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Sir Robin Knox-Johnston: Sailing Legend
J'avais quatorze ans lorsque, en 1969, Robin Knox-Johnston et son ketch Suhaili remportèrent la première course autour du monde à la voile en solitaire, la Sunday Times Golden Globe Race. Course épique car un concurrent, Donald Crowhurst, s'était suicidé, faisant croire qu'il continuait à participer et Bernard Moitessier abandonna, préférant rester à Tahiti. Je naviguais alors en dériveur, la mer était ma passion et celle-ci me conduisit à découvrir en croisière la Manche, le Bretagne sud et nord (à bord de la Belle-Poule en particulier), la Méditerranée de Toulon à Malte et plus tard, les côtes du Labrador, après avoir passé quatre années au Service Études du Musée de la Marine, à Paris.
Sir Robin Knox-Johnston a été l'un des héros de ma jeunesse, avec Sir Francis Chichester et les disparus: Erik le Rouge, La Pérouse, Joshua Slocum, le Cdt Charcot et Henry de Monfreid.
Pierre-Olivier Combelles
On 14 June 1968, Knox-Johnston left Falmouth in his 32-foot (9.8-metre) boat Suhaili, one of the smallest boats to enter the Sunday Times Golden Globe Race. Despite losing his self-steering gear off Australia, he rounded Cape Horn on 17 January 1969, 20 days before his closest competitor Bernard Moitessier. Moitessier had sailed from Plymouth more than two months after Knox-Johnston, but he subsequently abandoned the race and instead sailed on to Tahiti. The other seven competitors dropped out at various stages, leaving Knox-Johnston to win the race and become officially the first person to circumnavigate the globe non-stop and single-handed on 22 April 1969, the day he returned to Falmouth. Knox-Johnston donated his prize money for the fastest competitor, a sum of £5,000, to the family of Donald Crowhurst, another competitor in the race who had committed suicide after attempting to fake his round the world voyage.
In recognition of his achievement, he was appointed a Commander of the Order of the British Empire (CBE) in the 1969 Birthday Honours for seafaring.
He later persuaded African-American sailor Bill Pinkney to follow the southern route around the Capes, rather than using the Panama and Suez canals to circumnavigate the Earth, and to become the first Black man to do so.
R.I.P. HMNZS Manawanui
Le navire hydrographique Manawanui de la Marine de Guerre de Nouvelle-Zélande* a coulé pendant la nuit du 5 octobre 2024 après avoir heurté un récif de corail dans l'archipel des Samoa (Océan Pacifique). Le commandant est le (la) capitaine de frégate Yvonne Gray, une femme originaire d'Angleterre, ancienne enseignante et revendiquée LGBT. Les 75 membres de l'équipage, dont une partie ont été blessés, ont été sauvés. Le carburant des réservoirs et les produits chimiques se trouvant à bord menacent l'environnement**.
La marraine du Manawanui est Dame Jacinda Arden, Première Ministre travailliste de Nouvelle-Zélande de 2017 à 2023. La Ministre de la Défense actuelle est Madame Judith Collins.
"Le chef de la marine, le contre-amiral Garin Golding, a ordonné la constitution d'une commission d'enquête sur le naufrage du HMNZS Manawanui et a nommé la commodore Melissa Ross*** à la présidence de cette commission. La commission d'enquête se réunira vendredi."
Nous adressons nos condoléances à la Marine néo-zélandaise pour la perte de ce bâtiment, en espérant que les responsabilités seront déterminées impartialement et en dehors de toute idéologie.
* https://www.nzdf.mil.nz/navy/our-equipment/ships-and-watercraft/hmnzs-manawanui/
https://www.nzdf.mil.nz/media-centre/story-collections/hmnzs-manawanui-in-samoa/
*** "Commodore Melissa Ross (Ngāpuhi) joined the Royal New Zealand Navy (RNZN) in 1993 as a Marine Engineering Officer. She was one of the first women in the RNZN to go to sea on an operational warship. Commodore Ross has previously held the position of Deputy Chief of Navy and Commander Logistics. She is appointed to the COI as the President."
Pour en savoir plus:
https://www.yorkpress.co.uk/news/24643746.cdr-yvonne-gray-hailed-hero-ship-evacuation-near-samoa/
Source de l'illustration: https://www.nzherald.co.nz/nz/hmnzs-manawanui-what-we-know-about-the-navy-ships-sinking/JRZLWOTLFRAATIQRJM4JKMTVMI/
Source des illustrations ci-dessus et article complet: https://www.nzdf.mil.nz/media-centre/news/yorkshire-woman-takes-command-of-royal-new-zealand-navy-ship/
https://www.abc.net.au/news/2024-10-11/new-zealand-defence-minister-hits-out-sexist-trolling-of-navy/104459964
HMNZS Manawanui: Defence Minister Judith Collins slates ‘misogynistic’ criticism of Navy commander after ship sinking:
Le HMNZS Manawanui était un navire de soutien offshore multirôle de la Marine royale néo-zélandaise (RNZN). Il avait auparavant servi comme navire d'étude civil MV Edda Fonn dans l'industrie pétrolière et gazière norvégienne. Le navire a été acheté pour la RNZN en 2018 et mis en service le 7 juin 2019, remplaçant le navire hydrographique HMNZS Resolution et le navire de soutien à la plongée HMNZS Manawanui (A09).
Le Manawanui est entré en service opérationnel au début de 2020 et a entrepris de multiples déploiements dans le Pacifique au cours des années suivantes, participant à RIMPAC 2020 et soutenant les opérations à la suite du cyclone Gabrielle en 2023. Le Manawanui a coulé le 6 octobre 2024 après s'être échoué lors de la surveillance d'un récif au large des côtes des Samoa. Les 75 personnes à bord du Manawanui ont été sauvées.
(...)
Naufrage
Dans la soirée du 5 octobre 2024, le navire s'échoue à environ un mille nautique (1,9 km) au large de Siumu, sur la côte sud de l'île d'Upolu (Samoa), alors qu'il effectue des travaux de reconnaissance sur un récif dans une mer agitée et des vents violents. Le commandant Yvonne Gray a donné l'ordre à tout le monde d'abandonner le navire. Les 75 membres d'équipage à bord ont été évacués à l'aide de quatre radeaux de sauvetage et de deux canots pneumatiques à coque rigide le 6 octobre. Les opérations de sauvetage ont été gérées par le Centre de coordination des opérations de sauvetage de Nouvelle-Zélande et l'armée de l'air royale néo-zélandaise a déployé un avion P-8A Poseidon pour prêter main-forte. L'évacuation a commencé à 19 h 52 le 5 octobre. En raison des conditions météorologiques difficiles, il a fallu cinq heures aux canots de sauvetage pour atteindre le rivage. L'un des canots de sauvetage s'est retourné pendant le voyage et ses occupants ont marché jusqu'au rivage sur le récif. À 22h00, le navire de croisière britannique MS Queen Elizabeth et le câblier norvégien MS Lodbrog, qui avaient répondu à l'appel de détresse, sont arrivés sur les lieux pour apporter leur aide.
Le navire a pris feu à 6h40 le 6 octobre et a chaviré et coulé à 9h00. Au moins 17 personnes ont été blessées dans l'incident, dont beaucoup par des coupures et des abrasions dues à la marche sur le récif, et trois ont été soignées à l'hôpital, dont une pour une épaule disloquée. L'équipage et les passagers, dont sept scientifiques et quatre membres de l'armée étrangère, ont été hébergés à Samoa avant d'être transportés par avion en Nouvelle-Zélande. La RNZN a entrepris des travaux pour récupérer le navire et atténuer l'impact environnemental du naufrage. Le 7 octobre, des résidents locaux ont signalé avoir vu et senti du pétrole près de l'épave. Le Premier ministre samoan par intérim, Tuala Tevaga Iosefo Ponifasio, a déclaré dans un communiqué de presse : « Le HMNZS Manawanui n'est pas récupérable et a sombré dans l'océan ».
Le récif cartographié n'avait pas été étudié depuis 1987. Le naufrage fera l'objet d'une enquête par une cour d'enquête navale. Le navire est le premier navire de la marine néo-zélandaise à être coulé involontairement depuis la Seconde Guerre mondiale et le premier à être perdu en temps de paix.
Au moment du naufrage, le navire transportait 950 tonnes de diesel. Le 8 octobre, des habitants des Samoa ont signalé que le naufrage avait provoqué une marée noire qui menaçait le tourisme et la pêche dans la région. Le même jour, la RNZN a déclaré que si du pétrole s'était échappé du Manawanui lors de son naufrage, les plongeurs de la marine qui avaient inspecté l'épave n'avaient rien détecté qui s'en échappait. Le gouvernement samoan est d'accord avec cette évaluation. À ce moment-là, l'épave se trouvait à 30 mètres (98 pieds) sous la surface, le navire étant couché sur le côté. La RNZN envisageait de retirer les carburants et autres produits chimiques de l'épave.
Source: https://en.wikipedia.org/wiki/HMNZS_Manawanui_(2019)
Traduit de l'anglais par Rouge et Blanc
Le capitaine de frégate Yvonne Gray saluée comme une héroïne pour l'évacuation d'un navire près de Samoa
Sir Francis Chichester, troisième grand circumnavigateur anglais après Sir Francis Drake et le Capitaine James Cook
Dans le cloître sud de l'abbaye de Westminster, la plaque commémorative des navigateurs, peu connue, indique les noms, les navires et les itinéraires des "trois grands circumnavigateurs anglais" : Sir Francis Drake, le capitaine James Cook et Sir Francis Chichester.
C'est une indication aussi claire que possible de la façon dont Chichester a capturé l'imagination de la nation lorsqu'il a fait le tour du monde à la voile en solitaire en 1966/7. Il ne s'est arrêté qu'une seule fois, à Sydney, en suivant la route des clippers, la fameuse "Route de l'Est" à travers l'océan Austral et en contournant les trois grands caps.
Chichester avait 65 ans lorsqu'il a terminé. Avec une vitesse de passage record, un sponsoring important et une couverture médiatique sur la BBC et dans les journaux Sunday Times et The Guardian, le voyage a donné à la circumnavigation en solitaire la forme que nous lui connaissons aujourd'hui, et a été à l'origine de la course aux Golden Globes l'année suivante.
Il est facile de l'oublier aujourd'hui, dans la sobriété de l'abbaye de Westminster, avec le bruit des touristes étouffant leur toux en arrière-plan, mais Chichester - et son voyage - était une légende de la fin des années 60, un symbole d'une extraordinaire période d'exploration : une décennie qui a commencé avec le premier voyage au fond de la mer et s'est achevée avec l'alunissage. Son retour à Plymouth en 1967 a été suivi par pas moins d'un demi-million de fans en liesse. Gipsy Moth avait fait le tour du monde en 226 jours, manquant de peu son objectif d'égaler le temps des grands clippers comme Cutty Sark, mais cela n'avait pas d'importance. Tous les records ont été battus, y compris le plus long passage en solitaire de 14 100 milles jusqu'à son escale à Sydney, et une nouvelle ère de la circumnavigation a commencé. La reine anoblit Chichester avec la même épée que celle utilisée pour honorer Francis Drake, et il devient un héros national.
(...)
Traduit de l'anglais par Rouge et blanc avec DeepL.
Source et suite de l'article: https://www.classicboat.co.uk/articles/50-years-ago-today-chichester-left-plymouth/
Pour être heureux, vivez avec le soleil et connaissez l'heure solaire vraie
Un officier fait une méridienne de soleil au sextant en Mer de Chine, sur le pont d'un bâtiment de guerre à voiles français, au XIXe siècle. À gauche, une jonque. Dans le ciel vole une frégate, un oiseau des mers tropicales. llustration de Jean Delpech, Peintre de la Marine (1916-1988). Archives de P.O. Combelles
Pour vivre heureux et en bonne santé, il faut vivre avec le Soleil et avec les étoiles. Pour nos ancêtres, c'était chose facile. Ils vivaient à la campagne, presque personne n'avait de montre et évidemment pas de téléphone portable, les villes et les villages n'étaient pas illuminés la nuit et on voyait les étoiles. Il n'y avait pas d'heure officielle et encore moins d'heure d'été et d'heure d'hiver, dont les changements altèrent notre équilibre intérieur.
Aujourd'hui, même si c'est chose difficile pour beaucoup d'entre nous, il faut s'efforcer de vivre, au moins de temps en temps, sans sa montre ou sans l'horloge du téléphone portable et de la voiture et de régler sa vie sur le soleil. En ville ou lorsque le ciel est nuageux, ou quand on est enfermé dans un bâtiment, on ne voit pas toujours le soleil et les étoiles, mais il est utile de savoir l'heure solaire vraie là ou on est, heure locale qui varie selon le lieu géographique où l'on se trouve. Rappelons qu'il est midi lorsque le soleil est à son plus haut point dans le ciel. En effet, dans les pays, l'heure officielle est celle d'un fuseau horaire de référence, modifiée éventuellement par l'heure d'été ou d'hiver. Certains pays très vastes (Russie, Canada, etc) ont plusieurs heures officielles. En France, il y a une dizaine de minutes de différence entre la pointe ouest du Finistère et l'Alsace.
L'idéal est donc d'avoir deux montres ou horloges: une pour l'heure officielle de lieu où vous vivez et une autre pour l'heure solaire vraie.
Il faut toujours vivre en harmonie avec le soleil et les astres: physiquement comme spirituellement et religieusement. En Inde, par exemple, les personnes pieuses récitent le matin la prière du Soleil, Gayatri Mantra https://pocombelles.over-blog.com/2021/06/gayatri-mantra.html et pour les Chrétiens, ce peut être le Cantique du soleil ou des Créatures de Saint François d'Assise https://pocombelles.over-blog.com/page-3870680.html. Chaque religion a sa prière, c'est universel. Même les oiseaux ont la leur, c'est le choeur matinal, avant le lever du soleil.
Ce site très utile vous donnera l'heure solaire vraie du lieu géographique où vous êtes:
Consulter aussi:
http://www.meridienne.org/atelier/documentation/heure/
P.-O. C.
"Souvent par amour, mais toujours par gentillesse" (Eric de Bisschop)
Aux popa'a qui ne se sont pas souciées du bonheur de ceux qui les aimaient.
Détail d'un autoportrait (appareil photo télécommandé par un fil tenu à la main) du navigateur Harry Pidgeon (second homme à réaliser le tour du monde en solitaire) en compagnie d'une jeune femme de Samoa (1922). Image extraite de l'article d'Eric Vibart sur Harry Pidgeon dans la revue Voiles et Voiliers N°442 (décembre 2007)
Nul doute que, depuis deux mille ans, et après l'inique sujétion des femmes dans la société romaine, l'institution chrétienne du mariage et l'Amour avec un grand A (c'est à dire exclusif ou criminalisé) ont donné aux femmes en Occident un pouvoir exorbitant sur les hommes, d'autant plus qu'elles donnent la vie et qu'elles règnent sur le foyer. Dominer ou être dominé est presque toujours l'unique enjeu du couple, alors que, comme dans le Tao, il faudrait chercher l'équilibre entre les contraires et le bonheur de chacun. La confusion entre les activités masculines et féminines à notre époque a compliqué les choses encore plus. Tout cela a été une source infinie d'abus, d'incompréhension et de malheurs. Paul Gauguin, Eric de Bisschop, Jacques Brel et Bernard Moitessier avaient parfaitement compris cela; eux qui partirent finir leur vie (ou commencer une nouvelle ?) dans le Pacifique, auprès et avec le peuple maori...
P.O.C.
Sur le même blog: http://pocombelles.over-blog.com/2017/10/lorsque-marguerite-yourcenar-parlait-des-femmes-et-du-feminisme.html
Ces jeunes et ravissantes popa'a qui bronzent au soleil sur une plage européenne ne seront jamais des vahinés, au grand dam de leurs soupirants... Photo: Kingston.
i viking
Les Vikings découvrent l'Amérique
"Pendant cette période qui va de la fin du VIIIe siècle au milieu du XIe, tous les Normands qui quittèrent leur pays pour faire voile vers l'inconnu n'étaient pas des Vikings. Le véritable Viking, pour son propre peuple, était un aventurier des mers qui partait i viking. Le terme venait probablement du scandinave vik qui signifie "baie " ou "crique" et s'appliquait peut-être à l'origine aux pirates qui se dissimulaient dans les anfractuosités de la côte en attendant de foncer sur leur victime."
Frank R. Donovan. Les Vikings. Editions RST, Paris, 1964.
Guerriers, marins, constructeurs de merveilleux navires (les drakkars), aventuriers, explorateurs, colonisateurs, les hardis Vikings ont tout pour mériter notre admiration.
Le peuple norrois, qui a su conserver ses rois jusqu'à nos jours, avait réussi la transition entre paganisme et christianisme (sous le règne de Olaf II Haraldsson le Saint, 995-1030, qui unifia aussi la Norvège), comme on le découvre à la lecture de la Saga des Ynglingar*, qui raconte les origines mythiques des Rois de Norvège:
"Nul doute, Odin et saint Olaf sont les héros de l'histoire scandinave! Plus encore, ce sont des héros de même envergure accomplissant des exploits similaires. En effet, le roi Odin joue dans l'histoire politique et religieuse du Nord le même rôle positif que saint Olaf, puisque tous deux sont de grands chefs de guerre, des législateurs et des unificateurs. Selon la perspective historique de Snorri, christianisme et paganisme ne s'opposent pas: ce sont deux alternatives du même phénomène religieux. Le paganisme reçoit sa justification légitime du fait qu'il ne cesse de conduire au christianisme. Saint Olaf et Odin sont le héros des deux religions; Odin est en quelque sorte le pendant "négatif" d'Olaf Haraldsson. Dans l'idée de Snorri toutefois, négatif n'égale pas mauvais, condamnable, mais veut dire l'autre face, celle qu'on voit à contre-jour, lorsqu'on est aveuglé par la lumière."
* Snorri Sturluson. La Saga des Ynglingar. Traduit de l'islandais par Ingeborg Cavalié. Editions du Porte-Glaive, 1990. Diffusion: AKRIBEIA.