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Rouge et Blanc, ou le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste
Articles récents

Les lis de France

15 Octobre 2010 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

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"C'est parce que notre sire Jésus-Christ veut spécialement sur tout royaume enluminer le royaume de France de Foi, Sapience et Chevalerie, que les rois de France s'accoutument à porter dans leurs armes la fleur de lys peinte par trois feuilles, afin qu'elles disent à tout le monde: "Foi, Sapience et Chevalerie sont par la provision et la grâce de Dieu plus abondamment en notre royaume qu'en les autres." Les deux feuilles de la fleur de lys qui sont les ailes signifient science et chevalerie qui défendent la tierce feuille qui est au milieu d'elles, plus longue et plus haute, par laquelle Foi est attendue, car elle doit être gouvernée par sapience et défendue par chevalerie. Tant comme ces trois grâces seront fermement et ordonnément jointes ensemble au royaume de France, le royaume sera fort et ferme."

Guillaume de Nangis. In: Saint-Louis, Roi de France, par Colette Yver. Editions Spes, Paris, 1942.

Ecoutez, Français; écoutez, Ecossais; écoutez vous autres, la Marche de Bannockburn (Scots Wha hae), l'hymne de la France et de l'Ecosse libres : link

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La fin de l'euro (La Tribune de Genève)

15 Octobre 2010 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

 

La Tribune de Genève

19 mai 2010 

 

Un trader romand mise sur la fin de l'euro

 

Alexandre Wohlwend, patron d'Arabesque Wealth Management, en est convaincu : la monnaie européenne ne survivra pas à la crise en cours - Interview par Emmanuel Barraud

 

Pessimisme ou réalisme ? Lors du dernier "concours de prévision de taux de change" organisé à Genève par le courtier en ligne Dukascopy, Alexandre Wohlwend avait prédit un euro à 1,28 dollar, quand les autres - dont les spécialistes des grandes banques - l'attendaient entre 1,32 et 1,42. Ce jour-là, le 16 avril, il a plongé à 1,24. Un résultat dont ce gestionnaire de fortune spécialisé dans l'échange des devises (forex) n'entend pas tirer une gloire facile. "Mais certains ont pu se dire à cette occasion que, seul contre tous, je n'avais peut-être pas tout tort".

 

Tout le monde ou presque pense que la disparition de l'euro est impossible. Vous estimez au contraire qu'elle est inéluctable. Pourquoi ?

Je considère que la constitution de l’Europe autour de la monnaie unique est un non-sens politique, économique et culturel. L’Histoire a montré que toute monnaie plurinationale est vouée a exploser s’il y a des déséquilibres dans les économies qui la partagent, ce que Robert Mundell, Prix Noble d'économie en 1988, appelle le "choc asymétrique". L’euro n’échappera pas à la règle car les différences culturelles et économiques en Europe sont énormes. La crise grecque n’est que le premier symptôme.

 

Combien de temps survivra-t-il ?

Je ne veux pas me hasarder dans un pronostic chiffré, mais cela pourrait être assez rapide. J’estime qu’avant cinq ans les pays européens auront largement commencé à se retirer de la zone euro pour revenir à leur monnaie nationale.

 

Le plan de sauvetage à 750 milliards d'euros ne servira-t-il donc à rien ?

C'est une fuite en avant. On le voit à la réaction des Bourses : en ce moment l’Europe est euphorique parce qu'elle est droguée à l'endettement. Or, cette "solution" ne fait qu’augmenter la dose de drogue en créant encore plus de dettes ! Tout cet argent sera finalement ponctionné auprès des contribuables, ce qui risque d’entraîner une crise sociale importante.

 

A quoi ressemblera cette chute ?

Je prévois que celle-ci s'effectuera par paliers. L'euro restera un certain temps entre 1,20 et 1,26 dollar, puis viendra une période où il s'échangera entre 1,12 et 1,14. Enfin, si la "ligne de flottaison" historique à 1,08 dollar est rompue, alors ce sera le plongeon final. Ce qui fera le jeu des Etats-Unis.

 

Comment cela ?

Ce sont eux qui ont planifié et souhaité la création de l’euro, avec la complicité de la Communauté européenne, pour "contaminer" l’Europe avec leur concept de mondialisation et de profit maximum à court terme. Le problème, c’est qu’ils ont créé un endettement abyssal et démantelé leur industrie, rapidement imités en cela par les États européens. En outre, depuis qu’ils ont séparé le dollar de l’étalon-d’or, ils ont créé de la monnaie à tout va, jusqu’à faire baisser de 98% la valeur du billet vert par rapport à l’once d’or ! Bref le dollar est lui aussi moribond et la disparition de l’euro lui profitera en lui permettant de rester momentanément en vie.

 

Après l'euro, le dollar... Et ensuite ?

Le danger vient de Chine. Avec les 2.200 milliards de dollars que ce pays détient en bons du Trésor américain, chaque Chinois possède une créance virtuelle de 15.000 dollars envers les États-Unis... Pour l’instant, il n’est pas dans l’intérêt de la Chine de voir chuter la monnaie américaine ; elle continuera donc à augmenter ses réserves en bons du Trésor, qu’elle finira par utiliser pour acheter des pans entiers de l’industrie américaine. Et fera vraisemblablement de même, dans la foulée, avec les pays occidentaux si ces derniers ne se protègent pas par un retour à leur souveraineté monétaire et territoriale, visant à la reconstruction d’un tissu industriel, seul garant d’une stabilité économique à long terme.

 

Et la Suisse dans tout ça ?

On le voit déjà aujourd'hui : les pays qui s'en sortent le mieux sont ceux qui, comme le nôtre, ont conservé leur monnaie. Pour l'instant, je conseille donc aux investisseurs européens qui sont en Suisse d'y rester bien au chaud, et de parier avec nous sur la baisse - notamment - de l'euro. Les Bourses devraient beaucoup souffrir de la crise actuelle. Or, même en temps de crise, il est possible de faire fructifier son argent en se tournant vers le marché des changes, ce que nous proposons à nos clients.

 

Source: Geopolis link

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Le principe de l'ordre

15 Octobre 2010 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

 

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"Dans une société où la religion et le gouvernement auront été détruits, il est nécessaire que la religion renaisse chez les grands, avant que le gouvernement renaisse pour le peuple, parce qu'il est dans la nature des êtres que les dispositions de celui qui doit commander précèdent les dispositions de celui qui doit obéir."

 

Louis-Gabriel-Ambroise, vicomte de Bonald, Théorie du pouvoir politique et religieux (1796).

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Les peuples celtiques

15 Octobre 2010 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

 

Le folio 34r laisse apparaître le célèbre monogramme de

 

"C'est la religion, en effet, qui, selon l'expression d'Henri Hubert "fait du groupe des peuples celtiques un peuple cohérent". D'un bout à l'autre du monde celtique, depuis l'Irlande jusqu'à la vallée du Danube, jusque chez les Galates d'Asie Mineure, ce sont les mêmes dieux, les mêmes croyances en l'immortalité de l'âme, les mêmes mythes de l'au-delà qui préoccupent les peuples celtes et créent en eux un lien obscur, mais profond; ils se traduisent par des rites semblables, exaltant la vie que symbolisent les sources, les arbres, le gui toujours vert sur les chênes sacrés. Rites et croyances qui se sont propagés par les druides, à la fois hommes de science et hommes de la divinité dont le rôle est multiforme: éducation de la jeunesse, offrande des sacrifices, arbitrages entre les peuples ou tribus; ils sont les devins, les poètes, les magiciens, les prêtres, car religion et poésie ne font qu'un pour eux.

Quel rôle jouent au juste chez eux ces prêtres-poètes que leur peuple honore autant que les Romains leurs rhéteurs, leurs avocats, leurs politiciens ? Impuissant à le définir, César a pu seulement pressentir que leur pouvoir était immense parmi les Gaulois, "les plus religieux des hommes".

Régine Pernoud, Le conquérant des Gaules, préface aux Commentaires de César sur la guerre des Gaules, Livre de Poche, 1961.

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Ballade des seigneurs du temps jadis

15 Octobre 2010 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

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Qui plus, ou est le tiers Calixte,

Dernier decedé de ce nom,

Qui quatre ans tint le papaliste ?

Alphonse le roi d'Aragon,

Le gracieux duc de Bourbon,

Et Artus le duc de Bretagne,

Et Charles septieme le bon ?

Mais ou est le preux Charlemagne ?

 

Semblablement, le roi Scotiste

Qui demi face ot, ce dit-on,

Vermeille comme une amathiste

Depuis le front jusqu'au menton ?

Le roi de Chypre de renom,

Helas ! et le bon roi d'Espagne

Duquel je ne sais pas le nom ?

Mais ou est le preux Charlemagne ?

 

Ou soit de Vienne et de Grenobles

Ly Dauphins, ly preux, ly senez,

Ou de Dijon, Salins et Doles

Ly sires et ly filz ainsnez,

Ou autant de leurs gens privez,

Heraulx, trompettes, poursuivans,

Ont ils bien bouté soubz le nez ?

Autant en emporte ly vens.

 

Princes a mort sont destinez,

Et tous autres qui sont vivans : 

S'ils en sont courciez n'atainez,

Autant en emporte ly vens.

 

François Villon


 

Battle of Auray

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Ballade des dames du temps jadis

15 Octobre 2010 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

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Dites-moi ou, n'en quel pays

Est Flora la belle Romaine;

Archipiade ne Thaïs

Qui fut sa cousine germaine;

Echo, parlant quand bruit on mene

Dessus riviere ou étang,

Qui beauté ot trop plus qu'humaine ?

Mais ou sont les neiges d'antan ?

 

Ou est la tres sage Heloïs,

Pour qui fut châtré et puis moine

Pierre Esbaillart a Saint Denis ?

Pour son amour ot cette essoine.

Semblablement ou est la roine

Qui commanda que Buridan

Fût jeté en un sac en Seine ?

Mais ou sont les neiges d'antan ?


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La roine Blanche comme un lis

Qui chantoit à voix de seraine,

Berthe au grand pied, Bietris, Alis,

Aremburgis qui tint le Maine,

Et Jeanne la bonne Lorraine

Qu'Anglois brulerent a Rouen;

Ou sont-ils, ou, Vierge souvraine ?

Mais ou sont les neiges d'antan ?

 

Prince, n'enquerez de semaine

Ou elles sont, ne de cet an,

Qu'a ce refrain ne vous remaine:

Mais ou sont les neiges d'antan ?

 

François Villon

 

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Pourquoi l'Iran doit continuer à être gouverné par des hommes pieux

12 Octobre 2010 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

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"Pour ceux qui se tenaient à sa disposition, il [NDLR: Cyrus le Grand] il pensa qu'il ne pouvait mieux les engager à rechercher le beau et le bien qu'en tâchant lui-même, puisqu'il se croyait leur chef légitime, d'offrir en sa personne à ses sujets le plus parfait modèle de vertu. Il lui semblait bien certain que les lois écrites aussi rendent les hommes meilleurs: mais il regardait un bon chef comme une loi voyante, puisqu'il est capable de commander et de voir celui qui désobéit et de le punir.

D'après ces principes, on le vit alors s'appliquer au culte des dieux avec une piété accrue par la prospérité. C'est alors que fut établi le collège des mages: lui-même ne manquait jamais de chanter des hymnes aux dieux au lever du jour et d'offrir chaque jour des sacrifices aux dieux que les mages lui désignaient. Et ce qu'il institua alors dure encore aujourd'hui chez tous les rois qui se succèdent sur le trône de Perse."

Xénophon, Cyropédie, Livre VIII, chapitre premier. Trad. Pierre Chambry.

 

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La courtoisie de Metz

8 Octobre 2010 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

"Nous répondons valeurs françaises, de la France éternelle, du royaume de France… Mais peut-être que nous vous avons déjà conté cette histoire ? Nous sommes au siège de Metz, en 1553. Metz est défendu par Monsieur de Guyze, face à Don Luis de Avila, général de Charles Quint…Monsieur de Guyze n’est autre que François de Guise, dit « le Balafré »…
Brantôme relate le siège :  «  …un esclave more ou turc ayant dérobé un cheval d’Espaigne, se sauva avecques luy dans Metz et s’y jetta.  Le général de Charles Quint, Don Luis de Avila, propriétaire tant du cheval que de l’esclave,  envoya un trompette vers M. de Guyze le prier de luy rendre par courtoysie (cet) esclave… pour le punir de son forfaict et larsin, ainsin qu’il le méritoit ».
Epoque aux rudes moeurs, certes, mais la courtoisie était toujours de mise entre grands seigneurs ; et le duc de Guise de lui répondre tout aussi courtoisement :
«  Il ne pouvait, et en avait les mains liées par le privillege de la France, de temps immérial là-dessus introduict, qu’ainsin que, toute franche qu’elle a esté et est, elle ne veut recevoir nul esclave chez soy : et tel qu’il seroit, quand ce seroit le plus barbare et estranger du monde, ayant mis seulement le pied dans la terre de France, il est aussy tost libre et hors de toute esclavitude, et est franc comme en sa propre patrie ; et pour ce, qu’il ne pouvoit aller contre la franchise de la France : mais pour le cheval, il le luy renvoyoit de courtoysie »
Le siège de Metz fut dur pour les Espagnols.
Après quarante-cinq jours de batteries, Charles-Quint, qui voyait fondre son armée, perdant toute espérance, leva le siège dans les premiers jours de janvier 1533.
L’Histoire nous dit que la retraite fut désastreuse.
Les Français sortirent, battirent l’arrière-garde et enlevèrent une grande partie du parc de siège. Le camp impérial, plein de malades et de mourants étendus dans la boue glacée, était si piteux à voir que les Français en eurent compassion et secoururent généreusement tous ces pauvres abandonnés.
Depuis ce temps, la « courtoisie de Metz » passa en proverbe et fit grand honneur à l’armée française…
Alors excusez- moi du peu, mais ? Les valeurs républicaines françaises ?…"
Source: Les Manants du roi link
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La couleur jaune

8 Octobre 2010 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

"On ne l'aime pas trop, celui-là! Dans le petit monde des couleurs, le jaune est l'étranger, l'apatride, celui dont on se méfie et que l'on voue à l'infamie. Jaune comme les photos qui pâlissent, comme les feuilles qui meurent, comme les hommes qui trahissent... Jaune était la robe de Judas. Jaune, la couleur dont on affublait autrefois la maison des faux-monnayeurs. Jaune aussi, l'étoile qui désignait les juifs et les destinait à la déportation... Aucun doute, le jaune n'a pas une très belle histoire ni une bonne réputation. Mais pour quelles raisons? Michel Pastoureau, qui nous promène au fil de l'été dans l'univers arc-en-ciel des symboles (voir aussi son dernier livre, Une histoire symbolique du Moyen Age occidental, au Seuil), l'explique ici: il y a bel et bien un mystère de la couleur jaune 
Le jaune est assurément la couleur la moins aimée, celle que l'on n'ose pas trop montrer et qui, parfois, fait honte. Qu'a-t-elle donc fait de si terrible pour mériter une telle réputation?"
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Virtus, pietas, fides

8 Octobre 2010 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

"Virtus, pietas, fides: discipline, respect, fidélité aux engagements, tel est l'idéal romain. Cette trilogie domine tous les aspects de la vie, militaire, familiale, économique et sociale, et il nous est apparu que la religion ne faisait que la garantir en assurant son efficace au-delà du monde visible, pour le système des choses tout entier. La religion garantit ces vertus cardinales, mais elle ne les fonde pas. Tout se passe comme si la morale était déduite logiquement des impératifs nécessaires au maintien de l'ordre dans tous les domaines, à la pérennité de ce qui existe et que menace le temps. Rome a l'ambition de se prémunir, à force de sagesse et de discipline, contre la pauvreté, la servitude, la mort. En ce sens, toute sa morale apparaît comme essentiellement défensive - ce qui, nous l'avons vu, n'exclut pas la reconnaissance des valeurs altruistes, puisque ce qu'il s'agit de défendre n'est pas l'individu mais le groupe, de la famille à la cité."

 

Pierre Grimal, La civilisation romaine, Arthaud, 1960.

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