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Le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste
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Les cinq espaces terrestres du monde moderne

18 Août 2019 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

Pâturage et labourage sont les deux mamelles de la France et les véritables mines et trésors du Pérou.

 

Maximilien de Béthune, duc de Sully

 

 

On peut se demander si, pour l'oligarchie mondialiste (la "gouvernance mondiale"), le monde terrestre ne doit pas être divisé en cinq espaces concentriques:

 

1) l'espace urbain où doit être concentrée la majorité de la population.

2) l'espace semi-rural d'habitation, périphérique des zones urbaines (les gens habitent la campagne, mais travaillent en ville).

3) l'espace rural consacré à la production agricole industrielle.

4) l'espace de la nature semi-sauvage et des loisirs (campagne, montagne, littoral).

5) l'espace de la nature sauvage et de la conservation (qui comprend aussi les parcs nationaux, dont nous ne contestons pas l'utilité).

 

Les routes nationales et les autoroutes qui traversent ces zones font partie de l'espace urbain car l'automobiliste se déplace dans une "cellule" artificielle dotée de tout le confort d'une maison en ville; la route est une construction artificielle coupée de la nature (qui devient un simple décor) dotée elle aussi, surtout dans le cas des autoroutes, de tout le confort urbain: aires de stationnement, restaurants, toilettes, boutiques, etc.

 

Il va sans dire que cet aménagement de l'espace est international.

 

Un terme symbolique revient constamment dans le vocabulaire des fonctionnaires et des politiques qui s'occupent de l'environnement et de l'aménagement; c'est celui de "paysage".

 

Ces gens considèrent la partie du monde extra-urbaine (la campagne, la forêt, la montagne, le littoral) comme un ensemble de "paysages".

 

Que signifie ce mot, qui est un mot de de peintre, d'écrivain et de citadin? C'est le spectacle d'un lieu géographique contemplé de l'extérieur et dont la seule valeur est d'ordre visuel et esthétique. C'est aussi le produit que vendent les "voyagistes" dans leurs luxueux catalogues illustrés. Un voyage touristique est obligatoirement la rencontre de "paysages" choisis. Le paysage" est donc essentiellement un objet de "protection" et de commercialisation.

 

Le "paysage" devient à la campagne ce que le modèle de mode ou la prostituée sont à la femme.

Les activités économiques traditionnelles et la liberté des habitants n'ont plus leur place dans cette vision du monde. Ou plutôt, leur seule place est dans les musées (les "éco-musées") et dans les animations pour les scolaires et les touristes.

 

Le petit paysan qui se consacre à l'agriculture vivrière pour se nourrir, lui et son voisinage, est l'espèce à détruire. Pourquoi ? Parce qu'il est autonome, parce qu'il fait un travail utile et honorable, parce qu'il s'intéresse peu aux médias, parce qu'il respecte les lois de la nature, parce qu'il a une santé robuste et qu'il n'est pas un bon client pour les médecins et les pharmaciens, parce qu'il a souvent de nombreux enfants, parce que la transmission de sa terre est généralement héréditaire, parce qu'il occupe un terrain que convoitent les hommes d'affaires, les technocrates et les politiques, parce qu'il a tendance à pratiquer le troc, parce qu'il vit à l'heure solaire et au rythme des saisons, parce qu'il est un multiplicateur de vie quand les Etats pratiquent la culture de mort, parce qu'il est plutôt réactionnaire dans ses goûts et ses habitudes, parce qu'il est un soldat en puissance, sachant manier les armes et connaissant le terrain. Les massacres des Vendéens sous la Révolution et des paysans russes au temps du communisme en sont la preuve.

 

Occuper l'espace rural et y pratiquer l'agriculture vivrière doit redevenir la priorité des Français. En effet, les peuples immigrés qui vivent sur le sol français sont toujours citadins. Le développement des villes et la politique des friches est un mode de contrôle sociologique des populations. La possession du territoire passe donc obligatoirement par sa remise en valeur agricole par des petites exploitations familiales.

 

Remplacer la vie par le spectacle, considérer les "masses" parquées dans les mégapoles comme du bétail humain auquel il faut donner des loisirs pour rendre supportable leur esclavage, mépriser l'histoire, les traditions des peuples et les lois de la nature: c'est la manière de gouverner du Petit Peuple, cette tyrannie composée de la ploutocratie et de tous les satellites qui gravitent autour, des plus grands aux plus petits.

 

Pierre-Olivier Combelles

 

Réf.: Des parcs naturels copiés sur l'UE. L'ordonnance sur les parcs naturels en Suisse est un projet SDEC. Interview d'Anton Niederberger, Grand Conseiller, Nidwald.

Horizons et Débats (Suisse) N°45, 22 novembre 2010: link

 

Cet article a été publié une première fois sur ce blog en 2010:

http://pocombelles.over-blog.com/article-les-cinq-espaces-du-monde-terrestre-63317516.html

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Le modèle suisse de la démocratie directe (Horizons et Débats)

18 Août 2019 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

Le modèle suisse de la démocratie directe (Horizons et Débats)

"L’Etat suisse avec son fondement coopératif «ne place pas l’individu au premier plan» mais «résulte des efforts de beaucoup».

Marianne Wüthrich, docteur en droit.

https://www.zeit-fragen.ch/fr/editions/2019/n-17-5-aout-2019/la-neutralite-comme-ligne-directrice-la-democratie-directe-comme-fondement.html

 

Editorial

La semaine du 1er-Août, nous offre la possibilité de réfléchir à la singularité de notre pays: et sans réaliser une longue réflexion, il s’avère que sans notre démocratie directe, la Suisse ne serait pas ce qu’elle est. De nombreuses autres spécificités y sont liées – notamment le fédéralisme, l’autonomie communale, la neutralité de la politique étrangère, la tradition humanitaire, un équilibre social relativement élevé et la recherche typiquement suisse d’un bon compromis fédéral.
De nombreuses personnes dans notre pays – et pas seulement les électrices et électeurs – pensent intuitivement qu’en dépit de certains disfonctionnements auxquels nous sommes également confrontés, nous jouissons toujours et encore d’un degré de liberté inexistant pour d’autres peuples, et l’outil de la démocratie directe nous permet d’avoir voix au chapitre dans nos affaires. Il va de soi que le lobbysme et les entreprises de relations publiques sont largement actifs également dans notre pays. Mais tant que nous ne nous soumettons pas à des juridictions étrangères et maintenons notre propre système juridique, nous avons toujours la possibilité d’y apporter des rectifications, car dans notre pays les droits constitutionnels sont réels – l’égalité et l’autodétermination ne sont pas des chimères. 
Quelle que soit la façon de voir la situation: malgré toutes les lacunes, les problèmes et les tâches non résolues, le système suisse de la démocratie directe, mis en œuvre et ancré dans la Constitution, reste à tous égards le modèle d’Etat le plus humain, le plus raisonnable, le plus social et donc le plus réussi, le plus moderne et le plus durable existant jusqu’à ce jour. Certes, il s’agit là d’une liste exhaustive de superlatifs pour la traditionnelle modestie suisse … 
Ce n’est pas une raison de se pavaner, car avec un peu de conscience historique, on réalise que les gens vivant en Suisse n’ont pas une nature particulière. Nous avons certes eu de la chance. Nous sommes reconnaissants envers les développements historiques ayant permis aux habitants de cette région de réaliser au sein de notre Confédération un système de droit et de liberté dans une mesure sans pareille. Malgré les structures installées par les autorités au cours des siècles, l’ordre s’est développé du bas vers le haut, autorisant le droit à l’emporter sur l’arbitraire du pouvoir. En effet, toutes les personnes impliquées ont réalisé, à un moment ou un autre comment leur propre liberté dépendait également de celle des autres. C’est ainsi que les principes de l’autogestion, de l’entraide et du partage des responsabilité des coopératives médiévales ont pu maintenir leur influence sur une fédération d’Etats aux formes les plus diverses – des communautés paysannes des vallées aux structures semi-monarchiques comme à Neuchâtel, en passant par les villes des guildes et des patriciens – dans un effort commun pour obtenir et préserver une liberté maximale. Au cours des siècles, cela ne se fit pas de manière isolée et détachée des développements culturels, politiques et intellectuels en Europe mais en choisissant de manière autonome ce qu’il y avait lieu de reprendre pour l’adapter à notre propre mode de vie et ce dont on ne voulait pas. 
Ceci se développa et se développe toujours avec la conscience que dans notre pays la vie ne pouvait dépendre ni de quelques individus, ni d’une élite, mais de l’ensemble des habitants. La démocratie directe est l’idée de l’égalité de tous les êtres humains – indépendamment des positions individuelles – exprimée dans les droits constitutionnels. 
En prenant en compte les faiblesses humaines, la démocratie directe ne laisse pas les arbres pousser jusqu’au ciel, mais fait confiance aux possibilités de la communauté des citoyens d’y remédier. Cela crée davantage de satisfaction. Comme je l’ai déjà précisé, il y a dans notre système étatique encore de nombreuses choses à améliorer – mais sans prendre conscience de l’important rôle joué par la démocratie directe dans le contexte social et culturel, mais aussi historique et mondial, sans saisir sa dimension profondément humaine, nous risquons de nous perdre dans le vacarme des développements actuels et de nous acharner sur des «améliorations» néfastes. 
Ce vacarme, est souvent bien bruyant: la globalisation, la numérisation, le «blocage des réformes», «ne pas rater le coche» et bien d’autres «problèmes» sont en plein essor, soutenu par des théories intellectuelles prétendument intelligentes. L’être humain et ce qui est réellement important dans nos vies semble être inexistant. La dimension psychologique de l’être humain risque de disparaître dans le vacarme. Ce sont les expériences de vie individuelles et l’environnement humain immédiat, mais aussi les conditions historiques et les expériences de la coexistence sociale. Cela inclut également les expériences et les connaissances faites depuis des millénaires sur la mesure de l’humain, sur ce qui correspond ou correspondrait aux besoins naturels de l’homme. Ces idées ont toujours eu du mal à s’imposer: trop souvent, la domination et le pouvoir les ont repoussées en faveur de l’avantage de quelques-uns.
A l’heure actuelle, cette répression se fait, d’une part, par de la pure violence – pensons aux guerres, aux interventions «humanitaires», à la précarisation et à l’appauvrissement de peuples entiers au moyen de sanctions, de manipulations financières et de «changements de régime». 
D’autre part, cela se fait aussi par l’intimidation et par le dénigrement – comme le soi-disant «éternel ringard», voulant empêcher les réformes «nécessaires» et ainsi de suite. La seigneurie a toujours maintenu son pouvoir avec des moyens d’influence socio-psychologiques. Ce n’est pas un hasard si aujourd’hui de coûteux bureaux de communication et des agences de relations publiques sont chargés de «vendre» des préoccupations politiques de manière «accrocheuse». Pour réaliser que cela revient à trahir les fondements de la cohabitation humaine, il est nécessaire de réfléchir à ces fondements. 
La bonne foi, fondement de toute coopération humaine exige sincérité et transparence. Les techniques sociales de la manipulation, du «contrôle» ou de la «gouvernance» n’y ont pas leur place.
Sans ces fondements, la démocratie directe n’a guère de chance de survie. Il est primordial de réfléchir aux expériences historiques, aux conditions nécessaires à la vie humaine et au rôle d’un modèle d’Etat permettant de créer un véritable progrès qui ne soient ni spectaculaires ni sensationnels mais durables. C’est un devoir permanent de l’existence humaine se situant au-delà de la Fête nationale du 1er-Août. Puissent les contributions de cette édition constituer des éléments constructifs à cette œuvre!

Erika Vögeli

Source: Horizons et Débats, 5 août 2019 

https://www.zeit-fragen.ch/fr.html

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L’actuelle importance du serment d’Hippocrate (Société hippocratique suisse)

17 Août 2019 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

Par Josias Mattlia, Ursula Knirschb, Raimund Klessec, Sabine Vuilleumier-Kochd, membres du comité de la Société hippocratique suisse.
aMédecine interne générale FMH, Val Müstair; bNeurologie FMH, Zurich; cPsychiatrie et psychothérapie FMH, Coire; dPsychiatrie et psychothérapie FMH, Greifensee

Récemment, la nécessité d'un nouveau serment contraignant a été postulé et les premiers débats ont débutés.1 Cela est justifié par des questions actuelles, telle la financiarisation de la médecine. Parallèlement, on tente de relativiser le serment d’Hippocrate et de le considérer comme une relique obsolète. La «Société hippocratique suisse» démontre qu'il n'a rien perdu de son actualité.

 

Lisez ici l'article sur le site de la revue suisse Horizons et Débats(version française de Zeit Fragen):

https://www.zeit-fragen.ch/fr/editions/2016/no-15-13-juillet-2016/lactuelle-importance-du-serment-dhippocrate.html

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Entretien de Patrick Moore (ex Greenpeace) avec Breitbart sur l'imposture du changement climatique anthropique et de l'écologisme

17 Août 2019 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

Entretien de Patrick Moore (ex Greenpeace) avec Breitbart sur l'imposture du changement climatique anthropique et de l'écologisme

Ancien co-fondateur de Greenpeace et président de Greenpeace Canada, Patrick Moore a donné sa démission de l'organisation après son virage dans les années 80 vers l'écologisme misanthropique.  Une série d'entretiens directs, concis et lumineux avec le média étatsunien Breitbart sur ce sujet importantissime qui nous concerne tous et qui a fracturé la société et la communauté scientifique.

L'écologisme est en effet une perversion idéologique et politique de l'écologie (science des relations entre les espèces et leur habitat) au service d'intérêts privés pour faire passer au second plan la dégradation réelle de la nature*, de l'homme et des sociétés humaines derrière l'imposture/psy-ops/green business-plan du "Changement climatique anthropique" et de la "Fin du monde prochaine". Dans quel but ? réaliser le plan secret de la ploutocratie mondiale d'éliminer 99% de l'humanité, jugée inutile. Comment? en organisant la pénurie, en détruisant les états-nations, les religions et cultures nationales, les services publics, la famille traditionnelle (père-mère-enfants) et en remplaçant la reproduction naturelle gratuite par la légalisation des perversions sexuelles et de la reproduction commerciale (PMA-GPA) et finalement en répandant dans le monde entier la peur, la terreur devant un péril planétaire illusoire. Un suicide organisé, en somme, consensuel, comme celui des lemmings.

L'homme fait partie de la nature, il en est issu et il doit donc s'efforcer de vivre durablement en harmonie avec elle. Les sociétés humaines doivent aussi lutter contre ceux qui détiennent le pouvoir financier, médiatique et politique et qui veulent les détruire en bouleversant l'ordre naturel auquel elles sont traditionnellement soumises.

P.O.C.

* Voir à ce sujet le livre de Guillaume Sainteny: Le climat qui cache la forêt: http://www.ruedelechiquier.net/diagonales/65-le-climat-qui-cache-la-foret.html

Lisez et écoutez ces entretiens de Breibart avec Patrick Moore ici:

https://lesakerfrancophone.fr/un-entretien-de-breitbart-avec-patrick-moore-fondateur-de-greenpeace

Greenpeace co-founder and former president of Greenpeace Canada Patrick Moore described the cynical and corrupt machinations fueling the narrative of anthropocentric global warming and “climate change” in a Wednesday interview on SiriusXM’s Breitbart News Tonight with hosts Rebecca Mansour and Joel Pollak.

https://www.breitbart.com/radio/2019/03/07/greenpeace-founder-global-warming-hoax-pushed-corrupt-scientists-hooked-government-grants/

Greenpeace co-founder and former president of Greenpeace Canada Patrick Moore described the left’s “climate change” narrative as a “hoax” and “completely made-up issue” in a Wednesday interview on SiriusXM’s Breitbart News Tonight with host Rebecca Mansour and special guest host Dylan Gwinn.

https://www.breitbart.com/radio/2019/03/21/greenpeace-founder-climate-change-crisis-is-a-completely-made-up-issue/

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Invisibles retombées radio-actives (Fukushima-blog)

16 Août 2019 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

Séquence 4 : « L’impossible décontamination » La décontamination totale n’est pas possible. Les populations vont donc être exposées pendant des décennies. En cohérence avec les recommandations internationales prises sous l’impulsion du lobby nucléaire français, les autorités Japonaises ont multiplié par 20 les normes de radioactivité acceptables en cas de retombées radioactives. Pour Naoto Kan, premier ministre du Japon au moment de la catastrophe de Fukushima, il faut tout mettre en œuvre pour sortir du nucléaire. »

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La possession, par Rainer Maria Rilke

15 Août 2019 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

Domaine et réserve naturelle protégée "Pitunilla" (Chumpi, Prov. Parinacochas, Dept. Ayacucho, Peru). Photo: Pierre-Olivier Combelles.

Domaine et réserve naturelle protégée "Pitunilla" (Chumpi, Prov. Parinacochas, Dept. Ayacucho, Peru). Photo: Pierre-Olivier Combelles.

"C'est dans notre regard que réside notre véritable pouvoir de conquérir (...) Si nous devenons riches, ce n'est pas parce que quelque chose se loge entre nos mains et s'y fane, mais parce qu'à travers leur prise tout va et vient comme à travers le solennel portail de l'entrée et du retour à la maison. Nos mains ne doivent pas être des cercueils: seulement des lits, où les choses dorment d'un sommeil crépusculaire et font des rêves, depuis les profondeurs desquels s'exprime leur intimité la plus chère et la plus cachée. (...) Car possession signifie pauvreté et angoisse; ce qu'il faut pour posséder sans peur, c'est avoir possédé."

Rainer Maria Rilke, cité par Nuccio Ordine dans "L'utilité de l'inutile - Manifeste". Traduit de l'italien. Fayard/Pluriel, 2016.

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La Chine et l’Inde ouvrent la voie de la revégétalisation, par Abby Tabor (NASA/Le Saker francophone)

14 Août 2019 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

La Chine et l’Inde ouvrent la voie de la revégétalisation, par Abby Tabor (NASA/Le Saker francophone)

Par Abby Tabor – Le 12 février 2019 – Source http://earthobservatory.nasa.gov

Le monde est en fait plus vert qu’il y a vingt ans, et les données des satellites de la NASA ont révélé la raison contre-intuitive d’une grande partie de ce gain de couverture végétale. Une nouvelle étude montre que la Chine et l’Inde, les pays les plus peuplés du monde, sont à l’avant-garde de la revégétalisation des terres. L’effet provient principalement de programmes ambitieux de plantation d’arbres en Chine et de l’agriculture intensive dans les deux pays.

Ranga Myneni et ses collègues de l’Université de Boston ont d’abord détecté le phénomène de verdissement dans les données satellitaires du milieu des années 1990, mais ils ne savaient pas si l’activité humaine était une cause déterminante. Ils ont ensuite entrepris de suivre la superficie totale de la Terre couverte par la végétation et la façon dont elle évoluait au fil du temps.

L’équipe de chercheurs a constaté que la superficie végétale dans le monde a augmenté de 5% depuis le début des années 2000, une superficie équivalente à toute la forêt tropicale amazonienne. Au moins 25% de ce gain a eu lieu en Chine. Et dans l’ensemble, un tiers des terres végétalisées de la Terre sont verdissantes, tandis que 5% sont de plus en plus brunes. L’étude a été publiée le 11 février 2019 dans la revue Nature Sustainability.

Les cartes sur cette page montrent l’augmentation ou la diminution de la végétation, mesurée en superficie moyenne de couverture végétale par année, dans différentes régions du monde entre 2000 et 2017. Il faut noter que les cartes ne mesurent pas la couverture végétale globale, ce qui explique pourquoi l’Amazonie et l’est de l’Amérique du Nord ne se distinguent pas, entre autres régions boisées.

« La Chine et l’Inde représentent le tiers du verdissement, mais ne constituent que 9% de la superficie terrestre de la planète couverte de végétation », a déclaré l’auteur principal, Chi Chen, de l’Université de Boston. « C’est une constatation surprenante, compte tenu de l’idée communément admise de dégradation des terres dans les pays peuplés, en raison de leur surexploitation. »

La Chine et l’Inde ouvrent la voie de la revégétalisation, par Abby Tabor (NASA/Le Saker francophone)

Cette étude a été rendue possible grâce à l’enregistrement de données sur deux décennies provenant des instruments du Spectroradiomètre d’imagerie à résolution modérée (Moderate Resolution Imaging Spectroradiometer, MODIS) des satellites Terra et Aqua de la NASA. Un avantage des MODIS est la couverture intensive qu’ils fournissent dans l’espace et le temps : les capteurs ont capturé jusqu’à quatre clichés de presque chaque endroit sur Terre, chaque jour, depuis 20 ans.

« Ces données à long terme nous permettent d’approfondir », déclare Rama Nemani, chercheur scientifique au Centre de recherche Ames de la NASA et co-auteur de l’étude.

« Lorsque le verdissement de la Terre a été observé pour la première fois, nous pensions que c’était dû à un climat plus chaud et plus humide et à la fertilisation par l’ajout de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Maintenant, avec les données de MODIS, nous voyons que les humains y contribuent aussi. »

La contribution hors normes de la Chine à la tendance mondiale au verdissement provient en grande partie de ses programmes de conservation et d’expansion des forêts (environ 42% de la contribution au verdissement). Ces programmes ont été élaborés dans le but de réduire les effets de l’érosion des sols, de la pollution atmosphérique et du changement climatique.

De plus, 32% du verdissement en Chine, et 82% en Inde proviennent de la culture intensive de cultures vivrières. La superficie utilisée pour la culture dans les deux pays n’a pas beaucoup changé depuis le début des années 2000. Pourtant, ils ont considérablement augmenté à la fois leur superficie totale annuelle de couverture végétale et leur production alimentaire afin de nourrir leurs larges populations. La revégétalisation a été réalisée grâce à de multiples pratiques agricoles, par lesquelles un champ est replanté pour produire une autre récolte plusieurs fois par an. Ainsi la production de céréales, de légumes, de fruits et plus a augmenté de 35 à 40% depuis 2000.

La Chine et l’Inde ouvrent la voie de la revégétalisation, par Abby Tabor (NASA/Le Saker francophone)

La façon dont la tendance à la revégétalisation pourrait évoluer dépend de nombreux facteurs. Par exemple, l’augmentation de la production alimentaire en Inde est facilitée par l’irrigation des eaux souterraines. Si les nappes phréatiques s’épuisent, cette tendance peut changer. Les chercheurs ont également souligné que le gain de couverture végétale à l’échelle mondiale ne compense pas nécessairement la perte de végétation naturelle dans des régions tropicales comme le Brésil et l’Indonésie. Il y a des conséquences sur la durabilité et la biodiversité dans ces écosystèmes, au-delà du simple verdissement des paysages.

Mais M. Nemani voit un message positif dans les nouvelles conclusions : « Une fois que les gens comprennent qu’il y a un problème, ils ont tendance à le régler », dit-il. « Dans les années 1970 et 1980, en Inde et en Chine, la situation, concernant la perte de végétation, n’était pas bonne. Dans les années 1990, les gens en ont pris conscience et aujourd’hui, les choses se sont améliorées. Les humains sont incroyablement résilients. C’est ce que nous voyons dans ces données satellite. »

Abby Tabor

Images du NASA Earth Observatory par Joshua Stevens, avec l’aimable autorisation de Chen et al., (2019). Article d’Abby Tabor, NASA Ames Research Center, avec Mike Carlowicz, Earth Observatory.

Traduit par Stünzi, relu par Hervé pour le Saker francophone

Source: https://lesakerfrancophone.fr/la-chine-et-linde-ouvrent-la-voie-de-la-revegetalisation

Note

"Revégétalisation" est un terme général et vague. Il semble faire référence principalement aux monocultures de plantes alimentaires ou d'arbres. Cela ne doit pas faire oublier l'importance essentielle des forêts primaires ou naturelles diversifiées et celle des friches (voir les travaux du botaniste français feu Jean-Claude Rameau et du botaniste japonais Akira Miyawaki, auteur du livre "The Healing Power of Forests, The Philosophy behind Restoring Earth's Balance with Native Trees"

http://pocombelles.over-blog.com/article-l-homme-qui-plantait-des-arbres-akira-miyawaki-117858657.html

http://pocombelles.over-blog.com/2016/03/societal-values-vs-competition-oriented-values-pr-akira-miyawaki.html

ni, bien sûr, la tragique disparition des forêts tropicales primaires, spécialement en Amérique du sud et en Indonésie.

La destruction systématique de la nature par l'extractivisme, l'industrie et la déforestation ne sont pas seulement le fait du capitalisme, mais aussi du communisme révolutionnaire, notamment chinois sous Mao Tse Toung, comme l'analyse Judith Shapiro dans son ouvrage "Mao's War against Nature" (voir infra)

https://www.cambridge.org/core/books/maos-war-against-nature/B2B796F91692D9D6E99675511C3D5FF4

Pierre-Olivier Combelles

La Chine et l’Inde ouvrent la voie de la revégétalisation, par Abby Tabor (NASA/Le Saker francophone)
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Perú perdió dos millones de hectáreas de bosques primarios en dos décadas (Yvette Sierra Praeli, Mongabay Latam, 12 noviembre 2018)

6 Août 2019 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

  • Proyecto de Monitoreo de la Amazonía Andina analizó deforestación en tres zonas críticas de la selva peruana.
  • Minería ilegal, cultivos de cacao y palma y expansión de carreteras figuran entre las causas de la deforestación.

"En la Amazonía peruana todavía existen zonas que no han sido intervenidas por ninguna actividad humana. Sin embargo, estos espacios prístinos, los llamados bosques primarios, se están reduciendo por efecto de la deforestación.

La extensión original de estos bosques en la selva peruana fue de 73.1 millones de hectáreas —antes de la colonización europea alrededor de 1750— pero ahora solo quedan 67 millones. Es decir que se perdieron 6.1 millones de hectáreas.

Sin embargo, la mayor deforestación ocurrió en las últimas dos décadas. Un total de 2 000 000 de hectáreas de bosques primarios desaparecieron en el Perú desde el año 2000, según un reciente informe del Proyecto de Monitoreo de la Amazonía Andina (MAAP por sus siglas en inglés). Las causas principales: minería ilegal, monocultivos, tala ilegal y construcción de carreteras.

El análisis ofrece un panorama de la desaparición de los bosques en tres zonas de la Amazonía peruana: la región Loreto en la selva norte, Ucayali y San Martín en la zona central, y Madre de Dios en el sur de Perú. “Se trata de los lugares más representativos de deforestación de los bosques primarios”, explica Matt Finer, investigador principal de MAAP y responsable del estudio."

(...)

Lire ici la suite de l'article: https://es.mongabay.com/2018/11/peru-bosques-primarios-deforestacion/

Article paru récemment dans la revue Nature sur la déforestation de l'Amazonie:

Pervasive Rise of Small-scale Deforestation in Amazonia: https://www.nature.com/articles/s41598-018-19358-2

Source: WWF

Source: WWF

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Le paradis perdu des îles Trobriand, par Jacques et Betty Villeminot

4 Août 2019 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Exploration, #Ethnologie, #Pacifique, #Voyage, #Îles Trobriand, #J. et B. Villeminot, #B. Malinovski

"Aux Trobriand, on retrouve comme partout en Océanie l'histoire de la Terre-mère en fait. La Terre-mère agit comme un humain et le premier shaman est sorti de terre. Il est sorti de terre avec la connaissance de la magie. Donc c'est l'homme du monde invisible, c'est l'intermédiaire entre les vivants et les morts. Les chefs sont plus tard dans la société trobriandaise qui a été formée par des migrations successives (....).  Mais en fait le magicien a toujours été l'homme fort." (NDLR: voir annexe infra).

"Tous les Trobriandais sont connus pour leur talent dans les poésies, qu'elles soient amoureuses ou au contraire des grandes histoires d'aventures maritimes et on les appelle "Les bardes des Mers du sud".

Betty Villeminot

* Infra à ce sujet l'extrait de la préface de Frazer au livre de B. Malinovski: Argonauts of the Western Pacific.

Le 60e anniversaire du Club des Explorateurs en 1995. Revue Grands Reportages. Photo par Alain Rastoin. Jacques et Betty Villeminot sont au premier rang en bas, dans un cercle noir.  Pour ma part, je suis au 6e rang en partant d'en bas, le 4e en partant de la gauche, en pull bleu, contre la mappemonde.

Le 60e anniversaire du Club des Explorateurs en 1995. Revue Grands Reportages. Photo par Alain Rastoin. Jacques et Betty Villeminot sont au premier rang en bas, dans un cercle noir. Pour ma part, je suis au 6e rang en partant d'en bas, le 4e en partant de la gauche, en pull bleu, contre la mappemonde.

On ne peut parler des îles Trobriand sans évoquer Bronislaw Malinowski (1884-1942), le fameux anthropologue, ethnologue et sociologue polonais (1884-1942) qui y séjourna entre 1915 et 1918 et étudia les moeurs de ses habitants, qu'il décrivit dans plusieurs ouvrages, comme Les Argonautes du Pacifique occidental (1922).

Invité par Pierre Sabbagh dans son émission Le Magazine des Explorateurs le 4 novembre 1967, Jacques Villeminot commence par situer les îles Trobriand et évoque la figure de Bronislaw Malinovski: https://www.ina.fr/video/CPF86610456

Couple de Trobriandais. Photo: B. Malinovski ?

Couple de Trobriandais. Photo: B. Malinovski ?

Bronislav Malinovski dans sa tente, dans les îles Trobriand.

Bronislav Malinovski dans sa tente, dans les îles Trobriand.

Le paradis perdu des îles Trobriand, par Jacques et Betty Villeminot
Le paradis perdu des îles Trobriand, par Jacques et Betty Villeminot

ANNEXE: Extrait de la préface de F.G. Frazer au livre de Bronislaw Malinovski: Argonauts of the Western Pacific (1922)

(...) Not the least interesting and instructive feature of the Kula, as it is described for us by Dr. Malinowski, is the extremely important part which magic is seen to play in the institution. From his description it appears that in the minds of the natives the performance of magical rites and the utterance of magical words are indispensable for the success of the enterprise in all its phases, from the felling of the trees out of which the canoes are to be hollowed, down to the moment when, the expedition successfully accomplished, the argosy with its precious cargo is about to start on its homeward voyage. And incidentally we learn that magical ceremonies and spells are deemed no less necessary for the cultivation of gardens and for success in fishing, the two forms of industrial enterprise which furnish the islanders with their principal means of support; hence the garden magician, whose business it is to promote the growth of the garden produce by his hocus-pocus, is one of the most important men in the village, ranking next after the chief and the sorcerer. In short, magic is believed to be an absolutely essential ad􏰀unct of every industrial undertaking, being just as requisite for its success as the mechanical operations involved in it, such as the caulking, painting and launching of a canoe, the planting of a garden, and the setting of a fish-trap. „A belief in magic”, says Dr. Malinowski, „is one of the main psychological forces which allow for organisation and systematisation of economic effort in the Trobriands”.

This valuable account of magic as a factor of fundamental economic importance for the welfare and indeed for the very existence of the community should suffice to dispel the erroneous view that magic, as opposed to religion, is in its nature essentially male- ficent and anti-social, being always used by an individual for the promotion of his own selfish ends and the injury of his enemies, quite regardless of its effect on the common weal. No doubt magic may be so employed, and has in fact probably been so employ- ed, in every part of the world; in the Trobriand Islands themselves it is believed to be similarly practised for nefarious purposes by sorcerers, who inspire the natives with the deepest dread and the most constant concern. But in itself magic is neither beneficent nor maleficent; it is simply an imaginary power of controlling the forces of nature, and this control may be exercised by the magician for good or evil, for the benefit or injury of individuals and of the community. In this respect, magic is exactly on the same footing with the sciences, of which it is the bastard sister. They, too, in themselves, are neither good nor evil, though they become the source of one or other according to their application. It would be absurd, for example, to stigmatise pharmacy as antisocial, because a knowledge of the properties of drugs is oen employed to destroy men as well as to heal them. It is equally absurd to neglect the beneficent application of magic and to single out its maleficent use as the characteristic property by which to define it. The processes of nature, over which science exercises a real and magic an imaginary control, are not affected by the moral disposition, the good or bad intention, of the individual who uses his knowledge to set them in motion. The action of drugs on the human body is precisely the same whether they are administered by a physician or by a poiso- ner. Nature and her handmaid Science are neither friendly nor hostile to morality; they are simply indifferent to it and equally ready to do the bidding of the saint and of the sinner, provided only that he gives them the proper word of command. If the guns are well loaded and well aimed, the fire of the battery will be equally destructive, whether the gunners are patriots fighting in defence of their country or invaders waging a war of unjust aggression. The fallacy of differentiating a science or an art according to its application and the moral intention of the agent is obvious enough with regard to pharmacy and artillery; it is equally real, though to many people apparently it is less obvious, with regard to magic.

The immense influence wielded by magic over the whole life and thought of the Trobriand Islanders is perhaps the feature of Dr. Malinowski’s book which makes the most abiding impression on the mind of the reader. He tells us that „magic, the attempt of man to govern the forces of nature directly by means of a special lore, is all-pervading and all-important in the Trobriands’’; it is „interwoven into all the many industrial and communal activities”; „all the data which have been so far mustered disclose the extreme importance of magic in the Kula. But if it were a questions of treating of any other aspect of the tribal life of these natives, it would also be found that, whenever they approach any concern of vital importance, they summon magic to their aid. It can be said without exaggeration that magic, according to their ideas, governs human destinies; that it supplies man with the power of mastering the forces of nature; and that it is his weapon and armour against the many dangers which crowd in upon him on every side”.

Thus in the view of the Trobriand Islanders, magic is a power of supreme importance either for good or evil; it can make or mar the life of man; it can sustain and protect the individual and the community, or it can injure and destroy them. Compared to this universal and deep-rooted conviction, the belief in the existence of the spirits of the dead would seem to exercise but little influence on the life of these people. Contrary to the general attitude of savages towards the souls of the departed, they are reported to be almost completely devoid of any fear of ghosts. They believe, indeed, that the ghosts return to their villages once a year to partake of the great annual feast; but „in general the spirits do not influence human beings very much, for better or worse”; „there is nothing of the mutual interaction, of the intimate collaboration between man and spirit which are the essence of religious cult. This conspicuous predominance of magic over religion, at least over the worship of the dead, is a very notable feature in the culture of a people so comparatively high in the scale of savagery as the Trobriand Islanders. It furnishes a fresh proof of the extraordinary strength and tenacity of the hold which this world-wide delusion has had, and still has, upon the human mind.

We shall doubtless learn much as to the relation of magic and religion among the Trobrianders from the full report of Dr. Malinowski’s researches in the islands. From the patient observation which he has devoted to a single institution, and from the wealth of details with which he has illustrated it, we may judge of the extent and value of the larger work which he has in preparation. It promises to be one of the completest and most scientific accounts ever given of a savage people. 

J.G. Frazer

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