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Rouge et Blanc, ou le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste
Articles récents

L'arrivée de la brume

23 Août 2010 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

Winslow Homer 006

 

 

Winslow Homer. L'arrivée de la brume (1885)

Museum of fine arts (Boston)


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L'inversion cosmique de Vatican II

9 Août 2010 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #religion

peleca-copie-1.jpg

 

Sceau de l'ordre des Jésuites (Christogramme)

 

Seul est un catholique accompli celui qui édifie la cathédrale de son âme sur une crypte païenne.

 Nicolas Gomez Davila

 

Il me semble que ni dans le "Bref Examen critique sur le Novus ordo missae" signé des cardinaux Ottaviani et Bacci (et rédigé par Mgr Guérard des Lauriers), ni dans les ouvrages critiques sur Vatican II comme "Complot contre l'Eglise" de Maurice Pinay, "Ils l'ont découronné" de Mgr Lefebvre, ni ailleurs, on ait fait remarquer que le renversement à 180° de l'autel dans les églises catholiques était une révolution cosmique et historique en plus d'être une révolution religieuse.
Les églises chrétiennes sont en effet toutes orientées à l'est; le porche d'entrée étant situé de l'autre côté, à l'ouest, du côté du soleil couchant. Dans la messe traditionnelle, le culte sacrificiel s'effectue face à l'autel, au fond de l'abside, à l'est, dans la direction du soleil levant.
Depuis Vatican II, la messe dite de Paul VI n'est plus un sacrifice à Dieu, le Christ étant désormais considéré seulement comme homme (et non comme le vrai Messie, qui est toujours attendu par les Juifs), mais une commémoration de la Cène présidée par le prêtre. La communion, repas partagé symboliquement, est reçue debout par les fidèles et non plus à genoux comme l'était le Corps du Christ dans la messe traditionnelle (1). Cette nouvelle messe est célébrée sur une table-autel, au centre de l'église, face aux fidèles, c'est à dire face à l'ouest. Or, pour les peuples d'origine celtique comme pour la plupart des peuples de la terre; l'ouest, direction du soleil couchant, a toujours été le symbole de la mort.
Cette inversion d'une importance symbolique essentielle bouleverse donc l'ordre cosmique: source de lumière, de chaleur et de vie, le soleil ordonne la vie quotidienne des hommes, des animaux, des plantes et de toutes les créatures. Le Christ, "Soleil de justice", "Lumière de vérité", est aussi la personnification divine du soleil.
Elle rompt non seulement avec la tradition chrétienne et humaine mais aussi avec la continuité de l'histoire. En effet, la conversion de Constantin au christianisme en 312 a mis fin au règne de Sol Invictus (Le Soleil Invincible) comme dieu de l'Etat romain. Constantin, qui avait été un adepte convaincu de ce culte, institua par décret du 7 mars 321 "Dies Solis", le Jour du repos, qui devint "Dimanche" et "Sunday" ("Jour du Soleil" en anglais) (2).

Notons à ce propos que l'adoption du christianisme comme religion officielle et unique de Rome et donc de l'empire romain est une rupture avec le polythéisme antique (et universel) et en même temps avec la sagesse libre, indépendante et universelle du Christ face au pouvoir politique et religieux. Nous entrons donc dans une nouvelle ère: celle de l'intolérance.

L'empereur Héliogabale (218-222) avait institué un festival s'achevant le 25 décembre par le "dies natalis solis invicti" (jour de la naissance du soleil invincible). Le culte de Sol Invictus,  qui emprunta certainement beaucoup à ceux d'Apollon et de Mithra, devint religion officielle avec l'empereur Aurélien (270-275). 

Le 25 décembre, date où l'allongement de la durée du jour devient visible après le solstice d'hiver (21 ou 22 décembre), et de facto premier jour de la renaissance du soleil, est devenu Noël, jour de la naissance du Christ. Selon la tradition, c'est le pape Libère qui a fixé en 354 le jour de la naissance du Christ à cette date.

La messe célébrée vers l'ouest dans l'hérésie conciliaire (3) ou "noachisme" (4) est donc une Nuit et une Mort et non une Lumière et une Résurrection. 

 

Béthune

 

(1)  "La génuflexion, c'est l'adoration; elle est due à Dieu, et à Dieu seul. "Que tout genoux fléchisse sur la terre". Nous qui y sommes, nous qui adorons la présence réelle du Verbe incréé dans les espèces consacrées, il nous incombe de perpétrer sur terre cette tradition de la génuflexion." Mgr Guérard des Lauriers, dernière homélie prononcée le 3 janvier 1988 en la fête du Saint Nom de Jésus.   

(2) C'est pour cela que la messe célébrée le samedi pour ceux qui sont absents le dimanche est une imposture. Le samedi est le jour du Sabbat des Juifs!

(3) On ne peut parler de religion pour cette hérésie qui a usurpé le nom et le lieux de culte catholiques après Vatican II car toute religion suppose un culte et un sacrifice offerts à un dieu ou à plusieurs. Pour celle-ci (noachisme), Jésus-Christ n'est plus Dieu. Toute la théologie officielle depuis Vatican II va dans le sens de l'humanité de NSJC et  dans l'abandon et la négation de sa divinité.

(4) Noachisme: "Hérésie où le christianisme est subordonné au judaisme, ce dernier étant considéré non plus comme simplement antérieur mais comme supérieur" (...) "Noachisme : de Noah (Noé en hébreu), doctrine selon laquelle la Révélation christique (ou le prophétisme mahométan) n'a nullement résilié l'Alliance entre Dieu et le peuple juif, mais a permis aux gentils (non juifs) d'avoir enfin une justification, cette justification supposant toutefois la subordination des non juifs au peuple de Dieu, Messie et Rédempteur. Bref, la Nouvelle Alliance ne modifierait pas le rôle prédominant des enfants fidèles de Sem sur leurs frères infidèles (Mahométans), mais surtout sur les enfants de Japhet et de Cham. Le développement, même descriptif, de cette théorie (illustrée jadis par Gougenot des Mousseaux, dans Le Juif et la judaïsation des peuples chrétiens, Paris, 1869 et 1886) semble impossible en France, eu égard à la législation répressive en vigueur (voir La Francophobie, p. 39-85). On lira avec intérêt, sur ce sujet, l'article publié récemment en Italie dans la revue Sodalitium, n° 34, janvier 1993, édition française, Località Carbignano, 36, I-10020 Verrua Savoia (To.), Italie." (in Eric Delcroix:LA POLICE DE LA PENSÉE CONTRE LE RÉVISIONNISME DU JUGEMENT DE NUREMBERG A LA LOI FABIUS-GAYSSOT")

 

Site internet Noahide.org: link

 

Définition du noachisme sur le site anglais noachide.org.uk:  link

 

"The Noachide Code: The Seven Commandments of the Covenant of Noah, the universal moral code for all mankind.

 Most people have heard of the so-called ‘Ten Commandments’, but what they don't know is that 'Ten Commandments' is a mistranslation. In the original Hebrew, ‘Aseret HaDibrot' correctly translates as ‘Ten Statements’, and it was ten statements that Moses brought down from Mount Sinai, carved in two stone tablets. Likewise many people are also unaware that Judaism is a religion of duel covenants, one for Jews and another for Non-Jews. According to Jewish tradition (which comes from the Divine revelation to Moses at Mount Sinai), the Torah of Moses contains a covenant binding on the Jewish people consisting of 613 commandments, and another known as the ‘Covenant of Noah’ consisting of 7 commandments which is binding on all the peoples of the world who are not Jewish.

 One of the commandments given to the Jewish people was to become ‘a light unto the (non-Jewish) nations’, and as part of fulfilling this task they have preserved in the Talmud the universal code of seven noachide commandments.

 People who observe the Covenant of Noah are considered by the Rabbis to be ‘Righteous Gentiles’ and are known as Noachides or Bnai Noach in Hebrew, both these terms mean ‘descendants of Noah.’

 The biblical covenant of Noah (symbolized by the rainbow) is a Divine promise to never again destroy humanity. The Jewish tradition informs us that in return for this promise, all humanity must observe the seven universal Noachide commandments. This is the Divine plan for world peace."

 

(6) La "pax deorum" des Romains. Celui qui la compromettait était passible de mort, car il mettait la Cité en péril.

 

sol-invictus1

 

Monnaie de l'empereur romain Probus (circa 280), coiffé d'une couronne de rayons solaires. 

Au revers, on peut voir le dieu solaire monté sur le quadrige, avec les mots "Sol Invictus". 

 

405px-Christus Sol Invictus

 

Mosaïque représentant le char solaire de Sol Invictus. IIIe ou IVe s.

Mausolée M de la Nécropole de la Basilique de St-Pïerre de Rome.

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Attaque contre l’euro et démantèlement de l’Union Européenne (J.-C. Paye/Réseau Voltaire)

10 Juillet 2010 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

"Attaque contre l’euro et démantèlement de l’Union Européenne
par Jean-Claude Paye

 

"Loin d’être l’action de la « main invisible du marché », la crise de l’euro est le fruit d’une stratégie mûrement préparée par Christina Rohmer et le Comité des conseillers économiques de la Maison-Blanche. Il s’agit de sauver l’économie étatsunienne en contraignant les capitaux européens à se réfugier outre-atlantique, et en plaçant à terme l’économie des Etats de la zone euro sous contrôle US via le FMI et l’Union européenne. Jean-Claude Paye analyse les premières étapes du processus en cours."

 

(...)

 

"Cette action tactique se double d’une opération stratégique, celle d’un mouvement de démantèlement de l’Union européenne au profit d’une union économique couvrant les deux continents. Le projet de création d’un grand marché transatlantique [5] en est la manifestation la plus visible. C’est en fonction de ce deuxième objectif que l’on peut comprendre l’attitude de l’Allemagne qui, aussi bien au niveau de la lutte contre la fraude fiscale que celui de l’attaque contre l’euro, a fourni un appui à l’offensive étasunienne. Cette double attitude est cohérente avec l’engagement privilégié de cet Etat européen dans la mise en place d’une union économique transatlantique."

 

(...)

 

"Que signifie la volonté du Conseil européen d’arrimer au FMI la procédure mise en place pour venir en aide aux pays de la zone euro ? Si on regarde les recettes appliquées par cette institution internationale aux pays auxquels il a accordé des prêts, le mode opératoire est immuable : imposer une baisse du salaire direct et indirect, la privatisation des services publics et la suppression des politiques sociales. La politique du FMI a toujours conduit à un appauvrissement important des populations [8]."

 

(...)

 

La construction européenne a été imposée par les Etats-Unis qui, après la guerre, en ont fait une condition d’octroi des aides du Plan Marshall [10]. Elle a été réalisée autour de l’Allemagne, dont les intérêts immédiats étaient complémentaires de ceux des USA. L’attaque contre l’euro et l’opération de démantèlement de l’Union européenne résultent aussi d’une offensive lancée par les USA et est également relayée par la première économie de l’ancien continent, ainsi que par les institutions de l’UE. La Commission et le Conseil confirment ainsi leur participation à la décomposition de l’Union et à son intégration dans une nouvelle structure politique et économique transatlantique sous direction US, un rôle déjà joué à travers les négociations des accords sur le transfert des données personnelles des citoyens européens vers les USA [11] et les tractations ayant pour objet la création d’un grand marché regroupant les deux continents. La mise sous la tutelle du FMI de la gouvernance économique européenne représente une étape supplémentaire dans la dissolution de toute capacité d’initiative des pays membres de l’UE et une phase de transition pour leur intégration dans un ensemble transatlantique. L’euro sera maintenu comme une simple coquille vide. La suppression de la monnaie commune ne peut convenir, ni à l’Allemagne, dont le retour à un mark valorisé comme monnaie refuge serait suicidaire pour son économie [12], ni aux Etats-Unis qui n’ont aucun intérêt à étendre la souveraineté de leur monnaie et l’usage des privilèges qui y sont attachés."

 

http://www.voltairenet.org/article166199.html

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L'UE invite tous ses membres à reconnaître le Kosovo (RIA NOVOSTI)

10 Juillet 2010 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

"Le Parlement européen a adopté jeudi à la majorité des voix une résolution invitant les pays membres de l'UE, qui n'avaient pas reconnu l'indépendance du Kosovo, à le faire, rapporte l'agence Tanjug."

(...)

"Le 17 février 2008, les autorités albanaises du Kosovo, soutenues par les Etats-Unis et par certains pays membres de l'UE, ont unilatéralement proclamé l'indépendance de cette province serbe. Belgrade et Moscou ont condamné cette démarche, la qualifiant de violation de la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui proclamait l'intégrité territoriale de la Serbie. La Russie, la Chine, l'Inde et plusieurs autres pays influents refusent de reconnaître l'indépendance du Kosovo et s'opposent à son adhésion à l'Organisation des Nations unies."

 

http://fr.rian.ru/world/20100217/186078597.html

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Le système financier moderne est une tyrannie

30 Juin 2010 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

"Il faut réduire la dette! ". On crie à la faillite! Tel un père qui demande instamment à ses enfants d'aller ranger leur chambre, notre gouvernement nous dit : " Assez de cette gabegie ! Il est temps de devenir sérieux, remettez vos prétentions sociales au tiroir, l'heure est au travail et aux économies ".

Ce qu'on ne nous dit pas, c'est qu'il y a une quarantaine d'années, l'État français n'était pas endetté, à l’instar de la plupart des autres nations, d'ailleurs. En moins de quarante ans nous avons accumulé une dette colossale qui avoisine les 1200 milliards d'euros ! Pourquoi ? S'est-il produit quelque chose qui a fait que l’on ait soudain besoin de recourir à l'emprunt, alors qu'auparavant on se suffisait à nous-mêmes? Et si tel est le cas, qui en bénéficie vraiment ? Qui émet la monnaie ?

André-Jacques Holbecq et Philippe Derudder nous disent les vraies raisons de la dette et dénoncent les mécanismes destructeurs scrupuleusement occultés. Vulgarisateurs de la " chose économique ", leur but est de permettre aux citoyens de " savoir ", afin qu'ils ne se laissent pas impressionner par les épouvantails que l'on agite sous leur nez. Afin de comprendre surtout que nous avons tout pour relever l'immense défi humain et écologique de notre temps et que la dette et l'argent ne sont que " vrais-faux " problèmes."

 

http://www.dailymotion.com/video/x6vy8m_la-dette-publique-une-affaire-renta_news


Cela s'appelle l'usure, qui était interdite, autrefois, dans les états gouvernés par les princes chrétiens souverains*. L'un des attributs principaux de la souveraineté étant la faculté de créer sa propre monnaie. Aristote (384-322 avant J.C.) avait déjà très bien expliqué, en quelques phrases, comment l'usure crée de la monnaie "à partir de rien" ou "ex nihilo".

Sujet fondamental, puisque la monnaie "créée à partir de rien" règle et gouverne aujourd'hui tous les échanges économiques humains: tyrannie inouïe.

Une question en passant: y a-t-il un rapport entre cette loi passée en 1973 sous Pompidou interdisant à l'Etat d'emprunter à la Banque Nationale de France (et donc l'obligeant à emprunter aux banques privées) et le fait qu'il ait exercé des responsabilités importantes à la Banque Rothschild avant d'entrer au gouvernement sous de Gaulle ? ...

Citation d'Aristote, que nous avions déjà publiée sur ce blog il y a quelque temps:

 

"Mais, comme nous l’avons dit, l’art d’acquérir la richesse est de deux espèces : l’une est sa forme mercantile, et l’autre une dépendance de l’économie domestique ; cette dernière forme est nécessaire et louable, tandis que l’autre repose sur l’échange et donne prise à de justes critiques (car elle n’a rien de naturel, elle est le résultat d’échanges réciproques) : dans ces conditions, ce qu’on déteste avec le plus de raison, c’est la pratique du prêt à intérêt parce que le gain qu’on en retire provient de la monnaie elle-même et ne répond plus à la fin qui a présidé la création. Car la monnaie a été inventée en vue de l’échange, tandis que l’intérêt multiplie la quantité de monnaie elle-même. C’est même là l’origine du mot intérêt (1) : car les êtres engendrés ressemblent à leurs parents, et l’intérêt est une monnaie née d’une monnaie. Par conséquent, cette dernière façon de gagner de l’argent est de toutes la plus contraire à la nature."
Aristote, Politique, Livre I, 10. Traduction par J. Tricot. Bibliothèque des textes philosophiques. Vrin, Paris, 2005.

 
(1) τόχος, signifiant à la fois enfant, petit (partus), et revenu de l’argent (foenus, usura).


* Mgr le duc d'Anjou, prince noachide, employé, par ironie du sort, dans la banque de son beau-père vénézuelien, prétendant légitimiste aux trônes de France et d'Espagne, n'entre certainement pas dans cette catégorie.

 

Béthune

 

*******************************

« La dette, qui n'est pas un problème propre à la France, est maintenant l'essence même du système financier mondial. La question, comme on voudrait nous le faire croire, ne se résume pas à demander comment réduire le poids de la dette de l'Etat français comme un père de famille peut se demander comment réduire ses dettes auprès de sa banque. La question est infiniment plus vaste que cela.
L'argent moderne […] provient de la création monétaire ex nihilo par le système bancaire, par le biais du crédit. Autrement dit la masse monétaire mondiale est une dette, répartie entre les Etats, les entreprises et les ménages. Tout l'argent qui existe sur cette planète est dû. Dès lors, c'est le destin des hommes qui se trouve suspendu au bon vouloir du système bancaire, selon qu'il accepte ou non d'accorder les crédits pour ceci ou pour cela. Sur quels critères? La nature maintenant « privée » de l'argent induit des critères de solvabilité et de profit. Les crédits vont donc vers les emprunteurs solvables et sont porteurs d'intérêts; logique certes rémunératrice pour une élite, mais dévastatrice pour le plus grand nombre!
"

 

(p. 71) Au total, entre le début de 1980 et la fin de 2006, nous avons payé 1142 milliards d’euros d’intérêts. La dette, quant à elle, a augmenté de 913 milliards d’euros. Pendant ces vingt-six ans, si nous n’avions pas eu à emprunter ces 913 milliards sur les marchés monétaires, c’est-à-dire si nous avions pu créer notre monnaie, faire exactement ce qu’on droit de faire les banques privées, si nous n’avions pas abandonné au profit des banques notre droit de seigneuriage, c’est-à-dire le bénéfice, sous forme d’intérêts, de la création monétaire, la dette, qui était de 229 milliards d’euros début 1980 serait inexistante aujourd’hui.

 

(p. 73) « C’est une chance que les gens de la nation ne comprennent pas notre  système bancaire et monétaire, parce que si tel était le cas, je crois qu’il y aurait une révolution avant demain matin » Henry Ford.

 

(p. 77) La dette, qui n’est pas un problème propre à la France, est maintenant l’essence même su système financier mondial. La question, comme on voudrait nous le faire croire, ne se résume pas à demander comment réduire le poids de la dette de l’Etat français comme un père de famille peut se demander comment réduire ses dettes auprès de sa banque. La question est infiniment plus vaste que cela.
L’argent moderne provient de la création monétaire ex nihilo par le système bancaire, par le biais du crédit. Autrement dit, la masse monétaire mondiale est une dette, répartie entre les Etats, les entreprises et les ménages. Tout l’argent qui existe sur cette planète est dû. Dès lors, c’est le destin des hommes qui se trouve suspendu au bon vouloir du système bancaire, selon qu’il accepte ou non d’accorder des crédits pour ceci ou cela. Sur quels critères, La nature maintenant « privée » de l’argent induit des critères de solvabilité et de profitabilité. Les crédits vont donc vers les emprunteurs solvables et sont porteurs d’ntérêts ; logique certes rémunératrice pour une élite, mais dévastatrice pour le plus grand nombre.

 

(p. 130) Josiah Stamp, Gouverneur de la Banque d’Angleterre, 1920 : « Si vous désirez être les esclaves des banques, et payer pour financer votre propre esclavage, alors laissez le banques créer l’argent. »

 

(p. 130) Rothschild frères (en 1865, dans une lettre envoyée par un banquier londonien à ses confrères de Wall Street à New York) : « Messieurs,  un certain M. John Sherman nous a écrit qu’il n’y a jamais eu autant de chance pour les capitalistes d’accumuler de la monnaie par un « décret promulgué », selon le plan formulé par l’Association Britannique des Banquiers. Il donne presque tous les pouvoirs à la banque nationale sur les finances de la nation. (…)  si ce plan prenait force d loi, il en découlerait de grands profits pour la fraternité des banquiers dans le monde entier. (…) M. Sherman dit que les quelques personnes qui comprennent ce système ou bien seront intéressées à ses profits ou bien dépendront tellement de ses faveurs qu’il n’y aura pas d’opposition de la part de cette classe, alors que la grande masse du peuple, intellectuellement incapable de comprendre les formidables avantages que tire le capital du système, portera son fardeau sans complainte et peut-être sans s’imaginer que le système est contraire à ses intérêts. »

 

(p. 131) Souvenons-nous : aux U.S.A., en 1861, l’Etat reprit le contrôle de l’émission et de la circulation d’une monnaie sans intérêts. La production agricole et industrielle redémarra, le chômage disparut. En 1865, après l’assassinat du président Lincoln*, les banques privées imposèrent de nouveau une monnaie avec intérêts. En dix ans, le pouvoir d’achat chutant de moitié, il y eut 35000 faillites avec tout un cortège de chômage et de misère. Logique, car les banquiers, ave les intérêts, prenaient la moitié de l’argent que les gens gagnaient en travaillant.

* (…) on doit remarquer que trois présidents des Etats-Unis furent assassinés après avoir remis en question la création monétaire privée : James Madison, Abraham Lincoln et John F. Kennedy qui aurait (…), le 4 juin 1963, soit cinq mois avant son assassinat, signé le décret présidentiel N°11110 redonnant au gouvernement U.S. le pouvoir d’émettre de la monnaie.


(p. 134) (Extrait du blog d’Etienne Chouard, préfacier du livre)

 

Vous pensez que la monnaie est un outil qui sert l’intérêt général ?

 

Etienne Chouard : Vous vous trompez, la monnaie est devenue (discrètement) un outil qui sert d’abord des intérêts privés. La construction de l’Union européenne pourrait bien être motivée principalement par ce détournement de la richesse publique, notamment à travers de l’article 104 du traité de Maastricht : « Il est interdit à la BCE et aux banques centrales des Etats membres, ci-après dénommées « banques  centrales nationales » d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions ou organes de la Communauté, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou  entreprises publiques des Etats membres l’acquisition directe des instruments de leur dette, auprès d’eux, par la BCE ou les banques centrales nationales, est également interdite. » Par cet article (repris quasiment tel quel dans le TCE, art. III-181 rejeté en 2005 par référendum*), les Etats (c’est-à-dire nous tous) ne peuvent plus financer les investissements publics qu’en empruntant à des acteurs privés, et en leur payant un intérêt.

 

* Ainsi que dans le Traité de Lisbonne, où cet article 104 devient l’article 123.

 

André-Jacques Holbecq et Philippe Derudder. La dette publique, une affaire rentable. Editions Yves Michel, 2008

 

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Anilertunga !

26 Juin 2010 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Esquimaux (Eskimos, Inuit), #Amérindiens, #Ethnologie, #Canada, #Société, #Gabrielle Roy, #Catholicisme

"On dit que devenus vieux, se sentant un poids pour les leurs, les loups, les lions, les éléphants et d'autres - tous ceux qui vivent en bande et comptent les uns sur les autres - un beau soir, furtivement, sans mot dire, au détour d'une vallée, se glissent dans l'ombre, s'y enfoncent seuls, jusqu'à ce qu'ils aient trouvé la nuit... et la mort... En fin d'une journée, à la suite d'une chasse échevelée au cours de laquelle ils avaient été incapables de prendre le relais, ils avaient réalisé que leur présence était devenue un danger à la survie de la bande... et ils s'en étaient allés. Les Esquimaux, je l'ai déjà fait remarquer, font de même. Ils n'attarderont jamais les autres en s'attardant trop longtemps, tels cette vieille Komartak, que le P. Fallaize avait bien un peu prolongée en aidant les siens en cachette. Mais elle s'était aperçue du manège, bien sûr. Et un matin de sauvage tempête de neige, elle quitta l'igloo, et sans hâte aucune, tout naturellement, elle se faufila dehors, non sans sans dire "Anilertunga !" (Je sors un moment). En vérité elle sortait pour un bien long moment, pour toujours. On retrouva sa longue robe de peau accrochée à un rocher autour duquel le vent l'avait enroulée. Elle l'avait enlevée, suivant la coutume, pour que le froid gèle plus vite son sang, arrêtant la vie. Elle aussi s'était rendu compte qu'elle gênait à la communauté.. et "Anilertunga", je m'en vais."

Roger Buliard OMI, Inunuak - Mgr Pierre Fallaize, premier missionnaire et évêque des Esquimaux du cuivre. OPERA, Paris, 1972.

Lire à ce sujet l'admirable récit de Gabrielle Roy: "La rivière sans repos", que m'avait offert l'écrivain et poète québécois Pierre Morency, qui raconte l'histoire d'une vieille Esquimaude du Grand Nord canadien qui, soignée dans un hôpital de Montréal, retourne dans son pays et meurt en se jetant dans la mer, seule.

Sur Gabrielle Roy: http://fr.wikipedia.org/wiki/Gabrielle_Roy

Anilertunga !
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André Bouny/Réseau Voltaire: L'Agent Orange continue à tuer au Viêt Nam

24 Juin 2010 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

La guerre du Viêt Nam continue
L’Agent orange tue encore


par Silvia Cattori  (Réseau Voltaire)

 

Au cours des guerres au Viêt Nam et en Irak, les Etats-Unis ont privé les mouvements de résistance de cachettes naturelles en détruisant les jungles et les palmeraies. Ils ont également utilisé cette technique en Amérique latine pour détruire les cultures dans les zones où les habitants soutiennent des guérillas. Pour conduire cette guerre chimique et environnementale, ils ont utilisé des défoliants industriels, principalement l’Agent Orange, fabriqué par Monsanto.
Ce produit toxique continue à tuer au Viêt Nam, où il était utilisé il y a plus de quarante ans, en Irak où il était pulvérisé il y a six ans, et en Colombie où un ses dérivés sont toujours utilisé. André Bouny a consacré sa vie à étudier cette forme de guerre au Viêt Nam et ses conséquences actuelles. Il vient d’y consacrer un ouvrage détaillé et répond aux questions de Silvia Cattori.

 

Extraits:

 

"André Bouny : La situation actuelle au Viêt Nam est tout simplement catastrophique. Il y a quelques jours seulement, la Vice-présidente de l’Assemblée nationale du Viêt Nam annonça que 4 millions de personnes étaient actuellement contaminées.

Cela peut paraître énorme, pourtant ces chiffres sont, en pourcentage, bien en deçà à ceux des vétérans sud-coréens qui ont porté l’affaire en justice, par exemple… Or ils n’ont pourtant pas été exposés d’une façon comparable à celle de la population vietnamienne qui s’y trouve encore ! Anciens combattants et civils confondus sont atteints de maladies incurables et de cancers, dans un pays où l’accès aux soins est difficile, quand il y en a.

Puis il y a les nouveau-nés, ceux qui viennent au monde avec des déformations monstrueuses, des absences partielles ou totales de membres, et/ou des déficiences mentales. Il en est de même au Laos et au Cambodge, pays qui manquent cruellement de moyens pour faire un état des lieux épidémiologique, à l’instar du Viêt Nam. Aux USA, au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Corée du Sud, comme autour des bases militaires américaines au Philippines où était stocké le poison, vétérans et civils qui furent exposés à l’Agent Orange développent les mêmes maux.

Sur l’environnement, la forêt tropicale disparue ne se régénère pas, et on ne sait pas redémarrer la forêt tropicale quand les sols érodés ont perdu leurs nutriments, générés par la forêt elle-même, lui permettant de croître et d’exister : c’est une situation inextricable et désespérante. Au Viêt Nam, des zones entières sont proscrites aux cultures ou interdites d’accès : ce sont les hots spots. Ces points chauds sont souvent d’anciennes bases militaires états-uniennes étalées sur des surfaces considérables - de véritables villes - où on stockait l’Agent Orange avant de le transvaser dans les avions ou des engins terrestres, et qui étaient largement défoliées alentours pour des raisons évidentes de sécurité, tout comme leurs environs.

En ce qui concerne les USA, le Canada, la Corée du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, le problème touche plus particulièrement les vétérans et, à des degrés divers, les lieux où ont été expérimentés les agents chimiques - ou parfois fabriqués, comme en Nouvelle Zélande - lors d’essais pour leur mise au point. Le combat des vétérans de ces pays, malades et ayant aussi une descendance pareillement atteinte est davantage connu car, comparativement au Viêt Nam, ces pays bénéficient de structures de soins. Mais tout de même, le combat de ces vétérans de pays dits développés fut long et féroce avant d’obtenir la reconnaissance de liens de cause à effet entre l’Agent Orange et leurs afflictions. Et ces combats continuent de nos jours. Pour la plupart des vétérans, la reconnaissance et les dédommagements se font toujours attendre."

 

"André Bouny : Dans la littérature générée par la guerre du Viêt Nam, il arrive que cette arme chimique soit brièvement mentionnée, faisant rarement l’objet d’une page entière. Aux États-Unis existent des publications consacrées à l’Agent Orange, essentiellement en référence aux vétérans nationaux. En 2005, l’Association d’Amitié Franco-Vietnamienne publia en langue française une petite anthologie de 13 auteurs spécialisés. Côté cinéma, s’il existe bien quelques documentaires - souvent d’initiative personnelle - aucun long métrage n’a encore été consacré à ce thème. Le film le plus long sur le sujet -programmé sur une chaîne de télévision française - dure 75 minutes et est consacré aux procédures vietnamiennes en terre états-unienne.

Il y a certainement des raisons objectives, mais aussi irrationnelles, à cela : absence de budget pour une œuvre qui ne projetterait pas l’image d’une Amérique bienfaisante, autocensure visant à préserver un honneur blessé, ou à ne pas affoler ou révolter l’opinion publique devant des images insoutenables d’enfants-monstres. Le crime de l’Agent Orange peut resurgir à l’occasion de l’urgente préoccupation à préserver l’environnement qui n’échappe pas à un effet de mode. D’autre part, l’utilisation des congénères chimiques de l’Agent Orange dans les pesticides utilisés par l’agriculture industrielle mobilise les gens autour d’une alimentation qui fait peur souvent à juste titre, liant ainsi les pesticides aux ressources alimentaires actuelles ; à l’opposé, l’Agent Orange fut utilisé au Viêt Nam, au Laos, et au Cambodge, pour détruire les ressources vivrières d’hier. Refermé, ce cercle relie de façon indissociable Le Monde selon Monsanto, de Marie-Monique Robin ; Solutions locales pour un désordre global, de Coline Serreau ; et Agent Orange – Apocalypse Viêt Nam : un signe des temps."

 

"D’autre part, la façon dont je parle de la guerre du Viêt Nam dans cet ouvrage n’est pas celle contée par les manuels d’histoire occidentaux : la perspective est celle des Vietnamiens. En effet, de nombreux éléments trop peu connus, oubliés par amnésie sélective, voire inconnus, jalonnent la toile de fond. Je veux parler de la fausse attaque subie par les navires US dans le golfe du Tonkin qui permit de déclencher la guerre contre le Viêt Nam du Nord communiste et de tromper le Congrès états-unien, ou de la trame des guerres secrètes menées au Laos et au Cambodge dans la plus parfaite illégalité nationale et internationale, ou encore de l’inimaginable tonnage de bombes déversées lors de cette deuxième guerre d’Indochine, du nombre impensable de morts et de blessés, ou de l’embargo qui accrut les dommages de cette longue guerre d’Indépendance sur la population civile, la première victime d’un des derniers conflits postcoloniaux… Ce sont quelques exemples."

 

http://www.voltairenet.org/article165995.html

 

Reportage vidéo sur internet:

 

Agent Orange - Vietnam
http://www.youtube.com/watch?v=GJxb7CY13uc

 

Hadès, la mécanique orange (documentaire 2012):

http://www.youtube.com/watch?v=2MLbuGE9BJ4

 

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Le principe dynastique (Dumézil)

22 Juin 2010 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

"Le principe non pas simplement monarchique, mais dynastique, qui met le plus haut poste de l'État à l'abri des caprices et des ambitions, me paraissait, et me parait toujours, préférable à l'élection généralisée dans laquelle nous vivons depuis Danton et Bonaparte. L'exemple des monarchies du Nord (de l'Europe) m'a confirmé dans ce sentiment. "


Georges Dumézil, Entretiens avec Didier Eribon

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L'homme sans dieu (Aristote)

19 Juin 2010 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

"Sans la loi, l'homme n'est qu'une bête ou un dieu, plus exactement une bête qui se prend pour un dieu."

 

Aristote, cité par Marcel De Corte

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