christianisme
Benjamin Britten - A Hymn to the Virgin
Depuis que j'ai l'ai entendue pour la première fois, il y a maintenant une cinquantaine d'années, cette œuvre musicale, œuvre de jeunesse* et de génie de Benjamin Britten, est l'une de celles que je préfère au monde. Elle est d'une beauté, d'une fraîcheur, d'une pureté virginales comme un lis blanc et d'un parfum suave comme lui: la plus belle offrande que l'on puisse faire à la Sainte Vierge Marie, Mère de Dieu.
Pierre-Olivier Combelles
* D'après un antiphonaire du Moyen-Âge.
Habemus papam: Léon XIV
Texte intégral du premier discours du pape Léon XIV,
prononcé depuis la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre,
peu après son élection en tant que nouveau pape et chef de l'Église catholique.
« La paix soit avec vous tous ! »
« Très chers frères et soeurs, telle est la première salutation du Christ ressuscité, le bon pasteur qui a donné sa vie pour le troupeau de Dieu. Je voudrais également que cette salutation de paix pénètre votre coeur, rejoigne vos familles, tous les peuples, où qu'ils soient, toutes les nations, la terre entière. La paix soit avec vous ! »
« C'est la paix du Christ ressuscité, une paix désamorcée et désarmante, humble et persévérante. Elle vient de Dieu, Dieu qui nous aime tous sans condition. Nous avons encore dans nos oreilles cette voix faible mais toujours courageuse du pape François qui a béni Rome ! »
« Le pape qui a béni Rome a offert sa bénédiction au monde, au monde entier, ce matin de Pâques. »
« Permettez-moi de poursuivre cette même bénédiction : Dieu prend soin de nous, Dieu nous aime tous, et le mal ne prévaudra pas ! Nous sommes tous dans les mains de Dieu. Ainsi, sans crainte, unis main dans la main avec Dieu et entre nous, allons de l'avant. »
« Nous sommes des disciples du Christ. Le Christ marche devant nous. Le monde a besoin de Sa lumière. L'humanité a besoin de Lui comme passerelle pour rejoindre Dieu et Son amour. »
« Aidez-nous aussi, aidez-vous les uns les autres à construire des ponts - par le dialogue, par la rencontre, en nous unissant tous pour être un peuple toujours dans la paix. Merci, pape François ! »
« Je souhaite également remercier tous les cardinaux qui m'ont choisi pour être le Successeur de Pierre et pour marcher avec vous, en tant qu'Église unie, toujours en quête de paix, de justice - toujours désireuse d'agir en hommes et femmes fidèles à Jésus-Christ, sans crainte, pour proclamer l'Évangile, pour être missionnaires. »
« Je suis un fils de saint Augustin, un augustinien, qui disait : "Avec vous je suis chrétien, pour vous je suis évêque." En ce sens, nous pouvons tous cheminer ensemble vers cette patrie que Dieu nous a préparée. »
« À l'Église de Rome, une salutation particulière ! Nous devons chercher ensemble comment être une Église missionnaire, une Église qui construit des ponts et favorise le dialogue, toujours ouverte à accueillir, comme cette place, avec des bras ouverts - tous, tous ceux qui ont besoin de notre charité, de notre présence, de dialogue et d'amour. »
« (En espagnol) Et si vous me le permettez, un mot, une salutation à tous ceux-là, et en particulier à ma bien-aimée diocèse de Chiclayo, au Pérou, où un peuple fidèle a accompagné son évêque, a partagé sa foi, et a tant, tant donné pour continuer à être une Église fidèle à Jésus-Christ. »
« (Revenant à l'italien) À vous tous, frères et soeurs de Rome, d'Italie, du monde entier, nous voulons être une Église synodale, une Église en marche, une Église qui cherche toujours la paix, qui cherche toujours la charité, qui cherche toujours à être proche surtout de ceux qui souffrent. »
« Aujourd'hui, c'est le jour de la Supplication à Notre-Dame de Pompéi. Notre Mère Marie veut toujours marcher avec nous, rester proche, nous aider par son intercession et son amour. »
« Je voudrais donc prier avec vous. Prions ensemble pour cette nouvelle mission, pour toute l'Église, pour la paix dans le monde, et demandons cette grâce particulière à Marie, notre Mère. »
Le 3 février 2025, le cardinal Prevost réplique via le réseau social X à une déclaration récente du vice-président des États-Unis, J. D. Vance, catholique, qui prétendait s’appuyer sur un concept chrétien afin de hiérarchiser son amour, en priorisant sa famille et en plaçant le reste du monde en dernier. Dans son message, Prevost affirme ainsi : « J. D. Vance a tort : Jésus ne nous demande pas de hiérarchiser notre amour pour les autres ».
Saint Ignace de Loyola: Anima Christi
Anima Christi
Prière de saint Ignace de Loyola
Anima Christi, sanctifica me;
Corpus Christi, salva me;
Sanguis Christi, inebria me;
Aqua lateris Christi, lava me;
Passio Christi, conforta me;
O bone Iesu, exaudi me;
Intra tua vulnera absconde me;
Ne permittas me separari a te;
Ab hoste maligno defende me;
In hora mortis mea voca me;
Et iube me venire ad te;
Ut cum Santis tuis laudem te
in saeculua saeculorum.
Amen.
Âme du Christ,
sanctifie-moi.
Corps du Christ,
sauve-moi.
Sang du Christ,
enivre-moi.
Eau du côté du Christ, lave-moi.
Passion du Christ, fortifie-moi.
Ô bon Jésus, exauce-moi.
Dans tes blessures, cache-moi.
Ne permets pas que je sois séparé de toi.
De l’ennemi perfide, défends-moi.
À l’heure de ma mort, appelle-moi.
Ordonne-moi de venir à toi, pour qu’avec tes Saints je te loue, toi, dans les siècles des siècles. Amen
Le dimanche des Rameaux, Israël bombarde le seul hôpital chrétien de Gaza
Le dimanche des Rameaux, Israël bombarde le seul hôpital chrétien de Gaza
15 avril 2025
Prétendant détenir un « centre de commandement et de contrôle utilisé par le Hamas », Israël a choisi le dimanche des Rameaux pour bombarder le seul hôpital chrétien de la ville de Gaza dévastée par la guerre. Il s'agissait également du dernier hôpital en état de fonctionnement dans la ville de Gaza. Le service des urgences civiles de Gaza n'a signalé aucune victime du bombardement en tant que tel. Toutefois, un enfant qui avait été hospitalisé pour une blessure à la tête est décédé à la suite du « processus d'évacuation précipité », a déclaré le diocèse épiscopal de Jérusalem, qui gère l'hôpital arabe al Ahli. Le diocèse fait partie de l'Église anglicane.
Entretien avec Mgr Carlo Maria Viganò (16 février 2025)
La dernière chose que Bergoglio poursuit est la défense de l’intégrité de la Foi ou le salut des âmes. Il ne se soucie pas non plus vraiment des pauvres : il suffit de regarder combien de clochards campent autour du Vatican et sous la Colonnade du Bernin ; à l’époque du Covid, pour obtenir un repas, ils devaient montrer qu’ils avaient reçu le vaccin. Cet horrible bateau chargé de migrants de bronze érigé sur la place Saint-Pierre est un monument à l’hypocrisie de Bergoglio. Pour lui, les pauvres et les marginalisés ne sont qu’un instrument pour “métisser” le tissu social et ecclésial, c’est-à-dire pour le dissoudre et obtenir ainsi l’annulation définitive de ce qui reste de la Société Chrétienne après des décennies de sécularisation. Bergoglio “voit grand” : il veut créer les prémisses de la Nouvelle Religion de l’Humanité, se faisant illusion qu’il peut la présider et ainsi se tailler un rôle dans le Nouvel Ordre Mondial. En tant que prophète du mondialisme syncrétiste, vert et inclusif, Bergoglio a réussi à faire une apparition au festival de Sanremo, lançant le refrain de la chanson Imagine de John Lennon, manifeste maçonnique du Nouvel Ordre
Mgr Carlo Maria Viganò
Les catholiques américains en première ligne contre le mondialisme
28 février 2025 Rédaction Strategika Aucun commentaire catholiques, migrants, Usa, Vigano
Source : medias-presse.info – 12 février 2025 – Entretien de Fabien Laurent avec Mgr Viganò
https://www.medias-presse.info/entretien-daldo-maria-valli-de-duc-in-altum-avec-mgr-carlo-maria-vigano-archeveque/201367/
« Les Catholiques américains ont compris la supercherie ! »
Duc in Altum : Votre Excellence, la décision de l’Administration Trump de freiner les politiques migratoires de la Gauche woke faisait partie du programme électoral qui a conduit Donald Trump à la victoire. Parallèlement à la fermeture des frontières avec le Mexique, le Président a coupé les fonds que les agences gouvernementales allouaient aux individus, aux organisations et aux entités en échange de leur action en faveur du mondialisme. Aux voix de condamnation de ces décisions politiques – d’ailleurs tout à fait légitimes – s’ajoute celle de Jorge Mario Bergoglio, qui, dans sa Lettre aux Évêques des États-Unis d’Amérique, s’exprime durement sur la « déportation de masse » décidée par le gouvernement.
Carlo Maria Viganò : Comme tout ce qui sort de la bouche de Bergoglio, ses accusations contre le gouvernement Trump sont fausses et délirantes. Il n’y a pas de déportation de masse. Il s’agit plutôt d’une volonté claire de mettre fin aux flux migratoires, que les Administrations précédentes avaient planifiés, favorisés et encouragés. En réalité, la déportation s’est déroulée dans la direction opposée, sous les Administrations Clinton, Obama et Biden, excluant a priori les projets ciblés de coopération internationale pour aider les populations nécessiteuses dans leurs pays d’origine respectifs, concentrant plutôt tous les efforts – même contre la loi – en vue de la réalisation du plan de substitution ethnique. De cette migration forcée, rendue possible par la complicité des organisations internationales et par le crime organisé qui gère la traite des êtres humains, ont honteusement profité tous ceux qui aujourd’hui déchirent leurs vêtements parce que leurs affaires sont terminées.
La lettre de Bergoglio est un fouillis de mensonges et de tromperies et trahit la panique des mercenaires et la colère de leurs financiers. Bergoglio en est venu à inventer une nouvelle doctrine pour imposer comme devoir moral « l’accueil des immigrés », de la gestion duquel il obtient des milliards de financement public et à travers laquelle il s’accrédite comme le principal interlocuteur de l’élite mondialiste et l’exécuteur de l’agenda woke. Il exploite le magistère de Pie XII – en décontextualisant et en déformant ses paroles – parce qu’en citant un Pape qui n’est pas soupçonné de contamination moderniste ou conciliaire, Bergoglio espère obtenir l’écoute des fidèles qui ne l’écoutent plus.
Il est nécessaire de comprendre l’opération frauduleuse de Bergoglio : il veut porter à un autre niveau l’affrontement qui oppose l’église profonde immigrationniste et woke à l’Administration Trump, en “dogmatisant” – pour ainsi dire – l’accueil des clandestins et forçant ainsi les Catholiques américains à considérer Trump comme un ennemi de l’Église Catholique. Bref, selon le modus operandi qui le distingue, Bergoglio tente de se créer un adversaire pour priver le Président Trump du soutien de l’électorat catholique. Cette opération malhonnête sert aussi à remettre au centre du débat politique et social américain un Épiscopat largement discrédité en raison des scandales sexuels et financiers qui l’ont jusqu’à présent vu totalement inféodé à l’establishment du parti démocrate. Le véritable affrontement se situe entre le conservatisme politique – trumpien – auquel la majorité des Américains, y compris les Catholiques, s’identifient et l’ultra-progressisme de l’église profonde bergoglienne.
Les Catholiques américains, cependant, ont compris la supercherie !! Alors que Bergoglio, pour obéir à ses maîtres mondialistes, lance des anathèmes à ceux qui “construisent des murs”, le Président Trump a annoncé – entre autres mesures que nous saluons avec une profonde satisfaction – le retour des États-Unis dans la Déclaration de consensus de Genève qui défend le droit à la vie de tous, réaffirme l’importance de la famille et affirme qu’il n’y a pas de “droit” international à l’avortement.
DiA : Grâce à Trump, la crise ukrainienne est également en train d’être résolue…
CMV : Les accords de paix que le Président Trump a commencé avec le Président Poutine pour apaiser le conflit en Ukraine – qui a commencé avec le changement de régime (regime change) imposé par l’état profond anglo-américain depuis 2014 – mettront fin à un massacre qui, pour satisfaire la soif de pouvoir de l’élite mondialiste, a envoyé des milliers et des milliers d’innocents au carnage, détruit un pays entier, alimenté le marché de la prédation d’organes (comme l’ont rapporté les agences internationales) et provoqué un appauvrissement désastreux des nations européennes en raison des sanctions insensées contre la Fédération de Russie.
DiA : Sur certains sujets, Francesco Bergoglio ne semble pas aussi sensible que sur l’accueil…
CMV : Il est consternant de voir comment les appels de Bergoglio sur la « dignité infinie de tous » excluent obstinément les enfants sans défense, massacrés par l’avortement, les victimes de prédation d’organes et de mutilations pour la soi-disant transition de genre, les mères utilisées comme marchandises pour la maternité de substitution, les jeunes corrompus par les perversions woke, les masses de mineurs qui alimentent le racket de la prostitution ou finissent dans un manoir de Beverly Hills pour satisfaire les exécrables dépravations de l’élite pédophile.
DiA : Bergoglio devrait faire l’éloge des politiques sociales de Trump, au lieu de les condamner idéologiquement…
CMV : L’évêque récemment nommé à Détroit propose des sanctions canoniques – de l’interdiction de recevoir la Communion à l’excommunication – pour les gardes-frontières qui ne permettent pas aux clandestins de violer les frontières. Ce délire woke typique de l’église bergoglienne est encore plus grave face au silence des Évêques sur le scandale d’un Président comme Joe Biden, très corrompu, autoproclamé “catholique”, qui promeut l’avortement jusqu’au moment de la naissance et qui malgré cela est sacrilégement admis à la Communion.
DiA : En quoi la Constitution Apostolique de Pie XII Exsul Familia est-elle citée de manière inappropriée par Bergoglio ?
CMV : Le “magistère” de l’église bergoglienne est totalement autoréférentiel :: Bergoglio ne cite pratiquement que lui-même, et lorsqu’il cite des documents de Vatican II et des papes postconciliaires, c’est pour les surpasser. La citation de Pie XII par Bergoglio devrait donc susciter un soupçon plus que légitime, confirmé en fait également par une lecture rapide d’Exsul familia. Le zèle apostolique du Pape Pie XII – ainsi que de ses Prédécesseurs – ne se limite pas à une simple indication de la nécessité d’accueillir les flux migratoires, mais se concentre avant tout sur le soin des âmes des Catholiques contraints de migrer à cause des famines, des conflits, des persécutions religieuses. Même si les grandes migrations économiques des XIXe et XXe siècles ont été mues par les mêmes lobbies internationaux, déplaçant les populations du Sud de l’Europe vers le Nord, ou de l’Europe vers les Amériques, nous ne pouvons pas oublier que le contexte historique de l’après-guerre était très différent de celui d’aujourd’hui, tout d’abord parce que l’Église Catholique n’était pas – et n’aurait jamais pu être – alliée et complice de la Franc-Maçonnerie, mais protectrice ferme et courageuse des pauvres et des faibles ; et deuxièmement, parce qu’aujourd’hui, l’attaque contre notre civilisation est beaucoup plus violente et ouverte qu’elle ne l’était à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Pie XII écrivait :
La Sainte Mère Église, poussée par son immense amour pour les âmes et impatiente de remplir les engagements du mandat salvifique universel qui lui a été confié par le Christ, n’a pas tardé à prendre un soin spécialement spirituel des pèlerins, des étrangers, des exilés et de tous les émigrés, ne ménageant aucun effort et recourant principalement aux prêtres qui, à travers l’administration des charismes de la grâce et la prédication de la parole divine, travailleront avec toute la sollicitude à confirmer ces chrétiens dans la foi et à resserrer leurs liens de charité. (Const. Ap. Exsul Familia, 1er août 1952, n. 5).[1]
DiA : Un soin spécialement spirituel…
CMV : La dernière chose que Bergoglio poursuit est la défense de l’intégrité de la Foi ou le salut des âmes. Il ne se soucie pas non plus vraiment des pauvres : il suffit de regarder combien de clochards campent autour du Vatican et sous la Colonnade du Bernin ; à l’époque du Covid, pour obtenir un repas, ils devaient montrer qu’ils avaient reçu le vaccin. Cet horrible bateau chargé de migrants de bronze érigé sur la place Saint-Pierre est un monument à l’hypocrisie de Bergoglio. Pour lui, les pauvres et les marginalisés ne sont qu’un instrument pour “métisser” le tissu social et ecclésial, c’est-à-dire pour le dissoudre et obtenir ainsi l’annulation définitive de ce qui reste de la Société Chrétienne après des décennies de sécularisation. Bergoglio “voit grand” : il veut créer les prémisses de la Nouvelle Religion de l’Humanité, se faisant illusion qu’il peut la présider et ainsi se tailler un rôle dans le Nouvel Ordre Mondial. En tant que prophète du mondialisme syncrétiste, vert et inclusif, Bergoglio a réussi à faire une apparition au festival de Sanremo, lançant le refrain de la chanson Imagine de John Lennon, manifeste maçonnique du Nouvel Ordre*.
La Constitution Apostolique du Pape Pie XII est totalement opposée à cette vision horizontale, comme l’est l’ensemble du Magistère Catholique par rapport à la vision bergoglienne. Dans Exsul Familia, Pie XII rappelle la traite négrière des usuriers sur le sol américain (n° 11) ; il mentionne les dangers auxquels avaient été exposés les Mexicains fuyant la révolution anticléricale et maçonnique (1926-1929), devenus la proie des ennemis du Christ (ibid. 54). L’attitude de Bergoglio à l’égard des chrétiens persécutés est tout à fait différente : avec l’Accord secret conclu avec le régime communiste de Pékin, il a condamné les Catholiques chinois au massacre et il reste silencieux sur les violations des droits fondamentaux.
Dans la vision dystopique de Bergoglio – anti-humaine, anti-chrétienne et antichristique – nos nations sont des terres de conquête mahométane : c’est à cela que sert l’œcuménisme conciliaire. Pour le Coran, où résonne l’appel du muezzìn et où “le tapis de prière” est déployé, c’est territoire islamique. La connivence du clergé bergoglien, qui accueille les imams dans nos églises et leur concède les parvis de nos cathédrales pour leur prière, constitue une trahison du Christ et des fidèles. Une immigration régulée, dans laquelle s’applique une véritable intégration et dans laquelle l’Église Catholique s’engage pour la conversion à la vraie Foi des païens, est la dernière chose que Bergoglio souhaite : le but de l’invasion n’est pas d’aider les dépossédés et les pauvres, mais d’importer la pauvreté, le chaos social et la guerre civile dans nos villes. Et si le mondialisme soutient Bergoglio, c’est parce qu’il est l’un de ses émissaires, obéissant aux ordres qui lui sont donnés.
Ce à quoi nous assistons est en fait une migration forcée, qui appauvrit les États d’origine de tant d’hommes et de jeunes qui pourrait rendre leurs gouvernements fermes et faire prospérer la Nation, pour en faire des criminels, des esclaves, des victimes du trafic ignoble de pervers ou du marché de la prédation d’organes. Des centaines de milliers de mineurs disparaissent chaque année, avec la complicité de qui pervertit la charité chrétienne dans la contrefaçon coupable d’un accueil à but lucratif.
DiA : Sans parler du problème de la faible natalité dans les Pays occidentaux…
CMV : La baisse démographique, planifiée par des politiques qui découragent la natalité et pénalisent la famille naturelle, constitue le but principal de l’action de l’élite mondialiste, pour laquelle elle propose comme solution le remplacement ethnique par des masses d’étrangers. En 2015 (ici), Bergoglio a déclaré : « Il y a ceux qui croient que pour être de bons Catholiques, nous devons être comme des lapins. » Aujourd’hui (ici), il soutient que le déclin démographique des Pays occidentaux doit être combattu non pas par des politiques sages de protection de la famille naturelle et de conditions de travail dignes, mais par l’ouverture des frontières et l’institutionnalisation de ce métissage si cher à l’Archevêque émérite de Milan, le Cardinal Scola [2] et théorisé par le néo-malthusien eugéniste Franc-Maçon Kalergi depuis le milieu du siècle dernier. Non plus des enfants catholiques en terre catholique, mais des enfants métis, sans histoire, sans tradition, sans éducation ni culture, sans identité, sans patrie ni Foi, exploités pour nourrir le Moloch mondialiste et la tyrannie du Forum Économique Mondial.
La dystopie mondialiste de Bergoglio vise à l’effacement des identités nationales et ethniques, en particulier lorsqu’elles sont fondées sur la civilisation chrétienne ; et au contraire, elle promeut ce qui est lié aux croyances païennes et idolâtres. L’annulation de toutes les différences et l’homologation externe des cultures devraient être considérées par l’Église Catholique comme un désastre, tandis que l’église bergoglienne la promeut impunément.
DiA : Aujourd’hui, nous découvrons que l’ensemble du système médiatique mondial était financé par l’USAID et d’autres agences gouvernementales.
CMV : Ce qui émerge aux États-Unis après l’investiture du Président Trump n’est que la partie émergée de l’iceberg d’un vaste système subversif qui implique tous les États occidentaux. Il ne s’agit pas de cas isolés de corruption, mais d’une occupation que la Gauche mondialiste considère indispensable pour accéder au pouvoir et, une fois approprié, l’utiliser pour l’établissement d’un régime totalitaire. Et ce qui est paradoxal et en même temps inouï, c’est que l’état profond prétend même faire payer à ses victimes, à nous tous, les coûts de ce projet infernal, en utilisant l’argent des contribuables pour nous confiner, nous priver de liberté, nous exterminer avec des guerres, des famines, des pandémies et des vaccins. De la même manière, l’église profonde utilise les offrandes des fidèles pour répandre des hérésies, normaliser le vice et la perversion, islamiser les Nations chrétiennes, profaner nos églises et nos autels, persécuter les voix dissidentes par des suspensions et des excommunications.
DiA : Comment l’élite peut-elle atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés ?
CMV : À travers des situations de crise permanente qui légitiment le pouvoir de déroger aux lois de droit commun. Si l’on veut créer une urgence comme prétexte pour légitimer la cession de souveraineté aux lobbies privés, il faut que ceux qui font fonctionner la machine institutionnelle et médiatique aient un intérêt direct à promouvoir la crise, même s’ils savent parfaitement qu’il s’agit d’une fraude. Gouvernements, politiciens, journalistes, magistrats, médecins, enseignants, forces de l’ordre, acteurs et chanteurs, intellectuels et influencer, évêques, prêtres et même « le pape » : tous dépendent de la façon dont ils collaborent avec l’état profond. Ils sont payés comme mercenaires, et comme mercenaires, ils n’ont d’autre maître que l’argent, le succès, le pouvoir ; et ceux qui leur permettent d’avoir cet argent, ce pouvoir. Au sommet de la pyramide mondialiste infernale qui fait usage de ces mercenaires, on trouve le délire luciférien de ceux qui veulent faire le Mal, contre Dieu et contre l’homme, pour remplacer Dieu par Satan et l’homme par l’humanoïde androgyne.
Ce réseau mondial de corruption a servi – et sert encore en partie, en particulier en Europe – à modifier la dynamique sociale de manière criminelle et frauduleuse. Une telle ingérence indue et sans précédent ne peut pas être simplement constatée : elle doit être éradiquée et punie, car elle est à l’origine d’une crise provoquée et planifiée à laquelle il est autrement impossible d’échapper. Et quand je dis « éradiquée et punie », je me réfère principalement aux responsables, à ceux qui se sont rendus coupables d’une trahison à l’origine de la décadence morale, sociale, économique qui nous est imposée par la force. Il n’est plus possible de tolérer que Soros, Gate, Schwab, Obama, les Clinton, les Biden, Bergoglio et ses acolytes, et d’autres conspirateurs continuent de faire rage contre l’humanité entière qui ne sait pas qu’elle est l’objet d’une expérience diabolique d’ingénierie sociale visant à son extermination physique et morale. Si le Président Trump coupe la tête du Léviathan, comme il est déjà en train de faire, nous ne pourrons qu’être heureux et enfin pousser un soupir de soulagement.
DiA : Comment pensez-vous que Donald Trump peut contribuer à la démolition de l’état profond ? Pensez-vous que cela puisse réussir ?
CMV : L’Administration Trump est bien consciente de deux choses. La première : il existe un pouvoir supranational subversif qui constitue une menace concrète pour la souveraineté des Nations et pour toute l’humanité. La seconde : il y a un groupe de personnes et d’entreprises qui soutiennent ce pouvoir parce qu’il en tire un avantage en termes de pouvoir et d’argent. Couper les fonds aux complices du système criminel mondialiste et de son pouvoir profond signifie priver l’élite de l’instrument de contrôle et de propagande. Même Judas n’aurait pas trahi le Christ sans avoir reçu les trente deniers du Sanhédrin : sans le pretium sanguinis, l’incitation au crime est également perdue, et avec elle le chantage de ceux qui auraient dû le commettre. Une excellente manœuvre, donc, qui a déjà des répercussions importantes dans le monde entier, avec l’interruption du financement de l’USAID et les jérémiades grotesques de ceux qui en ont été consciencieusement privés (je pense à celles de l’activiste James Martin s.j.).
DiA : En parlant de jérémiade, les paroles de condamnation de l’Épiscopat américain ultra-progressiste et de tous ses partisans sont innombrables.
CMV : Les paroles des cardinaux et des évêques américains contre la réduction des dons aux soi-disant agences d’aide sociale de l’Église Catholique sont imprégnées d’hypocrisie et de mensonge. Ils viennent de personnages qui n’ont pas dit un mot, une syllabe contre les politiques sur l’avortement, le genre, la maternité de substitution, l’euthanasie, l’homosexualité, des Administrations précédentes entre les mains des Démocrates, alors qu’ils ne se réveillent de leur vile torpeur que lorsqu’un frein est mis à l’immigration illégale, pour laquelle l’église profonde reçoit des milliards.
DiA : Comment jugez-vous la dépendance économique des Conférences Épiscopales, des Diocèses, des Ordres religieux, des organismes ecclésiastiques et des ONG “catholiques” vis-à-vis du financement de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) ?
CMV : Bergoglio prêche en paroles une “église pauvre pour les pauvres”, sachant très bien que la liberté à laquelle l’Église Catholique a droit – et qui est à la base de la nécessité d’une indépendance, y compris financière, de ses organes – est totalement incompatible avec sa dépendance économique vis-à-vis de l’État.
Une ONG est précisément une organisation non gouvernementale : elle ne peut pas être indépendante, si elle dépend du financement que le gouvernement lui fournit. S’il est bon et opportun que l’État aide et encourage l’action sociale de l’Église Catholique, il est tout aussi vrai que lorsque les entités ecclésiastiques – centrales ou périphériques – ne sont plus soutenues par les offrandes des fidèles, mais par le parrainage d’organismes gouvernementaux et d’entités privées, l’Église est obligée de suivre les lignes dictées par ceux qui lui permettent d’exister et d’agir.
La dépendance économique de l’institution est rendue possible par la corruption et le chantage de ses dirigeants, car si l’Église Catholique était gouvernée par de bons pasteurs incorruptibles et non soumis au chantage, ils n’accepteraient jamais de l’asservir aux intérêts d’un pouvoir ouvertement hostile au Christ, ni ne se laisseraient acheter par soif d’argent ou par ambition de carrière. C’est pourquoi il est indispensable que l’institution à corrompre soit à son tour gouvernée par des gens corrompus ; et cela s’applique indifféremment aux domaines civil et ecclésial.
Pour le confirmer, il suffit de rappeler l’effet dissuasif qu’a eu la menace de révoquer un milliard de dollars de financement de l’Ukraine – rapportée par Joe Biden lui-même – pour stopper l’enquête du procureur général sur son fils Hunter.
DiA : Il s’agit d’un réseau institutionnel – manœuvré par l’état profond anglo-américain – qui, pendant des décennies, a secrètement payé des milliers et des milliers d’organisations, d’associations, de journalistes, de politiciens et d’autres personnalités publiques pour mentir sans vergogne à des milliards de personnes, créant un récit déformé afin d’inciter la population à accepter, sous la menace de catastrophes et d’urgences imminentes, ce qu’elle n’aurait jamais accepté dans des conditions normales. Vous avez parlé du lien d’intérêts et de la complicité entre l’état profond et l’église profonde depuis 2020, et aujourd’hui, les nouvelles sur l’ingérence de l’USAID et d’autres agences gouvernementales dans la politique de l’ensemble du monde occidental confirment la véracité de vos paroles. Quelles sont les implications que l’on peut tirer de tout cela ?
CMV : La première réalité indéniable, aussi terrible et choquante soit-elle, est la complicité de l’église bergoglienne avec le système criminel organisé par l’élite mondialiste : il faut noter que la trahison des dirigeants envers leurs concitoyens se reflète dans la trahison des pasteurs envers leurs ouailles. Cela place l’ensemble de la classe dirigeante asservie à l’élite dans une condition d’illégitimité – je dirais même : de haute trahison – sur laquelle justice doit être faite.
DiA : Le Service Jésuite des Réfugiés (JRS) reçoit plus de 35 millions de dollars par an de l’USAID et d’autres agences fédérales pour le seul siège américain.
CM : Si les coupes décidées par l’Administration Trump impliquent en réalité l’interruption totale de l’aide humanitaire de ces entités pseudo-caritatives, cela signifie aussi que les fidèles ne les approuvent pas ou ne les soutiennent que dans une moindre mesure. Si cela est vrai, il me semble que la ligne idéologique imposée aux citoyens par l’état profond et aux fidèles par l’église profonde a amplement démontré sa nature tyrannique.
L’actuel Président de la Conférence Épiscopale Italienne, Matteo Zuppi, comprendra vite que cette obstination des évêques à soutenir les franges extrêmes du progressisme woke – à commencer par la Communauté de Sant’Egidio – les a totalement éloignés des Catholiques normaux, suscitant en eux un dégoût compréhensible. De même que la publicité de Bergoglio à l’Angélus dominical pour le spectacle télévisé Che tempo che fa, où un Fabio Fazio à la solde des mêmes patrons célèbre le criminel Bill Gates en le présentant comme un bienfaiteur de l’humanité, délégitime encore et encore la papauté.
DiA : Il y a aussi des centaines de millions de dollars pour les « églises évangéliques », toujours avec les mêmes objectifs.
CMV : Les prélats bergogliens et les évêquesses, comme l’épiscopalienne Marian Budde de la Cathédrale Nationale de Washington, sont d’accord les uns avec les autres sur deux points : l’apostasie dans les choses de la Foi et la soif d’argent et de pouvoir. Leur œcuménisme n’est finalement motivé que par le désir de partager le butin, et face à cela, tous les dogmes de Foi peuvent être changés. Ils nous parlent de pauvreté même en chaire – élaborant en clé paupériste le Vous n’aurez rien et vous serez heureux de Klaus Schwab– et ils deviennent complices de ceux qui nous appauvrissent par des spéculations scandaleuses et des fraudes ; en attendant, ils profitent sans vergogne de la misère et des crises qu’ils provoquent. Ainsi, alors que les fidèles étaient terrifiés par la propagande psychopandémique et ne pouvaient pas aller à la Messe s’ils n’étaient pas vaccinés, le Saint-Siège a reçu de généreuses donations de BigPharma et organisé ses conférences au Vatican, et Bergoglio s’est improvisé vendeur de vaccins, nocifs et mortels, produits avec des fœtus humains avortés, avec le placet de l’ancien Saint-Office alors dirigé par le Jésuite Ladaria. Un acte d’amour, disait Bergoglio, tandis que Melinda Gates ouvrait un compte auprès de l’IOR. Entre-temps, Bergoglio parlait déjà de la “Terre Mère”– par coïncidence, la Pachamama – de “péchés contre l’environnement”, de l’urgence de passer aux énergies renouvelables.
La prostitution morale de ces personnages ne recule devant rien, s’il y a de l’argent en jeu : aux États-Unis, il y a plus de 150 cliniques “catholiques” qui pratiquent des chirurgies de transition de genre (mutilations génitales) financées par le gouvernement, et Dieu seul sait combien d’argent les hôpitaux catholiques ont pris pendant la farce psychopandémique, pour tuer des patients avec des thérapies létales, ou pour inoculer un sérum génique mortel ou gravement invalidant. En revanche, pour chaque “vaccin” administré, il y avait une prime qui encourageait et légitimait toute aberration : et c’était le cas partout, avec un seul script sous une seule direction.
DiA : Inutile de dire que ces activités n’ont rien de catholique, et que l’apostolat, la prédication, l’instruction religieuse, le soin des âmes et la célébration des Sacrements sont les moindres préoccupations de ces marchands du temple.
CMV : Les financements pour la mise en œuvre de l’Agenda 2030, pour la propagande woke ou pour le remplacement ethnique sont les nouveaux trente deniers avec lesquels le nouveau Sanhédrin mondialiste paie ces nouveaux Judas pour livrer non pas le Seigneur, mais Ses fidèles, Ses ministres, Son Corps mystique. Et comme Iscariote – que Bergoglio propose de manière significative comme modèle – ils sont aussi des apôtres, bien que renégats, mais toujours dans une “succession apostolique” idéale avec le mercator pessimus.
Un fait est cependant clair : tous les points programmatiques que les courriels du conseiller d’Hillary Clinton, John Podesta, souhaitaient comme réformes d’un “printemps de l’Église” sont servilement exécutés dans l’action de Bergoglio et de ses acolytes. J’espère vraiment que le nouveau directeur de la CIA voudra vérifier l’existence d’un plan de l’état profond pour l’élimination de Benoît XVI afin d’avoir un émissaire de l’élite de Davos sur le trône de Pierre.
DiA : Votre Excellence, comment sortir de cette impasse de corruption et de conflits d’intérêts ?
CMV : Il est difficile, humainement, de penser à une issue pacifique et surtout à court terme. Il me semble clair que la société occidentale a maintenant atteint ce niveau de décadence qui prélude généralement au déclin d’une civilisation. Cela s’est déjà produit dans le passé, par exemple avec Rome, dont l’empire s’est dissous à cause de la corruption et des vices de ses dirigeants. Il semble que le rôle de l’Occident soit épuisé, du moins de cet Occident apostat et rebelle. Mais l’Église Catholique ne suit pas la dynamique d’un règne humain et a une mission divine – et aussi une assistance divine – qui lui permet d’affronter même la passio Ecclesiæ qui a déjà commencé.
Cette prise de conscience ne doit pas nous conduire ni à considérer l’Église comme une société purement humaine, ni à attribuer à l’Église, qui est sainte, les péchés dont ses ministres indignes sont entachés. Le mal que nous voyons autour de nous doit être dénoncé et combattu, mais toujours dans la conviction que l’Épouse de l’Agneau, bien qu’humiliée, bien que défigurée par ses bourreaux, reste l’unique Arche de salut en ce monde.
16 février 2025
© Traduction de F. de Villasmundo pour MPI relue et corrigée par Mgr Viganò
[1] Traduction de La Civiltà Cattolica, 1952, vol. IV ; Constitution apostolique sur le soin spirituel des émigrés, du Conseil catholique italien pour l’émigration, Rome, 1962. Curieusement, le site web du Saint-Siège ne rapporte que le texte latin de ce document.
[2] « L’hybridation des civilisations et des cultures est un fait, un processus inéluctable et nous devons en être conscients. […] Le mélange est aujourd’hui un phénomène structurel et la migration ne peut pas être considérée comme une simple urgence », ici.
Source originale : Duc in Altum
Participation de Bergoglio au Festival de San Remo 2025
* NDLR:
https://www.jewishnews.co.uk/role-imagine-alternative-israeli-palestinian-sanremo-mira-awad-noa/
"La vaccination (contre le Covid) est un acte d'amour". Jorge Mario Bergoglio, dit "Pape François", personnalité internationale du monde du spectacle.
Laurent Guyénot: Le dieu jaloux, le peuple élu et la terre promise: on n'y croit plus, c'est terminé !
Chapelle de la Maison d'Éducation de la Légion d'Honneur à Saint Denis (ancienne abbaye royale de Saint-Denis). L'autel traditionnel (normalement orienté à l'Est, dans la direction du soleil levant) est surmonté du soleil christique rayonnant, symbole de la divinité, de la lumière, de la Vérité et de la Justice.
Car ce qui fait les philosophes, ô Cléa, ce n'est ni l'habitude d'entretenir une longue barbe, ni le manteau. Ce n'est pas non plus la robe de lin ni l'usage de se raser qui constituent les prêtres d'Isis. Le véritable Isiaque est celui qui après avoir reçu, par la voie légale de la tradition, tout ce qui s'enseigne et se pratique à l'égard de ces divinités, soumet les saintes doctrines à l'examen de sa raison et s'étudie à en approfondir la vérité.
Plutarque, Traité d'Isis et d'Osiris.
Le monde catholique souffre depuis sa naissance de schizophrénie, à un degré que n’a pas connu le monde orthodoxe : une sorte de choc des civilisations interne entre l’hellénisme et le christianisme, entre la raison gréco-romaine et la révélation judéo-chrétienne. Cela remonte à Tertullien de Carthage et ses fameuses déclarations : « Qu’y a-t-il de commun entre Athènes et Jérusalem ? » ; « Quel lien pourrait-il bien y avoir entre l’Académie [platonicienne] et l’Église ? » Ce qui signifie le rejet de l’autorité de la raison : « Je crois parce que c’est absurde ». Position absurde en elle-même, pitoyable de bêtise et d’arrogance aux yeux d’un philosophe.
Dans l’Orient chrétien, il y a eu tension mais non pas guerre entre l’hellénisme et le christianisme, parce que les Byzantins chérissaient autant Athènes que Jérusalem, et n’avaient pas renoncé à leur mission de préserver le miracle grec. La position orthodoxe s’est officialisée au IVe siècle avec le traité de Basile de Césarée, Sur la manière de tirer profit des lettres grecques.
Il y a une autre position idéologique qui, je crois, distingue l’Orient chrétien de l’Occident. On la doit à un autre Carthaginois, le grand saint Augustin, dont l’autorité dans le monde latin est aussi imposante qu’elle est insignifiante dans le monde grec. Il s’agit de la doctrine du « peuple témoin », qui fait de la préservation du peuple juif une mission de l’Église.
« Et ainsi, par leurs propres Écritures, ils nous rendent ce témoignage, que nous n’avons pas inventé les prophéties qui parlent de Jésus-Christ. [...] Ainsi, par cela même qu’ils n’ajoutent point foi à nos Écritures, les leurs s’accomplissent en eux, encore qu’ils soient assez aveugles pour ne le pas voir. [...] Nous nous contentons [de leurs Écritures] que nos ennemis nous fournissent malgré eux, et dont ils sont eux-mêmes les dépositaires ; d’autant mieux que nous y trouvons prédite cette dispersion même dont les Juifs nous fournissent le témoignage éclatant. [...] Dieu donc a fait voir sa miséricorde à l’Église dans les Juifs ses ennemis, parce que, comme dit l’Apôtre : "Leur crime est le salut des Gentils." [Romains 11,11] » (La Cité de Dieu, XVIII, 46)
Cette doctrine du peuple témoin est en soi un témoignage rendu par l’Église aux juifs, l’aveu qu’elle reconnaît leur élection divine – perdue, certes, mais néanmoins vraie, unique, miraculeuse, indispensable, etc. Soyons honnêtes : nous, le monde chrétien, n’avons pas aidé les juifs à sortir de leur délire narcissique et paranoïaque. Nous les y avons enfermés. Interdit à tout juif de renier sa judéité sans se faire chrétien, c’est-à-dire sans rester à demi-juif ! Nous leur avons dit que nous les croyions quand ils nous disaient que Dieu les avait choisis. Nous leur avons accordé une position privilégiée, en tant que seule religion non chrétienne autorisée. Jean Juster confirme dans Les Juifs dans l’Empire romain que, « parmi toutes les religions non officielles, la religion juive fut la mieux traitée et, en somme, la mieux tolérée » [1]. Nous les avons même laissés pratiquer leurs mutilations rituelles des parties génitales des nourrissons, ce que les Romains leur avait interdit sous Hadrien. Il est largement admis que c’est le christianisme qui a assuré la survie du judaïsme [2]. Sans l’antagonisme du christianisme, les juifs de la Torah se seraient fondus entièrement dans les civilisations qui les abritaient, ou bien seraient restés un peuple fossile marginal. L’islam ne serait jamais apparu.
Les anciens Égyptiens, Grecs et Romains ne prenaient pas au sérieux la prétention des juifs d’avoir été choisis par Dieu. Ils attribuaient le comportement antisocial des juifs à la méchanceté de leur dieu, et Plutarque (v. 45-125 ap. J.-C.) rapporte dans Isis et Osiris* la rumeur égyptienne selon laquelle le dieu d’Israël était Seth, le méchant dieu à tête d’âne, meurtrier d’Osiris, banni par la communauté des dieux et réfugié dans le désert de Judée.
Lorsqu’ils sont devenus chrétiens, les Romains ont reçu l’ordre de croire que les juifs avaient été les premiers à adorer le vrai Dieu. La méchanceté des juifs ne pouvait donc plus être attribuée à la méchanceté de leur dieu. Au contraire, elle était expliquée comme une conséquence du fait que les juifs s’étaient détournés du vrai Dieu. Alors que les anciens pensaient que les juifs étaient un peuple maudit parce qu’ils haïssaient tous les dieux sauf Yahvé, les chrétiens croient que les juifs étaient un peuple saint aussi longtemps qu’ils haïssaient tous les dieux sauf Yahvé. Nous avons religieusement préservé leur livre, alors que l’immense majorité des livres grecs et romains ont été perdus, et cela inclut la totalité de ceux qui critiquaient les juifs : on ne connaît Apion, Celse ou Marcion que par leurs réfutations juives ou chrétienne.
Voilà pourquoi, deux millénaires après la destruction du Temple par Titus (70 ap. J.-C.) et l’effacement des noms de Jérusalem et d’Israël par Hadrien (135 ap. J.-C.), les nations chrétiennes ont rendu la Palestine aux juifs, qui l’ont renommé Israël et prévoient maintenant de reconstruire leur Temple et de (re)créer l’empire imaginaire de Salomon, dès qu’ils auront exterminé une nouvelle fois Amalek.
Voilà à quoi a mené la doctrine du « peuple témoin », surenchère dans l’anti-marcionisme : non seulement nous préservons et révérons les livres dans lesquels les juifs ont déclaré que Dieu avait choisi les juifs, mais en plus nous préservons, dans une position humiliante, l’auteur collectif de ce livre, comme témoin de la vérité de leur livre. Verrouillage à double tour. Nous avons allumé nous-mêmes le feu pour nous cuire.
C’était il y a longtemps. L’eau de l’histoire a coulé sous les ponts. Nous vivons, à nouveau, des temps historiques. Non pas des temps eschatologiques : arrêtons avec ce concept magico-biblique ! L’histoire a un sens, Hegel n’a pas eu besoin de la Bible pour le penser. Il y a des époques charnières où se présentent l’opportunité ou la nécessité d’un saut de conscience collectif. Des rendez-vous à ne pas manquer. Je crois que nous vivons une telle époque. L’histoire nous demande de trancher une fois pour toute la racine pourrie qui nous rattache à Israël et son dieu psychopathe, et puiser de nouvelles forces dans notre racine hellénique gréco-romaine. Celle-ci est saine : aussi saine et vigoureuse que l’est la tradition confucéenne pour les Chinois.
Nous devons reconnaître la responsabilité collective de la chrétienté dans la préservation et finalement le triomphe d’un Israël plus monstrueux encore qu’il y a trois mille ans. Il n’y a plus d’excuse pour ne pas dénoncer le dieu jaloux, le peuple élu et la terre promise comme les mensonges les plus toxiques de l’histoire de l’humanité. Bas les masques, Israël ! Ton nom signifie « menteur », puisque c’est en mentant trois fois (à ton frère, à ton père et à ton oncle) que tu as pris ce nom. Ta fausse histoire sainte est un tissu d’horreurs. Ton dieu est une abomination. Arrière, Satan !
Mais – je le répéterai toujours – nous garderons le Jésus historique, figure héroïque du combat contre Israël : Jésus est le Palestinien. Et nous garderons aussi l’enfant Jésus, personnification mythique du « nouveau soleil » (noio hel), une tradition européenne qui, comme le culte de la Vierge Marie, ne doit strictement rien à l’héritage hébraïque.
Qui est Yahvé ? D’où vient-il ? Comment ce dieu jaloux, vengeur et exclusif a-t-il imprimé le destin de son peuple ? Quel est tout au long de l’histoire le fil rouge qui relie le culte de Yahvé au sionisme contemporain ?
Tout commence dans l’Ancien Testament et c’est là qu’il faut aller puiser notre compréhension de la question juive. Car l’Ancien Testament, ou plus précisément la Torah, ne fait pas que retracer l’histoire d’un peuple : elle donne aux enfants d’Israël les clefs pour accomplir ce qu’ils se sont donné comme fatum ; là est la justification et là est le chemin à suivre. C’est Jacob, fils d’Isaac, qui lors de son retour d’exil prend ce nom d’Israël, nom dont le peuple juif tout entier hérite avant de devenir celui d’un État : ainsi se trouvent mêlés sous un même vocable le patriarche, le peuple et la terre promise.
L’histoire du peuple juif traverse l’histoire de toute l’humanité. Quel rôle a-t-il joué dans la chute de Byzance ? Quelle a été son influence au sein même de l’Église chrétienne ? Quel poids a été le sien dans la terrible « guerre civile européenne » de la première partie du XXe siècle ? Nation parmi les nations, il a été traversé de vents contraires qui l’ont pourtant poussé toujours dans la même direction : entre tentatives d’assimilation et volonté de séparation, conversions sincères ou de façade, entre exclusions et infiltrations, persécutions et privilèges, le peuple de Yahvé s’est toujours vécu comme distinct du reste de l’humanité, reproduisant sans cesse un même schéma biblique : celui de la captivité à Babylone, de la fuite d’Égypte, du Livre d’Esther. Forgeant l’ossature psychologique des fils d’Abraham, il est le ciment qui les unit, seuls contre tous, de la fête de Pourim à la mémoire de la Shoah, sans que la création de l’État d’Israël y mette un terme, devenu l’un des « murs invisibles » de la « prison juive ».
C’est pourquoi ce livre est aussi un appel à nos frères juifs à se libérer de l’emprise d’une mythologie qui les enferme dans un rapport schizophrénique au monde, tour à tour peuple élu et peuple maudit, peuple messager et peuple déicide, guide de l’humanité et victime éternelle des hommes. Et une clef pour comprendre que naître juif, c’est naître avec un poids lourd de 2500 ans.
Après des études d’ingénieur (ENSTA, 1982), Laurent Guyénot s’est intéressé à l’histoire et l’anthropologie religieuses, puis a soutenu une thèse de doctorat en Études médiévales (Paris IV-Sorbonne, 2008). Ses recherches actuelles portent principalement sur la géostratégie sioniste, dans une perspective religieuse et civilisationnelle. Ses livres incluent Jésus et Jean Baptiste, Enquête historique sur une rencontre légendaire (Imago), La Mort féerique, Anthropologie du merveilleux (Gallimard), et JFK-11 Septembre. 50 ans de manipulations (Blanche/Kontre Kulture), traduit en anglais.
Source: https://kontrekulture.com/produit/du-yahvisme-au-sionisme/
La justice des abeilles
Par son miel et son dard, l’abeille est considérée comme l’emblème du Christ : d’un côté, sa douceur et sa miséricorde ; et de l’autre, l’exercice de sa justice en tant que Christ-juge.
Annwn
25 janvier 2025 à 16 h 04 min
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Mère, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font ! Sublimez les intelligences, élevez les cœurs, confondez les négateurs et les impies, haussez le niveau moral des foules jusqu’à la perception du Mystère en ouvrant leurs yeux à l’harmonie des Formes et à l’esthétique du Nombre, afin que tous puissent participer à la communion de l’infini ; purifiez surtout le monde des trivialités, des vulgarités et des laideurs qui l’envahissent de toutes parts et nous offusquent à chaque pas dans la vie, et faites que l’humanité toute entière devienne semblable aux privilégiés de Votre amour, à ceux qui, ayant vu plus loin que le formel, ont ressenti sur terre le prélude de la béatitude éternelle. Ainsi soit-il. NB : L’ensemble des traits empruntés à toutes les traditions culturelles dénote que, partout, l’abeille apparait essentiellement comme douée d’une nature ignée, c’est un être de feu. Elle représente les prêtresses du Temple, les Pythonisses, les âmes pures des initiés, l’Esprit, la Parole ; elle purifie par le feu et elle nourrit par le miel ; elle brûle par son dard et illumine par son éclat. Un texte juridique moyen-gallois dit que « la noblesse des abeilles vient du paradis et c’est à cause du péché de l’homme qu’elles vinrent de là ; Dieu répandit sa grâce sur elles et c’est à cause de cela qu’on ne peut chanter la messe sans la cire ». Le gallois « cwyraidd », de « cwyr » (cire), signifie parfait, accompli, et l’irlandais moderne « céir-bheach », littéralement « cire d’abeille », désigne aussi la perfection. Le symbolisme de l’abeille évoque donc chez les Celtes comme ailleurs les notions d’immortalité et de sagesse de l’âme. Par son miel et son dard, l’abeille est considérée comme l’emblème du Christ : d’un côté, sa douceur et sa miséricorde ; et de l’autre, l’exercice de sa justice en tant que Christ-juge.
La Justice des abeilles
Après la fécondation des reines, si le ciel reste clair et l’air chaud, si le pollen et le nectar abondent dans les fleurs, les ouvrières, par une sorte d’indulgence oublieuse, ou peut-être par une prévoyance excessive, tolèrent quelques temps encore la présence importune et ruineuse des mâles. Ceux-ci se conduisent dans la ruche comme les prétendants de Pénélope dans la maison d’Ulysse. Ils y mènent, en faisant carrousse et chère lie, une oisive existence d’amants honoraires, prodigues et indélicats : satisfaits, ventrus, encombrant les allées, obstruant les passages, embarrassant le travail, bousculant, bousculés, ahuris, importants, tout gonflés d’un mépris étourdi et sans malice, mais méprisés avec intelligence et arrière-pensée, inconscients de l’exaspération qui s’accumule et du destin qui les attend. Ils choisissent pour y sommeiller à l’aise le coin le plus tiède de la demeure, se lèvent nonchalamment pour aller humer à même les cellules ouvertes le miel le plus parfumé, et souillent de leurs excréments les rayons qu’ils fréquentent. Les patientes ouvrières regardent l’avenir et réparent les dégâts, en silence. De midi à trois heures, quand la campagne bleuie tremble de lassitude heureuse sous le regard invincible d’un soleil de juillet ou d’août, ils paraissent sur le seuil. Ils font un bruit terrible, écartent les sentinelles, renversent les ventileuses, culbutent les ouvrières qui reviennent chargées de leur humble butin. Ils ont l’allure affairée, extravagante et intolérante de dieux indispensables qui sortent en tumulte vers quelque grand dessein ignoré du vulgaire. Ils affrontent l’espace, glorieux, irrésistible, et ils vont tranquillement se poser sur les fleurs les plus voisines où ils s’endorment jusqu’à ce que la fraîcheur de l’après-midi les réveillent. Alors ils regagnent la ruche dans le même tourbillon impérieux, et, toujours débordant du même grand dessein intransigeant, ils courent aux celliers, plongent la tête jusqu’au cou dans les cuves de miel, s’enflent comme des amphores pour réparer leurs forces épuisées, et regagnent à pas alourdis le bon sommeil sans rêve et sans soucis qui les recueille jusqu’au prochain repas. Mais la patience des abeilles n’est pas égale à celle des hommes. Un matin, un mot d’ordre attendu circule par la ruche. On ne sait qui le donne ; il émane tout à coup de l’indignation froide et raisonnée des travailleuses, et selon le génie de la république unanime, aussitôt prononcé, il emplit tous les cœurs. Une partie du peuple renonce au butinage pour se consacrer aujourd’hui à l’œuvre de justice. Les gros oisifs endormis en grappes insoucieuses sur les murailles mellifères sont brusquement tirés de leur sommeil par une armée de vierges irritées. Ils se réveillent, béats et incertains, ils n’en croient par leurs yeux, et leur étonnement a peine à se faire jour à travers leur paresse comme un rayon de lune à travers l’eau d’un marécage. Ils s’imaginent qu’ils sont victimes d’une erreur, regardent autour d’eux avec stupéfaction, et, l’idée-mère de leur vie se ranimant d’abord en leurs cerveaux épais, ils font un pas vers les cuves à miel pour s’y réconforter. Mais il n’est plus, le temps du miel de mai, du vin-fleur des tilleuls, de la franche ambroisie de la sauge, du serpolet, du trèfle blanc, des marjolaines. Avant qu’il se soit rendu compte de l’effondrement inouï de tout son destin plantureux, dans le bouleversement des lois heureuses de la cité, chacun des parasites effarés est assailli par trois ou quatre justicières…
(M. Maeterlinck, La vie des abeilles, extrait)
Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/plusunenfantconnaitsamereplusillaime.html
Le dernier Noël à Gaza ? par Fedaa al-Qedra
7 janvier 2025
Alors que le génocide israélien se poursuit à Gaza, la minuscule communauté chrétienne du territoire est plus que jamais menacée.
Avant le 7 octobre, la communauté comptait quelque 1 000 personnes, principalement de confession grecque orthodoxe, qui fêtent Noël le 7 janvier.
Depuis, leur nombre a encore diminué et les membres de la communauté estiment qu'il ne reste plus que 680 chrétiens à Gaza.
Bien que peu nombreux, ils sont devenus des symboles de résilience, car la plupart d'entre eux ont choisi de rester dans leurs églises historiques - l'église grecque orthodoxe Saint Porphyre et l'église catholique latine de la Sainte Famille - dans le nord, malgré la campagne d'extermination menée par Israël dans cette région.
« Vingt-trois d'entre eux ont été tués directement dans des bombardements. Sept ont succombé à la faim, à la maladie et aux conditions insupportables », a déclaré Elias Jalda à The Electronic Intifada par téléphone.
M. Jalda, membre du Conseil de l'Église arabe orthodoxe de Gaza, avait du mal à exprimer son chagrin face à la transformation des églises historiques de Gaza en abris de fortune et à peine adéquats pour sa communauté de plus en plus réduite.
La violence génocidaire d'Israël n'a pas épargné les autres institutions chrétiennes. Des écoles, des centres culturels et des établissements de santé - dont l'hôpital orthodoxe al-Ahli, le YMCA, le centre culturel orthodoxe et l'école des sœurs du Rosaire - ont tous été réduits à l'état de ruines.
L'histoire en ligne de mire
L'église Saint Porphyrius, l'une des plus anciennes du monde, a été bombardée le 19 octobre.
Dix-huit personnes ont été tuées dans l'attaque, principalement des femmes et des enfants. Parmi les victimes se trouvait presque toute la famille de Ramez al-Souri, y compris ses trois enfants - Suhail, Majd et Juliet.
« Mes enfants étaient ma joie, ma lumière à chaque Noël », a déclaré Ramez à The Electronic Intifada, sa voix se brisant même au téléphone. « Maintenant, ils ont disparu. Une famille entière a été rayée de la carte. Quel genre de monde permet que cela se produise ? »
Comme tout le monde à Gaza, l'assaut militaire désordonné d'Israël a bouleversé des vies et des traditions. Les familles qui célébraient autrefois Noël avec la messe de minuit, des repas festifs et des réunions d'amis passent désormais leurs journées en mode survie.
Déplacées de leurs maisons, elles vivent dans des tentes exiguës ou sur le sol des églises. Les panneaux solaires fournissent juste assez d'énergie pour recharger les téléphones, tandis que les enfants jouent sans enthousiasme dans les cours, leurs rires étant remplacés par un silence sinistre.
Quelques-uns sont partis vers le sud en quête de sécurité.
Tony Asaad et sa femme, Amal al-Amouri, ont fui vers le quartier de Mawasi, à Khan Younis. Tony, 65 ans, vit maintenant sous une tente et se souvient des Noëls qu'ils passaient à Bethléem avec leurs enfants et leurs petits-enfants d'autrefois.
« Nous avions toujours des autorisations pour visiter Bethléem, pour prier et célébrer », dit-il, les mains tremblantes. « Aujourd'hui, pour la deuxième année, je suis loin de ma famille, assis dans une tente. Il n'y a pas de Noël ici, il n'y a que du vide ».
Amal, 62 ans, assise à ses côtés, acquiesce solennellement.
« Nous avions l'habitude de prier ensemble et les voisins venaient nous souhaiter bonne chance. Maintenant, il n'y a plus rien. Pas de joie, pas de paix - seulement des prières pour que ce cauchemar prenne fin », a-t-elle déclaré.
La sécurité reste insaisissable.
Le dernier Noël
D'autres personnes racontent des histoires similaires. Mona, qui a choisi d'utiliser un pseudonyme, est déplacée avec son mari et sa mère âgée. Eux aussi vivent à Khan Younis, loin de leur maison détruite.
« Comment pouvons-nous célébrer Noël alors que notre maison a disparu, que nos amis sont dispersés et que nous ne pouvons même pas rendre visite à nos proches dans le nord de la bande de Gaza ? demande Mona.
Enseignante à l'école des Sœurs du Rosaire, Mona a vu son lieu de travail bombardé, son église prise pour cible et sa maison détruite.
À Noël dernier, son chagrin s'est aggravé lorsque son ami Samar Anton a été tué. Le 16 décembre, la mère de Samar, Nahida Khalil, a été abattue par un tireur d'élite israélien alors qu'elle se promenait dans la cour de l'église de la Sainte-Famille. Samar s'est précipitée pour aider sa mère, mais elle a également été tuée par balle.
« Elles étaient innocentes et cherchaient refuge dans une église. Quelle sorte de sécurité nous reste-t-il ? », demande Mona, la voix tremblante. demande Mona, la voix tremblante de colère et de chagrin.
Le bilan psychologique est aussi dévastateur que la destruction physique. La guerre n'a pas seulement décimé les maisons et les institutions, elle a aussi rompu les liens familiaux et communautaires. Pour une petite communauté comme celle des chrétiens de Gaza, où les relations et les traditions solides sont une bouée de sauvetage, la perte est profonde.
Jalda a tenté d'expliquer l'impact de l'isolement sur leur vie.
« Nous sommes un si petit groupe, moins de 0,05 % de la population de Gaza. Nos enfants ne peuvent pas entrer en contact avec d'autres chrétiens ou trouver des conjoints au sein de notre communauté. La guerre a rendu cela encore plus difficile, en éliminant près de deux pour cent de notre population en l'espace de quelques mois.
Malgré leurs souffrances, les chrétiens de Gaza refusent de perdre espoir. Ils continuent de se réunir pour prier, d'allumer de petites bougies dans leurs abris de fortune et de s'accrocher à des fragments de leurs traditions.
Amal a raconté comment Tony et elle, tous deux catholiques, ont allumé une seule bougie la veille de Noël, en murmurant des prières pour la paix.
« C'est la saison du Prince de la paix, mais il n'y a pas de paix ici », a-t-elle déclaré. « Nous prions pour Gaza, pour ses habitants, pour que cette guerre prenne fin.
La résistance de la communauté témoigne de sa foi inébranlable. Mais Jalda craint pour leur avenir.
« Si cela continue, je ne sais pas s'il restera des chrétiens à Gaza », dit-il. « Nous sommes une petite communauté, mais nous avons des racines profondes ici. C'est notre maison et nous ne l'abandonnerons pas. Tout ce que nous voulons, c'est que la guerre prenne fin rapidement ».
Fedaa al-Qedra est journaliste à Gaza.
Traduit de l'anglais par Le Fil d'Ariane
Source: https://electronicintifada.net/content/last-christmas-gaza/50270
Sur le même sujet:
https://electronicintifada.net/content/plenty-room-inn-during-genocide/50243