Révolution pédagogique en Suisse (Horizons & Débats)
Le système traditionnel suisse de l'école obligatoire visant à former des citoyens cultivés, responsables et soucieux de la défense des intérêts de leur patrie et de la démocratie directe est menacé par des innovations venues de l'extérieur.
La revue suisse Horizons et Débats (link) consacre à ce sujet un long article dans le numéro 1 du 10 janvier 2011, dans lequel on trouve la charte éducative du canton de St-Gall, modèle de l'école traditionnelle suisse:
"L'école obligatoire soutient les parents dans l'éducation de l'enfant vers une personnalité optimiste, courageuse et capable de vivre en communauté. Elle est conduite sur la base de principes chrétiens.
Elle favorise les différents et multiples talents et les forces morales des élèves. Elle transmet les connaissances et les aptitudes fondamentales, ouvre l'accès aux différents domaines de la culture et initie à la réflexion et à l'acte indépendant.
Elle éduque les élèves selon les principes de la démocratie, de la liberté et de la justice sociale dans le cadre de l'Etat de droit afin qu'ils deviennent des individus et citoyens conscients de leur responsabilité."
(Volksschulgesetz Kanton St. Gallen (13. Januar 1983) Erziehungs und Bildungsauftrag, art. 3.
i viking
Les Vikings découvrent l'Amérique
"Pendant cette période qui va de la fin du VIIIe siècle au milieu du XIe, tous les Normands qui quittèrent leur pays pour faire voile vers l'inconnu n'étaient pas des Vikings. Le véritable Viking, pour son propre peuple, était un aventurier des mers qui partait i viking. Le terme venait probablement du scandinave vik qui signifie "baie " ou "crique" et s'appliquait peut-être à l'origine aux pirates qui se dissimulaient dans les anfractuosités de la côte en attendant de foncer sur leur victime."
Frank R. Donovan. Les Vikings. Editions RST, Paris, 1964.
Guerriers, marins, constructeurs de merveilleux navires (les drakkars), aventuriers, explorateurs, colonisateurs, les hardis Vikings ont tout pour mériter notre admiration.
Le peuple norrois, qui a su conserver ses rois jusqu'à nos jours, avait réussi la transition entre paganisme et christianisme (sous le règne de Olaf II Haraldsson le Saint, 995-1030, qui unifia aussi la Norvège), comme on le découvre à la lecture de la Saga des Ynglingar*, qui raconte les origines mythiques des Rois de Norvège:
"Nul doute, Odin et saint Olaf sont les héros de l'histoire scandinave! Plus encore, ce sont des héros de même envergure accomplissant des exploits similaires. En effet, le roi Odin joue dans l'histoire politique et religieuse du Nord le même rôle positif que saint Olaf, puisque tous deux sont de grands chefs de guerre, des législateurs et des unificateurs. Selon la perspective historique de Snorri, christianisme et paganisme ne s'opposent pas: ce sont deux alternatives du même phénomène religieux. Le paganisme reçoit sa justification légitime du fait qu'il ne cesse de conduire au christianisme. Saint Olaf et Odin sont le héros des deux religions; Odin est en quelque sorte le pendant "négatif" d'Olaf Haraldsson. Dans l'idée de Snorri toutefois, négatif n'égale pas mauvais, condamnable, mais veut dire l'autre face, celle qu'on voit à contre-jour, lorsqu'on est aveuglé par la lumière."
* Snorri Sturluson. La Saga des Ynglingar. Traduit de l'islandais par Ingeborg Cavalié. Editions du Porte-Glaive, 1990. Diffusion: AKRIBEIA.
Béthune de Pitunilla
Le gouvernement mondial (Mgr Lefebvre)
Mgr Lefebvre évoquait au Bourget, pour ses 60 ans de Sacerdoce, la venue prochaine du gouvernement mondial :
« Autre chose surprenante, ce sont ces mouvements que, il faut bien le dire, nous ne comprenons pas toujours parfaitement. Ce sont ces choses extraordinaires qui se passent derrière et maintenant à travers le rideau de fer. Nous ne devons pas oublier, à l’occasion de tous ces événements, les prévisions qu’ont faites les sectes maçonniques et qui ont été publiées par le pape Pie IX, Elles ont fait allusion à un gouvernement mondial et à la sujétion de Rome aux idéaux maçonniques, il y a de cela plus d’un siècle. Elles ont été rendues publiques par Pie IX, par l’intermédiaire de Jacques Crétineau-Joly.
« Nous ne devons pas oublier non plus les prophéties de la Très Sainte Vierge. Elle nous a avertis. S’il n’y a pas de conversion de la Russie, si le monde ne se convertit pas, ne prie pas et ne fait pas pénitence, le communisme envahira le monde. Qu’est-ce que cela veut dire ? Nous savons très bien que le but des sectes secrètes, c’est un gouvernement mondial avec des idéaux maçonniques, c’est-à-dire les droits de l’homme, l’égalité, la fraternité et la liberté, comprises dans un sens anti-chrétien, contre Notre Seigneur. Ces idéaux seraient défendus par un gouvernement mondial qui établirait une espèce de socialisme à l’usage de tous les pays et ensuite un congrès des religions, comprenant toutes les religions, y compris la religion catholique, qui serait au service du gouvernement mondial comme les orthodoxes russes sont au service du gouvernement des Soviets. Il y aurait deux congrès : le congrès politique universel qui dirigerait le monde et le congrès des religions qui viendrait au secours de ce gouvernement mondial, et qui serait évidemment à la solde de ce gouvernement.
« Nous risquons de voir arriver ces choses-là. II faut toujours nous y préparer. Alors, devant cela, que devons-nous faire ?"
Depuis la chute du communisme, la conversion de la Russie n'a plus lieu d'être, contrairement à ce qu'affirment les dirigeants de la FSSPX derrière le Vatican. Le communisme a été d'ailleurs remplacé par le capitalisme totalitaire, ou ploutocratie mondiale.
Capitalisme et propriété (Edouard Drumont)
"Gardons-nous de tomber dans le piège de Marx et de confondre le capitalisme et la propriété. L'un n'est que la caricature de l'autre.
"Le Capitalisme, disait Edouard Drumont, ressemble à la Propriété comme l'oeuvre d'un faussaire habile ressemble à un epièce authentique. L'un des parchemins est la vérité, l'autre est le mensonge; ils sont non seulement différents, mais fondamentalement opposés; ils sont le contraire et la négation l'un de l'autre.
le Capitalisme ressemble à la propriété comme le sophisme ressemble au raisonnement, comme Caïn peut-être ressemblait à Abel.
La Propriété est le droit à la possession d'une chose. La Possession séparée de ce droit a un air de famille avec la Propriété. Parfois, on serait tenté de les confondre; mais la première n'est en réalité qu'un fait matériel qui ne nous oblige aucunement au respect.
Tout le monde conviendra que je suis propriétaire de ce que mon travail a produit, ou de ce qui m'a été donné en échange et comme équivalent de mon travail, que ce soit une maison, des meubles, de l'argent.
Mais qu'un vol, une fraude, un dol, ait fait parvenir à mon détriment cette même chose en d'autres mains, cette possession constitue-t-elle pour le ravisseur un droit quelconque, sinon le droit d'être puni ? Peut-il arguer de la possession qui est son crime pour établir à son profit la propriété qui est un droit ?"
Edouard Drumont: La France juive dans l'opinion. In: Henry Coston: Les financiers qui mènent le monde. Publications H.C., 1996, p.12.
Hommage au sultan Saladin
Statue de Saladin, devant la citadelle ou Tour de David, à Jérusalem
"Son chevaleresque adversaire [de Richard Coeur de Lion], le sultan Saladin, qui unissait, lui aussi, à, la gloire des armes le mérite d'avoir (et depuis longtemps) favorisé cette détente, avait dû se contenter également d'un demi-succès. Sans doute jouissait-il dans tout le monde islamique du prestige incomparable que lui avait valu la reconquête de Jérusalem, mais après avoir, dans la journée du Hattîn, touché de si près à la victoire totale, il avait connu les jours sombres d'Acre et de Jaffa et, tout en conservant à l'Islam la mosquée d'Omar, dû rétrocéder aux chrétiens la côte palestinienne. Il est vrai aussi que sa générosité, son humanité profonde, sa pitié musulmane sans fanatisme, cette fleur de libéralisme et de courtoisie qui ont émerveillé nos vieux chroniqueurs, ne lui valent pas dans la Syrie franque une moindre popularité qu'en terre d'Islam. En le fréquentant dans les circonstances les plus tragiques où l'homme se montre tout entier, les Francs avaient appris que la civilisation musulmane peut, elle aussi, produire des types d'humanité vraiment supérieurs, de même que les musulmans, un peu plus tard, devaient avoir une révélation analogue de la civilisation chrétienne en fréquentant saint Louis.
Mais tant de travaux et d'angoisse avaient épuisé le grand sultan. Il avait rêvé de profiter de la paix pour aller visiter sa belle terre d'Egypte qu'il n'avait pas revue depuis bien des années, surtout pour aller remercier Dieu au pélerinage de la Mecque. Il n'en eut pas le temps. Dans la nuit du 3 au 4 mars 1193 il mourut dans cette ville de Damas qu'il avait tant aimée et où se dresse aujourd'hui encore, grandiose et simple comme la foi musulmane elle-même, son tombeau."
"Si grande était l'admiration des Musulmans pour l'extraordinaire bravoure du grand Plantagenêt qu'en pleine bataille Mélik el-Adil, le voyant combattre sur un médiocre cheval déjà fourbu, lui avait envoyé un nouveau coursier. Fendant la foule des combattants, on avait vu arriver au galop et s'arrêter devant Richard un mamelouk conduisant deux magnifiques chevaux arabes, "car il n'était pas convenable au roi de combattre à pied". Quelques jours après la bataille, le roi étant tombé malade à Jaffa, Saladin lui envoya une fois encore des pêches et des sorbets à la neige de l'Hermon."
" Il y avait à Jérusalem deux vieillards francs, deux centenaires, qui avaient vu Godefroi de Bouillon. Saladin, ému de pitié, ordonna qu'on leur laissât finir leurs jours en paix et pourvut à leur entretien. Nous avons vu qu'il fit reconduire par une escorte d'honneur jusqu'à la côte les princesses Sybille de Jérusalem, Marie Comnène et Etiennette d'Outre-Jourdain. Envers les simples dames nobles il ne montra pas moins de courtoisie. une délégation de celles qui avaient perdu les leurs à la guerre était venue le trouver. "Quand il les vit, ils demanda qui elles étaient, et on lui dit que c'étaient les femmes et les filles des chevaliers qui avaient été tués ou pris en la bataille; et il demanda ce qu'elles voulaient; elles lui dirent que, pour Dieu, il eût pitié d'elles qui avaient perdu leurs barons morts ou en prison et leurs terres perdues, et qu'il leur donnât aide et conseil. Quand Saladin les vit pleurer, il en eut grand-pitié et leur dit de s'enquérir pour savoir si leurs seigneurs étaient vivants, et qu'autant qu'il en aurait en prison, il les ferait délivrer, et furent en effet délivrés ceux que l'on trouva. Après, il commanda que l'on donnât largement du sien aux dames et aux demoiselles qui étaient devenues veuves ou orphelines. On leur en donna tant qu'elles se louèrent à Dieu et au monde du bien que Saladin leur avait fait."
René Grousset, de l'Académie française: "L'épopée des croisades". Librairie Académique Perrin, Paris, 1939/1968
Ce n'est pas une surprise si le vice-président de Réseau Voltaire est un descendant de Saladin, l'émir Issa el-Ayoubi: link . Longue vie à lui.
Histoire de la bourgeoisie en France (Régine Pernoud)
Tome I. Des origines aux Temps modernes
" C'est dans une charte de I007 qu'apparaît pour la première fois le mot bourgeois promis à une si étonnante fortune. " Fortune, en effet, et au sens propre du mot. Né du bourg et du commerce, le bourgeois entreprend au XIe siècle une irrésistible ascension qui le conduira du colportage à la grande banque.
Dans ce premier tome, Régine Pernoud retrace avec érudition mais vivacité les premières étapes de cette histoire de la bourgeoisie qui commence comme une grande aventure avec la prodigieuse émergence des villes, la conquête des routes lointaines, l'assaut donné au pouvoir politique, les défis lancés à l'Église.
Tome 2. Les Temps modernes
Après la grande aventure de ses débuts, la bougeoisie consolide son pouvoir. Elle connait son apogée au XVIIe siècle. Son influence s'étend désormais aussi bien au domaine intellectuel et culturel que commercial et financier. Une véritable classe sociale se constitue, qui impose sa prépondérance entre 1789 et 1830. Forte, mais pusillanime: la bourgeoisie fait chèrement payer les peurs qu'on lui inspire et verrouille jalousement ses richesses. Seuls l'organisation de la classe ouvrière et l'impôt sur le revenu l'atteindront dans ce qu'elle a de plus cher, la sécurité et le profit, cet idéal bourgeois qui balaya irrémédiablement la devise chevaleresque «Vaillance et largesse». Commencée en 1007, cette grande fresque entreprise par Régine Pernoud s'achève avec ce deuxième tome, sur la Belle Époque. Près de 900 ans d'une histoire foisonnante de détails. La seule synthèse réalisée à ce jour sur le sujet
SEUIL. Collection Points/Histoire
Autres articles de ce blog sur la bourgeoisie:
Définition polémique et politique du bourgeois (Hegel/Carl Schmitt) : link
Les journalistes et la bourgeoisie française (Charles de Gaulle): link