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Le Fil d'Ariane
Articles récents

"Can they suffer ?" (Barbara Daniels)

13 Juillet 2018 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

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Les merveilles d'une après-midi d'été

7 Juillet 2018 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Auffargis, #Yvelines, #France, #Ile de France, #Nature, #Photographie, #Pierre-Olivier Combelles

Photographies: Pierre-Olivier Combelles.

Appareil: Fujifilm X100T. Objectif équivalent à 35mm. Il faut donc s'approcher très près des plantes et des insectes pour les photographier.

Chasse subtile, comme disait Ernst Jünger...

Cliquez sur les images pour les agrandir et faites-les défiler.

"De merveille en merveille, l'existence s'ouvre."

Lao-Tseu

"Exuberance is Beauty."

William Blake, The Marriage of Heaven and Hell

 

5H de l'après midi dans la prairie ensoleillée, entre le village et la forêt de Rambouillet.

Dans quelques mois, un lotissement réalisé pour des raisons uniquement spéculatives la remplacera: adieu les herbes, les insectes, les oiseaux, les animaux sauvages, adieu la liberté:

http://pocombelles.over-blog.com/2018/03/un-promoteur-immobilier-veut-detruire-une-prairie-a-orchidees-et-place-de-brame-auffargis.html

Sur la haie, au bord de la route qui descend vers la prairie et la forêt, les clématites ont fleuri.

Sur la haie, au bord de la route qui descend vers la prairie et la forêt, les clématites ont fleuri.

Et là, au carrefour, le magnolia est en fleurs. Ses fleurs blanches, énormes, embaument d'un parfum délicat, suave, mystérieux, qui me transporte en Asie et en Amérique.

Et là, au carrefour, le magnolia est en fleurs. Ses fleurs blanches, énormes, embaument d'un parfum délicat, suave, mystérieux, qui me transporte en Asie et en Amérique.

Les nuages, qui passent ... là-bas... les merveilleux nuages...

Les nuages, qui passent ... là-bas... les merveilleux nuages...

D'habitude, chaque année, la prairie est broyée (pas fauchée, broyée) mi ou fin juin, en pleine floraison, par le propriétaire et par l'agriculteur imbéciles qui ignorent tout du monde sauvage. Mais cette année, comme le terrain a été vendu à un promoteur, ils se sont évité cette dépense. La végétation pousse follement. Avec les pluies printanières et la chaleur depuis, les tanaisies, les fraisiers sauvages, les armoises, les ombellifères, les centaurées n'ont jamais été si nombreuses et si belles. Et des insectes, il y en a partout: papillons, sauterelles, araignées, coléoptères. Viennent aussi des sangliers, des cerfs, des chevreuils. Justement, quelques instants avant de prendre cette photo, un chevreuil qui reposait sans l'herbe s'est levé devant moi et est parti en bondissant dans la forêt, pelage acajou.Ce bonheur sera de courte durée. dans quelques mois, les bull-dozers viendront tout détruire, à jamais. Un univers entier disparaîtra, car une prairie, c'est un univers..

D'habitude, chaque année, la prairie est broyée (pas fauchée, broyée) mi ou fin juin, en pleine floraison, par le propriétaire et par l'agriculteur imbéciles qui ignorent tout du monde sauvage. Mais cette année, comme le terrain a été vendu à un promoteur, ils se sont évité cette dépense. La végétation pousse follement. Avec les pluies printanières et la chaleur depuis, les tanaisies, les fraisiers sauvages, les armoises, les ombellifères, les centaurées n'ont jamais été si nombreuses et si belles. Et des insectes, il y en a partout: papillons, sauterelles, araignées, coléoptères. Viennent aussi des sangliers, des cerfs, des chevreuils. Justement, quelques instants avant de prendre cette photo, un chevreuil qui reposait sans l'herbe s'est levé devant moi et est parti en bondissant dans la forêt, pelage acajou.Ce bonheur sera de courte durée. dans quelques mois, les bull-dozers viendront tout détruire, à jamais. Un univers entier disparaîtra, car une prairie, c'est un univers..

Splendeur des tanaisies aromatiques (Tanacetum officinalis) qui fleurissent au soleil... Merci, Béatrice, c'est grâce à toi que j'ai connu cette plante sur laquelle tu faisais une thèse de pharmacie, mais c'est moi qui l'avais découverte au fond du parc de Versailles, car tu ne l'avais étudiée que dans les livres.

Splendeur des tanaisies aromatiques (Tanacetum officinalis) qui fleurissent au soleil... Merci, Béatrice, c'est grâce à toi que j'ai connu cette plante sur laquelle tu faisais une thèse de pharmacie, mais c'est moi qui l'avais découverte au fond du parc de Versailles, car tu ne l'avais étudiée que dans les livres.

La Petite-Centaurée commune (Centaurium erythraea) a fleuri un peu partout en ce début du mois de juillet.

La Petite-Centaurée commune (Centaurium erythraea) a fleuri un peu partout en ce début du mois de juillet.

Un oiseau, sans doute un pigeon ramier, a transporté la coquille d'un oeuf éclos au milieu de la prairie, loi  du nid, pour ne pas attirer l'attention des prédateurs (martre, fouine, écureuil, geais, pies, corneilles).

Un oiseau, sans doute un pigeon ramier, a transporté la coquille d'un oeuf éclos au milieu de la prairie, loi du nid, pour ne pas attirer l'attention des prédateurs (martre, fouine, écureuil, geais, pies, corneilles).

Le sol est tapissé de fraises des bois, mûres, exquises. Je n'en ai jamais vu autant. Personne ne les a remarquées, sauf moi et quelques animaux sûrement. Il n'y a que les autos, les cars et les cyclistes qui passent sur la route à côté.

Le sol est tapissé de fraises des bois, mûres, exquises. Je n'en ai jamais vu autant. Personne ne les a remarquées, sauf moi et quelques animaux sûrement. Il n'y a que les autos, les cars et les cyclistes qui passent sur la route à côté.

Rhagonycha fulva (Cantharidae) faisant l'escalade d'un Cirsium bardé d'énormes épines, 300 fois plus haut que lui. A l'échelle humaine, cela fait 500 m de haut!

Rhagonycha fulva (Cantharidae) faisant l'escalade d'un Cirsium bardé d'énormes épines, 300 fois plus haut que lui. A l'échelle humaine, cela fait 500 m de haut!

Carpocoris fuscipinus: même prouesse pour cette Punaise caparaçonnée comme un tank.

Carpocoris fuscipinus: même prouesse pour cette Punaise caparaçonnée comme un tank.

Misumena vatia, une araignée-crabe. Celle-ci est une femelle. Elle attend sa proie, pattes ouvertes prêtes à la saisir, sur une Ombellifère qu'elle a tapissée de fils.

Misumena vatia, une araignée-crabe. Celle-ci est une femelle. Elle attend sa proie, pattes ouvertes prêtes à la saisir, sur une Ombellifère qu'elle a tapissée de fils.

La vie d'un papillon est courte... dans la chaleur de cette après-midi d'été, ce Pyronia tithonus gît, mort, sur le bord de la route.

La vie d'un papillon est courte... dans la chaleur de cette après-midi d'été, ce Pyronia tithonus gît, mort, sur le bord de la route.

Un peu plus loin, un jeune orvet, mort lui aussi, la queue coupée... sans doute abandonné par un chat ou un oiseau, pie ou corneille...

Un peu plus loin, un jeune orvet, mort lui aussi, la queue coupée... sans doute abandonné par un chat ou un oiseau, pie ou corneille...

Un peu plus loin encore, un autre jeune orvet déchiqueté, abandonné par un animal. La mort rôde partout dans cet opulent début d'été.

Un peu plus loin encore, un autre jeune orvet déchiqueté, abandonné par un animal. La mort rôde partout dans cet opulent début d'été.

Un peu plus tard, une clairière ensoleillée dans la forêt, où fleurissent les ronces. Quand je suis arrivé, un Grand Mars changeant, aux reflets bleu-violacé métallique, voletait autour des feuillages des chênes, apparition féérique qui me transportait d'un coup sur le versant amazonien des Andes, lorsqu'un Morpho bleu, grand comme une assiette, apparaissait dans les rais de lumière du sous-bois...

Le Tabac d'Espagne (Argynnis paphia) butinant une fleur de ronce

Le Tabac d'Espagne (Argynnis paphia) butinant une fleur de ronce

La Carte géographique (Araschnia levana), génération estivale, sur une autre fleur de ronce.

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Petit Sylvain (Ladoga camilla)

Petit Sylvain (Ladoga camilla)

Un Satyre, le Tristan (Aphantopus hyperanthus)

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Posé à terre au soleil, le Paon du jour (Inachis Io), ailes fermées.

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Rainer Maria Rilke, Les Quatrains valaisans (Gallimard, 1926)

Rainer Maria Rilke, Les Quatrains valaisans (Gallimard, 1926)

Les merveilles d'une après-midi d'été
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Steer with your heart: The Voyage of Swell by Liz Clark

2 Juillet 2018 , Rédigé par POC

Steer with your heart: The Voyage of Swell by Liz Clark
Steer with your heart: The Voyage of Swell by Liz Clark
Steer with your heart: The Voyage of Swell by Liz Clark
Steer with your heart: The Voyage of Swell by Liz Clark
Swell, le beau et racé voilier de Liz Clark, est un Cal 40:

Swell, le beau et racé voilier de Liz Clark, est un Cal 40:

The Cal 40 Used Boat Review

Posted March 27, 2017

"There may be no more than a handful of sailboats in recent history that can be called milestones in that they significantly influenced the way in which boats were designed, built and sailed. Without a doubt, the Cal 40 is one design that fits this elite group. 

Introduced in 1963, the Cal 40 was so successful competing under the Cruising Club of America (CCA) handicap rule that there are some who blame the design for the demise of the CCA rule and rise in popularity of the European-influenced IOR rule. The IOR was not kind to the Cal 40, and production ended in 1972 after about 170 boats had been built.

The Cal 40 was a collaboration of designer Bill Lapworth, California sailor George Griffith and Jack Jensen, owner of Cal-Jensen Marine of Costa Mesa, CA. Principal dimensions are 39’4" LOA, 30’4" LWL, 11’ beam, 5’7" draft and 15,000 displacement. Although Lapworth was not the first to conceive of them, many features of the Cal 40 design were a considerable departure from what was conventional wisdom of the time. Displacement was 25 percent below the norm, and the waterline length was 10 percent greater than similar sized boats of the day. Her fin keel, spade rudder, flat bottom, and hard bilges were radical departures from what was then considered safe and prudent for offshore yachts.

Hull construction is of hand-laid fiberglass and resin which is strengthened by plywood bulkheads and fiberglass liners. To keep weight to a minimum, plywood bulkheads were minimally sized, and tabbing was rather lightweight. Tabbing failures and bulkheads that have been rotted by deck leaks are not uncommon. Because these attachments and structural components are so essential to the stiffness and strength of this light hull, it is critical that any problem be repaired and reinforced immediately. Many Cal 40s have been reinforced over the years with beefed-up tabbing, partial bulkheads, and added fiberglass reinforcement. The added weight is insignificant, and the boat’s strength has likely benefited from such addition.

Rudder failures have also been a problem on many of these boats as they age, and, if not rebuilt or replaced yet, this is a repair that should be done before it’s too late and a rudder is lost.

The hull to deck joint is bolted and then capped with a through-bolted teak toe rail to make a solid secure joint. If there are leaks at the joint, it’s a good idea to remove fasteners in the area and examine them for signs of crevice corrosion. Crevice corrosion is a condition that commonly affects stainless steel that has been trapped in a damp environment without sufficient ventilation. If small pinholes are visible when examined with a magnifying glass, the fastener must be replaced, because it is likely the internal damage is much worse than is apparent on the surface, similar to wood damaged by termites.

The cockpit of the Cal 40 is large, and there is a large lazarette aft for storage. Most would expect wheel steering on a 40-foot cruiser/racer, and some Cal 40s have been retrofitted with wheels, but the original tiller is actually preferred by some skippers for its more sensitive feel. The boat is balanced well, and steering with a tiller is not difficult. The cabin trunk is low and allows excellent visibility forward with wide side decks and a large foredeck for handling headsails. If there is one criticism of the deck and cockpit, it is that the cockpit seating is not very comfortable. The teak combing is too low for good back support, not wide enough, and too far inboard to sit atop and lean back against the lifelines. 

Below deck I think it’s clear the design emphasis was on racing. Accommodations are comfortable but don’t compare to a modern 40-foot boat. The engine is in an engine box below the companionway with the galley to port and the navigation station to starboard. There are port and starboard quarter berths below the cockpit seats, but access is difficult, and they serve best for storage of sails and gear. Forward in the main saloon there are port and starboard settees/transom berths with outboard pilot berths. Going forward from the main saloon you step over an athwartships floor-like structure that is the foundation for the mast step as well as a welded aluminum frame to which the shroud chainplates are anchored. Forward, the head is to port, and a large hanging locker is to starboard with a V-berth cabin at the bow. This is not a fancy interior, but it works.

The very earliest of the Cal 40s were powered by Atomic-4 gas engines, later by Gray Marine diesels, and last by Perkins diesel engines. Because even the newest Cal 40 is 30 years old, many have been repowered, and you’re quite likely to find a number of engines and drive combinations. The Cal 40 is underpowered with the Atomic-4, but otherwise any good engine that will produce an honest 30 shaft horsepower should be sufficient.

The Cal 40 was one of the best performing sailboats of her time, and even today she is likely to embarrass some newer designs particularly in heavy air off the wind where she still shines. Because her bottom is quite flat, she can pound and be wet in adverse conditions. She doesn’t point as well as more modern fin keel designs with higher aspect rigs, but she balances very well and is easily sailed. 

Thirty years have passed since the last Cal 40 rolled out the doors at Cal-Jensen Marine, and she may be long past her heyday of the 1960s, but these boats have a strong following and can provide excellent value as club racers and cruisers."

Reviewed in the October 2001 issue of SpinSheet by Jack Hornor

Source: https://www.spinsheet.com/boat-reviews/cal-40-used-boat-review

Quelques vidéos de Cal 40:

Sequoia, le Cal 40 du skipper Fred Cook

Le Cal 40 Honey au surf sous spi

Le Cal 40 Honey au surf sous spi

Far Far, un autre Cal 40 au surf lui aussi, sous spi.

Far Far, un autre Cal 40 au surf lui aussi, sous spi.

Rodney Pimentel's Cal 40 Azure runs downwind abeam of Gerry Brown's Farr 38 Mintaka 4, leading Andy Hall's Wylie Gemini Encore. Source: http://www.latitude38.com/lectronic/lectronicday.lasso?date=2009-10-21#.W0sD9

Rodney Pimentel's Cal 40 Azure runs downwind abeam of Gerry Brown's Farr 38 Mintaka 4, leading Andy Hall's Wylie Gemini Encore. Source: http://www.latitude38.com/lectronic/lectronicday.lasso?date=2009-10-21#.W0sD9

Secumptual III. source: http://mindfulyacht.com/

Secumptual III. source: http://mindfulyacht.com/

Steer with your heart: The Voyage of Swell by Liz Clark
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Palestiniens, peuple héroïque, peuple victorieux !

2 Juillet 2018 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

Palestinian youth performing the Palestinian Dabkeh on the border under the close watch of Israeli snipers

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Les Caraïbes, les Amérindiens et les Français, par le Chevalier de Fréminville (1787-1848)

1 Juillet 2018 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

Le chevalier de Fréminville

Le chevalier de Fréminville

Armes des De la Poix de Fréminville

Armes des De la Poix de Fréminville

Christophe-Paulin de La Poix de Fréminville, dit le Chevalier de Fréminville ( à Ivry-sur-Seine - à Brest)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chevalier_de_Fr%C3%A9minville

Sur le Chevalier de Fréminville:

Amour tragique aux Saintes: https://raymondjoyeux.com/2014/04/10/amour-tragique-aux-saintes-en-1822/

Les Caraïbes, les Amérindiens et les Français, par le Chevalier de Fréminville (1787-1848)
La pirogue des Caraïbes. Dessin du Chevalier de Fréminville, extrait de ses Mémoires.

La pirogue des Caraïbes. Dessin du Chevalier de Fréminville, extrait de ses Mémoires.

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Masahiko Fujiwara: Kokka no hinkaku (La dignité d'une nation)

29 Juin 2018 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

Masahiko Fujiwara: Kokka no hinkaku (La dignité d'une nation)
Masahiko Fujiwara: Kokka no hinkaku (La dignité d'une nation)
Masahiko Fujiwara: Kokka no hinkaku (La dignité d'une nation)

 

Bushido Compliance

Mar, 30. 2006

 

   Recently, some books on Bushido have gone on to become the best sellers. One of them is “Bushido-A Bilingual & Illustrated version” (Mikawa Shobo), which has notes and commentary added to the classical masterpiece “Bushido” by Inazo Nitobe. And the other one is “Kokka no Hinkaku (Dignity of a Nation) (Shinchosha) by Masahiko Fujiwara. In 2003, the film “The Last Samurai” directed by Tom Cruise with Ken Watanabe in the lead role became quite popular. Bushido and Samurai seem to be the keywords when talking of modern Japan.

   Fujiwara’s book that has already sold over 1 million copies is a criticism of excessive stress on rationalism and logicism. It positions “Emotions” and “Form” on the opposite end of the spectrum. Form is the criterion for behavior based on the spirit of Bushido. Fujiwara writes, “Excessive Americanization has made inroads not only in the economy but even in our society, culture and the national character”. He laments that the Japanese are no longer concerned about being called coward or vulgar.

   It gives solace to those who are displeased with business restructuring, take-over, and vulgar prosperity and who feel that the present trend of “the survival of the fittest” as reflected in bundling of the people together into “the Winners and the Losers” is going too far. It also works as a tranquilizer for those who are vexed with the lack of manners among the youth and increase in the number of the so-called NEET (Not in Employment, Education or Training). On reading “The earlier Japanese were really marvelous people”, those who dislike antagonistic China and South Korea or powerful America must be feeling proud. There are definitely many factors in this book that make it the best seller.

   On the other hand, there is also criticism that such spiritualism should be shunned as it leads to nationalism.

   Inazo Nitobe’s Bushido was originally published in America in 1899 in English. It was entitled “Bushido – The Soul of Japan”. It evoked interest across the world and was translated into many languages such as German, French and Chinese. Its Japanese version was published in 1900. It used typical terms like Makoto (honesty), Chugi (Loyalty), Hinsei (Character), Seppuku (Hara-kiri) and the Yamato(Japanese) spirit.

   Soon thereafter, Russo-Japanese war broke out in 1904, which ended in Japanese victory in 1905. The victory was attributed to the Bushido.

   Tetsujiro Inoue, a philosopher, poet and a Professor of the Tokyo Imperial University of the time, and Sukemasa Arima, a thinker co-authored the book “Bushido Classics” in 3 volumes soon thereafter. Major Publisher and Hakubunkan also published several books on Bushido such as “Theory of Bushido”, “Bushido Percepts” in rapid succession. It was around 1907. After the Meiji Restoration, Bushido was indeed a popular concept as the “Dignity of Nation” during the process of building of the nation.

   Bushido concept is said to have been adopted as the norm for the Imperial Army. Imperial Instructions for military were issued in 1882 and they were based on the Bushido. Norms that constituted the standards for the warrior class became the foundation for the military formed by the commoners. It had 5 pillars namely loyalty, etiquette, valor, faithfulness and frugality. It is impossible to assume that they alone led to victory in the Russo-Japanese war but the basis for the argument that Bushido was behind the victory lies here.

   Excuse me for being personal but my grand father Tatsuo Ninagawa, a moralist too wrote “History of Japanese Bushido” at that time published by Hakubunkan. He wrote grandiosely “Since the Russo-Japanese war, research on Bushido is a matter of great importance for everyone from politicians to businessmen, military-men and scholars”. He wrote in the conclusion that righteousness, integrity, honesty and valor ought to be practiced in business and it amounts to the so-called ‘gentleman-ship’ of the British. Indeed, isn’t it similar to ‘compliance’ in the corporate world in today’s jargon?

 

Publisher: Masao Ninagawa

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From the Magazine | Notebook

The Japan That Says No

A new bestseller expresses Japan's popular dissatisfaction with globalization

By JIM FREDERICK

Monday, Jun. 19, 2006

 

The book everyone was talking about last week at the first World Economic Forum (WEF) ever held in Tokyo was not Thomas Friedman's The World Is Flat, or some other tome on globalization. It was a slim Japanese volume called The Dignity of a State. Written by mathematician Masahiko Fujiwara, the book is ostensibly a nostalgic call to return to ancient Japanese virtues. But it's also a shrill rant that blames free markets for a wide assortment of Japan's—and the world's—woes. "Globalism," Fujiwara writes, "is merely a strategy of the U.S. that seeks world domination after the Cold War." The author also calls the market economy "a system that clearly divides the society into a minority of winners and a majority of losers." WEF members, most of them proponents of free markets and open economies, might want to dismiss Fujiwara as part of the radical fringe of strident antiglobalization protesters. But the book has touched a nerve in Japan, where many feel economic reforms are destroying the country's egalitarianism, creating a nation of haves and have-nots. The Dignity of a State has sold 2 million copies since last November, making it Japan's second best-selling title of 2006. (It trails only the latest Harry Potter installment). A grassroots backlash against reform in the world's second largest economy is worrying to some WEF delegates. "This book's popularity is not a positive development," says Charles D. Lake II, vice chairman of Aflac Insurance in Japan. But it is an important one. Despite Japan's much-heralded success in modernizing its economy, the fact remains that a large segment of Japanese society loathes the way things are heading. While there is no English-language version of the book, you can bet that many attendees of this conference have already ordered their companies to prepare an internal translation.

With reporting by Yuki Oda

From the Jun. 26, 2006 issue of TIME Asia magazine

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(Août 2006) TOKYO (AFP) - "Aujourd'hui les Japonais idolâtrent l'argent. Avant, le fric ne les intéressait pas. Nous sommes en train de perdre notre éthique et notre morale".

La "déclinologie" n'est pas une spécialité uniquement française ou européenne: elle a trouvé un héraut au Japon en la personne d'un mathématicien, Masahiko Fujiwara, qui vient de publier un best-seller déplorant la perte de l'identité nippone et appelant à la restauration des valeurs du "bushido" (le code d'honneur des samouraïs).

Depuis sa sortie en novembre 2005, son essai "Kokka no Hinkaku" ("La Dignité d'une Nation") rencontre un succès à la fois phénoménal --l'éditeur en a tiré plus de deux millions de copies et le livre a été numéro un des ventes pendant 11 semaines-- et surprenant, dans un pays peu enclin au débat intellectuel.

Fujiwara, 63 ans, professeur de la vénérable Université de filles d'Ochanomizu à Tokyo, qui a enseigné à Cambridge et au Colorado, y pourfend la modernité sabre au clair.

"Ce que j'essaie de dire, c'est que le plus important est l'identité. Les gens ont l'esprit lobotomisé par l'américanisme. Le monde prend un mauvais chemin. La mondialisation est un désastre. La licence, la liberté, l'égalité, la démocratie, toutes ces valeurs que chérissent les Occidentaux sont toutes aussi désastreuses", affirme-t-il à l'AFP.

"Le Japon est en train de perdre son orgueil et sa dignité. Il est une colonie américaine. Nous sommes le 51e Etat. Les Etats-Unis nous ont forcé à abandonner confiance et fierté après 1945. Nous étions si choqués d'avoir été vaincus que nous sommes devenus des béni-oui-oui".

Pour le professeur Fujiwara, depuis l'arrivée des Occidentaux en 1853, le Japon a perdu sa vertu essentielle, le "hinkaku", mot complexe que l'on traduit par "grâce", "raffinement", "dignité"... A ses yeux des "valeurs innées" japonaises, synonymes d'équilibre et de mesure, qui offriraient une alternative au règne de la "logique" occidentale, en particulier américaine.

Paradoxalement, ce mathématicien esthète n'a pas de mots assez durs pour dénoncer le "rationalisme" de l'Occident, source du "chaos du monde".

Il aime à citer le Jésuite Saint François-Xavier qui, après avoir débarqué dans l'Archipel en 1549, saluait avec admiration ces Japonais --"le meilleur des peuples incroyants"-- qui ne méprisaient pas le dénuement, respectaient au contraire les samouraïs pauvres, et dont les critères de moralité étaient très élevés.

Ce qu'il faut rétablir, dit Fujiwara en fustigeant "le fondamentalisme du marché", c'est la compassion envers les faibles dans une société matérialiste où se creuse le fossé entre riches et pauvres.

Comme signes du déclin, il avance la délinquance juvénile en hausse, la multiplication des "freeters" (diplômés qui font des petits boulots à temps perdu, souvent volontairement) et des "NEET" (Not in Education, Employment or Training -- Sans Education, Emploi ni Formation). "Ils ne veulent plus bosser du tout. Avant les Japonais étaient des accros du boulot".

Les principaux responsables, selon lui, sont l'occupant américain et les syndicats d'enseignants de gauche qui ont "détruit l'Education" et imposé une vision "masochiste" de l'Histoire japonaise.

Pour autant, Masahiko Fujiwara se défend d'être nationaliste, et critique l'expansionnisme "égoïste" du Japon impérial entre 1905 et 1945.

Il est aussi opposé aux visites du Premier ministre Junichiro Koizumi au sanctuaire shintoïste du Yasukuni, haut lieu spirituel du nationalisme japonais.

"Je suis patriote, pas nationaliste. Les nationalistes sont pervertis parce qu'ils ne s'occupent que du seul intérêt de leur pays. Le patriotisme, c'est l'amour de sa culture, de sa littérature, de son histoire", argue-t-il.

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Interview du Professeur M. Fujiwara par David Pilling du Financial Times (9 mars 2007): link

En dépit de l'inévitable et congénitale arrogance du journaliste, celle du coq juché sur son tas de fumier, entrevue d'un grand intérêt pour les nombreuses citations du Pr. Fujiwara. Totalement inconnu en France, le livre de Masahiko Fujiwara, Kokka no Hinkaku (La dignité d'une nation) a suscité une exceptionnelle campagne de désinformation dans les médias étasuniens.

Extraits:

(…) Masahiko Fujiwara (…) whose themes are (…): the limits of western logic, why Japan should return to samurai values, and the unique sensitivity of Japanese to nature.

(…) he says it has taken half a century of obsession with wealth, followed by a long period of stagnation, to make the Japanese realise what they have lost.

“Japan used to despise money, just like English gentlemen,” he says. “But after the war, under American influence, we concentrated on prosperity.”

(…) Before I can count them, Fujiwara is talking about bushido, the chivalrous samurai code whose essence, he says, is being lost. “When bushido started in the 12th century it was swordsmanship. Since there were no wars in the 260 years of the Edo era, that swordsmanship became a kind of value system: sensitivity to the poor and to the weak, benevolence, sincerity, diligence, patience, courage, justice.”

(…) Fujiwara yearns for bushido, the way of the samurai abandoned in 1868 by Meiji revolutionaries who thought Japan must modernise if it were not to be colonised. They dissolved the samurai class, removing swords and hacking off topknots. The trauma of abandoning, almost overnight, one social system and substituting it with another – embracing a foreign culture to resist foreign domination – is keenly felt in a nation even today torn in its attitudes towards the outside world.

(…) Japan’s slide into militarism can be traced to its abandonment of an honour code. “We became very arrogant. We wanted to become president of Asia, so we invaded one country after another. We lost our senses.

“I always say Japan should be extraordinary; it should not be an ordinary country. We became a normal country, just like other big nations. That’s all right for them. But we have to be isolated, especially mentally.”

(…) “we pay great attention to aesthetics. In writing we have shodo [calligraphy] and for flowers we have ikebana [flower arrangement].”

In England, he had been shocked to see esteemed Cambridge professors slurping their tea from mugs. “We have tea ceremony. Everything we make into art.”

The Japanese do indeed have a genius for making things beautiful, though they have done less well with nature, which they ransacked in the second half of the 20th century. His section on Japan’s unique sensitivity to nature provoked particularly heavy scribbling in the margins of my copy of his book.

He recounts, for example, how a visiting American professor, on hearing the sound of crickets, asks Fujiwara: “What’s that noise?” Fujiwara is appalled. Doesn’t the professor realise he is listening to music, something obvious to any Japanese? How, he wonders, can we have lost a war to these imbeciles?

“When we listen to that music we hear the sorrow of autumn because winter is coming,” he tells me. “The summer is gone. Every Japanese feels that. And, at the same time, we feel the sorrow of our life, our very temporary short life.”

 

Notice Wikipedia en anglais sur "The Dignity of Nation"

https://en.wikipedia.org/wiki/The_Dignity_of_the_Nation

Kasushige Kobayashi: The Japanese Vision on State and Order

https://russiancouncil.ru/en/analytics-and-comments/analytics/the-japanese-vision-on-state-and-order/

Sur le même blog et sur le même sujet:

http://A propos du chant des grillons de Masahiko Fujiwara (Kokka no hinkaku)

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Le Palais de la Reine

27 Juin 2018 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

"L'aigle qui mangeait des singes" est un film documentaire du réalisateur britannique Fergus Beeley sur la Harpie, un rapace qui chasse les singes en Amazonie. Ce film est une merveille. La Harpie est certes un oiseau extraordinaire mais le personnage principal du film, est-ce bien la Harpie, reine majestueuse de la forêt amazonienne, ou plutôt l'arbre gigantesque qui lui sert de palais, sorte de Versailles multicentenaire qui abrite une multitude d'autres espèces animales et végétales ?

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De l’union monétaire à l’union de la dette en passant par l’union de la responsabilité, par Eberhard Hamer (Horizons et Débats)

27 Juin 2018 , Rédigé par Béthune

De l’union monétaire à l’union de la dette en passant par l’union de la responsabilité
par Eberhard Hamer, professeur ès sciences économiques

Dès le début, il était bien clair pour la plupart des membres que l’UE devait être une union de partage appelée à retirer de l’argent des pays économiquement forts et de le répartir aux faibles. Au cours des 40 dernières années, presque 400 milliards d’euros ont été redistribués par l’UE. Les principaux contributeurs furent l’Allemagne avec 33,4%, la France 16,7%, la Grande-Bretagne 13,8% et les Pays-Bas 10,4%. Les principaux bénéficiaires furent la Grèce (24,4%), l’Espagne (23,9%), la Pologne (15,5%) et le Portugal (12,7%). 30 années de redistributions n’ont pas vraiment amélioré les capacités économiques des pays bénéficiaires. Bien au contraire, ils ont continué à s’endetter, même plus que les pays donateurs (la Grèce 150%, l’Italie 130%, la plupart des Etats plus de 100% du produit intérieur brut PIB).
Dans le monde entier, on estime la charge des dettes à plus de 200 billions de dollars. Ce sont plus de 386% de la performance économique mondiale. Ce qui exclut la manière traditionnelle de la réduction des dettes en faisant des économies. Même les pays de pointe dans le monde tels les Etats-Unis, la Chine et le Japon sont tellement endettés qu’ils seraient en faillite, selon les principes privés.
Jusqu’à présent, l’explosion des dettes a été amortie par l’explosion de l’argent, c’est-à-dire que les banques centrales dominantes n’ont cessé d’«imprimer» toujours davantage d’argent sans valeur et l’ont distribué sous forme de crédit (en fait des dettes). Ainsi un endettement continuel par l’élargissement de la masse monétaire revient à la dévaluation des monnaies. Autrement dit: la monnaie perd partout de sa valeur, mais au moyen d’une propagande ingénieuse, on continue à maintenir la confiance en l’argent, alors que les investisseurs milliardaires ont depuis belle lurette transformé leur argent en toutes sortes de biens de ce monde.
Le fait que les Etats européens débiteurs tels que la Grèce, l’Italie, la France, l’Espagne ou le Portugal aient pu s’endetter de la sorte est en lien avec la monnaie commune représentée par l’euro et avec les «fonds de sauvetage» européens qui furent d’abord une reprise des responsabilités, puis des dettes – et finalement par le MES (un monstre européen de dettes, 700 milliards d’euros).
Normalement, tous les accords européens excluent une union de dettes et de responsabilités, les instituts financiers et les pays devant prendre eux-mêmes en charge leurs dettes. Mais en réalité, les politiciens européens en charge des finances ont violé non seulement les accords européens, mais également leurs droits de souveraineté nationale, menant l’Europe ainsi toujours davantage vers une union des finances et de l’endettement. Il se trouve qu’actuellement tant la France que l’Italie sont au bout de leur capacité de paiement et réclament une redistribution, ce que M. Macron appelle une «euro-réforme».
En fin de compte, cette union fiscale, d’endettement et de responsabilité ne sert qu’à perpétuer le jeu diabolique des manipulations bancaires avec des crédits pourris, des produits financiers pourris, des monnaies pourries et l’endettement sans scrupules des Etats-membres européens.
Les principaux acteurs de cette tromperie financière et monétaire sont les banquiers de Goldman-Sachs aux Etats-Unis et de la BCE (Dragi), ayant, en un premier temps, poussé les banques à accorder de façon insensée des crédits aux Etats endettés à l’aide de crédits de la BCE. Celle-ci rachetait ces crédits pourris aux banques, créant ainsi elle-même de l’argent pourri et une dévaluation monétaire avant de créer, par dessus le marché, un compte «Target» permettant aux pays endettés de reporter leurs dettes toujours plus élevées sur les pays solides.
C’est ainsi que cette pandémie de l’endettement s’étend, le virus se transmet sur tout le monde, tous tombent malades, ce qui ne provoque plus une banqueroute individuelle mais totale – le plaisir de sombrer tous ensemble!    •

* Eberhard Hamer est un économiste allemand. Après des études d’économie nationale, de théologie et de droit, il a travaillé en tant qu’avocat dans une entreprise. Il est fondateur du Mittelstandsinstitut Hannover et auteur et éditeur de nombreux livres, entre autre «Visionen 2050. Wohin steuern wir? Trends und Prognosen in Deutschland und Europa» (2016).
(Traduction Horizons et débats)

Source: https://www.zeit-fragen.ch/fr/editions/2018/n-13-11-juin-2018/de-lunion-monetaire-a-lunion-de-la-dette-en-passant-par-lunion-de-la-responsabilite.html

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La Suisse, la CEE et de Gaulle, par Werner Wüthrich (Horizons et Débats)

27 Juin 2018 , Rédigé par Béthune

Un accord-cadre antérieur avec Bruxelles
Les Etats-Unis interviennent – la Suisse sous pression
par Werner Wüthrich, docteur ès sciences politiques

A l’Université de Fribourg, il y a un groupe d’étudiants qui ont entrepris, sous la direction de deux professeurs, un travail titanesque. Ils ont réalisé que les Archives fédérales hébergeaient des centaines de milliers de documents concernant l’histoire suisse, difficiles à trouver et donc rarement consultés. Il y a vingt ans, une équipe a commencé à visionner les documents, avant tout concernant les relations extérieures de la Suisse, de les regrouper dans des livres et de les numériser. Ce fut un travail fastidieux et chronophage. Les étudiants ont commencé par les documents datant de 1848 – l’année de la fondation de l’Etat fédéral. Actuellement, ils travaillent sur les documents de 1975. Ils ont saisi et numérisé des dizaines de milliers de documents pour les rendre accessibles au public. Toute personne peut les consulter sur son écran et imprimer les originaux. Les historiens comme moi, vivent à l’heure actuelle dans un pays de cocagne et peuvent faire leurs recherches depuis chez eux – sous www.dodis.ch [dodis=documents diplomatiques suisses].

Quel rapport cela a-t-il avec l’accord-cadre actuel?

Retournons cinquante ans en arrière: aujourd’hui, ce n’est pas le premier accord-cadre que la Suisse voulait, ou plutôt aurait dû, conclure avec Bruxelles. Dans les années 1960, le Conseil fédéral menait des pourparlers avec Bruxelles – sur un accord-cadre conçu de façon similaire à l’actuel. Dans les manuels d’histoire, il n’est cependant mentionné que de marginalement – en trois ou quatre phrases. A l’heure actuelle, nous voulons en savoir davantage et consultons donc les documents originaux de l’époque. Nous allons donc entreprendre en petit voyage numérique dans les Archives fédérales.
Au début des années 1960, nous y rencontrons deux personnalités de renom: Friedrich Traugott Wahlen et Hans Schaffner. Wahlen était – à côté du général Henri Guisan – le personnalité suisse la plus populaire à l’époque de la Seconde Guerre mondiale. En tant que professeur spécialisé dans la production végétale à la EPFZ [Ecole polytechnique fédérale de Zurich], il a organisé avec ses étudiants et de nombreuses autres personnes l’alimentation de la population lors d’une période difficile pour le pays. Les mots-clés à ce sujet sont notamment le «plan Wahlen» ou la «bataille des champs». Après la guerre, Wahlen travailla quelques années pour la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture). En 1959, il fut élu au Conseil fédéral et dirigea d’abord le Département de l’économie, puis le Département politique – correspondant actuellement au Département fédéral des Affaires étrangères. Presque en même temps, une autre personnalité marquante de l’époque de la Seconde Guerre mondiale fut élu au gouvernement: Hans Schaffner. Pendant cette période difficile, il était chef de l’économie de guerre et avait pris soin de garantir l’importation du maximum possible de charbon, de pétrole et d’autres matières premières dont la Suisse avait un urgent besoin. L’engrais et les semences pour les agriculteurs en faisaient également partie, pour obtenir les récoltes nécessaires.

La création de la CEE en 1957

En 1957, six pays avaient fondé la Communauté économique européenne (CEE) à Rome: la République fédérale d’Allemagne, la France, l’Italie, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg. Dès le début, cette union économique avait un contenu politique. Dans le préambule de l’accord fondateur, on envisageait déjà «une union toujours plus étroite». On avait planifié un espace économique aux frontières extérieures communes et une union douanière. Un point important était le droit de libre établissement transfrontalier pour tous les habitants. On voulait ainsi mélanger la population européenne et créer – selon la formulation de l’époque – une conscience étatique européenne pour remplacer la fierté nationale. Jean Monnet était le père spirituel de cette union. Il venait des Etats-Unis et parlait toujours des «Etats-Unis d’Europe» en les propageant comme voie vers la paix.

L’AELE, un projet alternatif

En 1957, le futur conseiller fédéral Hans Schaffner était encore délégué pour les accords commerciaux. Il avait rapidement compris que la Suisse ne pouvait pas se permettre d’y participer. Il s’est activé et a invité à Genève les fonctionnaires des administrations des divers pays également retissant à ce projet. La participation de la Grande Bretagne y était importante. S’y joignirent les représentants du Danemark, de la Norvège, du Portugal, de la Suède, de l’Autriche et de la Suisse. Ainsi fut développé à Genève les fondements pour l’AELE (Association européenne de libre-échange) fondée à Stock­holm en 1960. Hans Schaffner devint ainsi le «père» de l’AELE. Son concept reposait sur une libre coopération économique respectant la souveraineté des pays et ne poursuivant pas d’objectifs politiques.
En Europe occidentale, il y avait donc deux organisations économiques distinctes. Les pays de l’AELE décidèrent immédiatement après la création de cette nouvelle entité d’entrer en contact avec Bruxelles afin de planifier le projet de démantèlement tarifaire. La coopération devait être certifiée par un traité. Au fond, il n’y avait rien à objecter à un tel accord.
Ce qui suit, se passa derrière les coulisses et ne fut pas rapporté par les journaux. Donc, une excellente occasion pour consulter les documents des Archives fédérales: immédiatement après la fondation de l’AELE, la Grande-Bretagne informa l’AELE qu’elle désirait adhérer à la CEE. Les partenaires de l’AELE tombèrent du ciel. Comment pouvait-on faire une chose pareille? Nous venons de fonder l’AELE, il y a quelques mois seulement, et notre plus important membre veut nous quitter. – Quelle en était la raison?

La grande puissance états-unienne intervient

L’ambassadeur américain en Suisse s’adressa au Palais fédéral et annonça une importante visite de Washington. Le 14 juillet 1961, les conseillers fédéraux Schaffner et Wahlen reçurent un secrétaire d’Etat du gouvernement américain. Un collaborateur de Schaffner établit des notes au dossier (dodis.ch/30116; cf. illustration ci-contre). L’Américain informa les deux conseillers fédéraux que les présidents des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne s’étaient rencontrés et avaient décidé la chose suivante: les Etats-Unis ne toléraient pas d’accord économique entre la CEE et l’AELE et, en outre, ils exigeaient de la part de l’AELE la chose suivante: les pays membres de l’OTAN et de l’AELE devaient adhérer aussi rapidement que possible à la CEE – en premier lieu la Grande Bretagne, suivie du Danemark, de la Norvège et du Portugal. Puis, les trois Etats neutres restant, donc la Suisse, l’Autriche et la Suède devaient entamer des négociations avec Bruxelles et conclure chacun pour soi un accord-cadre ou un «traité d’association» soutenant les objectifs politiques de la CEE. La formulation de la note de dossier exacte est la suivante: «Les Américains considèrent toutes négociations entre la CEE et l’AELE en tant que groupe en vue d’un accord purement économique comme non souhaitables et a priori vaines.»

1961/62 – le Bureau de l’intégration se constitue

Cela fit retentir toutes les sonnettes d’alarme au Palais fédéral, et le Conseil fédéral réagit rapidement, car un tel message d’une superpuissance envers un petit Etat pouvait difficilement être rejeté: il forma 14 groupes de travail avec des membres de l’administration et des spécialistes. Le «Bureau de l’intégration» rapidement formé dût coordonner le tout. Les groupes de travail recouvraient les domaines suivants: 1) politique de neutralité, 2) problèmes de droit public, 3) questions agricoles, 4) liberté d’établissement [libre circulation des personnes], 5) questions des assurances sociales, 6) circulation des capitaux, 7) Questions liées aux transports et d’autres encore.
Le traité d’association exigé par le gouvernement américain devait être un accord-cadre, indiquant uniquement la direction (pouvant être concrétisée par la suite) et créant les institutions nécessaires tels un Conseil et un Tribunal arbitral.
L’un des groupes de travail était très spécial: le «Groupe de travail implications historiques». Il était constitué d’historiens et de professeurs de renom tels Jean Rudolph von Salis, Edgar Bonjour, Herbert Lüthy et d’autres, et il était présidé par le ministre Albert Weitnauer, un proche collaborateur du conseiller fédéral Hans Schaffner. Ces historiens furent bientôt considérés comme la «Commission de sages» et furent entendus au Conseil fédéral et dans l’Administration. Ils organisèrent des séminaires, auxquels participèrent des conseillers fédéraux, des ambassadeurs et des hauts gradés militaires. Les séminaires et les thèmes traités n’étaient pas publics.
A nouveau, les Archives fédérales nous sont bien utiles. Le 24 février 1962, von Salis présenta un discours novateur intitulé: «La neutralité suisse face à la situation européenne et mondiale» (dodis.ch/34186). Une des interventions suivantes était intitulée: «Les Bons offices de la Suisse en tant qu’Etat neutre» (ambassadeur Rüegger) (cf. dodis.ch/34188). Les questions concernant l’économie, la libre circulation des personnes et l’agriculture étaient d’autres thèmes traités (cf. dodis.ch/34185).

Commission de sages

Le groupe d’étude des historiens fut écouté – et ses analyses eurent du poids, c’est pourquoi il eut bientôt la réputation d’une Commission de sages (dodis.ch/R22548). Les historiens constatèrent que de nombreux politiciens et fonctionnaires bruxellois avaient des préjugés et ne connaissaient pas la Suisse. C’est pourquoi il était nécessaire, d’informer sur la Suisse et ses structures de démocratie directe et de souligner le fait que la Suisse apportait avec sa politique de neutralité et les Bons offices une contribution constructive à l’intégration de l’Europe et à la paix mondiale. La Suisse ne reste politiquement stable et ne peut accomplir cette tâche que si elle reste fidèle à ses structures fédéralistes et de démocratie directe. Il y a le risque, qu’elles puissent s’écrouler sous la pression de concessions économiques.
Le message des historiens trouva son entrée dans les documents officiels ainsi que dans la politique et les discours du Conseil fédéral. En voici deux exemples:
Le 17 novembre 1961, le président de la Confédération helvétique Friedrich Traugott Wahlen rendit visite au président de la République française Charles de Gaulle à l’Elysée. Nous connaissons aujourd’hui le contenu des discussions de ces deux hommes d’Etat, car Wahlen rédigea un procès-verbal. Voici un petit extrait: de Gaulle a exprimè ses remerciements pour les Bons offices de la Suisse pour la résolution du problème de l’Algérie. Wahlen, pour sa part, a thématisé le problème du traité d’association: «[…] Une autre raison, qui nous empêche d’adhérer à la Communauté européenne […] sont les problèmes constitutionnels. Dans notre démocratie référendaire, nous ne pouvons pas déléguer les compétences réservées au peuple à une autre communauté, puisque le peuple est réellement le souverain.» Et de Gaulle de répondre: «[…] La France comprend votre désir d’une forme d’accord avec la Communauté européenne, difficile à trouver. Mais vous pouvez être assuré, que la France ne vous mettra pas des bâtons entre les roues.»
Quelques mois plus tard – en automne 1962 –, Wahlen a obtenu, en tant que président de la Confédération, la possibilité de présenter la Suisse devant le Conseil des ministres à Bruxelles et d’informer sur les travaux préliminaires concernant l’accord-cadre. Le texte de son discours est aujourd’hui disponible (cf. dodis.ch/30371). Dans la première partie, il informe de façon détaillée sur la Suisse, son économie et ses structures politiques. Dans son exposé, il y avait également le remarquable passage suivant: «[…] Dans l’accord à conclure avec la Communauté, la Suisse doit cependant préserver sa neutralité, représentant la protection de son indépendance, et ses structures étatiques du fédéralisme et la démocratie directe. Démocratie directe, fédéralisme et neutralité ont marqué le visage politique de la Suisse. Elles se sont développées suite à la diversité du pays et lui ont permis d’atteindre une stabilité politique, engendrant, à notre avis, un effet bénéfique dans nos relations avec des pays tiers.»

Coup d’éclat en 1963

Quelques semaines plus tard – en janvier 1963 –, il y a eu un coup d’éclat. De Gaulle empêcha par son véto l’adhésion de la Grande-Bretagne à la CEE. – Pourquoi? Jean Rudolph von Salis tint en mars 1963 dans le cadre du «Groupe de travail implications historiques» deux remarquables exposés sur les thèmes «De Gaulle» ainsi que «Charles de Gaulle et l’avenir des Etats-nations dans le monde occidental» (cf. dodis.ch/34190). Von Salis expliqua que de Gaulle s’opposait au fait que les Etats-Unis se mêlaient toujours davantage dans la politique européenne et que leur dominance grandissait. En essayant de fusionner la CEE et l’OTAN et d’attacher politiquement également les pays neutres de l’AELE, ils ne tenaient pas compte du caractère des pays européens. Si maintenant la Grande-Bretagne adhère à la CEE, alors Charles de Gaulle craignait que la dominance anglo-américaine s’accroisse et que la France devienne un membre secondaire. C’est ce qu’il voulait empêcher avec son véto contre l’adhésion de la Grande-Bretagne à la CEE. Dans une réunion d’ambassadeurs, le conseiller fédéral Schaffner l’expliqua plus tard de la manière suivante: de Gaulle préconisait également un partenariat entre l’Europe et les Etats-Unis. Il voulait que les Américains aient face à eux une Europe sur le même pied d’égalité non seulement dans la forme mais aussi en substance – et non pas «une Europe intégrée, donc diminuée» (dodis.ch/30358).

Abandon du traité d’association – un moment de répit et l’Accord de libre-échange de 1972

Le véto du Charles de Gaulle apporta à la Suisse un moment de répit et signifia le sauvetage de l’AELE. Les entretiens sur l’accord-cadre furent abandonnés et la plupart des groupes de travail dissous – excepté le «Groupe de travail implications historiques». Après ces années agitées ayant presque mené à sa fin, l’AELE put se rétablir et se renforcer. Au début des années 1970, elle put ainsi négocier d’une position plus forte l’important accord de libre-échange avec les pays de la CE. Ce traité amena à une coopération économique avec ces pays sur une base libérale et sans intégration politique, comme l’aurait exigé l’accord-cadre ou l’accord d’association exigés par les Etats-Unis. La souveraineté était garantie et les parties contractantes se trouvaient sur un même pied d’égalité. Dans la votation populaire de 1972, l’Accord de libre-échange fut approuvé par plus de 70% des voix et par tous les cantons. Ce traité fut durant les années à venir maintes fois consolidé et perfectionné: à l’heure actuelle, il est composé de plus de 100 accords. – C’est un traité digne, basé sur l’égalité, préservant la souveraineté et toujours en vigueur. Il représente la véritable base des relations économiques de la Suisse avec l’UE. Sans de Gaulle cet accord n’aurait pas été possible. Sans de Gaulle, l’AELE aurait depuis longtemps disparu et l’influence des Etats-Unis en Europe serait encore beaucoup plus dominante qu’aujourd’hui.
Au cours des années 1970, il y eut des années «dorées» sans tension dans les relations entre la Suisse et la Communauté européenne. Dans les années 1980 toutefois, la question de l’attachement politique réapparut: EEE – demande d’adhésion – Accords bilatéraux I et II – accompagnés de plusieurs votations populaires sont les mots-clés – et aujourd’hui à nouveau un accord-cadre. (cf. Horizons et débats no 10 du 14/5/18)    •

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Lettre ouverte d’un prêtre arabe de Syrie au Président François Hollande

19 Juin 2018 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

Lettre ouverte d’un prêtre arabe de Syrie au Président François Hollande
Le Père Elias Zahlaoui

Le Père Elias Zahlaoui

M. le Président

Aussi ai-je tenu à vous écouter de bout en bout, hier soir 29 Mai, lors de votre interview sur TV5. Je nourrissais le vague espoir de voir définitivement tournée, la politique de cirque de votre burlesque prédécesseur. À vous écouter, je me suis rapidement surpris à m’interroger sur le bien fondé de mon attente. Il m’a fallu vite déchanter. Je restais ébahi devant votre visage bon enfant, pendant que vous vous permettiez de prononcer des jugements péremptoires, sur tout et sur tous, sans la moindre nuance ni hésitation.

Mais quand je vous ai entendu parler de la Syrie et de son Président, j’ai bien cru entendre la voix même des Maîtres qui vous ont juché sur ce premier poste de France, dans l’unique but de mener à bien le projet de destruction de la Syrie, que votre prédécesseur a été incapable de conduire jusqu’au bout.

Pour une première à la Télévision, c’en était bien une! Je vous attends de pied ferme, lors des tout proches désenchantements des français. Pour ma part, vieux connaisseur de la France et des Français, je me suis surpris à me dire: quelle dégringolade depuis le départ du Général de Gaulle !

Mr le Président,


Avant de poursuivre, il est une coïncidence historique que je me dois de vous signaler, et que vous ignoriez sans aucun doute. Sinon vous auriez évité de vous laisser interviewer un 29 Mai !
En effet, il est un autre 29 Mai, au cours duquel la France s’est misérablement déshonorée.

C’était en 1945. En ce jour même, la France « MANDATAIRE », s’est permis de bombarder le Parlement Syrien à Damas, pour ensuite laisser ses soldats noirs, assassiner les 29 gendarmes en poste dans ce haut-lieu de la démocratie. Le saviez-vous ?

Mr le Président,


N’est-il pas temps pour la France, et donc pour vous-même, de réfléchir pour de bon sur cette ignoble politique qui, depuis 1916, année des accords aussi secrets que honteux, appelés depuis « Accords Sykes-Picot », la conduit sur les ordres du Sionisme, à détruire la Syrie et le Monde Arabe ? N’y avait-il de clairvoyant et de noble, dans toute la France d’alors, que Mr Aristide Briand, Ministre des Affaires Étrangères, pour avoir donné à votre Consul Général à Beyrouth, Mr Georges Picot, en date du 2 Novembre 1915, en prévision de ces accords, cette consigne claire et perspicace: « Que la Syrie ne soit pas un pays étriqué… Il lui faut une large frontière, faisant d’elle une dépendance pouvant se suffire à elle-même » ?

Pour une Syrie « se suffisant à elle-même », et telle que l’avait déjà tracée en 1910, une carte géographique émanant de ce même Ministère des Affaires Étrangères, vous devez savoir ce qu’il en fut, après qu’elle fût amputée, au Nord-Ouest de la Cilicie, au Nord-Est de la région de Mardine, dans ce qui est l’Irak actuel, de Mossoul, à l’Ouest du Liban, au Sud de la Jordanie et de la Palestine, pour être décapitée en 1939, d’Antioche et du Golfe d’Alexandrette, offerts en cadeaux à la Turquie !

[…]

Mr le Président,


Il est aussi une question capitale, que je me dois, en tant que citoyen arabe de Syrie, de vous poser, ainsi qu’à tous les « leaders » occidentaux: « Pourquoi vous faut-il systématiquement assassiner les peuples arabes et musulmans ? »

Vous l’avez déjà fait en dressant, entre 1980-90, l’Irak contre l’Iran, cet Irak, dont le malheureux Saddam Houssein se faisait traiter de « Grand ami », tant par Donald Rumsfeld que par Jacques Chirac! Ce fut aussitôt après, le guet-apens du Koweït, entraînant la guerre contre l’Irak, suivi d’un blocus de (13) ans, qui a causé à lui seul, d’après les rapports américains mêmes, la mort de 1.500.000 enfants irakiens! Ce fut ensuite la chevaleresque « guerre contre le terrorisme »… en Afghanistan! Aussitôt suivie d’une nouvelle guerre contre l’Irak.

Quant à l’immortelle épopée de l’Otan en Lybie, conduite par « le général-philosophe » Bernard Henri Lévy, elle vint à nouveau compléter ces horreurs, sous prétexte de protection des droits de l’homme! Et voici que depuis 15 mois, tout l’Occident s’acharne contre la Syrie, oubliant une infinité de problèmes très graves, à commencer par le Conflit israélo-arabe, qui menacent réellement la survie de l’humanité !

Or toutes ces tragiques politiques occidentales, vous les pratiquez sans honte et sans vergogne, sous couvert de tous les mensonges, de toutes les duplicités, de toutes les lâchetés, de toutes les contorsions aux Lois et Conventions Internationales. Vous y avez en outre engagé ces Instances Internationales, que sont les Nations-Unies, le Conseil de Sécurité et le Conseil des droits de l’homme, alors qu’elles n’ont existé que pour régir le monde entier vers plus de justice et de paix !

Seriez-vous donc, en Occident, en train de nourrir l’espoir stupide de mettre fin de cette façon à l’Islam ? Vos savants et vos chercheurs ne vous ont-ils pas fait comprendre que vous ne faites que provoquer un Islam outrancier, que vous vous obstinez d’ailleurs à financer, à armer et à lâcher avec nombre de vos officiers, un peu partout dans les pays arabes, et surtout en Syrie ? Ne vous rendez-vous pas compte que ce faux islam se retournera tôt ou tard contre vous, au cœur de vos capitales, villes et campagnes ?

Pour tout cela, laissez-moi vous rappeler, moi simple citoyen de Syrie, que cet islam que vous armez et dressez contre le Monde Arabe en général, et la Syrie en particulier, n’a rien à voir avec le véritable Islam, celui-là même que la Syrie a connu, lors de la Conquête arabe, ainsi que l’Égypte et enfin l’Espagne. Faut-il vous rappeler que les historiens occidentaux, dont des historiens juifs, ont dû reconnaître que l’Islam conquérant s’est révélé être le plus tolérant des conquérants ?

Ou ne seriez-vous, leaders occidentaux, dans vos différents pays, repus d’opulence et de « grandeur », que les vils exécuteurs des projets sionistes, depuis ces fameux Accords Sykes-Picot, et l’ignominieuse « Promesse Balfour », jusqu’à ce jour, et pour longtemps, semble-t-il, toujours empressés d’apporter à Israël, tous les soutiens possibles, connus et secrets, à tous les niveaux, aussi bien politiques et diplomatiques, que militaires, financiers et médiatiques ?

Oui, pourquoi vous faut-il assassiner et détruire des peuples entiers, pour qu’ISRAËL SEUL puisse enfin vivre et survivre ?
Est-ce de la sorte que vous cherchez à réparer votre terrible complexe de culpabilité vis-àvis des juifs, dû à un antisémitisme plus que millénaire et proprement occidental ? Vous faut-il le faire au prix de l’existence même de ces peuples arabes et musulmans, au milieu desquels les juifs avaient mené une vie quasi normale, faite de cordialité, voire de riche collaboration ?

Si mes interrogations vous paraissent exagérées ou outrancières, permettez-moi de vous prier de lire ce qu’ont écrit sur l’emprise du Sionisme aux États-Unis, des hommes comme John Kennedy et Jimmy Carter, et des chercheurs courageux et connus, comme Paul Findley, Robert Dole, David Duke, Edward Tivnan, John Meirsheimer, Stephen Walt, Franklin Lamb, et surtout Noam Chomsky.

Pour ce qui concerne l’emprise du Sionisme en Europe, je m’en tiens aujourd’hui à la France seule. Vu la responsabilité qui est la vôtre, vous est-il permis d’oublier ou d’ignorer ce qu’ont, si courageusement, écrit: Roger Garaudy, Emile Vlajki, Pierre Leconte, Régis Debray, et surtout les juifs Michel Warshawsky, Stéphane Hessel, Serge Grossvak et le Professeur André Noushi ?

Si par impossible, tous ces noms ne vous disaient rien, laissez-moi vous rappeler quelques noms si connus en Israël même, qu’il serait malhonnête de les ignorer et d’ignorer ce qu’ils ont osé dire depuis quarante, voire cinquante ans, et certains bien avant la « création » d’Israël: Martin Buber, Albert Einstein, Yshayahou Leibowitz, Israël Shahak, Susan Nathan, Tanya Rheinhart.

Pour finir, laissez-moi vous rappeler un texte trop connu pour passer inaperçu. Il date du mois de février 1982. À lui seul, il constitue et condense l’implacable dictât sioniste, imposé depuis des dizaines d’années, à toute la politique occidentale. Il a paru dans la revue sioniste « KIVOUNIM », publiée à Jérusalem. Il s’agit d’un article intitulé « Stratégie d’Israël dans les années 1980 », et il porte la signature de Mr Oded Yinon. Je me contente d’en citer un seul paragraphe, reproduit (p.62) dans un livre récent, intitulé « Quand la Syrie s’éveillera… », paru à Paris, chez Perrin, en 2011. Ses auteurs sont Richard Labévière et Talal El-Atrache. On y lit textuellement:

« La décomposition du Liban en cinq provinces, préfigure le sort qui attend le monde arabe tout entier, y compris l’Égypte, la Syrie, l’Irak et toute la péninsule Arabe. Au Liban, c’est un fait accompli. La désintégration de la Syrie et de l’Irak en provinces ethniquement ou religieusement homogènes, comme au Liban, est l’objectif prioritaire d’Israël, à long terme, sur son front est; à court terme, l’objectif est la dissolution militaire de ces États. La Syrie va se diviser en plusieurs États, suivant les communautés ethniques, de telle sorte que la côte deviendra un État alaouite chi’ite; la région d’Alep un État sunnite; à Damas, un autre État sunnite hostile à son voisin du nord; les druzes constitueront leur propre État, qui s’étendra sur notre Golan peut-être, et en tout cas dans le Hourân et en Jordanie du Nord. Cet État garantira la paix et la sécurité dans la région, à long terme: c’est un objectif qui est maintenant à notre portée.»

[…]

Mr le Président,


Pour finir, laissez-moi vous prier vivement de chercher à vous rendre personnellement compte, de tout ce dossier, et à mesurer la responsabilité que vous y assumez, avant qu’il ne soit trop tard.

Un ami, prêtre français, fin connaisseur de la Syrie, le Père Jean-Paul Devedeux, vient de vous écrire en ce jour même. Sa lettre est une invitation pressante qu’il vous adresse, pour une meilleure connaissance des arabes en général, et de la Syrie en particulier. L’enjeu est de taille.

Veuillez donc vous libérer du « rôle » que vous êtes en droit de rechercher, et surtout de celui que l’on cherche immanquablement à vous imposer.

La Syrie, « seconde patrie de tout homme civilisé » comme l’a si bien dit votre grand savant « André Parot », et terreau de toutes les civilisations, mérite une visite. Elle ne manquera pas de vous étonner, et même de vous captiver. Ayez le courage de la connaître de près. Vous en reviendrez porteur d’un projet de politique nouvelle, clairvoyante et juste, faite d’équilibre humain, qui repose sur les droits et devoirs de TOUS à l’égard de TOUS! La vie, la liberté et la dignité sont pour TOUS!

Nouveau Président de la France,


Je vous souhaite d’en prendre l’initiative. Vous n’y serez pas perdant autant que vous l’êtes en ce moment, et moins que vous le serez demain, si vous vous défilez!

Mr le Président,


En vous confiant cet espoir, je vous dis mon respect.

Pr. Elias ZAHLAOUI
Église Notre-Dame de Damas
Koussour – Damas

Source: https://www.pressenza.com/fr/2012/07/lettre-ouverte-dxun-pretre-arabe-de-syrie-a-mr-francois-hollande/

Allocution du Pr. Élias Zahlaoui devant le Parlement européen: Vérités et mensonges sur la guerre en Syrie
Conférence sur la paix et la reconstruction de la Syrie
Par Pr. Elias Zahlaoui

Mondialisation.ca, 17 décembre 2017

Extraits:

"Une levée chevaleresque de tout l’Occident, conduite au sein des Nations-Unies, par les États-Unis, a valu à la Syrie une déclaration de guerre, de la part de (140) pays – pas plus ! – ainsi qu’un embargo militaire, économique et financier, sans précédent.

Cependant devant l’échec de la mise en application du célèbre droit d’ingérence, prétendument humanitaire, dont le mérite d’invention revient à Mr Bernard KOUCHNER, des centaines de milliers de soi-disant ʺDjihadistesʺ musulmans, furent, par, qui vous savez, levés à travers une centaine de pays, dont des pays européens et américains, embrigadés, armés, entraînés, payés, enfin téléguidés, voire commandés par des spécialistes des réseaux des plus puissants services secrets, pour être envoyés par vagues successives, à longueur d’années, en Syrie, pour y promouvoir, disait-on, la démocratie, et sauvegarder les droits de l’homme.

Le bilan de cette malheureuse aventure, sur le plan strictement humain, le voici en gros, d’après les évaluations des Nations-Unies :

    1. Sur une population de 24.000.000 d’habitants, 12.000.000 d’errants sur les routes, soit à l’intérieur du pays, soit ailleurs au niveau du monde entier, voire sur mer…
    2. 400.000 morts, abstraction faite de toute appartenance religieuse, de toute condition et de tout âge…
    3. Des centaines de milliers d’handicapés…
    4. Des dizaines de milliers de disparus…

Et pourtant l’État syrien a tenu, son Président a tenu, son armée a tenu, sa population a tenu, ses institutions gouvernementales de tous ordres ont tenu, son corps diplomatique a tenu, ses Instances universitaires et scolaires, tant gouvernementales que privées, ont tenu, tous les fonctionnaires d’État, en poste ou en retraite, même ceux des zones assiégées par les ʺDjihadistesʺ d’Alkaïda, Al-Nousra, Daëch et consorts, ont été et sont jusqu’à ce jour, régulièrement payés…"

[...]

"Que cette assertion vous étonne ou vous indigne, je me dois de vous dire, en prêtre qui vit en une société arabe à majorité musulmane, et qui croit bien connaître les musulmans et leur histoire, que vous avez, vous-mêmes occidentaux, consciemment ou inconsciemment, créé de toutes pièces, en Occident, deux mondes musulmans, qui n’ont, en fait, rien à voir avec l’Islam.

Le premier de ces deux mondes, concerne les innombrables agglomérations musulmanes qui parsèment aujourd’hui tout l’Occident. Ces agglomérations, vous vous en êtes servis pendant des décades, pour faire les travaux que vos concitoyens répugnaient à faire. Or leur grande majorité vit jusqu’à ce jour, marginalisée au sein de vos sociétés, et écrasée par un sentiment d’infériorité, qui risque de se transformer subitement en un ressentiment explosif et ravageur. Vous en avez déjà eu des preuves inquiétantes.

Le second de ces deux mondes, concerne les innombrables groupes de ʺDjihadistesʺ, que vous avez cru pouvoir créer et utiliser, pour détruire ʺles autresʺ, tout en vous croyant à l’abri de toute surprise désagréable, en misant uniquement sur ce que vous croyez être, vos tout-puissants réseaux de défense."

Source: https://www.mondialisation.ca/allocution-du-pr-elias-zahlaoui-devant-le-parlement-europeen-verites-et-mensonges-sur-la-guerre-en-syrie/5621685

Les témoignages de Marie-Ange Patrizio sur la Syrie:

Derrière l’image médiatique, le courage et la détermination des Syriens. Damas à bâtons rompus.
Conversations, fanfares, percussions et explosions.

Par Marie-Ange Patrizio
Mondialisation.ca, 03 janvier 2016

https://www.mondialisation.ca/derriere-limage-mediatique-le-courage-et-la-determination-des-syriens-damas-a-batons-rompus/5499027

Dans la vallée de l’Oronte : Où en est l’agression contre la Syrie ?
Témoignage

Par Marie-Ange Patrizio
Mondialisation.ca, 03 décembre 2011
3 décembre 2011

Extrait:

"Intervention d’un opposant (6) présent à cette réunion, écrivain et poète, qui a participé aux rencontres consultatives du dialogue national, il parle en arabe.

« J’habite dans une rue où vivent plusieurs confessions ; nous n’avons jamais connu de conflits confessionnels ; nous nous demandons d’où est venue cette calamité confessionnelle. A ceux qui ne savent pas, nous disons que ce sont les services de la Cia qui ont fondé ces groupes terroristes qui lancent leurs anathèmes.
La Cia a formé les groupes talibans en Afghanistan, les a exportés dans les régions qu’elle veut déstabiliser. Pourquoi ?
Le problème axial de cette région c’est le problème de l’occupation israélienne de la Palestine, de ceux qui veulent en Palestine une nation juive, qui agissent parallèlement aux USA et centres de décision européenne pour déstabiliser la Syrie sur des bases confessionnelles […].
J’attire votre attention sur le fait que les forces de l’ordre [ont eu] à affronter les manifestations sans aucun arme alors que nous citoyens demandions le contraire
 ».

https://www.mondialisation.ca/dans-la-vall-e-de-l-oronte-o-en-est-l-agression-contre-la-syrie/28019

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