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Le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

Vivre sous la tente

10 Juin 2018 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

Aux femmes qui comprennent l'amour des Amérindiens et des naturalistes de terrain pour la vie dans la nature sauvage, en relation avec le Cosmos.

Vivre sous la tente, dans la nature, c'est être en contact avec tous les éléments, par tous les sens, car la tente n'est pas un espace étanche, totalement séparé de l'extérieur comme une maison, mais poreux. Poreux à la température, à la lumière, aux sons, aux odeurs, aux sensations. On entend la pluie qui tombe, le chant des oiseaux, les appels du huard sur le lac, le mugissement de la mer, les hurlements des loups très loin, on sent le vent qui caresse ou qui frappe la tente, qui entre par les ouvertures, on aperçoit des étoiles par les trous d'étincelles de la toile, la lumière du matin qui dessine les ombres chinoises des arbres. On couche sur la terre qui est vivante, qui sait, qui comprend et qui guérit. Reposant sur la terre et respirant l'air pur du dehors, écoutant et sentant le monde extérieur pendant que nous dormons, nous rêvons, plusieurs rêves d'affilée, des rêves merveilleux et colorés que nous rappellerons, éblouis, au réveil.

Pierre-Olivier Combelles

Note: J'ai 63 ans et j'ai passé environ 4 années de ma vie sous la tente, au total (France, Québec-Labrador, Pérou et Bolivie). Ce qui est beaucoup trop peu pour moi. J'aurais voulu que ce fût ma vie entière.

Crow winter camp. Photographie: Edward S. Curtis

Crow winter camp. Photographie: Edward S. Curtis

"Pieds nus sur la terre sacrée". Textes rassemblés par T.C. McLuhan. Photos de Edward S. Curtis. Traduit de l'américain par Michel Barthélémy. Denoël, 1974.

"Pieds nus sur la terre sacrée". Textes rassemblés par T.C. McLuhan. Photos de Edward S. Curtis. Traduit de l'américain par Michel Barthélémy. Denoël, 1974.

Photographie: Edward S. Curtis

Photographie: Edward S. Curtis

Famille naskapie du Labrador en 1881. La hutte est recouverte d'écorces de bouleau, le fameux et indispensable  Bouleau à papier canadien (Betula papyrifera). Archives du Musée de la Neufve France.

Famille naskapie du Labrador en 1881. La hutte est recouverte d'écorces de bouleau, le fameux et indispensable Bouleau à papier canadien (Betula papyrifera). Archives du Musée de la Neufve France.

Vestiges d'un camp esquimau que j'ai découvert sur un ilôt de la Basse Côte-Nord du Québec.Les pierres servaient à maintenir le bas de la tente, généralement en peaux de morse. J'ai retrouvé dans les parages une lampe à huile en pierre, brisée. In: COMBELLES, P.O., 2001.  Introduction à l’Histoire naturelle de la baie et des lacs Coacoachou (Basse Côte-Nord du Québec) – Deuxième partie. In : Le Naturaliste Canadien, Vol.125 , Nº 2 (Eté 2001) : 75-83.  http://www.provancher.org/Naturaliste_Canadien_125-2_ETE_2001.pdf

Vestiges d'un camp esquimau que j'ai découvert sur un ilôt de la Basse Côte-Nord du Québec.Les pierres servaient à maintenir le bas de la tente, généralement en peaux de morse. J'ai retrouvé dans les parages une lampe à huile en pierre, brisée. In: COMBELLES, P.O., 2001. Introduction à l’Histoire naturelle de la baie et des lacs Coacoachou (Basse Côte-Nord du Québec) – Deuxième partie. In : Le Naturaliste Canadien, Vol.125 , Nº 2 (Eté 2001) : 75-83. http://www.provancher.org/Naturaliste_Canadien_125-2_ETE_2001.pdf

Mon camp au Havre du Petit-Mécatina sur l'île du Pertit-Mécatina. Expédition en zodiac le long de la Basse Côte-Nord du Québec depuis Havre St-Pierre jusqu'à Blanc-Sablon, pendant 3 mois (1990). Photo: Pierre-Olivier Combelles

Mon camp au Havre du Petit-Mécatina sur l'île du Pertit-Mécatina. Expédition en zodiac le long de la Basse Côte-Nord du Québec depuis Havre St-Pierre jusqu'à Blanc-Sablon, pendant 3 mois (1990). Photo: Pierre-Olivier Combelles

Campant au bord de la rivière St-Augustin, en août 1990, sur la Basse Côte-Nord du Québec. Une longue navigation de 3 mois en campant partout le long de la Basse Côte-Nord du Québec. En face, de l'autre côté de la rivière, le village indien de Pakuashipu. Photo

Campant au bord de la rivière St-Augustin, en août 1990, sur la Basse Côte-Nord du Québec. Une longue navigation de 3 mois en campant partout le long de la Basse Côte-Nord du Québec. En face, de l'autre côté de la rivière, le village indien de Pakuashipu. Photo

Camp de pêche dans la baie Washicoutai avec une famille innue de Uneman-Shipu. Eté 1993. Photo: Pierre-Olivier Combelles

Camp de pêche dans la baie Washicoutai avec une famille innue de Uneman-Shipu. Eté 1993. Photo: Pierre-Olivier Combelles

Camp avec la famille Mark de Unamen Shipu au bord du lac Monger en octobre-novembre1992. La tente en toile blanche est du modèle "tente de prospecteur" en usage depuis le XXe siècle. Elle a remplacé les huttes coniques recouvertes d'écorces de bouleau ou de peaux de caribou (ou de morse chez les Inuit). Elle est  carrée alors que la hutte immémoriale était ronde. Le feu central a été rempalce par le poêle de tôle. Photo: Pierre-Olivier Combelles

Camp avec la famille Mark de Unamen Shipu au bord du lac Monger en octobre-novembre1992. La tente en toile blanche est du modèle "tente de prospecteur" en usage depuis le XXe siècle. Elle a remplacé les huttes coniques recouvertes d'écorces de bouleau ou de peaux de caribou (ou de morse chez les Inuit). Elle est carrée alors que la hutte immémoriale était ronde. Le feu central a été rempalce par le poêle de tôle. Photo: Pierre-Olivier Combelles

Tente en construction. Lac Monger, nov. 1992, lors du rassemblement des Innus de la Côte Nord du Québec contre le harnachement du lac robertson par Hydro Québec. Photo: Pierre-Olivier Combelles

Tente en construction. Lac Monger, nov. 1992, lors du rassemblement des Innus de la Côte Nord du Québec contre le harnachement du lac robertson par Hydro Québec. Photo: Pierre-Olivier Combelles

Le tapis de sapinages, frais et aromatiques (rameaux du sapin baumier, Abies balsamea) qui couvre le sol. Ici, c'est mon compagnon de voyage Alexandre Bellefleur, innu de Unamen Shipu, qui les installe, dans les années 90, lors d'un grand voyage en canot le long de la chaîne des lacs Kukutshu, sur la Basse Côte-Nord du Québec. photo: Pierre-Olivier Combelles

Le tapis de sapinages, frais et aromatiques (rameaux du sapin baumier, Abies balsamea) qui couvre le sol. Ici, c'est mon compagnon de voyage Alexandre Bellefleur, innu de Unamen Shipu, qui les installe, dans les années 90, lors d'un grand voyage en canot le long de la chaîne des lacs Kukutshu, sur la Basse Côte-Nord du Québec. photo: Pierre-Olivier Combelles

Les tentes au bord du lac Monger, lors du grand rassemblement des Innus de la Côte-Nord du Québec contre le harnachement du lac Robertson par Hydro-Québec. Photo: Pierre-Olivier Combelles. Photo: Pierre-Olivier Combelles

Les tentes au bord du lac Monger, lors du grand rassemblement des Innus de la Côte-Nord du Québec contre le harnachement du lac Robertson par Hydro-Québec. Photo: Pierre-Olivier Combelles. Photo: Pierre-Olivier Combelles

Camp de chasse avec des amis innus de Unamen Shipu derrière lîle de Wapitakuan, pendant l'été 1993. Photo: Pierre-Olivier Combelles.

Camp de chasse avec des amis innus de Unamen Shipu derrière lîle de Wapitakuan, pendant l'été 1993. Photo: Pierre-Olivier Combelles.

Dans la tente. Dessin de Pierre-Olivier Combelles. Voyage en canot sur la chaîne des lacs Kukutshu avec Mathieu Mark et Alexandre Bellefleur. Couchée près du poêle, Tounette, la chienne d'Alexandre Bellefleur, fameuse pour la chasse à la perdix.

Dans la tente. Dessin de Pierre-Olivier Combelles. Voyage en canot sur la chaîne des lacs Kukutshu avec Mathieu Mark et Alexandre Bellefleur. Couchée près du poêle, Tounette, la chienne d'Alexandre Bellefleur, fameuse pour la chasse à la perdix.

Le soir tombe sur notre camp au bord d'un lac sur la chaîne des lacs Kuekuatshu. Automne 1992. Photo: Pierre-Olivier Combelles

Le soir tombe sur notre camp au bord d'un lac sur la chaîne des lacs Kuekuatshu. Automne 1992. Photo: Pierre-Olivier Combelles

Mon camp avec la famille de Mathieu Mark au bord du lac Monger, lors du rassemblement des Innus de la Côte-Nord contre le harnachement du lac Robertson par Hydro-Québec. Photo: Pierre-Olivier Combelles

Mon camp avec la famille de Mathieu Mark au bord du lac Monger, lors du rassemblement des Innus de la Côte-Nord contre le harnachement du lac Robertson par Hydro-Québec. Photo: Pierre-Olivier Combelles

Le matin, notre gentil chien Tchikan est à la porte de la tente pour avoir son morceau de bannique ou de truite fumée et grillée. Photo: Pierre-Olivier Combelles, Basse Côte-Nord du Québec, été 1992.

Le matin, notre gentil chien Tchikan est à la porte de la tente pour avoir son morceau de bannique ou de truite fumée et grillée. Photo: Pierre-Olivier Combelles, Basse Côte-Nord du Québec, été 1992.

Ombres chinoises des épinettes et des sapins baumiers sur la tente où je campais dans l'intérieur du Québec-Labrador avec mes amis Innus de Unamen-Shipu (La Romaine). Photo: Pierre-Olivier Combelles

Ombres chinoises des épinettes et des sapins baumiers sur la tente où je campais dans l'intérieur du Québec-Labrador avec mes amis Innus de Unamen-Shipu (La Romaine). Photo: Pierre-Olivier Combelles

Emplacements de tentes innues de Unamen-Shipu. Lac Salé, sur la Basse Côte-Nord du Québec (été 1990). Photo: Pierre-Olivier Combelles.

Emplacements de tentes innues de Unamen-Shipu. Lac Salé, sur la Basse Côte-Nord du Québec (été 1990). Photo: Pierre-Olivier Combelles.

Vivre sous la tente
L'Amérindien entre deux mondes. Peinture de Stéphane Bacon, de la Communauté innue de Betsiamites, sur la Côte-Nord du Québec

L'Amérindien entre deux mondes. Peinture de Stéphane Bacon, de la Communauté innue de Betsiamites, sur la Côte-Nord du Québec

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