La mort des Samoyèdes (Kai Donner)
"I have already described how the changing circumstances have transformed the manner of living of the southern Samoyed, how their economic equilibrium was upset, and how different diseases quickly spread among them. Also they are not able to compete successfully with the immigrants. For hundreds, perhaps thousands of years they have led their lives in the wilderness, where nature afforded them rich gifts, even abundance. They have never to fight or work for their daily bread, and underthe completely changed conditions of life their existence is now all the more difficult. Surrounded on all sides by the quickly appearing civilization which has taken them unawares, they have neither been able to digest it nor adapt themselves to it. Of necessity they have gotten into a situation from which their only recourse is their own destruction. Thus they die aout and disappear without leaving behind a trace in the wilderness of their fathers or in the blood or in the culture of the invaders. The details of this tragedy are not always edifying, but their fate in its whole scope is deeply moving."
Kai Donner, Among the Samoyeds (1911-13) 1926.
http://pocombelles.over-blog.com/article-ra-63234384.html
"Mes jeunes gens ne travailleront jamais" (Smohalla)
Mes jeunes gens ne travailleront jamais, les hommes qui travaillent ne peuvent rêver; et la sagesse nous vient des rêves.
Vous me demandez de labourer la terre.Dois-je prendre un couteau et déchirer le sein de ma mère ? Mais quand je mourrai, qui me prendra dans mon sein pour reposer ?
Vous me demandez de creuser pour chercher la pierre. Dois-je aller sous sa peau chercher ses os ? Mais quand je mourrai, dans quel corps pourrai-je entrer pour renaître ?
Vous me demandez de couper l'herbe, de la faner et de la revendre et de devenir riche comme les hommes blancs. Allons! comment oserais-je couper les cheveux de ma mère ?
Smohalla,fondateur dela religion des rêveurs, a vu le jour entre 1815 et 1820; il faisait partie des Sokulks, une petite tribu des Nez-Percés habitant près de Priest Rapids sur la rivière Columbia à l'est de l'Etat de Washington. Smohalla se distingua comme guerrier et commença à prêcher vers 1850. Il a constamment rejeté la civilisation de l'homme blanc et ses enseignements. La religion des rêveurs était un retour à des concepts indigènes, particulièrement à ceux de la Douce Mère la Terre qui font du rêve l'unique source du pouvoir surnaturel. La doctrine dont quelques détails sont révélés dans la déclaration qui précède, attira beaucoup d'adeptes. Au nombre des plus dévots "rêveurs" on doit compter Chef Joseph et ses Nez Percés.
Pieds nus sur la terre sacrée. Textes rassemblés par T.C. McLuhan. Photos de Edward S. Curtis. Traduit de l'américain par Michel Barthélémy. Denoël, Paris, 1974.
Emil Cioran: sur le travail
"Les hommes travaillent généralement trop pour pouvoir encore rester eux-mêmes. Le travail : une malédiction que l’homme a transformée en volupté. Œuvrer de toutes ses forces pour le seul amour du travail, tirer de la joie d’un effort qui ne mène qu’à des accomplissements sans valeur, estimer qu’on ne peut se réaliser autrement que par le labeur incessant — voilà une chose révoltante et incompréhensible. Le travail permanent et soutenu abrutit, banalise et rend impersonnel. Le centre d’intérêt de l’individu se déplace de son milieu subjectif vers une fade objectivité ; l’homme se désintéresse alors de son propre destin, de son évolution intérieure, pour s’attacher à n’importe quoi : l’œuvre véritable, qui devrait être une activité de permanente transfiguration, est devenue un moyen d’extériorisation qui lui fait quitter l’intime de son être. Il est significatif que le travail en soit venu à désigner une activité purement extérieure : aussi l’homme ne s’y réalise-t-il pas — il réalise."
-
Sur les cimes du désespoir, Emil Cioran, éd. L'Herne, 1990, p. 194.
La Lune (Guy Georgy)
( à suivre)
Guy Georgy: La folle avoine, Flammarion, 1991.
http://pocombelles.over-blog.com/article-la-folle-avoine-guy-georgy-1918-2003-110809866.html
La noblesse (Louis de Bonald)
"Si la noblesse doit être fonction, elle ne doit pas être pouvoir; encore moins doit-elle être métier: donc elle ne doit pas commercer. Le désir d'acquérir des richesses est le désir d'en jouir, le désir de jouir est le désir de vivre; et le désir de vivre s'accorde mal avec une profession qui ordonne de compter la vie pour rien, et le devoir pour tout."
Louis de Bonald, Théorie de l'éducation sociale (1796)
"La nature en prescrivant à la noblesse des substitutions et lui défendant le commerce, lui inspirait le soin de sa postérité et le mépris du luxe et des jouissances personnelles; elle mettait l'amour des autres à la place de l'amour de soi: l'homme, en restreignant la faculté de substituer et permettant le commerce au noble, détachait le noble de sa postérité, pour lui donner le goût de l'argent et d'un genre de propriété plus disponible pour le luxe et l'égoísme, et il mettait ainsi l'amour de soi à la place de l'amour des autres."
Louis de Bonald, Théorie de l'éducation sociale (1796)
"La noblesse ne doit donc pas commercer, encore moins agioter: si elle doit périr, qu'elle se détruise sans s'avilir, puisqu'aussi bien elle ne pourrait s'avilir sans se détruire."
Louis de Bonald, Théorie de l'éducation sociale (1796)
The national Māori flag
Te Kawariki's account of its activities, 20 years of protest action 1979-1999, Te Kawariki, explains the elements of the Māori flag:
Black – represents Te Korekore, the realm of Potential Being. It represents the long darkness from whence the world emerged. It represents the heavens. The male element is formless, floating and passive.
White – represents Te Ao Marama, the realm of Being and Light. It is the Physical World. White also symbolises purity, harmony, enlightenment, and balance.
Koru – the curling frond shape, the Koru, represents the unfolding of new life. It represents rebirth and continuity, and offers the promise of renewal and hope for the future.
Red – represents Te Whei Ao, the realm of Coming into Being. It symbolises the female element. It also represents active, flashing, southern, falling, emergence, forest, land and gestation. Red is Papatuanuku, the Earth Mother, the sustainer of all living things. Red is the colour of earth from which the first human was made.
The design represents the balance of natural forces with each other. To live life is to live with nature. To appreciate life is to understand nature.
Source: http://www.nzhistory.net.nz/media/photo/national-maori-flag
Conservation of biological diversity: indigenous and ecosystem peoples x biosphere peoples (David V. Williams)
The importance of indigenous peoples in the conservation of biological diversity - The distinction between "biosphere peoples" and "ecosystem peoples".
Distinction entre la "science" et la "tradition".
David V. William
Mātauranga Māori and Taonga
The Nature and Extent of Treaty Rights Held by Iwi and Hapu in Indigenous Flora and Fauna, Cultural Heritage Objects, Valued Traditional Knowledge
Ministry of Justice
Waitangi Tribunal Publication, 2001
La déforestation s'accélère dans le monde (WWF/The Guardian)
Hundreds of millions of acres of forest could be lost in the next two decades in less than a dozen global hotspots for deforestation, conservationists have warned.
Research by wildlife charity WWF has identified 11 “deforestation fronts” where 80% of projected global forest losses by 2030 could occur.
Up to 170m hectares (420m acres) could be lost between 2010 and 2030 in these areas if current trends continued – equivalent to the disappearance of a forest stretching across Germany, France, Spain and Portugal.
The areas are the Amazon, the Atlantic Forest and Gran Chaco, and the Cerrado in South America, the Choco-Darien in Central America, the Congo Basin, East Africa, eastern Australia, the Greater Mekong in South East Asia, Borneo, New Guinea and Sumatra.
The fronts, which are at sustained and increased risk of deforestation, are home to indigenous communities that depend on them for their livelihoods and endangered species, such as orangutans and tigers, WWF said.
But they are being lost to expanding agriculture, including livestock farming, palm oil plantations and soy production, as well as small-scale farmers, WWF’s latest Living Forests report warned.
Unsustainable logging and wood fuel collection is also causing forest degradation – while mining, construction of hydroelectric dams and other projects cause roads to be built that open new areas of forest to settlers and agriculture, WWF warned.
The conservation group is calling for action including expanding and strengthening protected areas, recognising the benefits forests provide and boosting schemes which provide incentives to countries to reduce greenhouse gas emissions from deforestation. (...)
Lisez l'article complet sur le site du Guardian: http://www.theguardian.com/environment/2015/apr/28/hundreds-of-millions-of-acres-of-worlds-forest-could-be-lost-by-2030-say-wwf
The Guardian: dossier sur la déforestation: http://www.theguardian.com/environment/deforestation
David Hill/Andes to Amazon/The Guardian: Quand le chocolat "équitable" détruit l'Amazonie au Pérou:
Cattle-ranching, logging, mining, highways, hydroelectric dam projects, oil and gas, soy, oil palm. . . These are what first come to mind to many people when thinking about how the Amazon is being destroyed, but what about chocolate too?
NGO Environmental Investigation Agency (EIA) released a report on 7 April mainly about monoculture oil palm plantations, which it describes as a “major new threat to Peruvian forests.” The report, Deforestation by Definition, focuses on the Romero Group, Peru’s “largest economic actor”, and what it calls the “Melka Group”, a network of 25 companies recently established in Peru and controlled by businessman Dennis Melka [ http://www.bloomberg.com/research/stocks/people/person.asp?personId=83022939&ticker=PALM:LN ], a major player in the destructive oil palm industry in Malaysia. (...)
PS: Coïncidence ? Romero est aussi le nom du député péruvien (ex Gana Perú) Amado Romero, surnommé "Comeoro" (mangeur d'or), lié à la mine illégale/informelle en Amazonie, l'autre face de l'extractivisme dévastateur dont la première est l'industrie légale et officielle:
http://www.actualidadambiental.pe/?s=amado+romero&x=0&y=0
L'exploitation de la nature (et aussi des peuples aborigènes) en vue du seul profit financier est symbolisée par les armoiries adoptées par la République du Pérou en 1825 et qui montrent en haut une vigogne (les Andes) et un arbre (l'Amazonie) et en bas une corne d'abondance d'où s'échappent des pièces d'or:
Bien différent était le drapeau des Incas, la Wiphala, qui était un arc-en-ciel en damier, différent pour chacun des quatre Suyu (côtés) et pour celui du Cuzco (le nombril: la capitale) du Tahuantinsuyu (l'empire des quatre côtés)
La déforestation des forêts primaires tropicales aujourd'hui. Source: WWF. La forêt primaire nordique (la taïga, formée principalement de résineux) qui s'étend autour du globe depuis la Laponie, la Sibérie, jusqu'au Labrador en passant par l'Alaska et tout le nord canadien, n'est pas mentionnée ici. La forêt de feuillus boréale primitive a, quant à elle, disparu en grande partie.
Agésilas, le Grec qui ne craignait point l'or
Agésilas
Roi de Sparte
XVI. Depuis deux ans entiers qu'il avait la conduite de la guerre, sa réputation s'était répandue dans les hautes provinces de l'Asie, où sa tempérance, sa simplicité et sa modération luii avaient acquis la plus grande célébrité. Dans ses voyages, il choisissait pour sa demeure les temples les plus saints; et, au lieu que nous craignons d'avoir beaucoup de témoins de nos actions, il voulait que les siennes eussent les dieux pour inspecteurs et pour juges. Dans ces milliers de soldats qu'il commandait, il n'eût pas été facile d'en trouver un seul qui eût une plus méchante paillasse que lui. Il était si peu sensible au froid et au chaud, qu'il semblait être le seul homme que les dieux eussent fait pour supporter également toutes les variétés des saisons. Mais il n'était pas pour les Grecs d'Asie de spectacle plus doux que de voir les gouverneurs de provinces et les généraux du roi de Perse, autrefois si fiers, si intraitables, qui regorgeaient de richesses et nageaient dans le luxe, saisis alors de crainte, faire humblement la cour à un homme toujours vêtu d'une méchante cape, et se soumettre, se plier à une seule parole courte et laconique qu'ils lui entendaient prononcer. Ainsi plusieurs des témoins de ce changement lui appliquaient ce vers de Timothée:
Mars est un vrai tyran: le Grec ne craint point l'or.
Plutarque, Vie d'Agésilas, traduction Ricard (XIXe siècle)
Jacques Brel: les bourgeois
Les bourgeois, c'est comme les cochons: plus ça devient vieux, plus ça devient (con)...