La vraie France pour la Libye
S.A.R. le prince Sixte-Henri de Boubon-Parme, qui incarne la France de toujours, honorait de sa présence ce colloque sur la Libye à Paris le 13 décembre 2018.
Entretien avec Le Prince Sixte-Henri de Bourbon-Parme sur la Libye, par Saint-Plaix le 23/10/11
http://www.politique-actu.com/osons/libye-entretien-avec-prince-sixte-henri-bourbon-parme/318273/
"Chaque homme dans le rang monte la garde de la patrie" (Maréchal Mannerheim)
Baron Carl Gustaf Emil Mannerheim (1867-1951). Sa devise, gravée sur sa tombe: "Droit dans les causes droites".
(...) "Pour la première fois depuis plus d'un siècle, nous avons entendu les salves des canons finlandais tonner à Suomenlinna. C'est un salut à nos camarades tombés, mais aussi un message annonçant les temps nouveaux. Une ère nouvelle avec des devoirs nouveaux. Et pourtant, aujourd'hui comme jadis, les grands problèmes se résolvent par le fer et le sang. Forteresses, canons et aide étrangère sont inutiles, si chaque homme dans le rang ne sait pas que c'est justement lui qui monte la garde de la patrie. Puissent les enfants de la Finlande se rappeler que, sans union, on ne peut créer une armée forte, et que seul un peuple fort peut envisager l'avenir avec confiance."
Baron Carl Gustaf Emil Mannerheim (1867-1951)
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Soldats! Maintenez haut et sans tache votre drapeau, notre belle bannière blanche qui nous a tous unis et conduits à la victoire."
Général Mannerheim, Discours d'Helsinki, 16 mai 1918.
Les Mémoires du maréchal Mannerheim 1882-1946. Préface du général Weygand. Hachette, Paris, 1952 (page 101, chapitre: La guerre d'indépendance de la Finlande)
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"Qu'il m'ait été accordé, à l'heure où le soleil allait se coucher sur une riche carrière militaire en pays étranger, de consacrer mes forces à servir ma patrie au faîte de la pyramide formée par notre défense nationale, c'est certainement un bonheur qu'un vieux guerrier comme moi sait apprécier. Ce n'est pas que le métier de soldat, avec ses responsabilités d'acquérir une gloire militaire, exerce une attraction sur quiconque a vu les horreurs de la guerre s'abattre sur bien des pays et aussi sur sa propre patrie; mais la défense du sol natal est le plus haut devoir et le plus grand honneur qui puisse incomber à un homme. Nous autres soldats nous savons bien que l'honneur de la la tâche accomplie appartient également à tous ceux qui ont fait leur devoir, et c'est pourquoi la généreuse reconnaissance qui m'est dévolue revient également à tous ceux qui m'ont assisté dans ma tâche quotidienne.
C'est sous l'égide de la paix que la concorde doit se créer, afin que la nation, solidement unie, puisse résister aux épreuves que chaque peuple désireux de vivre longtemps sur cette terre se voit imposer par une sagesse supérieure à la nôtre. Si nous sommes divisés, chacun doit aller à la rencontre d'autrui à mi-chemin. Je suis convaincu que toutes les volontés créatrices qui se sont réunies ici chercheront à se rencontrer au même but: le salut de la nation, la sécurité et l'honneur du pays.
Si j'avais le pouvoir de faire en ce jour un cadeau à mes compatriotes, ce serait: unité, confiance mutuelle et contentement.
Maréchal Mannerheim: allocution de remerciement au discours de M. Kivimäki, ancien président du Conseil, à l'occasion de son soixante-dixième anniversaire, le 4 juin 1937. Mémoires, op. cit., pp. 181-182.
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"Même un rêveur qui a vécu dans la foi en la paix éternelle commence à s'éveiller et à comprendre le XXe siècle dans toute sa réalité brutale. Ce n'est pas par des déclarations et des phrases qu'on défend le droit des nations, il y faut aussi une volonté défensives en actes et en sacrifices."
Mannerheim, Défilé militaire de Viipuri, 1939. Mémoires, op. cit., p. 197.
Consulter aussi mon article sur Kai Donner (qui fut son aide de camp) et Mannerheim: http://pocombelles.over-blog.com/article-kai-reinhold-donner-1889-1935-par-aurelien-sauvageot-85345885.html
et:
Le Maréchal Mannerheim (1867-1951): "modèle parfait du stratège complet", par le C.E. Yvan Carbonnelle (Ecole de Guerre). Le lien direct vers cet article remarquable a été malheureusement (et volontairement ?) supprimé et renvoie au site: http://www.dems.defense.gouv.fr/
Roland S. Süssmann: Dilemme et loyauté. In shalom magazine http://www.shalom-magazine.com/Print.php?id=380119
Cet article est la republication actualisée de celui de mon blog (2012): http://pocombelles.over-blog.com/article-mannerheim-le-plus-grand-europeen-du-xxe-siecle-98054756.html
Atilio Boron: "Gilets jaunes: ce que la France a de spécifique (Insurgente)
"L’Allemagne et le Japon ont l’honneur improbable d’être deux pays où jamais une révolution n’a triomphé. Ce n’est pas par hasard qu’ils sont ceux qui, précisément pour cette raison, ont donné naissance à des régimes aussi honteux que le nazisme et le militarisme fasciste japonais. En revanche, l’histoire de France est marquée par des révolutions et des soulèvements populaires récurrents. Outre la Grande Révolution de 1789, il y eut des éruptions révolutionnaires en 1830, beaucoup plus vigoureuses en 1848 et la glorieuse Commune de Paris de 1871, le premier gouvernement de la classe ouvrière de l’histoire mondiale. Après leur écrasement sanglant, il semblait que la rébellion du peuple français s’était éteinte à jamais. Ce ne fut pas le cas. Elle réapparaît dans la résistance héroïque à l’occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale, puis, avec une force écrasante, en mai 1968.
Est-ce la seule chose qui fait de la France un pays si particulier ? Plus important encore que ce ferment insurrectionnel incessant qui distingue historiquement les couches populaires françaises, c’est que leurs luttes résonnent comme aucune autre sur la scène mondiale. Karl Marx l’avait déjà remarqué en 1848 quand, en observant la révolution en France, il disait que "le chant du coq gaulois réveillera à nouveau l’Europe". Et il la réveilla, bien que ces rêves aient été écrasés à mort par le sang et le feu. Regardons l’histoire : la Révolution française a résonné en Europe et en Amérique, avec une force tonitruante ; la Commune est devenue une source d’inspiration pour le mouvement ouvrier mondial, ses enseignements retentissant même dans certaines régions reculées d’Asie. Le mai français serait reproduit, avec les caractéristiques nationales logiques, dans le monde entier. En d’autres termes : la France a cette capacité unique de transformer le sien en un événement historique-universel, comme Hegel aimait à le dire. Et c’est précisément la particularité inimitable des Français.
La rébellion des " gilets jaunes " qui a commencé il y a quelques semaines lorsque deux camionneurs et la propriétaire d’une petite entreprise - inconnus l’un de l’autre et vivant dans des lieux différents à l’intérieur de la France - ont lancé un appel à protester dans les ronds-points à l’entrée de leurs petites villes contre la hausse du prix des carburants, via des réseaux sociaux. Quelques jours plus tard, la seconde comptait près d’un million d’adeptes sur son compte Facebook. Puis vint la convocation du 17 novembre à Paris et, de là, la protestation prit une dimension phénoménale qui mit le gouvernement de Macron entre le marteau et l’enclume. Ce que les syndicats des chemins de fer n’avaient pas pu faire en trois mois de luttes a été réalisé par les "gilets jaunes" en quelques semaines. Et les choses continuent, et la "contagion" du virus rebelle qui arrive de France est déjà visible au-delà de ses frontières. Elle a déjà gagné la Belgique, la Hollande et maintenant la Pologne, à l’occasion du Sommet sur le climat de Katowice. En Égypte, le régime d’Al Sisi a interdit la vente de gilets jaunes dans tout le pays par mesure de précaution pour éviter que l’exemple français ne se répande dans leur pays.
La révolte, ouverte, ne concerne plus seulement le prix des carburants. Il s’agit d’une protestation diffuse mais généralisée avec une composition sociale très hétérogène contre la France des riches et dont l’agenda hétéroclite des revendications permet de percevoir les contours d’un programme non seulement post mais clairement anti-néolibéral. On trouve aussi d’autres contenus qui font référence à une cosmovision plus traditionnelle d’une France blanche, chrétienne et nationaliste. Cet ensemble hétéroclite de revendications, exprimées de façon inorganique, recèle des revendications multiples et contradictoires, issues de l’émergence soudaine et inattendue d’un activisme spontané, sans direction politique. C’est là un grave problème parce que toute cette énorme énergie sociale libérée dans les rues de France pourrait tout aussi bien mener à des conquêtes révolutionnaires que s’effondrer par un coup de grâce réactionnaire. Cependant, au-delà de l’incertitude sur l’évolution future de la mobilisation populaire et de l’inévitable complexité idéologique présente dans tous les grands mouvements de masse spontanés, il ne fait aucun doute que leur existence même a compromis la continuité de l’hégémonie néolibérale en France et la stabilité du gouvernement d’Emmanuel Macron.
Et dans un monde surpeuplé de Trumps et de Bolsonaros, de Macris et de Macrons, tout cela est une bonne nouvelle car le "chant du coq gaulois" pourrait bien réveiller la rébellion latente - ou plutôt anesthésiée par préméditation - des peuples en Europe et à l’étranger et devenir l’étincelle qui allume la plaine aride que nos politiques néolibérales ont transformé en sociétés victimes de la mort et du silence de l’holocauste social aux proportions inouïes.
Ce n’est pas la première fois que les Français jouent ce rôle d’avant-garde sur la scène universelle et leur lutte ardente pourrait devenir, surtout dans les banlieues de l’empire, le déclencheur d’une vague de soulèvements populaires - comme ce fut le cas principalement avec la Révolution française et mai 1968 - contre un système, le capitalisme et une politique, le néolibéralisme, dont on sait les résultats catastrophiques. Nous ne savons pas si une telle chose se produira, si la "contagion" redoutée finira par se produire, mais les signes d’une répudiation généralisée des gouvernements qui ne font qu’enrichir les riches et piller les pauvres sont chaque fois plus nombreux à travers le monde. Nous n’aurons pas à attendre longtemps, car l’histoire nous dictera bientôt son verdict sans appel.
Au-delà de ses effets globaux, la brise venant de France est opportune et stimulante à l’heure où tant d’intellectuels et de publicistes d’Amérique latine, d’Europe et des Etats-Unis se réjouissent de la " fin du cycle progressiste " dans Notre Amérique, qui serait suivie du début d’un autre signe " néolibéral " ou conservateur que seuls ceux qui veulent convaincre les gens qu’il n’existe aucune alternative au changement et que l’expression « capitalisme ou chaos », cache malicieusement la réalité que le capitalisme EST le chaos. C’est pourquoi les événements en France sont un coup de torchon sur tant de mensonges qui prétendant s’appuyer sur une analyse économique ou sociopolitique rigoureuse. Ils nous montrent que l’histoire peut toujours prendre un tournant inattendu, et que ce qui semblait être un ordre économique et politique immuable et imprenable peut tomber en morceaux en moins de temps qu’un coq ne chante ... en français."
Atilio Boron
Traduction par Alfare avec l’aide de du traducteur Deepl
Source: Le Grand Soir https://www.legrandsoir.info/gilets-jaunes-ce-que-la-france-a-de-specifique-insurgente.html
WE NEED TO DIVERSIFY THE ECONOMY’: David Hill interview with peruvian mining activist Javier Jahncke from the Red Muqui
‘WE NEED TO DIVERSIFY THE ECONOMY’: INTERVIEW WITH PERUVIAN MINING ACTIVIST
Earlier this year I spoke at length with well-known activist Javier Jahncke from the Red Muqui, a Lima-based network of 29 civil society organisations in Peru. The starting-point of our conversation was a report written for Muqui by researchers from the Humboldt University of Berlin in Germany, which is titled ‘Alternativas de Desarrollo en Regiones Mineras de Perú’ and attempts to identify concrete ways in which Peru can diversify its economy away from mining to more sustainable economic activities such as family-based organic agriculture. Here are 25 excerpts from what Jahncke told me:
1 On why the Humboldt report is important
‘The report is important because it generates a debate about the need to think of economic activities [other than mining] to provide greater stability to our economy. Peru is very dependent on extractives - on mining, oil and gas. Our concern is to ensure that the issue of diversification is discussed at the level of the Peruvian government. What is needed is a political decision to diversify.’
2 On lobbying the government about the Humboldt report
‘Our lobbying work has involved all levels of government, including the Ministry of Energy and Mines, the Ministry of Agriculture and the Ministry of Environment, as well as the Presidential Council of Ministers. They are informed of our proposals. In fact, we have presented the report in Congress in an event there. What we didn’t want is for the report to remain, as they say, in some bookcase.’
3 On government priorities in recent decades
‘Unfortunately the political decisions taken by the government over the last 20 years and more have been to prioritise maintaining a series of legal frameworks favourable to mining, oil and gas, rather than encourage ways of improving other economic activities such as agriculture and cattle-rearing. Just 7% of our national territory is dedicated to farming and cattle-rearing which supply families’ basic needs. And that 7% isn’t protected. It has been conceded to other economic activities like mining.’
4 On the pressure from extractive industries
‘At the moment 15% more or less [of Peru] has been conceded to mining. It has been 25% in the past. Add to that the areas in the Amazon conceded to oil and gas activities and you can see that the pressure on our national territory is intense. Hence the importance of initiating a debate about other options. What are the other economic activities already being carried out? It’s not that we’re trying to identify something unrealistic. There are other economic activities already being carried out in our country that are important and contribute to the local and national economy, but receive no support from the government. We need a political decision to support these activities, in order to improve them and generate other forms of income and improve quality of life. At present only extractivism is seen as the axis of our economy.’
5 On mining’s contribution to climate change
‘I don’t think that [the average person in Europe understands the impacts that mining has] because they’re not informed. I think that if they were more informed, we would see more awareness not just about the impacts on us [in Peru], but on the world in general. We have a serious problem with climate change. And mining does impact climate change. Why do I mention that? Because most of the time it isn’t acknowledged. The connection isn’t made. What’s the main impact? On the change of soil use.’
6 On Peru’s worst-hit mining zone
‘I’d say that the region which exemplifies the impact of mining in Peru in all its ‘splendor’ is Cerro de Pasco. It’s depressing. The impacts are brutal. The city has grown around an open-pit mine. There is a waste-pit right in the middle of it. It used to be a lake that the local population used for water. There is another waste-pit, on the way out of the city, where many children are seriously contaminated by heavy metals. There are people living there. They drink that water. You go to the tap and the water comes out yellow. And it comes out only at certain times of the day. Hardest of all is when they’re doing the exploitation. When they explode the dynamite, the city shakes and the houses split.’
7 On mining’s general environmental impacts
‘Who is assuming responsibility for the environmental impacts - for what has been misleadingly called, by economists, the ‘externalities’? For remediation? The Peruvian government? That’s to say, it is us Peruvians who must pay the price of the impacts caused by mining? Who’s going to cure the children contaminated by lead? With pleasure we at Muqui can contribute, but is it our responsibility? Isn’t it the responsibility of the companies? This [the environmental impacts] is the big problem that mining is leaving us. Muqui was established 15 years ago and in those 15 years we’ve seen how mining has degraded our country in many ways. The contribution it makes to Peru is minimum. Who are the people who really benefit?’
8 On how environmental laws are being weakened to favour mining
‘The legal frameworks are being modified to facilitate access to land and lower standards so that investment continues, so there is less pressure from supervision, and so the companies spend less on environmental concerns. Because the mining companies have requested there are fewer standards. We’re talking about ‘tramitology’, de-regulation. And who does all this? The large law firms who work for the mining companies and exercise considerable power in the government. This must be said: there are company employees who obtain jobs inside the state, change the legal frameworks, present new ones, approve environmental impact assessments (EIAs), and then return to work for the companies. What we call the ‘revolving door.’ That is corruption.’
9 On the way EIAs for mining projects are written
‘Who establishes the project’s ‘zone of influence’, that’s to say, the area to be impacted in the EIAs? The sub-contractor contracted by the mining company. But is the sub-contractor going to tell the company what really will be impacted? That’s the problem. The ‘zone of influence’ is effectively established by the company itself. Not the government. And there is no mechanism that allows the local population, from the beginning, to participate and know what will happen, what consequences there will be. . . First we must evaluate whether EIAs even serve a purpose. And if EIAs continue to be used, then the local population must be able to actively participate in them. It’s the government itself that should be overseeing this. The government itself must assume that responsibility.’
10 On the way EIAs for mining projects are approved
‘No one’s checking the EIAs [before they’re approved]. They’re just something on paper. At the very least, the EIAs must be checked before they’re approved. At the moment it’s just something on paper that the sub-contractor presents. The document for Tía María was 17,000 pages. How much time do you have to review it? Can an engineer review 17,000 pages in 120 days? You have 120 days to evaluate an EIA. No one goes into the field to see if what it says is true. No one goes to see before approving it. Only after it has been approved is there any oversight. What is needed is a strong environmental institution with sufficient resources and personnel who have oversight from the beginning.’
11 On ‘prior consultation’
‘In Peru it’s said that our prior consultation process is an example of how to do it, but it’s a disaster. Other countries are following us. We’re exporting our legal frameworks as if they were examples, but really prior consultation here is an example of how things shouldn’t be done. Well, for the businessmen it’s how things should be done! It’s an example to them. But it’s not how things should be done in terms of respecting rights and guaranteeing due process.’
12 On how communities and organisations come to protest mining
‘They come to Lima, visit the various institutions, present their problems and suggest their solutions. However, no solutions are found. Sometimes there is dialogue. [In the end] there is no way-out and so they come out onto the streets - driven to it by the government’s failure to provide concrete responses to solve their problems. They block roads. It’s to create pressure so that they’re heard, so that they’re attended to. It’s only then, when they’re out on the streets, where there are protests, when there is pressure, when there is confrontation, when there is a crisis, that the government gets involved and sets up a dialogue process [‘mesa de diálogo’]. And what is its function? In reality it’s to say, ‘Let’s sign an agreement: you’ll stop protesting and we’ll comply [with something you’re asking for]. . .’ but they never comply. There’s no one to guarantee that these agreements are ever complied with. So they start protesting again, and then there’s another confrontation. . .’
13 On the criminalisation of protest against mining
‘Community leaders are persecuted. New criminal legal concepts are created. In Tía María, which has become known worldwide, a policeman, after detaining someone, put a ‘púa’ [a kind of tyre spike] in his hand in order to say, ‘Look, a púa, to leave on the ground to burst a car’s tyres.’ So they can say, ‘Here, look, a crime. . .’ but in a video released later you can see that it was a policeman who put the púa in the man’s hand. This is the level of police action we’re faced with - police which have signed agreements with some of the mining companies to provide security.’
14 On accusations of being ‘anti-mining’ and ‘anti-development’
‘There’s a need to discredit us - to claim that what we’re saying is ideological, that we have personal interests, that we’re against mining because we want to obtain some kind of benefit for ourselves. [We’ve presented] a complaint against the journalist Cecilia Valenzuela, who is very well-known in Peru and writes for El Comercio, [because] she wrote in an article [about Tía María] that we were financing various people and that was what promoted the violence in the region. Without any kind of proof at all. . . We’re not against mining. There can be mining wherever if local people agree, if they can participate and be consulted, if it doesn’t impact the environment. But local people are often not in agreement if the environmental impacts are serious.’
15 On accusations of being a ‘terrorist’
‘It was together with 35 other people. We were accused of terrorism after carrying out a consultation [connected to operations by] Río Blanco [a company operating a copper mine in northern Peru] which, at the time, in 2007, was UK-based. Now it’s China. The accusation was made by an association established by members of a local community, and which used the community’s name although it wasn’t really from the community. They themselves said, when they were summoned by the judge to testify, that they were supported by Congresspeople, members of Señora K’s [Keiko Fujimori] party, and from the company itself, Río Blanco.’
16 On Peruvian media coverage of mining
‘It doesn’t help. Speaking generally. Much of the media are financed by mining, oil and gas activities. There’s a saying here: ‘The dog doesn’t bite the hand that feeds it.’ It’s very difficult for the media to say anything in opposition.’
17 On the origins of the most influential companies in Peruvian mining
‘There are companies from many different countries, but the one which has increased [most recently] is clearly China. But then there is Yanacocha from the US, and Antamina which has Canadian capital. From South Africa there is Anglo-Gold. From Australia: BHP. From Switzerland: Glencore.’
18 On the responsibility of other countries’ governments
‘The number of important companies [operating in Peru] raises the issue of the responsibility of the governments of those companies’ countries of origin. Those governments don’t have mechanisms to ensure that their companies are complying with international laws and standards. What we’re calling for, at the very least, is that companies comply with the same standards that apply in their home countries. In Peru the standards are minimum. They’re lax in order to favour investment.’
19 On the involvement and responsibility of consumers in other countries
‘[The Humboldt researchers] were very interested in addressing this issue because fundamentally it is about the economic model we have in this country, focused on mining. That is important in Europe because the question is this: up until what point will demand for raw materials from Europe and other industrialised countries continue? It is because of that demand that we’re living like this now, with this pressure from mining, oil and gas activities on our territories - especially the territories of indigenous peoples in the Andes and Amazon - which is affecting their rights and threatening their future existence.’
20 On Peru violating a trade deal with the European Union
‘We’ve been part of a complaint presented to the EU last year, in October, regarding the government’s failure to comply with the Trade Agreement it has with the EU. Peru hasn’t benefitted because of the way the agreement was negotiated, but we think that it is an important mechanism enabling us to demand that the government comply with the legal frameworks on labour issues, the environment and land in a way that respects the rights of communities and social organisations, their economic activities and their lives. This is also part of the process to protect these other economic activities and promote diversification.’
21 On ‘development’ and how rural communities are perceived
‘They’re not considered ‘developed’, as is said in Peru. Because people talk of ‘development’ and the need to ‘include’ them! No, you’ve got to ‘insert’ them into development! The question is: who has asked those communities if they want to be ‘inserted’ into the idea of development that you living in the city have? Wouldn’t it be appropriate instead to support them to improve their quality of life, their levels of production and their culture, which in turn will provide food security, economic benefits and organic products, which people can consume instead of industrialised products impacting their health? Wouldn’t that be better? Hence wouldn’t it be better to diversify the economy and support them with other economic activities? It’s important to remember that there are other ways to live that are different to those of us who have westernised, and that those ways of life should be respected and provide an example for the future. Sometimes we need to think a little harder, when we talk of ‘development’, about those communities taking care of our ecosystems, the regions where the rivers birth, and the areas that provide our food.’
22 On how mining has created dependency
‘Everything has been done to create a dependency on mining. It shouldn’t be that there are people in, say, La Oroya [in the Junín region] who come out onto the streets in favour of the company to demand that the Metallurgical Complex there keeps operating when their children are dying from contaminated water. This is an example of the dependency. People in La Oroya want the Complex to keep operating in order to earn an income because there is no other economic activity in the region.’
23 On the future if things remain the same
‘Lack of water will be an issue. Because the rivers are being diverted to other areas, for mining, for other economic activities. The water is being contaminated. We’ll have to look for new sources when in 50 years or so we won’t have any glaciers because of climate change. So where will we get our water from? It’s going to be a serious problem. We’ll have to get it from the Amazon. And how will the Amazon be in 50 years or so, following the impacts of the oil industry and all the spills?’
24 On why Muqui shouldn’t really exist
‘The government is failing to guarantee peoples’ rights. Institutions like ours shouldn’t exist if the government was doing so.’
25 On how Peru is really an agricultural country - and what that could mean for the future
‘This narrative of ‘Peru: a mining country’ [‘Perú: país minero’] is one imposed on us by the mining companies. Peru is, historically speaking, an agricultural country. It always has been. We’re not saying mining doesn’t have a role. It’s had an important role, but it shouldn’t be that it’s the only economic activity. Rather, let’s promote Peru as the agricultural country that it has been historically, with mining playing a role. That’s why we need to diversify. And that’s why now is the time to discuss how to do it.’
"Quand un colonialisme en cache un autre" (Bruno Guigue)
Lundi 5 novembre 2018
Que les enfants yéménites meurent de faim par milliers, que les Palestiniens tombent sous les balles de l’occupant, que la Syrie soit un champ de ruines et la Libye plongée dans le chaos, tout cela ne nous émeut guère. On manifeste, on fait grève, on proteste ? Pas vraiment. Ni manifestations significatives, ni débats dignes de ce nom. Le crime néocolonial passe comme une lettre à la poste. Et pourtant, si nous subissions ce que nos gouvernements infligent à des peuples qui ne nous ont rien fait, que dirions-nous ? Si une alliance criminelle nous condamnait à mourir de faim ou du choléra, comme au Yémen ? Si une armée d’occupation abattait notre jeunesse parce qu’elle ose protester, comme en Palestine ? Si des puissances étrangères armaient des milices pour détruire notre république, comme en Syrie ? Si une coalition étrangère avait bombardé nos villes et assassiné nos dirigeants, comme en Libye ?
La tendance des pays dits civilisés à jeter un voile pudique sur leurs propres turpitudes n’est pas nouvelle. Propre sur lui, le démocrate occidental voit plus facilement la paille dans l’œil du voisin que la poutre qui loge dans le sien. De droite, de gauche ou du centre, il vit dans un monde idéal, un univers heureux où il a toujours la conscience de son côté. Sarkozy a détruit la Libye, Hollande la Syrie, Macron le Yémen, mais il n’y aura jamais de tribunal international pour les juger. Mesurés à l’aune de notre belle démocratie, ces massacres ne sont que des broutilles. Un égarement passager, à la rigueur, mais l’intention était bonne. Comment des démocraties pourraient-elles vouloir autre chose que le bonheur de tous ? Surtout destiné à l’électeur moyen, le discours officiel des Occidentaux traduit toujours l’assurance inébranlable d’appartenir au camp du bien. “Vous souffrez de l’oppression, de la dictature, de l’obscurantisme ? Ne vous inquiétez pas, on vous envoie les bombardiers !”.
Il arrive toutefois qu’au détour d’une phrase, dans le secret des négociations internationales, un coin de voile soit levé, subrepticement. On assiste alors à une forme d’aveu, et voilà qu’un margoulin confesse le crime en esquissant un sourire narquois. En 2013, au moment où la France intervient au Sahel, Laurent Fabius, ministre français des affaires étrangères, appelle son homologue russe pour obtenir l’appui de la Russie à l’ONU. Lavrov s’étonne alors de cette initiative française contre des djihadistes que Paris avait soutenus lors de l’intervention en Libye, en 2011 : “C’est la vie !”, lui rétorque le ministre français. Semer la terreur pour abattre un Etat souverain ? C’est “la vie” selon Fabius. Mais que ce criminel se rassure : aucun juge ne lui demandera des comptes. La Cour pénale internationale (CPI) est une Cour pour les indigènes : c’est réservé aux Africains. Les gens comme Fabius ont l’art de passer entre les gouttes.
Abreuvés d’un discours qui leur dit que leur pays est toujours du bon côté, les Français semblent à des années-lumière du chaos que contribuent à bâtir leurs propres dirigeants. Les problèmes du monde ne les affectent que lorsque des hordes de miséreux se pressent aux portes, et ils sont nombreux à accorder leurs suffrages – comme beaucoup d’Européens – à ceux qui prétendent leur épargner cette invasion. Bien entendu, cette défense d’un “chez soi” devrait logiquement s’accompagner du refus de l’ingérence chez les autres : que vaudrait un patriotisme qui autoriserait le fort à s’ingérer dans les affaires du faible ? Or l’expérience montre que ces “patriotes” sont rarement à la pointe du combat pour l’indépendance nationale en dehors du ”monde civilisé”. Quels partis de droite européens, par exemple, soutiennent le droit des Palestiniens à l’autodétermination nationale ? Manifestement, ils ne se précipitent pas pour honorer leurs propres principes.
Mais ce n’est pas tout. On peut même se demander si ces prétendus patriotes le sont vraiment pour eux-mêmes : combien d’entre eux, en effet, sont-ils favorables à la sortie de leur propre pays de l’OTAN, cette machine à embrigader les nations européennes ? Comme pour la question précédente, la réponse est : aucun. Ces “nationalistes” font le procès de l’Union européenne pour sa politique migratoire, mais c’est le seul morceau de leur répertoire patriotique, véritable disque rayé aux accents monocordes. Ils gonflent les muscles face aux migrants, mais ils sont beaucoup moins virils face aux USA, aux banques et aux multinationales. S’ils prenaient leur souveraineté au sérieux, ils s’interrogeraient sur leur appartenance au “camp occidental” et au “monde libre”. Mais c’est sans doute beaucoup leur demander.
Dans cette incohérence généralisée, la France est un véritable cas d’école. Une certaine droite – ou extrême-droite, comme on voudra – y critique volontiers les interventions à l’étranger, mais de manière sélective. Le Rassemblement national, par exemple, dénonce l’ingérence française en Syrie, mais il approuve la répression israélienne contre les Palestiniens. Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes serait-il à géométrie variable ? En fait, ce parti fait exactement l’inverse de ce que fait une prétendue gauche, qui soutient les Palestiniens – en paroles – et approuve l’intervention occidentale contre Damas, trouvant même qu’on n’en fait pas assez et qu’il faudrait bombarder ce pays plus sévèrement. Le drame, c’est que ces deux incohérences jumelles – et en miroir – aveuglent le peuple français. On mesure cet aveuglement au résultat, lorsqu’on voit des gauchistes souhaiter le renversement d’un Etat laïc par des mercenaires de la CIA (au nom de la démocratie et des droits de l’homme), et des nationalistes soutenir l’occupation et la répression sionistes en Palestine (au nom de la lutte contre le terrorisme et l’islamisme radical).
Il est vrai que ce chassé-croisé entre pseudo-patriotes et pseudo-progressistes a aussi une dimension historique. Il charrie à sa façon l’héritage empoisonné des temps coloniaux. Ainsi la droite nationaliste critique le néocolonialisme occidental en Syrie, mais elle trouve insupportable qu’on évoque les crimes coloniaux commis par la France dans le passé en Indochine, en Algérie ou à Madagascar. On suppose que ce n’est pas volontaire, mais la gauche universaliste contemporaine – au nom des droits de l’homme – fait exactement l’inverse : elle fait le procès du vieux colonialisme façon “Algérie française” mais elle approuve l’intervention néocoloniale en Syrie contre un Etat souverain qui a arraché son indépendance à l’occupant français en 1946. Bref, la droite aime follement le colonialisme au passé, la gauche l’aime passionnément au présent. La boucle est bouclée, et en définitive tout le monde est d’accord. Principale victime : la lucidité collective.
La France est l’un des rares pays où un colonialisme en cache un autre, le vieux, celui qui plonge ses racines dans l’idéologie pseudo-civilisatrice de l’homme blanc, se trouvant comme régénéré par le sang neuf du bellicisme droit-de-l’hommiste. Ce néocolonialisme, à son tour, est un peu comme l’ancien colonialisme “mis à la portée des caniches”, pour paraphraser Céline. Il veut nous faire pleurer avant de lancer les missiles. En tout cas, la connivence implicite entre les colonialistes de tous poils – les vieux et les jeunes, les archéo et les néo – est l’une des raisons de l’errance française sur la scène internationale depuis qu’elle a rompu avec une double tradition, gaulliste et communiste, qui lui a souvent permis – non sans errements – de balayer devant sa porte : la première par conviction anticolonialiste, la seconde par intelligence politique. Un jour viendra sans doute où on dira, pour faire la synthèse, que si la France a semé le chaos en Libye, en Syrie et au Yémen, au fond, c’était pour “partager sa culture “, comme l’a affirmé François Fillon à propos de la colonisation française des siècles passés. Au pays des droits de l’homme, tout est possible, et même prendre des vessies pour des lanternes.
Source: http://lavoixdelalibye.com/2018/11/06/quand-un-colonialisme-en-cache-un-autre/
Communiqué de la famille du leader martyr Mouammar Kadhafi (colloque « Les violations des droits de l’homme en Libye », Paris, 13 décembre 2018)
De gauche à droite: Le Pr. Robert Charvin, S.A.R. le prince Sixte-Henri de Bourbon-Parme, Maria Poumier (blog "Entre la plume et l'enclume"), l'émissaire de la famille Kadhafi

S.A.R. Le prince Sixte-Henri de Bourbon-Parme* honorait de sa présence le colloque « Les violations des droits de l’homme en Libye » le 13 décembre 2018 à Paris.
Face à la politique inique des dirigeants français et de leurs maîtres, de l'UE, de l'Alliance atlantique et de l'OTAN depuis le départ du général de Gaulle, avec les agressions du Kosovo, de l'Afghanistan, de l'Irak, de la Libye, de la Syrie et du Yémen, le prince Sixte-Henri de Bourbon-Parme* représentait la France de toujours, celle qui reste la seule véritable aux yeux des peuples du monde: un pays de justice, d'honneur, de culture et d'ouverture, porteur de valeurs universelles.
P.O.C.
* https://fr.wikipedia.org/wiki/Sixte-Henri_de_Bourbon-Parme
http://www.politique-actu.com/osons/libye-entretien-avec-prince-sixte-henri-bourbon-parme/318273/
Communiqué de presse
La famille du leader martyr Mouammar Kadhafi se demande aujourd’hui où est la parole de la communauté internationale face à la situation en Libye : car elle est blessée, comme tant d’honorables familles libyennes, parmi lesquelles ont été sacrifiés tant de martyrs, de prisonniers et de personnes déplacées. Les évènements en Libye sont dominés par l’aggravation du rôle des milices et de groupes terroristes, le déplacement systématique et forcé de la population, l’effondrement complet du système étatique, la propagation d’une corruption sans précédent et la détérioration des conditions de vie, la prolifération des armes, des prisons secrètes et autres, dans lesquelles sont commis des crimes contraires aux valeurs et à la morale humaine ; tout cela semble invisible et inaudible à la communauté internationale qui est pourtant intervenue en 2011 en Libye sous le prétexte de la protection des civils.
Déclaration:
Premièrement : la famille du leader martyr Mouammar Kadhafi demande à la communauté internationale et à ses institutions compétentes d’ouvrir immédiatement une enquête sur l'assassinat de Mouammar Kadhafi et de ses compagnons, comme avait été créé un tribunal international spécial pour enquêter sur l'assassinat du président libanais Rafic Hariri ; elle demande que soient prises les mesures nécessaires pour récupérer leurs dépouilles. Nous demandons aussi l’ouverture d’une enquête sur les crimes commis par l’Otan contre des civils désarmés et non protégés et d’enquêter sur la nature des opérations militaires entreprises en regard des résolutions 1973 et 1970 du Conseil de sécurité de l’ONU.
Deuxièmement : la famille du leader martyr Mouammar Kadhafi appelle les Nations Unies, sa Mission spéciale en Libye, ainsi que son Groupe de travail contre les arrestations arbitraires et son Conseil des droits de l’homme à Genève, à intervenir pour libérer Alssaidi Mouammar Kadhafi de la détention arbitraire dont il fait l’objet. Celui-ci a été acquitté par la justice libyenne depuis plusieurs mois, mais cette décision n'a pas été appliquée jusqu’à maintenant. Le Groupe de travail des Nations Unies a appelé expressément à sa libération en avril 2016. Nous demandons à ce que toutes les parties concernées assument leur responsabilité légale et morale dans cette situation. Nous leur demandons également de prendre toutes les mesures nécessaires pour libérer tous les prisonniers et détenus incarcérés depuis plus de sept ans dans des prisons, sans procès ni même inculpation, et la prise en charge du dossier des disparus et des déplacés par la force dans le pays et à l’étranger, ainsi que la réparation des dommages matériels et moraux subis par les victimes.
Troisièmement : la famille du martyr Mouammar Kadhafi rejette absolument le maintien des membres de la famille sous le régime de sanctions internationales infondées, inutiles, et qui pénalisent des femmes et des membres de la famille sur leur simple nom de famille, et sur des allégations vagues, alors qu’il y a des gens qui constituent des risques bien réels pour la paix et la sécurité en Libye, des terroristes, des milices illégales qui continuent à commettre des crimes impunément, et des individus corrompus qui continuent à piller les ressources de la Libye.
Quatrièmement, la famille du leader martyr Mouammar Kadhafi exprime son souhait que la Cour pénale internationale s’engage à respecter la décision de l’autorité judiciaire nationale libyenne et reconnaisse l’amnistie et la libération de Dr Saif al-Islam. Celui-ci a été jugé en Libye conformément aux procédures judiciaires reconnues par les lois et tribunaux libyens, et à la loi d'amnistie générale n° 6 de 2015 promulguée par le Parlement Libyen le 28 juillet 2015 applicable actuellement par les tribunaux
La famille du martyr rappelle le rôle joué par Saïf al-Islam, l’homme pacifiste et instigateur des programmes de défense des droits de l'homme en Libye. Il a contribué au lancement du processus de réconciliation nationale et au dialogue et à la libération des prisonniers dans leur pays ainsi qu'à la libération de nombreux otages enlevés en Libye, de différentes nationalités, dans différents pays. C’est un civil, et n’a jamais été un chef militaire comme le prétendent indument certains journalistes malhonnêtes. Le procureur de la CPI devrait ouvrir une enquête sur les crimes qu’il a dénoncés dans son rapport sur la Libye. Il devrait cesser de persécuter Saïf, et reconnaître le verdict des autorités judiciaires libyennes.
Cinquièmement : la famille du leader martyr Mouammar Kadhafi exprime ses regrets devant le silence de la communauté internationale, de la Ligue arabe, de l’Organisation de la conférence islamique et des organisations de défense des droits de l’homme dans l’affaire de l’otage du sectarisme Hannibal Kadhafi, qui a été kidnappé en République arabe syrienne le 11/12/2015 et transféré au Liban où il a subi la torture ; sa détention s’est prolongée jusqu’à maintenant sous prétexte de l'affaire de M. Musa al-Sadr, alors qu’Hannibal n'avait pas trois ans à l’époque des faits, sur lesquels nous réclamons aussi des éclaircissements.
Sixièmement : la famille du leader martyr Mouammar Kadhafi appelle tout le peuple libyen, dans toutes ses composantes dans le pays et à l'étranger sans exception, à remplir leur devoir national, et à tenir une conférence nationale sur le sol libyen. Nous ne nous considérons pas les gardiens du peuple libyen, et n’aspirons pas au pouvoir. Mais nous voulons que le la Libye tourne la page, et que le peuple libyen travaille ensemble dans le plein respect de ses droits égaux, en retenant les leçons des erreurs et des réussites grandioses du passé. Nous croyons que le chemin vers la réconciliation, la sécurité et le salut dépend à la fois de la volonté du peuple libyen et des tribus, et de leurs droits de poursuivre des objectifs communs sans interférence. Souveraineté, progrès et développement iront de pair. Seuls les Libyens sont autorisés à choisir leur destin et leur avenir. Si la mission de l’ONU en Libye est sérieuse, elle doit écouter la représentation des tribus et les représentants des organes sociaux. Ceux-ci, ainsi que les tribus, sont conscients des problèmes et sont capables de trouver des solutions à la crise libyenne. Mais cela n’est pas possible tant que les gens au pouvoir ne poursuivent que leur propre intérêt ou la soumission à des objectifs étrangers.
Enfin, comme nous l’avons signalé, la famille du martyr Mouammar Kadhafi appelle la communauté internationale par toutes ses organisations à assumer sa responsabilité juridique, morale et humanitaire, et elle exhorte les médiats en particulier ceux qui sont sincères à traiter sérieusement de ces problèmes.
Fait à Paris, le 13/12/2018
Pour en savoir plus sur le colloque du 13 décembre 2018 à Paris et sur la situation en Libye depuis 2011:
http://www.palestine-solidarite.org/analyses.manlio_dinucci.131118.htm
http://www.palestine-solidarite.org/actualite.luc_michel.051218.htm
http://plumenclume.org/blog/411-bilan-du-colloque-les-violations-des-droits-de-l-homme-en-libye-
http://lavoixdelalibye.com/category/news/
Bilan du colloque sur le site La plume et l'Enclume
https://plumenclume.org/blog/411-bilan-du-colloque-les-violations-des-droits-de-l-homme-en-libye-
Sur ce blog et sur mon ami l'Ambassadeur de France Guy Georgy (1918-2003) qui fut ambassadeur en Libye et auteur de l'ouvrage Kadhafi - Le berger des Syrtes (Flammarion, 1996) et préfacier du recueil de Mouammar Kadhafi: Escapade en enfer et autres nouvelles, Favre éditeur, Paris, 1996. (ISBN 978-2-8289-0504-0)
http://pocombelles.over-blog.com/article-a-la-memoire-de-guy-georgy-68799005.html
http://pocombelles.over-blog.com/article-la-folle-avoine-guy-georgy-1918-2003-110809866.html
Notice Wikipedia (créée par Pierre-Olivier Combelles): https://fr.wikipedia.org/wiki/Guy_Georgy
Le petit peuple et le grand peuple, par Augustin Cochin et Igor Chafarévitch
S'appuyant sur les travaux d'Augustin Cochin (link), Igor Chafarévitch analyse dans son lumineux ouvrage "Russophobie" la captation du pouvoir, dans les Etats et les systèmes politiques issus de la Révolution française, par un "petit peuple" tyrannique aux intérêts indépendants du "grand peuple" (majorité) qu'il est censé représenter.
"Les vues examinées dans les deux précédents chapitres se fondent en un système unique. Qui plus est, leur fondement est constitué par tout une philosophie de l'Histoire - une vision particulière du caractère du processus historique. Il s'agit en l'occurence de savoir si l'Histoire est un processus organique, comparable à celui de la croissance d'un organisme vivant qu'on appelle l'évolution biologique, ou si elle est consciemment construite par les hommes comme une sorte de mécanisme. En d'autres termes, la question est de savoir si une société est un organisme ou bien un mécanisme, si elle est morte ou vivante (1).
Selon le premier point de vue, c'est à la faveur d'une [lente] évolution que la société humaine se seraient constituées des "normes de comportement" (au sens large: des normes technologiques, sociales, culturelles, morales et religieuses). Ces "normes de comportement" ne sont, en règle générale, l'invention consciente de personne, elles sont apparues à la suite d'un processus très complexe dont chaque nouvelle étape se fonde sur toute l'histoire antérieure. L'avenir est le fruit du passé, de l'Histoire, et non de supputations. Pas plus qu'un nouvel organe chez un animal n'apparaît parce que celui-ci a préablement acquis la conviction de son utilité, aucune institution sociale nouvelle n'est créée consciemment, et dans un but précis.
Le second point de vue consiste à affirmer qu'une société est construite par les hommes d'une façon logique, d'après des critères d'utilité et sur la base de de résolutions prises à l'avance. Là, on est autorisé et bien souvent forcé d'ignorer les traditions historiques, le caractère des peuples, les systèmes de valeurs élaborés au cours des siècles (une parole de Voltaire semble typique à cet égard: "vous voulez avoir de bonnes lois? Brûlez les vôtres et faites-en de nouvelles")(2). En revanche, un rôle décisif est joué par ceux qui détiennent les connaissances et le savoir-faire requis. Ce sont les véritables créateurs de l'Histoire. C'est à eux qu'appartient la rude tâche d'élaborer des plans pour l'avenir afin d'y plier ensuite l'insaisissable élan de la vie. le peuple n'est plus qu'un matériau entre leurs mains. Tels des charpentiers travaillant le bois ou des ingénieurs coulant le béton armé, ils érigent avec ce matériau [vivant] une construction nouvelle dont le schéma a été préalablement élaboré. Il va de soi qu'une telle vision des choses creuse un véritable gouffre entre le "matériau" et les "créateurs". Ces derniers ne peuvent considérer le "matériau" comme leur semblable (cela entraverait leur travail): en revanche, ils sont tout à fait enclins à éprouver à son égard de l'antipathie, voire de l'irritation si ce "matériau" refuse de remplir son rôle. Le choix de l'une ou de l'autre de ces conceptions détermine deux morphologies différentes. Celui qui adopte le premier point de vue se considère comme une sorte d'auxiliaire et de collaborateur des puissances qui surpassent de loin ses limitations individuelles. Celui qui se sent attiré par la seconde conception peut être enclin à se prendre pour un créateur indépendant de l'Histoire, un démiurge, un petit dieu et, en fin de compte, un violeur car c'est en suivant une telle voie qu'on aboutit à une société privée de liberté, quelles que soient les vélléités démocratiques d'une telle idéologie.
(...) Ce phénomène social pourrait sans doute devenir plus intelligible pour nous si nous le remplaçons dans un cadre historique plus vaste. Nous connaissons, en effet, au moins une situation historique où un phénomène semblable a été minutieusement et très clairement décrit - il s'agit de la Grande révolution Française. Parmi les chercheurs qui se sont penchés sur cette période, l'un des plus intéressants, tant par l'originalité de ses idées que par son extraordinaire érudition, est sans conteste l'historien français Augustin Cochin. Dans ses travaux (3), il a accordé une attention toute particulière à une certaine couche sociale et intellectuelle qu'il a appelée le "Petit Peuple". D'après Cochin, un cercle restreint de personnes formées au sein de sociétés de pensée, d'académies, de loges maçonniques, de clubs et de cellules a joué un rôle décisif dans le déroulement du processus révolutionnaire en France. Ces cercles n'avaient d'autre environnement intellectuel et spirituel que le leur: ce fut un "Petit Peuple" au milieu du "Grand Peuple", voire même une sorte d'"anti-peuple", puisque sa vision du monde était diamétralement contraire à celle du "Grand Peuple". On y forgeait un type d'homme entièrement nouveau, enclin au renversement [des valeurs]: tout ce qui constituait les racines, l'"échine spirituelle" de sa nation devait lui sembler profondément étranger: ainsi, il ne devait faire aucun cas de la foi catholique, du code de l'honneur, de la fidélité au souverain, de sa fierté historique, de l'attachement aux usages et aux privilèges de sa province natale non plus que de son état ou de sa guilde. Les "sociétés" autour desquelles se groupait le "Petit Peuple" se chargeaient de créer à l'intention de leurs membres une sorte d'univers clos à l'intérieur duquel se déroulait leur existence toute artificielle. Par exemple, si dans le monde ordinaire, c'est l'expérience qui constituait le critère ultime en matière de jugement (l'expérience historique), dans leur monde clos, c'était l'opinion générale. N'était réel que ce que les autres membres de la "société" tenaient pour tel, et de même pour ce qu'ils disaient et approuvaient. L'ordre naturel des choses se trouvait ainsi renversé: la doctrine n'était plus une conséquence [de l'expérience], mais sa cause. Le mode de recrutement des ces "sociétés" obéissait à la maxime : "se libérer du poids mort", c'est-à-dire des gens soumis aux lois du "monde ancien", i.e. des gens d'honneur, de parole et de foi. C'est pour cette raison que toutes ces "sociétés" connaissaient des épurations périodiques (qui correspondent aux "purges "de notre époque). Ceci dans le but de forger un "Petit Peuple" de plus en plus pur, pour marcher vers la "liberté", c'est-à-dire une libération de plus en plus grande par rapport aux modes de penser du "Grand Peuple" qui n'étaient en l'occurence que des préjugés tels que le sentiment religieux ou monarchique, saisissables seulement en vertu d'un contact spirituel [avec les réalités que ces mots recouvrent]. Ce processus purificateur se trouve illustré chez Cochin d'un bel exemple, celui du "bon sauvage", très répandu dans la littérature de l'époque des "Lumières" avec le Prince persan de Montesquieu ou le Gourou de Voltaire, etc. Il s'agit le plus souvent d'un individu possédant tous les accessoires matériels ainsi que toutes les connaissances théoriques offertes par la civilisation, mais totalement privé de la compréhension de l'esprit qui anime tout cela, et c'est pourquoi tout le choque, tout lui paraîtstupide et illogique. D'après Cochin, ce personnage n'a rien d'une fiction, il fait partie de la vie: cependant il n'habite pas les forêts de l'Ohaïo, on le trouve tout simplement au sein des académies philosophiques et des loges maçonniques, il est l'image de l'homme [nouveau] qu'elles voulaient créer, être paradoxal pour qui son environnement naturel équivaut au vide, tout comme ce même milieu représente pour d'autres le monde réel. Il voit tout mais ne comprend rien, et c'est justement la profondeur de cette incompréhension qui fait toute la valeur du personnage. Après avoir entièrement parcouru le cursus éducatif offert à lui, c'est une existence pleine de merveilles qui attend le jeune représentant du "Petit Peuple": toutes les difficultés de la vie réelle disparaissent pour lui, tout lui semble alors simpleet clair, comme s'il était définitivement libéré des chaînes de la vie. Mais il y a l'envers de la médaille: l'apprenti-sorcierne sait guère vivre en dehors de son milieu d'adoption, dans l'univers du "Grand Peuple" il suffoque tel un poisson hors de l'eau. Ainsi, le "Grand Peuple" devient une menace pour l'existence du "Petit Peuple": c'est le début d'une lutte: les Lilliputiens tentent d'enchaîner Gulliver. D'après Cochin, cette lutte traversa les années qui précédèrent la révolution ainsi que la période révolutionnaire elle-même. 1789-1794, c'était le quinquennat du pouvoir du "Petit Peuple" sur le "Grand Peuple". Celui-ci ne reconnaissait de peuple que lui-même et ce sont ses propres droits qu'il a formulés dans les fameuses "Déclarations". Ce fait explique cet apparent paradoxe, lorsque le "peuple vainqueur" se retrouva en minorité et les "ennemis du peuple" en majorité (cette affirmation revenait sans cesse dans la bouche des révolutionnaires).
Nous sommes là confrontés à une vsion du monde étonnamment proche de celle qui fait l'objet de notre analyse dans le présent travail. Elle consiste entre autres à ne considérer son histoire nationale que sous l'angle de l'échec, à la tenir tout entière pour une scène de boucherie: voyez toutes ces Henriade et Pucelle d'Orléans... Il s'agit de rompre tout lien avec la tradition historique et cela par n'importe quel moyen: changements de noms des villes, du calendrier, etc. L'idée prévaut que tout ce qui est raisonnable doit être emprunté à l'extérieur, en l'occurence à l'Angleterre: cette conviction inspire, entre autres, les Lettres Philosophiques de Voltaire (qu'on appelle parfois Lettres anglaises). On estime en particulier devoir emprunter à un système politique étranger - le parlementarisme anglais.Nous sommes d'avis que cette façon de voir les choses ne s'applique pas seulement à la Révolution Française mais il est susceptible d'éclairer un ensemble de faits historiques beaucoup plus large. Chaque période de crise dans la vie d'un peuple voit apparaître un "Petit Peuple" porteur d'une idéologie diamétralement opposée à celle de la majorité. Tous les éléments organiques de la structure sociale, les racines spirituelles de la nation, sa tradition politique, ses principes moraux, son mode de vie original, tout cela est rejeté en bloc et traité comme un ramassis d'âneries, de préjugés grotesques et malpropres destinés à être élagués sans compromis.
N'ayant plus de liens sprirituels avec son peuple d'origine, cette petite "élite" considère celui-ci comme un matériau: le travail sur ce matériau n'est plus qu'une question d'ordre TECHNIQUE sans rapport avec la moindre norme morale, dénuée de toute sympathie (le verbe grec sunpathéo signifie littéralement "souffrir avec" NdT), de toute pitié. Cochin fait observer que cette vision du monde trouve son expression dans le symbole fondamental du mouvement maçonnique (qui a joué un rôle important dans la préparation de la Révolution Française): la construction du Temple, où les individus ne sont que les pierres que l'on assemble mécaniquement en suivant le plan des "architectes". (chapitre IV: Le petit peuple)
Igor Chafarévitch
de l'Académie des Sciences de Russie
de l'Académie des Sciences et des Arts des USA
de l'Académie Nationale Américaine des Sciences
de l'Académie Léopoldine d'Allemagne
de l'Académie Nationale italienne des Lynx
de la British Royal Society of London
Ancien rapporteur au Comité des Droits de l'Homme en URSS
Lauréat du Prix Lénine
Lauréat du Prix Heinemann
La Russophobie. Traduit du russe par Alexandre Volsky et publié sous la direction de Christian Jansen. Editions Chapitre Douze SER (1993)
(1) C'est à Platon qu'appartient la comparaison du législateur avec un maître d'oeuvre. Il élabore le plan d'un Etat idéal dans la République et les lois. De son côté, Aristote considère l'Etat comme le résultat d'une évolution naturelle comparable à celle de la famille (Cf.: Politique 1252a). Dans Culture de la Renaissance en Italie, J. Burckardt affirme qu'il était courant de penser, à l'époque de la Renaissance, que l'Etat représentait une construction artificielle. La théorie du "contrat social" de Hobbes et de Rousseau est une belle illustration du point de vue "constructiviste". En revanche, le point de vue qui considère un Etat comme une sorte d'"organisme" vivant a conduit certains à imaginer une "physiologie sociale", une "anatomie sociale", voire d'appliquer la théorie de Darwin aux phénomènes sociaux: cf l'ouvrage de Karl Menger: Untersuchungen über die Sozialwissenschaften und der politischen Ökonomie.. Leipzig, 1883. De nos jours, le point de vue "organiciste" est développé dans l'oeuvre de Hayek. De manière générale, ce sont les historiens qui soutiennent la théorie "organique", tandis que celles des "mécanismes sociaux" appartiennent en propre aux sociologues et aux politiciens (par exemple l'expression d'"ingénierie sociale").
(2) Phrase retraduite du russe, l'auteur n'ayant fourni aucune indication quant à sa source. (NdT).
(3) Les sociétés de pensée et la démocratie, Paris 1921.
Igor Shafarevich: The Socialist Phenomenon. TRANSLATED FROM THE RUSSIAN BY William Tjalsma. Foreword by Aleksandr I. Solzhenitsyn
Texte complet en anglais: link
Article Wikipedia sur Augustin Cochin (catholique, légitimiste, mort pour la France le 8 juillet 1916: link
"La démocratie est toujours le règne d’une minorité. D’où ce que Cochin appelle la Machine. Pour dégager des pouvoirs, tout un appareil se met en place qui sélectionne les meneurs, les plus actifs. Les machinistes qui agissent dans son « cercle intérieur » composent une oligarchie de médiocres successifs et interchangeables : pendant la Révolution, Brissot, Danton, Robespierre… Plus habiles que compétents, ces « tireurs de ficelles » (souvent gens de robe et de plume, beaux parleurs, ambitieux, sceptiques) apprennent à manipuler l’opinion. Mais ils ne sont que rouages, bientôt broyés par une logique mécanique qui tend implacablement à l’extension du contrôle social et à la radicalisation du mouvement. "
Andreas von Bülow interview on 9/11 ( September 2016)
(...)
VB : Ces terrifiantes attaques ont permis un lavage de cerveau des masses dans les démocraties occidentales. L'image de l'ennemi de l'anticommunisme ne fonctionne plus ; elle doit être remplacée par celle des peuples islamiques. Ils sont accusés d'avoir donné naissance au terrorisme suicidaire.
T : Lavage de cerveau ? C'est un terme dur.
VB : Oui ? Mais l'idée de l'image de l'ennemi ne vient pas de moi. Elle vient de Zbigniew Brzezinski et Samuel Huntington, deux conseillers chargés de l'élaboration de la politique des services de renseignement et des Affaires étrangères du gouvernement des États-Unis. Déjà au milieu des années 90, Huntington croyait que les opinions publiques en Europe et aux États-Unis avaient besoin de haïr quelqu'un — cela aurait renforcé leur identification au sein de leur société. Et Brzezinski, le chien enragé, conseiller du président Carter, faisait campagne pour que les États-Unis aient le droit exclusif de saisir toutes les matières premières dans le monde, en particulier le pétrole et le gaz naturel.
T : Vous voulez dire, les événements du 11 septembre... [int.]
VB : ... s'emboîtent parfaitement dans le concept de l'industrie de l'armement, des agences de renseignement et de tout le complexe militaro-industrialo-académique. C'est en fait très frappant. Les énormes réserves de matières premières en ancienne Union soviétique sont maintenant à leur disposition, de même les routes du pétrole et...
(...)
par Andreas von Bülow
Ancien ministre Allemand des technologies
Der Tagesspiel, janvier 2002
Source: http://www.iceberg911.net/bulow.html
Sur Andreas von Bülow et sur le même blog: http://pocombelles.over-blog.com/article-andreas-von-bulow-sur-le-11-09-noblesse-oblige-83175538.html
L’existence de l’euro, cause première des « gilets jaunes ». Tribune libre de Todd, Sapir, Gomez, Rosa, Hureaux, Werrebrouck…
Lundi 10 décembre 2018
Près de vingt ans après le lancement de l’euro, le 1er janvier 1999, la situation de la monnaie unique européenne est paradoxale. D’un côté, l’échec de ce projet est patent, étant reconnu par la plupart des économistes compétents, dont de très nombreux prix Nobel. De l’autre, ce sujet est maintenant tabou en France, au point qu’aucun responsable politique n’ose plus l’aborder de front. Comment s’explique une telle situation ?
Personne ne relie le mouvement actuel des « gilets jaunes » à l’échec de l’euro. Or, l’appauvrissement du plus grand nombre, dont il est le signe le plus manifeste, découle directement des politiques mises en œuvre pour tenter de sauver, coûte que coûte, la monnaie unique européenne. Il ne s’agit pas tant, ici, de la politique monétaire d’assouplissement quantitatif pratiquée par la Banque centrale européenne, peu efficace, au demeurant, pour relancer la production, mais des politiques budgétaires de hausse des impôts et de baisse des investissements publics, partout exigées par la Commission de Bruxelles. Celles-ci ont, certes, fini par redresser les comptes extérieurs de certains pays déficitaires. En revanche, ce fut au prix d’une « dévaluation interne », c’est-à-dire d’une diminution drastique des revenus, associée à un étranglement de la demande interne. Elles ont ainsi engendré un effondrement dramatique de la production dans la plupart des pays d’Europe du Sud et un taux de chômage resté très élevé, en dépit d’un exode massif des forces vives de ces pays.
La zone euro est désormais celle dont le taux de croissance économique est devenu le plus faible du monde. Les divergences entre les pays membres, loin d’avoir été réduites, se sont largement amplifiées. Au lieu de favoriser l’éclosion d’un marché européen des capitaux, la « monnaie unique » s’est accompagnée d’une montée de l’endettement, public et privé, de la majorité des nations. Or, l’existence même de l’euro, dont on pouvait autrefois encore discuter les effets, est maintenant devenu un sujet absolument tabou. Tandis que son lien avec le mécontentement actuel est manifeste, les partisans de l’euro font miroiter aux Français ses avantages largement illusoires (sauf la facilité de déplacement en Europe). Ils dressent un tableau apocalyptique de la situation économique qui prévaudrait en cas de sortie de la « monnaie unique », dans le but d’affoler des Français qui n’ont pas approfondi le sujet.
Face à de tels arguments, il faut aujourd’hui montrer tout ce que l’euro a fait perdre à la France en matière de croissance économique (effondrement de ses parts de marché en Europe et dans le monde, affaiblissement dramatique de son appareil industriel). Les Français subissent déjà des reculs en matière de pouvoir d’achat, d’emploi, de retraite, de qualité des services publics, etc. Les politiques de « dévaluation interne », qui sont indispensables si l’on veut garder l’euro, n’ont pas encore été pleinement mises en œuvre chez nous, contrairement aux autres pays d’Europe du Sud, mais elles provoquent déjà des réactions de rejet. Le mouvement des « gilets jaunes » en est la conséquence directe.
Il faut donc expliquer à nos compatriotes que l’inconvénient majeur de l’euro, pour la France, est un taux de change trop élevé qui engendre, fatalement, une perte de compétitivité de notre économie, en majorant les prix et coûts salariaux français vis-à-vis de la plupart des pays étrangers. Évitons de brouiller les esprits avec l’idée d’une coexistence éventuelle entre un franc rétabli et une « monnaie 2 commune », pourvue de tous ses attributs, car c’est une voie sans issue : une telle monnaie ne pourrait se concevoir valablement que comme une simple « unité de compte », analogue à l’ancien ECU. Quant à la perte de souveraineté due à l’euro, si elle est indubitable, il s’agit d’un sujet théorique, loin des préoccupations des Français, ceux-ci étant surtout sensibles à leur situation concrète.
Faute d’avoir compris les vrais enjeux, beaucoup de nos compatriotes gardent ainsi, pour l’instant, une peur non dissipée vis-à-vis de tout bouleversement du statu quo, cependant que les partisans de l’euro poussent des cris d’orfraie à chaque fois que leur fétiche est remis en question. Que faire, dans ces conditions ? Face au mécontentement des Français, il est évident qu’aucune politique de redressement de la France ne sera possible si l’on ne parvient pas à recréer une monnaie nationale dont le taux de change soit adapté à notre pays. Mais il est également certain que ce changement doit être opéré dans des conditions qui soient à la fois viables et acceptées par le peuple français.
La première de ces conditions serait de préparer une transition harmonieuse vers un après-euro, si possible en discutant avec nos partenaires l’organisation d’un démontage concerté, mais sinon en prenant l’initiative de façon unilatérale après avoir mis en place les mesures conservatoires appropriées. La seconde serait de faire comprendre à nos compatriotes les avantages d’une « dévaluation monétaire » du franc retrouvé, accompagnée d’une politique économique cohérente, maîtrisant l’inflation, comme ce fut le cas en 1958 avec le général de Gaulle, puis en 1969 avec Georges Pompidou. Et l’inflation serait encore moins à redouter aujourd’hui en raison du sous-emploi de nos capacités de production. La perte inéluctable de pouvoir d’achat, résultant du renchérissement de certaines importations, ne serait que modeste et passagère, étant très rapidement compensée par le redémarrage de la production nationale. La dette publique de notre pays ne s’alourdirait pas, car elle serait automatiquement convertie en francs (selon la règle dite lex monetae qui prévaut en matière de finance internationale). La France et les Français recouvreraient ainsi les brillantes perspectives d’avenir que l’euro a, jusqu’à présent, constamment étouffées.
Tribune collective signée par Guy BERGER, Hélène CLÉMENT-PITIOT, Daniel FEDOU, Jean-Pierre GERARD, Christian GOMEZ, Jean-Luc GREAU, Laurent HERBLAY, Jean HERNANDEZ, Roland HUREAUX, Gérard LAFAY, Jean-Louis MASSON, Philippe MURER, Pascal PECQUET, Claude ROCHET, Jean-Jacques ROSA, Jacques SAPIR, Henri TEMPLE, Jean-Claude WERREBROUCK, Emmanuel TODD.
Source: http://www.palestine-solidarite.org/tribune-collective.101218.htm