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Rouge et Blanc, ou le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

angleterre

Râmakrishna: Dans l'Âge de Fer...

29 Janvier 2024 , Rédigé par Sudarshan Publié dans #Bharat, #Hindouisme, #Inde, #Râmakrishna, #Religion, #Spiritualité, #Kali-Yuga, #Kalki, #Angleterre, #Narada Bhakti Sutra

Sri Râmakrishna (Inde, 1836-1886) en extase. Photographie prise par l'un de ses disciples.

Sri Râmakrishna (Inde, 1836-1886) en extase. Photographie prise par l'un de ses disciples.

SR: Sri (= Seigneur) Râmakrishna

SR: Sri (= Seigneur) Râmakrishna

Râmakrishna: Dans l'Âge de Fer...
Râmakrishna: Dans l'Âge de Fer...

Source: Les entretiens de Ramakrishna, recueillis par son disciple "M" (Mahendranath Gupta), traduits sur l'original bengali par Charles Maix. Les Éditions du Cerf, Paris, 1996.

Kalki, dixième et dernier avatar de Vishnu et son cheval blanc Devadatta, qui viendront rétablir la justice, l'amour et la vertu après le Kali Yuga (Âge de Fer) dans lequel nous nous trouvons actuellement.

Kalki, dixième et dernier avatar de Vishnu et son cheval blanc Devadatta, qui viendront rétablir la justice, l'amour et la vertu après le Kali Yuga (Âge de Fer) dans lequel nous nous trouvons actuellement.

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(Linnean Society) The Enduring Nature of Gilbert White's Natural History of Selborne | Steph Holt

5 Janvier 2024 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Gilbert White, #Angleterre, #Nature, #Ornithologie, #Histoire, #Linnean Society

The Natural History and Antiquities of Selborne, ou simplement The Natural History of Selborne, est un ouvrage du révérend-naturaliste anglais Gilbert White (1720-1793). Il a été publié pour la première fois en 1789 par son frère Benjamin. Il n'a cessé d'être imprimé depuis, avec près de 300 éditions jusqu'en 2007.

https://en.wikipedia.org/wiki/The_Natural_History_and_Antiquities_of_Selborne

Avec John James Audubon, Jacques Delamain, Linné et  Vladimir Arseniev, Gilbert White est le naturaliste qui m'a le plus influencé dans mon goût pour l'histoire naturelle. Mon "Introduction à l'histoire naturelle de la baie et du lac Coacoachou*", au Labrador québécois, a été inspirée par lui et par le Voyage en Laponie de Linné. Dans les années 1990, je souhaitais traduire l'Histoire naturelle de Selborne, mais mes contacts avec les éditeurs français, trop ignorants, ont été négatifs et j'y ai renoncé.

Pierre-Olivier Combelles

* Pierre-Olivier Combelles, Introduction à l'histoire naturelle de la baie et du lac Coacoachou, Le Naturaliste canadien, vol. 125, (lire en ligne [archive]), chap. 1

Pierre-Olivier Combelles, Introduction à l'histoire naturelle de la baie et du lac Coacoachou, Le naturaliste canadien, vol. 125, (lire en ligne [archive]), chap. 2

https://fr.wikipedia.org/wiki/Baie_Coacoachou

Frontispice dépliant, vue nord-est de Selborne depuis la Short Lythe, dessinée par Samuel Hieronymus Grimm.

Frontispice dépliant, vue nord-est de Selborne depuis la Short Lythe, dessinée par Samuel Hieronymus Grimm.

(Linnean Society) The Enduring Nature of Gilbert White's Natural History of Selborne | Steph Holt
(Linnean Society) The Enduring Nature of Gilbert White's Natural History of Selborne | Steph Holt
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(Linnean Society) The Enduring Nature of Gilbert White's Natural History of Selborne | Steph Holt
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John Dowland - Come ye heavy states of night (Second Book of Ayres, 1600)

26 Décembre 2023 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #John Dowland, #Angleterre, #Musique

Come ye heavy states of night,
Do my fathers spirit right,
Soundings baleful let me borrow,
Burthening my song with sorrow,
Come sorrow come her eyes that sings,
By thee are turnèd into springs.

Come you virgins of the night,
That in dirges sad delight,
Choir my anthems, I doe borrow
Gold nor pearle, but sounds of sorrow:
Come sorrow come her eyes that sings,
By thee are turnèd into springs.

 

Traduction française

 

Venez, lourds états de la nuit,
Faites droit à l'esprit de mes pères,
Laissez-moi emprunter des sons maléfiques,
En alourdissant mon chant de chagrin,
Que le chagrin vienne aux yeux de celle qui chante,
Par toi sont transformés en sources.

Venez, vierges de la nuit,
Qui dans les chants tristes se délectent,
Chantez mes hymnes, j'emprunte
De l'or et des perles, mais des sons de chagrin :
La douleur vient aux yeux de celle qui chante,
Tu les transformes en sources.

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Sir Francis Chichester, troisième grand circumnavigateur anglais après Sir Francis Drake et le Capitaine James Cook

15 Décembre 2023 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Sir Francis Chichester, #Angleterre, #Navigation, #Histoire, #Mer

Sir Francis Chichester (1901-1972)

Sir Francis Chichester (1901-1972)

Gipsy Moth passant le Cap Horn, sous trinquette seule.

Gipsy Moth passant le Cap Horn, sous trinquette seule.

Gipsy Moth IV. Un bateau rapide et conçu pour être manoeuvré par un seul homme, mais agité.

Gipsy Moth IV. Un bateau rapide et conçu pour être manoeuvré par un seul homme, mais agité.

Sir Francis Chichester, troisième grand circumnavigateur anglais après Sir Francis Drake et le Capitaine James Cook

Dans le cloître sud de l'abbaye de Westminster, la plaque commémorative des navigateurs, peu connue, indique les noms, les navires et les itinéraires des "trois grands circumnavigateurs anglais" : Sir Francis Drake, le capitaine James Cook et Sir Francis Chichester.

C'est une indication aussi claire que possible de la façon dont Chichester a capturé l'imagination de la nation lorsqu'il a fait le tour du monde à la voile en solitaire en 1966/7. Il ne s'est arrêté qu'une seule fois, à Sydney, en suivant la route des clippers, la fameuse "Route de l'Est" à travers l'océan Austral et en contournant les trois grands caps.

Chichester avait 65 ans lorsqu'il a terminé. Avec une vitesse de passage record, un sponsoring important et une couverture médiatique sur la BBC et dans les journaux Sunday Times et The Guardian, le voyage a donné à la circumnavigation en solitaire la forme que nous lui connaissons aujourd'hui, et a été à l'origine de la course aux Golden Globes l'année suivante.

Il est facile de l'oublier aujourd'hui, dans la sobriété de l'abbaye de Westminster, avec le bruit des touristes étouffant leur toux en arrière-plan, mais Chichester - et son voyage - était une légende de la fin des années 60, un symbole d'une extraordinaire période d'exploration : une décennie qui a commencé avec le premier voyage au fond de la mer et s'est achevée avec l'alunissage. Son retour à Plymouth en 1967 a été suivi par pas moins d'un demi-million de fans en liesse. Gipsy Moth avait fait le tour du monde en 226 jours, manquant de peu son objectif d'égaler le temps des grands clippers comme Cutty Sark, mais cela n'avait pas d'importance. Tous les records ont été battus, y compris le plus long passage en solitaire de 14 100 milles jusqu'à son escale à Sydney, et une nouvelle ère de la circumnavigation a commencé. La reine anoblit Chichester avec la même épée que celle utilisée pour honorer Francis Drake, et il devient un héros national.

(...)

Traduit de l'anglais par Rouge et blanc avec DeepL.

Source et suite de l'article: https://www.classicboat.co.uk/articles/50-years-ago-today-chichester-left-plymouth/

La reine Elisabeth II anoblit Francis Chichester avec la même épée avec laquelle La reine Elisabeth 1ere avait anobli Francis Drake.

La reine Elisabeth II anoblit Francis Chichester avec la même épée avec laquelle La reine Elisabeth 1ere avait anobli Francis Drake.

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Paul Craig Roberts: L'étude est-elle une activité du passé ?

15 Décembre 2023 , Rédigé par Rouge et Blanc Publié dans #Oxford, #Angleterre, #Europe, #Occident, #Paul Craig Roberts, #Politique, #Enseignement

Paul Craig Roberts: L'étude est-elle une activité du passé ?


15 décembre 2023

L'étude est-elle une activité du passé ?

Paul Craig Roberts

J'ai récemment reçu la lettre d'information des anciens étudiants du département d'économie de l'Université d'Oxford.  Lorsque j'étais à Oxford, il n'y avait pas de département d'économie.  Il y avait deux professeurs d'économie à l'université.  L'un était John R. Hicks, un théoricien qui a reçu le prix Nobel d'économie, et John Jewkes, un économiste empirique qui étudiait des industries réelles au lieu de les théoriser.

Il n'y avait pas de départements, pas de classes, pas de cours que les étudiants devaient suivre.  L'Université d'Oxford se composait de collèges pour hommes et de collèges pour femmes qui étaient spécifiques à chaque sexe.  Les étudiants étaient admis dans les collèges, qui leur fournissaient des tuteurs et une liste de lectures pour se préparer à un examen qui avait lieu dans trois ans et qui déterminait s'ils obtenaient leur diplôme avec les honneurs, un diplôme de deuxième classe, un laissez-passer ou pas du tout.  

L'université proposait des cours sur les sujets que les étudiants devaient connaître en fonction de la matière qu'ils poursuivaient, comme les mathématiques, les lettres classiques, les sciences ou la politique, la philosophie et l'économie (PPE).  Les cours sont dispensés par des chargés de cours, des maîtres de conférences, des lecteurs et des professeurs.  L'étudiant est libre d'assister ou non aux cours.  La toge portée par les étudiants garantit l'admission.  Il n'y avait pas de registre de classe.

La tâche de l'étudiant et de son tuteur était de se préparer à l'examen dans trois ans. Lorsqu'un étudiant rencontrait son tuteur, celui-ci l'interrogeait pour déterminer s'il suivait la liste de lecture et les cours magistraux qui lui permettraient de maîtriser le sujet et de répondre aux questions de l'examen.

Une fois que les étudiants ont passé les examens, leurs réponses ne sont pas notées par les doyens et les professeurs d'Oxford.  Les réponses écrites étaient envoyées à d'autres universités. Ainsi, les universités ne pouvaient pas donner une longueur d'avance à leurs diplômés dans la compétition pour les nominations à des postes d'aplomb qui venaient avec les premières places ou les diplômes avec mention.

Les examens imposaient une orthodoxie, mais celle-ci reposait sur un consensus basé sur une recherche objective, pas parfaite, mais pas sur des récits imposés politiquement comme c'est le cas aujourd'hui.

Peu de professeurs d'Oxford, voire aucun, étaient titulaires d'un doctorat.  Certains étaient des diplômés d'honneur prometteurs que les collèges décidaient de garder.  Ils payaient des frais et recevaient un M.A. ou un M.S. C'est tout.  D'autres, titulaires d'un diplôme honorifique, entraient dans la fonction publique.

Essayez d'imaginer un étudiant américain aujourd'hui ou un étudiant britannique capable de se préparer à passer un examen en trois ans. L'énorme discipline et l'engagement sont absents.  C'est ce genre de discipline imposée aux jeunes gens qui allaient devenir les dirigeants de la Grande-Bretagne qui a permis de créer et de maintenir l'Empire britannique, c'est-à-dire la domination d'une petite île sur une grande partie du monde.

Aujourd'hui, bien sûr, la discipline a disparu.  À la place de l'élite britannique, Oxford est rempli d'étrangers, dont les familles achètent pour leurs enfants un billet d'entrée dans le monde occidental.  Les collèges qui pratiquaient la ségrégation entre les sexes ont disparu. Mon collège, Merton, qui date du 12e siècle, est multiculturel.

Dans les documents de collecte de fonds que je reçois, je vois rarement un homme blanc.

Il me semble que l'université d'Oxford en est réduite à vendre sa prédominance historique.  Il est probable que Cambridge fasse de même.  La lettre d'information du département d'économie d'Oxford met l'accent sur les recherches des économistes en matière d'"égalité, de diversité et d'inclusion", désignées par le sigle EDI.  L'université d'Oxford a lancé "une bourse d'études supérieures pour les étudiants qui poursuivent des recherches dans ce domaine".  Ce succès sera célébré par un apéritif lors d'une réception à laquelle je suis invité.

Que penser de la descente dans le mercantilisme de ce qui fut jadis l'université la plus prestigieuse du monde ?  Ma réponse est que la descente d'Oxford dans la commercialisation du prestige de son diplôme illustre la descente du monde occidental.  En Occident, tout est basé sur l'argent.

Où est l'éminence morale de l'Occident lorsqu'il soutient avec de l'argent, des armes et de la diplomatie le génocide des Palestiniens par Israël, lorsqu'il soutient des conflits inutiles avec la Russie, la Chine et l'Iran, et lorsqu'il impose la tyrannie à son propre peuple, anéantissant ainsi tous les progrès réalisés en faveur d'un gouvernement responsable au cours des décennies et des siècles ?

Traduit de l'américain par Rouge et blanc avec DeepL.

Source: https://www.paulcraigroberts.org/2023/12/15/is-scholarship-an-activity-of-the-past/

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Sam Dickson/Occidental Observer: Sur le nationalisme écossais

28 Février 2023 , Rédigé par Rouge et Blanc Publié dans #Angleterre, #Ecosse, #Politique

Sur le nationalisme écossais

19 février 2023/27

par Sam Dickson


Dans l'article de Quilette intitulé "Un démagogue s'en va", l'auteur néglige une des raisons du succès du nationalisme écossais et du Parti nationaliste écossais, à savoir que le nationalisme écossais (contrairement au nationalisme espagnol, français, allemand, italien ou russe, par exemple) est soutenu par les pires éléments de l'establishment mondialiste international.
La rumeur veut que le SNP ait bénéficié (probablement à juste titre) du soutien occulte de l'Union soviétique avant la chute du communisme, comme ce fut le cas pour l'IRA.
Le SNP n'était pas et n'est pas un mouvement de jacobites romantiques, tout comme l'IRA marxiste n'est pas un mouvement "catholique" mais un mouvement marxiste avec ses propres "funérailles républicaines" où Dieu est banni.
Le SNP était dirigé par des marxistes, comme j'ai pu le constater il y a plusieurs décennies lorsque plusieurs de ses représentants se sont rendus à Atlanta, en Géorgie, pour discuter avec des habitants qui se prennent pour des Écossais.  Les fans de "Bonnie Prince Charlie" se sont retrouvés à la place avec un groupe de marxistes anti-monarchiques, une rencontre qui devrait faire réfléchir même le cerveau le plus atrophié.
Le SNP est un moyen de saper non seulement la Grande-Bretagne chez elle, mais aussi les Anglo-Saxons (et la majorité des Écossais sont des Lowlanders qui parlent anglais depuis le septième ou le huitième siècle) partout.
C'est pour cette raison qu'il est adoré et fait l'objet de reportages élogieux dans les pages du NY Times.
En s'acharnant sur des "questions" aujourd'hui totalement dénuées d'intérêt, comme la bataille de Culloden, le SNP a servi les intérêts d'étrangers non européens en remuant les croûtes de querelles familiales qui n'ont pas le moindre rapport avec les problèmes actuels des Européens en Écosse et dans le monde.
Naturellement, les ennemis de notre religion, de notre race, de notre culture et de notre civilisation voudraient encourager le nationalisme "écossais", surtout sous la forme d'un parti qui veut accueillir les Musulmans, les Sikhs, les Hindous et les Nigérians en Écosse, mais qui se vautre dans la haine des Anglais qu'il veut expulser.
Quel "nationalisme" !
Comme la plupart des Américains dont la famille est ici depuis plusieurs siècles, je suis une sorte de "clébard" en termes d'héritage européen... écossais, anglais, allemand et français dans cet ordre.
Mais l'écossais est de loin ma composante la plus importante et j'ai grandi dans l'Église d'Écosse.
En tant qu'enfant bâtard de la diaspora, je ne peux pas parler pour les Écossais d'aujourd'hui, mais je peux parler pour moi-même en disant que je n'aime pas le nationalisme écossais. Un point c'est tout.
Je ne veux pas reléguer Milton et Shakespeare au rang d'étrangers tout en colonisant l'Écosse (ainsi que l'Amérique et l'Europe) avec des colons du Tiers monde.
Et je souhaite certainement que les gens de l'Auld Country méprisent cette chose grotesque qui s'appelle "le parti nationaliste écossais" et qui est déterminée à remplacer le peuple écossais par des étrangers non européens.

Traduit de l'anglais par Rouge et Blanc avec Deepl.

Source: https://www.theoccidentalobserver.net/2023/02/19/on-scottish-nationalism/

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Victor Hugo: Lettre au capitaine Butler sur le sac du Palais d'Été, en Chine (1860)

26 Juin 2021 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Victor Hugo, #Angleterre, #Chine, #France, #Guerre, #Histoire

Victor Hugo: Lettre au capitaine Butler sur le sac du Palais d'Été, en Chine (1860)

Hauteville House, 25 novembre 1861

 

 

Vous me demandez mon avis, monsieur, sur l’expédition de Chine. Vous trouvez cette expédition honorable et belle, et vous êtes assez bon pour attacher quelque prix à mon sentiment ; selon vous, l’expédition de Chine, faite sous le double pavillon de la reine Victoria et de l’empereur Napoléon, est une gloire à partager entre la France et l’Angleterre, et vous désirez savoir quelle est la quantité d’approbation que je crois pouvoir donner à cette victoire anglaise et française.

 

Puisque vous voulez connaître mon avis, le voici :

 

ll y avait, dans un coin du monde, une merveille du monde ; cette merveille s’appelait le Palais d’été. L’art a deux principes, l’Idée qui produit l’art européen, et la Chimère qui produit l’art oriental. Le Palais d’été était à l’art chimérique ce que le Parthénon est à l’art idéal. Tout ce que peut enfanter l’imagination d’un peuple presque extra-humain était là. Ce n’était pas, comme le Parthénon, une œuvre rare et unique ; c’était une sorte d’énorme modèle de la chimère, si la chimère peut avoir un modèle.

 

Imaginez on ne sait quelle construction inexprimable, quelque chose comme un édifice lunaire, et vous aurez le Palais d’été. Bâtissez un songe avec du marbre, du jade, du bronze, de la porcelaine, charpentez-le en bois de cèdre, couvrez-le de pierreries, drapez-le de soie, faites-le ici sanctuaire, là harem, là citadelle, mettez-y des dieux, mettez-y des monstres, vernissez-le, émaillez-le, dorez-le, fardez-le, faites construire par des architectes qui soient des poètes les mille et un rêves des mille et une nuits, ajoutez des jardins, des bassins, des jaillissements d’eau et d’écume, des cygnes, des ibis, des paons, supposez en un mot une sorte d’éblouissante caverne de la fantaisie humaine ayant une figure de temple et de palais, c’était là ce monument. Il avait fallu, pour le créer, le lent travail de deux générations. Cet édifice, qui avait l’énormité d’une ville, avait été bâti par les siècles, pour qui ? pour les peuples. Car ce que fait le temps appartient à l’homme. Les artistes, les poètes, les philosophes, connaissaient le Palais d’été ; Voltaire en parle. On disait : le Parthénon en Grèce, les Pyramides en Egypte, le Colisée à Rome, Notre-Dame à Paris, le Palais d’été en Orient. Si on ne le voyait pas, on le rêvait. C’était une sorte d’effrayant chef-d’œuvre inconnu entrevu au loin dans on ne sait quel crépuscule, comme une silhouette de la civilisation d’Asie sur l’horizon de la civilisation d’Europe.

 

Cette merveille a disparu.

 

Un jour, deux bandits sont entrés dans le Palais d’été. L’un a pillé, l’autre a incendié. La victoire peut être une voleuse, à ce qu’il paraît. Une dévastation en grand du Palais d’été s’est faite de compte à demi entre les deux vainqueurs. On voit mêlé à tout cela le nom d’Elgin, qui a la propriété fatale de rappeler le Parthénon. Ce qu’on avait fait au Parthénon, on l’a fait au Palais d’été, plus complètement et mieux, de manière à ne rien laisser. Tous les trésors de toutes nos cathédrales réunies n’égaleraient pas ce splendide et formidable musée de l’orient. Il n’y avait pas seulement là des chefs-d’œuvre d’art, il y avait un entassement d’orfèvreries. Grand exploit, bonne aubaine. L’un des deux vainqueurs a empli ses poches, ce que voyant, l’autre a empli ses coffres ; et l’on est revenu en Europe, bras dessus, bras dessous, en riant. Telle est l’histoire des deux bandits.

 

Nous, Européens, nous sommes les civilisés, et pour nous, les Chinois sont les barbares. Voila ce que la civilisation a fait à la barbarie.

 

Devant l’histoire, l’un des deux bandits s’appellera la France, l’autre s’appellera l’Angleterre. Mais je proteste, et je vous remercie de m’en donner l’occasion ; les crimes de ceux qui mènent ne sont pas la faute de ceux qui sont menés ; les gouvernements sont quelquefois des bandits, les peuples jamais.

 

L’empire français a empoché la moitié de cette victoire et il étale aujourd’hui avec une sorte de naïveté de propriétaire, le splendide bric-à-brac du Palais d’été.

 

J’espère qu’un jour viendra où la France, délivrée et nettoyée, renverra ce butin à la Chine spoliée.

 

En attendant, il y a un vol et deux voleurs, je le constate.

 

Telle est, monsieur, la quantité d’approbation que je donne à l’expédition de Chine.

 

Victor Hugo

Victor Hugo: Lettre au capitaine Butler sur le sac du Palais d'Été, en Chine (1860)
Victor Hugo: Lettre au capitaine Butler sur le sac du Palais d'Été, en Chine (1860)

Sur le même sujet et sur le même blog:

Henry de Mesquen et la Chine
https://pocombelles.over-blog.com/henry-de-mesquen-et-la-chine

Henry de Lesquen, Énarque, incarne pour moi ce qu'il y a de plus stupide, borné, arrogant, autoritaire et méchant en France et chez les Français, où se côtoient le pire et le meilleur. Il incarne aussi le colonialisme issu de la Révolution, qui a formé un amalgame avec celui des Anglais puis des Israéliens et aujourd'hui celui de l'oligarchie mondialiste. Colonialisme matérialiste qui n'a rien à voir avec les relations que les Français avaient avec les peuples lointains sous la Monarchie et qui les faisaient apprécier en général.

A propos de l'annexion peu glorieuse de l'archipel des Marquises par la France (1842)
https://pocombelles.over-blog.com/2019/10/l-annexion-peu-glorieuse-de-l-archipel-des-marquises-en-1842-par-la-france-herman-melville-taipi.html

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Youri Tavrovsky : le « Grand jeu » continue (Club d'Izborsk, 25 juin 2021)

26 Juin 2021 , Rédigé par Le Rouge et le Blanc Publié dans #Angleterre, #Chine, #France, #Guerre, #Histoire, #Politique, #Russie, #USA

Youri Tavrovsky : le « Grand jeu » continue  (Club d'Izborsk, 25 juin 2021)

Youri Tavrovsky : le « Grand jeu » continue

 

25 juin 2021

 

https://izborsk-club.ru/21267

 

 

La provocation de l'Angleterre au Cap Fiolent rappelle les attaques de l'ancienne "maîtresse des mers" sur nos terres balnéaires au XIXe siècle. Pendant la guerre de Crimée (1853-56), les Anglais ont attaqué non seulement Sébastopol sur la mer Noire, mais aussi Petropavlovsk-Kamchatsky sur le Pacifique. De manière caractéristique, la guerre de Crimée a eu lieu entre la première guerre de l'opium (1840-42) et la deuxième guerre de l'opium (1856-60). À l'époque déjà, la Russie avait proposé à la Chine un "partenariat stratégique", mais elle n'a pas été comprise...

 

C'est ainsi que les choses se sont passées à Petropavlovsk, ma petite patrie. Là-bas, non loin de chez moi, dans la rue Morskaya, se trouve un monument au général Vasily Zavoyko, qui a dirigé la défense de Petropavlovsk-Kamchatsky. À l'époque, c'était notre principale base d'approvisionnement pour l'Amérique russe.

 

En août 1854, l'escadre anglo-française, qui vient encore de tirer sur les ports chinois, attaque la ville. L'objectif est d'établir un contrôle sur l'ensemble de la côte ouest du Pacifique, et pas seulement sur la côte chinoise. La tactique était bien pratiquée sur les Chinois. Les Alliés ont d'abord bombardé Petropavlovsk avec des canons de bord à longue portée, puis ils ont lancé un assaut amphibie. L'ennemi avait 7 navires de guerre, 212 canons, 2,6 mille baïonnettes. Dans la garnison russe - 920 hommes, 40 petits canons de l'ancien style, 27 canons de marine sur la frégate "Aurora" et le transport "Dvina".

 

Les forces sont clairement inégales. Cependant, la garnison et les résidents locaux ont repoussé la première attaque. Le deuxième assaut de la ville a été mené par un régiment sélectionné de Gibraltar. Les 926 "Gibraltariens" ont été détruits ainsi que le commandant du régiment, le capitaine Parker. Le commandant anglais, l’amiral Price s'est suicidé à cause d'une telle perte. Petropavlovsk est resté russe.

 

Peu après, en 1856, les Britanniques ont entamé la deuxième guerre de l'opium. Ils ont fait valoir que les Chinois n'avaient pas suffisamment ouvert le pays au commerce. Une fois de plus, il y a eu des bombardements de ports et des pillages de villes. Pékin est envahi, le palais d'été impérial brûlé. Le Fils du Ciel lui-même a fui la capitale.

 

Le souvenir du double viol collectif de la Chine par les Britanniques et les Français pendant les guerres de l'opium n'a même pas pu atténuer les atrocités commises par les samouraïs japonais en 1931-1945. La tragédie était profondément ancrée dans l'inconscient collectif de la nation. À Pékin, j'ai vu les ruines du palais d'été impérial. Maintenant c'est un centre d'éducation patriotique. Les enfants sont amenés ici en bus. "Regardez, les enfants, les gens qui nous apportent la 'civilisation' !

 

Nous aussi, en Crimée, nous devrions nous rappeler plus souvent l'agression de l'"OTAN du XIXe siècle" contre la Russie !

 

 

Youri Tavrovsky

 

Youri Vadimovich Tavrovsky (né en 1949) est un orientaliste, professeur à l'Université de l'amitié des peuples de Russie, membre du présidium de l'Académie eurasienne de télévision et de radio. Il est un membre permanent du Club d’Izborsk.

 

Traduit du russe par Le Rouge et le Blanc avec DeepL.

Le Panorama du Siège de Sébastopol réalisé en 1904 par Franz Roubaud. La peinture de 114 mètres de long sur 14 de haut est exposée dans un pavillon dédié à Sébastopol. Source: Wikipedia

Le Panorama du Siège de Sébastopol réalisé en 1904 par Franz Roubaud. La peinture de 114 mètres de long sur 14 de haut est exposée dans un pavillon dédié à Sébastopol. Source: Wikipedia

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Quand Churchill faisait bombarder Belgrade et massacrer les alliés serbes le jour de Pâques 1944 pour jouer la carte Tito

8 Mai 2021 , Rédigé par Le Rouge et le Blanc Publié dans #Serbie, #Europe, #Guerre, #Général de Gaulle, #Angleterre

"Why" – Mother with her murdered child, Belgrade, Orthodox Easter 1944,

"Why" – Mother with her murdered child, Belgrade, Orthodox Easter 1944,

La rue Kicevska à Belgrade après le bombardement

La rue Kicevska à Belgrade après le bombardement

"En 1941, Churchill a demandé aux Serbes de se suicider et de dire "Non !" à Hitler au moment où il était au sommet de sa puissance. Les Serbes l'ont fait et l'ont payé de plus d'un million de vies ! Churchill les a félicités à l'époque. Trois ans plus tard seulement, il exprimait sa gratitude à ces mêmes étonnants habitants de Belgrade qui avaient osé scander au visage d'Hitler "Plutôt la guerre que le pacte ; plutôt la mort que l'esclavage..." en les bombardant vicieusement le jour de leur plus importante fête chrétienne. Le dimanche de Pâques !

Telle est la moralité occidentale et tout futur allié des Britanniques et des Américains devrait connaître l'histoire ci-dessus."

Traduit de l'américain par Le Rouge et le Blanc.

Extrait de:

https://russia-insider.com/en/easter-1944-us-and-uk-bombers-were-murdering-their-serbian-christian-allies/ri26812

Le roi Pierre Ier de Serbie (Petar Aleksandrović Karađorđević), 1844-1921, fondateur de la dynastie des Karageorgévitch. Un grand allié de la France : "Pierre Karageorgévitch fait ses études militaires à Saint-Cyr2, à titre étranger, de 1862 à 1864- promotion « Puebla ». En 1870, ne supportant pas de voir la France battue par les Prussiens, il s’engage comme sous-lieutenant au 5e bataillon de la Légion étrangère, sous le nom de Pierre Kara et se bat dans les rangs de l’Armée de la Loire. Le 11 octobre, il est blessé sous Orléans. Fait prisonnier, il s’évade en traversant la Loire et rejoint l’arrière-garde de l’armée de Chanzy pour reprendre sa place au combat." (Wikipedia)

Le roi Pierre Ier de Serbie (Petar Aleksandrović Karađorđević), 1844-1921, fondateur de la dynastie des Karageorgévitch. Un grand allié de la France : "Pierre Karageorgévitch fait ses études militaires à Saint-Cyr2, à titre étranger, de 1862 à 1864- promotion « Puebla ». En 1870, ne supportant pas de voir la France battue par les Prussiens, il s’engage comme sous-lieutenant au 5e bataillon de la Légion étrangère, sous le nom de Pierre Kara et se bat dans les rangs de l’Armée de la Loire. Le 11 octobre, il est blessé sous Orléans. Fait prisonnier, il s’évade en traversant la Loire et rejoint l’arrière-garde de l’armée de Chanzy pour reprendre sa place au combat." (Wikipedia)

Le général Draža Mihailović durant la Seconde Guerre mondiale. Fusillé sur ordre de Tito le 17 juillet 1946. "Charles de Gaulle refusera toujours de rencontrer Tito, le considérant responsable du procès truqué et de l'exécution de Draža Mihailović, avec qui il avait tissé des liens amicaux avant la guerre et qu'il avait cité à l'ordre de l'armée, au nom de la France combattante, le 3 février 1943, avec attribution de la croix de Guerre avec palmes11,12, puis le mouvement des Tchetniks qu'il admira fortement pour sa résistance contre le fascisme et le communisme" (Wikipedia)

Le général Draža Mihailović durant la Seconde Guerre mondiale. Fusillé sur ordre de Tito le 17 juillet 1946. "Charles de Gaulle refusera toujours de rencontrer Tito, le considérant responsable du procès truqué et de l'exécution de Draža Mihailović, avec qui il avait tissé des liens amicaux avant la guerre et qu'il avait cité à l'ordre de l'armée, au nom de la France combattante, le 3 février 1943, avec attribution de la croix de Guerre avec palmes11,12, puis le mouvement des Tchetniks qu'il admira fortement pour sa résistance contre le fascisme et le communisme" (Wikipedia)

Drapeau des Tchetniks, les résistants royalistes patriote serbes, qui luttèrent contre les nazis.

Drapeau des Tchetniks, les résistants royalistes patriote serbes, qui luttèrent contre les nazis.

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Un pésame masónico (La Esperanza, periódico católico-monárquico)

4 Mai 2021 , Rédigé par Le Rouge et le Blanc Publié dans #Carlisme, #Angleterre, #Histoire, #Politique

"Se ha recordado en otras ocasiones lo que contaba el profesor Frederick D. Wilhelmsen de un amigo suyo que detestaba tanto a los ingleses que repetía con frecuencia cómo no merecían siquiera ese simulacro de monarquía que tienen. El profesor Francisco Canals, por su parte, dejó escrito –con referencia a finales del siglo XVII– que si en la Francia de Luis XIV la monarquía tenía una ficticia representación aristocrática, en los países que a la sazón la combatían ocurría un hecho paralelo. Singularmente en Inglaterra, donde a partir de la revolución de 1688 y las transformaciones sociales que la siguieron se iba a llegar a una situación casi inversa, pues el poder fue a parar a una oligarquía de comerciantes whigs que habían desplazado a los terratenientes tories y concluyeron revistiendo al poder del dinero de forma monárquica. De ahí que se pudiera afirmar que Inglaterra no era una tanto una monarquía como una oligarquía representada monárquicamente. Por eso también Donoso Cortes sentenció que había de convertirse en el señuelo de todas las monarquías constitucionales. Y parlamentarias después, podríamos añadir. Hasta la fecha.

La muerte de Felipe de Battenberg, rebautizado Mountbatten, y conocido como duque de Edimburgo, ha vuelto a dejar en evidencia muchas cosas de la singularidad inglesa y su adhesión a la –llamémosla así– monarquía. Buena parte de ellas merecerían reflexión y comentario. Pero excederían de este espacio. Vamos, pues, a una sola: el pésame que han hecho llegar a Buckingham Palace diversas obediencias y logias masónicas. La Gran Logia de España, así, ha hecho público un comunicado en el que expresa sus «más sentidas condolencias a S.M. la Reina Isabel II, a la Familia Real Británica, a todo el pueblo y a nuestros Hermanos del Reino Unido ante el pase al Oriente Eterno de nuestro Querido Hermano, S.A.R. el Príncipe Felipe, Duque de Edimburgo». El difunto, por su parte, era miembro de la Gran Logia Unida de Inglaterra, en la que un nieto del rey Jorge V, el príncipe Eduardo, duque de Kent, ejerce desde 1967 como Gran Maestro".

(...)

La Esperanza

Lisez la suite de cet article à propos du décès du duc d'Edimbourg sur le site carliste La Esperanza:

https://periodicolaesperanza.com/archivos/4934

Un pésame masónico (La Esperanza, periódico católico-monárquico)
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