Jacques Delamain, par Jacques Chardonne
John James Audubon: la grive ermite (The Birds of America)
L'oiseau qui a le plus beau chant du monde, inoubliable (je l'ai entendu pour la dernière fois dans la solitude d'un lac du Labrador québécois, au soleil couchant)
"Jacques Delamain était un grand artiste en prose, quand il décrivait ce qu'il aimait: l'oiseau si mobile, multiple dans ses couleurs, ses coutumes et presque insaisissable. Ce n'était pas un écrivain -né; il le fut par accident. Tout à coup, pour exprimer ce qui était sa passion et comme l'obsession de sa vie, il eut un style de virtuose, le trait juste, infiniment souple et varié, sans surcharge, sans la moindre coquetterie dans la phrase; style nu, plein de nuances, avec des ressources incroyables.
Très jeune, il se fixa à la Branderaie de Garde Epée, près de Jarnac; il vécut dans ce bocage, son domaine vraiment, même spirituel; là était réuni tout ce qu'il aimait et qu'il n'a jamais épuisé malgré tant d'intimité avec les choses de son goût et un grand savoir.
Il avait de l'éloignement pour les hommes et s'est même dérobé à l'amitié; il ne s'est guère avancé dans le monde extérieur, à l'aise seulement avec les Anglais qui parlent peu; il était Britannique de complexion, non par l'hérédité, fort différent des Français de son voisinage. J'ai connu des Français qui étaient des Hindous, des Nordiques, des Espagnols. Etrangers à leur communauté au plus profond de l'être, ils se replient dans une solitude plus dense que l'ordinaire retranchement des hommes, l'issue que veut cet isolement a souvent une forme originale. Sans doute la crainte des hommes lui a ouvert les voies vers la nature, affinant sa faculté native de percevoir ce qui nous est caché. Les Anglais aussi sont de bons observateurs de la nature; elle est leur meilleure compagnie. Dans sa retraite, il a rayonné, lié à distance avec beaucoup d'amis, toujours généreux pour le principal. Il était scrupuleux en tout, sans effort, avec une parfaite élégance morale; il le fut dans sa maison de commerce, dans ses moindres démarches, dans son style secrètement musical, si adroit pour saisir ce qui échappe à tous et qui n'eut jamais d'autre prétention que d'être fidèle.
Son indifférence aux attraits ordinaires de la société et aux convoitises communes n'avait rien d'agressif ni de présomptueux; la sagesse était chez lui pente naturelle. Parmi les fleurs qui furent son perpétuel ravissement, une jumelle marine à portée, épiant autour de lui la vie qui l'intéressait, il s'est créé son univers, bien enraciné au sol; je ne crois pas qu'il y entrât de grands problèmes, ni aucune sorte d'inquiétude, ni de certitudes aventurées, plus troublantes que le doute.
Une certaine façon de vivre, délicate et noble, épargne à l'homme beaucoup de soucis, et même lui permet de s'éteindre dans la paix; il est préparé à toutes les éventualités."
Jacques Chardonne
Ouvrages de Jacques Delamain (1874-1953)
- Pourquoi les oiseaux chantent (Stock, 1928)
- Les jours et les nuits des oiseaux (Stock, 1932)
- Portraits d'oiseaux (Stock, deux volumes, 1938 et 1952)
- Les oiseaux s'installent et puis s'en vont (Stock, 1942)
Fillon-Delamain Christine - Les orchidées d' un coteau charentais
Texte de Christine Fillon-Delamain, photos couleurs de Jacques Delamain. Ex. broché, couv. ill. couleurs, les orchidées du coteau), 128 p., (22 x 28 cm). Ed. Boubée, 1992. Histoire d'une vocation, le coteau, description des espèces, les hybrides et autres espèces du coteau, les orchidées de Charente.
ISBN : 9782850040696
Jacques Delamain fut aussi le fondateur et le directeur de la célèbre collection Les Livres de Nature, chez Stock.
Le compositeur Olivier Messiaen, auteur du "Catalogue d'oiseaux" lui rendit souvent visite à La Branderaie de Gardépée.
P. Juan José Turco: El plan de Mgr Fellay con Roma
LUNES 27 SEPTIEMBRE 2010
Padre Juan José Turco:
EL PLAN DE MONSEÑOR FELLAY PARA LAS TRATATIVAS CON ROMA
http://radiocristiandad.wordpress.com: link
Détail de la fresque du Jugement dernier, dans la chapelle du château de Châteaudun bâtie par Dunois, Grand Bâtard d'Orléans (1403-1468), compagnon de Jeanne d'Arc.
Redonner un sens à l'Histoire (Henri Eschbach)
Le mot est de M. Chevènement. Il rejoint sans le savoir la réflexion de Fustel de Coulanges disant qu'en France, l'Histoire est tellement défigurée qu'elle semble écrite par ses pires ennemis. Nos jeunes ne connaissent pas leur pays: ils ignorent qu'il n'y a pas un peuple où la civilisation soit aussi complète, malgré ses ombres, ses turpitudes et ses revers: la tradition humaine de la France est d'une variété infinie. Fille de la Méditerranée, héritière de Jérusalem, d'Athènes et de Rome, la France s'est faite dans le flux et le reflux des invasions barbares et l'ordre français est né à Reims il y a bientôt 1500 ans. Le temporel y est tellement lié au surnaturel qu'il est impossible d'expliquer la genèse de notre unité nationale en dehors de nos fondements religieux. Patrie de l' « honnête homme », la France est aussi la patrie de cet humanisme où les libres penseurs sont taillés dans le même bois que les croyants, où les révoltés emploient le même vocabulaire que les conservateurs. Nos pères n'ont jamais craint d'accueillir ce qui venait de l'étranger: les Croisades ont été l'occasion de rapports précieux entre chrétiens et musulmans. Nous n'avons pas à cacher à nos enfants les chefs d'oeuvre de notre histoire: ses saints, ses évêques administrateurs, bâtisseurs et éducateurs, ses institutions, ses moeurs, sa politesse et sa douceur de vivre, la place et le respect de la femme, la moralité des familles, son sens civique, sa hiérarchie sociale, la logique des penseurs, le génie des écrivains, le talent des artistes, ses oeuvres charitables, l'habitat, les communications, son agriculture, son commerce, son industrie, le tout couronné par les oeuvres de miséricorde, la formation des intelligences, la vie spirituelle. Berceau de la chevalerie, pays de l'amour courtois, patrie des libérateurs d'esclaves, de St Vincent de Paul comme de Ronsard, d'Ambroise Paré comme de Corneille, de Le Nôtre, de Couperin, même la Révolution française s'est réclamée de ce que Chesterton appelait: « les vertus chrétiennes devenues folles ». La supériorité du « goût français » va de Buffon, Lavoisier ou Pasteur à Ampère, Louis Lumière et même Brillat-Savarin. Cette civilisation n'est pas le fruit des efforts de quelques-uns, mais de la nation toute entière, personnifiée par sa classe moyenne, ses artisans, qui font son homogénéité sociale et sa richesse. Il suffit de regarder le sol de France vu d'avion: le travail de la terre y a été élevé au niveau d'un art. A côté des plus grands comme Laënnec ou Fresnel, Olivier de Serres ou Cuvier, il y a Sauria avec ses allumettes, Gay-Lussac et ses baromètres, Jacquart et ses métiers à tisser, Branly avec la TSF, Becquerel et Curie et la radioactivité. Les réussites industrielles sont innombrables. Aussi nos responsabilités d'aujourd'hui sont grandes et il nous faut chercher les voies de la renaissance. Le viel ennemi de l'homme, la subversion sous toutes ses formes, est à l'oeuvre et travaille à la division, la désagrégation, la remise en cause perpétuelle de tout, répandant la discorde et la haine, avec son vocabulaire de charlatan. La machine à casser la Société est annoncée en ces termes par Albert Camus: « Rien n'étant vrai ni faux, bon ou mauvais, la règle sera de se montrer efficace, c'est-à-dire le plus fort. Le monde alors ne sera plus partagé en justes et injustes, mais en maîtres et en esclaves ». Voilà l'avenir qu'on nous prépare. Il n'y a pas de domaine qui ne soit contaminé: l'Eglise, l'armée, les arts, l'enseignement, l'économie, la santé publique, les sciences, les moeurs... Voilà l'enjeu! De la forme donnée à la société découle et dépend le fait que les hommes respirent dans le cours de leur vie l'air sain et vivifiant des vertus morales ou le microbe morbide et souvent mortel de l'erreur et de la dépravation. Devant le déboisement social, il nous faut renouer les liens sociaux. Nous ne pouvons que répéter avec Jeanne d'Arc: « Plus il y aura de sang français ensemble, mieux cela vaudra ».
Henri ESCHBACH
La Lettre de la Chambre de Commerce du Jura N°85 (Novembre 1985)
Texte publié avec l'autorisation de l'auteur
Chef d'entreprise, Henri Eschbach a été pendant 17 ans le Président de la Chambre de Commerce du Jura.
Ici comme ailleurs, la race se meurt (Victor Segalen)
"Son oeuvre, il ne pouvait imaginer ce qu'elle serait en ce mois de janvier 1903 où il débarquait à Tahiti et pourtant il eut très vite l'idée de faire une étude ethnographique de la race maorie qui était gravement menacée par la civilisation européenne et qui, lui semblait-il, en mourait. Peu de temps après son arrivée son bateau avait été en effet envoyé au secours des sinistrés des îles Tuamotou ravagées par un cyclone et chaque fois qu'il descendait à terre il pouvait faire les mêmes constatations: «Ici comme ailleurs, la race se meurt: les Mangaréviens comme les Tahitiens s'en vont peu à peu. Ils s'en vont minés par la tuberculose vers leur paradis maori, l'île sacrée de Bourotou, là où leurs ancêtres devenus impalpables et subtils, mangent les fruits des arbres éternels. Cette tuberculose est évidemment d'origine européenne. Nous les avons décimés et dans peu de temps ils auront été...»
Leur nombre diminuait, ils avaient oublié leurs croyances et abandonné leurs fêtes rituelles. Les missionnaires avaient fait détruire leurs lieux de prières et de sacrifices et leur avaient imposé le christianisme qu'ils assimilaient mal. C'était un drame auquel Victor Segalen s'intéressa de plus en plus et il s'aperçut en débarquant aux îles Marquises qu'un autre Français s'en était soucié avant lui. Ce Français dont Remy de Gourmont lui avait parlé à Paris et qui n'avait aucune notoriété à Tahiti, c'était Paul Gauguin. Il était mort, hélas, trois mois plus tôt mais ses papiers, ses carnets de croquis, ses dernières oeuvres étaient là, réunis chez le gouverneur avant d'être dispersés dans une vente aux enchères et Segalen put les feuilleter, les consulter, les admirer tout à loisir. »
Anne Joly-Segalen, Victor Segalen 1878-1919, in: Formes chinoises/Centenaire de Victor Segalen. 1878-1919. Musée Cernuschi, 17 novembre 1978-11 février 1979. Catalogue d'exposition.
Jacques Brel: Les Marquises link
Anaxagore
"Il était célèbre par sa race et sa richesse, plus encore par sa grandeur d'âme. La preuve en est qu'il fit don de son héritage aux siens. Ils lui reprochaient de négliger ses biens, il leur répliqua: "Occupez-vous en vous-mêmes." Et il s'en détacha finalement pour s'adonner seulement à l'étude de la nature, sans aucun souci de la politique. Un jour on lui disait: "Tu ne t'intéresses donc pas à ta patrie ? " Il répondit en montrant le ciel: "Ne blasphème pas, j'ai le plus grand souci de ma patrie."
Diogène Laërce
A ceux qui attendent le retour des oies sauvages
Mars
Le retour des oies
Une hirondelle, dit-on, ne fait pas le printemps. Mais un vol d'oies fendant l'obscurité d'un dégel de mars, c'est le printemps même.
Un cardinal* sifflant au dégel que le printemps est arrivé et comprenant peu après son erreur peut se reprendre et retourner à son silence hivernal. Un suisse** émergeant de son hibernation dans l'idée de prendre un bain de soleil et découvrant, à la place, une tempête de neige, peut toujours de recoucher. Mais une oie qui vient de faire trois cents kilomètres de nuit dans l'espoir de découvrir un trou dans le lac n'a pas beaucoup de solutions de repli. Son arrivée est empreinte de toute la conviction du prophète qui a brûlé les ponts derrière lui.
Un matin de mars n'est jamais plus morne que l'individu qui s'y aventure sans lever les yeux dans l'espoir d'apercevoir les oies. J'ai connu une dame fort cultivée (certifiée par son label universitaire), disant qu'elle n'avait jamais entendu les oies qui, deux fois par an, proclament le retour des saisons à sa toiture bien isolée. Se pourrait-il que la culture soit une manière de troquer la conscience des choses contre d'autres compétences de moindre valeur ?
L'oie qui se risquerait à cet échange ne serait bientôt plus qu'un tas de plumes.
Aldo Leopold, Almanach d'un comté des sables. Présentation par J.M.G. Le Clézio. Garnier-Flammarion (51,16 FF / 7,80 €).
* NDLR: Passereau d'Amérique du nord, au plumage rouge vif.
** NDLR: Ecureuil d'Amérique du nord, au pelage strié de blanc et de noir.
Et quelque part au monde où le silence éclaire un songe de mélèze ...
"Confortablement allongés au soleil sur la toundra parsemée de conifères prostrés, les Montagnais savourent la viande noire et parfumée, enveloppée de graisse fondante, des jeunes shikaunish*. Tout en mangeant, ils contemplent le spectacle magnifique des îles et de la côte, couleur vert-de-gris, qui s'étend autour d'eux entre le ciel bleu et la mer irisée par une brise légère. Le silence est seulement troublé par les cris des sternes et des goélands et par le bruit lointain du ressac sur des récifs, au large. L'un d'entre eux se lèvera peut-être pour aller ramasser quelques poignées de chicoutés (Rubus chamaemorus L.), juteuses et sucrées à souhait, qu'il partagera avec ses compagnons en guise de dessert. Leur repas terminé, les Montagnais vont allumer une bonne pipe et la fumer béatement tout en discutant et en plaisantant. Puis ils plieront bagage et remonteront dans leur chaloupe, pour continuer la chasse et établir leur campement pour la nuit dans une anse retirée de la côte."
* Guillemot à miroir (Cepphus grylle), un Alcidé.
Pierre-Olivier Combelles. Le voyage de John James Audubon au Labrador (1833) et sa contribution à l'histoire naturelle de la Côte-Nord du Québec. Mémoire de Diplôme d'Etudes Doctorales. Muséum national d'Histoire Naturelle, Laboratoire d'Ethnobiologie-Biogéographie, Paris, 1997.
Rédigé à partir du journal de bord de Pierre-Olivier Combelles (environs de La Romaine, en compagnie du Montagnais Etienne Mollen, sur la Basse Côte-Nord du Québec, le 4 août 1993).
La loi Pompidou-Giscard ("Loi Rothschild") du 3 janvier 1973
Dans un entretien avec H. de Lesquen, Marine Le Pen dénonce la loi de 1973. La France doit retrouver la maîtrise de sa monnaie et de ses frontières (elle aurait pu ajouter celle de son armée, aujourd'hui inféodée à l'OTAN, et de sa langue, contaminée par l'anglais)
Vidéo: link
3 janvier 1973, réforme de la Banque de France
"Dans la loi portant sur la réforme des statuts de la banque de France, nous trouvons en particulier cet article 25 très court, qui bloque toute possibilité d’avance au trésor :
« Le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la banque de France. »
Ce qui signifie que l’article 25 de la loi 73-7 du 3 janvier 1973 interdit à la Banque de France de faire crédit à l’État, condamnant la France à se tourner vers des banques privées et à payer des intérêts ; alors qu’avant cette loi, quand l’État empruntait de l’argent, il le faisait auprès de la banque de France qui, lui appartenant, lui prêtait sans intérêt.
Autrement dit : auparavant, l’État français avait le droit de battre monnaie, et avec cette nouvelle loi, il perd ce droit qui est du même coup légué aux banques privées, qui en profitent pour s’enrichir aux dépends de l’État en lui prêtant avec intérêt l’argent dont il a besoin.
Cette décision correspond à une privatisation de l’argent et ramène la nation au même rang que n’importe lequel de ses citoyens."
L’accroissement sans fond de la dette publique trouve son origine précisément là.
Source: link
Les Douze Tribus d'Israël
(Drapeau des Etats-Unis d'Europe, dits "Union Européenne")
Le massacre des femmes et des enfants dans les révolutions (Chateaubriand)
"Le massacre des enfants et surtout des femmes est un trait caractéristique de la révolution. Vous ne trouverez rien de semblable dans les proscriptions de l'antiquité. On n'a vu dans le monde entier qu'une révolution "philosophique", et c'est la nôtre. Comment se fait-il qu'elle ait été souillée par des crimes jusqu'alors inconnus à l'espèce humaine ? Voilà des faits devant lesquels il est impossible de reculer. Expliquez, commentez, déclarez: la chose reste. Nous le répétons: le meurtre général des femmes, soit par des exécutions militaires, soit par des condamnations prétendues juridiques, n'a d'exemples que dans ce siècle d'humanité et de lumières. Au reste, quand on nie la religion, on rejette le principe de l'ordre moral de l'univers, alors il est tout simple qu'on méconnaisse et qu'on outrage la nature."
Chateaubriand, Ce que la Vendée a souffert pour la monarchie, p. 180.
L'Indien qui tressait des paniers (Thoreau)
" Il y a peu de temps, un Indien nomade s'en alla proposer des paniers chez un homme de loi bien connu dans le voisinage. "Voulez-vous acheter des paniers ?" demanda t-il ? "Non, nous n'en avons pas besoin", lui fit-il répondu. "Eh quoi!" s'exclama l'Indien en s'éloignant, "allez-vous nous faire mourir de faim ?" Ayant vu ses industrieux voisins blancs si à leur aise, - que l'homme de loi n'avait qu'à tresser des arguments, et que par l'effet par l'effet d'on ne sait quelle sorcellerie il s'ensuivait argent et situation - il s'était dit: je vais me mettre dans les affaires: je vais tresser des paniers; c'est chose à ma portée. Croyant que lorsqu'il aurait fait les paniers il aurait fait son devoir, et qu'alors ce serait celui de l'homme blanc de les acheter. Il n'avait pas découvert la nécessité pour lui de faire en sorte qu'il valût la peine pour l'autre de les acheter, ou tout au moins de l'amener à penser qu'il en fût ainsi, ou bien de fabriquer quelquechose autre que l'homme blanc crût bon d'acheter. Moi aussi j'avais tressé une espèce de paniers d'un travail délicat, mais je n'avais pas fait en sorte qu'il valût pour quiconque la peine de les acheter. Toutefois n'en pensais-je pas moins, dans mon cas, qu'il valait la peine pour moi de les tresser, et au lieu d'examiner la question de faire en sorte que les hommes crussent bon d'acheter mes paniers, j'examinai de préférence celui d'éviter la nécessité de les vendre. L'existence que les hommes louent et considèrent comme réussie n'est que d'une sorte. Pourquoi exagérer une sorte au dépens des autres ?"
Thoreau, Walden
Ce récit véridique de Thoreau est une parabole qui se passe d'explications. Pour ceux qui la comprendront, elle est la clef de bien des choses.