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Rouge et Blanc, ou le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

Etre roi

7 Février 2008 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #religion

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Charles Ier d'Autriche (1887-1er avril 1922)


Le 30 décembre 1916, à Budapest, Charles de Habsbourg ceint la couronne que saint Etienne reçut du Pape Sylvestre II, en 1001. 
Il confie:


 
"Etre roi, ce n'est pas satisfaire une ambition, mais se sacrifier pour le bien du peuple tout entier".


*******



Entretien avec Otto de Habsbourg-Lorraine, aîné des huit enfants de Charles Ier d'Autriche et de la princesse Zita de Bourbon-Parme

À la fin de 2003, le Vatican a approuvé un miracle attribué à l'intercession du dernier empereur d'Autriche, Charles Ier de Habsbourg, père de huit enfants, mort à l'âge de 35 ans, le 1 avril 1922. Proclamé empereur d'Autriche en 1916, il abdiqua en novembre 1918, à la chute de l'Empire Austro-hongrois. Il s'exila sur l'île de Madère où il mourut.
Nous publions ci-dessous, un entretien avec l'aîné de ses fils, Otto de Hasbourg-Lorraine, président de l'Union Paneuropéenne Internationale. Otto de Habsbourg-Lorraine souligne les convictions chrétiennes qui animaient l'action politique de l'ancien empereur, à une époque marquée par la tragédie de la première guerre mondiale.


Q: Quel est selon vous le geste religieux le plus remarquable de l'empereur?

Otto: Le geste religieux le plus remarquable de mon père a été que c'est sans doute l'unique chef d'état dans la première guerre mondiale qui a véritablement recherché la paix mu par sa conscience de chrétien et qui a été au front, en personne. Il a d'ailleurs travaillé intimement avec le Pape pour obtenir une paix dans l'esprit chrétien.

Q: Comment votre père a-t-il vécu, du point de vue de sa foi, les circonstances politiques qu'il a dû affronter au cours de son mandat?

Otto: Mon père croyait dans son interprétation qui est différente des fausses interprétations de ce qu'on a appelé le droit divin. Le droit divin de la politique a été exprimé dans la réponse du Christ à Ponce Pilate où il lui dit qu'il n'aurait pas de pouvoir si celui-ci ne lui avait pas été donné d'en- haut. Cela signifiait pour lui que la tâche d'un souverain n'était pas de croire que c'est à sa personne que le pouvoir est attaché, mais que le pouvoir était pour lui une responsabilité suprême de faire tout ce qui est possible dans le sens de la volonté divine et dans l'esprit de notre religion. On l'a beaucoup critiqué à ce sujet, mais cela n'était pas justifié. Le droit divin est la plus forte limitation du pouvoir qui devient une tyrannie dès qu'il se libère de ces limites.

Q: Quelle est selon vous la leçon politique la plus importante de votre père?

Otto: Certainement celle que je viens d'indiquer, c'est-à-dire qu'il faut reconnaître qu'il y a une limitation du pouvoir. Ni un monarque, ni un dictateur, ni une majorité n'ont le droit de légiférer contre les droits inaliénables que l'homme possède par sa création à l'image du créateur. Dans ce sens il peut être un exemple pour les hommes politiques qui de plus en plus s'éloignent de cette idée et croient que dès qu'ils ont une justification par une majorité cela leur permet de violer les droits de l'homme.

Q: Vous avez vu votre père mourir à Madère. Quels souvenirs conservez-vous de ce moment?

Otto: Ayant eu la possibilité d'assister à sa mort je sais comment un chrétien peut mourir. C'est la leçon qu'il a voulu me donner et c'est une leçon que je n'oublierai jamais.
 

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