poesie
L'harmonie des contraires
"Si l'on attache ensemble deux oiseaux, ils ne pourront voler, bien qu'ils possèdent quatre ailes."
"La vie consiste dans l'harmonie des contraires, la mort vient qu'ils sont entrés en conflit."
Rūmî (Djalâl ad-Dîn Rūmî), poète et mystique persan du XIIIe siècle.
Le miroir du Simorg
Source des textes ci-dessus: La Conférence des oiseaux, mise en scène par Peter Brook. Adaptation de Jean-Claude Carrière (1970).
D'après le Mantic Uttaïr, le grand poème de Farid Uddin Attar, mystique soufi qui vécut au douzième siècle en Perse, à Neshapur.
"Le Soleil céleste se mit à briller devant eux, et voici que leur surprise fut grande ! Dans le reflet de leurs visages, ces trente oiseaux de la terre virent la face du Simurgh céleste. Lorsqu'ils jetèrent des regards furtifs vers le Simurgh, ils comprirent que le Simurgh n'était autre que ces mêmes trente oiseaux." The Khanaka of Nadir Divan-begi from Bukhara in 1620. The Khanaka was a center for Sufi (Islamic mystic) meetings. The entryway is adorned with images of the Simurgh, and the 'celestial sun' at the moment of divine illumination as described in Attar's 'Conference of the Birds."
La déification dans la "Conférence des oiseaux"
Par Daniel Peterson, Deseret News
Publié le 24 juin 2018 à 12h30
https://www.oakridger.com/news/20180624/deification-in-conference-of-birds?template=ampart
"La plus grande œuvre de l'un des plus grands poètes mystiques du monde est peut-être une fable animale dont la conclusion est surprenante.
L'un des plus grands mystiques musulmans est Farid al-Din Attar, qui a vécu de 1145 à 1221 environ, lorsqu'il a été tué lors de l'invasion mongole de sa ville natale, Nishapur, dans le nord-est de l'Iran.
Son titre "Attar" l'identifierait aujourd'hui comme un fabricant de parfums. À son époque, cependant, il avait un sens plus large : il était aussi un peu comme un "chimiste" britannique, un pharmacien.
Peu connu comme poète de son vivant, les œuvres d'Attar sont aujourd'hui vénérées parmi les plus grands trésors de la littérature persane. Son œuvre la plus célèbre est peut-être le "Mantiq al-Tayr", qui a été traduit plusieurs fois en anglais sous le titre de "The Conference of the Birds" ou "The Parliament of the Birds".
Le protagoniste de l'histoire racontée par Attar est un oiseau appelé "huppe", un représentant de plusieurs espèces colorées apparentées que l'on trouve dans toute l'Afrique et dans toute l'Eurasie. Distingué par une couronne de plumes, la huppe apparaît dans le Coran arabe du septième siècle comme le confident du roi Salomon le Sage et comme un messager entre Salomon et la reine de Saba. Dans la tradition persane, la huppe représente la vertu.
Selon la "Conférence des oiseaux" d'Attar, les oiseaux du monde entier se rassemblent pour réfléchir à qui devrait être leur souverain, puisqu'il leur manque un roi. La huppe suggère qu'ils recherchent le légendaire Simurgh, un oiseau magnifique quelque peu comparable au phénix de la mythologie grecque. (Le mot "simurgh" désignait probablement, dans les formes les plus anciennes du persan, un aigle ou une autre sorte de rapace).
Persuadés par la huppe, les oiseaux rassemblés se mirent en route sous sa direction pour trouver le Simurgh. Leur quête est cependant à la fois difficile et dangereuse. Avant de pouvoir atteindre la montagne où l'on dit que le Simurgh habite, ils doivent d'abord traverser sept vallées, qui sont, dans l'ordre, les vallées de la Quête, de l'Amour, de la Connaissance, du Détachement, de l'Unité, de l'Émerveillement et, enfin, de la Pauvreté et de l'Annihilation.
Au cours de leur voyage, ils sont soumis à diverses épreuves et sont obligés d'abandonner des choses qui, bien que précieuses pour eux, interfèrent avec leur voyage. Les oiseaux apprennent, par exemple, qu'ils doivent subordonner la raison à l'amour, et ils découvrent que leurs connaissances du monde sont inutiles dans leur quête. Ils sont obligés d'abandonner leur désir de posséder, de se détacher des choses terrestres.
Les conversations confidentielles qui ont eu lieu dans sa pharmacie ont donné à Attar une large connaissance de la nature humaine qui se reflète clairement dans ses écrits. "La conférence des oiseaux" présente des dizaines de petites histoires, parfois humoristiques, qui illustrent les faiblesses et les limites de l'homme.
Selon la huppe d'Attar, le principal attribut qui doit être abandonné est peut-être l'attachement à soi-même, qui est finalement atteint lorsque l'ego est abandonné dans cette dernière vallée de la pauvreté et de l'annihilation :
"Les gens de ce monde sont comme les trois papillons devant la flamme d'une bougie. / Le premier s'est approché et a dit : Je sais ce qu'est l'amour. / Le deuxième a touché la flamme avec ses ailes et a dit : Je sais comment le feu de l'amour peut brûler. / Le troisième se jeta au coeur de la flamme et se consuma. Lui seul sait ce qu'est le véritable amour."
Malheureusement, le chemin de leur voyage est si dur et si périlleux que, bien que des milliers d'oiseaux commencent la quête, seuls 30 d'entre eux l'achèvent. Certains, en fait, étaient déjà morts de peur au tout début, dès la simple description du voyage. Beaucoup ont refusé de l'entreprendre. D'autres meurent de soif, de maladie ou d'épuisement, ou sont victimes de bêtes sauvages en cours de route.
Mais même lorsque les 30 oiseaux survivants arrivent à leur but, le gardien du Simurgh leur ordonne assez durement de s'en aller. Cependant, ils sont allés trop loin pour être dissuadés et la porte leur est enfin ouverte. Et lorsqu'elle s'ouvre, ils découvrent qu'ils sont eux-mêmes les Simurgh - un point qui, dans le poème, repose sur l'étymologie populaire et un jeu de mots : en persan, "si" signifie "30" et "murgh" signifie "oiseau".
"Le Soleil céleste se mit à briller devant eux, et voici que leur surprise fut grande ! Dans le reflet de leurs visages, ces trente oiseaux de la terre virent la face du Simurgh céleste. Lorsqu'ils jetèrent des regards furtifs vers le Simurgh, ils comprirent que le Simurgh n'était autre que ces mêmes trente oiseaux."
S'étant perdus dans le divin, ils ont fusionné avec la divinité et ont, de fait, été déifiés."
Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)
Les plus belles citations de Rûmî (Poésie persane)
Djalāl ad-Dīn Muḥammad Balkhi ou Rûmî, né à Balkh (actuel Afghanistan) dans le Khorasan (grande région de culture perse), le 30 septembre 1207 et mort à Konya (dans l'actuelle Turquie) le 17 décembre 1273, est un poète mystique persan qui a profondément influencé le soufisme. Son prénom, Djalal-el-din, signifie « majesté de la religion » (de djalâl, majesté, et dîn, religion, mémoire, culte). Quant à sa nisba (l'indication de son origine), elle renvoie soit à Balkh (le « balkhien ») ou à Byzance (RûmÎ: le « byzantin »). Il reçut très tôt le titre de Mawlānā, « notre maître », souvent écrit Mevlana, qui est devenu intimement lié à l'ordre des « derviches tourneurs » ou mevlevis, une des principales confréries soufies, qu'il fonda dans la ville de Konya. Il a écrit la majorité de ses œuvres en persan (farsi).
Son œuvre est profondément marquée par sa rencontre avec celui qui deviendra son maître spirituel, Shams ed Dîn Tabrîzî, dont le prénom signifie « soleil de la religion ». Il en fera même l'auteur de l'un de ses ouvrages, le Divân de Shams de Tabriz.
Rûmî aurait également repris à son compte certaines fables d'Ésope (via le célèbre Kalila et Dimna d'Ibn al-Muqaffa) dans son principal ouvrage le Masnavi (ou « Mathnawî », « Mesnevi »). Les Turcs, Iraniens, Afghans et autres populations de la région font montre de respect pour ses poèmes. Reconnu de son vivant comme un grand spirituel et comme un saint, il fréquentait les chrétiens et les juifs tout autant que les musulmans.
L'UNESCO a proclamé l'année 2007 année en son honneur, pour célébrer le huitième centenaire de sa naissance. Ainsi, le 30 septembre de la même année, des festivités ont été organisées à Konya, auxquelles ont pris part des derviches tourneurs et des ensembles de musique traditionnelle d'Iran.
Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Djalâl_ad-Dîn_Rûmî
Roûmî, « Le Livre du dedans, “Fîhi-mâ-fîhi” »
https://www.notesdumontroyal.com/note/376
Citations de Rûmi
https://citations.webescence.com/citations/Jalal-Al-Din-Rumi
“Ne reste que parmi les amoureux, des autres éloigne-toi.
Bien que sa flamme embrase le monde,
Le feu meurt par la compagnie des cendres.”
"Le commencement, qui est une pensée, s’achève en action; sache que telle a été de toute éternité la construction du monde.
Les fruits sont d’abord dans la pensée de l’esprit, ce n’est qu’à la fin qu’ils se manifestent concrètement."
Rûmî
Sur le même blog et sur le même sujet:
http://pocombelles.over-blog.com/2017/12/l-amour-universel.entretien-avec-idris-de-vos.html
La fenêtre (Justine Jérémie)
Justine Jérémie chante, à l'accordéon. Thibaut à la guitare.
Refrain: J'ai ouvert la fenêtre, envole-toi. Mais vite, d'un coup d'ailes, que j'te voie pas. J'ai ouvert la fenêtre, envole-toi, mais vite d'un coup d'ailes, que j'te rattrape pas.
J'ai ouvert la fenêtre, tu me le l'as demandé. Un geste d'amour, juste comme ça, de plus beau, y'en a pas. je serai là pour toi autant que tu voudras, quand t'auras besoin de moi, ou que t'auras un peu froid.
Refrain
J'ai ouvert la fenêtre, fais un très beau voyage et à la prochaine si t'as un bon vent. Si t'as un bon vent et du joli temps, viens faire un p'tit détour, pour me dire bonjour.
Refrain
Et quand tes ailes se seront déployées, à la fin du voyage, quand tu seras bien sage, je voudrais qu'à ton tour, tu fermes ma fenêtre, me voilà rassurée, à toi de voler.
Merci à Justine Jérémie qui m'a communiqué les paroles de sa si belle chanson, dont elle prépare une nouvelle interprétation avec d'autres musiciens.
Pierre-Olivier Combelles
Déjà posté en juin 2017 sur ce même blog, mais sans les paroles: http://pocombelles.over-blog.com/2017/06/la-fenetre.barbe.html
Nire aitaren etxea / La casa de mi padre (Gabriel Aresti, 1963)
NIRE AITAREN ETXEA
Gabriel Aresti , 1963
Nire aitaren etxea
defendituko dut.
Otsoen kontra,
sikatearen kontra,
lukurreriaren kontra,
justiziaren kontra,
defenditu
eginen dut
nire aitaren etxea.
Galduko ditut
aziendak,
soloak,
pinudiak;
galduko ditut
korrituak,
errentak,
interesak,
baina nire aitaren etxea defendituko dut.
Harmak kenduko dizkidate,
eta eskuarekin defendituko dut
nire aitaren etxea;
eskuak ebakiko dizkidate,
eta besoarekin defendituko dut
nire aitaren etxea;
besorik gabe,
sorbaldik gabe,
bularrik gabe
utziko naute,
eta arimarekin defendituko dut
nire aitaren etxea.
Ni hilen naiz,
nire arima galduko da,
nire askazia galduko da,
baina nire aitaren etxeak
iraunen du
zutik.
LA CASA DE MI PADRE
Gabriel Aresti , 1963
Defenderé
la casa de mi padre.
Contra los lobos,
contra la sequía,
contra la usura,
contra la justicia,
defenderé
la casa
de mi padre.
Perderé
los ganados,
los huertos,
los pinares;
perderé
los intereses,
las rentas,
los dividendos,
pero defenderé la casa de mi padre.
Me quitarán las armas
y con las manos defenderé
la casa de mi padre;
me cortarán las manos
y con los brazos defenderé
la casa de mi padre;
me dejarán
sin brazos,
sin hombros
y sin pechos,
y con el alma defenderé
la casa de mi padre.
Me moriré,
se perderá mi alma,
se perderá mi prole,
pero la casa de mi padre
seguirá
en pie.
Traducción: Gabriel Aresti
Versión original: NIRE AITAREN ETXEA
Gabriel Aresti (1933-1975)
Nació en el seno de una familia patriota no-vascoparlante, en Bilbao. A los catorce años comenzó a estudiar el euskara por su cuenta, leyendo a los clásicos en la biblioteca municipal y escuchando a los improvisadores. Su poesía evolucionó del simbolismo de su juventud a la crítica social de su madurez, ejerciendo una enorme influencia en la juventud de los años 60 y 70. Su Harri eta Herri (Piedra y Pueblo, 1964) es el libro fundacional de la moderna poesía civil vasca. Criticó, polemizó, rompió con el mito del vasco creyente, se declaró abiertamente de izquierdas, renovó también la canción y el teatro... Su muerte, coincidiendo con el fin del franquismo, cierra un ciclo de la literatura vasca.
Source: http://basquepoetry.eus/?i=poemak-es&b=1375
Merci à Kristina Peña Olano, du pays basque espagnol, qui m'a fait connaître ce poème.
POC.
Et pour en savoir plus sur Etxea, la maison basque, consultez l'article d'André Desmartis dans ce numéro (p 74 et suivantes) du Naturaliste canadien où j'avais également publié une étude sur les fruits sauvages de la Basse Côte-Nord du Québec: http://www.provancher.org/Naturaliste_Canadien_120-2_ETE_1996.pdf
Source: aticle de André Desmartis dans Le Naturaliste Canadien: http://www.provancher.org/Naturaliste_Canadien_120-2_ETE_1996.pdf
L'ethno-musicologue Raphaël Parejo-Coudert m'informe que le dernier berger basque biscayen du Mont Gorbea (Gorbeia en basque), est mort avant-hier, le 14 janvier 2018 :
http://m.deia.com/2018/01/15/sociedad/obituarios/agur-jose-larrinaga-zubiaur
C'est peut-être le signe que le temps est maintenant venu de replanter ou de laisser repousser les forêts dans les montagnes du pays basque, Euskal Herria, les vraies forêts, les forêts naturelles, pour que reviennent les animaux et les plantes sauvages, le Basajaun et les Laminak.
Il est temps en effet de reconstruire Etxea, la Maison du Père, la vraie, celle qui n'est pas un repaire de marchands et de brigands, la Grande Maison des Hommes et de la Nature, la Maison Cosmique dont nous faisons tous partie, corps et esprit, et dans laquelle nous devons vivre ensemble en harmonie.
Pierre-Olivier Combelles
Pyrénées : la forêt efface peu à peu les paysages formés par l'Homme: http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2011/10/06/pyrenees-le-recul-de-l-humain,214355.php
"La campagne française comble de joie l’économiste impénitent. Richesse de la terre, incomparable fécondité du sol, et surtout admirable et minutieuse culture du terrain, qui ne laisse pas se perdre le plus petit recoin.
Ce spectacle m’accable. Malgré la beauté et la diversité dont la nature a doté ces paysages, l’homme a su leur imposer une monotonie énervante.
Les rectangles implacables des différentes cultures se succèdent docilement et s’étendent jusqu’à l’horizon. Les arbres alignés se cachent les uns derrière les autres, à égale distance, et font défiler leurs rangs au passage de l’automobile, avec un geste précis et mécanique de gymnaste. Si, tout à coup, nous trouvons un petit bois, il n’est pas difficile de deviner quel rôle pratique remplit cet apparent morceau de liberté oublié sur un sol soumis. Et les vignobles, les vignobles aux mystiques sarments, qui ont fini par envahir le paysage de leur sévérité industrielle.
Bientôt nous éprouvons le désir d’une pièce de terre stérile et libre, d’une terre préservée du labeur humain.
Cette campagne française fait pitié. Terre soumise et servile.
Nature que l’homme a asservie. Sol dompté, incapable de se révolter, plus semblable à une usine alimentaire qu’à la campagne rustique et sacrée que l’homme habitait jadis.
La richesse de la Pomone mythique se transforme en un immense entrepôt de grains et de légumes. La campagne de France n’est pas un jardin, c’est un potager.
Devant ce gigantesque déploiement d’aliments, je ne rêve que de landes stériles, de pitons glacés, de la tiède forêt de mes rivières andines.
Je ne sais d’où me vient cette répulsion. Sobriété innée, goût d’une certaine austérité janséniste, ou modération inévitable d’un ressortissant de pays pauvre? Ah! vieux terrains marécageux de Port-Royal, friches de Castille, ah! mes âpres collines.
Ce que la campagne française met en évidence, c’est la victoire définitive du paysan.
La tâche entreprise le 4 août 1789 et qu’illuminent de leurs feux symboliques les archives féodales incendiées, est enfin accomplie.
Terre entièrement cultivée, dans ses vallées et sur ses coteaux, sur les rives de ses fleuves, dans les étroits jardins de ses maisons comme dans ses vastes plaines, terre sur laquelle veille un immense amour paysan pour le sol qui le nourrit et le fait vivre. Ces lourdes moissons, ces feuillages lustrés, ces pampres qui préparent les grossesses de l’automne, sont l’effort implacable de millions de vies avides et laborieuses. Des vies qui, du matin au soir, travaillent sans relâche le sol qui enfin leur appartient et que plus rien ne protège de leur convoitise séculaire.
Un immense peuple d’insectes s’est répandu sur le sol de la France. Sa sueur le féconde et l’enrichit.
Ces champs exhalent comme la vapeur de la sueur paysanne.
Sur ces terres lumineuses, sur ces horizons doux et purs, sur la lente et molle courbe de ses collines, sur ce paysage d’intelligence et de grâce, de discrétion et de lucidité, règne une démocratie paysanne."
Nicolás Gómez Dávila (Cajicá, Colombie, le 18 mai 1913 - Bogotá, le 17 mai 1994)
http://pocombelles.over-blog.com/page-5215767.html
Nicolás Gómez Dávila o la irreverencia de la inteligencia. Escrito por Damián Pachón Soto. Le Monde Diplomatique - Edition Colombie:
Entretien avec Iñaki Gil de San Vicente
(...)
-So, where will we find the light at the end of the tunnel regarding this subject?
-There are a couple of things which I believe are important at an antibodies level: one of them is the content of Euskera as non commercialized tongue and on the other hand, the content of the Basque paganism. There is Basque pagan culture subjacent to the figure of Mari (Note: Mari or Maddi is the main numen of the pre Christian Basque mythology), of the Basque traditions, of resistance to all the Christian submissive mentalities, that we must reclaim, and in part, the introduction of so many young men and women to the liberation struggle has to do with this paganism, with figures and icons that existed before private property. A debate of recuperation of the Basque culture which doesn’t consider the connections previous to the medieval and capitalist property, will lead to nowhere, it will be a waste of time. It is about reconstructing a community-based culture that guides through the overcoming of private property and patriarchy, starting with primary spaces, with the gaztexes (juvenile social centers), with the liberated polisexual spaces, with the recuperation of the communes. For the daily struggle.
(...)
La beauté est fugitive...
"Tout autour de nous dans la nature, la beauté est fugitive. Elle ne dure pas. Les gouttes de rosée sur une feuille, la forme changeante des nuages, le vol gracieux d'un oiseau, les yeux doux d'un veau, le sourire d'un petit enfant - rien de tout cela ne dure. Alors pourquoi nos oeuvres d'art devraient-elles rester figées dans le temps ? Elles sont belles sur le moment. L'artiste le sait, les dieux sûrement le savent aussi. Oui, la terre n'est jamais plus belle qu'en cet instant même. Que demander de plus ? Elle change avec nous, avec le jour qui passe, jusqu'à ce que nous créions à nouveau de la beauté."
Paroles de la danseuse indienne Rukmini Devi.
Courrier de l'Unesco - dec. 1996.
Le Peuple de l'Herbe
A présent laissez-moi, je vais seul.
Je sortirai, car j'ai affaire: un insecte
m'attend pour traiter. Je me fais joie
du gros oeil à facettes: anguleux,
imprévu, comme le fruit du cyprès.
Ou bien j'ai une alliance avec les pierres
veinées-bleu: et vous me laissez également,
assis, dans l'amitié de mes genoux.
Saint-John Perse, Éloges (1908)
Le Peuple de l'Herbe se soucie-t-il des hommes ? Les connaît-il seulement ? Rien n'est moins sûr. Tout nous porte à penser qu'ils n'existent pas pour eux dans l'espace de leur courte vie (courte pour nous, longue pour eux), pas plus que les milliards d'autres espèces animales et végétales qui peuplent la Terre n'existent pour les hommes, surtout pour cette majorité de nos congénères déracinés qui vivent aujourd'hui enfermés dans les mégapoles, les trains, les autos et les avions. Cette pensée nous libère du poids écrasant de notre responsabilité d'êtres prétentieux, insatiables et destructeurs.
Pierre-Olivier Combelles
Photos de l'auteur. Appareil: Fujifilm X100T. Certaines images sont recadrées. Clicquez dessus pour les agrandir.
Sur le même sujet, par le même auteur et sur le même blog:
Misumena vatia, une araignée en kimono dans une orchidée
Orchis bouc (Himantoglossum hircinum, Orchidaceae) sur un talus. Elle doit son nom inattendu, moins à la forme de ses fleurs qu'à son fort parfum rappelant celui de l'animal. Photo: Pierre-Olivier Combelles (Forêt de Rambouillet, juin 2016)
L'araignée-crabe Misumena vatia (Thomisidae) à l'affût sur un labelle d'orchis bouc. Photo: Pierre-Olivier Combelles (Forêt de Rambouillet, juin 2016)
Une petite araignée (Araniella cucurbitina ?) enveloppe sa proie sur un Orchis bouc (Himantoglossum hircinum). Photo: Pierre-Olivier Combelles (Forêt de Rambouillet, juin 2016)
Le Dermestidae Oedemera nobilis sur une marguerite. Photo: Pierre-Olivier Combelles (Forêt de Rambouillet, juin 2016)
Le longicorne Rutpela maculata sur une marguerite. Photo: Pierre-Olivier Combelles (Forêt de Rambouillet, juin 2016)
Libellule (Libellula quadrimaculata ?) sur une marguerite. Photo: Pierre-Olivier Combelles (Forêt de Rambouillet, juin 2016)
Vulcain (Vanessa atalanta) aux ailes usées, posé sur une appétissante (pour lui !) crotte de chien au milieu du chemin entre un champ et la forêt. Photo: Pierre-Olivier Combelles (Forêt de Rambouillet, juin 2016)
Un Flambé (Iphiclides podalirius) vient de naître sur une haie, encore tout engourdi. En Asie, le Papillon est le symbole de l'amour éternel, de la joie et aussi de la transformation, comme celle de l'âme qui quitte le corps après la mort. En grec, le même terme "psyché" désigne à la fois l'âme et le papillon. Photo: Pierre-Olivier Combelles (Forêt de Rambouillet, juin 2016)
XXXVI
Beau papillon près du sol
à l'attentive nature
montrant les enluminures
de son livre se vol.
Un autre se ferme au bord
de la fleur qu'on respire:-
ce n'est pas le moment de lire.
Et tant d'autres encor,
de menus bleus, s'éparpillent,
flottants et voletants,
comme de bleues brindilles
d'une lettre d'amour au vent,
d'une lettre déchirée
qu'on était en train de faire
pendant que la destinataire
hésitait à l'entrée.
Rainer Maria Rilke, Les Quatrains Valaisans
Gallimard, N.R.F., 1926.