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Le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste
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La haine des Russes chez les indigènes de Sibérie (Kai Donner)

11 Octobre 2015 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

La haine des Russes chez les indigènes de Sibérie (Kai Donner)
La haine des Russes chez les indigènes de Sibérie (Kai Donner)
Kai Donner: La Sibérie - Les temps anciens. Traduit du finnois par Léon Froman. NRF Gallimard, Coll. L'espèce humaine, Paris, 1946.

Kai Donner: La Sibérie - Les temps anciens. Traduit du finnois par Léon Froman. NRF Gallimard, Coll. L'espèce humaine, Paris, 1946.

Kai Reinhold Donner (1889-1935)

Au nord, les représentants de la culture arctique extrême-c'est-à-dire les Samoïèdes- mènent une lutte incessante contre les forces naturelles cruelles et impitoyables, alors qu'au sud les champions de la culture occidentale la plus basse- les Russes- avancent victorieusement, détruisant la population qui avait été refoulée là et qui, depuis plus d'un millénaire, consacre toutes ses forces à lutter pour son existence.

Kai Donner: La Sibérie, Gallimard, 1946 (p. 9).

Itiê dort seulement, il n'est pas mort et il reviendra. Et encore aujourd'hui, les Samoïèdes attendent la venue du divin prince Itiê, le prince dormant, le prince qui repose.

Kai Donner, La Sibérie, Gallimard, 1946.

 

"Kai Reinhold Donner est né le 1er avril 1889, en Finlande, d'un père illustre, Otto Donner, et d'une mère qui appartenait à l'aristocratie, la baronne Wilhemina-Sofia-Charlotta Munck.

La lignée des Donner est issue de commerçants allemands venus de Lübeck s'établir en Finlande au début  du XVIIIe siècle. Otto Donner fut le premier savant de la famille; il se distingua par des travaux remarquables sur les langues ouralo-altaïques, fut professeur à l'Université de Helsinki, contribua à fonder la "Société Finno-ougrienne" et participa même au gouvernement de son pays.

Otto Donner avait fait un choix décisif: il avait opté pour la langue finnoise, bien que sa langue maternelle fût la suédoise. Par cette décision, il s'était associé au mouvement qui avait emporté les masses profondes du pays vers la démocratie nationale. car l'avènement de la langue finnoise signifiait l'arrivée au pouvoir d'une couche nouvelle de la population: celle issue du terroir finnois. Ces nouveaux arrivés devaient, par la suite, exclure peu à peu de leurs positions à la tête des pouvoirs publics, les tenants de la bourgeoisie de langue suédoise, héritière de la vieille administration royale de Suède.

Kai Donner fut élevé dans un milieu où ses facultés ne pouvaient manquer de s'épanouir. Rien ne lui faisait défaut, ni les dons de la fortune ni ceux de la nature. Grand, robuste, intelligent, il avait appris de bonne heure plusieurs langues étrangères. Après avoir terminé ses études à Helsinki, il avait pu les compléter à Budapest et à Cambridge.

Très tôt, il se destina à l'exploration des peuples sibériens de langue ouralienne, en particulier des Samoyèdes. Il se prépara à sa tâche avec un soin méticuleux. Il alla s'informer auprès du professeur Konrad Nielsen link  link , d'Oslo, le grand connaisseur des Lapons, des conditions dans lesquelles il faut recueillir des matériaux linguistiques et folkloriques. En outre, il s'initia à la médecine et même à l'obstétrique afin de pouvoir assister au besoin les populations parmi lesquelles il serait appelé à vivre.

Ainsi, équipé des connaissances les plus variées, ayant appris le russe, il se rendit en 1911 en Sibérie où il se jeta dans l'étude des Samoyèdes, n'hésitant pas à partager leur existence souffreteuse, en plein hiver, dans la toundra.

Revenu dans sa patrie, il repartit en expédition dès 1914 et se dirigea cette fois sur les monts Sayan où il savait devoir trouver quelques vestiges du dialecte samoyède kamasse ou kamassique. Il réussit à repérer 7 personnes qui parlaient encore cette langue en voie d'extinction et sauva les derniers restes d'un idiome qui a dû disparaître depuis.

La guerre le força à quitter la Russie. En rentrant, il participa au mouvement anti-russe qui soulevait à cette époque une partie de la jeunesse finlandaise. Il se réfugia en Suède, gagna ensuite l'Allemagne, s'engagea dans ce fameux bataillon de "chasseurs" finlandais qui combattit sur le front de l'est contre les Russes.

Les événements de 1917 le firent retourner en Finlande où il prit part, avec les autres "chasseurs", à la guerre dite d'indépendance.

Dans les années qui suivirent, il se mêla à la vie politique de sa patrie. Il était conservateur et nationaliste. Il lutta contra la gauche et l'extrême gauche avec une énergie farouche mais toujours avec une parfaite loyauté. Il fut à la tête du mouvement irrédentiste qui réclamait l'annexion des terres de langue finnoise que la frontière du traité de Dorpat (1920 avait laissées sous la souveraineté de l'U.R.S.S.

Parallèlement, il poursuivait sa carrière universitaire et ses recherches. Il fut nommé successivement "docent" de linguistique ouralienne (1924) et, dix ans plus tard, professeur de phonétique à l'université de Helsinki. Il publiait successivement une belle série de travaux sur la linguistique samoyède (notamment sa thèse "Sur les occlusives et spirantes labiale à l'initiale en samoyède et en ouralien" et sur les problèmes du peuplement en Sibérie. C'est ainsi qu'il apporta la démonstration que la langue ket ou ostiak de l'Iénisséï doit être considérée comme une langue sino-thibétaine égarée au fond de la Sibérie.

C'est en 1932 qu'il publiera l'ouvrage dont on trouvera ci-après la traduction. Son titre finnois est Siperia.

Cet ouvrage est le seul existant actuellement sur la Sibérie Occidentale. C'est la première étude d'ensemble où se trouvent examinées à la fois toutes les questions concernant les langues, les races, les peuples, les croyances, les us et coutumes de cette vaste région de notre continent eurasiatique. Il est écrit avec un enthousiasme, une conviction qui ne pourront pas ne pas frapper le lecteur. Kai Donner y expose des connaissances qu'il a acquises directement sur place et qu'il a vérifiées par des études prolongées où il n'a négligé ni les expériences de ses devanciers, ni les recherches de ses contemporains, en particulier celles de son compatriote et émule Lehtisalo.

Une pareille étude pose plus de problèmes qu'elle n'en résout. Mais le savant fait souvent avancer la science plus sûrement en posant les problèmes qu'en leur apportant des solutions prématurées.

Kai Donner était parti de cette hypothèse que les Samoyèdes, venus tardivement d'Europe dans leur habitat actuel, ne pouvaient rien avoir en commun avec les populations situées en Sibérie à date plus ancienne. Il était convaincu que les Tongous et les Turks ne parlaient pas des langues apparentées au groupe ouralien. A cet égard, il avait délibérément rompu avec les vues de son propre père et celles de son illustre prédécesseur, le grand explorateur finlandais Castrén, qui croyaient l'un et l'autre que les langues finno-ougriennes, samoyèdes, turkes, mongoles et toungouses doivent être rapprochées.

C'est peut-être sous l'influence de cette hypothèse que Kai Donner a cru que les territoires de Sibérie occidentale parcourus par les tribus samoyèdes étaient inhabités quand celles-ci avaient fait leur apparition à l'est de l'Oural, après s'être séparées des Finno-Ougriens. Mais les recherches poursuivies depuis lors ont fait apparaître des faits troublants qui contredisent pareille supposition. Dès 1926, le savant russe Bogosaz nous faisait connaître qu'il estimait que l'actuel habitat samoyède avait dû être fréquenté par les ancêtres des Youkaguirs que l'on retrouve présentement en Sibérie orientale. Les travaux du linguiste suédois Björn Collinder et du savant allemand Karl Bouda ont révélé, ces dernières années, que les langues samoyèdes et même les langues finno-ougriennes, ont dû avoir des contacts avec le youkaguir, sans qu'il soit possible de préciser pour l'instant la nature ni le lieu et encore moins la date de ces contacts.

De ces quelques indications, il résulte que l'image de l'ancienne Sibérie occidentale, que l'on trouvera esquissée dans le livre de notre auteur, ne répond plus tout à fait à ce que nous savons dans l'état actuel de la science. Et des observations analogues seraient à faire également sur d'autres points.

Mais ces retouches nécessaires n'enlèvent rien à la valeur de ce magnifique ouvrage où l'explorateur a mis la somme de son expérience humaine et scientifique de la Sibérie. Tous ceux qui s'intéressent au présent et au passé de cette région du globe dont l'importance ira croissant, devront le lire et le méditer.

Kai Donner est mort prématurément le 12 février 1935, des suites d'une douloureuse maladie des reins qu'il avait contractée au cours de sa dernière expédition en Sibérie. Il laisse une imposante quantité de documents inédits dont l'ampleur a été évaluée par lui-même à plus de 2500 pages in-8°. Trop de préoccupations étrangères à la science l'avaient distrait de ses travaux durant les années qui ont suivi son retour d'Asie. Qu'il soit permis d'exprimer ici le regret que cet admirable savant n'ait pas pu vivre plus longtemps ni consacré davantage sa vie précieuse à démêler pour la postérité tant de problèmes qu'il étéit probablement le seul à pouvoir résoudre de son temps.

Je manquerais à un devoir de reconnaissance si je ne disais tout ce que je lui dois personnellement. J'ai eu l'avantage de le rencontrer à plusieurs reprises et de profiter de sa conversation à la fois si gaie, si spirituelle et si instructive. Il savait dispenser son savoir sans compter et je ne puis songer sans émotion aux longues causeries au cours desquelles il me confiait ses vues et me faisait part de ce qu'il avait appris."

Aurélien Sauvageot

Professeur de langues finno-ougriennes à l'Ecole Nationale des Langues Orientales

 

Kai Reinhold Donner (1889-1935) et le Maréchal Mannerheim:

http://pocombelles.over-blog.com/article-kai-reinhold-donner-1889-1935-par-aurelien-sauvageot-85345885.html

Tente samoiède peau de rennes in Kai Donner La Sibérie

Tente samoyède en peaux de rennes. In: Kai Donner, La Sibérie (1946) 

A travers la neige épaisse. L'homme en raquettes, devant,  ouvre un chemin à  travers la neige avec son renne. Illustration extraite du récit de Kai Donner: "Among the Samoyeds".

"When Kai Donner was born in 1888, Finland was an agricultural country in the process of industrialization and a Grand Duchy of the Russian Empire. The rise of national romanticism in Finland included an emphasis on the past of the nation and the significance of the Finnish language. It was known that languages related to Finnish were spoken in Russia as far as Siberia, which became a focus of research in both the humanities and natural sciences.

To help the research, the Finno-Ugrian Society was founded in 1883. The new learned society was an initiative of Kai Donner's father, Senator Otto Donner, Professor of Sanskrit and comparative linguistics. With the authorization from the Finno-Ugrian Society, the 23-year-old graduate Kai Donner was sent in 1911 to study Eastern Samoyed languages, Selkup, Kamass, Enets and Ket.

"The memory of my father, and his work and goals have been good support for me, and M. A. Castrén's [linguist M. A. Castrén (1813‒1852)] endeavours in research, rich in troubles and setbacks, have encouraged me to do my best."
- preface of the book of Donner's travels

Donner was actively involved also in the Jaeger movement and in matters of politics and society as a figure trusted by General C. G. Mannerheim. After the Finnish Civil War of 1918, he was commandant of the Finnish-Russian border region throughout 1918. Donner returned to political activism in 1930, serving in the central leadership of the right-wing Lapua Movement.

Donner served as a supernumerary amanuensis (curator) of the Library of the Alexander University (present-day University of Helsinki) from 1900 to 1918 and defended his doctoral dissertation in 1923. In 1924 he was appointed docent (adjunct professor) Uralic languages at the University of Helsinki. He became acting professor of phonetics in 1934."

Adventures in Siberia. Photographs by Kai Donner 1911‒1914- Exhibition at the National Museum of Finland, from 10 October 2014 to 1 February 2015

http://www.kansallismuseo.fi/en/nationalmuseum/press-service/archive

 Bataille entre les indigènes et les Russes près du lac Tobol (conquête de la Sibérie par Yermak). Huile sur toile par Vassili Sourikov (1895). Musée russe (Saint Petersbourg).  Les Russes (à gauche) fusillent sans pitié avec leurs armes à feu, au nom du Christ dont les bannières flottent au-dessus, les indigènes qui se défendent avec des arcs et des flèches.  "Ermak Timofeïévitch (en russe : Ермак Тимофеевич ; vers 1540-1585), cosaque du Don et l'un des premiers Russes à explorer la Sibérie occidentale, a permis à Ivan le Terrible de commencer la conquête de cette région et de reculer la frontière de la Russie de l'Oural à l'Irtych.(...) Pour les Russes, Ermak est devenu une légende, le symbole du nouveau pouvoir occidental sur les Sibériens. Il est l'explorateur et le conquérant ayant ouvert la voie vers l'Est." (Wikipedia)

Bataille entre les indigènes et les Russes près du lac Tobol (conquête de la Sibérie par Yermak). Huile sur toile par Vassili Sourikov (1895). Musée russe (Saint Petersbourg). Les Russes (à gauche) fusillent sans pitié avec leurs armes à feu, au nom du Christ dont les bannières flottent au-dessus, les indigènes qui se défendent avec des arcs et des flèches. "Ermak Timofeïévitch (en russe : Ермак Тимофеевич ; vers 1540-1585), cosaque du Don et l'un des premiers Russes à explorer la Sibérie occidentale, a permis à Ivan le Terrible de commencer la conquête de cette région et de reculer la frontière de la Russie de l'Oural à l'Irtych.(...) Pour les Russes, Ermak est devenu une légende, le symbole du nouveau pouvoir occidental sur les Sibériens. Il est l'explorateur et le conquérant ayant ouvert la voie vers l'Est." (Wikipedia)

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Le gouvernement japonais demande la fermeture de tous les départements de sciences humaines et sociales des universités (Horizons et Débats)

11 Octobre 2015 , Rédigé par POC

Sakura, chanson traditionnelle japonaise

jpv. Un coup de tonnerre au Japon. Au moins 26 universités ont déjà accepté de fermer leurs départements de sciences humaines et sociales ou du moins de diminuer leurs activités. 17 d’entre-elles ont indiqué de ne plus accepter de nouveaux étudiants dans ces filières.
Le 8 juin, le ministre japonais de l’Education nationale Hakubun Shimomura a demandé aux présidents des 86 universités du pays d’«accélérer la suppression des départements de sciences sociales et d’humanités ou de les transformer en départements répondant mieux aux besoins de la société», car il faut «se concentrer sur des domaines d’enseignements utiles à l’économie».
L’opposition à ces mesures ne s’est pas fait attendre. Notamment le Conseil scientifique du Japon a exprimé en août sa «vive préoccupation d’une telle directive sur le futur de la discipline des sciences humaines et sociales. Les plus prestigieuses universités du pays, celles de Tokyo et Kyoto, ont déclaré qu’elles n’appliqueraient pas les directives gouvernementales.
Certains observateurs au Japon craignent cependant que des pressions financières soient exercées sur les établissements pour les contraindre à adopter cette politique. La demande du ministre de l’Education nationale correspond à la vision du Premier ministre conservateur Shinzo Abe qui considère que «l’éducation doit s’adapter aux besoins de la société». Dans un discours à l’OCDE en 2014, il avait ainsi déclaré «plutôt que d’approfondir les recherches universitaires hautement théoriques, nous encouragerons une éducation plus technique et professionnelle qui anticipe mieux les besoins de la société».

Sources: Résumé d’une information parue dans «Le Monde» et «Le Figaro» du 17 et 18 septembre 2015

http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=4740

A lire aussi, dans ce dernier numéro de la revue suisse:

De nouvelles armes nucléaires américaines en Allemagne – le réarmement secret
par Herbert Klar et Ulrich Stoll http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=4733

Et sur la résistance à la civilisation marchande et au renouveau du nationalisme et du militarisme japonais, au nom des valeurs traditionnelles du Bushidô: Kokka no Hinkaku (La dignité de la nation), par le mathématicien japonais masahiko Fujiwara:

http://pocombelles.over-blog.com/article-a-propos-du-chant-des-grillons-de-masahiko-fujiwara-kokka-no-hinkaku-112219166.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/Masahiko_Fujiwara

"la Dignité de la nation (japonais : 国家の品格 ; rōmaji : Kokka no Hinkaku) qui fut, avec Harry Potter et le Prince de sang-mêlé, l'un des deux livres les plus vendus au Japon pour l’année 2006 mais qui n’a pas été traduit en français."

http://www.japantimes.co.jp/culture/2007/07/08/books/book-reviews/a-question-of-dignity-or-cause-for-embarrassment/#.VhoP_W58GWY

L'immense succès de Kokka no Hinkaku au Japon n'a eu presque aucun retentissement à l'étranger malgré la sympathie qu'il aurait pu susciter: il a été totalement passé sous silence dans les mass media ou, dans les très rares compte-rendus cemme celui-ci, traité avec mépris.

Aïmaï, Sokuin

14 Octobre 2013 , Rédigé par POC

http://pocombelles.over-blog.com/2013/10/a%C3%AFma%C3%AF-sokuin.html

 

Le professeur Masahiko Fujiwara est un mathématicien japonais. Il appartient à une famille d'écrivains très connue au Japon. En 2006, il a publié un livre qui a eu un énorme retentissement au Japon: Kokka no Hinkaku (La Dignité de la Nation / de l'Etat), vendu à plus de 2,6 millions d'exemplaires. Il remettait en cause l'occidentalisation et l'américanisation du Japon, responsables entre autres, du militarisme japonais à partir de la première guerre sino-japonaise (1894-1895)*. Il a été immédiatement attaqué dans les médias occidentaux, surtout étatsuniens, car en Europe on n'a pratiquement pas parlé du livre, la remise en cause de l'hégémonie étatsunienne et de la "Raison marchande"** étant taboue.

Dans son livre, il parle des deux vertus qui régissaient l'ancienne société japonaise: aïmaï (le sens poli et humain, l'effort de comprendre l'autre) et sokuin (la compassion pour autrui).

Le Pr. Fujiwara écrit: "Ce n'est pas la puissance économique ni militaire qui peut donner un sentiment de fierté du pays aux Japonais, c'est plutôt sa culture et son histoire. Il faut renforcer l'apprentisage de la langue japonaise dès l'école primaire pour que les enfants aiment lire. Notamment, la compassion ("sokuin") ne peut être enseignée que par l'étude de la littérature".

Il ajoute: "Le coeur reste plus important que la raison, la langue japonaise est donc bien plus importante que l'anglais, et le "bushido" est bien plus important que la démocratie".

Un auteur français a pu écrire justement: "Le Japon est passé d'une société "aïmaï" fondée essentiellement sur l'art et la morale (l'époque des samouraï) à une société "moderne" basée sur la science et la raison (l'époque des "Businessmen") depuis l'ouverture du pas sur le reste du monde vers 1860. Mais la construction de la société japonaise de façon scientifique a pris toute son ampleur à partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale. En effet, le Japon vaincu par la supériorié scientifique des étrangers (grâce à l'arme atomique) s'et résigné à faire de la science son nouveau maître. Le pire ennemi est ainsi devenu le meilleur disciple du développement industriel et commercial du monde auprès des Etats-Unis."

Pierre-Olivier Combelles

* Et des atrocités commises par les Japonais au cours des guerres qui ont suivi, comme ces 200.000 femmes chinoises, coréennes et philippines enrôlées de force dans les bordels de l'armée nippone durant la Seconde Guerre mondiale, et dont le scandale est toujours bien présent: http://www.europe1.fr/International/Le-maire-d-Osaka-justifie-les-esclaves-sexuelles-1516515/

** Selon le sinologue et philosophe suisse Jean-François Billeter, c'est la "Raison marchande " apparue en Occident à la Renaissance qui régit depuis depuis le monde moderne et qui est la principale cause de tous ses maux.

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Brève histoire de l'abolition de l'esclavage

10 Octobre 2015 , Rédigé par Béthune

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(clip de Canal+ du 22 septembre 2010)


22 septembre 1862 - Abraham Lincoln, président des Etats-Unis, va prendre une décision historique. Nous sommes une minute avant l'abolition de l'esclavage :

Le maître :     Esclave, je t'affranchis, tu es un homme libre.
L'esclave :     Merci... Mais quoi, ça veut dire que je ne ramasserai plus le coton ?
Le maître :     Eh bien, voilà, c'est terminé. Finis les lumbagos.
L'esclave :     C'est génial... Et je ferai plus le ménage non plus ?
Le maître :     Ben non, c'est fini, ça aussi.
L'esclave :     C'est super ça... Et je brosserai plus les chevaux ?
Le maître :     Mais tu es libre, je te dis.
L'esclave :     Oh, merci. Merci du fond du cœur, merci.
Le maître :     Qu'est-ce que vous allez faire maintenant ?
L'esclave :     Ben, dormir un peu. Je suis épuisé, moi. On se reverra de toute façon, j'habite à côté.
Le maître :     Ah non, désolé, mais vous pouvez pas rester ici.
L'esclave :     Quoi ?... Mais pourquoi ?
Le maître :     Ben, parce que quand on est un homme libre, on s'achète une maison et on vit pas chez son voisin. On s'assume.
L'esclave :     Comment je peux me payer une maison ?... J'ai pas d'argent.
Le maître :     Vous avez pas mis deux, trois sous de côté quand vous étiez chez moi ?
L'esclave :     Ben, c'est-à-dire que j'ai pas vu une pièce de monnaie depuis que je suis arrivé d'Afrique.
Le maître :     Ah, vous avez tout claqué, c'est ça ?... Flambeur, va... Bon, je vais pas vous laisser tomber. Qu'est-ce que vous savez faire ? Vous savez ramasser le coton ?
L'esclave :     Oui.
Le maître :     Et le ménage et les chevaux, c'est dans vos cordes ?
L'esclave :     Aussi, oui.
Le maître :     Ah ben, écoutez, c'est incroyable, j'ai une place qui vient de se libérer. Si vous voulez, elle est à vous.
L'esclave :     Euh... merci.
Le maître :     Ah, mais ça me fait plaisir.
L'esclave :     Et comment on fait pour le salaire ?
Le maître :     Un dollar par mois, ça vous va ?
L'esclave :     Mais c'est de l'esclavage !...
Le maître :     Impossible, il vient d'être aboli.

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Au Pérou, 80% de l’Amazonie a été concédé à des compagnies pétrolières, dont des françaises (Simon Gouin, BASTA!, 14 septembre 2015)

10 Octobre 2015 , Rédigé par POC

Au Pérou, 80% de l’Amazonie a été concédé à des compagnies pétrolières, dont des françaises  (Simon Gouin, BASTA!, 14 septembre 2015)

 

 

Pollution des eaux et des terres, manque de consultation des populations, appauvrissement des ressources alimentaires, division des communautés indigènes : un nouveau rapport du CCFD et du Secours Catholique critique les activités de deux entreprises françaises, Perenco et Maurel et Prom, en Amazonie péruvienne. Il met en évidence les conséquences désastreuses de l’industrie pétrolière sur les peuples et l’environnement de la région. Les responsabilités des entreprises et de leurs actionnaires, dont la Macif, sont mises en avant, au côté de celle de l’État français accusé de privilégier la défense de ses intérêts économiques au détriment des droits humains et environnementaux.

C’est la face cachée de l’exploitation pétrolière. Celle qu’on préférerait ne pas voir lorsqu’on emplit son réservoir. En plus de participer à l’émission de gaz à effet de serre, donc aux changements climatiques, l’extraction de pétrole contribue directement à la destruction de régions entières, notamment en Amazonie. Et bouleverse les modes de vie des populations. Intitulé « Le baril ou la vie ? », un rapport publié lundi 6 septembre, par le CCFD-Terre solidaire et le Secours catholique, dresse un tableau accablant des conséquences de l’exploitation pétrolière menées par deux entreprises françaises, en Amazonie péruvienne, Perenco et Maurel et Prom (dont Basta ! vous parlait en décembre 2013).

Pollution des eaux et des sols, disparition progressive de la biodiversité : c’est d’abord les conséquences environnementales qui sont pointées du doigt dans ce rapport rédigé avec trois ONG péruviennes. Dans le nord du Pérou, la présence des entreprises françaises, Perenco depuis 2008, aux côtés de PétroVietnam, et Maurel et Prom depuis 2010, associée à Pacific Stratus Energy, a entraîné une destruction de la faune et de la flore. « Tout l’écosystème a été abîmé, détruit. Or, les communautés indigènes se nourrissent traditionnellement de ce qu’ils trouvent dans la forêt et le fleuve », raconte Annie Algalarrondo Alvear, du Secours catholique.

Une eau de plus en plus polluée ?

La question de l’eau est au centre des préoccupations des communautés. Sur une concession pétrolière, le bloc 116, Maurel et Prom aurait utilisé des produits toxiques au cours de l’exploration du sous-sol. L’entreprise prévoirait d’épandre « des déchets dangereux sur les terres des peuples Awajun ; une méthode de traitement pourtant controversée, indique le rapport, qui ne permettrait pas d’éliminer certains composants comme les métaux lourds ».

Le contrôle des eaux usées est jugé insuffisant et irrégulier. « Les communautés rapportent que le point de contrôle des eaux usées est situé beaucoup plus loin en aval et en amont du rejet, que ce que prévoyait l’entreprise », précise Morgane Laurent, chargée d’étude au CCFD. Avec des contrôles plus éloignés de la source (à 4 et 33km plutôt qu’à 50m), les taux de métaux lourds ou de produits chimiques peuvent être plus faibles car la pollution s’est diluée ! Perenco est par ailleurs accusée par les communautés de déversement de pétrole (trois déversements ont été recensées entre novembre 2013 et janvier 2014).

« Non seulement la question de l’eau a des répercussions sur les espèces naturelles et les ressources halieutiques, ajoute Annie Algalarrondo Alvear. Mais elle a aussi des conséquences sur les communautés qui vivent sur ces territoires. » De l’eau que les populations utilisent pour « se laver, pêcher, s’alimenter, boire et cuisiner ». Les terres sont aussi malmenées. « C’étaient des bonnes terres, témoigne un groupe de femmes d’une communauté. Elles produisaient du maïs, de la banane plantain, du cocona, des cacahuètes, des sachapapa. Mais maintenant nous ne pouvons plus y travailler car c’est pollué. » Les cas de diarrhée, de parasitoses, et de dysenteries seraient plus fréquents que la normale sur les territoires impactés par les activités de Perenco. Des problèmes dermatologiques ont été constatés autour de l’implantation de Maurel et Prom.

Une lutte pour le respect des droits autochtones

C’est l’équilibre même de ces communautés qui semble avoir été bouleversé par l’installation des deux entreprises françaises. Le rapport met ainsi en évidence les tensions et les divisions provoquées à l’intérieur des communautés, la négation de la présence de peuples en isolement volontaire, la sous-estimation des risques pour les communautés et leur territoires, et surtout, le manque de consultation de l’ensemble des populations concernées par les impacts de l’industrie pétrolière.

« Cette lutte des organisations indigènes est d’abord et avant tout une lutte pour le respect de leurs droits, avance Annie Algalarrondo Alvear. On peut consulter et concevoir un développement de ces territoires, mais grâce à un dialogue avec la population et en respectant ce territoire. Malheureusement, dans ce cas, le dialogue ne s’établit pas de façon naturelle. » Pourtant, les lois péruviennes prévoient depuis 2011 qu’une consultation soit systématiquement menée, pour débuter de nouveaux projets. La convention 169 de l’Organisation internationale du travail (OIT) le stipule également. Mais dans la pratique, ces dispositions ne sont pas appliquées au Pérou, où 80% de l’Amazonie a été concédée à l’industrie pétrolière ! L’État péruvien a tendance à affaiblir ses réglementations pour attirer toujours plus d’investissements étrangers (lire notre analyse).

Des consultations critiquées

Des consultations ont bien été réalisées par les entreprises françaises. Mais les communautés jugent qu’elles ont été insuffisantes. Elles qualifient les ateliers organisés par Perenco de « dispositifs reléguant les communautés à de simples récepteurs d’information »« loin de répondre aux standards permettant l’expression d’un consentement des populations indigènes du territoire », note le rapport. Quant à Maurel et Prom, « les organisations locales soulignent la dimension très technique des réunions ainsi que des cadres flous ne permettant pas aux communautés de faire remonter de manière claire leurs points d’accord et de désaccord ». De son côté, l’entreprise assure que la majorité de la population s’est montrée favorable à ses activités.

Les engagements sociaux et environnementaux des pétroliers sont eux-aussi mis à mal. Des actions philanthropiques sont belles et bien menées par les deux entreprises – qui ne manquent pas de les mettre en exergue dans leur communication. Il s’agit par exemple, pour Perenco, d’actions de « reboisement, d’aménagement de pépinières, de distribution de semences ainsi que des formations à des techniques “modernes” (d’après les mots de l’entreprise) en matière de pêche et d’agriculture », observent les ONG.

Des mesures de compensation qui n’empêchent pas la pollution

Maurel et Prom, quant à elle, construit des « infrastructures (électrification photovoltaïque, salles communautaires, rénovation d’infrastructures éducatives) » et « mènent des actions dans le domaine de l’éducation (formation d’enseignants, bourses d’études, fourniture de kits scolaires et d’uniformes) ». Pour un montant qui atteindrait, selon l’entreprise, 2,9 millions d’euros.

Des actions que le CCFD et le Secours catholique jugent insuffisantes. Elles « ne sauraient être confondues avec une véritable politique de responsabilité sociale et environnementale reposant sur l’obligation d’identifier, de prévenir et de réduire les impacts négatifs sur les droits humains et l’environnement de leurs activités ». Certaines de ces mesures de compensation bénéficieraient principalement aux communautés favorables au projet. C’est le cas du bateau hôpital mis en place par Perenco, qui, selon certains observateurs, offrirait des soins discriminatoires. L’initiative est aussi critiquée pour ne pas intégrer les autres dispositifs locaux de santé.

Que répondent les entreprises ?

Face à l’ensemble de ces accusations, les entreprises ont été invitées à apporter des réponses écrites aux questions posées par les rédacteurs du rapport. Perenco a mis en avant un « climat social pacifique », « l’absence de tensions importantes » et « les excellentes relations » entretenues avec les communauté. L’entreprise s’est dite prête à rencontrer les organisations locales au Pérou. Contactée par Basta !, l’entreprise déclare avoir, avec fierté, contribué avec succès au développement du bloc 67, une autre concession. « Comme le CCFD-Terre Solidaire et le Secours Catholique-Caritas France, Perenco assume avec un sérieux extrême ses responsabilités en matière de droits humains et environnemental », écrit l’entreprise qui met en avant son respect « des plus hauts standards internationaux » et réfute avec force tout méfait [1].

Maurel et Prom a accepté de recevoir le CCFD et le Secours catholique, « s’est engagée à apporter des réponses détaillées aux préoccupations soulevées dans le rapport » et à mettre en contact les différents acteurs. L’entreprise se dédouane cependant sur l’un de ses partenaires, Pacific Stratius Energy, une entreprise canadienne qui gère les opérations sur le terrain. Ce serait cette entreprise qui devrait assumer la responsabilité d’éventuels manquements aux droits humains et environnementaux... et non pas la société française Maurel et Prom ! Sollicitée par Basta !, cette dernière a déclaré qu’elle ferait « des commentaires directement aux associations ».

« D’après les Nations unies, puisqu’il y a une relation d’affaire entre les deux entreprises, Maurel et Prom est tenue d’exercer son devoir de vigilance en jouant de son influence au sein de cette relation commerciale pour exiger de son partenaire le respect des droits humains », souligne Morgane Laurent, du CCFD-Terre solidaire. L’entreprise française serait donc elle-aussi responsable du respect des droits environnementaux et humains. De plus, indique l’étude, « bon nombre d’irrégularités observées dans les études d’impact relèvent pleinement de la responsabilité de Maurel et Prom et de Perenco, et sont antérieures à toute cession de participation à d’autres entreprises ».

État français et actionnaires pointés du doigt

Avec ce rapport, le CCFD-Terre solidaire et le Secours catholique entendent aussi dénoncer l’inaction de l’État français. « L’État français doit avoir un regard sur les impacts éventuels de ses entreprises, quand elles agissent à l’étranger, rappelle Morgane Laurent. Ces entreprises doivent respecter le droit des populations autant que si elles intervenaient en France. »

L’ambassade de France vante les engagements sociaux et environnementaux de l’entreprise Perenco, indique l’étude, tout en suivant de près les performances économiques de « ses entreprises ». Mais quand les ONG interpellent l’ambassade à propos de Maurel et Prom, elle reprend l’argumentaire de l’entreprise : la France ne peut pas être tenue pour responsable des activités de Maurel et Prom, puisque c’est Pacific stratus Energy qui assure les opérations sur le terrain ! « Des cas comme celui-ci tendent à montrer que les droits humains peuvent être mis de côté au nom de la promotion des intérêts des entreprises françaises à l’étranger, de la diplomatie économique qui est devenue la politique prioritaire portée par le ministère des Affaires étrangères », note Morgane Laurent.

Quid des actionnaires ? Les deux principaux actionnaires de Maurel et Prom sont Pacifico (23,6%), la holding financière du Président de l’entreprise, Jean-François Hénin, et... la Macif, le groupe mutualiste qui agit « en faveur d’une économie humaniste, responsable et solidaire » [2], actionnaire à hauteur de 6,85%. La Macif déclare à Basta ! avoir demandé des éléments d’informations à Maurel et Prom suite à la publication du rapport. L’entreprise pétrolière aurait indiqué à la Macif « être en contact avec les ONG qui les interpellent afin de remédier rapidement aux problèmes soulevés ». La mutuelle d’assurance affirme qu’en tant qu’actionnaire, « soucieuse de toutes les questions relatives à la RSE (Responsabilité sociale des entreprises) », elle s’assurera « que le dossier est bien traité par le [conseil d’administration] de Maurel & Prom pour trouver des solutions satisfaisantes et les mettre en œuvre si les conclusions du rapport se confirment ».

Vers un devoir de vigilance pour les grands groupes français ?

Est-ce que la loi sur le devoir de vigilance adoptée en mars 2015 (lire notre article), en première lecture à l’Assemblée nationale, permettra un contrôle accru des filiales des entreprises françaises, en installant un lien de responsabilité entre les sociétés mères et les filiales ? Le Sénat devra maintenant l’examiner et l’inscrire à son agenda. Pour le moment, rien n’est joué. « La loi devra être renforcée », estime Morgane Laurent. Car les seuils en nombre de salariés qui ont été fixés dans le texte de loi – qui concerne une entreprise d’au moins 5000 employés en France ou 10 000 dans le monde – ne permettent pas d’inclure Perenco (7000 salariés dans le monde) et Maurel et Prom (500 salariés). Pour l’instant, donc, ceux qui estiment être victimes des filiales d’entreprises françaises ne peuvent pas saisir un tribunal français.

D’ici là, l’entreprise Maurel et Prom aura peut-être quitté le lot 116. C’est ce qu’elle a annoncé fin 2014, après qu’un recours a été intenté par les populations locales contre l’État péruvien pour défaut de consultation. Avant de partir, l’entreprise entreprendra-t-elle une dépollution du site ? De nouveaux forages seront-ils effectués sur le territoire d’une autre communauté, les Kagkas, par le partenaire de Maurel et Prom ? Les organisations indigènes concernées par les premiers forages se seraient déjà rapprochées de cette communauté « afin d’échanger avec elles sur les impacts de l’activité pétrolière sur les territoires et sur les droits des peuples indigènes ». La résistance se poursuit.

Simon Gouin

A lire sur Basta ! : Une nouvelle menace pèse sur l’Amazonie : l’industrie pétrolière française

Crédits photos : Archives CAAAP
Carte : CCFD-Terre Solidaire

Sur le même sujet:

La militarisation en Amérique latine : un autre dérivé du pétrole de Perenco ?

http://collectifguatemala.org/La-militarisation-en-Amerique

Devoir de vigilance des multinationales : au Sénat, le rapporteur tente d’obstruer le débat démocratique et d’enterrer la loi

Alerte média - Paris, le 13 octobre 2015
En vue de l’examen demain mercredi 14 octobre, par la commission des lois du Sénat, de la proposition de loi relative au devoir de vigilance des multinationales, le rapporteur Christophe-André Frassa (Les Républicains) a déposé une « motion préjudicielle ». Si elle était adoptée, cette motion pourrait suspendre les débats sur ce texte jusqu’à l’adoption d’une directive européenne sur le sujet (1). Nos associations s’indignent du recours à une telle procédure qui entrave le débat démocratique et a pour objectif pur et simple d’enterrer une proposition de loi progressiste visant à prévenir les violations aux droits humains et à l’environnement commises par les entreprises multinationales.

http://www.amisdelaterre.org/Devoir-de-vigilance-des.html

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Dessin d’M’ric réalisé pour le Collectif Guatemala

Au Pérou, 80% de l’Amazonie a été concédé à des compagnies pétrolières, dont des françaises  (Simon Gouin, BASTA!, 14 septembre 2015)

Bande Annonce du documentaire "Des dérives de l'art aux dérivés du pétrole" de Grégory Lassalle, produit par le Collectif Guatemala (47'). Perenco, multinationale française, exploite au Guatemala dans une zone naturelle protégée depuis 2001. En 2010, elle obtient la reconduction pour 15 ans de son contrat alors que l'exploitation de pétrole était constitutionnellement interdite pour des raisons environnementales. Un an plus tard, elle finance l'exposition d'art maya au musée du Quai Branly. L'image d'une entreprise mécène des arts premiers à Paris n'est pas celle qu'elle présente dans les régions où elle exploite. Le documentaire montre les conséquences de l'activité pétrolière au Guatemala ainsi que la main mise du secteur privé sur les vestiges archéologiques et les projets touristiques.

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Courir pieds nus (barefoot running)

9 Octobre 2015 , Rédigé par POC

"Our research asked how and why humans can and did run comfortably without modern running shoes. We tested and confirmed what many people knew already: that most experienced, habitually barefoot runners tend to avoid landing on the heel and instead land with a forefoot or midfoot strike. The bulk of our published research explores the collisional mechanics of different kinds of foot strikes. We show that most forefoot and some midfoot strikes (shod or barefoot) do not generate the sudden, large impact transients that occur when you heel strike (shod or barefoot). Consequently, runners who forefoot or midfoot strike do not need shoes with elevated cushioned heels to cope with these sudden, high transient forces that occur when you land on the ground. Therefore, barefoot and minimally shod people can run easily on the hardest surfaces in the world without discomfort from landing. If impact transient forces contribute to some forms of injury, then this style of running (shod or barefoot) might have some benefits, but that hypothesis remains to be tested."

Daniel Lieberman's Skeletal Biology Lab

http://www.barefootrunning.fas.harvard.edu/

 

Nature Cover

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Vivre, c'est penser

9 Octobre 2015 , Rédigé par POC Publié dans #Ernesto Cardenal, #Amérique du sud, #Poésie, #Photographie

Abri cultuel orné de gravures rupestres au Mésolithique. Ile-de-France. Photo: Pierre-Olivier Combelles

Abri cultuel orné de gravures rupestres au Mésolithique. Ile-de-France. Photo: Pierre-Olivier Combelles

Photo: Pierre-Olivier Combelles

Photo: Pierre-Olivier Combelles

Sierra Nevada

(...)

Au nord s'achève la terre et n'existe que la mer. Au sud

il y a beaucoup de terre et là vivent les Chimilas, les Motilones.

Plus loin il y a beaucoup de montagnes et là se trouve bukuta

(Bogotá)

Là-bas aussi il y a beaucoup d'Indiens. Vers l'ouest

se trouve le grand fleuve,et plus loin la fin du monde.

Avant ne vivaient que les Indiens, seulement frères.

Les Blancs sont venus d'une terre en bas pour cela ils sont

mauvais.

 

Passent les super-jets. Eux ça ne les impressionne pas.

Ils se savent supérieurs..Dolmatoff avait un magnétophone et ils lui demandèrent ce que c'était... Et ils ne s'étonnèrent pas. Un sage

lui dit:

"Vous avez besoin de cela pour vous souvenir des traditions, nous, nous les portons dans le coeur:"

Il leur demanda ce que c'était que vivre et on lui dit:

"vivre c'est penser."

La pensée ils l'appellent aluna

(et c'est aussi esprit, souvenir, âme, vie).

Aluna c'est l'esprit ou l'idée des choses.

Avant la création du monde la Mère Universelle

a existé en aluna

"elle n'était ni quelqu'un ni rien ni quoi que ce soit

elle était aluna"

les peintures (rupestres) des Ancêtres sont aluna

en aluna sont les morts dans l'utérus de la Mère

quand quelqu'un meurt ce qui reste de lui est aluna

et aluna est la vraie réalité.

Une pierre sur le chemin n'est pas une vraie pierre

Mais figure d'une pierre qui existe en aluna.

Quand quelqu'un pense "il est en aluna";

et le désir, c'est "posséder en aluna".

Dans la Sierra Nevada il n'y a pas le mot "amour":

amour c'est aussi aluna

"L'homme pense avec tête et coeur":

Vivre, c'est penser, c'est-à.dire

c'est être en aluna

(penser et aimer)

 

(...)

Ernesto Cardenal, Sierra Nevada in: Hommage aux Indiens d'Amérique. Traduit de l'espagnol (Nicaragua) par Jacques Jay.Orphée, La Différence, 1989.

Le poète, religieux et homme d'État Ernesto Cardenal admonesté par le pape Jean-Paul II à son arrivée à l'aéroport de Managua (mars 1983), puis suspendu ad divinis à cause de son appartenance aux Sandinistes nicaraguayens, qui lancèrent ensuite le slogan: «entre cristianismo y revolución no hay contradicción»,

Indiens Kogi ("jaguar") de la Sierra Nevada de Santa Marta, en Colombie. Image: capture d'écran du documentaire Aluna (2013) https://www.youtube.com/watch?v=iXiBSfca6KY

Indiens Kogi ("jaguar") de la Sierra Nevada de Santa Marta, en Colombie. Image: capture d'écran du documentaire Aluna (2013) https://www.youtube.com/watch?v=iXiBSfca6KY

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La Crète en guerre contre les éoliennes

5 Octobre 2015 , Rédigé par POC

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LA SITUATION SE DURCIT, D’HEURE EN HEURE, DANS L’OUEST DE LA CRÈTE, LES ACTIONS DE SABOTAGE SE RENFORCENT, LES TAGS « EDF GO HOME » SE MULTIPLIENT SUR LES MURS DE CHANIA ET DE RÉTHYMNON, ALORS QUE PLUSIEURS CENTAINES DE POLICIERS ANTI-ÉMEUTES SUPPLÉMENTAIRES VONT DÉBARQUER LUNDI.

En ce moment même, un bateau contenant trois éoliennes géantes attend dans le port de Chania. Ces éoliennes doivent être transportées en convoi terrestre sous haute-surveillance vers les montagnes de Réthymnon, en début de semaine prochaine, dès que les renforts de policiers anti-émeutes auront débarqué.

De nombreux autres bateaux vont arriver à Chania http://www.chaniapost.eu/2014/11/22/edf-preparing-to-invest-450-million-euro-in-crete/et Héraklion dans les prochains jours, affrétés par diverses sociétés, parmi lesquelles la principale est la firme française EDF qui prépare à elle seule l’implantation de 47 nouvelles éoliennes géantes avec sa filiale locale. http://www.edf-energies-nouvelles.com/en/business/our-energies/wind-energy/

Ce projet éolien industriel et gigantesque est en train de détruire toutes les montagnes de Crète sur toute sa longueur soit 256 km (voir détails sur les cartes ci-jointes), dans des proportions incroyables, y compris en zone Natura2000. Tout ça pour produire six fois plus d’énergie que les besoins de la Crète (qui utilise déjà le photovoltaïque, l’hydroélectrique, etc.) et permettre à des grandes firmes de faire des bénéfices énormes en profitant des financements publics (40% de l’Union européenne, autant du contribuable grec, à plus d’un million d’euro l’éolienne géante) tout en revendant l’électricité deux fois son prix habituel et en s’appuyant sur les contraintes des mémorandums successifs en matière de privatisations (de l’énergie, du bien commun, des territoires…).

Des centaines d’habitants sont chassés, des bergers arrêtés, des apiculteurs inquiétés, y compris des personnes âgées (une personne de 90 ans s’est même vu passer les menottes dans un petit village près de Palea Roumata, sur les hauteurs du département de Chania). Les montagnes deviennent, les unes après les autres, zones interdites et la révolte gronde.

Les assemblées populaires se multiplient. La résistance s’organise, notamment autour du collectif Leftera Vouna (Montagnes Libres). Plusieurs centaines d’opposants sont déjà en action à l’heure qu’il est.

Les Français qui croient encore que l’ennemi vient d’ailleurs n’ont rien compris au capitalisme : les firmes françaises sont parmi les plus virulentes en Grèce, conseillées par des hommes politiques grecs et/ou français payés comme consultants et/ou représentants. Une aubaine financière juteuse dont profitent des hommes d’affaires ivres de plaisir qui sèment la misère, la destruction et, surtout, la colère.

Les responsables ont beau se cacher derrière d’interminables rangées de policiers anti-émeutes, ils n’échapperont pas à la riposte. Surtout en Crète. C’est mal connaître l’histoire de cette île…

Yannis Youlountas
po/ collectif Leftera Vouna

Source: http://blogyy.net/2015/10/03/la-temperature-continue-de-monter-en-grece-y-compris-dans-les-iles/

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Lettre du collectif "Voisine d'éoliennes industrielles" aux députés du Parlement du Jura suisse

5 Octobre 2015 , Rédigé par POC

Bonjour,

Les éoliennes ne sont pas un projet écologique. Ce matin même en Grèce un convoi d’éoliennes imposées par EDF (Electricité de France!)  attend les renforts de policiers anti-émeutes pour être acheminé sur les montagnes de Réthymnon contre la volonté des autochtones. À voir ici: http://blogyy.net/2015/10/03/la-temperature-continue-de-monter-en-grece-y-compris-dans-les-iles/

L’autonomie énergétique, servie aussi dans nos régions, est une imposture comme on le constate en France avec la centrale solaire de Cestas en Gironde. Un projet citoyen récupéré discrètement par l’industrie avec des conséquences environnementales terrifiantes et un bilan énergétique mensonger. http://geopolitique-electricite.fr/

Quand on voit le chemin choisi par le gouvernement jurassien pour imposer l’industrie du vent ici, on ne peut que déplorer l’incroyable dérive de la démocratie actuelle.

Nous ne voyons toujours pas de députés responsables et critiques autour de la transition énergétique, ni aucune garantie sur les objectifs claironnés. Nous constatons partout une catastrophe sur le terrain: dans l’indifférence ou l’impuissance politique?

Quand le piège se refermera vous serez aussi dedans.

Belle semaine
Le collectif.

http://www.voisinedeoliennesindustrielles.com/

"Les Français qui croient encore que l’ennemi vient d’ailleurs n’ont rien compris au capitalisme : les firmes françaises sont parmi les plus virulentes en Grèce, conseillées par des hommes politiques grecs et/ou français payés comme consultants et/ou représentants. Une aubaine financière juteuse dont profitent des hommes d’affaires ivres de plaisir qui sèment la misère, la destruction et, surtout, la colère." (http://blogyy.net/2015/10/03/la-temperature-continue-de-monter-en-grece-y-compris-dans-les-iles/

 

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