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Le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

mexique

Line in the Sand (Une ligne dans le sable), un documentaire de James O'Keefe

13 Octobre 2024 , Rédigé par Rouge et Blanc Publié dans #Immigration, #Amérique du sud, #USA, #Amérique centrale, #Mexique

Le documentaire de James O'Keefe, « Line in the Sand », explore la disparition de 500 000 enfants dans l'esclavage sexuel américain.

Il s'agit d'une affaire de gros sous, dans laquelle de nombreux acteurs sont impliqués : les ONG, le gouvernement, les églises concernées, la police, les cartels de l'industrie du sexe. Il s'agit d'un trafic d'enfants dans lequel des employés du gouvernement fédéral aident à faciliter l'acheminement des enfants non accompagnés vers des « parrains » dans tous les États-Unis, rapporte O'Keefe.

Line in the Sand (Une ligne dans le sable) emmène les spectateurs dans un voyage saisissant dans les coulisses du complexe industriel des migrants, avec des images inédites des tunnels des cartels, des trains de marchandises mexicains et des centres de détention pour enfants financés par les États-Unis.

Le film met en lumière un aspect crucial de la crise frontalière : le voyage périlleux des migrants, le transport caché des mineurs non accompagnés et les réalités inquiétantes d'un système brisé et débordé dans la ville de New York.

Combinant un journalisme percutant et une narration dramatique, Line in the Sand met les téléspectateurs face aux dures réalités de cette crise en cours. Brouillant les frontières entre le documentaire d'investigation et le thriller politique, le film mêle humour noir, tension et ironie pour présenter un regard sans complaisance sur l'un des problèmes les plus urgents de l'Amérique.

Source: https://lineinthesandmovie.com/

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Bienheureux Père Miguel Pro SJ (Mexique, 1891-1927): "Dieu parle-t-il à nos âmes ?..."

1 Juillet 2024 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Père Miguel Pro SJ, #Catholicisme, #Mexique, #Religion

Photographie du Bienheureux P. Miguel Pro sj, lors de son exécution, les bras en croix, le 23 novembre 1827

Photographie du Bienheureux P. Miguel Pro sj, lors de son exécution, les bras en croix, le 23 novembre 1827

"Le 23 novembre, des soldats escortent le P. Michel Pro, qui ne se doute de rien, jusque sur la cour de la prison. Quand il voit les spectateurs et le peloton d’exécution, il demande un peu de temps pour prier, et refuse ensuite de se laisser bander les yeux. Tenant son chapelet dans la main, il se met devant le mur déjà plein de traces de balles et étend les bras en forme de croix. Quand vient l’ordre de tirer, il cria « Vivo Cristo Rey ! Vive le Christ Roi ! ». Son frère Humberto est exécuté plus tard ce matin-là, mais Roberto est épargné à la dernière minute. Luis Segura est aussi exécuté cette même matinée. Le père du P. Michel Pro réclame le corps de son fils et organise une veillée dans sa maison. Des milliers de travailleurs et de soldats viennent saluer le corps du martyr.

Le P. Michel Pro est béatifié le 25 septembre 1988 par le pape Jean-Paul II."

https://www.jesuites.com/bienheureux-michel-pro-sj/

Dieu parle-t-il à nos âmes ?… Oui, et avec les mots les plus doux. Il parle et l’âme comprend sa voix. Je le sais d’expérience, et je te le confesse : je n’ai pas les dons que tu possèdes pour saisir de telles paroles ; bien plus, tout au contraire, j’ai tout ce qui s’y oppose, embarrassé par des obstacles de toutes sortes, et cela non pour des causes ne dépendant nullement de moi, mais en raison de manières d’être qui s’opposent à ces paroles. Mais, dans son infinie miséricorde, Dieu a jeté ses yeux sur cet arbre sec et stérile qu’est ma vie ; voyant d’avance la statue qu’il en pourrait ensuite tirer par sa vertu, il a daigné m’appeler et me tirer, malgré moi, du monde corrompu dans lequel je végétais, en sorte que s’accomplissent ces mots admirables du psalmiste : Du fumier il relève le pauvre pour qu’il siège parmi les princes, parmi les princes de son peuple.

Pendant toutes les années de ma vie religieuse je n’ai trouvé d’instrument plus rapide et plus efficace pour vivre dans une étroite communion avec Jésus que la sainte Messe… En elle tout est vu d’un autre regard, tout se situe dans un horizon plus large, tout est ressenti d’une manière plus noble et plus spirituelle. Bien plus, tu te sentiras transformé par elle ; il y a comme quelque chose de plus divin qui inonde ton âme et te transforme totalement en quelqu’un de différent ; ce n’est rien d’autre que le caractère qui doit être imprimé, rien d’autre que la plénitude de l’Esprit-Saint qui, devant consumer tout ce qu’il y a d’humain, fera naître en toi la vie divine, te faisant plus étroitement participer à la nature divine.

Ce que je découvre en moi, que je n’avais jamais ressenti jusque-là et qui fait que je vois tout différemment, ne vient ni des études ni de notre sainteté, aussi grande ou aussi faible qu’elle soit, bien plus ne procède de rien qui soit personnel, de rien qui soit humain. C’est, en effet, le sceau qu’imprime l’Esprit Saint, ce que nous appelons le caractère sacerdotal ; il nous donne une participation plus intime à cette vie divine qui nous élève et même nous divinise ; c’est une force si puissante que devient facile ce que nous souhaitions et désirions et que nous n’avions jamais pu réaliser jusque-là.

Je n’aurais pas pris conscience de ce changement s’il ne m’avait pas été donné d’être en contact avec les âmes… J’ai immédiatement compris qu’il avait plu à Dieu de se servir de moi comme de son instrument pour répandre ses biens. Combien sont nombreuses les âmes que j’ai remplies de sa consolation ! Que de peines et d’afflictions j’ai écartées ! Que d’allégresse j’ai pu donner à certains pour qu’ils s’avancent plus courageusement sur le rude chemin de la vie ! Ce sont deux hommes qui, bien que persuadés d’être appelés par Dieu, s’étaient pourtant séparés de lui et qui revinrent à lui ; et encore quelqu’un qui pensait sérieusement à s’en aller du séminaire et qui y est encore maintenant et y persévère dans une recherche ardente de la volonté de Dieu. N’est-il pas évident que tout ce que j’ai fait, c’est par la grâce du sacerdoce que je l’ai fait, conduit par l’Esprit-Saint, lui qui n’a rien d’humain et dont je n’ai commencé à sentir l’action qu’à partir de mon ordination sacerdotale ? …

(...)

(Sources : Antonio Dragon, s.j., Vida intima de Padre Pro , ed. Obra Nacional de la Buena Prensa, A.C., México, D.F. 1952, 3 ème éd., pp. 177-178 ; 112 ; 113 ; 130 ; 139-140 ; 136).

Source: https://www.jesuites.com/bienheureux-michel-pro-sj/

Blason des Jésuites sur la façade d'une église à Lima (Pérou). Photo: P.O. Combelles

Blason des Jésuites sur la façade d'une église à Lima (Pérou). Photo: P.O. Combelles

Sous le monogramme IHS, qui représente le Christ, le croissant de lune flanqué de deux étoiles qui symbolisent la Vierge Marie et les saints.

https://www.jesuites.com/ihs/

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Roger Heim (1900-1979): Naturaliste, humaniste, résistant, directeur du Muséum national d'Histoire naturelle

2 Juin 2024 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Botanique, #Forêt, #France, #Environnement, #Nature, #Roger Heim, #Muséum national d'histoire naturelle, #Jean Dorst, #Phormium tenax, #Lin de Nouvelle-Zélande, #Sciences, #Ecologisme, #Mexique, #Gordon Wasson

 

En déballant un carton de livres pour les ranger dans ma bibliothèque, j'ai retrouvé mon cher Un naturaliste autour du monde, de Roger Heim, auquel était attachée une copie de sa notice nécrologique par Jean Dorst (mon président de thèse au Muséum) avec un lien de Phormium tenax (harakeke en māori et iskhara en aymara), une plante à fibres du Pacifique que j'ai retrouvée en Bolivie.

Pierre-Olivier Combelles

Roger Heim (1900-1979): Naturaliste, humaniste, résistant, directeur du Muséum national d'Histoire naturelle
(Acédémie des Sciences)

(Acédémie des Sciences)

Roger Heim (1900-1979): Naturaliste, humaniste, résistant, directeur du Muséum national d'Histoire naturelle
Roger Heim (1900-1979): Naturaliste, humaniste, résistant, directeur du Muséum national d'Histoire naturelle
Roger Heim (1900-1979): Naturaliste, humaniste, résistant, directeur du Muséum national d'Histoire naturelle
Roger Heim (1900-1979): Naturaliste, humaniste, résistant, directeur du Muséum national d'Histoire naturelle
Roger Heim (1900-1979): Naturaliste, humaniste, résistant, directeur du Muséum national d'Histoire naturelle

Biographie de Roger Heim par la Société des Amis du Muséum:

https://amis-museum.fr/wp-content/uploads/2019/04/BIO-ROGER-HEIM.pdf

Notice nécrologique sur Roger Heim par Jean Dorst:

https://www.academie-sciences.fr/pdf/eloges/heim_cr1980.pdf

Hommage à Roger Heim par P. Martens

https://www.persee.fr/doc/barb_0001-4141_1980_num_66_1_63369

Les Champignons, un documentaire filmé avec Roger Heim, alors directeur du Muséum national d'Histoire naturelle (Archives INA)

https://www.dailymotion.com/video/x25b5ey

Entre écologie et écologisme : la protection de la nature au Muséum dans les années 1950

"Un même terme pour désigner indifféremment une science naturaliste ou un engagement social, c’est l’aboutissement d’une évolution politique et sociale à laquelle le Muséum aura largement contribué dès les années 50. C’est, en effet, au sortir de la Seconde Guerre mondiale que le mouvement s’amorce, l’imaginaire de l’exploration coloniale cédant la place à celui de protection de la nature, nouvelle « mission de l’Homme blanc ». La création au Muséum d’une chaire « d’écologie générale et de protection de la nature » témoigne de cette évolution, du souci de faire de la protection de la nature le support et le moteur d’un nouveau domaine scientifique. Généalogie d’un « écologisme » dénué « d’écologie » qui s’impose en 1970 mais dont le lignage est largement plus ancien et plus commun."
par Florian CHARVOLIN, Christophe BONNEUIL, Chargés de recherche au CNRS

https://www.annales.org/re/2007/re46/charvolin-bonneuil.pdf

"Seeking the magic mushrooms", par Gordon Wasson (LIFE MAGAZINE)

https://idoc.pub/documents/seeking-the-magic-mushroom-life-magazine-1957-dvlrg66xyj4z

Roger Heim et Gordon Wasson au Mexique. "Les archives Gordon Wasson, conservées précieusement à Harvard, répertorient, entre 1949 et 1979, 844 lettres de Roger Heim. La preuve, s’il en est, de leur longue amitié et de leur collaboration pendant trois décennies. Après le Mexique, ils voyagèrent ensemble en Nouvelle-Guinée et en Inde. En 1970, ils rédigèrent ensemble, Les Putka des Santals: champignons doués d’une âme. (Il s’agit entre autres de l’espèce Scleroderma bulla Heim)". (CF Dominique Guillet/Xochipelli)

Roger Heim et Gordon Wasson au Mexique. "Les archives Gordon Wasson, conservées précieusement à Harvard, répertorient, entre 1949 et 1979, 844 lettres de Roger Heim. La preuve, s’il en est, de leur longue amitié et de leur collaboration pendant trois décennies. Après le Mexique, ils voyagèrent ensemble en Nouvelle-Guinée et en Inde. En 1970, ils rédigèrent ensemble, Les Putka des Santals: champignons doués d’une âme. (Il s’agit entre autres de l’espèce Scleroderma bulla Heim)". (CF Dominique Guillet/Xochipelli)

Illustration de l'article de Gordon Wasson

Illustration de l'article de Gordon Wasson

Roger Heim ( † 1979)
Président de la Fondation Singer-Polignac de 1958 À 1976

"Le professeur Roger Heim nous a quittés le 17 septembre 1979. C’est avec beaucoup d’émotion que nous évoquons aujourd’hui sa haute figure de savant, d’érudit, d’administrateur. Roger Heim est né à Paris le 12 février 1900. Après des études secondaires au collège Chaptal, il se destinait à une carrière d’ingénieur. Il entra à l’École centrale des arts et manufactures en 1920, et fut reçu ingénieur en 1923. C’est à ce moment qu’une vocation irrésistible vint changer sa destinée. Il se tourna vers les sciences de la nature. Dès 1924, il était licencié ès sciences. En 1925, il devint l’assistant du professeur Louis Mangin au Muséum d’histoire naturelle où il prépara sa thèse de doctorat ès sciences, qu’il passa en 1931. Il est nommé sous-directeur du laboratoire de cryptogamie du Muséum en 1932, directeur de laboratoire à l’École des hautes études en 1940. Pendant la guerre de 1940-1945, Roger Heim s’engagea un des premiers dans la résistance active. Il fut arrêté en 1943 et déporté à Buchenwald puis à Mauthausen (Gusen) par les Allemands. Il connut pendant deux ans l’immense souffrance, la détresse insondable des déportés des camps de la mort.
Il publia des souvenirs de ce monde inhumain, insoutenable, où se commettaient quotidiennement des crimes inexpiables, perpétrés par des êtres revenus à l’état de bêtes sauvages. Dans la Sombre Route il insistait sur la responsabilité d’un peuple fanatisé ou terrorisé, qui n’eut pas un seul sursaut, un seul mouvement de pitié, d’humanité. Sans doute ces impressions d’une sensibilité à vif paraissent-elles dures aujourd’hui à l’égard d’un peuple qui a laissé commettre de telles abominations. Roger Heim ne faisait qu’exprimer la réprobation et l’horreur du monde civilisé, il mettait en garde nos contemporains, les survivants, les descendants du génocide, contre le retour de telles exactions. Roger Heim fut une victime, en même temps qu’un témoin des atrocités nazies. Il nous crie encore: « Pardonnez, si vous le pouvez, mais n’oubliez pas. »
Sauvé presque miraculeusement des camps de la mort grâce à sa résistance physique et morale, le professeur Roger Heim reprend, après la guerre, son activité scientifique. Elle sera de haute tenue ; des découvertes retentissantes ne tarderont pas à couronner son effort. Elles ont trait, pour la plupart, à la mycologie (anatomie, biologie, reproduction, classification et phylogénie des champignons, maladies des plantes). Sa connaissance approfondie de ces sujets l’oriente dans une direction qu’il n’abandonnera plus et où il ira de découverte en découverte: ce sont les champignons hallucinogènes. Il a étudié leurs caractères anatomiques, systématiques (ce sont principalement des agaricinées), leur structure chimique, leurs propriétés physiologiques. Il a étudié sur lui-même, avec la plus grande pénétration et un véritable courage, les effets psychiques et physiques de ces champignons. Il a montré ce qu’on pouvait en attendre en bien comme en mal, c’est-à-dire les effets nuisibles sur le système nerveux et le psychisme, mais aussi les effets bienfaisants (hypnotiques, antalgiques) qu’ils peuvent entraîner, s’ils sont administrés avec modération et précision.
Le professeur Heim, l’un des premiers, a donné l’alerte à la pollution, à l’épuisement du monde vivant, au massacre des animaux en voie de disparition, des animaux en général, à l’exploitation abusive des végétaux actuels ou fossiles. Il a publié sur ces sujets des livres de prémonition, qui étaient alors en avance sur leur temps, que l’actualité a largement rejoints et dépassés. La protection de la nature, l’environnement ont été son souci constant; il l’a exprimé dans de nombreux écrits, tels l’Angoisse de l’an 2000, dans de nombreux discours, rapports ou conférences et dans un film intitulé Nature morte. Ces œuvres, qui paraissaient pessimistes et quelque peu excessives au moment où elles ont paru, se sont révélées - malheureusement - l’exact reflet de la réalité actuelle. Un autre film, ayant pour sujet les champignons hallucinogènes, a été tourné par lui.
Notre président honoraire n’était pas seulement un homme de cabinet, il était l’homme des récoltes sur le terrain, et l’homme des grands voyages (Pacifique Sud, Indochine, Inde, Madagascar, Afrique noire). Il exerça de hautes fonctions et reçut de nombreux honneurs: directeur du Muséum d’histoire naturelle de 1951 à 1965, il fut membre de l’Académie des sciences depuis 1946, de l’Académie d’agriculture, de l’Académie des sciences coloniales et de l’Académie des sciences d’outre-mer; il fut président de ces Académies. Il était grand officier de la Légion d’honneur, titulaire de la croix de guerre (1939-1945), de la médaille de la Résistance, de la médaille des Déportés, et de nombreuses autres décorations et dignités françaises et étrangères.
Il défendait, en toutes circonstances, le maintien du français dans le langage scientifique; il faisait campagne pour la sauvegarde de notre langue; il prêchait l’exemple dans ses écrits et ses discours*. Ses allocutions aux soirées de la fondation Singer-Polignac étaient des modèles de style et de goût artistique. Le professeur Roger Heim a été président de notre Fondation après la mort d’Edmond Faral, de 1958 à 1976. C’est pendant cette période qu’il fit édifier et inaugura, à Tahiti, le musée Gauguin qui s’élève au milieu d’une éclatante végétation tropicale, cadre bien digne de célébrer la mémoire du grand peintre français, et qui attire chaque année des dizaines de milliers de visiteurs."


Étienne Wolff (†), de l’Académie française


*Voir à ce sujet « La langue française et la science » dans la plaquette Cinq Propos sur la langue française, consacrée à des conférences prononcées par cinq auteurs différents, sous les auspices de la fondation Singer-Polignac.

Roger Heim (1900-1979): Naturaliste, humaniste, résistant, directeur du Muséum national d'Histoire naturelle

"Le professeur Heim (1900-1979), l’un des premiers, a donné l’alerte à la pollution, à l’épuisement du monde vivant, au massacre des animaux en voie de disparition, des animaux en général, à l’exploitation abusive des végétaux actuels ou fossiles. Il a publié sur ces sujets des livres de prémonition, qui étaient alors en avance sur leur temps, que l’actualité a largement rejoints et dépassés. La protection de la nature, l’environnement ont été son souci constant; il l’a exprimé dans de nombreux écrits, tels “l’Angoisse de l’an 2000”, dans de nombreux discours, rapports ou conférences et dans un film intitulé “Nature morte”. Ces œuvres, qui paraissaient pessimistes et quelque peu excessives au moment où elles ont paru, se sont révélées – malheureusement – l’exact reflet de la réalité actuelle. Un autre film, ayant pour sujet les champignons hallucinogènes, a été tourné par lui..." (Etienne Wolff, de l’Académie française) — Entré dans la Résistance en 1942, Roger Heim (1900-1979) fut dénoncé et déporté. Ayant survécu, libéré en 1945, il fut nommé professeur, puis entra à l'académie des Sciences en 1946. Plus tard, il présida l'amicale de Mauthausen. En 1948, il est nommé président de la Société Botanique de France. Il dirige durant de nombreuses années la collection "les grands naturalistes français". Roger Heim est l'un des fondateurs, en 1948, de l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources), dont il fut le président de 1954 à 1958. Son livre de 1973, "L'angoisse de l'an 2000", témoigne de son engagement. C'est Roger Heim qui rédigea l'introduction de la traduction française du célèbre ouvrage de Rachel Carson "Silent Spring" paru en 1962, "le Printemps Silencieux" (non réédité depuis 1972)*, le premier ouvrage à dénoncer l'emprise de la mafia de la chimie agricole et des pesticides. Il y écrivit: « On arrête les “gangsters”, on tire sur les auteurs des “hold-up”, on guillotine les assassins, on fusille les despotes – ou prétendus tels – mais qui mettra en prison les empoisonneurs publics instillant chaque jour les produits que la chimie de synthèse livre à leurs profits et à leurs imprudences ? »... C'était un mycologue éminent qui publia de très nombreux ouvrages et entre autres: “Les champignons toxiques et hallucinogènes du Mexique”, “Termites et Champignons”, “Les Champignons d'Europe”, “Les champignons toxiques et hallucinogènes” et “L'Angoisse de l'an 2000”. ‎

* NDLR: https://docplayer.fr/3812937-Printemps-silencieux-rachel-carson.html

Silent Spring en anglais PDF: https://ia902801.us.archive.org/13/items/fp_Silent_Spring-Rachel_Carson-1962/Silent_Spring-Rachel_Carson-1962.pdf

Rachel Carlson a dédié son ouvrage à Albert Schweitzer: "A Albert Schweitzer qui a dit "L'homme a perdu la capacité de prévoir et de prévenir. Il finira en détruisant la terre."

Roger Heim (1900-1979): Naturaliste, humaniste, résistant, directeur du Muséum national d'Histoire naturelle

"Ce livre est un manifeste, l’un des premiers, pour défendre et protéger la nature. En 1952, Roger Heim (1900-1979), directeur du Muséum national d’Histoire naturelle, cherche à sensibiliser le public à la fragilité de la vie, à la dégradation des milieux, et au désordre des relations entre les hommes et la planète.
En dix-neuf chapitres, le naturaliste traite aussi bien de la disparition de la grue criarde, des effets des pulvérisations de DDT, que de l’action des lobbies agricoles en Camargue. Fort de ses compétences en chimie, il explique les ravages en cours, notamment sur les insectes pollinisateurs. Et dénonce une « fausse » science inféodée aux intérêts économiques.
Si l’on mesure, à sa lecture, combien des débats déjà brûlants dans la France des années 1950 restent d’actualité, cette œuvre offre surtout une formidable initiation à ce qu’est le monde vivant et à ses subtils équilibres."

https://www.cnrseditions.fr/catalogue/ecologie-environnement-sciences-de-la-terre/destruction-et-protection-de-la-nature/

Roger Heim au Mexique

Roger Heim au Mexique

Roger Heim et la forêt

(...)

«Les agents naturels de destruction ne suffisent plus à digérer les résidus de la civilisation technique. Inexorablement, les déchets distillent leurs poisons, stérilisent les terres, les airs, les mers et les fleuves. Déforestation, érosion, désertification, pollution et logiquement désertion10

«… Les Etats-Unis nous en livrent un exemple. Après les exterminations massives et en grande partie irréversibles qui ont saccagé ce pays au XIXe siècle – l’anéantissement des Indiens et de leurs civilisations, celui de nombreuses espèces animales, des bisons entre autres, la ruine des terres – après et avant le chancre de l’érosion et la pollution grandissante….»29

« Vous avez été saisi par la mystique de la forêt comme d’autres le sont de l’océan ou de la montagne ou même du désert. Chaque homme découvre le biotope de ses préférences, son asile en quelque sorte. Et la forêt, c’est l’arbre. Pour les Arabes, il est l’ennemi;31 et pour le Nordique, le décor… Ces forêts anciennes, notamment Africaines, vous aurez été en effet l’un des derniers sans doute à les avoir connues dans le détail. Nous savons qu’un jour viendra, peut-être peu éloigné, où il ne restera rien de tout cela. J’entends que dans peu, très peu de décennies, il n’y aura plus de grandes forêts en Afrique. Les Noirs et les puissantes compagnies européennes et américaines s’affairent actuellement à dévaster selon des coupes à blanc ce qu’il en reste. L’Afrique est mal partie, et vous le savez bien, pour cette raison avant toute autre. Ce qui demeure aussi inquiétant à nos yeux, ici même, c’est que le devenir des sciences de la Nature va de pair avec l’avenir de la Nature elle-même. Les pouvoirs publics en porteront la responsabilité essentielle; ils suivent le flot au lieu de le remonter. Une bonne partie des hommes s’habitue aux déserts et s’entend d’ailleurs fort bien pour les édifier.»30

Roger Heim annonce ainsi la disparition totale des grandes forêts et leur évocation future par des maquettes en plastique!

«En ce temps qui viendra, où tout sera calculé selon les normes des ordinateurs, ces rescapés de votre domaine et de vos enseignements écrits sauront donner aux archivistes de l’ère martienne les indications qui permettront de refaire aussi exactement que possible, selon des procédés rapides et à échelle réduite, les forêts de l’antique Amazone, de l’ancien Oubangui, du lointain Cambodge telles que André Aubreville les avait parcourues et décrites. Mais, cette fois, ce sera en matière plastique, bien entendu.»30

(...)

Roger Heim: L'angoisse de l'an 2000 (1973)

https://xochipelli.fr/2015/11/hommage-a-roger-heim-lecologiste-le-mycologue-le-psychonaute/

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Un parfum de Mexico-Tenochtitlan

13 Juin 2023 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Mexique, #Moctezuma, #Tubéreuse, Omixochitl

L'empereur aztèque Moctezuma II (1460-1520, Mexico-Tenochtitlan). Détail d'une illustration du Codex Mendoza

L'empereur aztèque Moctezuma II (1460-1520, Mexico-Tenochtitlan). Détail d'une illustration du Codex Mendoza

Tenochtitlan et le lac Texcoco en 1519

Tenochtitlan et le lac Texcoco en 1519

Omixochitl, la "Fleur d'os" (Polianthes tuberosa), la tubéreuse. Les Aztèques l'ont domestiquée, les Espagnols l'ont rapportée en Amérique su sud et en Europe. La Cour de Louis XIV à Versailles en raffolait. Son parfum nous transporte à travers les siècles, pur, intact, vers les jardins de Mexico Tenochtitlan

Omixochitl, la "Fleur d'os" (Polianthes tuberosa), la tubéreuse. Les Aztèques l'ont domestiquée, les Espagnols l'ont rapportée en Amérique su sud et en Europe. La Cour de Louis XIV à Versailles en raffolait. Son parfum nous transporte à travers les siècles, pur, intact, vers les jardins de Mexico Tenochtitlan

Diego Rivera: Conquête du Mexique. Détail de la fresque. Après le parfum de la tubéreuse, la saleté et la puanteur du lucre, de l'usure, des trafiquants, des avocats, des juges, des notaires, des comptables, cette lie humaine venue d'Europe. Aujourd'hui la drogue, la misère, la délinquance, les mensonges de la gauche, l'immigration vers le faux paradis étatsunien, les trafics d'êtres humains, d'enfants.

Diego Rivera: Conquête du Mexique. Détail de la fresque. Après le parfum de la tubéreuse, la saleté et la puanteur du lucre, de l'usure, des trafiquants, des avocats, des juges, des notaires, des comptables, cette lie humaine venue d'Europe. Aujourd'hui la drogue, la misère, la délinquance, les mensonges de la gauche, l'immigration vers le faux paradis étatsunien, les trafics d'êtres humains, d'enfants.

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Cortez n'était pas Quetzalcoatl

1 Mai 2023 , Rédigé par Sudarshan Publié dans #Mexique, #Musique, #Aztèques, #Cortez, #Gandhi

L'empereur Moctezuma. Codex Mendoza (détail d'une illustration)

L'empereur Moctezuma. Codex Mendoza (détail d'une illustration)

Prescott: The Conquest of Mexico

Prescott: The Conquest of Mexico

 

Lorsque Gandhi a dit, après la Première Guerre mondiale "L'Occident est satanique", c'était depuis quand dans son esprit ?

Statue de la déesse de la Terre-mère mexicaine Tonantzin. Son culte a été remplacé in situ par celui de la Vierge de Guadalupe, dont les Espagnols ont fabriqué la légende après avoir détruit la statue et le temple aztèques.

Statue de la déesse de la Terre-mère mexicaine Tonantzin. Son culte a été remplacé in situ par celui de la Vierge de Guadalupe, dont les Espagnols ont fabriqué la légende après avoir détruit la statue et le temple aztèques.

I  
TLA YA TIMOHUICA
TOTLAZO ZIHUAPILLI
MACA AMMO, TONANTZIN
TITECHMOILCAHUILIZ
Si ya te vas
nuestra amada señora
no, madre nuestra
tú de nosotros no te olvides

(...)

Sœur Juana Inés de la Cruz, Poème à Tonantzin

https://pocombelles.over-blog.com/2022/06/sor-juana-ines-de-la-cruz-poema-a-tonantzin.html

Diego Rivera: "La gran Tenochtitlan". Peinture murale, Mexico (détail).

Diego Rivera: "La gran Tenochtitlan". Peinture murale, Mexico (détail).

Une chose est certaine, c'est que les Hispaniques qui conquirent et colonisèrent l'Amérique aimaient plus l'argent que Dieu, le Christ et la Vierge Marie. "Là où est ton trésor, là est ton cœur." Sinon, ils n'auraient jamais employé une pareille imposture pour tromper les Aztèques et les autres peuples aborigènes en se faisant passer pour leurs dieux en échange d'or et d'argent (pour en faire un vil usage) puis en fabriquant de toutes pièces des légendes, toujours les mêmes, pour remplacer ces dieux par les leurs, qu'ils adoraient moins que l'argent. Une double trahison. C'est ce que le religieux et poète nicaraguayen Ernesto Cardenal a exprimé dans son magnifique recueil de poèmes: Homenage a los Indios americanos que nous avons cité plusieurs fois sur ce blog (désindexé par Google et les principaux moteurs de recherche).

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Nezahualcoyotl: "Con flores escribes..."

24 Janvier 2023 , Rédigé par Rouge et Blanc Publié dans #Mexique, #Nezahualcoyotl, #Poésie

Nezahualcoyotl: "Con flores escribes..."
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La fleur pour l'âme

14 Janvier 2023 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Mexique, #Nature, #Islam, #Poésie, #Religion

Tubéreuses (Polyanthes tuberosa), omixochitl (fleur d'os) en nahuatl. Ce sont les Aztèques qui découvrirent et cultivèrent les premiers cette plante aux fleurs parfumées.

Tubéreuses (Polyanthes tuberosa), omixochitl (fleur d'os) en nahuatl. Ce sont les Aztèques qui découvrirent et cultivèrent les premiers cette plante aux fleurs parfumées.

Si tu as un pain dans chaque main, échanges-en un contre une fleur. Car le pain, c'est pour le corps et la fleur, c'est pour l'âme.

 

Parole de l'Imam Hussein (La paix soit sur lui).

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À propos de la Soeur Juana Inés de la Cruz et de son "Poème à Tonantzin" (Sor Juana Inés de la Cruz: Poema a Tonantzin)

13 Juin 2022 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Mexique, #Religion, #Poésie, #Sor Juana Inés de la Cruz

Gracias a Doña Maria Poumier para citarla y hacerla conocer:

https://plumenclume.org/blog/820-la-fin-du-regne-de-medee

Soeur Juana de la Cruz (1648/1651 - 1695, Mexique) par Miguel Cabrera (détail), 1750. Religieuse et femme de Lettres mexicaine.

Soeur Juana de la Cruz (1648/1651 - 1695, Mexique) par Miguel Cabrera (détail), 1750. Religieuse et femme de Lettres mexicaine.

https://es.wikipedia.org/wiki/Sor_Juana_In%C3%A9s_de_la_Cruz

"Elle a passé son enfance entre Amecameca, Yecapixtla, Panoaya - où son grand-père avait une hacienda - et Nepantla. Elle y a appris le nahuatl auprès des habitants des haciendas de son grand-père, où l'on cultivait le blé et le maïs. Le grand-père de Sor Juana est mort en 1656, et sa mère a donc repris les rênes des fermes. Elle a également appris à lire et à écrire à l'âge de trois ans, en prenant des leçons avec sa sœur aînée en cachette de sa mère. Elle a rapidement développé un goût pour la lecture et l'écriture.

Visite de l'hacienda Panoaya: https://www.youtube.com/watch?v=dwAkChy6jXk

Elle prend rapidement goût à la lecture, car elle découvre la bibliothèque de son grand-père et se passionne pour les livres. Elle apprend tout ce qui est connu à l'époque, c'est-à-dire qu'elle lit les classiques grecs et romains et la théologie du jour. Sa soif de savoir était telle qu'elle a essayé de persuader sa mère de l'envoyer à l'université déguisée en homme, car les femmes n'étaient pas autorisées à y assister. On raconte que lorsqu'elle étudiait une leçon, elle se coupait un bout de cheveux si elle ne l'avait pas apprise correctement, car il ne lui semblait pas juste que la tête soit couverte de beauté si elle manquait d'idées. À l'âge de huit ans, entre 1657 et 1659, elle a gagné un livre pour une loa* composée en l'honneur du Saint-Sacrement, selon son biographe et ami Diego Calleja. Il note que Juana Inés s'est installée à Mexico dès l'âge de huit ans, bien que des informations plus fiables indiquent qu'elle ne s'y est pas installée avant l'âge de treize ou quinze ans."

https://es.wikipedia.org/wiki/Sor_Juana_In%C3%A9s_de_la_Cruz

* Une loa était une courte pièce de théâtre en honneur à l'époque du Siècle d'Or espagnol.

Diego Rivera: "La gran Tenochtitlan". Peinture murale, Mexico (détail).

Diego Rivera: "La gran Tenochtitlan". Peinture murale, Mexico (détail).

I  
TLA YA TIMOHUICA
TOTLAZO ZIHUAPILLI
MACA AMMO, TONANTZIN
TITECHMOILCAHUILIZ
Si ya te vas
nuestra amada señora
no, madre nuestra
tú de nosotros no te olvides
II  
MA NEL IN ILHUICAC
HUEL TIMOMAQUILIZ
¿AMO NOZO QUENMAN
TIC MOTLALNAMICTIZ?
Aunque en el Cielo
mucho te alegrarás
¿no acaso alguna vez
Harás memoria?
III  
IN MOAYOLQUE MOCHTIN
HUEL MOTILINIZQUE
TLACA AMMO, TEHUATZIN
TIC MOMATLANILIZ
Todos tus devotos
podrán ser llevados arriba
y si no, Tú
con tu mano los alzarás
IV  
CA MITZTLACOMATI
MOTLAZO PILTZINTLI,
MAC TEL, IN TEPAMPA
XIC MOTLATLAUHTILI
Pues te quedó agradecido
tu amado hijo,
sea, pues, por la gente
suplícale
V  
TLACA AMMO QUINEQUI,
XIC MOILNAMIQUILI
CA MONACAYOTZIN
OTICMOMAQUITI
Y si no quiere
recuérdale
que tu carne
tú le diste
VI  
MOCHICHIHUALAYO
OQUIMOMITILI
TLA MOTEMICTIA
IHUAN TETEPITZIN
Tu leche
él bebió
ya si soñaba
también pequeñito
VII  
MA MOPAMPANTZINCO
IN MOAYOLCATINTIN
IN ITLA POHPOLTIN
TICTOMAC HUIZQUE
Que por tu mediación
tus devotos
los faltos de algo
nos haremos merecedores
VIII  
TOLATTACOL MOCHTIN
TIOLOLQUIZTIQUE,
ILHUICAC TIAZQUE,
TIMITZITTALIZQUE
Nuestros pecados todos
echaremos a rodar
al cielo iremos
te veremos
IX  
IN CAMPA CEMICAC
TIMONEMITILIZ
CEMICAC MOCHIHUAZ
IN MONAHUATILTZIN.
Donde para siempre
vivirás
para siempre se hará
tu mandato.

Si tu pars
Notre Dame bien-aimée/Tonantzin
non, notre mère
ne nous oublies pas.

Bien que dans le ciel
tu te réjouiras grandement
Ne serait-ce qu'une fois
te souviendras-tu un jour ?

Tous tes fidèles
peuvent être élevés
et sinon, toi
de ta main, tu les élèveras

Puisque qu'il te fut reconnaissant
ton fils bien-aimé,
par conséquent, pour le peuple
Implores-le

Et s'il ne veut pas
Rappelle-lui
que ta chair
Tu la lui as donnée

Ton lait
il l'a bu
Et il a rêvé
même  petit garçon

Que par ta médiation
tes fidèles
s'ils manquent de quelque chose
nous serons dignes

Tous nos péchés
s'effaceront
nous irons au paradis
nous te verrons

Là où pour toujours
tu vivras
pour toujours, il sera fait
selon ta volonté.

 

Trad. provisoire: POC

Explication grammaticale du poème écrit en nahuatl par la Soeur Juana Inés de la Cruz:

E. Fácil es deducir, que si NONANTZIN es mi amada madre, en TONANTZIN, TO significa nuestra (o nuestro).
F. Desde luego, la terminación -TZIN, ya antes abordada, es aquí de veneración. Véase también párrafos II: TEHUANTZIN= tú reverencial y amoroso; parráfo IV, PILTZINTLI, que significa hijito, hijillo; párrafo V, MONACAYOTZIN, que se conforma de MO=tu, NACATL=carne, YOTL=cualidad, esencia de, es decir, la esencia de tu venerada carne; TETEPITZIN, donde TEPITL es pequeño, chico, y la duplicación de la primera sílaba (abordaremos esto en otro machiotl) expresa un énfasis de intensidad (nótese la influencia muy probable del náhuatl en el chiquititito, del español mexicano-centroamericano) y el sufijo -TZIN añade amor, veneración. Significa, pues: amadísimo chiquitito; párrafo VII, MOPAMPATZINCO: MO = tu, PAMPA significa por, (a) causa, en otro modo: por tu causa, a causa tuya. En náhuatl es posible decir, pues, por tu venerable/muy amada causa; párrafo IX, MONAHUATILTZIN, aquí, MO nuevamente significa tu, NAHUATILLI se traduce como ley, regla, mandato, deber.

Source: http://comunidad.ulsa.edu.mx/public_html/publicaciones/onteanqui/b13/literatura.htm

La Vierge de Guadalupe. Selon la légende, la Vierge serait apparue à un indigène mexicain, Juan Diego Cuauhtlatoatzin,  à l'emplacement d'un temple à la déesse de la Terre-Mère Tonantzin détruit par les Espagnols. Aujourd'hui sa dévotion est générale en Amérique hispanique et s'étand même dans le monde, comme N.D. de Lourdes.

La Vierge de Guadalupe. Selon la légende, la Vierge serait apparue à un indigène mexicain, Juan Diego Cuauhtlatoatzin, à l'emplacement d'un temple à la déesse de la Terre-Mère Tonantzin détruit par les Espagnols. Aujourd'hui sa dévotion est générale en Amérique hispanique et s'étand même dans le monde, comme N.D. de Lourdes.

Une image de la Vierge de Guadalupe accrochée dans une boutique au Pérou. La dévotion à la V. de G. s'y répand beaucoup depuis quelques années. On voit son image reproduite sur les taxis, les camions, sur les boîtes de bougies, etc. Photo: Pierre-Olivier Combelles.

Une image de la Vierge de Guadalupe accrochée dans une boutique au Pérou. La dévotion à la V. de G. s'y répand beaucoup depuis quelques années. On voit son image reproduite sur les taxis, les camions, sur les boîtes de bougies, etc. Photo: Pierre-Olivier Combelles.

À propos de la Soeur Juana Inés de la Cruz et de son "Poème à Tonantzin" (Sor Juana Inés de la Cruz: Poema a Tonantzin)
Statue de Tonantzin, la déesse aztèque de la Terre Mère. Museo nacional de Intervenciones. Ville de Mexico.

Statue de Tonantzin, la déesse aztèque de la Terre Mère. Museo nacional de Intervenciones. Ville de Mexico.

Des déesses telles que la " Terre mère ", la " Déesse de la subsistance ", la " Grand-mère honorée ", le " Serpent ", la " Porteur de maïs " et la " Mère du maïs " peuvent toutes être appelées Tonantzin, car il s'agit d'un titre honorifique comparable à " Notre Dame " ou " Notre Grande Mère ". D'autres noms indigènes (nahuatl) incluent Chicōmexōchitl [tʃikˌoːmeˈʃóːtʃitɬ] (littéralement "Sept fleurs") et Chālchiuhcihuātl [ˌtʃaːɬtʃiʍˈsíwaːtɬ] (littéralement "Femme d'émeraude/de jade"). Une "Tonāntzin" était honorée lors de la fête mobile de Xōchilhuitl [ʃoːˈtʃíɬwitɬ].

https://en.wikipedia.org/wiki/Tonantzin

Grâce à l'apparition inventée de Notre-Dame de Guadalupe sur la colline de Tepeyac, où le temple de Tonantzin Coatlaxopeuh ("Notre-Dame" qui émerge de la région de la lumière comme l'Aigle du feu) avait été détruit par les prêtres espagnols, ceux-ci ont l'ont fait reconnaître aux indigènes, remplaçant ainsi culte "païen" immémorial par une superstition chrétienne. Le problème, c'est que celle-ci n'avait pas le même sens que le premier. Toute la dimension cosmique en était et en reste toujours absente. Mais comme les omniprésentes grottes de Lourdes, on voit fleurir maintenant partout l'image de la Vierge de Guadalupe...

À propos de la Soeur Juana Inés de la Cruz et de son "Poème à Tonantzin" (Sor Juana Inés de la Cruz: Poema a Tonantzin)

"Le Nican mopohua est un récit manuscrit rédigé en nahuatl des Apparitions mariales de la Vierge Marie au Mexique. Nican mopohua (qui peut être traduit ici par « Ici est narré ») n'est pas un titre mais correspond aux deux premiers mots du récit dont l'auteur serait Antonio Valeriano, un contemporain du voyant Juan Diego."

https://fr.wikipedia.org/wiki/Nican_mopohua

https://fr.wikipedia.org/wiki/Juan_Diego_Cuauhtlatoatzin?tableofcontents=0

Éminente religieuse et femme de Lettres mexicaine, Sœur Juana Inés de la Cruz écrivait aussi en nahuatl, par amour pour cette langue si belle, semble t-il. Que savait-elle de l'histoire ancienne du Mexique, des Aztèques et des admirables civilisations indigènes et de leurs religions ? Il est troublant que dans ce poème à la Sainte Vierge, elle emploie le nom "Tonantzin" qui était celui de la déesse-mère aztèque, dont le culte se célébrait dans un temple situé sur une colline de Mexico, détruit par les Espagnols et remplacé par une église catholique. Les Espagnols ont christianisé tout ce qu'ils n'ont pas pu détruire des religions indigènes.

P.O.C.

Sur le même sujet et sur le même blog, consulter aussi:

https://pocombelles.over-blog.com/2022/02/une-tragique-meprise.html

https://pocombelles.over-blog.com/tag/mexique/

Sans oublier l'ouvrage, essentiel pour comprendre l'Amérique coloniale, du P. Ernesto Cardenal: "Homenaje a los Indios americanos" (1969):

https://www.persee.fr/doc/ameri_0982-9237_1988_num_3_1_931

Moi, ce que j'adore, de Sor Juana, outre les sonnets parfaits, c'est l'auto sacramental "el divino Narciso", avec Centeotl = Narcisse = Christ, qui nous nourrit avec sa chair (le maïs). Absolument génial, léger, profond, constructeur. Narcisse = le Christ, c'était déjà un mythe alexandrin, Narcisse, la beauté divine, voulant se confondre avec son reflet, et se noyant en sacrifice pour l'humanité.

Maria Poumier à P.-O. Combelles.

https://www.cervantesvirtual.com/obra-visor/el-divino-narciso--0/html/35d3e709-89db-4ea2-a2da-5813574edb00_2.html

À propos de la Soeur Juana Inés de la Cruz et de son "Poème à Tonantzin" (Sor Juana Inés de la Cruz: Poema a Tonantzin)
À propos de la Soeur Juana Inés de la Cruz et de son "Poème à Tonantzin" (Sor Juana Inés de la Cruz: Poema a Tonantzin)

LES ŒUVRES DE Sr. JUANA INÉS DE LA CRUZ

 

"Desde el año 1680 hasta el 1688 Sor Juana vivió una época de gran producción literaria, en el que abundan sus admirables sonetos, endechas, glosas, quintillas, décimas, redondillas, ovillejos amorosos, religiosos, filosóficos y satíricos, numerosos romances y otras composiciones. En los villancicos, quizá uno de los aspectos menos estudiados de su obra, despliega su mayor riqueza.

https://www.infobae.com/america/mexico/2021/12/25/los-villancicos-navidenos-que-escribio-sor-juana-ines-de-la-cruz/
Obras de todo género y tipo, cortesanas y religiosas, se van acumulando en su producción. Comedias de enredo, como Los empeños de una casa y La segunda celestina, escrita con Agustín Salazar y Torres; comedia mitológica, como Amor es más laberinto, escrita en colaboración con Juan de Guevara; tres autos sacramentales, El divino narciso, El cetro de José y El mártir del sacramento, en los que usando la poética de Calderón de la Barca nunca desmerece de su modelo, en las loas que preceden a los dos primeros autos mencionados se reitera la relación de los sacrificios humanos aztecas con la eucaristía, concediéndole derecho de existencia a la religión de los antiguos mexicanos.
Primero Sueño es un extraordinario poema en forma de silva de 975 versos en el que rivaliza con el Góngora de las Soledades.
Gracias  a la condesa de Paredes, se publicó en España Inundación Castálida, el primer volumen reunía sus doce primeras loas y se publicó en Madrid en 1669, y el segundo volumen en la ciudad de Sevilla en 1692.
La obra de Sor Juana comprende Poesías líricas, dramáticas, alegóricas, sacras, festivas y populares.
* Al que ingrato me deja (Al que ingrato me deja busco amante)
* Amor inoportuno (Dos dudas en que escoger)
* Ante la ausencia (Divino dueño mío,)
* Cogióme sin prevención
* De amor y de discreción (Esta tarde, mi bien, cuando te hablaba,)
* Día de Comunión (Amante dulce del alma,)
* Dime vencedor rapaz
* Envía una rosa a la virreina (Ésa, que alegra y ufana)
* Este amoroso tormento
* Estos versos, lector mío
* Excusándose (Pedirte, señora, quiero)
* Expresa los efectos (Traigo conmigo un cuidado)
* Finjamos que soy feliz
* Letras para cantar (Hirió blandamente el aire)
* Nacimiento de Cristo (De la más fragante rosa)
* Oración (traducida) (Ante tus ojos benditos)
* Primero Sueño (Piramidal, funesta, de la tierra)
* Pues estoy condenada
* Redondillas (Hombres necios que acusáis)
* Sentimientos de ausente (Amado dueño mío,)
* Teme que su afecto (Señora, si la belleza)
* Ya que para despedirme
En su basta producción hay unas seis decenas de Romances, sacros y amorosos; numerosas Décimas y Sonetos, con temas muy variados como los son:
* A su retrato (Soneto CXLV) (Este que ves, engaño colorido,)
* A una Rosa (Rosa divina, que en gentil cultura)
* Al que, ingrato me deja, busco amante
* Detente sombra (Detente, sombra de mi bien esquivo,, también titulada: Fantasía contenta con amor decente)
* Esta tarde, mi bien (Esta tarde, mi bien, cuando te hablaba,)
* Feliciano me adora y le aborrezco
* Insinua su aversion a los vicios (En perseguirme, Mundo, ¿Qué interesas?)
* La sentencia de Justo (Firma Pilatos la que juzga ajena)
* Verde embeleso (Verde embeleso de la vida humana,)
De carácter sacro son los villancicos, pequeñas composiciones de tono religioso que se entonaban ne Navidad, la Asunción y la Concepción. También escribió temas vernáculos que se cantaban en las iglesias como parte de la función coral, llamados las Letras.
Una treintena de Loas, la mayoría escritas en alabanza de personajes de la corte. Sus piezas dramáticas profanas son dos; Los empeños de una casa, comedia de capa y espada, y Amor es más laberinto, obra culterana.
En prosa escribió, Neptuno alegórico, Explicación del arco, Razón de la fábrica alegórica y aplicación de la fábula, Carta atenagórica y Respuesta a Sor Filotea de la Cruz.
Sor Juana dominó el latín y dejaron huella en su formación dos pilares de la cultura clásica; la filosofía aristotélica y la mitología. Hay en su obra numerosas alusiones al paisaje, la gastronomía y los indios mexicanos, y aun compuso breves alabanzas en lengua náhuatl."

Source: https://nepantla.mx/sor-juana-ines/obra/

Traduction française:

De 1680 à 1688, Soeur Juana a vécu une période de grande production littéraire, au cours de laquelle elle a écrit de nombreux sonnets admirables, des endechas, des glosas, des quintillas, des décimas, des redondillas, des ovillejos amoureux, religieux, philosophiques et satiriques, de nombreux romans et d'autres compositions. C'est dans les chants de Noël, peut-être l'un des aspects les moins étudiés de son œuvre, qu'il déploie sa plus grande richesse.

https://www.infobae.com/america/mexico/2021/12/25/los-villancicos-navidenos-que-escribio-sor-juana-ines-de-la-cruz/
Des œuvres de tous genres et types, courtoises et religieuses, s'accumulent dans sa production. Comedias de enredo, comme Los empeños de una casa et La segunda celestina, écrites avec Agustín Salazar y Torres ; comédie mythologique, comme Amor es más laberinto, écrite en collaboration avec Juan de Guevara ; trois autos sacramentales, El divino narciso, El cetro de José et El mártir del sacramento, dans lesquelles, en utilisant la poétique de Calderón de la Barca, elle ne s'écarte jamais de son modèle, dans les loas qui précèdent les deux premiers autos mentionnés, elle réitère la relation des sacrifices humains aztèques avec l'Eucharistie, accordant à la religion des anciens Mexicains un droit d'existence.
Le premier Sueño est un extraordinaire poème en forme de sylla de 975 vers dans lequel il rivalise avec la Góngora des Soledades.
Grâce à la comtesse de Paredes, l'Inundación Castálida a été publiée en Espagne, le premier volume regroupant ses douze premières loas et ayant été publié à Madrid en 1669, et le second volume dans la ville de Séville en 1692.
L'œuvre de Sor Juana comprend des poèmes lyriques, dramatiques, allégoriques, sacrés, festifs et populaires.
* Al que ingrato me deja (A celui qui me laisse ingrat, je cherche un amant).
* Amor inoportuno (Dos dudas en que escoger) (Deux doutes dans lesquels choisir)
* Avant l'absence (Divin maître à moi,)
* Il m'a pris sans prévention
* D'amour et de discrétion (Cet après-midi, mon bon, quand je te parlais,)
* Jour de la Communion (Doux amant de l'âme,)
* Dis-moi le conquérant rapace
* Envoyer une rose à la vicereine (Celle qui se réjouit et exulte)
* Ce tourment d'amour
* Ces versets, mon lecteur
* S'excuser (Pour vous demander, madame, je veux)
* Exprimer les effets (j'apporte avec moi un soin)
* Faisons semblant d'être heureux
* Paroles à chanter (Doucement blessé l'air)
* Naissance du Christ (De la rose la plus parfumée)
* Prière (traduite) (Devant vos yeux bénis)
* Premier rêve (Pyramidal, maléfique, de la terre)
* Car je suis condamné
* Redondillas (Hommes stupides qui accusent)
* Sentiments de l'absent (Mon cher propriétaire,)
* Craignez que votre affection (Dame, si beauté)
* Comme pour dire au revoir
Dans sa vaste production, on trouve environ six douzaines de romances, sacrées et amoureuses ; de nombreux dixièmes et sonnets, aux thèmes très variés, comme les suivants :
* A su retrato (Soneto CXLV) (Este que ves, engaño colorido,)
* A une rose (Rosa divina, que en gentil cultura)
* A celui qui, ingrat, me quitte, je cherche un amant
* Detente sombra (Detente, sombra de mi bien esquivo, également intitulé : Fantasía contenta con amor decente)
* Cet après-midi, mon bon (Cet après-midi, mon bon, quand je te parlais,)
* Feliciano m'adore et je le déteste.
* Elle fait allusion à son aversion pour les vices (En me poursuivant, Monde, Qu'est-ce qui t'intéresse ?).
* La sentence de Justus (Pilate signe celui qui juge les autres)
* Verde embelesmo (L'enlèvement vert de la vie humaine,)
De nature sacrée sont les villancicos, petites compositions à tonalité religieuse qui étaient chantées à Noël, à l'Assomption et à la Conception. Elle a également écrit des chansons vernaculaires qui étaient chantées dans les églises dans le cadre de la fonction chorale, appelées les Letras.
Elle a écrit une trentaine de loas, la plupart à la gloire de personnages de la cour. Elle a écrit deux pièces profanes : Los empeños de una casa, une comédie de cape et d'épée, et Amor es más laberinto, une œuvre littéraire.
En prose, elle a écrit Neptuno alegórico, Explicación del arco, Razón de la fábrica alegórica y aplicación de la fábula, Carta atenagórica et Respuesta a Sor Filotea de la Cruz.
Sor Juana parlait couramment le latin, et deux piliers de la culture classique, la philosophie et la mythologie aristotéliciennes, ont marqué son éducation. Son œuvre contient de nombreuses allusions au paysage, à la gastronomie et aux Indiens du Mexique, et elle a même composé de courts éloges en langue nahuatl."

 

Soeur Juana Inés de la Cruz a composé aussi des œuvres pour la musique. Ces Villancicos ont été mises en musique, principalement en Bolivie, au XVIIIe siècle:

À propos de la Soeur Juana Inés de la Cruz et de son "Poème à Tonantzin" (Sor Juana Inés de la Cruz: Poema a Tonantzin)

Villancicos de Sor Juana Inés de la Cruz, musicalizados en Bolivia en el siglo XVIII. α. Comentario inicial (Ernesto de la Peña) 00:00 01. A este edificio célebre 05:27 02. A La cima, al monte, a la cumbre 08:06 03. Oíd el concierto 13:00 04. Dios y Josef apuestan 18:05 05. Sonoro clarín del viento 21:04 06. Los que tienen hambre 25:30 07. Fuego, fuego, que el templo se abrasa 28:57 08. Queditito, airecillos 32:00 09. Por celebrar del infante 35:44 10. Ah de las mazmorras 39:58 11. Venid mortales, venid a la audiencia 43:42 12. Vengan pues hoy a la mesa 48:00 13. Los que tienen hambre 51:50 14. Si Dios se contiene 55:46 15. Escuchad dos sacristanes 58:10 16. Las flores y las estrellas 1:02:54 ω. Comentario final (Ernesto de la Peña) 01:07:53

"A éste edificio célebre" fue escrito por Sor Juana Inés de la Cruz con motivo de la consagración, en 1690, del convento de San Bernardo de México. Los villancicos de Sor Juana circularon por todo el imperio colonial hispánico, desde Madrid hasta Filipinas. Juana Inés de Asbaje y Ramírez de Santillana es considerada la última gran poeta del Siglo de Oro español.

Traduction:

"À cet édifice célèbre" a été écrit par Sor Juana Inés de la Cruz à l'occasion de la consécration, en 1690, du couvent de San Bernardo au Mexique. Les chants de Soeur Juana ont circulé dans tout l'empire colonial espagnol, de Madrid aux Philippines. Juana Inés de Asbaje y Ramírez de Santillana est considérée comme le dernier grand poète du Siècle d'Or espagnol.

Octavio Paz: "Sor Juana Inés de la Cruz se hizo monja para poder pensar"


El poeta mexicano presentó su libro en la Universidad Autónoma de Madrid

https://elpais.com/diario/1982/11/04/cultura/405212404_850215.html

 

À propos de la Soeur Juana Inés de la Cruz et de son "Poème à Tonantzin" (Sor Juana Inés de la Cruz: Poema a Tonantzin)
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Omixochitl, la tubéreuse

19 Mai 2022 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Mexique, #Nature, #Photographie, #Poésie

Omixochitl, la tubéreuse

Omixochitl

 


J’ai photographié ce bouquet de tubéreuses il y a longtemps.
C’était à Lima, sur la côte du Pérou, en 2020 ou en 2021.
Au Pérou, on appelle la tubéreuse « Vara de San José » ou « Nardo ».
Ces fleurs sont mortes et leur parfum aussi.
Mais elles restent toujours présentes dans ma mémoire.
Le parfum capiteux de la tubéreuse est unique, inoubliable.
Il paraît qu’à Versailles, le roi Louis XIV et la Cour en raffolaient.
Les Espagnols l’avaient rapportée du Mexique, où les Aztèques la cultivaient dans leurs jardins.
Elle était originaire du désert mexicain où elle poussait à l’état sauvage. Elle semble y avoir disparu.
Son nom en nahuatl est omixochitl: fleur d’os.
Omi: os
Xochitl: fleur
à cause de la couleur blanc crème de ses fleurs.
Les Aztèques ont été effacés de la Terre et de leurs os il ne reste presque plus rien.
Mais omixochitl, la fleur d’os, fleurit et embaume toujours, ici et là.
Le parfum du cœur immortel des Aztèques.


Pierre-Olivier Combelles

Pitunilla (Andes du Pérou), 9 mars 2022.

 

Omixochitl, la tubéreuse
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Omixochitl: le parfum de la tubéreuse

21 Avril 2022 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Environnement, #Nature, #Mexique, #Tubéreuse, Omixochitl, #La Voie des fleurs

Photo: P.O. Combelles (Pérou, où elle est appelée "Vara de San José"), 2022.

Photo: P.O. Combelles (Pérou, où elle est appelée "Vara de San José"), 2022.

"Omixochitl" the Tuberose (Polianthes tuberosa) by Emily W. Emmart Trueblood. Economic Botany Vol. 27, No. 2 (Apr. - Jun., 1973), pp. 157-173 (17 pages) Published by: Springer on behalf of New York Botanical Garden Press.

"Omixochitl" the Tuberose (Polianthes tuberosa) by Emily W. Emmart Trueblood. Economic Botany Vol. 27, No. 2 (Apr. - Jun., 1973), pp. 157-173 (17 pages) Published by: Springer on behalf of New York Botanical Garden Press.

Depuis les immensités sauvages du désert de Sonora, au Mexique, d'où elle est originaire et d'où elle semble avoir disparu, et le temps des Aztèques, c'est toujours le même parfum que dégage, surtout le soir, la tubéreuse (Agave tuberosa Thiede & Eggli, Asparagaceae (Agavaceae)*.

Les Aztèques qui l'avaient cultivée et fait connaître au monde entier l'appelaient omixochitl, "fleur d'os" (omitl : os, xochitl : fleur en nahuatl) à cause de la couleur blanc "cassé" de ses fleurs. Elle était consacrée, semble t-il, à Xochipilli (de xochitl, fleur et pilli, seigneur: le Seigneur des fleurs), le dieu des fleurs, de la jeunesse, de la poésie et de la musique, et à Tlaloc, le dieu de la pluie.

Les Aztèques ne sont plus, ni les Jaguars et les Aigles, mais grâce à eux et à leur amour des fleurs, omixochitl continue à embaumer les nuits.

P.O.C.

* Aussi nommée Polianthes tuberosa.

(Wikipedia) Carte de localisation du désert de Sonora (États-Unis / Mexique) Source : et:Pilt:Sonora2.gif, Siim Sepp, 2004 Modifiée par l'utilisateur Urban, avec Paint, 2005.

(Wikipedia) Carte de localisation du désert de Sonora (États-Unis / Mexique) Source : et:Pilt:Sonora2.gif, Siim Sepp, 2004 Modifiée par l'utilisateur Urban, avec Paint, 2005.

Statuette de Xochipilli, 900-1500 ap. J-C. Lombards Museum. Source: Wikipedia.

Statuette de Xochipilli, 900-1500 ap. J-C. Lombards Museum. Source: Wikipedia.

Tubéreuse. N. f. (1610, de tubéreux). Plante (Amaryllidaceae, herbacée, vivace, à hautes tiges florales portant des grappes de fleurs blanches très parfumées - La fleur de cette plante utilisée en parfumerie. (...)

Dictionnaire Petit Robert, 1972.

Les Aztèques ont été doublement dépossédés de cette plante: d'une part parce que leur civilisation a été pillée et détruite par les Hispaniques lors de la Conquête, avec leurs merveilleux jardins botaniques dont ils sont les inventeurs, mais aussi parce que l'Occident n'a même pas conservé le beau nom original nahuatl omixochitl, mais lui a donné un autre nom, non pas poétique, mais le nom scientifico-technique intellectuel "tubéreuse" (même si celui-ci évoque, pour moi, l'adjectif féminin et alangui "rêveuse", ou encore "heureuse", "langoureuse", ou le nom du chêne vert, "yeuse", toujours du féminin, qui font oublier sa signification réelle). La botanique est, d'une certaine manière, une science coloniale. Comme la zoologie d'ailleurs. Je me souviens d'un échange avec l'ornithologue danois Jon Fjeldså, conservateur au Muséum d'histoire naturelle de Copenhague, auteur avec Niels Krabbe de l'ouvrage "Birds of the High Andes", admirablement illustré par Fjeldså, et qui est toujours sur ma table dans les Andes. Pas un nom vernaculaire d'oiseau. Seulement les noms scientifiques, souvent incompréhensibles, vaniteux, voire carrément inexacts, alors que les noms vernaculaires en quechua, aymara ou autres langues vernaculaires du Pérou ou de la Bolivie, sont si colorés, si expressifs, si justes. Fjeldså en était dans l'ignorance la plus complète et n'en voyait absolument pas l'intérêt.

Pour avoir une idée vivante de ce que pouvaient être l'univers et la vie quotidienne des Aztèques, on peut regarder les films documentaires tournés à Bali dans les années 1930 par le cinéaste mexicain Miguel Covarrubias. Les Aztèques étaient des Asiatiques d'Amérique. La culture traditionnelle balinaise semble avoir disparu en grande partie. Les Aztèques, comme les Balinais d'autrefois, donnent une haute idée de l'humanité.

http://www.youtube.com/watch?v=Ro7gWYgvrF0

Pour revenir à la tubéreuse, omixochitl, et à l'Amérique hispanique, le nom qu'on lui donne aujourd'hui au Pérou est "Vara de san José" ( "Vara" désigne une canne, une hampe) et au Venezuela et au Mexique, "nardo". Au Mexique, elle porte aussi le nom de "amole" en nahuatl. Au Pérou, c'était la fleur traditionnelle, blanche et parfumée, des communiants. Aujourd'hui elle y est très peu connue et les habitants ignorent tout de son origine préhispanique.

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