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Le Fil d'Ariane

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Paul Craig Roberts: "Si le nationalisme ethnique européen peut être ravivé, cela signifie la fin de l'empire européen de Washington".

4 Juin 2025 , Rédigé par Le Fil d'Ariane Publié dans #Paul Craig Roberts, #Politique, #Russie, #OTAN, #Occident, #Europe, #France, #Charles de Gaulle, #Allemagne

4 juin 2025 

La Russie comprend-elle bien l'Occident ?

Paul Craig Roberts.

Je pose la question du titre parce que les médias russes regardent avec étonnement ce qu'ils qualifient de « montée de la popularité des forces de droite » lors des « récentes élections dans trois pays de l'Union européenne ».  Les médias russes qualifient de « droite » les nationalités ethniques réveillées - les Français de France, les Allemands d'Allemagne.  Mais le président russe Poutine décrit la Russie comme étant russe, même si la Fédération est composée de différentes nationalités.  Poutine insiste sur le fait que, quelles que soient les ethnies de la Fédération de Russie, toutes sont russes.  C'est probablement le cas, car les ethnies non russes font partie de la Russie depuis très longtemps, alors qu'à l'Ouest, les nouveaux immigrants-envahisseurs se révèlent être des hostiles inassimilables.

Poutine ne considère pas l'ethnie russe, une ethnie qui s'étend aux provinces musulmanes de la Fédération telles que la Tchétchénie, comme étant de droite. Alors pourquoi la Russie considère-t-elle les ethnies européennes comme étant de droite ?

La réponse, je pense, est que la gauche américaine, européenne et britannique a confondu une conscience ethnique qui constitue un État national avec le nazisme*.  Les nazis* étaient un parti socialiste, pas un parti de droite.  Mais il s'agissait de nationaux-socialistes que la gauche a opposés au socialisme international approuvé associé à l'Union soviétique. La droite était tout ce qui se trouvait à la droite du communisme international trotskiste. Le nationalisme était considéré comme un obstacle à la propagation du communisme, et donc comme un mal.

Les Russes comprennent-ils que les États ethniques européens sont envahis par des ethnies non européennes et que la France cesse d'être la France, que la Grande-Bretagne cesse d'être la Grande-Bretagne, que l'Allemagne cesse d'être l'Allemagne ?

Les efforts des peuples européens pour défendre leurs ethnies ne sont pas de droite. Si Marine Le Pen est nazie parce qu'elle parle au nom du peuple français de souche, Poutine l'est aussi lorsqu'il décrit la Russie comme étant russe.

Les Russes devraient comprendre que la réapparition du nationalisme ethnique en Europe est une demande de souveraineté et qu'elle est compatible avec la demande de souveraineté russe de Poutine.  Au lieu de tomber dans l'idée que le nationalisme ethnique est de droite, et donc nazi, les Russes devraient réaliser que les États nationaux ethniques européens sont des alliés qui souhaitent se libérer des frontières ouvertes qui submergent l'Europe d'immigrants-envahisseurs.

Le président français, le général Charles de Gaulle, était le dernier dirigeant européen indépendant.  Il a refusé l'entrée de la France dans l'empire américain et a refusé de soumettre la France à l'OTAN.  Si le nationalisme ethnique européen peut être ravivé, cela signifie la fin de l'empire européen de Washington.  

Traduit de l'américain par Le Fil d'Ariane

Source: https://www.paulcraigroberts.org/2025/06/04/how-well-does-russia-understand-the-west/

* NDLR: Le "nazisme", les "nazis" n'ont jamais existé. Ces noms sont des sobriquets injurieux forgés par les propagandistes de gauche de la République de Weimar pour discréditer les patriotes national-socialistes, sobriquets calqués sur l'abréviation "sozi" (sozialist) qui avait été donnée à ces marxistes-communistes par ceux qui n'en faisaient pas partie. La différence est que le national-socialisme a été diabolisé par une gigantesque propagande à l'échelle mondiale après la Deuxième guerre mondiale. Il est devenu le symbole du mal absolu. Pourquoi ? Parce que derrière le capitalisme, le communisme est resté la seule force et idéologique active, matérialiste et athée, aux mains de l'oligarchie ploutocratique mondialiste.

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Paul Craig Roberts: All Wars ON the Table

16 Mai 2025 , Rédigé par Le Fil d'Ariane Publié dans #Paul Craig Roberts, #Politique, #Guerre, #USA, #Ukraine, #Russie, #Iran, #Israël, #Chine, #Palestine

 

"Only very independant people who don't want anything can speak the truth."

Paul Craig Roberts

Paul Craig Roberts: All Wars ON the Table
Paul Craig Roberts: All Wars ON the Table
Paul Craig Roberts: All Wars ON the Table

Visionnez ici l'entretien de Paul Craig Roberts avec Niman R. Alkorshid:

https://www.youtube.com/live/d7VbgDPWbv4

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Paul Craig Roberts: Les choses vont-elles mal ?

18 Mars 2025 , Rédigé par Le Fil d'Ariane Publié dans #Paul Craig Roberts, #Politique, #Trump, #Ukraine, #Russie, #Yemen, #Guerre, #Gaza, #Palestine, #Pérou, #Transgenre

18 mars 2025

Les choses vont-elles mal ?

Paul Craig Roberts

 

Sous le régime Biden, Trump a critiqué les Démocrates pour avoir largué des bombes sur le Yémen.  Vous n'avez pas besoin de faire cela, a dit Trump, vous pouvez régler les problèmes par téléphone.  Aujourd'hui, c'est Trump qui bombarde le Yémen.

Les rares personnes qui s'intéressent aux affaires étrangères considèrent qu'il s'agit d'une nouvelle faveur accordée par Trump à Israël.  Mais cela n'a aucun sens.  Il n'est pas utile d'arrêter le massacre en Ukraine pour commencer le massacre au Yémen et continuer le massacre à Gaza et dans le petit reste de la Cisjordanie. Trump est-il pour la paix ou seulement en partie pour la paix, selon l'endroit où il se trouve ?

Le bombardement du Yémen par Trump pourrait se transformer en quelque chose de plus grand. Le conseiller à la sécurité nationale de Trump a déclaré que Washington pourrait commencer à bombarder les navires de guerre iraniens.  Il n'en a pas expliqué l'intérêt ni les conséquences.  Le bellicisme qui émane du régime Trump remet en question la sincérité de ce dernier en ce qui concerne la paix en Ukraine.

En effet, la façon dont Trump a abordé les négociations sur l'Ukraine m'a semblé soit irréfléchie, soit calculée pour envenimer la situation.  Le conflit ukrainien est une guerre par procuration entre Washington et la Russie, et c'est ainsi que la Russie le comprend.  Une négociation réussie doit avoir lieu entre Trump et Poutine.  Au lieu de cela, Trump a négocié avec Zelensky un cessez-le-feu temporaire, puis a menacé Poutine s'il n'acceptait pas.  Ce faisant, Trump a mis Poutine devant le fait accompli, ce qui n'est guère une façon d'instaurer la confiance. Comme le sait certainement Poutine, il ne s'agit pas d'un accord si l'une des parties y est contrainte.

Ailleurs sur le front de Trump, je vois ce qui me semble être des erreurs déroutantes.  Avant d'émettre tous ces ordres de fermeture et de licenciement, Trump aurait dû laisser la DOGE découvrir et rendre publiques les utilisations fantastiques du budget fédéral à des fins injustifiées.  Une fois les faits établis, il devient difficile pour les juges fédéraux d'essayer d'annuler le remède.

Hier, un vote du Sénat a souligné le danger d'agir avant de convaincre.  26 Républicains, dont le leader de la majorité au Sénat, ont voté avec les Démocrates pour ne pas inclure dans les réductions de dépenses celles que Trump a ordonnées pour l'USAID.  Lorsque près de la moitié des sénateurs républicains préfèrent continuer à financer des bandes dessinées transgenres au Pérou et des sessions de formation DEI en Serbie en dépit de leur préoccupation pour le déficit budgétaire, un travail de fond adéquat fait défaut.  Dans les combats intérieurs, les assauts doivent être aussi soigneusement préparés que les assauts militaires.  

Le bruit et la fureur qui émanent du Bureau ovale fournissent aux presstitués (NDT: "pressitutes") beaucoup d'éléments à déformer et à utiliser comme armes contre Trump.  Il est à espérer qu'ils se discréditeront davantage eux-mêmes que Trump.

En attendant, Trump devrait faire une pause entre les discours et l'action et réfléchir à la manière de mieux organiser sa guerre pour le renouveau de l'Amérique.

Traduit de l'américain par Le Fil d'Ariane

Source: https://www.paulcraigroberts.org/2025/03/18/are-things-going-amiss/

"Le conflit n'est pas vraiment entre l'Ukraine et la Russie.  Il s'agit d'une guerre par procuration de Washington contre la Russie.  L'Ukraine n'est qu'un intermédiaire. Aucune décision ne dépend de Zelensky.  Comme Trump affirme que le conflit n'aurait pas eu lieu si les Démocrates n'avaient pas volé sa réélection en 2020, Trump n'a aucun intérêt dans la guerre et devrait être en mesure de s'en éloigner aux conditions de Poutine, qui sont raisonnables.

Si Trump peut éviter d'être piégé par Israël dans une guerre avec l'Iran, il pourra se concentrer sur son programme intérieur.  Il pourrait découvrir que l'Establishment américain est un ennemi plus redoutable que Poutine."

Paul Craig Roberts

https://www.paulcraigroberts.org/2025/03/18/report-on-trump-putin-telephone-conversation/

‘Israël’ sape l’accord de trêve à Gaza avec un feu vert US: Plus de 400 martyrs dont 174 enfants… En 5 heures de bombardements!

https://french.almanar.com.lb/3210583

Yémen : des martyrs et blessés suite à l’agression contre Sanaa et plusieurs gouvernorats

https://french.almanar.com.lb/3209241

Dans ces bombardements israéliens et étatsuniens, ce sont les populations civiles qui sont visées, les victimes sont principalement les femmes et les enfants. Tout cela est d'une lâcheté monstrueuse. Ceux qui commanditent, ordonnent et exécutent ces crimes n'ont ni âme ni honneur.

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Clayton Morris x Tucker Carlson: sur le suicide de l'Europe, l'Opération Covid, la guerre d'Ukraine, Soros, le Christianisme, USS Liberty, etc.

16 Mars 2025 , Rédigé par Le Fil d'Ariane Publié dans #Europe, #Politique, #Tucker Carlson, #Clayton Morris, #USA, #Opération Coronavirus, #Russie, #Ukraine, #Soros

NDLR:

S'appuyant sur les travaux d'Augustin Cochin (link), Igor Chafarevitch analyse dans son lumineux ouvrage "Russophobie" la captation du pouvoir, dans les États et les systèmes politiques issus de la Révolution française, par un "petit peuple" tyrannique aux intérêts indépendants du "grand peuple" (majorité) qu'il est censé représenter.

https://pocombelles.over-blog.com/page-3247182.html

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Paul Craig Roberts: Poutine se fait-il piéger par Trump et Zelensky ?

13 Mars 2025 , Rédigé par Le Fil d'Ariane Publié dans #Paul Craig Roberts, #Politique, #Guerre, #Russie, #Trump, #Ukraine, #USA, #Occident

13 mars 2025

Poutine se fait-il piéger par Trump et Zelensky ?

Paul Craig Roberts

Trump et Zelensky se sont mis d'accord sur un cessez-le-feu, une pause dans le conflit.  En quoi cela profite-t-il à la Russie ?

Pas du tout.  L'armée ukrainienne s'effondre sur tous les fronts. 86 % de l'incursion ukrainienne à Koursk a été reprise et les forces ukrainiennes restantes sont encerclées.  Ce qui reste de l'armée ukrainienne se retire des quelques kilomètres de territoire russe encore occupés dans les régions de Donetsk et de Zaporozhye qui ont été réincorporées à la Russie.  Un cessez-le-feu est la dernière chose dont la Russie a besoin alors qu'elle est sur le point de remporter une victoire totale.

La Russie devrait imposer des conditions de reddition à Zelensky, à Trump et à l'Europe.  La Russie a gagné le conflit.  Pourquoi accepter une négociation ?  C'est le vainqueur qui dicte les conditions de la reddition. Si les conditions de reddition de la Russie ne sont pas acceptées, la Russie devrait procéder à la conquête de la totalité de l'Ukraine et réincorporer l'Ukraine à la Russie, à laquelle elle appartient historiquement.  C'est Washington, profitant de l'effondrement de l'Union soviétique, qui a coupé l'Ukraine de son foyer historique multiséculaire au sein de la Russie.

Poutine et Lavrov sont-ils trop épris de bonne volonté à l'égard de l'Occident, qui a tenté de détruire la Russie, pour comprendre les principes de base ?  Poutine comprend-il que Trump aurait dû d'abord venir le voir, élaborer les conditions de la reddition entre eux et les imposer à Zelensky, qui n'est en fait pas un chef de gouvernement légitime puisque son mandat a expiré ?  Poutine a raison.  Il faut une élection ukrainienne qui mette en place un gouvernement légal à qui dicter les termes de la reddition. Quelle est la valeur d'un document signé par un occupant illégal ?

Si Poutine accepte le cessez-le-feu Trump-Zelenzky, cela l'obligera-t-il à accepter un règlement qui ne soit pas une victoire ?  Un cessez-le-feu stopperait l'avancée russe et donnerait à l'Ukraine le temps de se reconstruire avec les armes fournies à nouveau par Trump. Les négociations seront-elles une répétition de l'erreur de Poutine à Minsk, qui a coûté si cher à la Russie ?  Si Poutine refuse une victoire à la Russie, pourrait-il être démis de ses fonctions ?

La paix doit être concluante.  Les cessez-le-feu ne le sont jamais.  Si ma mémoire est bonne, la guerre de Corée des années 1950 est toujours régie par un cessez-le-feu, et les antagonismes existent toujours entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, Washington ajoutant encore à la confrontation.

D'après ce que je sais de la classe intellectuelle occidentale russe qui influence Poutine et Lavrov, ils sont occidentalisés au point de se trahir.  Poutine a besoin d'un gouvernement russe occupé et conseillé par des nationalistes russes.  Sinon, la Russie restera une cible malgré ses systèmes d'armement inégalés.

Dans ma chronique du 11 mars, j'ai demandé : « Que devrait faire Trump à propos de l'Ukraine ? »  J'ai répondu :  

« Pour mettre fin au conflit, Trump n'a pas besoin d'organiser des réunions et de parler de réunions avec Poutine, Zelensky, l'UE ou qui que ce soit.  Il est extrêmement simple pour Trump de mettre fin au conflit en ce qui concerne les États-Unis. Tout ce qu'il a à faire, c'est de rendre permanent le blocage qu'il a mis sur la livraison d'armes et de retirer tous les agents américains dans le conflit par procuration avec la Russie.  Si les États-Unis ne fournissent plus d'armes, de renseignements, d'informations sur le ciblage et d'argent pour maintenir le conflit en vie, celui-ci prendra rapidement fin. C'est ce que Trump doit dire à Poutine : « Je sais que Washington est responsable de ce conflit.  Je retire la participation de Washington. Le conflit n'aurait pas eu lieu si les Démocrates n'avaient pas volé les élections de 2020.  J'annule les sanctions.  Les démocrates et les journalistes m'accuseront de vous avoir vendu l'Ukraine. Votre rôle est d'être clément avec l'Ukraine.  Comme les États-Unis sont responsables du conflit, ils vous aideront à reconstruire une Ukraine démilitarisée dans laquelle le progrès économique prend le pas sur la guerre. Vous ne devez pas décevoir mes bonnes intentions, sinon la guerre froide reprendra ».

Traduit de l'américain par Le Fil d'Ariane

Source: https://www.paulcraigroberts.org/2025/03/13/is-putin-being-boxed-in-by-trump-and-zelensky/

Qui est le véritable Président des USA ?

https://www.lewrockwell.com/2025/03/chuck-baldwin/if-only-trump-would-tell-netanyahu-what-he-told-zelensky/

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Alexandre Soljenitsyne: Avant-propos à: Igor Shafarevitch: Lephénomène socialiste.

4 Mars 2025 , Rédigé par Le Fil d'Ariane Publié dans #Soljenitsyne, #Igor Schafarevich, #Lettres, #Philosophie, #Politique, #Russie, #Socialisme, #Société

Alexandre Soljenitsyne: Avant-propos à: Igor Shafarevitch: Lephénomène socialiste.

La mort de l'humanité n'est pas seulement le résultat du triomphe du socialisme, elle constitue le but du socialisme. 

Igor Shafarevitch

https://pocombelles.over-blog.com/2021/02/igor-chafarevitch-le-phenomene-socialiste.html

 

Avant-propos

Il semble que certaines choses dans ce monde ne puissent être découvertes sans une expérience approfondie, qu'elle soit personnelle ou collective. C'est le cas du présent ouvrage, qui jette un regard neuf et révélateur sur les tendances millénaires du socialisme. S'il s'appuie sur une littérature volumineuse connue des spécialistes du monde entier, il y a une logique indéniable à ce qu'il émane du pays qui a connu (et connaît) l'expérience socialiste la plus dure et la plus longue de l'histoire moderne. Il n'est pas non plus incongru que, dans ce pays, ce livre n'ait pas été écrit par un humaniste, car les chercheurs en sciences humaines ont été les plus méthodiquement écrasés de toutes les couches sociales de l'Union soviétique depuis la révolution d'octobre. Il a été écrit par un mathématicien de renommée mondiale : dans le monde communiste, les praticiens des sciences exactes doivent remplacer leurs frères anéantis.

Mais cette circonstance a ses compensations. Elle nous offre l'occasion rare de recevoir une analyse systématique de la théorie et de la pratique du socialisme sous la plume d'un mathématicien hors pair, rompu à la méthodologie rigoureuse de sa science. (On peut attacher un poids particulier, par exemple, à son jugement selon lequel le marxisme n'a même pas le climat de la recherche scientifique).

Le socialisme mondial dans son ensemble, et toutes les figures qui lui sont associées, sont entourés de légende ; ses contradictions sont oubliées ou dissimulées ; il ne répond pas aux arguments mais les ignore continuellement - tout cela provient du brouillard d'irrationalité qui entoure le socialisme et de son aversion instinctive pour l'analyse scientifique, caractéristiques que l'on retrouve dans la plupart des pays de l'Union européenne. L'auteur de ce volume le souligne à maintes reprises et dans de nombreux contextes. Les doctrines du socialisme bouillonnent de contradictions, ses théories sont en désaccord constant avec sa pratique, et pourtant, grâce à un puissant instinct - également mis à nu par Shafarevich - ces contradictions n'entravent en rien la propagande incessante du socialisme. En effet, il n'existe même pas de socialisme précis et distinct, mais seulement une vague idée de quelque chose de noble et de bon, d'égalité, de propriété collective et de justice : l'avènement de ces choses apportera une euphorie instantanée et un ordre social irréprochable.

Le vingtième siècle marque l'une des plus grandes poussées de succès du socialisme, et concomitamment de ses manifestations pratiques répugnantes. Pourtant, en raison de la même irrationalité passionnée, les tentatives d'examen de ces résultats sont repoussées : ils sont soit complètement ignorés, soit expliqués de manière invraisemblable par certaines aberrations « asiatiques » ou « russes » ou par la personnalité de tel ou tel dictateur, soit encore attribués au « capitalisme d'État ». Le présent ouvrage couvre de vastes étendues de temps et d'espace. En décrivant et en analysant soigneusement des dizaines de doctrines socialistes et de nombreux États construits sur des principes socialistes, l'auteur ne laisse aucune place aux arguments évasifs fondés sur de soi-disant « exceptions insignifiantes » (qui ne ressembleraient en rien à l'avenir glorieux). Qu'il s'agisse de la centralisation de la Chine au premier millénaire avant J.-C., des expériences européennes sanglantes de l'époque de la Réforme, des utopies effrayantes (bien qu'universellement estimées) des penseurs européens, des intrigues de Marx et Engels, ou des mesures communistes radicales de l'époque de Lénine (pas plus humaines que les méthodes musclées de Staline), l'auteur, dans ses dizaines d'exemples, démontre la constance inébranlable du phénomène étudié.

Shafarevich a mis en évidence les invariants du socialisme, ses éléments fondamentaux et immuables, qui ne dépendent ni du temps ni du lieu, et qui, hélas, se profilent de façon inquiétante sur le monde d'aujourd'hui qui vacille. Si l'on considère l'histoire de l'humanité dans son ensemble, le socialisme peut se targuer d'une plus grande longévité et durabilité, d'une plus grande diffusion et d'un contrôle sur des masses plus importantes que la civilisation occidentale contemporaine. Il est donc difficile de se défaire de sombres pressentiments en contemplant la gueule dans laquelle - avant la fin du siècle - nous pourrions tous plonger : cette « formation asiatique » que Marx s'est empressé de contourner dans sa classification, et devant laquelle la pensée marxiste contemporaine se trouve déconcertée, ayant discerné son propre visage hideux dans le miroir des millénaires. On pourrait probablement dire que la majorité des États dans l'histoire de l'humanité ont été « socialistes ». Mais il est également vrai qu'il ne s'agissait en aucun cas de périodes ou de lieux de bonheur ou de créativité humaine.

Shafarevich souligne avec une grande précision la cause et la genèse des premières doctrines socialistes, qu'il caractérise comme des réactions : Platon en réaction à la culture grecque et les gnostiques en réaction au christianisme. Ils ont cherché à contrecarrer l'effort de l'esprit humain pour se tenir droit et se sont efforcés de revenir à l'existence terrestre des états primitifs de l'antiquité. L'auteur démontre également de manière convaincante l'opposition diamétrale entre les conceptions de l'homme défendues par la religion et par le socialisme. Le socialisme cherche à réduire la personnalité humaine à ses niveaux les plus primitifs et à éteindre les aspects les plus élevés, les plus complexes et les plus « divins » de l'individualité humaine. Et même l'égalité elle-même, cet appel puissant et cette grande promesse des socialistes à travers les âges, s'avère signifier non pas l'égalité des droits, des opportunités et des conditions extérieures, mais l'égalité en tant qu'identité, l'égalité vue comme le mouvement de la variété vers l'uniformité.

Même si, comme le montre ce livre, le socialisme a toujours réussi à éviter les analyses véritablement scientifiques de son essence, l'étude de Shafarevich met au défi les théoriciens actuels du socialisme de démontrer leurs arguments dans une discussion publique de type professionnel.

ALEKSANDR I. SOLZHENITSYN

Traduit de l'anglais par Le Fil d'Ariane

http://robertlstephens.com/essays/shafarevich/001SocialistPhenomenon.html

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Paul Craig Roberts: Pourquoi l'Europe est-elle en train de se rendre insignifiante ?

3 Mars 2025 , Rédigé par Le Fil d'Ariane Publié dans #Europe, #Guerre, #Paul Craig Roberts, #Politique, #Russie, #Ukraine, #Trump, #Israël, #OTAN

3 mars 2025

Pourquoi l'Europe est-elle en train de se rendre insignifiante ?

Paul Craig Roberts

Les lecteurs veulent savoir pourquoi le Premier ministre britannique et les dirigeants européens - en fait, les non-lecteurs, les mauvais dirigeants - veulent une guerre avec la Russie à propos de l'Ukraine.  Ma réponse est qu'ils ne le veulent pas.

Avec quoi entreraient-ils en guerre ?  Selon les « dirigeants » européens, ils ont déjà donné toutes leurs armes à l'Ukraine et n'ont rien pour faire la guerre.  Le seul moyen pour l'Europe d'envoyer de l'argent à l'Ukraine est de faire en sorte que la banque centrale de l'UE imprime des euros pour les envoyer à l'Ukraine.  En outre, la structure des forces de l'OTAN dépend des États-Unis.  Sans les États-Unis, l'Europe ne dispose pas d'une structure de forces capable de soutenir une guerre. Trump a exclu toute guerre avec la Russie et a donné une leçon à Zelensky.  À moins que Poutine ne commette une erreur fantastique, je m'attends à ce que le conflit prenne fin.

Ce qui se passe peut-être avec l'Europe, c'est que les gouvernements de l'UE, après avoir envoyé tant d'argent et d'armes à l'Ukraine, soutenus par des affirmations selon lesquelles l'Ukraine gagnait et gagnerait, veulent pouvoir dire que Trump a vendu l'Ukraine afin d'éviter de rendre des comptes aux populations européennes trompées.  Ils peuvent reprocher à Trump d'avoir privé l'Ukraine et l'OTAN d'une victoire.

Le discours européen sur l'envoi de « soldats de la paix » en Ukraine est absurde. Poutine a l'intention d'obtenir un règlement, un événement terminé, et non un cessez-le-feu avec des « casques bleus » européens.  Trump ne pourra pas obtenir d'accord s'il se range du côté de l'UE contre Poutine.  Si Trump et Poutine n'acceptent pas les « soldats de la paix », cela ne peut pas se produire.


Voici une idée.  Pour Trump, la croissance économique se nourrit d'opportunités.  Il voit plus d'opportunités dans les affaires avec la Russie, l'Inde, la Chine, le reste de l'Asie et l'Afrique qu'il n'en voit en Europe.  Trump comprend que ce sont les sanctions et la militarisation du dollar qui ont donné naissance aux BRICS et à la recherche d'une alternative pour les réserves des banques centrales et les paiements internationaux. Pour sauver le rôle du dollar en tant que monnaie de réserve, Washington doit cesser de l'intimider.  Trump, comme Poutine, veut des accords qui fonctionnent pour tout le monde, pas des guerres. Dans un monde où le dollar n'est pas utilisé comme une arme contre d'autres pays, les BRICS ne sont pas nécessaires.

Trump voit les tarifs douaniers d'une manière différente de celle des économistes endoctrinés du marché libre.  Les droits de douane n'empêchent pas le commerce.  Ils garantissent que les pays ont quelque chose à échanger.  En outre, les droits de douane sont une taxe sur la consommation, et non une taxe sur les facteurs de production tels que le travail et le capital. Et comme je le souligne, les droits de douane remplaçant l'impôt sur le revenu éliminent la résurrection d'une forme d'esclavage établie en 1913 lorsque le gouvernement s'est vu attribuer la propriété partielle du travail de chaque citoyen actif.

Nous n'avons pas grand-chose à perdre en soutenant Trump et en veillant à ce qu'il reste concentré sur son programme. Nous ne devrions pas aggraver les problèmes pour le bien de l'Ukraine, ou pour le bien d'Israël, ou pour tout autre intérêt non américain.  Il existe suffisamment de menaces non traitées, telles que l'IA et la création et la diffusion d'un autre virus, pour déséquilibrer le programme de Trump.

La vie est un défi.  Il est difficile de prendre de bonnes décisions.  Essayons pour une fois de relever les vrais défis et de prendre de bonnes décisions.  Trump nous a donné une opportunité que nous n'avions pas eue depuis longtemps.  Soyons-en reconnaissants.

Traduit de l'américain par Le Fil d'Ariane

Source: https://www.paulcraigroberts.org/2025/03/03/why-is-europe-making-itself-irrelevant/

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