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Le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste
Articles récents

Quelques maximes de Chamfort

2 Mars 2018 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

Dessin: Quino

Dessin: Quino

En France, on laisse en repos ceux qui mettent le feu, et on persécute ceux qui sonnent le tocsin. (Chamfort)
 
 
XI Un homme du peuple, un mendiant, peut se laisser mépriser, sans donner l’idée d’un homme vil, si le mépris ne paraît s’adresser qu’à son extérieur. Mais ce même mendiant qui laisserait insulter sa conscience, fût-ce par le premier souverain de l’Europe, devient alors aussi vil par sa personne que par son état.
 
XII Il faut convenir qu’il est impossible de vivre dans le monde, sans jouer de tems en tems la comédie. Ce qui distingue l’honnête homme du fripon, c’est de ne la jouer que dans les cas forcés, et pour échapper au péril ; au lieu que l’autre va au-devant des occasions.
 
XIX J’ai vu des hommes qui n’étaient doués que d’une raison simple et droite, sans une grande étendue ni sans beaucoup d’élévation d’esprit, et cette raison simple avait suffi pour leur faire mettre à leur place les vanités et les sottises humaines, pour leur donner le sentiment de leur dignité personnelle, leur faire apprécier ce même sentiment dans autrui. J’ai vu des femmes à peu près dans le même cas, qu’un sentiment vrai, éprouvé de bonne heure, avait mises au niveau des mêmes idées. Il suit de ces deux observations que ceux qui mettent un grand prix à ces vanités, à ces sottises humaines, sont de la dernière classe de notre espèce.
 
XX Celui qui ne sait point recourir à propos à la plaisanterie, et qui manque de souplesse dans l’esprit, se trouve très souvent placé entre la nécessité d’être faux ou d’être pédant : alternative fâcheuse à laquelle un honnête homme se soustrait, pour l’ordinaire, par de la grâce et de la gaîté.
 
XXV. Il faut qu’un honnête homme ait l’estime publique sans y avoir pensé, et, pour ainsi dire malgré lui. Celui qui l’a cherchée donne sa mesure.
 
XXXI La meilleure philosophie, relativement au monde, est d’allier, à son égard, le sarcasme de la gaîté avec l’indulgence du mépris.
 
XLIV La plupart des hommes qui vivent dans le monde, y vivent si étourdiment, pensent si peu, qu’ils ne connaissent pas ce monde qu’ils ont toujours sous les yeux. Ils ne le connaissent pas, disait plaisamment M. de B…, par la raison qui fait que les hannetons ne savent pas l’histoire naturelle.
 
XLVI Notre raison nous rend quelquefois aussi malheureux que nos passions ; et on peut dire de l’homme, quand il est dans ce cas, que c’est un malade empoisonné par son médecin.
 
LII Dans les grandes choses, les hommes se montrent comme il leur convient de se montrer ; dans les petites, ils se montrent comme ils sont.
 
LV Ne tenir dans la main de personne, être l’homme de son cœur, de ses principes, de ses sentimens, c’est ce que j’ai vu de plus rare.
 
LX L’importance sans mérite obtient des égards sans estime.
 
LXIV Il y a des hommes qui ont le besoin de primer, de s’élever au-dessus des autres, à quelque prix que ce puisse être. Tout leur est égal, pourvu qu’ils soient en évidence sur des tréteaux de charlatan ; sur un théâtre, un trône, un échafaud, ils seront toujours bien, s’ils attirent les yeux.
 
LXVII Les fléaux physiques, et les calamités de la nature humaine ont rendu la Société nécessaire. La Société a ajouté aux malheurs de la Nature. Les inconvéniens de la Société ont amené la nécessité du gouvernement, et le gouvernement ajoute aux malheurs de la Société. Voilà l’histoire de la nature humaine.
 
LXVIII L’ambition prend aux petites âmes plus facilement qu’aux grandes, comme le feu prend plus aisément à la paille, aux chaumières qu’aux palais.
 
LXXVIII De nos jours, ceux qui aiment la Nature sont accusés d’être romanesques.
 
LXXXIV L’esprit n’est souvent au cœur que ce que la bibliothèque d’un château est à la personne du maître.
 
LXXXVII En apprenant à connaître les maux de la Nature, on méprise la mort ; en apprenant à connaître ceux de la Société, on méprise la vie.
 
LXXXVIII Il en est de la valeur des hommes comme de celle des diamans, qui, à une certaine mesure de grosseur, de pureté, de perfection, ont un prix fixe et marqué, mais qui, par delà cette mesure, restent sans prix, et ne trouvent point d’acheteurs.

 

Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort (1740-Paris, 1794).

 

Source: http://fr.wikisource.org/wiki/Maximes_et_Pens%C3%A9es_%28Chamfort%29/%C3%89dition_Bever/1

Dessin: Quino

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Ethnocentrisme et Nouveau Monde (Ysengrimus/Les 7 du Québec)

2 Mars 2018 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

2 mars 2018 Ysengrimus. Amériques, Canada, Civilisation du Nouveau Monde, colonialisme, France, histoire, monde, Multiculturalisme contemporain, nouveau, Nouveau Monde, Nouvelle-Angleterre, Nouvelle-France, Océanie, Québec, sémiologie, symbole, Vie politique ordinaire

Le qualifiant NOUVEAU pour désigner des territoires coloniaux est un petit chef-d’œuvre fin d’ethnocentrisme européen. On sait ça, par principe, mais il faut encore prendre une minute ou deux pour s’imprégner du détail mondial de la chose… Énumérons donc d’abord ladite chose par le menu, avant de prendre la mesure des éléments convergents qui sont, eux, d’une remarquable stabilité. On dénombre donc une bonne vingtaine de vastes territoires (aux noms toujours existants ou disparus) qui, depuis le seizième siècle, furent nommés NOUVEAU ou NOUVELLE QUELQUE CHOSE. Enfin, perso, j’en dénombre une vingtaine. Les voici, en ordre alphabétique (liste non exhaustive, en fait. N’hésitez pas à m’envoyer les vôtres. Noter que les noms de bleds comme Newmarket, New Haven, New Moscow ou La Nouvelle Orléans ne sont pas inclus — on parle ici de territoires coloniaux, pas de villes)

(...)

Alors maintenant, parlons d’abord des phénomènes marginaux ou anecdotiques. Ce sont les cas où le terme NOUVEAU catalogue un territoire limitrophe, auquel il faut faire allusion pour implicitement l’annexer ou s’en démarquer: Nouveau-Mexique, Nouvelle-Providence, Nouveau-Québec. C’est Nouvelle-Providence qui est le plus anecdotique des trois, l’île ayant, en plus, été renommée en se faisant ajouter le qualifiant Nouvelle. D’autre part, la Nouvelle-Guinée est un cas unique aussi, carrément bizarre et incongru, puisque la Papouasie y est littéralement donnée comme une version littéralement nouvelle de la Guinée, pour des raisons dont l’ethnocentrisme est patent. L’état mexicain du Nuevo León se rapproche, quant à lui, du modèle dominant (se nommer d’après un territoire européen dont on revendique l’héritage) mais il est marginal, voire incongru, vu que son désignatif renvoie à un royaume qui était déjà disparu depuis des siècles, au moment de la dénomination initiale. En retirant ces cas marginaux ou anecdotiques, on se rapproche de la fonction symbolique et sémiologique stable du désignatif NOUVEAU ou NOUVELLE QUELQUE CHOSE qui est de nommer d’après un territoire européen contemporain de la dénomination, choisi, dans le terroir du colonisateur, pour sa charge symbolique (générale ou particulière) et ce, en toute ostensible indifférence envers les réalités toponymiques et ethnoculturelles locales.

Arrivons-en alors aux espaces coloniaux mondiaux où a fleuri le NOUVEAU. La démarcation est ici criante. Rien en Afrique, rien en Asie et, évidemment, rien en Europe. Les deux cibles de choix pour ce mode très particulier de toponymie invasive furent quasi exclusivement l’Océanie et les Amériques. Voyons d’abord la première (je ne parle plus des cas atypiques déjà mentionnés au paragraphe précédent). L’Océanie hérite de: Nouvelle-Calédonie, Nouvelle-Galles-du-Sud, Nouvelles-Hébrides, Nouvelle-Hollande, Nouvelle-Irlande, Nouvelle-Zélande. Mazette, le beau cas! On a ici que des noms de provinces, de régions, ou de sous-régions. Aucune grande entité nationale colonialiste d’époque ne semble avoir souhaité se renouveler en Océanie.

Et nous atterrissons finalement devant le terrain de jeu privilégié du NOUVEAU: le ci-devant Nouveau Monde. Alors donc, dans les Amériques, on retrouve, en pagaille, comme pour l’Océanie, des noms de provinces, de comtés, de région, ou de sous-régions: Nouvelle-Bretagne, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, New–Hampshire, Nouvelle-Hollande, New-Jersey, New-York. Il s’agit encore, massivement, de dénommer selon le terroir anecdotique d’origine de telle ou telle figure coloniale.

Mais finalement, on va constater que les six grands occupants euro-américains ont tous été prêts à ouvertement (et souvent fort anciennement) engager le nom prestigieux de leur espace national strict dans une dénomination Nouveau-quelquechosesque désignant (exclusivement ou non, principalement en tout cas) leurs possessions américaines. Cette toponymie sciemment néonationale concernera donc, par ordre croissant de puissance: les Suédois (Nouvelle-Suède), les Néerlandais (Nouvelle-Néerlande), les Français (Nouvelle-France), les Portugais (Nouvelle-Lusitanie), les Espagnols (Nouvelle-Espagne), les Anglais (Nouvelle-Angleterre). Six occupants euro-américains sur six ont donc choisi de porter ce coup toponymique aussi hasardeux que majeur et fumant, avec le nom de leur cher pays. Il n’est pas spécialement évident qu’ils se soient singés entre eux, en plus, mais allez savoir… En tout cas, sur cette question dénominative, tout le monde est logé à la même enseigne. Voilà un autre indice, si nécessaire, du fait que le colonialisme euro-américain, c’est ôte toi de là que je m’y mette, kif-kif bourricot, du pareil au même et que passer d’une nation à l’autre, en ces matières, c’est jamais que chipoter dans les nuances du crime. Il est quand même passablement spectaculaire de mater ce fait incroyablement stable et cela oblige à finalement regarder en face la fonction sémiologique radicalement effective de cette dénomination de Nouveau Monde: nier explicitement qu’il y ait eu quelqu’un d’autre qui vivait là avant.

Cette propension effaceuse et négatrice (le fin du fin de l’ethnocentrisme, vous ne me direz pas) va tapageusement se perpétuer quand les puissances coloniales vont, en plus, se mettre à se trucider entre elles. Éliminée la Nouvelle-Suède, plus rien de nouveau ne subsiste. Éliminée la Nouvelle-Néerlande, on troque New-Amsterdam pour New York et on continue. Dépecée la Nouvelle-Espagne et Mexique, Californie, Arizona, Texas etc prennent leur place, chacun dans son coin. Dépecée la Nouvelle-France et l’Acadie se trouve submergée de Nouveau-Brunswick et de Nouvelle-Écosse (toujours pour nier qu’il y avait quelqu’un là avant). Reste finalement au sommet du tas, la Nouvelle-Angleterre, ni plus fine ni moins fine que tous les autres, seul nouveau colonisateur disposant encore du lieu-dit néonational le désignant dans les Amériques. Parlant.

On mentionnera en conclusion, crucialement, les manifestations de résistances culturelles qui commencent solidement à pointer face à tout ce faux nouveau. Des territoires plus anciens recouvrent leur nom d’origine ou le revendiquent: Acadie (Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse auxquels s’ajoute l’Île-du-Prince-Édouard), Aotearoa (Nouvelle-Zélande), Kanaky (Nouvelle-Calédonie), Nunavik (Nouvelle-Bretagne, Nouveau-Québec), Papouasie (Nouvelle-Guinée), Vanuatu (Nouvelles-Hébrides). Que dire de plus?…

Lisez ici l'article complet: http://www.les7duquebec.com/7-au-front/ethnocentrisme-et-nouveau-monde/

Ethnocentrisme et Nouveau Monde (Ysengrimus/Les 7 du Québec)
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Jon Fjeldså: Modern diversity

27 Février 2018 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

Jon Fjeldså est ornithologue, artiste naturaliste et conservateur au Muséum d'histoire naturelle de Copenhague. Il est un spécialiste, entre autres domaines, des oiseaux des Andes, au sujet desquels nous avons eu des échanges très intéressants.

Jon Fjeldså est ornithologue, artiste naturaliste et conservateur au Muséum d'histoire naturelle de Copenhague. Il est un spécialiste, entre autres domaines, des oiseaux des Andes, au sujet desquels nous avons eu des échanges très intéressants.

Jon Fjeldså est ornithologue, artiste naturaliste très doué et conservateur au Muséum d'histoire naturelle de Copenhague. Il est un spécialiste, entre autres domaines, des oiseaux des Andes, à propos desquels nous avons eu des échanges très intéressants. Il est l'auteur du fameux ouvrage: Birds of High Andes, merveilleusement illustré et documenté, qui est ma "bible" depuis longues années (acheté deux fois, le premier m'ayant été volé en Bolivie avec mon sac à dos en 2001!).

Voici sa biographie:

http://snm.ku.dk/english/staffsnm/staff/?pure=en%2Fpersons%2Fjon-fjeldsaa(f94ff375-01e1-4228-9c6a-6b5e0e8b2836)%2Fcv.html

Visionnez ici sa vidéo dans laquelle il parle de la diversité naturelle:

Modern Diversity
 
"In the last set of lectures we will look at the modern biodiversity. There is an enormous difference between the biodiversity of different types of habitats on our planet – from the equator to the arctic, from deserts to rainforests, and from isolated islands like the Galapagos to large continents. Jon Fjeldså will take you on a trip around the planet and give you many interesting examples of these variations. He will explain how we can use them to get a better understanding of how evolution works. This concludes the Origins course. Thank you for following it, we hope it has enhanced your understanding of how life evolved and diversified on our planet, and that it will inspire you to see natural phenomena in a new light."

https://fr.coursera.org/learn/origins-universe-solarsystem/lecture/bRDkA/12-1-modern-diversity-part-1-jon-fjeldsa

Jon Fjeldså: Modern diversity
Jon Fjeldså: Modern diversity
Illustrations de Jon Fjeldså tirées de son livre Birds of High Andes

Illustrations de Jon Fjeldså tirées de son livre Birds of High Andes

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Nicolás Gómez Dávila lee sus Escolios

26 Février 2018 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

8. El   amor   es   el   órgano   con   que   percibimos   la   inconfundible individualidad de los seres.

26. El amor al pueblo es vocación de aristócrata. El demócrata no lo ama sino en período electoral.

32. Cierta manera desdeñosa de hablar del pueblo denuncia al plebeyo disfrazado.

43. Las frases son piedrecillas que el escritor arroja en el alma del lector. El diámetro de las ondas concéntricas que desplazan depende de las dimensiones del estanque.

45. El filósofo no es vocero de su época, sino ángel cautivo en el tiempo.

47. Las perfecciones de quien amamos no son ficciones del amor. Amar es, al contrario, el privilegio de advertir una perfección invisible a otros ojos.

Nicolás Gómez Dávila

 

Sur le même auteur et sur le même blog:

http://pocombelles.over-blog.com/page-5215767.html

Sélection de Escolios a un texto implicito, en espagnol:

http://cnqzu.com/library/Philosophy/neoreaction/Nicolas%20Gomez%20Davila%20(Don%20Colacho)/Escolios-a-un-texto-implicito-Seleccion.pdf

Dessin de Quino

Dessin de Quino

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Le commencement n'est pas derrière nous, mais devant nous

25 Février 2018 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

Visage félin gravé dans une caverne mésolithique perdue dans une forêt d'Ile-de-France. Photo: Pierre-Olivier Combelles. Montage: Kristina Peña Olano.

Visage félin gravé dans une caverne mésolithique perdue dans une forêt d'Ile-de-France. Photo: Pierre-Olivier Combelles. Montage: Kristina Peña Olano.

Le commencement est encore. II ne se trouve pas derrière nous comme ce qui a été il y a bien longtemps ; tout au contraire, il se tient devant nous. En tant que ce qu'il y a de plus grand, le commencement est passe d'avance au-dessus de tout ce qui allait venir, et ainsi déjà au-dessus de nous-mêmes, pour aller loin au-devant. Le commencement est allé faire irruption dans notre avenir : il s'y tient comme la lointaine injonction à nous adressée d'en rejoindre à nouveau la grandeur.

Martin Heidegger, Discours du Rectorat (1933)
http://www.la-philosophie.fr/article-17768771.html

 

Both Aymara and Mäori refer to the past as the time before us and the future as the time behind us.
In Mäori, the phrase i ngā wā o mua, literally the time before us refers to the idea that tikanga, correct traditions [from tika, correct] are handed to us from the past as part of an unbroken chain which, if we take the time to follow it, will lead us all the way back to the creation. The past is not a mystery, it is something that we can see, whereas the future, which is yet to come, is unpredictable, and as hard to see as something behind us.  
In Aymara, qhipa pacha translates as behind time, which to speakers of English seems like the past, but which to the Aymara translates as the future, whereas nayra pacha, front time, refers to the past. In Aymara this understanding of time has even affected the body language of its speakers - Aymara speakers will often gesture forwards when talking about the back and point backwards when talking about the future.
 
The Selchie Warrior 
 
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Annie Lacroix-Riz: Le choix de la défaite

24 Février 2018 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

" Pour la quasi-totalité de la population, et je dois dire l’historien inclus évidemment, avant qu’il ne découvre les dossiers, un gouvernement …, ça se prépare dans des conditions diverses, mais enfin un gouvernement ça n’existe que, en régime parlementaire, parce qu’un parlement lui donne son acceptation, l’agrée, procède à son installation.

 Eh bien ça ne se passe pas du tout comme ça !

 Depuis Bonaparte, qui a fait à la France des institutions qui consacraient bien la victoire de la bourgeoisie, depuis Bonaparte et la création de la Banque de France, c’est donc une assez vieille affaire, eh bien la Banque de France a reçu le moyen de gouverner les gouvernements de façon très simple. Chaque gouvernement dépend des avances de la Banque de France, qui est un club de banques privées, de la « Grande Banque », de ce que l’on appelle « la Grande Banque », et donc, lorsque un gouvernement est pressenti, dans des conditions qu’éclairent aussi les archives, eh bien avant de se présenter devant le Parlement, il se présente devant ce que l’on appelle le gouvernement de la Banque, c’est-à-dire le petit noyau des plus grands banquiers, les régents de la banque de France parmi lesquels on comptait dans la période qui nous occupe, xxxx qui était un des maîtres des industries sidérurgiques de la France, […]

 Et donc, tout premier ministre pressenti, accompagné de son ministre des finances, … et donc le gouvernement qui dépendait des bontés de la banque de France qui lui accordait ou ne lui n’accordait pas ses avances, le gouvernement venait promettre au gouvernement de la Banque de France, au futur gouvernement, de faire un bon usage bien économe des deniers, puisqu’un État c’est bien connu, c’est toujours impécunieux, et que cela a toujours tendance à laisser filer les salaires et autres , et il promettait donc d’appliquer l’assainissement financier qui était la clef de l’octroi des dites avances. J’insiste sur le fait qu’ils promettaient, et que, Herriot en 1924 et Léon Blum en 1936 ont promis …
 […]
 J’insiste beaucoup sur le fait que, … je sais bien que cela choquera beaucoup, mais au vu des archives que je produis ce sera difficile de contester, j’insiste beaucoup sur le fait que le gouvernement de la France ne gouvernait rien, mais que la Banque de France gouvernait le gouvernement, et que, en France, il ne date aucunement d’aujourd’hui que les banquiers et les industriels gouvernent le gouvernement. C’est-à-dire que le terme fort à la mode depuis un certain nombre d’années, selon lequel on ne peut rien faire parce qu’autrefois les gouvernants gouvernaient, alors qu’aujourd’hui ce sont les banquiers internationaux qui gouvernent est un thème qui correspond à une réalité absolument pas neuve."

Annie Lacroix-Riz. Retranscription d'une partie de sa conférence intitulée « La Banque de France » (à partir de 4:51).

Dessin: Quino

Dessin: Quino

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La fenêtre (Justine Jérémie)

24 Février 2018 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Justine Jérémie, #Musique, #Poésie, #Photographie

Le ciel par la fenêtre. Photo: Pierre-Olivier Combelles

Le ciel par la fenêtre. Photo: Pierre-Olivier Combelles

Justine Jérémie chante, à l'accordéon. Thibaut à la guitare.

Refrain: J'ai ouvert la fenêtre, envole-toi. Mais vite, d'un coup d'ailes, que j'te voie pas. J'ai ouvert la fenêtre, envole-toi, mais vite d'un coup d'ailes, que j'te rattrape pas.

J'ai ouvert la fenêtre, tu me le l'as demandé. Un geste d'amour, juste comme ça, de plus beau, y'en a pas. je serai là pour toi autant que tu voudras, quand t'auras besoin de moi, ou que t'auras un peu froid.

Refrain

J'ai ouvert la fenêtre, fais un très beau voyage et à la prochaine si t'as un bon vent. Si t'as un bon vent et du joli temps, viens faire un p'tit détour, pour me dire bonjour.

Refrain

Et quand tes ailes se seront déployées, à la fin du voyage, quand tu seras bien sage, je voudrais qu'à ton tour, tu fermes ma fenêtre, me voilà rassurée, à toi de voler.

 

Merci à Justine Jérémie qui m'a communiqué les paroles de sa si belle chanson, dont elle prépare une nouvelle interprétation avec d'autres musiciens.

Pierre-Olivier Combelles

Déjà posté en juin 2017 sur ce même blog, mais sans les paroles: http://pocombelles.over-blog.com/2017/06/la-fenetre.barbe.html

Abbaye des Vaux de Cernay (Yvelines). Photo: Pierre-Olivier Combelles

Abbaye des Vaux de Cernay (Yvelines). Photo: Pierre-Olivier Combelles

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Ivan Illich interprète le mythe de Pandore

17 Février 2018 , Rédigé par POC

Je crois que l'histoire de Pandore est la meilleure histoire du détournement de l'homme du Delphos* de la Terre, de l'interprétation des songes et des images vers l'homme qui planifie.

Ivan Illich, entretien avec Jean-Marie Domenach

* Une statue de l'Omphalos (nombril, en grec) était placée dans le temple de Delphes: https://fr.wikipedia.org/wiki/Omphalos

 

Sur le même blog et sur le même sujet:

Ivan Illich (1926-2002): un penseur pour notre temps

http://pocombelles.over-blog.com/2014/11/ivan-illich-1926-2002-un-penseur-pour-notre-temps-5.html

 

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