La formation numérique, un Cheval de Troie: vers un formatage des institutions dans une école sans enseignants? ((Peter Hensinger)
Malgré nos nombreuses réformes scolaires, voici maintenant que la Conférence des ministres de l’Education et des Affaires culturelles des Länder allemands en annonce une nouvelle, la «formation numérique»: l’enseignement par le biais des médias numériques, tels le smartphone et les tablettes reliés au Wi-Fi.1 Les médias et les responsables politiques de l’éducation rabâchent aux parents que leurs enfants n’auront aucune chance, ni scolaire, ni professionnelle, s’ils n’apprennent pas dès les petites classes la programmation d’applications (= apps).
La principale initiative en faveur de la numérisation de la formation vient du secteur des technologies de l’information (TI). Dans le rapport intermédiaire de la plateforme «La numérisation dans la formation et les sciences», on mentionne les conseillers du Ministère fédéral des Sciences – soit divers acteurs de l’économie numérique: de Bitkom à la Gesellschaft für Informatik (GI) en passant par Microsoft, SAP et Telekom, tous sont représentés (Bundesministerium 2016:23). Parmi les absents, les pédiatres, les pédagogues, les psychologues de l’apprentissage et les neuroscientifiques qui interrogent sur les conséquences de l’utilisation des écrans par les enfants et les adolescents. Le «New York Times» tire la sonnette d’alarme dans une analyse intitulée «How Google Took Over the Classroom» (13/5/17).2 A l’aide de méthodes sophistiquées, exploitant l’engouement autour des médias numériques, Google accapare non seulement le contrôle du système d’enseignement américain mais aussi le contrôle des contenus eux-mêmes.
Si l’on veut analyser et évaluer ces développements, se poser la seule et unique question de «l’utilité des médias numériques pour l’enseignement» revient à restreindre la vision, la réduire à la méthodologie et la didactique et exclure le contexte global. Car les médias numériques sont tout autre chose que de simples outils pédagogiques. Yvonne Hofstetter, entrepreneuse en technologie de l’information, élargit cette vision trop étroite. Dans son livre intitulé «La fin de la démocratie», elle écrit: «Avec la numérisation, nous transformons notre vie, en privé comme au travail, en un énorme ordinateur. Tout est mesuré, enregistré, analysé et pronostiqué, afin de pouvoir ensuite tout diriger et optimiser.» (Hofstetter 2016:37) Le «Data-Mining»– la récolte de données – est à la base du procédé des analyses «Big-Data». Les principaux outils pour y parvenir sont les smartphones, les tablettes et les réseaux Wi-Fi.
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Lisez la suite ici, sur le site de la revue suisse Horizons et Débats (numéro du 26 juillet 2017):
La pluie bleue tourbillonne... (Pierre-Olivier Combelles)
La pluie bleue tourbillonne à travers la forêt verte. Ombres inquiètes des biches – grondements de tonnerre. Un éclair zèbre les feuillages dégoulinants de pluie, fouettés par le vent. Le chêne tremble jusqu’au plus profond de ses racines. Les ruisseaux glougloutent, rapides. La fée blonde bondit nue dans les herbes luisantes, ses cheveux fleuris de campanules et de coucous. Je la poursuis.
Pierre-Olivier Combelles
Ville d’Avray
Avril ou mai 1992
Toscane (Pierre-Olivier Combelles)
Toscane
à Nadège
Une jeune fille est passée
Sur les bords de l’Arno ;
Son pas était léger,
Sa voix chantait comme celle d’un oiseau.
Et sa taille se balançait
Comme le cyprès
Dans le vent de Toscane.
Que disait-elle
Ce matin-là
En se promenant le long du fleuve ?
Son cœur était joyeux
Et vaste comme le monde.
Et ses paroles s’envolaient
Comme vol de tourterelles
Dans le ciel bleu de l’été.
Pierre-Olivier Combelles
Ville d’Avray, 10 mars 1991
Par l'ample mer, loin des ports et arènes... (Mellin de Saint-Gelais)
Treizain
Par l'ample mer, loin des ports et arènes
S'en vont nageant les lascives sirènes
En déployant leurs chevelures blondes,
Et de leurs voix plaisantes et sereines,
Les plus hauts mâts et plus basses carènes
Font arrêter aux plus mobiles ondes,
Et souvent perdre en tempêtes profondes ;
Ainsi la vie, à nous si délectable,
Comme sirène affectée et muable,
En ses douceurs nous enveloppe et plonge,
Tant que la Mort rompe aviron et câble,
Et puis de nous ne reste qu'une fable,
Un moins que vent, ombre, fumée et songe.
Mellin de SAINT-GELAIS (1487-1558)
Le désert (Ibn Battuta)
"Ici, le désert est beau et éclatant et l'âme y est à l'aise."
Ibn Battuta (1357)
Origines (Gilles Vigneault)
Origines
A celui qui me dit:
Je suis de tel pays...
Je réponds: de quel arbre ?
Et de quelle fontaine ?
Près de quelle colline ?
Au bout de quel chemin ?
Gilles Vigneault, Le grand cerf-volant