Quatre pensées de Charles de Saint-Evremond
Tous les hommes, en général, ne sauraient se donner trop de préceptes pour être justes ; car il sont, naturellement, trop de penchants à ne l'être pas. C'est la justice qui a établi la société et qui la conserve. Sans la justice, nous serions encore errants et vagabonds, et sans elle, nos impétuosités nous rejetteraient bientôt dans la première confusion dont nous sommes heureusement sortis.
« A M. le Maréchal de Créqui » (1671), dans Œuvres mêlées de Saint Evremond, Saint-Evremond, éd. Les Grands Classiques Illustrés, ~1935?, p. 294
Il y a beaucoup moins d'ingrats qu'on ne le croit, car il y a bien moins de généreux qu'on ne pense.
Œuvres mêlées de Saint Evremond, Saint-Evremond, éd. Les Grands Classiques Illustrés, ~1935?, p. 296
L'ingratitude de l'âme est une disposition naturelle à ne reconnaître aucun bienfait, et, cela, sans considération de l'intérêt ; car l'esprit d'avarice empêche quelquefois la reconnaissance pour ne pas laisser aller un bien que l'on veut garder.
Œuvres mêlées de Saint Evremond, Saint-Evremond, éd. Les Grands Classiques Illustrés, ~1935?, p. 297
La simple curiosité nous ferait chercher, avec soin, ce que nous deviendrons après la mort. Nous nous sommes trop chers pour consentir à notre perte tout entière. L'amour-propre résiste, en secret, à notre anéantissement.
Œuvres mêlées de Saint Evremond, Saint-Evremond, éd. Les Grands Classiques Illustrés, ~1935?, p. 301
Un arbre de paroles
Bas-relief aztèque. L'arbre fleuri avec des oiseaux, symbole de la poésie ( exprimé en nahuatl par le binôme "in xochitl in cuicatl, " la fleur, le chant" ou "le chant fleuri") chez les Aztèques. Illustration provenant de l'ouvrage de Jacques Soustelle: "Album de la vie quotidienne des Aztèques" (Hachette, 1959). http://pocombelles.over-blog.com/2016/08/pour-un-tout-petit-temps-seulement-nous-sommes-pretes-l-un-a-l-autre.html
Quelques maximes de La Rochefoucauld
Les vieillards aiment à donner de bons préceptes, pour se consoler de n’être plus en état de donner de mauvais exemples.
Les faux honnêtes gens sont ceux qui déguisent leurs défauts aux autres et à eux-mêmes ; les vrais honnêtes gens sont ceux qui les connaissent parfaitement, et les confessent.
La grâce de la nouveauté est à l’amour ce que la fleur est sur les fruits : elle y donne un lustre qui s’efface aisément, et qui ne revient jamais.
La plus véritable marque d’être né avec de grandes qualités, c’est d’être né sans envie.
La vieillesse est un tyran qui défend, sur peine de la vie, tous les plaisirs de la jeunesse.
La raillerie est une gaieté agréable de l’esprit, qui enjoue la conversation, et qui lie la société, si elle est obligeante, ou qui la trouble, si elle ne l’est pas.
Il y a deux sortes d’inconstances : l’une qui vient de la légèreté de l’esprit, qui, à tout moment, change l’opinion, ou plutôt de la pauvreté de l’esprit, qui reçoit toutes les opinions des autres ; l’autre, qui est plus excusable, vient de la fin des choses que l’on aimait.
Le mal que nous faisons aux autres ne nous attire point tant la persécution et leur haine que les bonnes qualités que nous avons.
La félicité est dans le goût, et non pas dans les choses et c’est pour avoir ce qu’on aime qu’on est heureux, et non pas pour avoir ce que les autres trouvent aimable.
Il est malaisé de définir l’amour, et tout ce qu’on peut dire, c’est que, dans l’âme, c’est une passion de régner ; dans les esprits, c’est une sympathie ; et dans les corps, ce n’est qu’une envie cachée de posséder ce que l’on aime avec beaucoup de mystères.
François, duc de La Rochefoucauld
L'Amazonie péruvienne contaminée par le mercure des mines d'or (David Hill/Andes to Amazon/The Guardian)
Ask about the fish in restaurants in the centre of Puerto Maldonado, the biggest town in Peru’s south-east Amazon, and you’ll hear all kinds of things. Some people will shake their heads and say there isn’t any fish on the menu “because of the contamination” or “out of protocol”. Others might say there is fish available, before sometimes hastily clarifying that it comes from farms along the Inter-Oceanica Highway running to Brazil, or from the Pacific coast, or even, according to one chef, all the way from Vietnam.
Why such problems with the fish in this part of the Amazon? Answer: alluvial gold and the mercury required to extract it. The gold-rush in the 8.5m hectare Madre de Dios region began in the 1980s and, by 2012, miners had destroyed more than 50,000 hectares of forest, effectively dumping 100s of tons of mercury into the rivers while doing so. In May this year Peru’s outgoing government announced a pathetic 60-day “declaration of emergency”.
(...)
Peru is one of the world’s biggest gold producers, with the main importers being Canada, India, Switzerland, the UK and the US. A report published in April by the Global Initiative Against Transnational Organized Crime argued that 28% of all gold in Peru is illegal, with illegal gold-mining across Latin America increasingly controlled by drugs traffickers and “organized crime” groups.
In January Peru ratified the Minamata Convention on Mercury, a legally-binding global treaty which commits parties to regulate artisanal and small-scale mining, among other things, and states that “parties may cooperate with each other” to stop altogether the use of mercury or mercury compounds in such mining. Switzerland and the US have ratified the Convention too, but Canada, India and the UK haven’t.
Peru’s Health Ministry did not respond to questions.
David Hill
Lisez ici l'article complet de David Hill, le jeune, brillant et courageux correspondant du Guardian, auteur de la chronique "Andes to Amazon": https://www.theguardian.com/environment/andes-to-the-amazon/2016/nov/19/leaked-map-reveals-chronic-mercury-epidemic-in-perus-amazon
"Tuer le poulet pour effrayer le singe": la répression en Chine aujourd'hui
(...) "Le régime reste légitime aux yeux de nombreux Chinois tant qu’ils leur assurent le vivre et le couvert, et quand bien même il empiète sur une partie de leurs libertés. Cependant, on ne peut nier un début de perte de légitimité. Il y a Hong Kong, où le pouvoir de Pékin n’a toujours pas marqué de son empreinte cet appendice. Il a aussi la fracture sociale profonde au sein du pays, avec des révoltes de paysans que la Chine ne connaissait pas il y a vingt ans. Et que le pouvoir ne résout pas. Il y a enfin les pollutions intenses que les villes subissent. Elles sont mortelles, et les Chinois ont vu que le pouvoir ne réussit pas à agir. Le pouvoir est fort, mais aussi fragile sur plusieurs points. " (...)
Lisez l'article complet ici: http://www.20minutes.fr/monde/1770735-20160121-vague-repression-chine-pouvoir-chinois-prend-beaucoup-risques
Vies des Hommes illustres: Roger Heim, par Jean Dorst
"On arrête les “gangsters”, on tire sur les auteurs des “hold-up”, on guillotine les assassins, on fusille les despotes - ou prétendus tels - mais qui mettra en prison les empoisonneurs publics instillant chaque jour les produits que la chimie de synthèse livre à leurs profits et à leurs imprudences ? »
« Car le procès est dorénavant ouvert, sans risque cette fois d'étouffement. Et c'est aux victimes de se porter partie civile, et aux empoisonneurs de payer à leur tour. Nos avocats seront ceux qui défendent l'Humain, mais aussi la Vie, toute la Vie. C'est à dire notre berceau, puis notre lit de repos, l'air et l'eau, le sol où dorment les semences, la forêt où chante la faune et l'avenir où luit le soleil. En d'autres termes, la Nature. Celle d'où nous venons; celle où nous allons souvent; celle où nous irons à tout jamais.»
Roger Heim. Hommage à Rachel Carson. 1963/1964. Dans “L'Angoisse de l'an 2000”. Page 261. 1973.
http://liberterre.fr/entheogenes/psychonautes/heimroger/hommage-heim1.html
Source et texte complet en PDF:
http://www.academie-sciences.fr/pdf/eloges/heim_cr1980.pdf
“Pero el Hombre ha adquirido también el hábito de destruir a los demás. Si mata frecuentemente a sus semejantes por rapiña, robo, crimen o guerra, caza también sin necesidad; ha masacrado una gran parte de la fauna terrestre y acuática, talado los bosques, primero por necesidad, luego para enriquecerse, quemado la vegetación por pereza o por sadismo”. Roger Heim, Destruction et Protection de la Nature (Armand Colin, 1952)
Roger Heim, un precursor olvidado
Une remarquable recension, enthousiaste, très illustrée et documentée de cet ouvrage de Roger Heim:
https://elblogdefarina.blogspot.fr/2008/10/roger-heim-un-precursor-olvidado.html
Hommage à Roger Heim
L'écologiste, le mycologue, le psychonaute
par Dominique Guillet
http://liberterre.fr/entheogenes/psychonautes/heimroger/hommage-heim1.html
Sur Roger Heim et sur le même blog:
http://pocombelles.over-blog.com/2014/07/roger-heim-un-naturaliste-autour-du-monde.html
La lumière intérieure (Simone Weil)
Souvenir du printemps dernier
Platanthera chlorantha (Orchidaceae), entre St Benoît et la D 906. Photo: Pierre-Olivier Combelles, mai 2016.
Comme Linné l'avait compris et démontré*, la botanique est une science amoureuse. A un certain degré, elle devient poésie.
Pierre-Olivier Combelles
* Carl von Linné: Voyage en Laponie https://www.ladifference.fr/media/feuilleteuse/extrait-978-2-7291-1412-1.pdf
Cet article est une republication. Source: http://pocombelles.over-blog.com/2016/06/les-belles-de-mai-la-platanthere-platanthera-chlorantha-orchidaceae.html
Le projet transhumaniste anti-humaniste (TomJo)
TomJo
Écologisme et transhumanisme
Des connexions contre nature
(Article paru à l’origine sur le site Hors-sol Herbes folles)
Écologistes, véganes et sympathisants de gauche prolifèrent au sein du mouvement transhumaniste. Après Le Monde, Le Nouvel Obs et Politis, Primevère, le plus grand salon écologiste français, invitait en 2016 un de ses représentants à s’exprimer. Didier Cœurnelle, vice-président de l’Association française transhumaniste, est élu Verts en Belgique. Il aurait eu les mots pour séduire les visiteurs de Primevère, avec une « vie en bonne santé beaucoup plus longue, solidaire, pacifique, heureuse et respectueuse de l’environnement, non pas malgré, mais grâce aux applications de la science (1). » II aura fallu les protestations d’opposants aux nécrotechnologies pour que le salon annule son invitation (2). Les transhumanistes ne luttent pas contre les nuisances. Technophiles et « résilients », ils comptent sur l’ingénierie génétique, la chimie et les nanotechnologies pour adapter la nature humaine et animale à un milieu saccagé.
(...)
Le projet transhumaniste est l’aboutissement de notre soumission à l’expertise technicienne. C’est un projet anti-humaniste, quoi qu’en dise Luc Ferry dans La Révolution transhumaniste (22). Quand l’essayiste nous assure que le transhumanisme est un « hyperhumanisme », il ment. Quand il affirme qu’il ne s’agit plus « de subir l’évolution naturelle, mais de la maîtriser et de la conduire par nous-mêmes », il évite de définir ce « nous-mêmes ». S’agit-il du peuple ? Ou des technocrates dirigeants, de sa propre caste d’ingénieurs des âmes et des corps ? Mais qu’attendre de l’auteur du Nouvel Ordre écologique (1992), qui assimilait l’écologie au nazisme et à l’anti-humanisme ?
Dans la fable transhumaniste, l’humanité est composée non pas d’animaux politiques, mais d’animaux-machines. Cette fable réduit l’histoire au seul progrès technologique.
Écologistes, si vous voulez supprimer les nuisances et non vous y adapter, vous devez rétablir l’histoire. Ne pas confondre progrès technologique et progrès social et humain. Il faut choisir, rester des humains d’origine animale ou devenir des inhumains d’avenir machinal.
Source et article complet: https://lesamisdebartleby.wordpress.com/2016/11/08/tomjo-ecologisme-et-transhumanisme/#more-1070