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Le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste
Articles récents

Jean Malaurie: "A quoi sert l'intelligence ?"

6 Novembre 2015 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

(...) Un peu naïvement, je me suis posé la question « à quoi sert l'intelligence ? ». Les écrits ont un rôle, une fonction. On ne peut pas dire que l'on n'est pas responsable de ce que l'on écrit. Ou dans ce cas, il vaut mieux faire autre chose ! Personne n'est condamné à écrire des livres. Les écrits résolument engagent. On a fusillé Robert Brasillach en février 1945. On aurait pu en fusiller d'autres et on l'a d’ailleurs fait. Même un vieux monsieur, ancien officier de marine, qui s'appelait Paul Chack, il avait 78 ans, avocat d'une étroite collaboration, il a été fusillé en janvier 1945.

Comment se fait-il que, durant cette période, aucune grande voix de l’Académie française ou de l'Académie des sciences, Paul Claudel, Paul Valéry, du Conseil d'État, etc… ne se soit fait entendre. C'est pourtant plus de 600 000 jeunes qui sont partis travailler de force dans les usines allemandes ; ils s'ajoutaient à presque 2 millions de prisonniers de guerre. Il y avait là abus de pouvoir, et du gouvernement de Vichy devenu satellite de l'Allemagne.

Les écrivains, pas un mot non plus. Sans parler de Céline et même Drieu la Rochelle avec sa politique de collaboration, en dirigeant à la demande de l'Allemagne la NRF. L'Église ; à part deux évêques, dont l'un a été déporté, pas un mot. Non seulement pas un mot, mais qui plus est, le Cardinal Alfred Baudrillart bénissait les drapeaux de la Légion française dite anti-bolchévique, elle a compté presque 30 000 soldats sous uniforme allemand. L'honneur retrouvé de la France libre en juin 1940, vient avec Charles De Gaulle, un miracle dans l'histoire de France, qui a relevé le drapeau. Pour aider nos amis russes, De Gaulle a même créé la légendaire unité aérienne française Normandie-Niemen, dont mes compagnons sibériens en Tchoukotka me parlaient en 1990, la larme à l'oeil.

J'ai alors pris conscience de la perte d'autorité intellectuelle, en France et dans une grande partie de l'Europe occupée ; l'Occident divisé, n'a pas su faire front dès 1933, devant cette horreur de la dictature nazie, et témoignait de sa décadence. Je songe au temps de Goethe, Voltaire, Rousseau, Chateaubriand, Victor Hugo, Hermann Hesse. D'éducation janséniste, j'ai voulu construire mon intelligence dans un tout autre contexte social et culturel. (...)

Et c'est ainsi que peu à peu, par petites touches, ces hommes et ces femmes [les Inuit] se sont révélés à moi comme étant des « méditants contemplatifs » et m'ont appris que la pierre a une sensibilité, elle pense et parle. J'ai même acquis le surnom parmi eux de « l'homme qui parle avec les pierres ». J'ai découvert ainsi l'animisme. Cette pratique religieuse, dite primitive, a toujours été décriée par les rationalistes, les missionnaires chrétiens et les marxistes dialectiques soviétiques. C'est une pensée sauvage qu'avec mon ami Claude Lévi-Strauss, nous considérons comme d'une grande profondeur. Assurément il y a des charlatans tout comme dans les religions occidentales. (...)

Cette Allée des baleines démontre que les peuples circumpolaires ont une vision spirituelle du monde. Ces païens, ces ignorants ont su construire une interprétation du monde qui apaise. Un + un=un, l'homme naturé a conscience qu'il fait partie de la Nature, c'est-à-dire d'un ordre qui le transcende, ainsi que le répète Jean-Jacques Rousseau : « L'homme naturé ; natura, naturans ». En étudiant sur place le site de « l’Allée des baleines », en réfléchissant sur la répartition des lances d'os tournés vers le ciel (mâchoires inférieures de la baleine boréale ou Balaena mysticetus) et des crânes d'une tonne et demi sur le littoral ; on perçoit qu'il y a un rapport évident entre les mondes arctique (nord américain) et asiatique.

J'ai bousculé toute une pensée « stalinienne » pour faire saisir que tous les peuples qui sont passés par le détroit de Béring ont été marqués par le Yi-Jing et le pré taoïsme. Sagesse qui est vécue au rythme de la musique de la terre en Chine, qu'on appelle le Qin, et qui chez les Inuit rappelle le battement du tambour sacré lors des séances de transes.

L'animisme Inuit implique une conscience de l'évolution, c'est-à-dire du passage de l'animal à l'homme et ce, bien avant les travaux de Darwin. La mythologie qui inspire leur pensée est imprégnée par la conviction qu'ils sont hybrides. Enfin, tels les héros de Samuel Beckett, les Inuit, tel que je les ai rencontrés dans l'Arctique central en 1960, notamment les U.T.K, ayant vécus des famines, sont emplis d'allégresse, convaincu que la nature à un dessein. Et tel, Vladimir et Estragon, ils attendent.

Entretien avec Jean Malaurie

Réalisé par Aude Créquy et Franck Michel - 24 mai 2013

Source: http://www.croiseedesroutes.com/#!entretien-avec-jean-malaurie/c1ydg

A suivre...

Le livre-testament de Jean Malaurie, qu'il vient enfin d'achever et de publier.

Le livre-testament de Jean Malaurie, qu'il vient enfin d'achever et de publier.

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Un rayon de soleil à Versailles

6 Novembre 2015 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

Sir John Eliot Gardiner - Voyage d'Automne à Versailles

Sir John Eliot Gardiner, le chef d'orchestre britannique, est en visite à Versailles où il donnera ces jours-ci une série de concerts au château, intitulée: Voyage d'automne à Versailles.

http://www.chateauversailles-spectacles.fr/spectacles/2015/sir-john-eliot-gardiner-voyage-dautomne-versailles

Invité aujourd'hui des Matinales de France-Musique, il répondait aux questions de Frédéric Lodéon (?) dans une passionnante entrevue. Dans un francais impeccable, avec amour et sensibilité, il s'exprimait sur son parcours de musicien et de gentleman-farmer, sur la musique et sur l'histoire de la France.

"Lorsque les Français perdent confiance en eux et préfèrent ce qui vient de l'étranger, ce sont les étrangers qui aiment la France qui doivent défendre ce qui est français" a-t-il dit en substance...

Réécoutez-la en podcast sur le site de France-Musique: http://www.francemusique.fr/emission/l-invite-du-jour/2015-2016/sir-john-eliot-gardiner-en-concert-versailles-11-06-2015-07-40

Bienvenue à Versailles et merci, Sir John Eliot Gardiner !

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Brésil: les territoires indigènes menacés d'ouverture aux projets industriels par un amendement constitutionnel

5 Novembre 2015 , Rédigé par POC

(...) Le puissant lobby de l’agroalimentaire brésilien fait actuellement pression pour l’adoption d’une série de propositions de lois qui permettraient l’ouverture des territoires indigènes aux projets industriels et qui empêcherait la reconnaissance de nouveaux territoires. Les peuples indigènes dépendent étroitement de leurs terres pour leur survie.

L’une de ces propositions, un amendement constitutionnel connu sous le nom de ‘PEC 215,’ a été approuvée par une commission parlementaire cette semaine, franchissant une étape supplémentaire vers son approbation finale.

Survival et ses sympathisants font pression pour mettre fin à ces projets controversés.

Ces lois, si elles sont adoptées, seront particulièrement dangereuses pour les Guarani, qui ont été spoliés de la grande majorité de leurs terres pour faire place aux fermes d’élevage et aux plantations, les forçant à vivre dans des réserves surpeuplées ou dans des campements insalubres au bord des routes. Les Guarani connaissent l’un des taux de suicide les plus élevés au monde. (...)

Suite de l'article de Survival France: http://www.survivalfrance.org/actu/10976

Brésil : Manifestation de masse des Indiens contre l’offensive sur leurs droits territoriaux

17 Avril 2015

Devançant le ‘Jour de l’Indien’ au Brésil, le 19 avril, 1 500 Indiens de 200 tribus ont manifesté dans la capitale toute la semaine dernière contre l’offensive du Congrès brésilien sur leurs droits.

Les Indiens s’insurgent contre une proposition visant à modifier la Constitution pour donner au Congrès le pouvoir de décider sur la démarcation (ou la cartographie) des territoires indigènes. Ce qui est actuellement la responsabilité de la FUNAI, le département des affaires indigènes du gouvernement.

Si elle est approuvée, cette proposition est susceptible de causer de sérieux retards dans la reconnaissance des territoires indigènes dont nombre d’entre eux seront probablement réduits, ce qui provoquera très certainement des affrontements violents à travers tout le pays. (...)

Suite de l'article de Survival France: http://www.survivalfrance.org/actu/10751

N.B.: La FUNAI ((Fundación Nacional India) est l'organisme de l'Etat brésilien chargé des affaires indigènes. Il ne dispose que d'effectifs et de moyens microscopiques, totalement disproportionnés face à l'immensité des territoires indigènes et du nombre de peuples concernés, principalement en Amazonie. POC

Desflorestação da Amazónia.

Carte de la déforestation en Amazonie

Source: http://resistir.info/petras/petras_23jul13.html

Article original de James Petras: Brazil: Extractive Capitalism and the Great Leap Backward: http://petras.lahaine.org/?p=1945

Extrait:

(...) Lula’s era of “Wall Street Populism” is over.The idea that high revenues from extractive industries can buy popular loyalties via consumerism, funded by easy credit ,has passed. Wall Street investors are no longer praising the BRICs as a new dynamic market. As is predictable they are shifting their investments to more lucrative activity in new regions. As portfolio investments decline, and the economy stagnates, extractive capital intensifies its push into the Amazon and with it the terrible toll on the indigenous population and the rain forest.

The year 2012 was one of the worst years for the indigenous peoples. According to the Indigenous Missionary Council, affiliated with the Catholic Church, the number of violent incidents against the Indian communities increased 237%[43]. The Rousseff regime has given Indians the least number of legal title (homologado) to land of any president since the return of democracy (seven titles). At this rate the Brazilian state will take a century to title land requests of the Indian communities. At the same time in 2012, 62 Indian territories were invaded by landowners, miners and loggers, 47% more than in 2011[44]. The biggest threat of dispossession is from mega dam projects in Belo Monte and giant hydro-electric projects being promoted by the Rousseff regime.As the agro-mineral economy falters the Indian communities are being squeezed (“silent genocide”) to intensify agro-mineral growth.

The biggest beneficiaries of Brazil’s extractive economy are the world’s top commodity traders who, worldwide, pocketed $250 billion over the 2003-2013 period, surpassing the profits of the biggest Wall Street firms and five of the biggest auto companies. During the mid-2000’s, some traders enjoyed returns of 50 – 60 percent.Even as late as 2013 they were averaging 20 – 30% (Financial Times 4/15/13, p. 1). Commodity speculators earned more than 10 times what was spent on the poor. These speculators profit from price fluctuations between locations, from the arbitrage opportunities offered by an abundance of price discrepancies between regions. Monopoly traders eliminated competitors and low taxes (5-15%) have added to their mega wealth. The biggest beneficiaries of the Lula-Dilma extractive model, surpassing even the agro-mineral giants are the twenty biggest commodity traders-speculators.(...)

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Olivier Messiaen: Catalogue d'oiseaux (Yvonne Loriod)

4 Novembre 2015 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

Lorsque la nature et la musique s'unissent en pure poésie...

Lorsque la nature et la musique s'unissent en pure poésie...

Les textes du Catalogue d'oiseaux ont été écrits aussi par Olivier Messiaen. J'aimais tellement cette oeuvre qu'en 1992, j'avais emporté comme seul livre dans une longue expédition de cinq mois sur la Basse Côte-Nord et dans l'intérieur du Québec-Labrador le livret du texte que j'avais photocopié et broché sous une couverture verte (ci-dessous, in extenso). En le lisant, j'écoutais la musique et je voyais et sentais cette féérie, cet enchantement de couleurs et de parfums.

Les textes du Catalogue d'oiseaux ont été écrits aussi par Olivier Messiaen. J'aimais tellement cette oeuvre qu'en 1992, j'avais emporté comme seul livre dans une longue expédition de cinq mois sur la Basse Côte-Nord et dans l'intérieur du Québec-Labrador le livret du texte que j'avais photocopié et broché sous une couverture verte (ci-dessous, in extenso). En le lisant, j'écoutais la musique et je voyais et sentais cette féérie, cet enchantement de couleurs et de parfums.

Olivier Messiaen: Catalogue d'oiseaux (Yvonne Loriod)
Olivier Messiaen: Catalogue d'oiseaux (Yvonne Loriod)
Olivier Messiaen: Catalogue d'oiseaux (Yvonne Loriod)
Olivier Messiaen: Catalogue d'oiseaux (Yvonne Loriod)
Olivier Messiaen: Catalogue d'oiseaux (Yvonne Loriod)
Olivier Messiaen: Catalogue d'oiseaux (Yvonne Loriod)
Olivier Messiaen: Catalogue d'oiseaux (Yvonne Loriod)
Olivier Messiaen: Catalogue d'oiseaux (Yvonne Loriod)
Olivier Messiaen: Catalogue d'oiseaux (Yvonne Loriod)
Olivier Messiaen: Catalogue d'oiseaux (Yvonne Loriod)
Olivier Messiaen: Catalogue d'oiseaux (Yvonne Loriod)
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Chopin: 19 Nocturnes (Samson François)

4 Novembre 2015 , Rédigé par Béthune

Samson François en répétition au Festival de Nohant (1970). Photo: Alain Beauvais. Source: http://www.festivalnohant.com/page/2/?event&lang=fr

Samson François en répétition au Festival de Nohant (1970). Photo: Alain Beauvais. Source: http://www.festivalnohant.com/page/2/?event&lang=fr

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J.S.Bach - Six Partitas (Karl Richter)

4 Novembre 2015 , Rédigé par POC

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Hildegard von Bingen: Voix de la Lumière vivante

4 Novembre 2015 , Rédigé par POC

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Who killed Dersou Ouzala ?

4 Novembre 2015 , Rédigé par POC

Le chasseur gold Dersou Ouzala

Le chasseur gold Dersou Ouzala

L'explorateur russe Vladimir Arseniev et Dersou Ouzala. «Au cours de l'année 1902, lors d'une mission que j'accomplissais à la tête d'une équipe de chasseurs, je remontais la rivière Tzimou-khé qui se jette dans la baie de l'Oussouri, près du village de Chkotovo. Mon convoi se composait de six tireurs sibériens et comportait quatre chevaux chargé s de bagages. L'objet de cette mission était l'étude pour les services de l'armée de la région de Chkotovo et l'exploration des cols du massif montagneux du Da-dian-chan où prennent leurs sources quatre fleuves: le Tzimou, le Maï-khé, la Daoubi-khé et le Léfou. je devais ensuite reveler toutes les pistes avoisinant le lac de Hanka et le chemin de fer de l'Oussouri. (p. 11)  […]  "Comment t'appelles-tu ?" demandai-je à l'inconnu.  "Dersou Uzala", répondit-il.  Cet homme m'intéressait. Il avait quelquechose de particulier. parlant d'une manière simple et à voix basse, il se comportait avec modestie, mais sans la moindre bassesse...  Au cours de notre longue conversation, il me raconta sa vie. J'avais devant moi un chasseur primitif qui avait passé toute son existence dans la taïga. Il gagnait par son fusil de quoi vivoter, échangeant les produits de sa chasse contre du tabac, du plomb et de la poudre que lui fournissaient les Chinois. Sa carabine était un héritage qui lui venait de son père.  Il me dit qu'il avait cinquante-trois ans et que jamais il n'avait eu de domicile. Vivant toujours en plein air, ce n'est qu'en hiver qu'il s'aménageait une "yourte" provisoire, faite soit en racine, soit en écorce de bouleau. Ses souvenirs d'enfance les plus reculés, c'étaient la rivière, une hutte, un bûcher, ses parents et sa petite soeur. » (p. 21)     Vladimir Arseniev. La taïga de l'Oussouri. Mes expéditions avec le chasseur gold Dersou. Traduit du russe par le prince Pierre P. Wolkonsky. Payot, Paris, 1939.

L'explorateur russe Vladimir Arseniev et Dersou Ouzala. «Au cours de l'année 1902, lors d'une mission que j'accomplissais à la tête d'une équipe de chasseurs, je remontais la rivière Tzimou-khé qui se jette dans la baie de l'Oussouri, près du village de Chkotovo. Mon convoi se composait de six tireurs sibériens et comportait quatre chevaux chargé s de bagages. L'objet de cette mission était l'étude pour les services de l'armée de la région de Chkotovo et l'exploration des cols du massif montagneux du Da-dian-chan où prennent leurs sources quatre fleuves: le Tzimou, le Maï-khé, la Daoubi-khé et le Léfou. je devais ensuite reveler toutes les pistes avoisinant le lac de Hanka et le chemin de fer de l'Oussouri. (p. 11) […] "Comment t'appelles-tu ?" demandai-je à l'inconnu. "Dersou Uzala", répondit-il. Cet homme m'intéressait. Il avait quelquechose de particulier. parlant d'une manière simple et à voix basse, il se comportait avec modestie, mais sans la moindre bassesse... Au cours de notre longue conversation, il me raconta sa vie. J'avais devant moi un chasseur primitif qui avait passé toute son existence dans la taïga. Il gagnait par son fusil de quoi vivoter, échangeant les produits de sa chasse contre du tabac, du plomb et de la poudre que lui fournissaient les Chinois. Sa carabine était un héritage qui lui venait de son père. Il me dit qu'il avait cinquante-trois ans et que jamais il n'avait eu de domicile. Vivant toujours en plein air, ce n'est qu'en hiver qu'il s'aménageait une "yourte" provisoire, faite soit en racine, soit en écorce de bouleau. Ses souvenirs d'enfance les plus reculés, c'étaient la rivière, une hutte, un bûcher, ses parents et sa petite soeur. » (p. 21) Vladimir Arseniev. La taïga de l'Oussouri. Mes expéditions avec le chasseur gold Dersou. Traduit du russe par le prince Pierre P. Wolkonsky. Payot, Paris, 1939.

Le chasseur Gold Dersou Ouzala face au tigre qui tournait autour d'eux pendant qu'il marchait avec le capitaine Vladimir Arseniev sur un sentier de la taïga de l'Oussouri. Tableau d'une exposition d'art en Sibérie.

Le chasseur Gold Dersou Ouzala face au tigre qui tournait autour d'eux pendant qu'il marchait avec le capitaine Vladimir Arseniev sur un sentier de la taïga de l'Oussouri. Tableau d'une exposition d'art en Sibérie.

Qui a tué Dersou Ouzala ?

 

Ce n'est pas Amba le tigre

ce n'est pas l'ours

ce n'est pas la panthère

ce ne sont pas les sangliers

ni les cerfs

ni les insectes qui harcèlent sans relâche les animaux et les hommes

ni les abeilles sauvages

ni les champignons vénéneux

ni les plantes

ni la forêt

ni la montagne

ni la rivière

ni les lacs

ni le froid

ni le feu

ni le vent.

Le tigre, l'ours, la panthère, les sangliers, les cerfs, les insectes, les abeilles, les champignons, les plantes, la forêt, la montagne, la rivière, les lacs, le froid, le feu et le vent étaient ses amis, comme tout ce qui est et tout ce qui vit.

Ce ne sont pas non plus les autres homme de la forêt et des clairières; chasseurs de zibelines, cueilleurs de gin-seng, Houndhouzes, agriculteurs chinois ou coréens des fanzas, qui se chauffent sur des kangs, ni même les soldats cosaques du détachement de l'explorateur russe Vladimir Arseniev.

(...)

Pierre-Olivier Combelles

 

 

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Vladimir Klavdievitch Arseniev (en russe : Владимир Клавдиевич Арсеньев, né à Saint-Pétersbourg le 10 septembre (29 août) 1872 et mort le 4 septembre 1930 à Vladivostok)

"Durant la Guerre civile (1918-1921), il fut commissaire aux minorités ethniques de l'éphémère République d'Extrême-Orient. Non seulement le régime communiste stalinien n'eut aucune reconnaissance envers ses travaux, mais Arseniev fut accusé d'intelligence avec l'ennemi, à savoir les Japonais. Il fut recherché et ses archives furent saccagées. Il n'échappa à ses poursuivants que parce qu'il se trouvait alors en expédition et parce qu'il ne revint jamais chez lui, terrassé sur le terrain par un ultime coup de froid mortel. Sa femme fut arrêtée et jugée sous le même chef d'inculpation en 1937. Elle fut exécutée et sa fille fut alors placée en centre d'internement pendant au moins quinze ans." https://fr.wikipedia.org/wiki/Vladimir_Arseniev

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