Qu'est-ce qu'être cultivé ? (Hannah Arendt)
(Est cultivé) "quelqu'un qui sait choisir ses compagnons parmi les hommes, les choses, les pensées, dans le présent comme dans le passé."
Hannah Arendt, La Crise de la culture.
Être cultivé, c'est aussi respecter autrui, et toutes les créatures et les Éléments, comme faisait Hannah Arendt.
Parcourir l'Amérique du sud à pied comme Ivan Illich ou le Sahara comme Théodore Monod, voyager en bus comme Lee Hoinacki, en traîneau à chiens comme Knud Rasmussen et comme Jean Malaurie, parcourir les océans à la voile comme Eric de Bisschop sont des bons moyens de les rencontrer et de les connaître:
"When I’m in America I don’t go by airplane, I only travel by bus. There are various reasons for that. I meet people I would never ordinarily meet. I would never see these people on this earth if I were not on a bus—so-called poor people, people at the bottom. Some of them are not very pleasant. The poor are not always pleasant people, and I will find myself faced with the question, how can I respect this person? There I find Simone Weil ultimately practical. If I can not see that inclination in that person for good, I can never come to respect that person. If I can’t see that, then I’m lost."
Lee Hoinacki, interview (2000): http://backpalm.blogspot.fr/2014/02/lee-hoinacki-rip.html
Simone Weil
Ivan Illich (1926-2002): un penseur pour notre temps
Passé un certain seuil, l’outil, de serviteur, devient despote. Passé un certain seuil, la société devient une école, un hôpital, une prison. Alors commence le grand enfermement. Il importe de repérer précisément où se trouve, pour chaque composante de l’équilibre global, ce seuil critique. Alors il sera possible d’articuler de façon nouvelle la triade millénaire de l’homme, de l’outil et de la société. J’appelle société conviviale une société où l’outil moderne est au service de la personne intégrée à la collectivité, et non au service d’un corps de spécialistes.
Ivan Illich, La convivialité, Points Seuil, Paris, 1980.
"A une lettre près, on pourrait croire au titre du célèbre roman de Tolstoï, La mort d’Ivan Illitch. Mais l’Ivan Illich qui vient de nous quitter n’était pas un héros de roman : seulement l’un des penseurs les plus originaux du XXe siecle dans le domaine des sciences sociales. Figure symbolique de la critique de la société industrielle, sa notoriété fut très grande dans les années 70-80. Elle avait ensuite beaucoup décliné, en même temps que s’atténuait cette critique, occultée par la crise de l’emploi, les défis de la mondialisation et l’émergence des technologies de l’information. Pourtant, à les scruter de près, la pertinence de ses analyses demeure entière. Mais, un peu comme le soleil, il semble dangereux de les regarder en face, tant leurs conséquences pourraient être corrosives, si elles devaient être prises au sérieux.
Car les critiques formulées par Ivan Illich sont corrosives. Qu’on en juge : la médecine rend malade plus qu’elle ne guérit, l’automobile fait perdre plus de temps qu’elle n’en fait gagner, l’école déforme plus qu’elle n’éduque. Sans doute, Illich a-t-il parfois cédé à un certain goût de la provocation en utilisant ces raccourcis : sa mise en cause de l’école, par exemple, porte moins sur l’éducation que sur la forme institutionnelle que cette éducation revêt chez nous ; elle annonce plutôt les expériences d’échanges de savoir ou s’inspire des pédagogies actives à la Freinet.
Au-delà de cet aspect volontiers provocateur, Ivan Illich s’est attaché à développer une critique radicale de ce qu’il appelle le « mode de production industriel ». De quoi s’agit-il ? Pour lui, les hommes ont deux façons de produire ce qu’ils estiment nécessaire ou important de produire. Ou bien ils s’y attellent eux-mêmes, en produisant directement les valeurs d’usage qu’ils souhaitent, à la façon du jardinier amateur ou du bricoleur artisan. Ou bien ils ont recours à des marchandises produites par d’autres. L’humanité a très longtemps utilisé essentiellement la première voie, celle qu’Illich appelle le « mode de production autonome ». Mais, pour des raisons d’efficacité, la seconde voie – le « mode de production hétéronome » – est devenue prépondérante depuis quelques siecles, et omniprésente depuis quelques décennies. En apparence au moins, la division du travail permet en effet de produire davantage, elle facilite la mise au point de technologies performantes et la création d’objets innovants. Or, cette voie est une impasse (1), parce qu’elle prive l’homme de sa capacité à être autonome, de « la capacité personnelle de l’individu d’agir et de fabriquer, qui résulte de l’escalade, constamment renouvelée, dans l’abondance des produits » (Le chômage créateur)." (...)
Extrait de l'article de Denis Clerc: Ivan Illich et la critique radicale de la société industrielle: http://1libertaire.free.fr/IvanIllich22.html
"Né en septembre 1926 et disparu le 2 décembre 2002, Ivan Illich est considéré comme l’un des penseurs les plus importants et les plus clairvoyants de la seconde moitié du XXe siècle. Lorsque la guerre éclate, il doit émigrer en Italie, où il participe activement à la résistance italienne. Il poursuit son éducation à Florence et étudie la théologie et la philosophie à l'Université grégorienne de Rome. Le Vatican le destine à la diplomatie, mais il choisit de se tourner vers la prêtrise. Ordonné prêtre en 1951, il part aux États-Unis et travaille comme assistant auprès du pasteur d'une paroisse portoricaine de New York. Entre 1956 et 1960, il est vice-recteur de l'Université catholique de Porto Rico, où il met sur pied un centre de formation pour les prêtres américains qui doivent se familiariser avec la culture latino-américaine.
Illich fut co-fondateur, avec Valentine Borremans, du Centro Intercultural de Documentación (CIDOC) à Cuernavaca, Mexico. Consacré à l’étude des langues et de la culture latino-américaine, celui-ci est vite devenu un endroit de rencontres où se croisent des intellectuels du monde entier.
Les éditions Fayard ont publié Œuvres complètes, tome I (Libérer l'avenir - Une société sans école - La Convivialité - Némésis médicale - Énergie et équité) (2004), Œuvres complètes, tome II (Le Chômage créateur - Le Travail fantôme - Le Genre vernaculaire - H2O, les eaux de l'oubli - Du lisible au visible - Dans le miroir du passé) (2005) et La Perte des sens (2004)."
Source: http://www.fayard.fr/ivan-illich
Oeuvres complètes d'Ivan Illich chez Fayard:
« Ivan Illich a été à l’origine de débats célèbres dont le thème était la contre-productivité des institutions modernes : au-delà de certains seuils, les institutions productrices de services, comme les écoles, les autoroutes et les hôpitaux, éloignent leurs clients des fins pour lesquelles elles ont été conçues.
Ivan Illich fut le plus lucide des critiques de la société industrielle. Il voulut en écrire l’épilogue et il le fit. Jadis fameuses en France, les «thèses d’Illich» ont peut-être été oubliées, mais jamais elles n’ont été infirmées. Après elles, la société industrielle a perdu toute justification théorique. Elle ne tient debout que grâce à l’hébétude de ses membres et au cynisme de ses dirigeants. Toutefois, plutôt que de débattre des thèses qui la dérangent, l’huître sociale s’en est protégée en les isolant. Il est temps d’affirmer que l’œuvre d’Illich n’est pas une perle rare mais une réflexion fondée sur un solide sens commun. Il faut briser la gangue dans laquelle elle a été enfermée afin de libérer son inquiétant contenu. Alors que tous les bien-pensants croyaient encore aux promesses du développement, Illich montra que cette brillante médaille avait un revers sinistre : le passage de la pauvreté à la misère, c’est-à-dire la difficulté croissante, pour les pauvres, de subsister en dehors de la sphère du marché. Ses livres vinrent secouer la soumission de chacun au dogme de la rareté, fondement de l’économie moderne. »
Valentine BORREMANS et Jean ROBERT
Source: Editions Fayard: http://www.fayard.fr/oeuvres-completes-tome-1-9782213616292
Un article (mou et assez ambigu, quoique documenté) d'ECOREV, la revue critique d'écologie politique: Ivan Illich: une critique écologique des institutions: http://ecorev.org/spip.php?article457
Visionnez surtout, pendant qu'il est encore sur internet, cet extraordinaire entretien d'Ivan Illich avec Jean-Marie Domenach (1972), sans doute le plus important et le plus attachant qu'il soit donné d'écouter à notre époque:
(Archives INA: http://www.ina.fr/video/CPF86658011 )
Version complète, audio original en francais, sur YOUTUBE: https://www.youtube.com/watch?v=K-eauppsNf0, sur VIMEO: https://vimeo.com/58170701, sous-titrée en anglais: http://vimeo.com/66948476
Introduction:
"Curieux du monde, inquiet du monde, amoureux des hommes et des dieux, Ivan Illich naît à Vienne en 1926 sur la terre d'Europe, fragile et instable. Il lui faut être un peu partout, là où le permet son origine juive. Il apprend huit langues, s'adresse aussi à Dieu et devient prêtre, évêque, puis renonce à la hiérarchie pour être toujours le voyageur en quête de justice et de vie. Comme les cristaux qu'il a aussi étudiés, sa parole est faite de paillettes anguleuses, géométriques où l'histoire, la philosophie et la science éclosent en un apparent désordre avant de prendre forme : des étoiles de pensées.On peut certes croire à d'autres soleils ou révérer des astres morts et les lumières d'Illich peuvent ne paraître que de lointaines nébuleuses. Un certain regard est, ce soir, celui d'un astronome de l'humain."
L'entretien s'achève par ce poème néolithique aztèque transcrit par un espagnol en nahuatl et qu'Ivan Illich récite de mémoire:
Pour un tout petit temps seulement, nous sommes prêtés l'un à l'autre.
Nous vivons parce que tu nous dessines.
Nous avons de la couleur parce que tu nous peints
et nous respirons parce que tu nous chantes.
Mais seulement pour un tout petit temps nous sommes prêtés l'un à l'autre.
Parce que nous nous effaçons comme le dessin même quand il est fait sur l'obsidienne.
Nous perdons notre couleur comme même le quetzal.
et nous perdons notre son et notre respir comme même le chant de l'eau.
Pour un tout petit temps seulement nous sommes prêtés l'un à l'autre.
Quelques maximes de Chamfort
En France, on laisse en repos ceux qui mettent le feu, et on persécute ceux qui sonnent le tocsin. (Chamfort)
XI
Un homme du peuple, un mendiant, peut se laisser mépriser, sans donner l’idée d’un homme vil, si le mépris ne paraît s’adresser qu’à son extérieur. Mais ce même mendiant qui laisserait insulter sa conscience, fût-ce par le premier souverain de l’Europe, devient alors aussi vil par sa personne que par son état.
XII
Il faut convenir qu’il est impossible de vivre dans le monde, sans jouer de tems en tems la comédie. Ce qui distingue l’honnête homme du fripon, c’est de ne la jouer que dans les cas forcés, et pour échapper au péril ; au lieu que l’autre va au-devant des occasions.
XIX
J’ai vu des hommes qui n’étaient doués que d’une raison simple et droite, sans une grande étendue ni sans beaucoup d’élévation d’esprit, et cette raison simple avait suffi pour leur faire mettre à leur place les vanités et les sottises humaines, pour leur donner le sentiment de leur dignité personnelle, leur faire apprécier ce même sentiment dans autrui. J’ai vu des femmes à peu près dans le même cas, qu’un sentiment vrai, éprouvé de bonne heure, avait mises au niveau des mêmes idées. Il suit de ces deux observations que ceux qui mettent un grand prix à ces vanités, à ces sottises humaines, sont de la dernière classe de notre espèce.
XX
Celui qui ne sait point recourir à propos à la plaisanterie, et qui manque de souplesse dans l’esprit, se trouve très souvent placé entre la nécessité d’être faux ou d’être pédant : alternative fâcheuse à laquelle un honnête homme se soustrait, pour l’ordinaire, par de la grâce et de la gaîté.
XXV
Il faut qu’un honnête homme ait l’estime publique sans y avoir pensé, et, pour ainsi dire malgré lui. Celui qui l’a cherchée donne sa mesure.
XXXI
La meilleure philosophie, relativement au monde, est d’allier, à son égard, le sarcasme de la gaîté avec l’indulgence du mépris.
XLIV
La plupart des hommes qui vivent dans le monde, y vivent si étourdiment, pensent si peu, qu’ils ne connaissent pas ce monde qu’ils ont toujours sous les yeux. Ils ne le connaissent pas, disait plaisamment M. de B…, par la raison qui fait que les hannetons ne savent pas l’histoire naturelle.
XLVI
Notre raison nous rend quelquefois aussi malheureux que nos passions ; et on peut dire de l’homme, quand il est dans ce cas, que c’est un malade empoisonné par son médecin.
LII
Dans les grandes choses, les hommes se montrent comme il leur convient de se montrer ; dans les petites, ils se montrent comme ils sont.
LV
Ne tenir dans la main de personne, être l’homme de son cœur, de ses principes, de ses sentimens, c’est ce que j’ai vu de plus rare.
LX
L’importance sans mérite obtient des égards sans estime.
LXIV
Il y a des hommes qui ont le besoin de primer, de s’élever au-dessus des autres, à quelque prix que ce puisse être. Tout leur est égal, pourvu qu’ils soient en évidence sur des tréteaux de charlatan ; sur un théâtre, un trône, un échafaud, ils seront toujours bien, s’ils attirent les yeux.
LXVII
Les fléaux physiques, et les calamités de la nature humaine ont rendu la Société nécessaire. La Société a ajouté aux malheurs de la Nature. Les inconvéniens de la Société ont amené la nécessité du gouvernement, et le gouvernement ajoute aux malheurs de la Société. Voilà l’histoire de la nature humaine.
LXVIII
L’ambition prend aux petites âmes plus facilement qu’aux grandes, comme le feu prend plus aisément à la paille, aux chaumières qu’aux palais.
LXXVIII
De nos jours, ceux qui aiment la Nature sont accusés d’être romanesques.
LXXXIV
L’esprit n’est souvent au cœur que ce que la bibliothèque d’un château est à la personne du maître.
LXXXVII
En apprenant à connaître les maux de la Nature, on méprise la mort ; en apprenant à connaître ceux de la Société, on méprise la vie.
LXXXVIII
Il en est de la valeur des hommes comme de celle des diamans, qui, à une certaine mesure de grosseur, de pureté, de perfection, ont un prix fixe et marqué, mais qui, par delà cette mesure, restent sans prix, et ne trouvent point d’acheteurs.
Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort (1740-Paris, 1794).
Source: http://fr.wikisource.org/wiki/Maximes_et_Pens%C3%A9es_%28Chamfort%29/%C3%89dition_Bever/1
France: des grenades offensives contre les naturalistes
"Botaniste, il était spécialiste de la Renoncule à feuilles d’ophioglosse (Ranunculus ophioglossifolius), une plante protégée. L’image de cette fleur est le symbole porté par les participants du sit-in pacifique organisé à sa mémoire par France Nature Environnement le dimanche 2 novembre à Paris devant le Mur de la Paix". Source de l'illustration et de la légende: http://ttp://www.tela-botanica.org/actu/article6559.html
« En France, on laisse en repos ceux qui mettent le feu, et on persécute ceux qui sonnent le tocsin. » (Chamfort)
Rémi Fraisse (21 ans) venait de passer son BTS en environnement et était botaniste bénévole à Nature Midi-Pyrénées, une association affiliée à France Nature Environnement (FNE). Il est mort dans la nuit du 1er au 2 novembre 2014, tué par une grenade offensive lancée par la Gendarmerie Mobile alors qu'il manifestait pacifiquement contre le projet de barrage de Sivens(Tarn).
Sur Reporterre, ses proches témoignent des circonstances de ce qu'on peut légitimement nommer un crime, et même un crime "d'Etat": http://www.reporterre.net/spip.php?article6508
P.O.C.
"Samedi 25 octobre, des milliers d’opposants au barrage du Testet se sont réunis dans la forêt de Sivens pour manifester leur opposition à ce projet inutile et imposé.Une présence policière importante était sur place, non loin du rassemblement. On peut se poser la question de la nécessité de celle-ci. La conséquence est cruelle puisqu’elle se traduit par la mort d’un jeune homme de 21 ans. Selon les dernières informations en notre possession, il se confirmerait que la mort de Rémi Fraisse au Testet soit le fait de la Gendarmerie mobile. Plusieurs témoignages attestent de tirs tendus de grenades et de fash-ball. Sans doute l’un de ceux-ci fut-il fatal à Rémi Fraisse." (...)
Suite de l'article sur le site des Amis de la Terre: http://www.amisdelaterre.org/Qui-sont-les-casseurs-Pourquoi-et.html
Qui sont les casseurs ? la réponse, qu'on avait devinée, est sur Reporterre:
Cet homme est-il un « casseur » ? Non, c’est un policier, par Vladimir Slonska-Malvaud (Reporterre): http://www.reporterre.net/spip.php?article6522
Mathieu Rigouste : « La mort de Rémi Fraisse n’est pas une bavure, c’est un meurtre d’Etat » http://blogs.mediapart.fr/blog/paul-conge/301014/mathieu-rigouste-la-mort-de-remi-fraisse-n-est-pas-une-bavure-c-est-un-meurtre-d-etat
"Il faut replacer le meurtre de Rémi dans une histoire longue où la police apparaît très clairement pour ce qu’elle est : un appareil d’Etat chargé de maintenir l’ordre économique, politique et social (capitaliste, raciste et patriarcal) par l’usage de la violence."
"Comme tous les crimes policiers dans les quartiers, le meurtre de Rémi n’est pas une «bavure », pas un dysfonctionnement, mais bien le produit de mécaniques instituées, de formations rationnelles, de tactiques et de stratégies légitimées et justifiées du haut de l’appareil d’Etat jusque dans les gestes des exécutants policiers, c’est un meurtre d’Etat, prémédité par la mise en oeuvre des structures qui l’ont rendu possible, un assassinat."
"La contre-insurrection repose aussi sur des méthodes d’action psychologique, parmi lesquelles des protocoles visant à diviser les résistances en désignant des « ennemis intérieurs » dont il faudrait se méfier voire purger. En l’occurrence, la figure des « casseurs » et des « violents » (« le braqueur furieux » dans le cas de Timothée Lake) permet de diaboliser les actions directes non conventionnelles, de masquer la violence structurelle du pouvoir et de promouvoir face à cela des mobilisations inoffensives et facilement gérables."
"Au Testet comme dans les quartiers populaires, la police est chargée de soumettre tout ce qui résiste à l’expansion du système impérialiste. Elle doit balayer tout ce qui gène le mouvement de conquêtes ainsi que les programmes de déplacements et de dépossession des territoires et de leurs habitant.e.s, que le capitalisme met en oeuvre pour se restructurer."
(Mathieu Rigouste)
Mathieu Rigouste: "L'ennemi intérieur, de la guerre coloniale au contrôle sécuritaire" http://conflits.revues.org/3128
Lettre de Benoît Biteau, Vice-Président de la Région Poitou-Charentes, à l'irresponsable Thierry Carcenac, Président du Conseil général du Tarn, qui a osé déclarer: « Mourir pour des idées, c’est une chose, mais c’est quand même relativement stupide et bête. » àe propos du jeune Rémi Fraisse: http://www.bastamag.net/Barrage-de-Sivens-pour-que-la-mort. La lettre de Benoît Biteau est un réquisitoire contre l'agriculture industrielle et les méga-équipements.
Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du TESTET:http://www.collectif-testet.org/actualite-269-les-associations-en-deuil.html :
France Nature Environnement Midi-Pyrénées: http://www.fne-midipyrenees.fr/sivens-nature-midi-pyrenees-fne-midi-pyrenees_7-actu_243.php
“La sphère de la politique classique ne croit plus en rien, et c’est pour cela que plus personne ne croit plus en elle” (Mathieu Burnel, membre du "Groupe de Tarnac" http://www.lesinrocks.com/inrocks.tv/membre-du-comite-invisible-reagit-mort-remi-fraisse/ )
Communiqué de Me Arié Alimi, avocat de la famille de Rémi Fraisse:
(...) Ce qui a tué Rémi Fraisse, ce n’est pas seulement un gendarme jetant une grenade offensive en pleine nuit en direction de jeunes manifestants, quelle que soit la violence de ceux-ci. Ce qui a tué Rémi, c’est la violence Etatique. Un Etat gouverné par des hommes dont la boussole n’est orientée que vers la prochaine échéance électorale, des hommes motivés par leur stratégie de communication, et qui en ont oublié que l’Etat dont ils sont les représentants n’était finalement qu’une simple fiction destinée en premier lieu à protéger ceux qui avaient accepté de se soumettre à sa violence légitime. Mais lorsque la violence n’est plus légitime, lorsque l’on utilise des armes de guerre non pas contre un autre Etat belligérant, mais contre sa propre population, lorsque l’Etat tue ceux qu’il est sensé protéger, alors la question de l’Etat, de son fonctionnement, de ses intérêts et de ses représentants doit inéluctablement être posée. (...)
Source: http://blogs.mediapart.fr/blog/arie-alimi/021114/conflit-de-pouvoirs-pour-remi-fraisse
Rémi Fraisse, victime d’une guerre de civilisation, par Edgar Morin, philosophe et sociologue (Le Monde 04-11.2014) : http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/11/04/remi-fraisse-victime-d-une-guerre-de-civilisation_4517856_3232.html
Les victimes de l'extractivisme en Amérique du sud (Pérou, Equateur, Colombie, etc.): http://www.aldeah.org/fr/assassinat-de-jose-tendetza-opposant-lindustrie-miniere-grande-echelle-en-equateur
Les naturalistes français sont en deuil et pleurent la mort de Rémi Fraisse, ce jeune homme pacifique, ami de la nature et de son pays.
Pierre-Olivier Combelles (naturaliste, ancien membre du Service Etudes du Musée de la Marine et du Laboratoire d'Ethnobiologie du Muséum national d'Histoire naturelle, Président de l'Institut Andin d'Etudes Ethnobiologiques, administrateur de l'association Auffargis-Environnement)
Libérer l'espace de la publicité
La publicité est un viol permanent des yeux, des oreilles et de l'esprit. Comment les mairies, les Etats, les services publics et privés se sont arrogé le droit d'utiliser et de commercialiser l'espace public et l'espace réel et virtuel (celui de la communication, des médias), comme des supports publicitaires ? Comment depuis deux cents ans, en Europe, sommes-nous passés d'un espace sans publicité où dans les rues et sur les routes il n'y avait que la nature et les habitations humaines que les passants pouvaient contempler, l'esprit libre, à ces réclames omniprésentes qui agressent, séduisent et accaparent en permanence notre attention et notre inconscient ?
C'est ce que dénonce le blog citedelagastro-dijon.com qui incite à libérer la ville de la publicité.
Lisez l'article des Amis de la Terre à ce sujet: http://www.amisdelaterre.org/A-Dijon-la-gastronomie-s-affiche.html