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Le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

botanique

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Roger Heim (1900-1979): Naturaliste, humaniste, résistant, directeur du Muséum national d'Histoire naturelle

2 Juin 2024 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Botanique, #Forêt, #France, #Environnement, #Nature, #Roger Heim, #Muséum national d'histoire naturelle, #Jean Dorst, #Phormium tenax, #Lin de Nouvelle-Zélande, #Sciences, #Ecologisme, #Mexique, #Gordon Wasson

 

En déballant un carton de livres pour les ranger dans ma bibliothèque, j'ai retrouvé mon cher Un naturaliste autour du monde, de Roger Heim, auquel était attachée une copie de sa notice nécrologique par Jean Dorst (mon président de thèse au Muséum) avec un lien de Phormium tenax (harakeke en māori et iskhara en aymara), une plante à fibres du Pacifique que j'ai retrouvée en Bolivie.

Pierre-Olivier Combelles

Roger Heim (1900-1979): Naturaliste, humaniste, résistant, directeur du Muséum national d'Histoire naturelle
(Acédémie des Sciences)

(Acédémie des Sciences)

Roger Heim (1900-1979): Naturaliste, humaniste, résistant, directeur du Muséum national d'Histoire naturelle
Roger Heim (1900-1979): Naturaliste, humaniste, résistant, directeur du Muséum national d'Histoire naturelle
Roger Heim (1900-1979): Naturaliste, humaniste, résistant, directeur du Muséum national d'Histoire naturelle
Roger Heim (1900-1979): Naturaliste, humaniste, résistant, directeur du Muséum national d'Histoire naturelle
Roger Heim (1900-1979): Naturaliste, humaniste, résistant, directeur du Muséum national d'Histoire naturelle

Biographie de Roger Heim par la Société des Amis du Muséum:

https://amis-museum.fr/wp-content/uploads/2019/04/BIO-ROGER-HEIM.pdf

Notice nécrologique sur Roger Heim par Jean Dorst:

https://www.academie-sciences.fr/pdf/eloges/heim_cr1980.pdf

Hommage à Roger Heim par P. Martens

https://www.persee.fr/doc/barb_0001-4141_1980_num_66_1_63369

Les Champignons, un documentaire filmé avec Roger Heim, alors directeur du Muséum national d'Histoire naturelle (Archives INA)

https://www.dailymotion.com/video/x25b5ey

Entre écologie et écologisme : la protection de la nature au Muséum dans les années 1950

"Un même terme pour désigner indifféremment une science naturaliste ou un engagement social, c’est l’aboutissement d’une évolution politique et sociale à laquelle le Muséum aura largement contribué dès les années 50. C’est, en effet, au sortir de la Seconde Guerre mondiale que le mouvement s’amorce, l’imaginaire de l’exploration coloniale cédant la place à celui de protection de la nature, nouvelle « mission de l’Homme blanc ». La création au Muséum d’une chaire « d’écologie générale et de protection de la nature » témoigne de cette évolution, du souci de faire de la protection de la nature le support et le moteur d’un nouveau domaine scientifique. Généalogie d’un « écologisme » dénué « d’écologie » qui s’impose en 1970 mais dont le lignage est largement plus ancien et plus commun."
par Florian CHARVOLIN, Christophe BONNEUIL, Chargés de recherche au CNRS

https://www.annales.org/re/2007/re46/charvolin-bonneuil.pdf

"Seeking the magic mushrooms", par Gordon Wasson (LIFE MAGAZINE)

https://idoc.pub/documents/seeking-the-magic-mushroom-life-magazine-1957-dvlrg66xyj4z

Roger Heim et Gordon Wasson au Mexique. "Les archives Gordon Wasson, conservées précieusement à Harvard, répertorient, entre 1949 et 1979, 844 lettres de Roger Heim. La preuve, s’il en est, de leur longue amitié et de leur collaboration pendant trois décennies. Après le Mexique, ils voyagèrent ensemble en Nouvelle-Guinée et en Inde. En 1970, ils rédigèrent ensemble, Les Putka des Santals: champignons doués d’une âme. (Il s’agit entre autres de l’espèce Scleroderma bulla Heim)". (CF Dominique Guillet/Xochipelli)

Roger Heim et Gordon Wasson au Mexique. "Les archives Gordon Wasson, conservées précieusement à Harvard, répertorient, entre 1949 et 1979, 844 lettres de Roger Heim. La preuve, s’il en est, de leur longue amitié et de leur collaboration pendant trois décennies. Après le Mexique, ils voyagèrent ensemble en Nouvelle-Guinée et en Inde. En 1970, ils rédigèrent ensemble, Les Putka des Santals: champignons doués d’une âme. (Il s’agit entre autres de l’espèce Scleroderma bulla Heim)". (CF Dominique Guillet/Xochipelli)

Illustration de l'article de Gordon Wasson

Illustration de l'article de Gordon Wasson

Roger Heim ( † 1979)
Président de la Fondation Singer-Polignac de 1958 À 1976

"Le professeur Roger Heim nous a quittés le 17 septembre 1979. C’est avec beaucoup d’émotion que nous évoquons aujourd’hui sa haute figure de savant, d’érudit, d’administrateur. Roger Heim est né à Paris le 12 février 1900. Après des études secondaires au collège Chaptal, il se destinait à une carrière d’ingénieur. Il entra à l’École centrale des arts et manufactures en 1920, et fut reçu ingénieur en 1923. C’est à ce moment qu’une vocation irrésistible vint changer sa destinée. Il se tourna vers les sciences de la nature. Dès 1924, il était licencié ès sciences. En 1925, il devint l’assistant du professeur Louis Mangin au Muséum d’histoire naturelle où il prépara sa thèse de doctorat ès sciences, qu’il passa en 1931. Il est nommé sous-directeur du laboratoire de cryptogamie du Muséum en 1932, directeur de laboratoire à l’École des hautes études en 1940. Pendant la guerre de 1940-1945, Roger Heim s’engagea un des premiers dans la résistance active. Il fut arrêté en 1943 et déporté à Buchenwald puis à Mauthausen (Gusen) par les Allemands. Il connut pendant deux ans l’immense souffrance, la détresse insondable des déportés des camps de la mort.
Il publia des souvenirs de ce monde inhumain, insoutenable, où se commettaient quotidiennement des crimes inexpiables, perpétrés par des êtres revenus à l’état de bêtes sauvages. Dans la Sombre Route il insistait sur la responsabilité d’un peuple fanatisé ou terrorisé, qui n’eut pas un seul sursaut, un seul mouvement de pitié, d’humanité. Sans doute ces impressions d’une sensibilité à vif paraissent-elles dures aujourd’hui à l’égard d’un peuple qui a laissé commettre de telles abominations. Roger Heim ne faisait qu’exprimer la réprobation et l’horreur du monde civilisé, il mettait en garde nos contemporains, les survivants, les descendants du génocide, contre le retour de telles exactions. Roger Heim fut une victime, en même temps qu’un témoin des atrocités nazies. Il nous crie encore: « Pardonnez, si vous le pouvez, mais n’oubliez pas. »
Sauvé presque miraculeusement des camps de la mort grâce à sa résistance physique et morale, le professeur Roger Heim reprend, après la guerre, son activité scientifique. Elle sera de haute tenue ; des découvertes retentissantes ne tarderont pas à couronner son effort. Elles ont trait, pour la plupart, à la mycologie (anatomie, biologie, reproduction, classification et phylogénie des champignons, maladies des plantes). Sa connaissance approfondie de ces sujets l’oriente dans une direction qu’il n’abandonnera plus et où il ira de découverte en découverte: ce sont les champignons hallucinogènes. Il a étudié leurs caractères anatomiques, systématiques (ce sont principalement des agaricinées), leur structure chimique, leurs propriétés physiologiques. Il a étudié sur lui-même, avec la plus grande pénétration et un véritable courage, les effets psychiques et physiques de ces champignons. Il a montré ce qu’on pouvait en attendre en bien comme en mal, c’est-à-dire les effets nuisibles sur le système nerveux et le psychisme, mais aussi les effets bienfaisants (hypnotiques, antalgiques) qu’ils peuvent entraîner, s’ils sont administrés avec modération et précision.
Le professeur Heim, l’un des premiers, a donné l’alerte à la pollution, à l’épuisement du monde vivant, au massacre des animaux en voie de disparition, des animaux en général, à l’exploitation abusive des végétaux actuels ou fossiles. Il a publié sur ces sujets des livres de prémonition, qui étaient alors en avance sur leur temps, que l’actualité a largement rejoints et dépassés. La protection de la nature, l’environnement ont été son souci constant; il l’a exprimé dans de nombreux écrits, tels l’Angoisse de l’an 2000, dans de nombreux discours, rapports ou conférences et dans un film intitulé Nature morte. Ces œuvres, qui paraissaient pessimistes et quelque peu excessives au moment où elles ont paru, se sont révélées - malheureusement - l’exact reflet de la réalité actuelle. Un autre film, ayant pour sujet les champignons hallucinogènes, a été tourné par lui.
Notre président honoraire n’était pas seulement un homme de cabinet, il était l’homme des récoltes sur le terrain, et l’homme des grands voyages (Pacifique Sud, Indochine, Inde, Madagascar, Afrique noire). Il exerça de hautes fonctions et reçut de nombreux honneurs: directeur du Muséum d’histoire naturelle de 1951 à 1965, il fut membre de l’Académie des sciences depuis 1946, de l’Académie d’agriculture, de l’Académie des sciences coloniales et de l’Académie des sciences d’outre-mer; il fut président de ces Académies. Il était grand officier de la Légion d’honneur, titulaire de la croix de guerre (1939-1945), de la médaille de la Résistance, de la médaille des Déportés, et de nombreuses autres décorations et dignités françaises et étrangères.
Il défendait, en toutes circonstances, le maintien du français dans le langage scientifique; il faisait campagne pour la sauvegarde de notre langue; il prêchait l’exemple dans ses écrits et ses discours*. Ses allocutions aux soirées de la fondation Singer-Polignac étaient des modèles de style et de goût artistique. Le professeur Roger Heim a été président de notre Fondation après la mort d’Edmond Faral, de 1958 à 1976. C’est pendant cette période qu’il fit édifier et inaugura, à Tahiti, le musée Gauguin qui s’élève au milieu d’une éclatante végétation tropicale, cadre bien digne de célébrer la mémoire du grand peintre français, et qui attire chaque année des dizaines de milliers de visiteurs."


Étienne Wolff (†), de l’Académie française


*Voir à ce sujet « La langue française et la science » dans la plaquette Cinq Propos sur la langue française, consacrée à des conférences prononcées par cinq auteurs différents, sous les auspices de la fondation Singer-Polignac.

Roger Heim (1900-1979): Naturaliste, humaniste, résistant, directeur du Muséum national d'Histoire naturelle

"Le professeur Heim (1900-1979), l’un des premiers, a donné l’alerte à la pollution, à l’épuisement du monde vivant, au massacre des animaux en voie de disparition, des animaux en général, à l’exploitation abusive des végétaux actuels ou fossiles. Il a publié sur ces sujets des livres de prémonition, qui étaient alors en avance sur leur temps, que l’actualité a largement rejoints et dépassés. La protection de la nature, l’environnement ont été son souci constant; il l’a exprimé dans de nombreux écrits, tels “l’Angoisse de l’an 2000”, dans de nombreux discours, rapports ou conférences et dans un film intitulé “Nature morte”. Ces œuvres, qui paraissaient pessimistes et quelque peu excessives au moment où elles ont paru, se sont révélées – malheureusement – l’exact reflet de la réalité actuelle. Un autre film, ayant pour sujet les champignons hallucinogènes, a été tourné par lui..." (Etienne Wolff, de l’Académie française) — Entré dans la Résistance en 1942, Roger Heim (1900-1979) fut dénoncé et déporté. Ayant survécu, libéré en 1945, il fut nommé professeur, puis entra à l'académie des Sciences en 1946. Plus tard, il présida l'amicale de Mauthausen. En 1948, il est nommé président de la Société Botanique de France. Il dirige durant de nombreuses années la collection "les grands naturalistes français". Roger Heim est l'un des fondateurs, en 1948, de l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources), dont il fut le président de 1954 à 1958. Son livre de 1973, "L'angoisse de l'an 2000", témoigne de son engagement. C'est Roger Heim qui rédigea l'introduction de la traduction française du célèbre ouvrage de Rachel Carson "Silent Spring" paru en 1962, "le Printemps Silencieux" (non réédité depuis 1972)*, le premier ouvrage à dénoncer l'emprise de la mafia de la chimie agricole et des pesticides. Il y écrivit: « On arrête les “gangsters”, on tire sur les auteurs des “hold-up”, on guillotine les assassins, on fusille les despotes – ou prétendus tels – mais qui mettra en prison les empoisonneurs publics instillant chaque jour les produits que la chimie de synthèse livre à leurs profits et à leurs imprudences ? »... C'était un mycologue éminent qui publia de très nombreux ouvrages et entre autres: “Les champignons toxiques et hallucinogènes du Mexique”, “Termites et Champignons”, “Les Champignons d'Europe”, “Les champignons toxiques et hallucinogènes” et “L'Angoisse de l'an 2000”. ‎

* NDLR: https://docplayer.fr/3812937-Printemps-silencieux-rachel-carson.html

Silent Spring en anglais PDF: https://ia902801.us.archive.org/13/items/fp_Silent_Spring-Rachel_Carson-1962/Silent_Spring-Rachel_Carson-1962.pdf

Rachel Carlson a dédié son ouvrage à Albert Schweitzer: "A Albert Schweitzer qui a dit "L'homme a perdu la capacité de prévoir et de prévenir. Il finira en détruisant la terre."

Roger Heim (1900-1979): Naturaliste, humaniste, résistant, directeur du Muséum national d'Histoire naturelle

"Ce livre est un manifeste, l’un des premiers, pour défendre et protéger la nature. En 1952, Roger Heim (1900-1979), directeur du Muséum national d’Histoire naturelle, cherche à sensibiliser le public à la fragilité de la vie, à la dégradation des milieux, et au désordre des relations entre les hommes et la planète.
En dix-neuf chapitres, le naturaliste traite aussi bien de la disparition de la grue criarde, des effets des pulvérisations de DDT, que de l’action des lobbies agricoles en Camargue. Fort de ses compétences en chimie, il explique les ravages en cours, notamment sur les insectes pollinisateurs. Et dénonce une « fausse » science inféodée aux intérêts économiques.
Si l’on mesure, à sa lecture, combien des débats déjà brûlants dans la France des années 1950 restent d’actualité, cette œuvre offre surtout une formidable initiation à ce qu’est le monde vivant et à ses subtils équilibres."

https://www.cnrseditions.fr/catalogue/ecologie-environnement-sciences-de-la-terre/destruction-et-protection-de-la-nature/

Roger Heim au Mexique

Roger Heim au Mexique

Roger Heim et la forêt

(...)

«Les agents naturels de destruction ne suffisent plus à digérer les résidus de la civilisation technique. Inexorablement, les déchets distillent leurs poisons, stérilisent les terres, les airs, les mers et les fleuves. Déforestation, érosion, désertification, pollution et logiquement désertion10

«… Les Etats-Unis nous en livrent un exemple. Après les exterminations massives et en grande partie irréversibles qui ont saccagé ce pays au XIXe siècle – l’anéantissement des Indiens et de leurs civilisations, celui de nombreuses espèces animales, des bisons entre autres, la ruine des terres – après et avant le chancre de l’érosion et la pollution grandissante….»29

« Vous avez été saisi par la mystique de la forêt comme d’autres le sont de l’océan ou de la montagne ou même du désert. Chaque homme découvre le biotope de ses préférences, son asile en quelque sorte. Et la forêt, c’est l’arbre. Pour les Arabes, il est l’ennemi;31 et pour le Nordique, le décor… Ces forêts anciennes, notamment Africaines, vous aurez été en effet l’un des derniers sans doute à les avoir connues dans le détail. Nous savons qu’un jour viendra, peut-être peu éloigné, où il ne restera rien de tout cela. J’entends que dans peu, très peu de décennies, il n’y aura plus de grandes forêts en Afrique. Les Noirs et les puissantes compagnies européennes et américaines s’affairent actuellement à dévaster selon des coupes à blanc ce qu’il en reste. L’Afrique est mal partie, et vous le savez bien, pour cette raison avant toute autre. Ce qui demeure aussi inquiétant à nos yeux, ici même, c’est que le devenir des sciences de la Nature va de pair avec l’avenir de la Nature elle-même. Les pouvoirs publics en porteront la responsabilité essentielle; ils suivent le flot au lieu de le remonter. Une bonne partie des hommes s’habitue aux déserts et s’entend d’ailleurs fort bien pour les édifier.»30

Roger Heim annonce ainsi la disparition totale des grandes forêts et leur évocation future par des maquettes en plastique!

«En ce temps qui viendra, où tout sera calculé selon les normes des ordinateurs, ces rescapés de votre domaine et de vos enseignements écrits sauront donner aux archivistes de l’ère martienne les indications qui permettront de refaire aussi exactement que possible, selon des procédés rapides et à échelle réduite, les forêts de l’antique Amazone, de l’ancien Oubangui, du lointain Cambodge telles que André Aubreville les avait parcourues et décrites. Mais, cette fois, ce sera en matière plastique, bien entendu.»30

(...)

Roger Heim: L'angoisse de l'an 2000 (1973)

https://xochipelli.fr/2015/11/hommage-a-roger-heim-lecologiste-le-mycologue-le-psychonaute/

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Pierre-Olivier Combelles: Travaux sur le Québec-Labrador (1988-2024)

7 Avril 2024 , Rédigé par Rouge et Blanc Publié dans #Labrador, #John James Audubon, #Canada, #Québec, #Pierre-Olivier Combelles, #Ornithologie, #Histoire, #Mer, #Marine, #Sciences, #Nature, #Henry Wolsey Bayfield, #Botanique, #France, #Forêt

Pierre-Olivier Combelles: Travaux sur le Québec-Labrador (1988-2024)

PIERRE-OLIVIER COMBELLES

TRAVAUX SUR LE QUÉBEC-LABRADOR

(1988-2024)

 

Audubon, J.-J., 1988. La baie de Fundy. Traduit de l’américain par P.O. Combelles. In : Cols Bleus, revue de la Marine Nationale, Nº1978 du 27 février : 11-15. [Extrait du Journal du Labrador de J.-J. Audubon]

Audubon, J.-J., 1989. Le petit pingouin, Alca torda. Traduit de l’américain par P.O. Combelles. In : Cols Bleus, revue de la Marine Nationale, Nº2041 du 8 juillet : 10-15. [Extrait du Journal du Labrador de J.-J. Audubon]

Grandeur Nature. Film documentaire 26’ de Pierre-Olivier Combelles, réalisé par Y. Bourgeois. Production ATOM/FR3, 1989.

https://www.youtube.com/watch?v=EGlJRnL2SoQ

Dans le sillage d’Audubon. Géo Magazine N° 131, janvier 1990: 122-137.

Dans le sillage d’Audubon, à la découverte de la Basse Côte-Nord du Québec. Exposition itinérante créée par Pierre-Olivier Combelles au Carré des Arts du Parc floral de Vincennes, 1990. Présentée ensuite à Couëron (Hôtel de Ville), Saint-Malo (1er Festival du Livre d’Aventure et de Voyage), Cambrai (Hôtel de Ville), Saint-Etienne (Hôtel de Ville, Fête du Livre), Rueil-Malmaison (Maison de la Nature), Saint-Germain en Laye (Hôtel de Ville), Ville d’Avray (Maison de la Culture), Bourges (Muséum d’Histoire naturelle).

(Radio). Gens du Saint-Laurent (entretiens avec Roiand Jomphe, etc.). L’Échappée Belle, France-Culture, janvier 1991.

Expédition Basse Côte-Nord 1990 - appuyée par l’OFQJ. Tandem, février 1991.

Audubon’s wake. Equinox, Nº59, September/October 1991 : 48-57.

Le Labrador en pneumatique: croisière en éternité. Neptune-Yachting N° 84, juillet-août 1991: 84-91.

Ouapitagone, l’île des plongeons catmarins. Îles Magazine, Nº15, avril-mai 1991 : 24-29.

Photographies de la Basse Côte-Nord du Québec., in: Dictionnaire des noms de lieux du Québec, Commission de Toponymie du Québec, 1995.

Les fruits sauvages comestibles et l’alimentation sur la Basse-Côte-Nord du Québec. Le Naturaliste canadien, volume 120, N° 2 (été 1996): 8-19.

Le voyage de John James Audubon au Labrador (1833) et sa contribution à l’Histoire naturelle de la Côte-Nord du Québec. Mémoire de Diplôme d’Études Doctorales, Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris, 1997, 225 p.

https://bibliotheques.mnhn.fr/medias/detailstatic.aspx?INSTANCE=EXPLOITATION&RSC_BASE=HORIZON&RSC_DOCID=363026

Le voyage de John James Audubon au Labrador (1833). Sa contribution à l’Histoire naturelle de la Côte-Nord du Québec. Le Naturaliste canadien, volume 123, N° 1 (Hiver 1999): 67-74.

Introduction à l’histoire naturelle de la Baie et du lac Coacoachou. Première partie. Le Naturaliste canadien, vol. 125, Nº 1 (hiver 2001) : 57-67.

Introduction à l’histoire naturelle de la Baie et du lac Coacoachou. Deuxième partie. Le Naturaliste canadien, vol. 125, Nº 2 (été 2001) : 75-83.

John James Audubon, l’amiral Henry Wolsey Bayfield et leur rencontre sur la Basse Côte-Nord du Québec durant l’été 1833. Textes de J.J. Audubon et de H.W. Bayfield traduits de l’américain par l’auteur. La Revue d’histoire de la Côte-Nord. Sept-Îles (Québec). N° 34 (juin 2002) : 16-24.

Le chemin de la forêt. Exposition créée à La Lanterne, Pôle culturel de la ville de Rambouillet (France, Yvelines), mai-juin 2019.

https://www.youtube.com/watch?v=mS_qO0HZyfg

Les plantes de la Basse Côte-Nord des planches des « Oiseaux d’Amérique » de John James Audubon. La Revue d’Histoire de la Côte Nord, N° 69-70 (mai 2020): 82-90.

Extraits du journal de bord du Lac Robertson (octobre 1992). La Revue d’Histoire de la Côte Nord, N° 71-72, juin 2021, pp. 64-72.

(Avec mise en contexte de Pierre Rouxel). Pierre-Olivier Combelles sur les traces de John James Audubon au Labrador, en Basse Côte-Nord, en 1833. Littoral N°16, Automne 2021: 6-53.

https://www.septentrion.qc.ca/catalogue/revue-littoral-no-16

Un regard depuis les Andes du Pérou sur les recherches sur la Basse Côte-Nord et au Labrador. La Revue  d’Histoire de la Côte-Nord, N° 73-74, mai 2022, pp. 67-74.

À Natashquan, pendant l’été 1833, John James Audubon peignait un fou de Bassan pour Les Oiseaux d’Amérique. La Revue d’Histoire de la Côte Nord, N° 75-76, Avril 2023, pp. 63-68.

Trois poèmes et un portrait. Littoral N°17, 2023, pp. 190-196.

https://www.septentrion.qc.ca/catalogue/revue-littoral-no-17

Le Thé du Labrador, un emblème de la péninsule. Littoral N°18, 2024, pp. 118-122.

https://www.septentrion.qc.ca/catalogue/revue-littoral-no-18

L’île de la Demoiselle au cœur d’un récit de Marguerite de Navarre (1559). La Revue d’Histoire de la Côte Nord, N°77- Avril 2024: 71-76

https://www.shcote-nord.org/wp/?page_id=435

Pierre-Olivier Combelles: Travaux sur le Québec-Labrador (1988-2024)
Pierre-Olivier Combelles: Travaux sur le Québec-Labrador (1988-2024)
Pierre-Olivier Combelles: Travaux sur le Québec-Labrador (1988-2024)
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Akira Miyawaki ("The Healing Power of Forests"): Societal Values x Competition-Oriented Values

8 Mars 2024 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Akira Miyawaki, #Forêt, #Société, #Philosophie, #Japon, #Botanique, #Écologie, #Bois sacrés, #Shintoïsme

P. 192, Epilogue.

P. 192, Epilogue.

Akira Miyawaki est un botaniste japonais spécialisé dans la reforestation à partir d'espèces indigènes. Il a fait son doctorat après la 2e guerre mondiale, en Allemagne, sur la végétation des friches, des espèces pionnières, première étape dans l'apparition ou la réapparition des forêts. De retour au Japon, il s'est consacré, avec une nombreuse équipe, à l'inventaire de la flore de son pays. Son "matériel" pour le reboisement vient principalement des bois sacrés, primitifs, qui entourent les sanctuaires shintoïstes (Chinju-no-mori) au Japon*. Son livre lumineux The Healing Power of Forests, The Philosophy behind Restoring Earth's Balance with Native Trees, co-écrit** avec Elgene O. Box, publié en 2006 à Tokyo par Kosei Publishing Co, est l'un des plus intéressants de botanique et d'écologie*** appliquées que je connaisse. D'une grande rigueur scientifique et technique, il a aussi une dimension sociale, philosophique et spirituelle remarquable, absente généralement des travaux scientifiques occidentaux. Le shintoïsme étant religion d'État au Japon, religion extrêmement ancienne, ceci explique cette dimension. Je crois avoir été le premier en France à parler de ce livre et de son auteur sur mon blog, dès 2017. J'étais alors en relation directe avec le Pr. Miyawaki pour traduire son livre en français, mais étant seul, de retour en France après de longues années à l'étranger (Labrador et Amérique du sud), le projet n'a pas abouti.

Pierre-Olivier Combelles

(Naturaliste et ethno-biologiste, ancien membre du Laboratoire d'Ethnobiologie-Biogéographie du Muséum national d'Histoire naturelle, Paris)

* Les bois sacrés (nemeton) des Gaulois et des Celtes ont été détruits par la colonisation romaine puis par le christianisme et les forêts primaires n'existent plus en Europe sauf celle de Bialowieza, en Pologne, menacée aujourd'hui par les coupes et les aménagements de l'OTAN.

** En anglais, à partir des publications en japonais du Pr Miyawaki.

*** Écologie (Eco= demeure, habitat + logos) au vrai sens du terme: science des habitats et des relations entre les espèces, pas "écologisme", qui en est la perversion politique et financière.

Akira Miyawaki ("The Healing Power of Forests"): Societal Values x Competition-Oriented Values
Akira Miyawaki ("The Healing Power of Forests"): Societal Values x Competition-Oriented Values
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Avis de recherche : le Lin de Nouvelle-Zélande ("harakeke"en māori, Phormium tenax) dans le Pacifique

26 Juillet 2018 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Botanique, #Bolivie, #Lin de Nouvelle-Zélande, #Nature, #Nouvelle-Zélande, #Pacifique, #Phormium tenax, #Pierre-Olivier Combelles

Avis de recherche : le Lin de Nouvelle-Zélande ("harakeke"en māori, Phormium tenax) dans le Pacifique
Avis de recherche : le Lin de Nouvelle-Zélande ("harakeke"en māori, Phormium tenax) dans le Pacifique
Avis de recherche : le Lin de Nouvelle-Zélande ("harakeke"en māori, Phormium tenax) dans le Pacifique
Avis de recherche : le Lin de Nouvelle-Zélande ("harakeke"en māori, Phormium tenax) dans le Pacifique
Source des illustrations en N&B ci-dessus: Eldson Best: http://nzetc.victoria.ac.nz/tm/scholarly/tei-corpus-ElsdonBest.html

Source des illustrations en N&B ci-dessus: Eldson Best: http://nzetc.victoria.ac.nz/tm/scholarly/tei-corpus-ElsdonBest.html

Voyages de Cook

Voyages de Cook

Kia ora na

Depuis un certain nombre d'années, je m'intéresse au  Lin de Nouvelle-Zélande (Phormium tenax) et à sa répartition dans le Pacifique.

Règne     Plantae
Clade     Angiospermes
Clade     Monocotylédones
Ordre     Asparagales
Famille   Xanthorrhoeaceae
Genre     Phormium

Nom binominal
Phormium tenax J.R.Forst. & G.Forst., 17761

Nommée harakeke en māori, c'est une plante cultivée, à fibres extrêmement résistantes (les fibres naturelles les plus solides après la soie et les fils d'araignée), qui pousse en touffes vigoureuses hautes de 2/3m, voire plus. Elle est originaire de l'Ile Norfolk, près de la Nouvelle-Zélande et elle jouait un rôle essentiel dans l'économie des Māoris (pagnes, nattes, filets et lignes de pêche, liens, etc.).
J'ai entamé une recherche sur elle depuis que je l'ai découverte il y a 20 ans sur le versant amazonien des Andes boliviennes, à Sorata, où j'avais un projet de jardin botanique ( http://fracademic.com/dic.nsf/frwiki/1388157)

M'intéressant à sa diffusion dans le Pacifique au cours des anciennes migrations, j'accueille toutes les informations la concernant: observations, photos, etc. dans le Pacifique, localisées (lieu, coord. geog. si possible, nom local et usages encore mieux), à l'exception de la Nouvelle-Zélande qui est son lieu d'origine et où elle est abondante, très connue et étudiée.
Cette plante économique (et sacrée, symbole de la famille) a été introduite dans de nombreux pays à une époque récente comme plante ornementale, notamment en France où on peut maintenant la voir un peu partout, par exemple sur le littoral atlantique.
Ci-dessous, quelques quelques photos que j'ai prises en Bolivie et en France (littoral atlantique, Provence)

Merci d'avance !

Pierre-Olivier Combelles
Institut Andin d'Etudes Ethnobiologiques (BOMAREA)
(Association française Loi 1901)

Courriel: iaeeasso@gmail.com ou contact sur mon portail overblog

http://bomarea.blogspot.com/

https://www.helloasso.com/associations/institut-andin-d-etudes-ethnobiologiques

http://www.mal217.org/agenda/naturalistes-dans-les-andes-1997-2017

Photos: Pierre-Olivier Combelles

Bibliographie
 
Le jardin botanique Purani Churiquimbaya, par Pierre-Olivier Combelles. Le Courrier de la nature N°188 (novembre-décembre 2000).
 
Articles connexes
 
Gilbert Mandon, un pionnier français de l'exploration botanique en Bolivie au XIXe siècle
 
Gilbert Mandon: article créé par Pierre-Olivier Combelles sur Wikipedia:
 
Phormium tenax en Bolivie, sur les hauteurs du versant amazonien, à Sorata (Prov. Larecaja, dept. La Paz), vers 2700m d'altitude. Site du projet de jardn botanique Purani Churiquimbaya (IAEE/Bomarea). Appelée Iskhara par les paysans aymara qui en cultivent quelques pieds dans leur parcelle pour avoir des liens (pita) sous la main.

Phormium tenax en Bolivie, sur les hauteurs du versant amazonien, à Sorata (Prov. Larecaja, dept. La Paz), vers 2700m d'altitude. Site du projet de jardn botanique Purani Churiquimbaya (IAEE/Bomarea). Appelée Iskhara par les paysans aymara qui en cultivent quelques pieds dans leur parcelle pour avoir des liens (pita) sous la main.

Lin de Nouvelle-Zélande dans l'île d'Oléron, ornementale.On voit la grande inflorescence.

Lin de Nouvelle-Zélande dans l'île d'Oléron, ornementale.On voit la grande inflorescence.

Les feuilles du Lin de Nouvelle-Zélande. Chez les Maaoris (qui la nomment 'harakeke"), c'est l'image de la famille et de la société. Les feuilles extérieures, pliées, usées, symbolisent les vieillards. On ne les coupe pas, comme on ménage ceux-ci. Celles du milieu, grandes, hautes, fortes, solides, sont celles qu'on coupe pour les utiliser. Ce sont les adultes. Au milieu, les jeunes feuilles et les pousses. On ne les coupe pas: ce sont les enfants. Au coeur de la plante (en Nouvelle-Zélande)  vit un oiseau au chant ravissant: le Tūī.

Les feuilles du Lin de Nouvelle-Zélande. Chez les Maaoris (qui la nomment 'harakeke"), c'est l'image de la famille et de la société. Les feuilles extérieures, pliées, usées, symbolisent les vieillards. On ne les coupe pas, comme on ménage ceux-ci. Celles du milieu, grandes, hautes, fortes, solides, sont celles qu'on coupe pour les utiliser. Ce sont les adultes. Au milieu, les jeunes feuilles et les pousses. On ne les coupe pas: ce sont les enfants. Au coeur de la plante (en Nouvelle-Zélande) vit un oiseau au chant ravissant: le Tūī.

Avis de recherche : le Lin de Nouvelle-Zélande ("harakeke"en māori, Phormium tenax) dans le Pacifique
Avis de recherche : le Lin de Nouvelle-Zélande ("harakeke"en māori, Phormium tenax) dans le Pacifique
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Les Belles de Mai: la Platanthère (Platanthera chlorantha, Orchidaceae)

1 Juin 2016 , Rédigé par POC Publié dans #Environnement, #La Voie des fleurs, #Mono no Aware, #Nature, #Photographie, #Pierre-Olivier Combelles, #Forêt, #France, #Botanique

Platanthera chlorantha, entre St Benoît et la D 906. Photo: Pierre-Olivier Combelles, mai 2016.

Platanthera chlorantha, entre St Benoît et la D 906. Photo: Pierre-Olivier Combelles, mai 2016.

Qui la connait assez, cette Belle de Mai à la peau nacrée qui attend toute nue sur les talus au bord des routes forestières, vêtue seulement de son merveilleux parfum de vanille ? Il n'y a que les naturalistes au coeur tendre et à l'oeil exercé pour le savoir et les aimer avec passion, quand chaque année l'été revient...
Quelques jours après avoir pris cette photo, tous les talus entre Auffargis, Le Perray-en-Yvelines, Vieille-Église et Saint-Benoît étaient brutalement fauchés à blanc par le tracteur.
Disparue, envolée, ma Platanthère, comme toutes les autres belles  qui se cachent ou se montrent, discrètes ou coquettes, parmi les herbes du Printemps...
Comme Linné l'avait compris et démontré*, la botanique est une science amoureuse. A un certain degré, elle devient poésie.

Pierre-Olivier Combelles

* Carl von Linné: Voyage en Laponie https://www.ladifference.fr/media/feuilleteuse/extrait-978-2-7291-1412-1.pdf

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Lettre du botaniste Stephan Beck au Président de Bolivie Evo Morales

26 Novembre 2013 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Bolivie, #Environnement, #Nature, #Stephan Beck, #Botanique, #Evo Morales

D'origine allemande, le botaniste Stephan Beck a été pendant trente ans le directeur de l'Herbier national de Bolivie, à Cotacota, près de La Paz. C'est là que nous avons fait connaissance, car j'étais arrivé en Bolivie pour étudier une racine alimentaire et thérapeutique des Hautes Andes, la maca (Lepidium meyenii Walpers) et j'y étais resté, avec mon épouse et nos deux enfants, pour réaliser notre projet de jardin botanique andin à Sorata (province de Larecaja, département de La Paz), sur les hauteurs du versant amazonien de la cordillère orientale des Andes, malheureusement avorté dans les révoltes violentes qui précédèrent le départ du Président Gonzalo Sanchez de Lozada et l'arrivée au pouvoir d'Evo Morales. Travailleur infatigable, amoureux de la flore merveilleuse de la Bolivie et ami des peuples indigènes de ce beau pays, il avait lancé le grand projet de la Flore de Bolivie, aujourd'hui très ralenti (sinon stoppé?), faute d'intérêt de la part du gouvernement bolivien. C'est pourtant avec sympathie, comme beaucoup d'autres, qu'il avait accueilli la candidature et salué l'élection d'Evo Morales, qui devait signifier un changement véritable dans la politique du pays, dans le respect de sa diversité naturelle et humaine. A la suite des projets d'aménagement en Amazonie, qui ont suscité la colère des aborigènes que le gouvernement n'a pas consultés, voici la lettre que Stephan Beck a adressée à Evo Morales, Président de Bolivie, le 19 août 2010.

Pierre-Olivier Combelles

Stephan BECK

Stephan BECK

 

19 Agosto del 2010

Carta al Señor Presidente del Estado Plurinacional de Bolivia Evo Morales Ayma

 

Construir el vivir bien como paradigma de respeto a la vida

Quien escribe es un ciudadano bolivianizado que llegó a Bolivia para estudiar la flora diversa y maravillosa que existe en el país hace más de 30 años esperando que algo de sus sueños se haga realidad: un mundo en armonía con la naturaleza.

En el país existe tanta diversidad de ecosistemas, plantas y animales, conjunto con este potencial la gran diversidad cultural de Bolivia parece ser una base ideal para construir un mundo sano, evitando los errores del continente viejo! Los viajes desde el altiplano hasta el oriente en la exploración de la flora, las plantas y la gente me enseñaron mucho. Lo que he captado, plasmando con mis conocimientos y mis sueños el respeto a la Madre Tierra , he tratado de transmitir a los alumnos de la UMSA y mis colegas en el Instituto de Ecología durante las diferentes épocas políticas.

Con la elección de Evo Morales se abrió la visión y esperanza de entrar en un camino de desarrollo en armonía con nuestro planeta. Sus múltiples mensajes sobre la Pachamama y el cambio climático, la Conferencia Mundial sobre Cambio Climático y los Derechos de la Madre Tierra y las lindas palabras del Presidente en el prefacio de dos libros rojos de la fauna de vertebrados y de los parientes silvestres, recién editados por el Ministerio de Medio Ambiente y Agua, expresan el deseo del Presidente y de la gran mayoría del pueblo: Conservar este planeta para las futuras generaciones de seres y construir alternativas reales.

Evo Morales también logró un gran éxito en las Naciones Unidas, gracias a su iniciativa se promulgó el derecho básico al Agua.

Pero lo que salió de la reunión del Gabinete al borde del lago Titicaca parece un fracaso para su política alternativa, inversiones nuevas para una marcha hacia el consumo, gasto de energía, explotación de los recursos y destrucción de la Madre Tierra parecen las metas actuales …¡Qué decepción! ¡No quiero creer que estas propuestas serían el interés del Presidente! La filosofía aspirada del crecimiento ilimitado es irreal en cualquier parte de mundo.

Los gobiernos del hemisferio norte se callan en vez de decir la verdad, Evo ya se pronunció en los foros internacionales, pero parece que a nivel nacional quiere seguir la vieja tradición de explotación de los recursos sin pensar en el futuro. ¡Desarrollar sin destruir!

La explotación de los yacimientos de hidrocarburos, la construcción de megarrepresas, la apertura de caminos de interconexión, lastiman a la Madre Tierra gravemente -son heridas de muerte Sr. Presidente.

Cualquier acción debe ser equilibrada, bien pensada y controlada, considerando las consecuencias a corto y largo plazo. Los campos de acción e inversión no se encuentran en terrenos baldíos o lugares alterados hace cientos de años: Estamos en varios de estos lugares en los Hot spots, lugares de alta biodiversidad de nuestro planeta y Bolivia, pero también con presencia de grupos indígenas excluidos que apostaron por otra forma de desarrollo, y que ahora serán invadidos en sus territorios por el “Desarrollo”, el narcotráfico o codiciosos que aplaudirán la decisión.

Por eso se han establecido Áreas Protegidas en conjunto con territorios indígenas, donde Bolivia se ha comprometido con sus habitantes originarios a resguardar su diversidad.

Lo poco que conocemos de estos espacios de conservación y territorios indígenas (TIPNIS, Pilón Lajas, Madidi, etc.) nos confirma que contienen una riqueza en especies de plantas y animales numerosos y únicos en Bolivia y nuestro planeta.

¡Pero qué sabemos nosotros y los estudiosos en el exterior de sus propiedades, su valor para combatir enfermedades en los humanos, para adaptar nuestros cultivos y animales domesticados a los desafíos futuros!

¡Ni pensar en las consecuencias desastrosas de la pérdida de la cobertura vegetal en las faldas de los Andes para las tierras en zonas bajas! Ya hay suficientes experiencias negativas en la región del Río Grande!

¿Para qué necesitamos producir más azúcar, frutas, si los mercados internacionales están saturados y los precios que reciben los productores están por debajo de la rentabilidad? ¿Para qué? ¿Hay interés en el negocio de acceder a la tecnología, probar estas tecnologías en el país?… ¿Para qué? Hay suficientes experiencias en el exterior, ¡no debemos gastar nuestros recursos en tecnología de vida corta! Miramos hasta el futuro, ¿por qué no trabajamos en tecnologías alternativas nuevas? ¿Qué tenemos? Mucho sol con calentamiento temporal, gran amplitud térmica diurna. ¿Qué nos falta? Desarrollar una cultura del cuidado del agua.

¡Los problemas actuales se enfocan en el cambio climático! ¿Para qué confiar en la seguridad de los mercados externos? Recetas que vienen desde un mundo endógeno:

Escuchar a los ancianos sabios de los pueblos en las diferentes regiones del país que han sobrevivido extremas situaciones, como sequías, inundaciones, heladas perpetuas, con la consecuencia de falta de alimento para ellos y su ganado. Preguntarse: ¿Qué es la felicidad? Producir, trabajar, realizar algo constructivo. ¡VIVIR BIEN!

Mantener la diversidad de la madre naturaleza, el agua, el suelo, las plantitas y los animales con sus recursos genéticos, de la cultura, que garantizan la sobrevivencia -en vez de las cuentas en el banco o fábricas de producción cuestionable.

Motivar a cada ciudadano de este nuevo Estado Plurinacional refundado a que viva en armonía con la naturaleza y el cosmos, pues la Tierra es nuestra madre y un organismo vivo, ¿no es así Presidente?

Reflexiones finales para el Presidente:

Piense en el nuevo Estado que está construyendo…. ¡Pare unos minutos de decisiones equívocas que nos hacen ir por el derrotero del desarrollo que vienen exactamente desde el mundo occidental capitalista que usted está queriendo cambiar! Piense en los que aún creyeron en su palabra de cambio, en su origen indígena que recogió el poder de los ciudadanos más pobres y excluidos-los indígenas- ¡escúchelos!

No perdemos la esperanza de creer que fue algo especial y diferente en la historia de Bolivia, ocurrido con su llegada a dirigir el Estado Plurinacional incorporando a las naciones originarias y ¡sólo la historia juzgará si estos actos fueron sólo un engaño más para este país biocultural!

Señor Presidente, por favor, no se olvide de sus raíces indígenas, no se olvide mirar a las estrellas en el altiplano y su mensaje al mundo: La Tierra no nos pertenece, nosotros pertenecemos a la Tierra.

STEPHAN BECK

 

Fuente: Agencia Intercultural de Noticias Indígenas de Bolivia: http://www.aininoticias.org/2010/08/iirsa-stephen-beck-ecologo-aleman-pide-a-evo-no-destruir-el-parque-isiboro-secure/

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