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Rouge et Blanc, ou le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste
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Hommage de Jean Raspail à Alphonse II de Bourbon et quelques réflexions sur la monarchie en France

25 Mars 2023 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #France, #Monarchie, #Alphonse II de Bourbon

S.A.R. le prince Alphonse de Bourbon (1936-1989)

S.A.R. le prince Alphonse de Bourbon (1936-1989)

Dès que j'ai eu l'honneur et le bonheur de faire la connaissance de Mgr le duc d'Anjou, puis de l'approcher et de m'entretenir longuement avec lui en différentes circonstances, j'ai immédiatement su et compris qu'il existait quelque chose de sacré dans sa personne, toute de lumineuse simplicité.

Il y avait en lui ce qui relève de l'origine divine du pouvoir, et si, l'on veut ne pas me suivre là-dessus, au moins cette élévation religieuse de la pensée et du sens moral qui peut seule autoriser un être humain à régir le destin de ses semblables.

Certains États modernes respectent encore un minimum de sacré indispensable à l'exercice du pouvoir. Le président des États-Unis, par exemple, prête serment sur la Bible et demande fréquemment à Dieu de bénir et de protéger son pays. La persistance des monarchies en Europe, même les plus médiocres et les plus abâtardies moralement, procède de ce même principe.

En France, malheureusement, il n'existe plus la moindre once de sacré dans l'exercice du pouvoir actuel de la république.

C'est vrai que le duc d'Anjou n'avait pas le pouvoir. Mais j'ai la conviction qu'il était dépositaire d'une parcelle de divin. Ce n'est que cela, et rien de plus, la légitimité.

Jean Raspail

Source: http://www.moncelon.com/hommage.htm

 

S.A.R. le prince Alphonse de Bourbon, duc de Cadix et d'Anjou, chef de la Maison de Bourbon est mort assassiné le 30 janvier 1989 sur une piste de ski à Beaver Creek, au Colorado( États-Unis), ayant percuté un câble métallique tendu en travers de la piste à l'arrivée.

Lors de son voyage en Irlande en 1969*, après l'échec du référendum, Charles de Gaulle confia à Emmanuel d'Harcourt, alors ambassadeur de France, "J'aurais du faire de la monarchie". Sans doute pensait-il au général Franco qui avait rétabli la monarchie en Espagne et mis fin à la guerre civile  en mettant sur le trône Juan Carlos de Bourbon. De Gaulle a dit aussi: "Gouverner, c'est prévoir. Je n'ai rien prévu et je n'ai rien gouverné."

Lors de la commémoration du millénaire capétien organisé en 1987 en France pour la célébration du 1000e anniversaire de l'avènement d'Hugues Capet, sous la présidence de François Mitterrand, la monarchie était redevenue très populaire en France, notamment à grâce à la présence rayonnante du duc d'Anjou. Beaucoup d'esprits ont pensé qu'elle aurait pu être rétablie à ce moment-là, les Français aspirant à retrouver la grandeur que de Gaulle avait rendue à la France et qui recommençait déjà son déclin.

Moins de deux ans plus tard, le prince Alphonse décédait mystérieusement sur une piste de ski aux États-Unis. Avec un président aussi machiavélique et envieux que Mitterrand, qui servait le pouvoir de la franc-maçonnerie, qu'il illustra par l'édification en 1988 de la pyramide de verre au milieu de la Cour du Louvre, cette aspiration s'est éteinte d'un seul coup. De son côté, le Parlement espagnol éloignait son héritier, le prince Louis, du baron Hervé Pinoteau** (1927-2020) qui avait été le secrétaire du Prince Alphonse et qui aurait du normalement diriger son éducation. C'est ce m'a raconté Hervé Pinoteau lors des entretiens et échanges que nous avons eus ensemble.

Chartiste, archiviste, héraldiste de formation, Hervé Pinoteau était un excellent homme, un savant, mais il n'avait pas l'imagination, l'audace et les nerfs d'acier d'un Franco pour mettre le prince Alphonse sur le trône de France et l'arène du monde réel n'est pas le musée qu'est devenu le milieu royaliste, "un panier de crabes" aussi, comme m'a écrit un jour Jean Raspail.

Un prince de sang espagnol et français tranchait là-dessus, et de très haut, c'est S.A.R. Mgr. Sixte-Henri de Bourbon-Parme, géopoliticien au tempérament de feu, intelligent, courageux, la politesse délicate et la simplicité des véritables seigneurs et des hommes de coeur, et qui avait connu la Libye et l'Amérique du sud, dont nous avions parlé ensemble.

Si de Gaulle avait rétabli la monarchie française en mettant sur le trône le prince Alphonse, il aurait sauvé sans doute la vie de ce prince si digne d'être aimé, accompli la plus grande geste de l'histoire moderne de notre pays et épargné à la France tous les malheurs qui se sont accumulés depuis, symbolisés par l'incendie criminel de Notre-Dame de Paris. De toutes les erreurs et fautes que le général de Gaulle a commises, c'est la plus grande et la plus tragique.

Pierre-Olivier Combelles

* https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i00014496/charles-de-gaulle-voyage-en-irlande

** http://www.noblesseetroyautes.com/mort-du-baron-pinoteau-1927-2020/

Médaille du Millénaire capétien. Comme a dit Mgr. Sixte-Henri de Bourbon-Parme dans un entretien, "La France est devenue souterraine".

Médaille du Millénaire capétien. Comme a dit Mgr. Sixte-Henri de Bourbon-Parme dans un entretien, "La France est devenue souterraine".

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Le président serbe promet de ne jamais oublier «l'agression de l'OTAN" (RT France)

25 Mars 2023 , Rédigé par Rouge et Blanc Publié dans #Serbie, #OTAN, #Guerre, #Europe, #Nazisme

Le président serbe promet de ne jamais oublier «l'agression de l'OTAN"  (RT France)

25 mars 2023

Alors que la Serbie commémore le 24e anniversaire de la campagne de bombardement de l'OTAN, le président serbe Aleksandar Vucic a expliqué que celle-ci avait marqué le moment où «le droit international moderne est finalement mort». Les Serbes ne pourront oublier «l'agression» déclenchée en 1999 par l'OTAN que si leur pays cesse d'exister, a exprimé le 24 mars le président serbe Aleksandar Vucic, à l'occasion du 24e anniversaire de la campagne de bombardement de l'ancienne Yougoslavie par l'Alliance atlantique. Lire aussi Le président serbe Aleksandar Vucic, à Tirana, le 6 décembre 2022 (photo d’illustration). Le président serbe s'inquiète des pressions visant à entraîner Belgrade dans un conflit avec l'OTAN Aleksandar Vucic, qui s'exprimait lors d'une cérémonie dans la ville de Sombor pour commémorer les victimes des frappes aériennes qui ont coûté la vie à plusieurs centaines (selon l'ONG Human Rights Watch) ou plusieurs milliers (selon Belgrade) de Serbes, a ajouté que les Etats-Unis et leurs alliés n'avaient pas encore répondu devant la justice de leurs attaques, pourtant menées en violation du droit international. Pour le chef d'Etat, cette agression de l'OTAN a marqué le moment où «le droit international moderne est finalement mort». «24 ans ont passé. Vous avez arraché des parties de notre territoire. Vous avez tué 79 enfants, 2 500 personnes et pas seulement des civils, mais aussi des soldats et des policiers», a souligné le président serbe. «Qui êtes-vous pour tuer nos soldats et nos policiers qui se trouvent sur leur territoire et dans leur pays ? Où avez-vous obtenu le droit de tuer nos soldats et nos policiers ? Qui vous a donné ce droit ?», a-t-il encore déploré. Aleksandar Vucic a par ailleurs rappelé que l'Alliance atlantique avait attaqué un pays «libre et souverain», tout en justifiant son action par la nécessité de mettre fin à un «génocide». La Serbie était alors en proie à une guerre civile avec des séparatistes albanais, après avoir vécu d'autres conflits post-Yougoslavie en Slovénie, en Croatie ou encore en Bosnie. Le président serbe a également rappelé que l'OTAN n'avait pas obtenu l'autorisation du Conseil de sécurité des Nations unies pour lancer son intervention militaire, ce qui ne l'avait pas empêchée de le faire. Selon le dirigeant serbe, l'OTAN a mené cette agression pour deux raisons : montrer que «nous sommes les plus forts et que nous pouvons tout faire», et «prendre [les provinces] du Kosovo et de Metohija» à la Serbie. Le chef d'Etat a conclu son intervention en expliquant que le devoir de la Serbie était «d'essayer de pardonner», mais qu'elle ne pourrait tout oublier que si elle cessait d'exister. Son discours intervient à un moment où Belgrade subit d'intenses pressions de la part des pays occidentaux en raison de ses liens avec la Russie.

En savoir plus sur RT France : https://francais.rt.com/international/105044-serbie-promet-ne-jamais-oublier-agression-otan

Sur le même sujet et sur le même blog:

Quand Churchill faisait bombarder Belgrade et massacrer les alliés serbes le jour de Pâques 1944 pour jouer la carte Tito

https://pocombelles.over-blog.com/2021/05/quand-churchill-faisait-bombarder-belgrade-et-massacrer-les-allies-serbes-le-jour-de-paques-1944-pour-jouer-la-carte-tito.html

Drapeau des Tchetniks, les résistants royalistes patriote serbes, qui luttèrent contre les Nazis. Moralité: au XXIe siècle, l'OTAN continue le nazisme.

Drapeau des Tchetniks, les résistants royalistes patriote serbes, qui luttèrent contre les Nazis. Moralité: au XXIe siècle, l'OTAN continue le nazisme.

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"Chacun pour Dieu" (Georges Bernanos: Dialogues de Carmélites)

25 Mars 2023 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Bernanos, #Catholicisme, #Religion

Madame de Croissy, Prieure des Carmélites, à Blanche de la Force (5:49 du film et 2e Tableau, scène 1 de la pièce):

 

Notre affaire est de prier, comme l'affaire d'une lampe est d'éclairer. Il ne viendrait à l'esprit de personne d'allumer une lampe pour en éclairer une autre. Chacun pour soi, telle est la loi du monde, et la nôtre lui ressemble un peu: "chacun pour Dieu!"

[...]

Non, ma fille, nous ne sommes pas une entreprise de mortification ou des conservatoires de vertus, nous sommes des maisons de prière, la prière seule justifie notre existence, qui ne croit pas à la prière ne peut nous tenir que pour des imposteurs ou des parasites. Si nous le disions plus franchement aux impies, nous nous ferions mieux comprendre. Ne sont-ils pas forcés de reconnaître que la croyance en Dieu est un fait universel ? N'est-ce pas une contradiction bien étrange que les hommes puissent tout ensemble croire en Dieu, et le prier si peu et si mal ? Ils ne lui font guère que l'honneur de le craindre. Si la croyance en Dieu est universelle, ne faut-il pas qu'il en soit autant de la prière ? Eh bien, ma fille, Dieu a voulu qu'il en soit ainsi, non pas en faisant d'elle, aux dépens de notre liberté, un besoin aussi impérieux que la faim ou la soif, mais en permettant que nous puissions prier les uns à la place des autres. Ainsi chaque prière, fût-ce celle d'un petit pâtre qui garde ses bêtes, c'est la prière du genre humain.

Court silence.

Ce que le petit pâtre fait de temps en temps, et par un mouvement de son coeur, nous devons le faire jour et nuit. Non point que nous espérions prier mieux que lui, au contraire. Cette simplicité de l'âme, ce tendre abandon à la Majesté divine qui est chez lui une inspiration du moment, une grâce, et comme l'illumination du génie, nous consacrons notre vie à l'acquérir, ou à le retrouver si nous l'avons connu, car c'est un don de l'enfance qui le plus souvent ne survit pas à l'enfance... Une fois sorti de l'enfance, il faut très longtemps souffrir pour y rentrer, comme tout au bout de la nuit on retrouve une autre aurore. Suis-je redevenue enfant ?...

 

Dialogues de Carmélites est une œuvre théâtrale de Georges Bernanos, d'après une nouvelle de Gertrude von Le Fort et un scénario du R.P. Bruckberger et de Philipe Agostini (Les Cahiers du Rhône, Éditions du Seuil, Paris, 1949).

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Chemin de Croix, par le Révérend Père Guérard des Lauriers, Dominicain

25 Mars 2023 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Catholicisme, #Mgr Guérard des Lauriers, #Religion

CHEMIN DE CROIX

PAR

LE  RÉVÉREND PÈRE GUÉRARD DES LAURIERS

DOMINICAIN

 

IERE STATION

Jésus est condamné à mort


« Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice » . Nul ne peut être condamné sans jugement, et c'est Vous Seigneur qui êtes jugé ! C'est le Créateur qui comparait devant sa créature. C'est le Verbe de Vérité qui vient faire la preuve, dans ce jugement, que tout homme est menteur6 ; c'est Celui à qui est remis tout le jugement7 qui reçoit humblement ce qu'Il possède absolument. Combien éclate l'erreur dans ce jugement du Dieu de Vérité, pour que soit ainsi rachetée toute erreur, toute injustice, tout mensonge.  Seigneur, donnez-moi votre lumière afin que je comprenne comment tout est faux dans votre  jugement et [com]bien Vous, Vous y êtes vrai. On vient Vous arrêter, on Vous entraine ; or c'est Vous qui donnez votre vie. « Personne ne me prend ma vie, Je la donne » . On Vous accuse de n’être qu'un homme et on montre par là qu'on Vous sait Dieu. On cherche des témoins contre Vous qui êtes le Témoin9 et en qui se fonde tout témoignage. Les témoins ne sont d'accord sur rien qui soit certain, mais seulement sur cette erreur qu'il faut Vous condamner, Vous le Véridique . On cherche Pilate Vous demande : « Qu'est-ce que la Vérité ? »12 sans demeurer dans cette attente humble et docile hors laquelle on ne peut saisir la vérité. Pilate se délivre de l'exigence de la vérité par une comédie : il demeure dans le monde du mensonge, étranger au royaume de la vérité qui n'est pas de ce monde . Pilate et Hérode se mettent d'accord, mais c'est sur une erreur; et c'est pour pouvoir demeurer, par la communauté de cette erreur, à l'abri des reproches de la Vérité.
On Vous condamne à mort et Vous êtes la Vie . Vous condamne parce qu'il est bon qu'un seul meure pour tout le peuple : et c'est Vous qui êtes la Vie , c'est Vous qui êtes condamné, Vous qui êtes venu pour que tous aient la vie en abondance . Et vos amis,vos apôtres, ceux qui devraient Ô Seigneur, Vous êtes jugé et condamné par les hommes, il n'y a pas un détail de votre jugement et de votre condamnation qui ne soit marqué au coin de la contradiction dont Vous êtes le signe sur la terre.

Mais c'est dans ce jugement des hommes que triomphe le jugement de Dieu ; c'est par ce jugement où toute Vérité est faussée, trahie, invertie que sont invités à se réjouir tous ceux qui ont faim et soif de la justice : parce que la force radieuse du jugement de Dieu triomphe dans la

5 Matt. V, 6.
6 Ps. CXV, 1.
7 Jo. V, 22.
8 Jo. X, 18.
9 Apoc. I, 5 ; XIX, 11.
10 Apoc. XIX, 11 ; Marc XII, 14 ; Matt. XXII, 16. 11 Jo, XIV, 6.
12 Jo. XVIII, 38.
13 Jo. XVIII, 36.
14 Jo. XIV, 6. Jo. XI, 50.
15 Jo. I, 10.
16 Jo. XIV, 6. Jo. XI, 50.
17 Jo. XV, 27.
18 Matt. XIII, 30.

être vos témoins, parce qu'ils sont avec Vous dès le commencement un non contre Vous, car seule leur parole eut été un vrai oui pour Vous : « qui n'est pas avec moi est contre moi. » , ils se taisent : leur silence est misérable faiblesse du jugement de l'homme, parce que la Lumière demeure elle-même dans les ténèbres qui ne le reçoivent pas. « Je convaincrai le monde au sujet du jugement, parce que le prince triomphe, en son jugement, de tout mensonge.

Pilate et Hérode qui s'entendent, et les témoins qui ne s'entendent pas, les jaloux et les cupides, les chefs et ceux qui les suivent, les amis et les ennemis, les timides, les lâches... tous rendent au fond d'eux-mêmes un témoignage qui est mensonge, tous sont avec Satan leur père, tous en ce mode est déjà jugé » . Oui, Seigneur, Verbe de Vérité, Satan le Père du mensonge est jugé dès le moment de votre jugement. Satan est partout en votre jugement, en toutes les manières qu'il a coutume d'emprunter pour demeurer parmi les hommes : aussi Satan est-il jugé en tout ce qu'il est. Réjouissez-vous, vous tous qui avez faim et soif de la justice, de cette justice qui n'est que le pur rayonnement de la Vérité, réjouissez-vous car le Verbe de Vérité qui seul n'est pas mensonge, sont là devant Vous, Seigneur : eux par leur mensonge, devant Vous qui êtes seul la Vérité . Et tous sont condamnés, tous sont convaincus au sujet du jugement22 : et la conviction que Vous développez en eux, c'est que leurs œuvres étant mauvaises , ils se jugent en tentant de Vous juger. Ainsi, Seigneur, Vous jugez, par leur jugement même, tous ceux qui jugent : ils reçoivent dans leur jugement même, le jugement de l'homme étant mensonge, leur propre condamnation.

Et Vous m'invitez, Seigneur, à me réjouir : béatitude de la justice, qui éclate dans la condamnation du jugement. Telle fut votre consolation, Seigneur, lorsque Vous Vous êtes trouvé, Vous seul, juste, devant le mensonge infini.

Seigneur, faites-moi entrer dans votre état, faites-moi heureux dans votre Béatitude, juste dans votre Justice, vrai dans votre Vérité. Ôtez de mon cœur et de mon esprit tout jugement qui n'est pas l'accueil infiniment docile de votre Lumière. Ce que Vous condamnez par l'état de votre jugement et de votre condamnation, ce n'est pas tel ou tel jugement, mais tout jugement qui ne se résout pas absolument en Vous, qui s'écarte si peu que ce soit de Vous. « Ne jugez pas ! »24 Comme je comprend bien cette parole en Vous contemplant devant vos juges, devant tous ceux qui Vous jugent... devant moi, car c'est bien moi qui Vous juge lorsque je ne reçois pas, virginalement, votre jugement qui est seul vrai. Chacun de mes péchés est un jugement contre Vous, et chacun de ces jugements formé par moi-même, en ne regardant que ma lumière à moi ou en ne regardant pas exclusivement votre lumière à Vous, chacun de ces jugements-là a été un péché.

Ô Seigneur, me voilà confondu devant Vous. Ô mensonge infini qui est en moi, ô Vérité infinie qui est en Vous ! Seigneur, mettez à l'intime de moi-même un esprit droit... un esprit qui suspende tout jugement puisque c'est à Vous que tout jugement est remis. Ô Seigneur, accordez-moi la joie de sentir tout le mensonge intime que je porte en moi, absorbé, dissous, détruit dans votre Vérité, joie de votre Vérité et de votre Justice, joie du rayonnement de votre Vérité et de votre Justice, joie d'être rassasié au plus intime de soi-même, par Vous dont j'ai faim et soif, par Vous, qui êtes Justice et qui êtes Vérité.

19 Jo. XVI, 8-11. 20 Jo. VIII, 44 b. 21 Jo. XIV, 16. 22 Jo. XVI, 8-11. 23 Jo. III, 19-20. 24 Matt. VII, 1.

Remerciements à Sodalitium

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Ariane Bilheran et le Minotaure de l'OMS

24 Mars 2023 , Rédigé par Rouge et Blanc Publié dans #OMS, #Tyrannie

Ariane Bilheran, interviewée par Romain, de FranceSoir (capture d'écran)

Ariane Bilheran, interviewée par Romain, de FranceSoir (capture d'écran)

Normalienne, philosophe et psychologue, Ariane Bilheran explique avec une parfaite clarté et un parfait bon sens  le rôle pervers de l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) dans le programme d'"éducation sexuelle" imposé aux États. Elle analyse aussi le fonctionnement du totalitarisme et celui de l'exercice du pouvoir.

Un entretien essentiel.

Visionnez-le ici:

https://www.francesoir.fr/videos-les-debriefings/ce-president-n-en-plus-rien-faire-du-peuple-francais-ariane-bilheran-0

Le fil d'Ariane Bilheran:

Site personnel

https://www.arianebilheran.com/

Chaîne Youtube

https://www.youtube.com/channel/UCikCehojFg_CI-v3r__hBtg

OMS

Le sénateur australien Malcolm Roberts (Queensland) parle de l'OMS au Sénat australien:

Sen. Malcolm Roberts says that Australia should not cede its sovereignty to the WHO due to the organization's corruption that generates billions for its owner, Bill Gates and because Tedros is an evil "killer" tied to a terrorist organization.

https://twitter.com/KanekoaTheGreat/status/1638779236772376576

https://www.breitbart.com/africa/2021/12/29/w-h-o-chief-tedros-marxist-political-party-accused-of-mass-rape-murder-in-ethiopia/

Thésée tue le Minotaure (amphore à figures rouges, Paris, Louvre). Aujourd'hui, le Minotaure règne sur l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé), un organisme international dirigé par un terroriste et financé désormais par le privé (Bill Gates et la grande industrie pharmaceutique). Le Minotaure, c'est aussi, bien sûr, le totalitarisme.

Thésée tue le Minotaure (amphore à figures rouges, Paris, Louvre). Aujourd'hui, le Minotaure règne sur l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé), un organisme international dirigé par un terroriste et financé désormais par le privé (Bill Gates et la grande industrie pharmaceutique). Le Minotaure, c'est aussi, bien sûr, le totalitarisme.

Le totalitarisme, c'est la banalisation de l'inhumanité, comme l'illustre ce terrifiant fait-divers survenu il y a quelques jours:

 "Ils nous ont laissé 20 minutes avec lui sans le toucher" : un lycéen meurt après un malaise cardiaque pendant le bac
Ce mardi 21 mars, vers 19 h, un adolescent est mort à Lille des suites d'un malaise cardiaque survenu lors d'une épreuve de spécialité du baccalauréat.

"Il y avait huit adultes dans la salle, aucun ne bougeait. Les élèves se levaient pour aller voir ce qu’il avait, on leur criait dessus, on leur disait de se rasseoir, de continuer le bac. Un adulte continuait à passer dans les rangs pour faire signer la feuille de présence, alors qu’il (la victime du malaise) était toujours par terre. Il ne parlait plus, commençait à devenir bleu. Une élève s’est levée quand même et l’a mis en PLS. Nous, on disait qu’il fallait appeler les secours. Ils nous ont laissés 20 minutes avec lui, sans le toucher, sans pouvoir l’aider."

https://www.midilibre.fr/2023/03/22/un-lyceen-meurt-a-lille-apres-avoir-fait-un-malaise-cardiaque-pendant-une-epreuve-du-baccalaureat-11080010.php

Et ceci s'est passé dans une école, un lieu normalement consacré à l'instruction, voire à l'"Éducation Nationale" ! C'est cela l'enseignement que l'on inculque et l'exemple que l'on donne: l'incompétence, l'inhumanité, le non-respect des lois humaines et sociales les plus élémentaires. Les adultes présents dans la salle sont coupables de non-assistance à personne en danger et nous espérons qu'ils seront lourdement punis.

Mais pourquoi cet élève est-il mort subitement ? Est-ce la conséquence des "vaccinations" anti-Covid ? les myocardites, thromboses, etc, provoquant des décès soudains sont des effets secondaires fréquents et connus, surtout chez les jeunes.

Tout ceci est monstrueux.

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" الله الله " اللطمية الإيرانية التي ظلمت في الإعلام الإسلامي (مترجمة للعربية والإنجليزية)

23 Mars 2023 , Rédigé par Sudarshan Publié dans #Asie, #Iran, #Islam, #Soufisme, #Religion

Si un Musulman faisant le Ramadan croise un Chrétien pendant le Carême et le salue en souriant et en lui disant: "Joyeux Carême", qu'en pensez-vous ?

" الله الله " اللطمية الإيرانية التي ظلمت في الإعلام الإسلامي (مترجمة للعربية والإنجليزية)
869 070 vues 22 sept. 2018 #أشترك_بالقناة_وفعل_جرس_الاشعار_ليصلك_كل_جديد Ahwaz Médias La première chaîne ahwazie à publier les œuvres de pionniers, de chanteurs et de lecteurs ahwazis en Iran « Dieu Dieu » Interprété par les chanteurs : Mostafa Mohsenzadeh et Soroush Rahmani Les mots du poète: Mohammad Ali Karimi Traduction arabe : Mahdi Najdi Traduction anglaise : Zainab Salman Mise en œuvre : Ahvaz Media... 
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Michel Raimbaud: En Syrie et ailleurs, contre le parti de la guerre et la loi de la jungle, reconstruire une paix fondée sur le droit international (Discours à l'Institut Schiller, 25-26 juin 2016)

23 Mars 2023 , Rédigé par Rouge et Blanc Publié dans #Institut Schiller, #Michel Raimbaud, #Guerre, #Syrie, #USA, #Politique

Michel Raimbaud: En Syrie et ailleurs, contre le parti de la guerre et la loi de la jungle, reconstruire une paix fondée sur le droit international (Discours à l'Institut Schiller, 25-26 juin 2016)

Michel Raimbaud
Ancien ambassadeur français dans le monde arabe, en Afrique et en Amérique latine. Ancien directeur de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA)

Transcription

Source: https://schillerinstitute.com/fr/media/michel-raimbaud-in-syria-and-elsewhere-against-the-war-party-and-the-law-of-the-jungle-rebuild-peace-in-accordance-with-law/

La loi de la jungle

Le monde d’aujourd’hui est en grand danger de guerre, comme il ne l’a jamais été. Il traverse une crise globale.

On entend beaucoup parler d’une nouvelle guerre froide, qui nous ramènerait au vieil affrontement de jadis entre le « monde libre », ancêtre de « l’Axe du Bien », et le « bloc totalitaire », baptisé « Axe du Mal » par George Bush, un affrontement qui s’était conclu par la victoire de l’Amérique sur le communisme. La disparition de l’URSS en 1991, que Vladimir Poutine qualifie de « plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle », allait provoquer l’avènement du fameux « moment unipolaire américain » de sinistre mémoire : un moment bien plus court que prévu pour l’Empire atlantique qui le croyait éternel, beaucoup trop long pour le reste de la planète, y compris et notamment pour ses déshérités.

« Le plus puissant empire que la terre ait jamais porté », « plus puissant que Rome », va être durant vingt ans (1991/2011) l’hyperpuissance, indispensable et unique, s’arrogeant la vocation de dominer le monde, au nom d’un messianisme inspiré de l’Ancien et du Nouveau Testament à la fois. La volonté divine supposée, c’est-à-dire le bon plaisir du nouveau maître du monde, se substituera au droit international. Et c’est sur les décombres de cette légalité que va se construire l’ordre impérial américain, autour d’un centre « civilisé », qui s’érigera en « communauté internationale », tentant de gérer la planète, y compris une périphérie d’États voyous ou préoccupants.

Le club Elisabeth Arden (Washington, Londres, Paris) prétend depuis un quart de siècle incarner la « communauté internationale ». C’est un directoire inspiré par ce parti de la guerre dont les adeptes peuplent « l’État profond » des pays d’Occident et d’ailleurs. Certains parlent du « complexe militaro-industriel » et de ses annexes ; d’autres l’appellent le « courant néoconservateur ». Ce « parti » impérial belliqueux, interventionniste et bigot, met en œuvre, au nom de Dieu, une politique systématique d’agression, d’ingérence, de destruction, une politique criminelle. Le soi-disant objectif serait d’imposer la paix, la démocratie et les droits de l’homme dans le monde, arabo-musulman notamment, y compris et surtout par la force, puisque c’est la vocation divine de l’Empire de faire le Bien et de réprimer le Mal (notons au passage que tel est l’intitulé de la police religieuse du régime wahhabite d’Arabie saoudite). L’OTAN constitue le bras armé de ce parti de la guerre, donc celui de l’Empire atlantique.

Les dirigeants atlantistes avancent à l’ombre des faux drapeaux de la démocratie, de la justice, de la morale et du droit. Ils diabolisent les pays qui font obstacle à leurs ambitions en les reléguant dans la géhenne des États « préoccupants » ayant vocation à être dépecés en entités « démocratiques » : en bref, les « États voyous ». Ce concept a joué un rôle essentiel dans la stratégie américaine plusieurs décennies durant, et c’est en jouant de cet épouvantail que les États-Unis ont violé et détruit systématiquement le droit international.

Ce droit est fondé sur la Charte des Nations unies qui, dans son article 51, attribue au seul Conseil de sécurité le pouvoir de prendre les mesures adéquates qu’il juge nécessaires au maintien de la paix et de la sécurité internationales. Mais les néocons** de Washington se moquent de la légalité onusienne. Seules comptent les menaces contre les intérêts américains, qui rendent nécessaires « des interventions militaires directes ». Pour eux, le fondement du droit n’est pas la Charte de l’ONU, mais la Constitution américaine. Selon Noam Chomsky, « ce mépris de la primauté du droit est profondément enraciné dans la culture et les pratiques américaines ».

La doctrine néoconservatrice, « degré zéro de la pensée politique », a un fondement simple : la guerre froide est terminée, mais les États-Unis conservent la responsabilité de protéger le monde face aux « États voyous ». Dans les années 1970, Nixon (cf. « la théorie du fou ») jugeait souhaitable que l’Amérique soit dirigée par « des cinglés au comportement imprévisible, disposant d’une énorme capacité de destruction, afin de créer ou renforcer les craintes des adversaires ». Les annales de la stratégie US démontrent que ces appréciations ne sont pas des vues de l’esprit.

En août 1990, Washington et Londres décrètent que l’Irak est un Etat voyou, et ce ne sera que l’un des premiers d’une longue liste… Le Soudan, l’Afghanistan, la Somalie, la Palestine, la Yougoslavie, l’Iran ou l’Ukraine et quelques autres suivront, dont la Syrie (en 2011).

Robert McNamara, ex-secrétaire américain à la Défense (de 1961 à 1968), peut estimer en juin 2000 (The International Herald Tribune) que les États-Unis sont devenus un « État voyou ». Noam Chomsky fera de même au début des funestes « printemps arabes », constatant que son pays « se place au-dessus du droit international ».

Le parti de la guerre

Le monde de 2016 n’est plus celui de la guerre froide, mais il est également différent de ce qu’il était en 2011.

Comme tous les adages où il est question de guerre et de paix, la locution latine bien connue « Si vis pacem, para bellum » (« Si tu veux la paix, prépare la guerre » en français) est ambiguë, évoquant le concept de paix armée. C’est la devise de l’École de guerre (France), la devise de la marine de guerre britannique. Ce pourrait bien être la devise de l’OTAN. Les Romains qui, dit-on, se disaient harcelés par les Barbares, décidèrent d’aller porter la guerre chez les-dits Barbares afin de les « distraire » et de pouvoir jouir dans leur Empire de la fameuse « paix romaine ». Certains esprits cyniques affirment qu’il faut comprendre en fait : « Si tu veux la paix ici chez toi, fais la guerre là-bas chez les autres. » C’est le sens que donnent à la locution les dirigeants et penseurs du parti de la guerre.

L’affrontement d’aujourd’hui oppose un camp de la paix et le parti de la guerre. Le camp de la paix se réfère aux principes du Droit international, au règlement des crises par la négociation et à la perspective d’un monde multipolaire, tandis que le parti de la guerre prospère sur les ruines de la légalité onusienne, imposant le chaos et la loi de la jungle, cherchant en toute occasion à imposer ses vues par la force. Qu’il s’agisse des guerres du Moyen-Orient, des menaces de conflit nucléaire, de l’implosion à venir du système financier, de la crise des réfugiés ou des autres drames qui affligent la planète, il ne faut jamais chercher bien loin pour retrouver les faucons prêts à tout pour préserver l’hégémonie atlantiste, au besoin par la guerre, et empêcher que le monde ne change de base. Pour concilier les beaux principes et les nobles valeurs d’une part, les guerres d’agression, les comportements criminels d’autre part, la théorie du chaos a réponse à tout.

Or, « lancer une guerre d’agression (…) est non seulement un crime international ; c’est le crime international suprême, ne différant des autres crimes de guerre que parce qu’il contient en lui-même le mal accumulé de tous les autres », avait décrété le Tribunal de Nuremberg, qui savait de quoi il parlait.

Le débat sur l’éthique dans les relations internationales est pipé. Conviction réelle pour les uns, écran de fumée pour les autres, la référence à la légalité n’a pas la même valeur pour les deux camps. Les diplomates ne peuvent faire de miracles s’ils n’ont que des dossiers indéfendables à défendre, du mauvais côté de l’Histoire. Ils ne peuvent être constructifs s’ils sont au service de dirigeants destructeurs, acharnés à entretenir la guerre et à saper la diplomatie.

Maître de l’Empire, l’Amérique est la première responsable des crimes, des destructions, des exactions rappelées précédemment. Obama se félicite d’avoir évité le pire en août 2013, en renonçant à déclencher des frappes punitives (?) sur la Syrie suite à l’affaire des armes chimiques. En fait, cette décision de « rompre avec les règles du jeu » semble avoir été inspirée par sa volonté d’affirmer son pouvoir face aux états-majors, aux services et aux think tanks, influencés et financés par l’Arabie et d’autres pays du Moyen-Orient et la plupart travaillant pour leurs bailleurs de fonds arabes et pro-israéliens.…Rien en tout cas qui puisse inciter les peuples du Grand Moyen-Orient à contredire Paul Craig Roberts*, ancien Secrétaire adjoint US au Trésor, lorsqu’il écrit de sa plume au vitriol (Blog de la résistance, 12 janvier 2016) : « Unique au milieu des pays de la Terre, le régime US est l’organisation criminelle la plus achevée de l’histoire humaine. »

Malgré ses sourires et ses beaux discours, Obama a allumé ou entretenu plus de conflits que George W. Bush et il est à la tête d’un État responsable de la mort de millions d’enfants et d’adultes, de la destruction d’États et de sociétés entières, de dizaines de millions de vies brisées, sans même remonter aux centaines de milliers de victimes d’Hiroshima et Nagasaki. Ayant continué à mettre à feu et à sang le Grand Moyen-Orient, il aura contribué plus que quiconque à la prolifération nucléaire, notamment en Europe, et à la relance d’une politique d’agression contre la Russie et la Chine. Des paroles pleines de paix, mais des actes de guerre comme s’il en pleuvait.

L’avenir n’est pas réjouissant

Soutenue par le lobby sioniste, les Saoudiens et les pays du Golfe, par les marchands de canons, les groupes financiers, et candidate favorite de l’État profond néoconservateur, Hillary Clinton, ex-secrétaire d’État d’Obama, a un lourd passé de va-t-en-guerre et d’extrémiste, ayant joué un rôle actif dans l’embrasement de tous les conflits et toutes les guerres depuis un quart de siècle, de la Yougoslavie et du Kosovo à la Libye et la Syrie, en passant par l’Ukraine et le Honduras. Championne des « changements de régime », elle est frénétiquement anti-syrienne, anti-iranienne, anti-Hezbollah, anti-russe et anti-chinoise. Elle est frénétiquement pro-israélienne.

Paradoxalement, il existe des gens sages outre-Atlantique pour souhaiter que Donald Trump soit élu, son isolationnisme étant susceptible de détourner Washington de son interventionnisme belliqueux.

Les vassaux de l’Empire, européens, moyen-orientaux ou autres, sont complices et co-responsables de tous les malheurs évoqués précédemment. Il est de notoriété publique que la France et ses alliés de l’OTAN, ayant pour référence privilégiée le Qatar, l’Arabie, la Turquie et Israël, n’ont cessé de jouer un rôle moteur dans le « crime international suprême » que sont les guerres d’agression : c’est le cas en Syrie comme ce fut le cas en Libye. Ce soutien est multiforme et assumé : fermeture des ambassades, sanctions, soutien actif à l’opposition armée, y compris terroriste, activisme au Conseil de sécurité, envoi de forces spéciales en violation flagrante du droit international (juin 2016), tolérance à l’égard des djihadistes partant en Syrie…

Le bilan actuel pour la Syrie

En 2011, vient le tour de la Syrie, qui est visée par l’Empire de longue date, à la fois par les plans de démantèlement israélo-américains et par les mesures ou déclarations qui se succèdent depuis 2001. Nous n’entrerons pas dans les détails, ici et maintenant…

L’État syrien ne s’est pas écroulé, comme l’escomptaient les « amis ». Il paie les salaires et les retraites de ses fonctionnaires sans défaillance et ses institutions sont en place, son calendrier constitutionnel étant respecté tant bien que mal. Son armée nationale, appuyée par les alliés russes, iraniens et libanais (du Hezbollah), a résisté à une agression alliant les grandes puissances occidentales aux régimes fondamentalistes du Moyen-Orient ainsi qu’aux dizaines de milliers de mercenaires de cent nationalités.

La Syrie est détruite aux deux tiers, après cinq ans de violence sauvage durant lesquels elle a servi de champ d’expérimentation à toutes les ressources du « chaos créateur ». Un pays jadis prospère, autosuffisant, sans endettement, dont les services publics fonctionnaient, où l’éducation et la santé étaient gratuites, est en ruines. Ses infrastructures (écoles, hôpitaux, centres sociaux, routes…) sont détruites. Pour parvenir à ce résultat, il a fallu que tous les agresseurs « amis de la Syrie » aident les terroristes de l’opposition armée à casser une bonne partie du pays.

Les sanctions multiformes ont entamé le tissu national syrien, soudé par une tolérance « laïque » exemplaire, sans réussir à le déstructurer. Le but de ce politicide était (et est toujours) de démoraliser les populations, tout en leur donnant l’illusion que l’Occident est là pour les « sauver du tyran qui les massacre » et accueillir les réfugiés et les transfuges.

Pour la seule année juillet 2011/juillet 2012, l’Union européenne lancera dix-sept trains de sanctions économiques et financières, de même que les États-Unis, le Canada, l’Australie…. Les sanctions diplomatiques seront décidées dès l’automne 2011, après le veto russo-chinois au projet de résolution inspiré du précédent libyen.

Le bilan humain est très lourd. Avec 300 ou 400 000 morts (dont au moins 130 000 soldats de l’armée régulière), plus d’un million handicapés, 14 millions de réfugiés ou déplacés internes (soit plus d’un Syrien sur deux), le tissu national est déchiré, fragilisé par la prolifération des groupes armés et par l’invasion des mercenaires accourus pour le djihad, ainsi que par certaines revendications ethniques.

Les dégâts matériels sont immenses. Pour la seule Syrie, des estimations récentes évaluent à 300 milliards le coût des destructions et pillages. Bernard Cornut, expert en Moyen-Orient, écrit le 11 mars 2016 : « Vu qu’il est de plus en plus connu et avéré que plusieurs pays, y compris la France, les USA, la Grande-Bretagne, et bien sûr le Qatar, l’Arabie, la Turquie ont soutenu et financé des groupes rebelles armés dans le but affirmé et partagé de changer le régime, et notamment de faire partir le Président en place, ces pays, voire d’autres que la Syrie connaît, sont tous coresponsables à divers degrés des dommages encourus par la Syrie, estimés récemment à 1000 milliards de dollars. » Et de conclure : « Ils devront donc faire face à des actions en justice internationale de la Syrie pour qu’elle obtienne des indemnités de guerre légitimes. » Il propose de créer « une taxe sur le pétrole et le gaz, qui serait affectée à un fonds d’indemnisation des victimes et de reconstruction de la Syrie, à gérer par l’ONU ».

Le terrible bilan enregistré en Irak – un million et demi de morts, dont 500 000 enfants – est là pour rappeler que les sanctions sont une arme de destruction massive, utilisée avec un total cynisme par les « maîtres du monde ». Pour Madeleine Albright, « cela en valait la peine ». Les bouleversements des années passées (selon Ahmed Ben Saada, expert canadien) ont généré, pour « les seuls printemps arabes », 1,5 million de morts et blessés, plus de 15 millions de réfugiés et déplacés (en fait 18 ou 19 en incluant les guerres d’Irak, NDLR). Il aurait coûté à l’ensemble des pays arabes des pertes de 833 milliards de dollars (300 milliards pour la Syrie), dont plus de la moitié en infrastructures diverses et en sites archéologiques ou historiques. Ajoutons à ces dévastations pharaoniques, financées par les États pétroliers à coups de dizaines de milliards, d’autres centaines de milliards de dollars « gelés » (en d’autres termes « volés ») par les sanctions (plus de 700 milliards pour la Libye).

Politiquement, le sort de la Syrie n’est pas scellé, la realpolitik ne tardant jamais à se rappeler au bon souvenir des analystes trop optimistes. Les opposants djihadistes armés ont du mal à se faire passer pour des négociateurs : leurs états de service les enverraient plus facilement vers la Cour pénale internationale que vers les annuaires diplomatiques. Mais les mentors occidentaux leur trouvent des vertus : leurs protégés ne sauraient négocier en position de faiblesse. Il leur faut de temps à autre un cessez-le-feu pour se refaire. Qu’ils violent la trêve est sans importance, puisque le responsable est le « régime » de Bachar al-Assad. Le cercle vicieux peut s’auto-entretenir, les politiciens, les journalistes, les intellectuels occidentaux étant parties prenantes, à quelques exceptions près, à la conspiration du mensonge.

La situation militaire sur le terrain pèse lourd dans la balance diplomatique. En cette fin juin 2016, il est manifeste que l’OTAN, en toute illégalité, met en place dans le nord de la Syrie un dispositif dont la finalité – combattre Daech – ressemble à une mauvaise plaisanterie ou à une nouvelle guerre.

Pour une sortie de crise : rebâtir la paix dans le respect du droit

Pour rebâtir la paix dans le respect du droit, il faut reconstruire la légalité et retrouver les principes onusiens (souveraineté des États, non-ingérence, obligation de négocier pour régler les conflits) en introduisant un nouveau paradigme : les BRICS peuvent être ce nouveau paradigme, qui tend à instaurer un style de relations nouvelles respectueux des souverainetés et mutuellement profitables.

La reconstruction ne saurait être conçue dans le schéma classique : un pool de bailleurs de fonds, émanation de l’Occident, et une Syrie réceptrice à la merci du bienfaiteur qui l’a détruite. L’Amérique et l’OTAN ne font pas bon ménage avec les sorties de crise puisqu’elles en sont les instigatrices. C’est pourquoi le projet lancé par la Chine, intitulé « les Nouvelles Routes de la Soie : une ceinture et une route », répond aux attentes de nombreux pays, près de 70 à ce jour. Ne revenons pas sur la présentation de notre collègue chinois.

Ce projet, qui intègre dans un vaste ensemble de coopération économique « gagnant/gagnant » une bonne partie du Grand Moyen-Orient, notamment la Syrie et ses voisins (l’Iran, le Liban, l’Irak), ainsi que ses alliés (la Russie, la Chine), est de nature à bousculer les équilibres régionaux, à réorienter les échanges et à briser la logique Nord dominant/Sud dominé. Au total, 900 projets et des financements envisagés au niveau de 900 milliards de dollars, comme le rappelle Helga Zepp-LaRouche.

Il prévoit de reconstruire la Syrie détruite sur des bases nouvelles, respectant sa liberté de choix et hors de toute menace. Il vise à lui assurer à terme un environnement plus stable, l’Asie du Sud-Ouest étant structurée autour de deux corridors (avec des rôles majeurs pour l’Iran, l’Irak, la Syrie, l’Arabie saoudite et la Turquie), qu’il s’agisse du corridor ferroviaire (cf. l’axe lancé en 2011), du corridor autoroutier (allant de Urumqi au Proche-Orient) ou du corridor maritime débouchant sur la Méditerranée par Suez.

De son côté, l’Institut Schiller propose un projet s’inscrivant dans la même perspective : « La Nouvelle route de la soie devient le Pont terrestre mondial » mise également sur un changement des règles du jeu au niveau de l’économie mondiale, tout en réservant une place spécifique à la reconstruction de l’Asie du Sud-Ouest, ravagée par la guerre et les conflits depuis un quart de siècle, mais détenant un énorme potentiel de développement et des ressources naturelles et humaines immenses, qui expliquent pour les géopoliticiens les convoitises des pays eurasiatiques et des Empires de la mer.

Ce projet fait écho à la Stratégie des cinq mers annoncée par le président Bachar al-Assad en 2004 pour la création d’un réseau d’infrastructures entre la Méditerranée, l’océan Indien, la mer Rouge, la mer Caspienne et la mer Noire, visant à faire de cette zone stratégique charnière une zone d’échanges entre les trois continents de l’Ancien Monde.

Il faudra bien sûr reconstruire :

  1. Encore faut-il que les groupes terroristes soutenus par l’Occident et ses alliés cessent de détruire. Il suffirait pour cela que les résolutions existantes du Conseil de sécurité soient appliquées.
  2. Il n’y aura pas de perspectives sans la levée immédiate des sanctions qui visent à casser un peuple et son pays.
  3. La solution ne consiste pas à accueillir en Europe les réfugiés que l’on a d’une façon ou d’une autre créés en alimentant la guerre d’agression et le djihad en Syrie.
  4. D’autre part, la lutte contre Daech est certes une priorité, mais n’est pas une fin en soi, car elle ne réglera pas tous les problèmes de la Syrie, notamment son devenir d’État-nation résistante.

Il appartient au peuple syrien et à lui seul de décider de son destin, sans ingérence étrangère. C’est ce principe de souveraineté que rappelle le président chinois Xi Jinping, clamant haut et fort que l’ère unipolaire est révolue et que le monde est désormais multipolaire. Vladimir Poutine se place lui aussi dans le cadre de la légalité internationale et soutient l’État syrien et « les forces armées du président Al Assad qui sont les seules à combattre réellement l’État Islamique ». Les décisions d’intervention du Président russe suscitent la colère des Occidentaux, agacés des références appuyées au droit international qu’ils violent.

Michel Raimbaud

* NDLR: voir sur ce blog: https://pocombelles.over-blog.com/tag/paul%20craig%20roberts/

** NDLR: Expression américaine désignant en raccourci les "Néo-conservatives", groupe de stratèges, anciens disciples du sophiste Leo Strauss, devenus les architectes de l'hégémonie mondiale américaine à partir des événements du 11 septembre 2001.

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Père Évariste Huc (L'Empire chinois): Gouverner les États

23 Mars 2023 , Rédigé par Sudarshan Publié dans #Chine, #Philosophie, #Religion, #Asie

Après l’encyclopédie trimétrique, on met entre les mains des élèves les Sse-chou, ou quatre livres classiques dont nous allons donner une idée sommaire. Le premier de ces quatre livres moraux est le Ta-hio, ou grande étude, sorte de traité de politique et de morale, composé d’un texte fort court, appartenant à Confucius, et d’un développement fait par un de ses disciples. Le perfectionnement de soi-même est le grand principe sur lequel repose toute la doctrine de la grande étude. Voici le texte de Confucius :

Comme nous l’avons déjà dit, le livre de la grande étude est composé du texte précédent avec un commentaire en dix chapitres, par un disciple de Confucius. Le commentateur s’attache surtout à appliquer la doctrine de son maître au gouvernement politique que Confucius définit ce qui est juste est droit, et auquel il donne pour base l’assentiment populaire qu’on trouve ainsi formulé dans la grande étude :

Obtiens l’affection du peuple et tu obtiendras l’empire.
« Perds l’affection du peuple et tu perdras l’empire. »

Le livre de la grande étude se termine par les paroles suivantes : « Si ceux qui gouvernent les États ne pensent qu’à amasser des richesses pour leur usage personnel, ils attireront indubitablement auprès d’eux des hommes dépravés ; ces hommes leur feront croire qu’ils sont des ministres bons et vertueux, et ces hommes dépravés gouverneront leur royaume. Mais l’administration de ces indignes ministres appellera sur le gouvernement les châtiments du Ciel et les vengeances du peuple. Quand les affaires publiques sont arrivées à ce point, quels ministres, fussent-ils les plus justes et les plus vertueux, détourneraient de tels malheurs ? Ce qui veut dire que ceux qui gouvernent un royaume ne doivent pas faire leur richesse privée des revenus publics, mais qu’ils doivent faire de la justice et de l’équité leur seule richesse. »

https://fr.wikisource.org/wiki/Page%3AEvariste_Huc_-_Empire_chinois_ed_5_vol_1.djvu/165

Évariste Régis Huc, ou plus simplement le Père Huc ou l'Abbé Huc, né le 1er juin 1813 à Caylus (Tarn-et-Garonne) et mort le 27 mars 1860 à Paris 7e, est un religieux français de l'ordre des lazaristes, missionnaire en Chine au XIXe siècle. Il effectue des missions d'exploration à travers la Tartarie, le Tibet et la Chine de 1844 à 1846, dont il rend compte dans un livre, publié pour la première fois en 1850.
Depuis les voyages de l'Anglais Thomas Manning au Tibet (1811-1812)2, aucun Européen n'avait visité Lhassa. Les récits du Père Huc vont stimuler l'intérêt des Européens pour l'Asie centrale et ouvrir la voie aux études asiatiques.

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Tchouang Young: Vent du Sud, Vent du Nord

23 Mars 2023 , Rédigé par Sudarshan Publié dans #Asie, #Chine, #Religion, #Philosophie

Tchouang Young: Vent du Sud, Vent du Nord

Épigraphe au livre de Maurice Bardèche: Sparte et les Sudistes

https://excerpts.numilog.com/books/9782307170945.pdf

 

"Le second livre classique, Tchouang-young ou Invariable Milieu, est un traité de la conduite du sage dans la vie. Il a été rédigé par un disciple de Confucius, d’après les enseignements recueillis de la bouche du maître. Le système de morale renfermé dans ce livre est basé sur ce principe fondamental que la vertu est toujours placée à une égale distance des deux déterminations extrêmes : In medio consistit virtus. Le milieu harmonique (Ching-ho) est la source du vrai, du beau et du bon. "

Père Évariste Huc: Sur l'Empire chinois

https://fr.wikisource.org/wiki/Page%3AEvariste_Huc_-_Empire_chinois_ed_5_vol_1.djvu/165

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Gengis-Khan

23 Mars 2023 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Asie, #Gengis-Khan

Gengis-Khan

"Le Ciel a abandonné la Chine à cause de son orgueil et du luxe excessif dans lequel elle vit. Quant à moi, qui vis dans les déserts du Nord, je ne connais pas de passion. Je hais le luxe et je pratique la modération. Je n'ai qu'un vêtement et ne mange qu'une seule sorte de mets. Je me nourris comme mes gardiens de troupeaux et je suis vêtu de même. Je considère mon peuple comme mes fils et les hommes de talent m'intéressent comme s'ils étaient mes frères. Nos principes sont les mêmes et nous sommes unis par une estime réciproque. Je marche toujours à la tête de mon armée et ne me tiens jamais en arrière au combat. En sept ans, j'ai accompli une grande oeuvre et j'ai formé un empire."

Gengis Khan

Paroles citées dans la biographie de Gengis-Khan par Franco Adravanti. Payot, Paris, 1987.

Bouriate chassant à l'arc

Bouriate chassant à l'arc

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