Quelques maximes de Chamfort
Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort (1740-Paris, 1794).
Source: http://fr.wikisource.org/wiki/Maximes_et_Pens%C3%A9es_%28Chamfort%29/%C3%89dition_Bever/1
Ethnocentrisme et Nouveau Monde (Ysengrimus/Les 7 du Québec)
2 mars 2018 Ysengrimus. Amériques, Canada, Civilisation du Nouveau Monde, colonialisme, France, histoire, monde, Multiculturalisme contemporain, nouveau, Nouveau Monde, Nouvelle-Angleterre, Nouvelle-France, Océanie, Québec, sémiologie, symbole, Vie politique ordinaire
Le qualifiant NOUVEAU pour désigner des territoires coloniaux est un petit chef-d’œuvre fin d’ethnocentrisme européen. On sait ça, par principe, mais il faut encore prendre une minute ou deux pour s’imprégner du détail mondial de la chose… Énumérons donc d’abord ladite chose par le menu, avant de prendre la mesure des éléments convergents qui sont, eux, d’une remarquable stabilité. On dénombre donc une bonne vingtaine de vastes territoires (aux noms toujours existants ou disparus) qui, depuis le seizième siècle, furent nommés NOUVEAU ou NOUVELLE QUELQUE CHOSE. Enfin, perso, j’en dénombre une vingtaine. Les voici, en ordre alphabétique (liste non exhaustive, en fait. N’hésitez pas à m’envoyer les vôtres. Noter que les noms de bleds comme Newmarket, New Haven, New Moscow ou La Nouvelle Orléans ne sont pas inclus — on parle ici de territoires coloniaux, pas de villes)
(...)
Alors maintenant, parlons d’abord des phénomènes marginaux ou anecdotiques. Ce sont les cas où le terme NOUVEAU catalogue un territoire limitrophe, auquel il faut faire allusion pour implicitement l’annexer ou s’en démarquer: Nouveau-Mexique, Nouvelle-Providence, Nouveau-Québec. C’est Nouvelle-Providence qui est le plus anecdotique des trois, l’île ayant, en plus, été renommée en se faisant ajouter le qualifiant Nouvelle. D’autre part, la Nouvelle-Guinée est un cas unique aussi, carrément bizarre et incongru, puisque la Papouasie y est littéralement donnée comme une version littéralement nouvelle de la Guinée, pour des raisons dont l’ethnocentrisme est patent. L’état mexicain du Nuevo León se rapproche, quant à lui, du modèle dominant (se nommer d’après un territoire européen dont on revendique l’héritage) mais il est marginal, voire incongru, vu que son désignatif renvoie à un royaume qui était déjà disparu depuis des siècles, au moment de la dénomination initiale. En retirant ces cas marginaux ou anecdotiques, on se rapproche de la fonction symbolique et sémiologique stable du désignatif NOUVEAU ou NOUVELLE QUELQUE CHOSE qui est de nommer d’après un territoire européen contemporain de la dénomination, choisi, dans le terroir du colonisateur, pour sa charge symbolique (générale ou particulière) et ce, en toute ostensible indifférence envers les réalités toponymiques et ethnoculturelles locales.
Arrivons-en alors aux espaces coloniaux mondiaux où a fleuri le NOUVEAU. La démarcation est ici criante. Rien en Afrique, rien en Asie et, évidemment, rien en Europe. Les deux cibles de choix pour ce mode très particulier de toponymie invasive furent quasi exclusivement l’Océanie et les Amériques. Voyons d’abord la première (je ne parle plus des cas atypiques déjà mentionnés au paragraphe précédent). L’Océanie hérite de: Nouvelle-Calédonie, Nouvelle-Galles-du-Sud, Nouvelles-Hébrides, Nouvelle-Hollande, Nouvelle-Irlande, Nouvelle-Zélande. Mazette, le beau cas! On a ici que des noms de provinces, de régions, ou de sous-régions. Aucune grande entité nationale colonialiste d’époque ne semble avoir souhaité se renouveler en Océanie.
Et nous atterrissons finalement devant le terrain de jeu privilégié du NOUVEAU: le ci-devant Nouveau Monde. Alors donc, dans les Amériques, on retrouve, en pagaille, comme pour l’Océanie, des noms de provinces, de comtés, de région, ou de sous-régions: Nouvelle-Bretagne, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, New–Hampshire, Nouvelle-Hollande, New-Jersey, New-York. Il s’agit encore, massivement, de dénommer selon le terroir anecdotique d’origine de telle ou telle figure coloniale.
Mais finalement, on va constater que les six grands occupants euro-américains ont tous été prêts à ouvertement (et souvent fort anciennement) engager le nom prestigieux de leur espace national strict dans une dénomination Nouveau-quelquechosesque désignant (exclusivement ou non, principalement en tout cas) leurs possessions américaines. Cette toponymie sciemment néonationale concernera donc, par ordre croissant de puissance: les Suédois (Nouvelle-Suède), les Néerlandais (Nouvelle-Néerlande), les Français (Nouvelle-France), les Portugais (Nouvelle-Lusitanie), les Espagnols (Nouvelle-Espagne), les Anglais (Nouvelle-Angleterre). Six occupants euro-américains sur six ont donc choisi de porter ce coup toponymique aussi hasardeux que majeur et fumant, avec le nom de leur cher pays. Il n’est pas spécialement évident qu’ils se soient singés entre eux, en plus, mais allez savoir… En tout cas, sur cette question dénominative, tout le monde est logé à la même enseigne. Voilà un autre indice, si nécessaire, du fait que le colonialisme euro-américain, c’est ôte toi de là que je m’y mette, kif-kif bourricot, du pareil au même et que passer d’une nation à l’autre, en ces matières, c’est jamais que chipoter dans les nuances du crime. Il est quand même passablement spectaculaire de mater ce fait incroyablement stable et cela oblige à finalement regarder en face la fonction sémiologique radicalement effective de cette dénomination de Nouveau Monde: nier explicitement qu’il y ait eu quelqu’un d’autre qui vivait là avant.
Cette propension effaceuse et négatrice (le fin du fin de l’ethnocentrisme, vous ne me direz pas) va tapageusement se perpétuer quand les puissances coloniales vont, en plus, se mettre à se trucider entre elles. Éliminée la Nouvelle-Suède, plus rien de nouveau ne subsiste. Éliminée la Nouvelle-Néerlande, on troque New-Amsterdam pour New York et on continue. Dépecée la Nouvelle-Espagne et Mexique, Californie, Arizona, Texas etc prennent leur place, chacun dans son coin. Dépecée la Nouvelle-France et l’Acadie se trouve submergée de Nouveau-Brunswick et de Nouvelle-Écosse (toujours pour nier qu’il y avait quelqu’un là avant). Reste finalement au sommet du tas, la Nouvelle-Angleterre, ni plus fine ni moins fine que tous les autres, seul nouveau colonisateur disposant encore du lieu-dit néonational le désignant dans les Amériques. Parlant.
On mentionnera en conclusion, crucialement, les manifestations de résistances culturelles qui commencent solidement à pointer face à tout ce faux nouveau. Des territoires plus anciens recouvrent leur nom d’origine ou le revendiquent: Acadie (Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse auxquels s’ajoute l’Île-du-Prince-Édouard), Aotearoa (Nouvelle-Zélande), Kanaky (Nouvelle-Calédonie), Nunavik (Nouvelle-Bretagne, Nouveau-Québec), Papouasie (Nouvelle-Guinée), Vanuatu (Nouvelles-Hébrides). Que dire de plus?…
Lisez ici l'article complet: http://www.les7duquebec.com/7-au-front/ethnocentrisme-et-nouveau-monde/
Jon Fjeldså: Modern diversity
Jon Fjeldså est ornithologue, artiste naturaliste et conservateur au Muséum d'histoire naturelle de Copenhague. Il est un spécialiste, entre autres domaines, des oiseaux des Andes, au sujet desquels nous avons eu des échanges très intéressants.
Jon Fjeldså est ornithologue, artiste naturaliste très doué et conservateur au Muséum d'histoire naturelle de Copenhague. Il est un spécialiste, entre autres domaines, des oiseaux des Andes, à propos desquels nous avons eu des échanges très intéressants. Il est l'auteur du fameux ouvrage: Birds of High Andes, merveilleusement illustré et documenté, qui est ma "bible" depuis longues années (acheté deux fois, le premier m'ayant été volé en Bolivie avec mon sac à dos en 2001!).
Voici sa biographie:
Visionnez ici sa vidéo dans laquelle il parle de la diversité naturelle:
Nicolás Gómez Dávila lee sus Escolios
8. El amor es el órgano con que percibimos la inconfundible individualidad de los seres.
26. El amor al pueblo es vocación de aristócrata. El demócrata no lo ama sino en período electoral.
32. Cierta manera desdeñosa de hablar del pueblo denuncia al plebeyo disfrazado.
43. Las frases son piedrecillas que el escritor arroja en el alma del lector. El diámetro de las ondas concéntricas que desplazan depende de las dimensiones del estanque.
45. El filósofo no es vocero de su época, sino ángel cautivo en el tiempo.
47. Las perfecciones de quien amamos no son ficciones del amor. Amar es, al contrario, el privilegio de advertir una perfección invisible a otros ojos.
Nicolás Gómez Dávila
Sur le même auteur et sur le même blog:
http://pocombelles.over-blog.com/page-5215767.html
Sélection de Escolios a un texto implicito, en espagnol:
Les ravages de l'industrie minière: l'exemple de la mine de titane (Rio Tinto) près de Fort-Dauphin à Madagascar.
Visionnez la vidéo ici: http://www.les7duquebec.com/7-dailleurs-2-2/madagascar-sintegre-a-la-mondialisation-capitaliste/
et pour s'informer plus:
http://www.riotinto.com/energyandminerals/about-qit-madagascar-minerals-15376-fr.aspx
Le commencement n'est pas derrière nous, mais devant nous
Visage félin gravé dans une caverne mésolithique perdue dans une forêt d'Ile-de-France. Photo: Pierre-Olivier Combelles. Montage: Kristina Peña Olano.
Martin Heidegger, Discours du Rectorat (1933)
http://www.la-philosophie.fr/article-17768771.html
Annie Lacroix-Riz: Le choix de la défaite
" Pour la quasi-totalité de la population, et je dois dire l’historien inclus évidemment, avant qu’il ne découvre les dossiers, un gouvernement …, ça se prépare dans des conditions diverses, mais enfin un gouvernement ça n’existe que, en régime parlementaire, parce qu’un parlement lui donne son acceptation, l’agrée, procède à son installation.
Eh bien ça ne se passe pas du tout comme ça !
Depuis Bonaparte, qui a fait à la France des institutions qui consacraient bien la victoire de la bourgeoisie, depuis Bonaparte et la création de la Banque de France, c’est donc une assez vieille affaire, eh bien la Banque de France a reçu le moyen de gouverner les gouvernements de façon très simple. Chaque gouvernement dépend des avances de la Banque de France, qui est un club de banques privées, de la « Grande Banque », de ce que l’on appelle « la Grande Banque », et donc, lorsque un gouvernement est pressenti, dans des conditions qu’éclairent aussi les archives, eh bien avant de se présenter devant le Parlement, il se présente devant ce que l’on appelle le gouvernement de la Banque, c’est-à-dire le petit noyau des plus grands banquiers, les régents de la banque de France parmi lesquels on comptait dans la période qui nous occupe, xxxx qui était un des maîtres des industries sidérurgiques de la France, […]
Et donc, tout premier ministre pressenti, accompagné de son ministre des finances, … et donc le gouvernement qui dépendait des bontés de la banque de France qui lui accordait ou ne lui n’accordait pas ses avances, le gouvernement venait promettre au gouvernement de la Banque de France, au futur gouvernement, de faire un bon usage bien économe des deniers, puisqu’un État c’est bien connu, c’est toujours impécunieux, et que cela a toujours tendance à laisser filer les salaires et autres , et il promettait donc d’appliquer l’assainissement financier qui était la clef de l’octroi des dites avances. J’insiste sur le fait qu’ils promettaient, et que, Herriot en 1924 et Léon Blum en 1936 ont promis …
[…]
J’insiste beaucoup sur le fait que, … je sais bien que cela choquera beaucoup, mais au vu des archives que je produis ce sera difficile de contester, j’insiste beaucoup sur le fait que le gouvernement de la France ne gouvernait rien, mais que la Banque de France gouvernait le gouvernement, et que, en France, il ne date aucunement d’aujourd’hui que les banquiers et les industriels gouvernent le gouvernement. C’est-à-dire que le terme fort à la mode depuis un certain nombre d’années, selon lequel on ne peut rien faire parce qu’autrefois les gouvernants gouvernaient, alors qu’aujourd’hui ce sont les banquiers internationaux qui gouvernent est un thème qui correspond à une réalité absolument pas neuve."
Annie Lacroix-Riz. Retranscription d'une partie de sa conférence intitulée « La Banque de France » (à partir de 4:51).
La fenêtre (Justine Jérémie)
Justine Jérémie chante, à l'accordéon. Thibaut à la guitare.
Refrain: J'ai ouvert la fenêtre, envole-toi. Mais vite, d'un coup d'ailes, que j'te voie pas. J'ai ouvert la fenêtre, envole-toi, mais vite d'un coup d'ailes, que j'te rattrape pas.
J'ai ouvert la fenêtre, tu me le l'as demandé. Un geste d'amour, juste comme ça, de plus beau, y'en a pas. je serai là pour toi autant que tu voudras, quand t'auras besoin de moi, ou que t'auras un peu froid.
Refrain
J'ai ouvert la fenêtre, fais un très beau voyage et à la prochaine si t'as un bon vent. Si t'as un bon vent et du joli temps, viens faire un p'tit détour, pour me dire bonjour.
Refrain
Et quand tes ailes se seront déployées, à la fin du voyage, quand tu seras bien sage, je voudrais qu'à ton tour, tu fermes ma fenêtre, me voilà rassurée, à toi de voler.
Merci à Justine Jérémie qui m'a communiqué les paroles de sa si belle chanson, dont elle prépare une nouvelle interprétation avec d'autres musiciens.
Pierre-Olivier Combelles
Déjà posté en juin 2017 sur ce même blog, mais sans les paroles: http://pocombelles.over-blog.com/2017/06/la-fenetre.barbe.html
Ivan Illich interprète le mythe de Pandore
Je crois que l'histoire de Pandore est la meilleure histoire du détournement de l'homme du Delphos* de la Terre, de l'interprétation des songes et des images vers l'homme qui planifie.
Ivan Illich, entretien avec Jean-Marie Domenach
* Une statue de l'Omphalos (nombril, en grec) était placée dans le temple de Delphes: https://fr.wikipedia.org/wiki/Omphalos
Sur le même blog et sur le même sujet:
Ivan Illich (1926-2002): un penseur pour notre temps
http://pocombelles.over-blog.com/2014/11/ivan-illich-1926-2002-un-penseur-pour-notre-temps-5.html