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Rouge et Blanc, ou le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

guy georgy

La Lune (Guy Georgy)

11 Août 2015 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #France, #Guy Georgy, #Lettres

Photo: Pierre-Olivier Combelles

Photo: Pierre-Olivier Combelles

( à suivre)

 

Guy Georgy: La folle avoine, Flammarion, 1991.

 

http://pocombelles.over-blog.com/article-la-folle-avoine-guy-georgy-1918-2003-110809866.html

Guy Georgy (1918-2003) à l'inauguration de l'exposition sur la Maca à la Maison de l'Amérique latine (novembre 1997). Photo: Pierre-Olivier Combelles

Guy Georgy (1918-2003) à l'inauguration de l'exposition sur la Maca à la Maison de l'Amérique latine (novembre 1997). Photo: Pierre-Olivier Combelles

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La folle avoine (Guy Georgy, 1918-2003)

2 Octobre 2012 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Bolivie, #Maca, #Guy Georgy, #France

Guy Georgy à l'inauguration de l'exposition "Maca, Ging-seng des Andes" de Pierre-Olivier Combelles et Katia Humala-Tasso à la Maison de l'Amérique latine (dont il était alors Président) en novembre 1997

Guy Georgy à l'inauguration de l'exposition "Maca, Ging-seng des Andes" de Pierre-Olivier Combelles et Katia Humala-Tasso à la Maison de l'Amérique latine (dont il était alors Président) en novembre 1997

De quel néant, de quelle semence perdue suis-je sorti peu à peu comme la folle avoine qui naît n'importe où, au gré du vent, sur une motte minuscule entre deux pierres ?

Ces lignes sont les premières de La folle avoine, le récit autobiographique de Guy Georgy, paru chez Flammarion en 1991.

Un jour, à la maison, à Versailles (j'avais une vingtaine d'années), une de mes tantes m’appela et me dit: "J'ai un livre ici, qui devrait t'intéresser." Elle me montra un petit livre de poche, orné d'une photo vieillotte d'un enfant de la campagne coiffé d'un béret, en sépia. Je ne me rappelle pas comment elle justifia pourquoi il devait m'intéresser. Sans doute dut-elle ajouter qu'il parlait de la nature, de la campagne et des voyages, que j'aimais beaucoup. J'acceptai le livre en la remerciant et en l'assurant que je le lui rendrais. Elle me répondit: "Non, tu peux le garder. Je n'en ai plus besoin, je l'ai lu." Je repartis avec le livre, que je lus peu de temps après. Il me charma par sa vivacité et sa sincérité, par la fraîcheur des souvenirs de cet enfant adopté par sa grand-mère, une paysanne un peu "sorcière" du Périgord, et qui devint ambassadeur de France en Bolivie, au Dahomey, en Libye, en Iran et en Algérie.

Ce petit livre m'a accompagné partout dans mes voyages, jusqu'au jour où j'ai fait la connaissance de Guy Georgy. Il était Président de la Maison de l'Amérique Latine, à Paris, et,  je venais lui proposer d'accueillir l'exposition que je préparais sur la maca, une plante cultivée des hauts-plateaux des Andes du Pérou. Il dit oui aussitôt. Nous étions fin 1997. Nous restâmes en relation épistolaire jusqu'à sa mort en 2003. Je vivais alors en Bolivie, où il avait été ambassadeur. Il était captivé par la géographie, la géologie et les sciences naturelles. Il avait son idée sur la mort mystérieuse des chercheurs français Louis Girault et Thierry Saignes et de certains de leurs proches, qui avaient étudié d'un peu trop près les secrets des Kallawayas, ces fameux médecins-guérisseurs itinérants du nord-est de la Bolivie. Son amitié, et le grand intérêt et la cordialité de nos échanges furent pour moi une oasis dans le désert de la diplomatie française en Amérique du sud, déjà nivelée par une politique contre-nature où seuls peuvent prospérer ceux qui ont perdu leur âme.

Aujourd'hui, 2 octobre 2012, à Lima, la hideuse mégapole péruvienne noyée dans la brume et le vacarme de la circulation, je viens de rouvrir La folle avoine laissée sur une étagère de ma bibliothèque. Le même parfum, intact, de la magie de l'enfance et de la campagne du Périgord m'enveloppe et m'envahit comme un charme tandis que se montre, délicate, modeste, indépendante et profondément humaine, l'âme de cet enfant ami des voyageurs et des marginaux, amoureux de la nature, respectueux des peuples indigènes, qui deviendra un jour le  haut diplomate et l'excellent écrivain qui honorent la France.

Pierre-Olivier Combelles

Je me rabattis donc sur les marginaux, ceux que les hasards de l'existence avaient transplantés loin de leur patrie et qui, après avoir roulé leur bosse, étaient revenus au pays.. C'étaient des loqueteux, des sortes de parias qu'on utilisait pour les travaux domestiques, mais que l'on ne fréquentait pas; ils mangeaient à part dans les granges leur écuelle de soupe ou de haricots. Le visage d'un enfant qui venait les trouver en confiance et écoutait avec attention le chapelet de leurs souvenirs les attendrissait.

Guy Georgy, La folle avoine, pp.145-146.

Consulter aussi:

A la mémoire de l'Ambassadeur Guy Georgy: http://pocombelles.over-blog.com/article-a-la-memoire-de-guy-georgy-68799005.html

La Lune (Guy Georgy) : http://pocombelles.over-blog.com/2015/08/la-lune-guy-georgy.html

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A la mémoire de l'Ambassadeur de France Guy Georgy (1918-2003)

7 Mars 2011 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Amérique du sud, #France, #Guy Georgy, #Maca

Inauguration de l'exposition sur la Maca à la Maison de l'Amérique latine, à Paris (21 octobre 1997). A gauche, l'Ambassadeur Guy Georgy; au centre Monique Belin, directeur du laboratoire de Biologie Végétale Tropicale de l'Université Pierre et Marie Curie, et à droite Pierre-Olivier Combelles.

Inauguration de l'exposition sur la Maca à la Maison de l'Amérique latine, à Paris (21 octobre 1997). A gauche, l'Ambassadeur Guy Georgy; au centre Monique Belin, directeur du laboratoire de Biologie Végétale Tropicale de l'Université Pierre et Marie Curie, et à droite Pierre-Olivier Combelles.

Guy Georgy s'est éteint à Paris le 8 juillet 2003. Né en 1918, élève de l'Ecole Nationale de la France d'Outre-Mer, Ambassadeur de France de 1984 à 2003, écrivain, il s'est éteint à Paris le 8 juillet 2003.

Il avait été ambassadeur en Bolivie (1961), en Libye (1969-75), en Iran (1980) et en Algérie (1981). Son dernier poste fut celui de Président de la Maison de l'Amérique latine, Boulevard St-Germain, à Paris. C'est là que nous fîmes connaissance, à l'occasion d'une exposition sur la Maca, une plante alimentaire et thérapeutique des Hautes Andes du Pérou sur laquelle je faisais des recherches, et qu'il voulut bien accueillir.

Installés en Bolivie, puis au Pérou, nous restâmes en relation jusqu'à sa mort, correspondant à propos de la Bolivie et du Pérou et lui rendant visite lors de nos passages à Paris.

Il avait accroché au mur de son bureau de la Maison de l'Amérique latine, dans un cadre, une branche de Chuquiragua spinosa, une Astéracée arbustive à fleurs oranges pollinisée par les colibris, que je lui avais rapportée des Andes. Elle lui rappelait les montagnes de la Bolivie qu'il avait tant aimée et qui lui avait laissé tant de souvenirs.

Souvenirs parfois étranges, comme par exemple au sujet de ces chercheurs français (Louis Girault link et son épouse qui acheva ses travaux après sa mort; Thierry Saignes link) qui étudiaient les Kallawayas, guérisseurs itinérants aymaras originaires de Charazani, dans les montagnes à l'est du lac Titicaca et qui étaient morts tous les trois de la même manière (maladie respiratoire)...

Mystère sur lequel il avait son idée (les spores d'un champignon que les Kallawayas leur auraient fait respirer pour les punir d'avoir cherché à connaître et divulguer leurs secrets), comme sur beaucoup d'autres choses.

Je me souviens de lui comme d'un homme affable, simple, rempli de curiosité et de savoir pour les hommes, les plantes, les animaux, la nature. Passionnant géologue amateur, il savait expliquer, avec sa voix rocailleuse et chantante, un pays dans tous ses aspects; émerveillait par sa conversation riche, savante et profonde et jamais pédante et charmait par sa gentillesse.

Des années auparavant, en 1991, bien avant de découvrir l'Amérique du sud et de le connaître, j'avais lu par hasard (?) La folle avoine, le récit de son enfance périgourdine. Orphelin, il avait été élevé par sa grand-mère, une paysanne illettrée, cueilleuse de simples et un peu sorcière, qui l'avait élevé dans sa chaumière au sol de terre battue...

Pierre-Olivier Combelles

 

Article de Jean-Louis Gouraud sur Guy Georgy dans Jeune Afrique du 28 juillet 2003: link

Guy Georgy: La folle avoine: http://pocombelles.over-blog.com/article-la-folle-avoine-guy-georgy-1918-2003-110809866.html

La lune (Guy Georgy): http://pocombelles.over-blog.com/2015/08/la-lune-guy-georgy.html

Biographie de Guy Georgy sur Wikipedia (article créé par Pierre-Olivier Combelles): link

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