaute-des-dernieres-forets-primaires_3512113_3244.html

 

Dès les premiers jours de notre arrivée à la Nouvelle-Guinée, cette terre de promission des naturalistes, nous aperçûmes les paradisiers-émeraudes volants dans ces vieilles forêts, filles du temps, dont la sombre profondeur est peut-être plus magique et le plus pompeux spectacle qui puisse frapper les regards d’un Européen..

René-Primevère Lesson

 

20614817

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